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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
20 août 2021

Une première à l’île Maurice

La population se soulève contre le gouvernement

_le_mauricePour une première dans l’histoire de l’Île Maurice, une manifestation d’envergure a été notée, contre le gouvernement, suite à la marée noire.

Pour protester contre la gestion de la marée noire qui a ravagé la côte de l’île, en début de mois, des milliers de Mauriciens se sont rassemblés, samedi 29 août 2020, à Port-Louis. En effet, entre 50 000 et 75 000 personnes, selon les estimations des organisateurs et de la presse locale, ont pris d’assaut, en fin de matinée, la place de la cathédrale, en plein cœur de la capitale.

Parmi les manifestants qui étaient issus de toutes les composantes sociales, les femmes et les jeunes figuraient en très bonne place. Et ils étaient majoritairement vêtus de blanc pour protester contre les dangereuses conséquences écologiques et économiques causées par la fuite de fioul.

Selon les estimations, environ 1 000 tonnes de pétrole se sont déversées dans un sanctuaire pour animaux sauvages rares, après que le navire japonais MV Wakashio a heurté un récif de corail, le 25 juillet dernier. Ce qui n’était pas sans graves conséquences selon les populations.

« Cette manifestation est l’occasion d’envoyer un message à Pravind Jugnauth (Premier ministre) pour lui dire qu’il a fauté dans la façon de gérer le naufrage du Wakashio », a déclaré, à l’AFP, Jocelyne Leung, 35 ans, une employée de bureau.

Vêtus de Tee-shirts sur lesquels on pouvait lire « J’aime mon pays. J’ai honte de mon gouvernement », beaucoup de manifestants sont allés plus loin en demandant la démission du gouvernement, purement et simplement. '(selon "Afrik.com")

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16 août 2021

La bière, carburant des Allemands…

L’Agence des statistiques européens Eurostat vient de publier les chiffres autour de la bière. Peu étonnant, l’Allemagne est et reste le plus grand producteur de bière en Europe, mais les voisins outre-Rhin ne sont ni les plus grands consommateurs, ni les plus grands exportateurs de cette boisson.

bi_reEn 2020 et malgré la crise, 32 milliards de litres de bière ont été produits dans l’Union Européenne. Loin devant, l’Allemagne avec 7,5 milliards de litres, ce qui correspond à 24% de la production européenne. A la deuxième place, la Pologne avec 3,8 milliards de litres, suivie par l’Espagne et les Pays-Bas.

Si l’Allemagne produit beaucoup de bière, elle garde le plus clair de sa production pour elle. Ainsi, le plus grand exportateur de bière en Europe sont les Pays-Bas avec 1,9 milliards de litres exportés, la deuxième place des exportateurs de bière revient à la Belgique avec 1,7 milliards de litres d’exportés et l’Allemagne qui n’exporte que 1,5 milliards de litres sur les 7,5 milliards de litres produits.

Mais est-ce que cela veut dire que les Allemands sont les plus grands buveurs de bière en Europe ? Non. Ce sont les Tchèques qui en consomment le plus, avec 142 litres par personne et an, suivis par les Autrichiens avec 107 litres par personne et an et les Allemands ne viennent qu’à la 3e place avec 100 litres de bière consommés par personne et par an.

Le Général de Gaulle avait dit un jour « comment diriger un pays qui compte 357 sortes de fromage différents ? ». On pourrait transposer cette question en « comment diriger un pays comme l’Allemagne dont les 1500 brasseries produisent pas moins de 6000 sortes de bière différentes ? ».

