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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
4 mars 2022

500 soldats français en Roumanie et 200 en Estonie

Si l'envoi de troupes en Ukraine ne semble pas à l'ordre du jour, la France déploie des soldats dans les pays voisins de l'État dans le cadre des missions de l'Otan, a appris BFMTV de l'Élysée à l'issue du sommet de l'OTAN.

amx10Mi-mars, un groupement tactique de 500 soldats et leur matériel, vraisemblablement des chars blindés de type AMX 10 et des Griffons, vont être déployés en Roumanie, État-membre de l'Otan qui partage plusieurs centaines de kilomètres avec l'Ukraine.

Début mars, ce seront 200 soldats d'infanterie de montagne qui seront déployés en Estonie, également État-membre de l'Otan. Limitrophe de la Russie, ce pays est séparé par la Lettonie et la Biélorussie de l'Ukraine. L'armée de l'air va assurer la police du ciel dans les pays baltes avec quatre avions de chasse Mirage 2000.

Deux missions de deux Rafale et avion ravitailleurs vont s'élancer de manière imminente afin de survoler en permanence l'espace UE.

Du matériel de protection envoyé en Ukraine

Sur l'appui militaire à l'Ukraine, l'Ukraine envoie chaque jour des demandes de matériel mais des difficultés ont pu être soulevées. Par exemple, si la France envoie un certain type de missiles, il est possible que les Ukrainiens n'aient pas le système de lancement qui correspond. Pour cela, il faudrait donc envoyer des missiles avec le lanceur adéquat et former les soldats ukrainiens à leur utilisation, ce qui prendrait trop de temps.

D'ores et déjà, la France a cédé - et non pas vendu - des équipements individuels de protection et du matériel de déminage et coopère avec les autorités ukrainiennes au plan cyber.

Quel est "l'état final recherché", selon l'expression militaire, par Poutine? S'agit-il d'obtenir une continuité territoriale jusqu'à la Transnistrie? De s'attaquer aux institutions ukrainiennes et aux personnes qui les dirigent? De poursuivre vers la Moldavie? À date, les autorités françaises ont encore une incertitude. (selon BFMTV)

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3 mars 2022

Cuba 1962 - Ukraine 2022

L’histoire se répèterait-elle ? Kennedy avait mis la pression sur les Soviétiques au sujet de Cuba. Soixante ans plus tard, voilà Poutine décidé à engager un bras de fer avec les États-Unis à propos de l’Ukraine, « porte-avions avancé de l’OTAN ».

poutine60 ans après la crise de Cuba, Vladimir Poutine semble avoir décidé de commencer l’année 2022 par une épreuve de force majeure, digne des années les plus tendues de la Guerre froide. Le bras de fer portera une fois encore sur l’Ukraine, que Poutine considère comme le berceau originel, sacré même, de la Russie. Et aujourd’hui c’est « sa » « crise de Cuba à l’envers ». Pour Poutine et ceux qui l’entourent, l’Ukraine doit cesser d’être « le porte-avions avancé de l’OTAN » aux frontières de la Russie.

En 1962, Kennedy avait obtenu, à deux doigts de la guerre nucléaire, le retrait des missiles à moyenne portée soviétiques déployés à Cuba, qui menaçaient directement les États-Unis. Kroutchev avait cédé… En 2022, Poutine entend obtenir la même chose des Américains : soit les États-Unis s’engagent par écrit et définitivement, à respecter un statut de neutralité pour l’Ukraine, soit l’armée Russe interviendra, et s’en sera fini et de l’indépendance de l’Ukraine, et de ses velléités de rejoindre l’Union européenne ou l’OTAN.

En finir avec l'élargissement de l'OTAN

Depuis des semaines, nombreux sont les nuages qui annoncent la tempête dans le ciel européen. La crise des migrants en Biélorussie tout d’abord. Délibérée et télécommandée depuis Minsk et bien sûr Moscou, comme en témoignent les patrouilles de bombardiers nucléaire stratégiques russes le long de la frontière polonaise, et tout récemment l’annonce par le dictateur biélorusse Loukachenko qu’il est désormais prêt à accueillir des armes nucléaires russes sur le sol de son pays.

