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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
31 octobre 2015

Secte ou association de malfaiteurs ?

Un procès pour la Scientologie

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Bruxelles — Le premier procès en Belgique visant l’Église de scientologie s’est ouvert lundi matin au tribunal correctionnel de Bruxelles, près de 20 ans après les premières plaintes pour fraude et extorsions, les prévenus dénonçant un « acharnement judiciaire » du parquet. Le procès a débuté par l’interrogatoire d’une ancienne trésorière sommée d’expliquer d’où l’Église de scientologie tirait ses revenus, s’élevant selon elle à 5000 euros par semaine. La trésorière travaillait bénévolement. En tant que « permanente », elle a pu cesser de payer pour les formations de l’Église, mais son mari a investi près de 10 000 euros. Deux associations — la branche belge de l’Église de scientologie et le Bureau européen pour les droits de la personne, une émanation à Bruxelles du siège américain de l’Église de scientologie — et 11 de leurs dirigeants figurent parmi les prévenus. Les scientologues belges sont accusés par le parquet fédéral d’avoir mis sur pied une organisation criminelle, de fraude, de pratique illégale de la médecine, de violation de la vie privée et d’extorsion. (selon l'AFP)

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30 octobre 2015

Poutine : le grand nettoyage par le vide

En un mois, l'aviation russe a bombardé 12 hôpitaux en Syrie !syrie

Il y a environ quatre semaines, le 30 Septembre, l'armée russe a commencé ses frappes aériennes en Syrie. L'organisation d'aide Médecins sans Frontières (MSF) se plaint que, depuis cette date le nombre de frappes aériennes contre des hôpitaux dans la guerre civile a "considérablement augmenté".

Un total de douze hôpitaux a été bombardé dans les provinces de Idlib, Alep et Hama en Octobre, six d'entre eux étaient pris en charge par MSF. Six cliniques ont été contraintes de cesser leur activité.Quatre ambulances ont été détruites. Dans les raids aériens sur les hôpitaux, selon les médecins, au moins 35 patients et médecins ont été tués.

"Après plus de quatre années de guerre, je suis toujours consterné par la façon dont il est facile pour toutes les parties en conflit de se moquer du le droit international humanitaire", a déclaré Sylvain Groulx, responsable de MSF en Syrie.

Des dizaines de milliers de Syriens ont fui ces dernières semaines avant les frappes aériennes sur leur maison. En raison de la chute des températures ils ont besoin d'une aide urgente. Les camps de réfugiés en Syrie ne peuvent accueillir tout le monde. Beaucoup restent dans les mosquées ou sur place dans les ruines.

"Nous allons distribuer des couvertures pour l'hiver prochain," a dit Groulx."Mais l'aide est juste une goutte dans l'océan. Les familles de réfugiés ont besoin de sécurité. À l'heure actuelle, ils ne survivent que d'un moment à l'autre et se demandent quand la prochaine bombe va tomber."

 Les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie se sont rencontrés jeudi pour de nouvelles discussions sur le conflit en Syrie à Vienne. Après les pourparlers infructueux ajournés vendredi dernier, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov vont parler avec leurs collègues turc Feridun Sinirlioglu et saoudite Adel Al Jubair dans la capitale autrichienne à nouveau sur une issue possible de la guerre civile. Pour l'instant, aucune avancée significative...

Pendant ce temps, Poutine et Assad continuent le nettoyage par le vide. La lutte contre DAESH n'est plus qu'un prétexte à leurs ambitions géo-politiques. (selon "Der Spiegel")

29 octobre 2015

Côte d'Ivoire : une élection très stalinienne

A 73 ans, le président sortant de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a été réélu avec 83,66 % des suffrages pour 5 ans, selon la commission électorale.

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Une partie de l'opposition avait boycotté le scrutin et plus de 50% d'ivoiriens n'avaient même pas retiré la carte d'électeur obligatoire pour voter. Malgré tout, la commission électorale a annoncé 54% de participation. Le chiffre laisse rêveur et ne peut soulever que la polémique.