En tout cas, à lire les chiffres d’Eurostat, la pandémie a déclenché un petit changement. Si avant la crise, les bières sans alcool avaient le vent en poupe, leur production et vente à baissé en 2020 de 8% – comprendre : quand les temps sont difficiles, les gens ont plutôt tendance à noyer leurs soucis dans une bière forte… (selon "Eurojournalist")

13 août 2021

Un militant bélarusse retrouvé pendu

Le directeur d'une ONG aidant des opposants au régime bélarusse a été retrouvé pendu hier en Ukraine, selon la police ukrainienne en charge de l'enquête, l'organisation du militant dénonçant pour sa part un assassinat orchestré par Minsk.

b_larusseLe corps du Bélarusse Vitali Chychov, disparu lundi, a été retrouvé pendu hier matin dans un parc en périphérie de Kiev, près de son domicile, a indiqué le chef de la police nationale Igor Klymenko lors d'une conférence de presse. La police a ouvert une enquête pour homicide avec préméditation, mais étudie également la piste d'un geste volontaire. "Un suicide et un meurtre déguisé en suicide sont les principales versions", a précisé M. Klymenko. Interrogé sur les propos d'un militant bélarusse selon lequel M. Chychov avait des hématomes sur le visage et le nez cassé, le chef de la police a fait état uniquement de petites lésions "caractéristiques pour une chute", sans plus de précision.
 
L'ONG du militant, "Maison bélarusse en Ukraine" (BDU), a dénoncé elle sur Telegram une opération de Minsk visant à "liquider" une personne "dangereuse pour le régime" du président Alexandre Loukachenko. "Il s'agit d'une opération planifiée des tchékistes", terme désignant les forces de sécurité, a affirmé l'organisation dont la mission est de venir en aide aux Bélarusses s'exilant en Ukraine pour échapper à la répression dans leur pays. "Vitali était surveillé et la police (ukrainienne) en avait été notifiée", a assuré la BUD. "Nous avions été avertis" du risque de "provocations allant jusqu'à l'enlèvement et à la liquidation", selon la même source. Mais le chef de la police nationale ukrainienne a dit ne pas avoir d'informations en ce sens et que ses services n'avaient enregistré aucune plainte du défunt. M. Chychov, 26 ans, était sorti faire un jogging à Kiev lundi matin, mais n'est jamais revenu. Sa compagne Bojena Jolud a indiqué à des médias bélarusses ne pas croire à un suicide.
 
“Prenez les armes !”
 
Le militant a fui vers Kiev à l'automne de 2020, face à la virulence croissante de la répression du gigantesque mouvement de contestation contre la réélection de Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Il a notamment participé à l'organisation à Kiev des protestations anti-Loukachenko, selon la BUD. Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes, notamment des Bélarusses exilés à Kiev, se sont réunis devant l'ambassade de ce pays brandissant des portraits du militant et des drapeaux rouge-blanc de l'opposition bélarusse. "Nous n'obtiendrons rien avec un procès pacifique", a lancé devant la foule la compagne de M. Chychov, en larmes. "Posez vos pancartes" et "prenez les armes!", a-t-elle poursuivi. 
 
De nombreux Bélarusses ont fui leur pays, souvent pour l'Ukraine, la Pologne et la Lituanie, face à la répression féroce de toute contestation dans cette ex-république soviétique nichée entre la Russie et l'UE. "Les Bélarusses ne sont pas en sécurité même à l'étranger", a lancé sur Telegram la cheffe de l'opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa. Ce drame intervient peu après un incident aux Jeux olympiques de Tokyo avec la sprinteuse bélarusse Krystsina Tsimanouskaya, menacée d'un rapatriement forcé pour avoir critiqué sa fédération sur les réseaux sociaux. Le Comité international olympique a lancé une enquête.

Le régime bélarusse est aussi accusé d'avoir détourné en mai un vol commercial en prétextant une alerte à la bombe pour arrêter le dissident Roman Protassevitch à bord. M. Loukachenko a également été accusé d'avoir créé des "escadrons de la mort" au début de son règne pour se débarrasser de ses opposants.  (selon "Tahiti infos")

11 août 2021

Encore un dérapage de la "Françafrique" ?

Madagascar : Rajoelina soupçonne-t-il la France du projet d’attentat contre lui ? 