Le garrot du gaz russe ensuite, que le Kremlin resserre inexorablement sur le cou de ses clients européens : pas 1 m³ de gaz supplémentaire ne sera livré à l’Europe cet hiver, tant que le gazoduc North Stream II restera bloqué. Enfin et surtout le déploiement de 100 000 soldats russes à la frontière orientale de l’Ukraine, auxquels s’adjoindront 75 000 réservistes dans les semaines à venir, une armée pourvue de tout l’arsenal nécessaire de blindés et d’artillerie. Ce développement s’est fait aux yeux de tous, et notamment sous le regard des satellites militaires du Pentagone qui a complaisamment publié les images et les analyses de renseignements dans le New York Times…

Ces derniers jours, Vladimir Poutine, s’exprimant devant un parterre de diplomates russes a mis les points sur les i : la Russie a bien l’intention de « faire respecter ses lignes rouges », entendre son refus absolu d’accepter la présence de forces de l’OTAN à ses frontières. Pour le Président russe, le moment est venu d’en finir, une fois pour toutes, avec l’élargissement de l’OTAN.

L’Amérique, affaiblie par son retrait calamiteux d'Afghanistan et du Proche-Orient, obnubilée par la Chine, désormais impuissante à stopper la marche irrésistible de l’Iran vers la bombe atomique, n’est tout simplement pas en état de faire la guerre pour sauver l’Ukraine. Tandis que lui, Poutine, malgré les ravages du Covid en Russie, reste très largement soutenu par son peuple (60 % de popularité dans les sondages), c’est lui qui vient de remporter – sans peine – les élections législatives de septembre, lui aussi qui s’est débarrassé de toute opposition (presse, associations ou opposants politiques), c’est toujours lui qui dévoile de nouvelles armes, toujours plus sophistiquées, comme les missiles hypersoniques, lui qui consolide ses positions au Proche-Orient, et avec les mercenaires Wagner s’installe en Afrique noire. C’est toujours lui, enfin, qui organise des manœuvres aériennes conjointes avec l’armée de l’air chinoise dans le Pacifique.

Pour le Kremlin, le moment est venu donc de réagir enfin à la dérive intolérable de l’OTAN toujours plus vers l’Est. Il y a d’abord les trois Baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) qui faisaient il n’y a pas si longtemps partie de l’URSS, et qui désormais abritent des troupes de l’OTAN ; il y a des livraisons d’armes et ces conseillers militaires de l’OTAN en Ukraine. Et il y a enfin, et ceci a été trop peu noté en Occident, les déclarations du secrétaire général de l’OTAN le Norvégien Jens Stoltenberg, qui à la mi -novembre s’est dit prêt à déployer des armes nucléaires américaines de l’OTAN à l’Est de l’Europe, si par aventure la nouvelle coalition allemande devait décider de ne plus en accepter sur son sol… Poutine a donc décidé de mettre le marché sur la table : il exige des « garanties sérieuses de long terme pour la sécurité de la Russie dans la région » ; il demande que « les États-Unis arrêtent de se mêler des affaires intérieures russes ou des interventions parfaitement légitimes de la Russie avec ses alliés à l’extérieur ».

Le premier pas est d’organiser juridiquement un statut de neutralité pour l’Ukraine… C’est là une vieille histoire qui remonte au 27 mai 1997, peu de temps après le démantèlement de l’Union soviétique et du Pacte de Varsovie. Ce jour-là à Paris, fut signé l’Acte fondateur des relations OTAN- Russie, au terme duquel les deux parties « ne se considéraient plus comme des adversaires », s’engageant même à « éliminer les vestiges de l’époque de la confrontation ».

Un peu plus tôt, en décembre 1994, lorsque l’on commença à évoquer l’élargissement de l’OTAN, Boris Eltsine avait prévenu : « pas d’élargissement de l’OTAN sans la Russie elle-même ». Et pourtant, l’OTAN s’était élargie, d’abord à l’ex-RDA, puis aux anciens membres du Pacte de Varsovie, puis avait bombardé la Serbie amie et alliée de la Russie… Ce n’est qu’en raison de l’opposition française et allemande à Bucarest en avril 2008, que l’Alliance repoussa in extremis l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie voulue par Washington, au nom du droit de chaque État de « choisir les moyens d’assurer sa sécurité », principe lui aussi inscrit dans l’Acte fondateur de 1997, et que revendique aujourd’hui l’Ukraine pour s’opposer au veto russe.