La question de la sincérité du scrutin reste posée. Alors que tous les observateurs ont constaté le peu de présence aux bureaux de vote, les irrégularités d'ouverture, on peut se demander d'où sont venus si miraculeusement  les votes. Le bourrage d'urnes, le double vote, et toutes les autres pratiques douteuses et frauduleuses, semblent avoir été généralisés. Mais qu'importe, désormais Ouattara sera reconnu comme "démocratiquement élu" pour le monde entier... et donc fréquentable.

Beaucoup d'Ivoiriens semblent reconnaître au président le mérite d'avoir changé le pays même s'ils n'adhèrent pas à la méthode. Ouattara n'a ainsi pas hésité à faire raser des quartiers entiers sur le bord de mer, de la lagune, ou de zones jugées dangereuses en raison d'éboulements.

"Ses décisions sont sans appel", note un observateur avisé. Mais il est aussi "à des années-lumière" d'avoir jugulé la corruption, une de ses promesses.

Son régime peine à avancer sur les questions de justice et de réconciliation. De nombreux opposants ont été emprisonnés à l'approche de la présidentielle, souligne Amnesty International. Les candidats concurrents ont ainsi été empêchés de faire campagne, leurs rassemblements étant même souvent interdits. La justice sous son égide s'est surtout intéressée à un seul camp, celui de l'opposition.

Les expériences africaines de candidats élus de cette façon ont souvent conduit à l'instabilité et aux heurts. Des troubles qui risquent de favoriser la montée du djihadisme de Boko Haram, d'AQMI ou d'Ansardine. La Côte d'Ivoire est en train de jouer avec le feu.

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27 octobre 2015

Villé : La première annonce du maire-candidat "Les Républicains" aux Régionales

Fin mai 2015, la CPAM envoyait un courrier à tous ses assurés pour annoncer la fermeture de la permanence de Villé à compter du 1er juin 2015 ! Voir le message de ce blog : Permanence de la sécurité sociale (lundi, 8 juin).

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On s'attendait à une réaction du Conseil Municipal de Villé, mais rien n'est venu. Et voilà que le bulletin municipal n° 5 d'octobre, même publié sur le site communal (on fait des progrès à la mairie), annonce la fermeture pour le 17 décembre (histoire d'embrouiller un peu plus les assurés sociaux ?). Toujours est-il qu'on attend toujours une réaction des municipalités de la vallée, de la comcom, de l'association des maires de la vallée présidée par le maire de Villé (s'il n'est pas trop pris par sa candidature aux prochaines élections régionales) et bien sûr aussi de nos deux représentants cantonaux (Bierry et Mozziconacci). Une motion contre cette fermeture ne serait-elle pas plus efficace que celle exposée au dernier conseil municipal concernant les dotations de l'Etat, que le maire ressasse dans son éditorial ?

26 octobre 2015

Volksmusik aux Tanzmatten de Sélestat

Ce dimanche après-midi beau spectacle de Volksmusik à Sélestat. Un nouveau présentateur avec Florian Flesch et des artistes originaux, dont certains très connus à la télévision allemande. Dommage que le maire de Sélestat Marcel Bauer, venu au spectacle, ne soit pas resté jusqu'à la fin, il a manqué le très bon couple Rita et Andreas. Peut-être était-il un peu fatigué, le spectacle ayant duré de 14h30 à 20h. Un vrai marathon, plus long qu'une réunion de conseil municipal !

Graziano - Rot sind die Rosen

gaudi sepp

Britta & Dirk - Tanz mit mir

Geschwister Niederbacher

Die Jungen Zellberger - Stolz auf mei Hoamat

Robin Schlupp

 Rita & Andreas

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25 octobre 2015

Fanny Pigeaud : "Gbagbo voulait un rapport d’égal à égal avec la France, mais c’était inconcevable pour Paris"

Dans son livre "France Côte d’Ivoire, une histoire tronquée", qui paraît à la veille des élections présidentielles qui ont lieu ce 25 octobre, aux éditions Vents D’ailleurs, la journaliste française Fanny Pigeaud nous plonge au cœur de la crise ivoirienne pour dit-elle, rétablir la vérité sur ce qui s’est réellement passé durant cette page sombre de l’histoire de ce pays d’Afrique de l’Ouest. En se basant sur de nombreux documents et en interrogeant de multiples témoins et officiels, elle tente de prouver l’implication directe de Paris dans le conflit, qui a mis tout en œuvre pour provoquer la chute de Laurent Gbagbo, dans le but de permettre à Alassane Ouattara d’accéder au pouvoir. Interview.

arton51724_546e0La journaliste free-lance Fanny Pigeaud a été correspondante dans plusieurs pays africains pour de nombreux médias français comme Médiapart, journal pour lequel elle travaille toujours. Elle a aussi écrit en 2011, "Au Cameroun de Paul Biya" (aux éditions Kartala).