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Lors d’une intervention publique à la télévision dimanche soir, Andry Rajoelina est revenu sur le projet présumé de coup d’État. Le président malgache a laissé entendre qu’une puissance étrangère était impliquée : la France.  L’affaire baptisée "Apollo 21" prend une bien étonnante orbite. Lors d’une intervention sur la chaîne de télévision TVM, Andry Rajoelina est revenu pour la première fois sur le projet de coup d’État qui secoue la Grande île depuis deux semaines.

Le 20 juillet dernier, huit hommes ont été arrêtés et placés en détention provisoire, soupçonnés de vouloir commettre un coup d’État en éliminant 5 personnalités politiques, dont le président de la République de Madagascar. "Parmi les cerveaux de l’assassinat figure un colonel français qui a commandé des régiments au Tchad, au Kosovo et en Afghanistan", a affirmé Andry Rajoelina. 

Un franco-malgache également arrêté se présente comme le conseiller de l’archevêque d’Antananarivo. Un statut que le président malgache a mis en doute. "Sur le CV et les cartes de visite du cerveau de ce projet d’assassinat, il est écrit qu’il est conseiller de l’archevêque d’Antananarivo. Mais tout ce que je peux dire c’est que j’ai reçu une lettre du Vatican en signe de solidarité après ce projet d’assassinat", a-t-il ajouté.

Andry Rajoelina s’est ensuite interrogé sur le rôle de la France. "Si on veut me tuer, c'est à cause de mon engagement à protéger notre nation", a-t-il assuré. "Mais laissons la justice travailler, je n'ai pas de problème personnel dans mes relations avec la France" a indiqué le président.

"Il faut attendre les résultats de l'enquête qui va révéler s'il s'agit d'un acte isolé ou non. C'est l'enquête qui va répondre à tout çà", a-t-il tempéré avant de condamner ce projet en affirmant que "la divergence de points de vue ne justifie pas un meurtre". (selon "Zinfos974", journal de la Réunion).

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 Macron fait "le beau". Mais ça cache quoi ?          

10 août 2021

Madagascar : tentative d'attentat

Commandité par un ex-Saint-cyrien et gendarme français

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Huit des 21 suspects, impliqués dans la tentative de coup d'État du 20 juillet 2021, ont été placés en détention provisoire. Le commanditaire du projet "Apollo 21", conseiller de l'archevêque de Tananarive, sera à nouveau entendu par le juge d'instruction ce vendredi 6 août 2021.

Un conseiller de l'archevêque d'Antanananrivo, Paul Rafanoharana, va être à nouveau entendu, ce vendredi 6 août 2021, par le juge d'instruction en charge de l'enquête concernant la tentative de putsch avortée, le 20 juillet nous apprend Madagascar-Tribune. Dans le matériel informatique saisi aux domiciles des putschistes, les enquêteurs ont découvert plusieurs documents détaillant le déroulement du coup d'État. Le président et 5 de ses ministres ou conseillers étaient ciblés. 

Ces documents ne laissent pas de place au doute. Reste à découvrir les financiers. Dès le 22 juillet 2021, la procureure Générale prés la Cour d'appel de la capitale évoquait un lien possible avec l'entreprise Madagascar Oil. Un consultant travaillant avec cette société est d'ailleurs en détention provisoire depuis jeudi soir.

Le célèbre chanteur, impliqué dans l'affaire, remis en liberté sous contrôle judiciaire, aurait parlé au magistrat instructeur de sociétés minières ayant des liens avec des politiciens connus note Midi-Madagasikara

Des généraux de la gendarmerie malgache impliqués

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Cinq généraux d'active, de la Gendarmerie Nationale de Madagascar, ont été longuement entendus, ce mercredi 4 août 2021. Deux d'entre eux ont été inculpés d'atteinte à la sûreté de l'État, complot l'élimination physique du président de la République et association de malfaiteurs. Ils sont ressortis libre, mais sous contrôle judiciaire. Les trois autres ont également été remis en liberté, mais doivent rester à la disposition de la justice. Une prochaine inculpation est possible. 