"Il y a d’autres sanctions que les États-Unis n’ont pas osé prendre précédemment"

On a la suite : à l’été 2008 l’armée russe entrait en Georgie, et six ans plus tard elle envahissait la Crimée et s’installait au Donbass. Cette fois nous sommes au bout de la route. La semaine dernière, les deux ministres des Affaires étrangères américain et russe, Blinken et Lavrov se sont rencontrés longuement à Stockholm. L’américain a menacé de sanctions économiques « sans précédent » si la Russie devait s’engager dans une option militaire… et le Russe de répondre ironiquement : « Il y a d’autres sanctions que les États-Unis n’ont pas osées prendre précédemment ». Cette semaine Biden doit s’entretenir téléphoniquement avec Poutine pour tenter de déminer la situation. L’Americain prétend « avoir préparé un ensemble d’initiatives le plus complet et le plus pertinent qu’il soit pour rendre très, très difficile à Monsieur Poutine de faire ce que les gens craignent qu’il fasse ». Cette semaine également, Biden organisera en cvisio son fameux « sommet pour la démocratie ».

Pas sûr que tout cela empêche la guerre au début de l’année prochaine. La Russie aujourd’hui n’existe que par la puissance de ses armes, ses livraisons de gaz et sa capacité de nuisance contre un Occident en perte de vitesse et qui a le tort de ne pas la respecter. Et elle n’a pas l’intention de se résigner à un statut de pays de seconde zone dans la confrontation americano-chinoise qui dominera le XXIe siècle. Elle a donc besoin de montrer qu’elle existe, là où elle est puissante, et là où elle peut affaiblir encore l’Europe : soit par les migrants, soit par le gaz, soit par la menace d’une action armée. En face, l’Occident est divisé et affaibli. En dehors des Baltes et des Polonais, qui ira mourir pour l’Ukraine ? Un pays dont le régime corrompu et instable depuis le début de son indépendance, ne cherche même pas à réconcilier au sein d’une même nation, les Ukrainiens à l’ouest et la minorité russe à l’Est… (selon "Marianne")

2 mars 2022

Afghanistan : crise économique

L'Inde expédie 2500 tonnes de blé

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En Afghanistan, la population continue à subir les effets de la crise humanitaire: l’essentiel des fonds publics du gouvernement ont été gelé après la prise de pouvoir des talibans. Les Afghans manquent de tout, depuis les médicaments à la nourriture. Pour leur venir en aide, l’Inde vient d’envoyer un chargement de 2 500 tonnes de blé, par voie terrestre, à travers les routes de son ennemi juré, le Pakistan.

Un convoi de 50 camions portant les couleurs du drapeau indien vient d’entrer au Pakistan, afin de livrer 2 500 tonnes de blé au Programme alimentaire mondial de l’ONU, situé à Jalalabad, en Afghanistan.

Selon l’ambassadeur afghan en Inde, Farid Mamundzay, c’est l’une des plus grandes aides alimentaires offertes par un pays depuis la crise humanitaire entraînée par la guerre et la prise de poouvoir des talibans.

Les camions en provenance d'Inde sont habituellement interdits au Pakistan, mais Islamabad a exceptionnellement autorisé la traversée de ce convoi humanitaire à la fin novembre, six semaines après la demande de son frère ennemi indien.

Une situation humanitaire critique en Afghanistan

Depuis environ un an, l'Inde, qui entretenait des relations étroites avec le précédent gouvernement afghan soutenu par l'Occident, a également fait don de 500 000 doses de vaccins contre le Covid-19 et de 13 tonnes de médicaments et de vêtements d'hiver.

L’Afghanistan n'a quasiment plus d'argent en réserve depuis le retour des talibans au pouvoir et l'arrêt soudain en août de l'aide internationale, qui finançait près de 80% du budget afghan, ainsi que le gel par les États-Unis de 9,5 milliards de dollars d'avoirs de la Banque centrale afghane.

L'Afghanistan est plongé dans une crise économique majeure menaçant de famine la population. Les Nations unies ont évoqué une situation humanitaire « critique » avec la majorité des 28 millions d'habitants dans le besoin. (selon RFI)

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28 février 2022

La Barbade dit adieu à la couronne britannique

La Barbade a dit adieu à des siècles de sujétion à la couronne britannique lors d'une cérémonie pendant laquelle sa première présidente de la République, Dame Sandra Mason, a prêté serment. Le prince Charles était présent.

barbade1La Barbade, île des Antilles, s'est officiellement proclamée république, mardi 29 novembre, ne reconnaissant ainsi plus la reine Elizabeth II comme cheffe d'État.

