Guyane : deux enfants morts, deux autres portés disparus après le chavirage d'une pirogue
Les deux enfants décédés étaient à bord d’une pirogue transportant une vingtaine de personnes sur le fleuve Maroni. Deux autres sont encore portés disparus.
Les corps de deux enfants ont été retrouvés après le chavirage samedi d'une pirogue taxi qui circulait sur le fleuve Maroni en Guyane, et deux autres sont toujours portés disparus, a-t-on appris ce dimanche auprès de la gendarmerie.
La pirogue, partie de Maripasoula, se rendait à Saint-Laurent-du-Maroni via le fleuve, frontalier avec le Suriname, et transportait « une vingtaine de personnes » selon le maire de Grand-Santi, Félix Dada.
Possiblement quatre enfants d'une même fratrie
L'embarcation a chaviré alors qu'elle descendait le saut (rapide) Poli Goudou, connu pour sa « dangerosité » et situé à une trentaine de minutes de Grand-Santi, a précisé Félix Dada.
Tous les passagers de la pirogue ont réussi à rejoindre la rive, sauf les quatre enfants.
Leurs identités n'ont pour l'instant pas été confirmées mais il pourrait s'agir de quatre enfants d'une même fratrie, selon le maire et les réseaux sociaux.
Des recherches en cours
L'accident est survenu samedi après-midi, mais les autorités n'ont été alertées que vers 19 heures. Elles ont immédiatement engagé l'hélicoptère de la sécurité civile afin de rechercher les disparus.
Le corps de deux enfants, « dont nous ne pouvons à ce stade ni confirmer l'âge ni l'identité », ont été repêchés dimanche, a déclaré le colonel Vincent Rouchouse, numéro 2 de la gendarmerie en Guyane.
Une enquête va être ouverte
Les gendarmes n'ont eux toujours pas pu se rendre sur place faute de piroguier disponible pour transporter les militaires en toute sécurité, a-t-il précisé.
Une enquête va être ouverte pour homicide involontaire, a également indiqué le colonel Vincent Rouchouse.
« L'enclavement tue en Guyane »
Le fleuve Maroni est officiellement non-navigable à cause de l'absence d'aménagements pour la navigation. Mais il est dans les faits emprunté quotidiennement par des milliers de personnes qui ont peu d'alternatives pour se déplacer dans cette partie isolée de la Guyane, non-reliée au réseau routier, où seuls de petits avions circulent en plus des pirogues, plus nombreuses et moins chères.
« Ce drame nous rappelle que l'enclavement tue en Guyane, cette tragédie, encore une, nous crie à l'oreille à quel point ce territoire est un cimetière confiné », a réagi dans un communiqué Philippe Dekon, président du collectif Apachi, qui porte en Guyane le combat du désenclavement de ce territoire grand comme le Portugal mais où seulement 440 km de routes nationales et 370 km de routes départementales existent. (selon lles "DNA")