Enfin, notons que Paul Rafanoharana, n'est pas un simple conseiller de l'archevêque de Tana.

Originaire de Madagascar, il a effectué de brillantes études en France. Diplômé de Saint-Cyr, il a été l'adjoint du commandant de l'escadron 1/7 de gendarmerie du Rouen de 1988 à 1991, avant de devenir le responsable du budget de fonctionnement de la gendarmerie nationale française de 1991 à 1994. Son cursus se poursuit sur la Grande île à partir de 2012. Il devient conseiller du Groupe Benchmark Advantage et de Madagascar Oil.

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9 août 2021

Covid-19 : couvre-feu à Saïgon (Ho Chi Minh Ville)

Le Vietnam prend une décision sans précédent

vietnamLes 10 millions d'habitants d'Ho Chi Minh-Ville sont soumis à un couvre-feu une décision sans précédent au Vietnam face à une vague de contaminations au Covid-19. Plus d'un tiers des 100 millions d'habitants que compte le Vietnam sont confinés, dont ceux de la capitale Hanoï (nord).

Face à la pandémie de Covid-19, le Vietnam décide d'un couvre feu à Saïgon, sa capitale économique, aussi peuplée que l'Ile-de-France. De même que le nord industriel, Ho Chi Minh-Ville située dans le sud, est particulièrement frappée : on y a compté 62.000 des 101.000 cas de Covid-19 recensés depuis avril sur l'ensemble du territoire vietnamien, principalement attribués au variant Delta. Depuis plus de deux mois, les déplacements dans cette agglomération, habituellement bouillonnante, sont restreints par les autorités. Confinés depuis début juillet, ses habitants ne sont autorisés à sortir de chez eux que pour les urgences médicales et les achats de produits alimentaires.

Mais à partir de lundi, un couvre-feu entre en vigueur de 18h à 6h du matin, sans qu'on sache pour le moment jusqu'à quelle date il sera maintenu. Presque tous les transports publics y sont déjà suspendus et une quarantaine de deux semaines est obligatoire pour les personnes quittant Ho Chi Minh Ville. Plus d'un tiers des 100 millions d'habitants que compte le Vietnam sont confinés, dont ceux de la capitale Hanoï (nord), où les militaires ont pulvérisé lundi du désinfectant le long des grandes artères.

Ce pays a été un des rares à avoir connu une croissance économique l'an dernier grâce à sa capacité à contenir le virus pendant les premières vagues de la pandémie.

Mais il a été lent à se procurer et à administrer des vaccins, seules près de 4,7 millions de doses ayant été injectées jusqu'à présent. Le Vietnam s'emploie aussi à mettre au point ses propres vaccins et les autorités disent espérer atteindre l'immunité collective d'ici au début de l'année prochaine.

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31 juillet 2021

Suède : le gouvernement impuissant face aux gangs mafieux

Par ailleurs paisible, le pays ne parvient pas à enrayer la violence des mafias qui se battent pour le marché de la drogue.

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 Les deux gamins de 5 et 6 ans jouaient en bas de chez eux, dans le quartier de Visättra, une banlieue populaire du sud de Stockholm, quand ils ont été atteints, le week-end dernier, par des balles perdues. Légèrement blessés, ils ont eu plus de chance que l'ado de 12 ans, tuée dans des circonstances similaires, l'été dernier, à Botkyrka, autre banlieue de la capitale. Face à l’émotion, mais presque comme un aveu d’impuissance, le gouvernement social-démocrate a réagi mercredi 21 juillet en annonçant la fin des peines allégées pour les jeunes criminels âgés de 18 à 20 ans.