Déjà indépendante du Royaume-Uni depuis 1966, la Barbade a célébré sa transition de la monarchie vers un régime républicain après quelque quatre siècles de sujétion au souverain britannique.

L'île, connue pour ses plages paradisiaques, son rhum et pour être le lieu de naissance de la superstar mondiale Rihanna, a désormais pour cheffe d'État une autre femme, Sandra Mason, jusque-là gouverneure générale du pays, après son élection en octobre au suffrage universel indirect.

Sandra Mason a prêté serment à minuit, lundi soir, dans la capitale, Bridgetown, lors d'une cérémonie officielle marquée également par le remplacement de l'étendard de la reine par le drapeau présidentiel.

"Moi, Sandra Prunella Mason, jure d'être fidèle et de porter une véritable allégeance à la Barbade conformément à la loi, avec l'aide de Dieu", a déclaré la nouvelle présidente en prêtant serment.

"Lien spécial du Commonwealth"

Cette cérémonie, en présence du prince Charles, fils d'Elizabeth II, et de Rihanna, n'était toutefois pas ouverte au public. Mais le couvre-feu dû à la pandémie a été suspendu pour que les habitants puissent profiter des festivités, dont des projections et des feux d'artifice à travers l'île.

La Barbade reste membre de l'organisation du Commonwealth, ainsi que l'a relevé le Premier ministre britannique Boris Johnson dans un communiqué lundi : "Nous resterons des amis et alliés loyaux, en nous appuyant sur les affinités et connexions durables entre nos peuples et sur le lien spécial du Commonwealth."

Les questions de l'influence britannique et du racisme ont été déterminantes dans la décision de la Barbade de devenir une république, l'île étant encore marquée par l'héritage de plusieurs siècles d'esclavage.

"Préjudices passés"

Des critiques visaient déjà l'invitation du prince Charles par la Première ministre barbadienne Mia Mottley, qui doit lui remettre la plus haute distinction de l'île, l'Ordre de la Liberté ("Order of Freedom"). 

"La famille royale britannique est coupable d'exploitation dans cette zone et pourtant, elle n'a présenté aucune excuse officielle ou forme de dédommagement pour les préjudices passés", estime Kristina Hinds, professeure de relations internationales à l'université des Indes occidentales à la Barbade.

Pour certains militants, comme Firhaana Bulbulia, fondatrice de l'Association musulmane de la Barbade, la colonisation britannique et l'esclavage sont ainsi directement responsables des inégalités sur l'île. "Les écarts de richesse, la capacité à être propriétaire, même l'accès aux prêts bancaires, tout cela est lié aux structures créées sous le pouvoir britannique", soutient la jeune femme de 26 ans. "Les chaînes physiques (de l'esclavage) ont été brisées et nous ne les portons plus, mais les chaînes mentales persistent dans nos esprits", lance-t-elle.

Certains habitants pointent l'existence de problèmes plus urgents, notamment la crise économique causée par la pandémie de Covid-19, qui n'a fait que souligner la dépendance du pays envers le tourisme, en particulier issu du Royaume-Uni. (Selon AFP)

27 février 2022

Soudan du Sud : des enquêteurs de l’ONU mettent en garde

Des experts indépendants des droits de l’homme de l’ONU ont mis en garde, vendredi, contre une recrudescence de la violence politique et de la polarisation au Soudan du Sud.

soudan« Le Soudan du Sud est à un point de basculement », a alerté dans un communiqué Barney Afako, l’un des trois experts de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies sur le Soudan du Sud à l’issue de leur visite de cinq jours dans le pays.

Selon la Commission, la tenue des élections risque sérieusement d’alimenter la violence et la polarisation « si les institutions requises, notamment les lois constitutionnelles et électorales ainsi que les dispositions logistiques ne sont pas d’abord mises en place ».

Selon le calendrier convenu dans l’accord de septembre 2018, le Soudan du Sud est censé se rendre aux urnes en 2023 après la mise en œuvre de dispositions clés. Mais selon les médias, beaucoup doutent de la possibilité pour Juba d’organiser des élections l’année prochaine. Mais pour la Commission de l’ONU, il est d’ailleurs « important de regarder au-delà du moment électoral ».