Qu’est-ce qui vous a poussé à enquêter sur la crise post-électorale ivoirienne​ ?​

Fanny Pigeaud : Je me suis intéressée à la crise ivoirienne très tardivement. Au moment de l’élection présidentielle en 2010, je voyais bien que les choses n’étaient pas claires, comme tout le monde je pense. C’est ce qui m’a poussé à me poser des questions, notamment sur les bombardements menés par la France sur Abidjan. C’était complètement surréaliste pour moi ! Il n’y avait aucune explication rationnelle à cette opération. Sans compter que c’était la première fois que l’ONU participait à une telle opération militaire. Je me suis finalement rendue en Côte d’Ivoire, en mars 2012, et j’y suis restée un an pour travailler comme journaliste. J’y ai rencontré des interlocuteurs qui ont vécu la crise de l’intérieur et avaient des choses à dire.

Quand on lit votre livre, on a l’impression qu’on a tous été manipulés et que tout a été mis en œuvre pour écarter Laurent Gbagbo du pouvoir afin d’installer Alassane Ouattara. Qu’est-ce qui vous a permis d’affirmer cela ?

On a tous été trompés. En 2011, on sentait bien que l’opération militaire n’avait pas de fondement. Il y avait clairement un problème. Les rapports Françafrique étant toujours très ambigus, je savais que Gbagbo posait problème aux officiels français, mais je n’avais pas réalisé à quel point. Quand on retrace les faits comme je l’ai dans mon livre, on se rend compte que Gbagbo a gêné la France officielle très tôt et que les médias français ont aussi pris parti contre lui et pour Ouattara. Certains médias l’ont fait consciemment, d’autres moins.

Que voulez-vous dire par là ?

Je pense qu’en France, une partie de l’information sur l’Afrique est contrôlée et fabriquée par un petit groupe de journalistes que tous les autres suivent. Et puis, il faut savoir que les journalistes en France sont comme l’ensemble de la société française et de leurs politiques : ils ont un regard très colonial sur l’Afrique. Et cela se ressent dans leurs écrits concernant les dirigeants africains. En France, il y a tout un imaginaire qui fonctionne autour des chefs d’Etats africains.

C’est donc ce que vous expliquez en soutenant que les médias français ont systématiquement diabolisé Laurent Gbagbo...Dans quel but ?

Les médias ont décrit Gbagbo comme quelqu’un de manipulateur, sournois, prêt à tout pour garder le pouvoir, ou encore comme un homme violent, malsain... Gbagbo a fait l’erreur de ne pas avoir pris tout cela au sérieux. Or il est évident que cette propagande contre lui a permis de peu à peu délégitimer son pouvoir aux yeux de l’opinion publique occidentale.

Selon-vous qu’est-ce qui dérangeait le plus chez Laurent Gbagbo au point qu’il soit devenu l’homme à abattre ?

Gbagbo s’est vu comme le chef d’Etat d’un Etat indépendant Il a voulu instaurer un rapport d’égal à d’égal avec la France. Mais ce n’était pas concevable pour les responsables français qui ont toujours un rapport très colonial avec les ex-colonies françaises.

Vous affirmez aussi qu’il n’était pas intéressé par l’argent raison pour laquelle la France n’a jamais su comment le tenir. Sur quoi vous vous basez pour faire une telle affirmation ?

Tous ceux qui connaissent bien Laurent Gbagbo expliquent qu’il n’est pas intéressé par l’argent. C’est la chose politique qui l’intéresse, pas l’argent. Il ne possède pas, par exemple, de résidence secondaire en Europe comme d’autres présidents africains. Visiblement non corruptible, il était donc difficilement contrôlable.