Cela fait près de dix ans que la Suède peine à enrayer l’envolée de la violence entre mafias pour le contrôle du marché de la drogue. Une violence qui déborde désormais régulièrement, jusque dans les quartiers les plus huppés.
Attaques à la grenade

Le paradoxe est que la Suède reste en bas du classement européen avec à peine un homicide pour 100 000 habitants par an. En revanche, le Royaume est le pays européen où les violences avec armes à feu progressent le plus : 360 faits en 2020, 47 morts et 117 blessés, soit le double d’il y a dix ans. Sans oublier les attaques à la grenade ou à l’explosif (259 en 2019 !), très prisées des mafieux pour intimider leurs rivaux. Grâce à Netflix et sa série Snabba Cash, la notoriété de la guerre des gangs à la suédoise est d’ailleurs devenue mondiale.

Le sujet est d’autant plus sensible que cette violence, même circonscrite aux gangs, déstabilise le modèle suédois d’un État-providence et pacificateur. Une partie des clans mafieux sont constitués sur une base familiale et recrutent dans les populations fraîchement immigrées. Un phénomène évidemment exploité à fond par le parti d’extrême-droite des mal nommés Démocrates de Suède. (selon "Ouest-France")

29 juillet 2021

Le Sénégal, un pays de plus en plus corrompu

Afrobaromètre vient de publier le résultat de son dernier sondage sur la perception de la corruption par les Sénégalais. Il ressort que pour la majorité des Sénégalais, la corruption est en hausse dans le pays. Mais dans le même temps, il se développe au sein de la population une peur de dénoncer les actes de corruption par crainte des représailles.

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Le fléau de la corruption a connu une hausse au Sénégal, au cours des douze derniers mois. C’est ce qui ressort du dernier sondage réalisé par Afrobaromètre, le réseau panafricain de recherche par sondage, qui s’intéresse aux questions relatives à la démocratie, à la gouvernance, et à la qualité de vie. Selon ce sondage, 75% des Sénégalais estiment que la corruption s’est accrue dans le pays au cours de la période indiquée.

Au nombre des catégories socio-professionnelles les plus touchées par la corruption, selon les Sénégalais, il y a d’abord les gendarmes et les policiers. Près de la moitié de la population sénégalaise (47%) pense que la plupart d’entre les gendarmes et les policiers ou eux tous sont corrompus. Entre 2017 et 2021, le pourcentage de Sénégalais qui pense que la corruption est très élevée au sein de ces deux corporations est passé de 29 à 47%, soit une augmentation de l’ordre de 18%. 4 Sénégalais sur 10 ayant eu affaire à la police ont déclaré avoir versé des pots-de-vin pour se tirer d’ennui.

Les gendarmes et les policiers sont talonnés par les députés à l’Assemblée nationale. À ce niveau, le pourcentage est passé de 24% en 2017 à 37% en 2021, soit un bond de 13% ; les conseillers municipaux ou départementaux (23% en 2017 à 36% en 2021), soit une augmentation de 13% également. Les juges et magistrats figurent aussi parmi les personnes les plus corrompues de la République, avec une croissance du taux de perception de la corruption de l’ordre de 12%, passant de 24% en 2017 à 36%, quatre ans plus tard. Pour les Sénégalais, la Présidence héberge son lot de corrompus. Entre 2017 et 2021, le taux de corruption perçue est passé de 23% à 34%, soit une progression de 11%.

Les fonctionnaires et les membres du gouvernement ne sont pas épargnés par le phénomène. En 2017, 26% des Sénégalais étaient convaincus de la corruption au sein de cette catégorie ; en 2021, ils sont 33%, ce qui traduit une augmentation de l’ordre de 7%. Au bas de l’échelle, il y a les chefs traditionnels chez qui le phénomène a progressé de 3%, passant de 9 à 12% au cours de la période considérée, et les leaders religieux chez qui le taux de 8% observé en 2017 est resté stagnant quatre ans plus tard.