L’urgence d’une cartographie des circonscriptions électorales

Il s’agit ainsi de s’interroger pour savoir, « quel système politique les gens voteraient, compte tenu notamment des retards pris dans l’élaboration d’une constitution sur laquelle les élections seraient fondées ». Dans ces conditions, l’une des tâches essentielles serait la cartographie des circonscriptions électorales.

« Une question plus importante se pose quant au système pour lequel les gens voteront, étant donné l’absence d’une constitution permanente et le manque actuel de clarté sur la façon dont l’enchaînement des élections et l’élaboration de la Constitution doivent se croiser », a fait valoir la Commission.

Selon l’ONU, le chapitre 6 de l’accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud prévoit l’élaboration d’une Constitution permanente, sur laquelle reposera le futur système politique. S’il est bien mené, le processus d’élaboration de la Constitution offre ainsi un outil permettant de s’attaquer aux causes profondes du conflit et de l’insécurité persistants au Soudan du Sud.

Selon l’Accord de 2018, la période de transition doit se terminer en février 2023

Si le processus est mal géré, la Commission de l’ONU estime que cela risque « d’ancrer les griefs existants et de semer les graines de futurs conflits ». Bien qu’un projet de loi prévoyant un processus consultatif ait été rédigé, il n’a pas encore été adopté, et l’élaboration de la constitution n’a donc pas encore commencé.

Dans le même temps, les calendriers restent flous, bien que la période de transition doive se terminer en février 2023. « Il sera essentiel que les partenaires régionaux du Soudan du Sud et les garants du processus de paix accordent une attention accrue à la situation dans le pays et s’efforcent de contribuer à la réalisation des aspirations de paix de la population », a fait remarquer, la Présidente de la Commission, Yasmin Sooka.

Les membres de la Commission ont achevé ce vendredi leur neuvième visite au Soudan du Sud, qui s’est déroulée du 7 au 12 février. 

À Juba et à Yei, les experts ont rencontré des ministres et des hauts fonctionnaires du gouvernement, des membres de la société civile, des survivants d’abus de violences sexuelles, des chefs religieux, des entités chargées du suivi de l’accord de paix revitalisé de 2018, des membres de la communauté diplomatique, notamment de la troïka et de l’Union africaine, et des représentants des agences des Nations Unies et de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).

Poursuite des déplacements et des violations flagrantes des droits humains

Plus globalement, l’absence de progrès dans la mise en œuvre des dispositions clés de l’Accord revitalisé, notamment l’unification, la gradation et le déploiement des forces armées, ainsi qu’un accord sur les structures de commandement, contribue à la persistance de l’insécurité et de l’impunité dans lesquelles se produisent les violations des droits humains. Dans ces conditions, la violence reste « omniprésente ».

L’insécurité se caractérise par « des déplacements et des violations flagrantes des droits de l’homme, notamment des violences sexuelles ». Le cas de Yei en est un bon exemple, où des soldats attendant de faire partie d’une force nationale unifiée manquent de moyens et s’en prennent ensuite à la population.

« La plupart des Sud-Soudanais avec lesquels la Commission s’est entretenue ont exprimé leur désir d’un leadership politique pour garantir la paix et la justice, pour lesquelles l’Accord fournit une feuille de route », a conclu Mme Sooka.

A noter que la Commission présentera son rapport, le 29 mars prochain à Genève, au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. (selon AFP)

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26 février 2022

Colombie : les Amérindiens envisagent le boycott de Coca-Cola

colombieDes Amérindiens de Colombie souhaitent interdire la vente de Coca-Cola sur leurs territoires, soit un tiers du pays, pour protester contre la multinationale américaine qui les menace d’un procès pour avoir donné à une bière locale le nom de « Coca Pola ». Les communautés autochtones du sud-ouest du pays menacent de boycotter les produits du géant mondial qui a demandé fin novembre à une petite entreprise communautaire indigène de « s’abstenir définitivement d’utiliser le nom Coca Pola (…) qui pourrait être confondu avec les marques commerciales détenues » par Coca-Cola. La coca fait partie du « patrimoine culturel » Le nom Coca Pola vient de la conjugaison des mots « coca », la plante locale dont est extraite la cocaïne, et « pola » qui veut dire « bière » en Colombie. La boisson, qui coûte environ 2 dollars, est commercialisée depuis quatre ans par l’entreprise Coca Nasa qui produit environ 7 000 canettes par mois. Les représentants des peuples Nasa et Embera Chami ont envoyé une lettre au fabricant de boissons avec un ultimatum de dix jours pour qu’elle leur donne « des explications sur l’utilisation non-autorisée de la marque Coca-Cola ». Passé ce délai, ils prévoient des « mesures judiciaires et commerciales » contre Coca-Cola, notamment « l’interdiction de la vente de ses produits dans les territoires indigènes », qui couvrent 33 millions d’hectares - près d’un tiers du pays - selon l’Agence nationale des terres. Depuis des siècles, de nombreux peuples autochtones d’Amérique du sud mastiquent la feuille de coca considérée comme un fortifiant, une pratique qu’ils défendent comme faisant partie de leur « patrimoine culturel ». « La feuille de coca est un des éléments principaux de la culture Nasa et cela suffit qu’on nous poursuive parce que la coca serait à quelqu’un d’autre ! », s’indigne la cheffe des Nasa, Fabiola Piñacue, une des signataires de la lettre. (selon "Le Parisien")