La peur de dénoncer les auteurs

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Une des idées-forces de l’enquête d’Afrobaromètre concerne la réticence des Sénégalais à dénoncer les actes de corruption par crainte de représailles. En effet, la grande majorité des Sénégalais (77%) pense qu’il y a de sérieux risques à faire des dénonciations. Par rapport au degré de pauvreté, c’est surtout les moins nantis parmi les Sénégalais qui sont animés par cette crainte (79% contre 73% pour les plus nantis). Concernant l’appartenance politique, il est clairement ressorti que les « les partisans de l’opposition (85%) redoutent le plus des représailles en cas de dénonciation d’actes de corruption que les personnes apolitiques (78%) et les partisans du pouvoir (73%) ».

L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) : une institution utile, mais inefficace

Créé en 2012 pour juguler le phénomène de la corruption au Sénégal, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) est bien vu par la majorité des Sénégalais. En revanche, aux yeux de la plupart d’entre eux, cette structure a perdu en efficacité au fil des années. En 2021, à peine 17% des Sénégalais ont une appréciation positive des performances du gouvernement dans la lutte contre la corruption, contre 55% en 2013. Inversement, 32% parmi eux avaient émis, en 2014, une appréciation négative des performances du gouvernement en la matière contre 77% en 2021. Pour la majorité des Sénégalais, l’OFNAC paraît donc inefficace.

En conclusion de son enquête, Afrobaromètre recommande aux autorités sénégalaises de « garantir l’anonymat des dénonciateurs ou des lanceurs d’alerte, soutenir les organisations non-gouvernementales opérant dans le secteur de la lutte contre la corruption, promouvoir l’accès à l’information et la liberté de la presse, tout en sanctionnant toute personne impliquée dans ces affaires » de corruption. (selon "Afrik.info")

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27 juillet 2021

Guinée : Mobilisation contre les prisonniers politiques

En Guinée, où près de 400 prisonniers politiques croupissent derrière les barreaux, le gouvernement d’Alpha Condé nie leur existence et l’opinion publique tente de mobiliser Guinéens et « citoyens du monde » sur les réseaux sociaux. En France, de plus en plus nombreuses sont les voix politiques à s’emparer du sujet.

guin_eLe 17 avril 2021 marquait la journée internationale des prisonniers politiques. L’occasion pour plusieurs citoyens et leaders d’opposition de dénoncer le traitement réservé à cette catégorie de détenus dans les pays subsahariens, pas toujours respectueux des droits humains. La Guinée n’échappe malheureusement pas à la règle et c’est une voix parmi d’autres qui s’est exprimée en cette journée destinée à attirer l’attention sur un problème trop souvent passé sous silence. Celle de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition, adressant un message de soutien à ses « collaborateurs et aux nombreux militants (…) arbitrairement détenus dans les prisons guinéennes », à la suite du mouvement de protestation lancé en 2020 contre le troisième mandat d’Alpha Condé.

En Guinée, plus de 400 personnes croupissent en prison depuis six mois pour s’être opposées aux manœuvres électorales du Chef de l’État. « On les accuse de fabrication et de détention d’armes de guerre. On les accuse aussi d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État sans aucune preuve. On les arrête et on les séquestre » déplore Cellou Dalein Diallo. « Le pouvoir se met de plus à nier l’existence de ces crimes ». Le directeur de communication de l’UFDG, Joachin Baba Millimono, dénonce lui « l’absurdité » et le « déni de justice » à l’œuvre. « Le débat malheureusement ne porte pas sur la définition du détenu politique, mais sur le fait même de nier l’existence des hommes politiques en prison ». De son côté, le président Alpha Condé estime en effet qu’il n’y a aucun prisonnier politique dans son pays.