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24 février 2022

Ukraine : Berlin suspend le gazoduc Nord Stream 2. Quelles conséquences ?

Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé qu'il avait suspendu l'autorisation du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes. Ce qui ne va pas aller sans poser de problème à l'Allemagne. La sortie du nucléaire et un réseau électrique soumis aux logiques du privé ont maintenu à un haut niveau l’exploitation du lignite. Moins polluant, le gaz naturel russe devait éviter à l’Allemagne de rester la pire soufflerie de CO2 du continent... Explications.

gazLe chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé le 22 février 2022 suspendre l'autorisation du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes, et menacé « d'autres sanctions ». Reste que ce choix pourrait également mettre l'Allemagne dans l'embarras.

Le chantier du gazoduc Nord Stream 2 a été lancé en avril 2018. Il est depuis septembre 2021 « entièrement achevé », selon son propriétaire, le géant russe Gazprom. Ce pipeline ouvre une voie de passage sous la mer Baltique, après un trajet sous l'eau de 1 230 km, et doit permettre un doublement des livraisons de gaz naturel russe.

Des pressions tous azimuts

Les États-Unis de Donald Trump avaient à l'époque tenté de faire pression, accusant Berlin de collusion avec l’ennemi russe et sanctionnant les sociétés européennes impliquées dans la pose des canalisations géantes. L’affaire Navalny avait également été l’occasion, pour l’administration Biden, de hausser encore le ton pour exiger l’arrêt des travaux.

Plusieurs pays européens comme la Pologne, vent debout de longue date contre ce projet qui contourne son territoire, avaient enjoint les autorités allemandes à couper les ponts avec Moscou. Même Paris, initialement favorable au gazoduc, dont le groupe Engie est l’un des financiers, avait tourné casaque, se ralliant à Washington. Des pétitions antigazoduc ont circulé outre-Rhin.

Pourtant, Berlin s’est accroché. Et aujourd'hui encore, car suspenssion n'est pas annulation.... Angela Merkel s’était d'ailleurs toujours employée à séparer le dossier « du renforcement des sanctions» contre le régime de Vladimir Poutine de celui de Nord Stream 2. «En dépit de toutes les différences, il demeure stratégique de rester en discussion avec la Russie sur beaucoup de questions», justifiait alors la chancelière.

A raison : le gazoduc n’est pas seulement une bonne affaire pour les exportations russes, il revêt une importance géostratégique majeure pour l’Allemagne.

Sortie progressive du charbon

L’accès au gaz naturel russe est devenu une pièce cruciale de la politique énergétique allemande. Le pays est le plus gros pollueur européen en matière de production d’électricité. Il dépend de centrales au charbon et au lignite, véritables souffleries de CO2. Et l’arrêt définitif de l’exploitation du nucléaire, programmé d’ici à la fin de l’année 2022, menace d’envenimer la situation. Il représente en effet encore 10 % de la production électrique, début 2021. Son retrait promet donc de renforcer le poids des combustibles hautement carbonés. Or, le gaz naturel présente l’avantage d’émettre jusqu’à 40 % de moins de gaz à effet de serre que le lignite, qui reste la principale source d’énergie du pays.

La suspension de Nord Stream 2 n'est donc pas seulement une sanction à l'encontre de la Russie, mais représente aussi un danger pour la politique énergétique allemande. (selon "L'Humanité")

23 février 2022

Nicaragua: nouvelle salve de lourdes condamnations contre des opposants

Plusieurs opposants, dont un journaliste sportif, ont été condamné à de lourdes peines de prison lors d'un des procès menés contre l'opposition au président Daniel Ortega.

ortegaLes opposants sont poursuivis sur la base de la loi sur la défense des droits du peuple à l'indépendance et à la souveraineté, adoptée en 2020, qui considère les personnes qui menacent l'intégrité nationale comme des « traîtres à la patrie ».

Depuis le début des procès, le 1er février, 20 opposants ont été déclarés coupables, dont 10 ont été condamnés à des peines comprises entre huit et 13 ans de prison. Parmi eux, Hugo Torrès, ex-guérillero et dirigeant de la dissidence sandiniste, décédé samedi en détention, à l'hôpital, à l'âge de 73 ans. Sa mort a fait monter la pression sur Daniel Ortega avec des critiques de la communauté internationale.

Parmi les dernières personnes condamnées, le journaliste sportif Miguel Mendoza. C'est une ONG indépendante, le Centre nicaraguayen des droits humains (Cenidh) qui a révélé l'information. « Le pouvoir judiciaire condamne à neuf ans de prison et à l'impossibilité d'exercer des fonctions publiques le journaliste Miguel Mendoza pour conspiration visant à porter atteinte à l'intégrité nationale », a tweeté le Centre nicaraguayen des droits humains. L'opposante Nidia Barbosa a également été condamnée hier mercredi à neuf ans de prison, tandis que mardi, la présidente de l'Union pour le renouveau démocratique (Unamos), l'ex-Mouvement de rénovation sandiniste (MRS, centre-gauche), Suyen Barahona, a écopé de huit ans.

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19 février 2022

Yémen : l'Arabie saoudite mène une frappe à Sanaa

La coalition menée par Riyad a annoncé lundi avoir mené un raid près du ministère des Communications à Sanaa, au Yémen, en "réponse" à l'attaque d'un aéroport saoudien jeudi. La frappe a détruit un système de communication utilisé par les rebelles houthis pour des attaques de drone. C'est la première fois que la coalition cible un ministère civil.

arabie1La coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yemen  a annoncé avoir détruit un système de communication utilisé, selon elle, pour des attaques de drone des rebelles houthis et situé près du ministère des Communications à Sanaa.

Riyad intervient au Yémen voisin depuis 2015 pour appuyer les forces progouvernementales contre les Houthis. Soutenus eux par le grand rival des Saoudiens, l'Iran, ces insurgés contrôlent une grand partie du Nord du Yémen, dont la capitale Sanaa.

"Nous avons détruit un système de communication utilisé pour faire fonctionner des stations de contrôle de drones", a annoncé la coalition citée par l'agence de presse officielle saoudienne SPA. "Les Houthis utilisent le ministère des Communications et des Technologies de l'information à Sanaa pour des opérations hostiles", a-t-elle ajouté.

Un correspondant de l'AFP à Sanaa a confirmé les frappes aériennes de la coalition ciblant plusieurs zones de la capitale, dans les alentours du ministère.  Il n'était pas possible de déterminer l'existence de victimes dans l'immédiat.

Les civils avertis au préalable

C'est la première fois que cette alliance anti-Houthis cible un ministère civil, n'ayant jusque-ici attaqué que le ministère de la Défense.

Selon la coalition, les raids de lundi sont intervenus en "réponse" à l'attaque jeudi dernier de l'aéroport d'Abha, situé dans le sud-ouest saoudien près de la frontière avec le Yémen.

La coalition avait alors annoncé des "mesures fermes" après que douze civils avaient été blessés par des fragments de drone tombés sur cet aéroport, l'attaque déjouée par la défense saoudienne ayant été revendiquée par les rebelles yéménites.

"Les Houthis utilisent les ministères de l'État pour lancer des opérations hostiles", s'est justifiée la coalition, qui avait averti les civils au préalable afin qu'ils évacuent les lieux.

377 000 morts en 7 ans

La guerre au Yémen a connu une montée des violences ces derniers mois, la coalition ayant intensifié les offensives anti-Houthis. Les rebelles ont de leur côté multiplié les attaques contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, un pilier de la coalition.