L’opinion tente de mobiliser la communauté internationale

*Même si les symboles comptent, il faudra plus que des journées internationales pour changer le sort de ces victimes de l’arbitraire. Les gouvernements, par le contrôle plus ou moins serré qu’ils exercent sur les médias, font tout ce qu’ils peuvent pour passer le problème sous silence. Face à cette volonté d’invisibilisation, des voix se font entendre : celles de simples citoyens usant de moyens numériques qui échappent à la surveillance des États. Ainsi, la plateforme Change sert actuellement de support à des pétitions réclamant la libération des prisonniers politiques en Guinée. Lancée le 25 avril 2021 par l’écrivain Tierno Monénembo, l’une de ces pétitions compte déjà plus de 3 000 signataires, mobilisant les proches et les familles des détenus. L’écrivain appelant « toutes les consciences, tous les démocrates épris de justice et de liberté en Afrique et ailleurs dans le monde, à signer cette pétition pour demander la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques en Guinée ».

D’autres pétitions, à connotation plus internationale et plus juridique, cherchent à mobiliser les Guinéens et les « citoyens du monde libre » afin de dénoncer l’interdiction par Alpha Condé des « avocats internationaux des prisonniers politiques de se rendre en Guinée violant ainsi le principe fondamental du droit à la défense tout en se plaçant en contradiction totale avec le droit interne guinéen et les normes internationales ». Lundi 3 mai, le Collectif pour la transition en Guinée (CTG) dénonçait des conditions de détention inhumaines pour les prisonniers dont plusieurs seraient morts faute de soins. Pour Ibrahim Sorel Keita, porte-parole du CTG et vice-président de l’association SOS racisme, « ces prisonniers sont des gens qui se sont opposés aux velléités de troisième mandat et de présidence à vie d’Alpha Condé, président guinéen. Et compte tenu de cette opposition, ils se sont fait arrêter, voire kidnapper pour certains d’entre eux. Et aujourd’hui -six mois après- il n’y a toujours pas de jugement. Les familles n’ont pas de nouvelles de ces personnes. »

Autant d’appels à l’aide qui commencent à trouver de l’écho auprès de l’opinion internationale, comme en témoignent les déclarations récentes de Jean-Yves Leconte, sénateur socialiste représentant les Français établis hors de France : « Il ne faut pas désespérer qu’Alpha Condé change et en vienne à des meilleures dispositions pour réformer vraiment sa gouvernance et rendre le système plus vertueux avec de véritables contre- pouvoirs. Mais si cette voie n’est pas suivie et que le régime d’Alpha Condé continue d’osciller entre répression et prédation alors oui, il faut des sanctions ». Même son de cloche du côté de 32 eurodéputés, qui ont récemment interpellé le chef de la diplomatie de l’UE dans une lettre ouverte : « Comment l’UE compte-t-elle mettre en action son nouvel instrument de sanction pour sanctionner ces personnalités responsables de violations graves des droits humains en Guinée ? ».

Le Covid-19, révélateur d’une situation humanitaire catastrophique

Il y a un an, Amnesty International tirait la sonnette d’alarme devant l’absence de mesures sanitaires destinées à protéger du virus les milliers de détenus des prisons africaines. L’occasion de rappeler qu’une bonne partie des personnes enfermées dans ces endroits surpeuplés, propices à la contagion, l’étaient pour des raisons d’opinion. « Dans de nombreux pays de la région, expliquait l’organisation internationale, une forte proportion de la population carcérale se trouve derrière les barreaux uniquement pour avoir exercé de manière pacifique ses droits humains. » Et Amnesty de plaider pour la libération anticipée, provisoire ou conditionnelle des détenus âgés ou souffrant de pathologies préexistantes, ainsi que des femmes et jeunes filles enceintes ou incarcérées avec leurs enfants. Une recommandation parfois suivie d’effets. Au Somaliland, le président Muse Bihi Abdi a gracié 574 prisonniers afin de désengorger les prisons. Les dirigeants éthiopiens, de leur côté, ont libéré plus de 10 000 détenus afin d’éviter la constitution de clusters.