Selon l'ONU, au moins 377 000 personnes ont été tuées en sept ans de conflit au Yémen, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, confronté à la faim et aux maladies, traversant l'une des pires catastrophes humanitaires au monde. (selon AFP)

14 février 2022

Racisme au Brésil

La mort d'un Congolais à Rio rappelle les difficultés des migrants africains

br_silDans ce pays de plus de 212 millions d'habitants, les immigrés africains sont relativement peu mais subissent racisme et xénophobie au même titre que les Brésiliens noirs.

Des centaines de personnes ont manifesté le 5 février au Brésil pour demander justice pour un jeune Congolais de 24 ans battu à mort le 24 janvier sur une plage de Rio de Janeiro. Si l'immigration africaine reste à la marge dans ce pays de plus de 200 millions d'habitants, ce drame relance le débat sur le racisme au Brésil.

Arborant des pancartes avec son portrait et des slogans contre le racisme et la xénophobie, plusieurs centaines de manifestants, parmi lesquels des membres de la communauté congolaise, se sont rassemblés autour du bar de plage où Moïse Kabagambe était employé. Le jeune homme y a été lynché par cinq hommes. Selon sa famille, il était venu réclamer un arriéré de salaire de 200 reais (une trentaine d'euros) au gérant du bar.

br_sil1Des manifestations ont également eu lieu à Sao Paulo, Brasilia, Salvador de Bahia et Belo Horizonte, relate l'AFP. Trois personnes impliquées dans le passage à tabac fatal ont été arrêtées, selon la police brésilienne. La mort de Moïse Kabagambe a provoqué une vague d'indignation sur les réseaux sociaux. De nombreux artistes et sportifs ont réclamé justice pour le jeune homme, parmi lesquels le footballeur Gabriel Barbosa ou le chanteur Caetano Veloso.

Un "boom migratoire"

Fuyant avec ses deux frères les violences en Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo, Moïse Kabagambe avait été accueilli à son arrivée au Brésil en 2011 par l'ONG catholique Caritas. Tous trois avaient obtenu le statut de réfugié, précise "La Croix"

"Entre 2010 et 2018, le nombre de demandes d'asile déposées au Brésil a été multiplié par 80. Ce 'boom migratoire' est sans précédent, non seulement par son importance, mais surtout en raison de la variété des pays d'origine des migrants : Amérique du Sud, Caraïbes, Afrique, Europe et même Asie", précisait le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) en 2019. Ainsi, 70 000 Africains, principalement issus de l'ouest du continent, ont rejoint le Brésil pendant cette période. Le ministère de la Justice brésilien estime que les réfugiés congolais sont au nombre de 1 798.

"Une fois que vous entrez dans le pays et que vous faites votre demande d'asile, vous avez les mêmes droits que tout Brésilien", indiquait en 2015 le professeur Duval Fernandes, dans  "Le Point". Mais aujourd'hui, dans un contexte économique plombé notamment par la crise sanitaire, selon "Les Echos", trouver un travail devient plus difficile pour les migrants.

Un contexte de violence raciste

Ce meurtre "ne peut être considéré isolément du contexte dans lequel vivent et passent des milliers de jeunes hommes et femmes noirs tués ces derniers temps", a déclaré Zanoni Demettino Castro. Le responsable de la Pastorale afro-brésilienne de la Conférence épiscopale, repris par l"agence Fides, précise que "sur les 34 918 morts violentes de jeunes signalées à la fin de 2021, 80% étaient des jeunes Noirs"

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"Il s'agit de la mort d'un étranger qui était notre frère, parce qu'il était noir. Nous sommes ici pour montrer notre résistance, pour montrer que nous ne laisserons pas impuni ce qui s'est passé."

Bruna Lira, une étudiante de 19 ans à l'AFP

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Le Brésil "n'accorde de la valeur qu'aux étrangers aux yeux clairs et qui parlent anglais. Si c'est un Noir qui est venu d'Afrique pour essayer de grandir ici, il n'a aucune valeur", a déclaré à l'AFP Douglas Alencar, le coordinateur à Rio de Janeiro de l'Ipad, un institut militant pour la défense de la démocratie.

Au-delà d'un phénomène lié au boom migratoire, le racisme est fortement ancré au Brésil. Et la mort d'un homme noir roué de coups par des vigiles blancs d'un supermarché à Porto Alegre avait déjà mis le feu aux poudres dans le pays. A l'époque, l'Organisation des nations unies avait demandé une enquête indépendante et dénoncé un "racisme structurel" au Brésil. ('selon "Franceinfo.Afrique")

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