 Mais tous les pays n’ont pas fait preuve de la même mansuétude, notamment à l’égard de certaines figures d’opposition. RFI évoquait récemment le cas de Jean-Marie Michel Mokoko. Candidat à la Présidentielle de 2016 au Congo-Brazzaville, Mokoko fait l’objet d’un acharnement de la part des pouvoirs publics. Condamné à une peine de vingt ans de prison pour avoir évoqué dans une vidéo les moyens de chasser du pouvoir le président Sassou-Nguesso, cet ancien général de 75 ans, atteint l’an passé du coronavirus dans sa prison de Brazzaville, symbolise le combat de milliers d’opposants « coupables » d’avoir exprimé une opinion jugée dangereuse par le pouvoir en place. Au Sud-Soudan, des centaines, sinon des milliers, d’opposants présumés, de journalistes et de membres de la société civile, sont également détenus sans mise en examen depuis 2013. L’Érythrée n’est pas non plus épargnée par ce fléau : des milliers de personnes y sont enfermées depuis des années sans perspective de libération, simplement pour avoir exprimé une critique à l’encontre de l’État. (selon "Afrik.com")

23 juillet 2021

«A bas la dictature» : soulèvement à Cuba

Des millliers de Cubains sont descendus dans la rue dimanche. La pandémie de Covid-19 a plongé l’île dans sa plus grave crise économique depuis 30 ans, aggravant les pénuries d’aliments et générant un fort malaise social.

cuba

Excédés par la crise économique, des milliers de Cubains ont défilé dimanche à travers le pays, aux cris de « A bas la dictature ! ». De son côté, le président Miguel Diaz-Canel a appelé ses partisans à répliquer dans la rue. « L’ordre de combattre a été donné, dans la rue par les révolutionnaires ! », a lancé, dans une allocution télévisée, le chef de l’État, qui a accusé « la mafia cubano-américaine » d’être derrière ces manifestations.

« Nous appelons tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et les prochains jours. Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse », a-t-il ajouté.

Diffusées sur les réseaux sociaux, les manifestations anti-gouvernement ont commencé de façon spontanée dans la matinée, événement rarissime dans ce pays gouverné par le Parti communiste, où les seuls rassemblements autorisés sont généralement ceux du parti.« Qu’ils s’en aillent ! »

« À bas la dictature ! », « Qu’ils s’en aillent ! », criaient notamment plusieurs milliers de manifestants à San Antonio de los Baños, une petite ville à une trentaine de kilomètres de La Havane. « Liberté ! », scandaient quelques centaines d’autres à La Havane en différents rassemblements, où des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre.

Au moins dix personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers ont utilisé des tuyaux en plastique pour frapper des manifestants, tandis que la ville était placée sous un important déploiement militaire. Moteur d’un nombre croissant de revendications depuis son arrivée à Cuba fin 2018, l’Internet mobile était coupé dans une grande partie du pays dimanche après-midi.

La pandémie de Covid-19 a plongé Cuba dans une grave crise économique, la pire depuis 30 ans, aggravant les pénuries d’aliments et de médicaments et générant un fort malaise social. Les difficultés économiques ont poussé les autorités à couper l’électricité plusieurs heures par jour. « La situation énergétique semble avoir échauffé certains esprits ici », a reconnu Miguel Diaz-Canel, accusant les sanctions américaines d’être responsables de la crise.

Des « révolutionnaires désorientés »

Le président a toutefois reconnu que « des gens sont venus manifester leur insatisfaction », parlant de « révolutionnaires désorientés ». Mais « nous sommes beaucoup, et moi le premier, à être prêts à donner la vie pour cette révolution », a-t-il lancé. « La révolution cubaine, nous la défendrons coûte que coûte ! », a également clamé le vice-ministre des Affaires étrangères, Gerardo Peñalver, en partageant une vidéo de partisans communistes défilant aux cris de « Je suis Fidel ! ». (selon AFP)

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