Depuis le magistère de l’ancien Président français Jacques Chirac, les relations entre Gbagbo et la France n’étaient pas au beau fixe. A quel moment, il a été décidé, comme vous l’affirmez, de mettre un terme à son régime ?

Dès son élection, c’est-à-dire en octobre 2000, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, Gbagbo a dérangé Chirac, qui ne voyait pas d’un bon œil ce dirigeant socialiste, ancien opposant de son vieil ami Félix Houphouët-Boigny. Dès début janvier 2001, il y a eu une première tentative de coup d’Etat contre Gbagbo. Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso voisin, était lui aussi opposé dès le début au pouvoir de Gbagbo. Son rôle a très peu été évoqué par les médias. On l’a fait passer pour un faiseur de paix alors qu’il était derrière cette crise aussi. Gbagbo a par la suite gêné de plus en plus. Et la personnalité de Nicolas Sarkozy qui a conduit à la folie militaire de 2011 n’a pas arrangé les choses.

Gbagbo voulait élargir la concurrence des marchés de la Côte d’Ivoire à d’autres pays que la France. N’est-ce pas à ce moment-là que les Français ont senti leurs intérêts menacés comme vous le soulignez dans votre ouvrage ?

Gbagbo n’a pas pu aller très loin dans la mise en place de ses projets. Il a été très vite freiné par ceux que son programme dérangeait. Vous affirmez aussi que c’est sous couvert de l’ONU que la France a outrepassé le mandat qui lui avait été autorisé pour intervenir en Côte d’Ivoire.

Comment êtes-vous parvenue à démontrer tout cela ?

A l’ONU, toutes les décisions prises concernant les pays africains de l’Afrique francophone émanent de la France. C’est ainsi elle qui a rédigé et fait adopter les résolutions concernant la Côte d’Ivoire tout au long des années 2000. Lorsqu’on lit les résolutions adoptées en 2011, on voit que les textes et la manière dont ils ont été appliqués diffèrent beaucoup. Paris a très clairement violé et outrepassé ces résolutions pour faire la guerre en Côte d’Ivoire.

Vous pointez également du doigt l’ONU qui a participé au bombardement contre Laurent Gbagbo. Comment expliquez-vous ce comportement de l’ONU, qui était censée être neutre dans le conflit ?

Cela casse évidement l’image qu’on a tous de l’ONU, qui est censée être neutre dans ce genre de conflit. Mais l’ONU est loin d’être une organisation neutre, puisqu’elle est contrôlée par les cinq puissances qui siègent au conseil de sécurité. Il est évident que Ban Ki-moon et le représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire, le Sud-Coréen Choi Young-jin, ont subi de fortes pressions pour favoriser Ouattara, de la part des Français, mais aussi du monde des affaires, de la diplomatie américaine ainsi que des institutions financières comme le Fonds monétaire international.

Vous avez des doutes sur la victoire de Ouattara face à Laurent Gbagbo alors qu’officiellement il a été désigné comme le vainqueur de l’élection par les grandes puissances. Qu’est-ce qui a consolidé vos doutes ?

Le problème est que l’élection était biaisée dès le départ. Quand on commence à fouiller, on se rend compte que dès le premier tour, les résultats ont été truqués. C’est en réalité Henri Konan Bédié qui était en seconde position et non Ouattara. Mais il a été rétrogradé en troisième position et Paris a fait pression sur lui pour qu’il renonce à contester les résultats, comme je le raconte dans le livre. Donc dès le premier tour, le processus électoral a été l’objet de manipulations. Le second tour l’a aussi été. Il ne faut pas oublier que la Commission électorale indépendante (CEI) était contrôlée par le RDR, le parti de Ouattara.

Vous dîtes que le fait que le président de la CEI ait annoncé les résultats de l’élection au QG de Ouattara n’était pas normal...

Selon le code électoral, il devait faire la proclamation des résultats provisoires au siège de la CEI et non au siège de campagne d’un candidat. Les médias n’ont pas relevé cette aberration. Cette élection ne pouvait pas se dérouler dans des conditions correctes. Tout a été faussé dès le départ, et notamment par le fait que les Forces nouvelles pro-Ouattara étaient toujours armées et contrôlaient toujours 60% du territoire ivoirien.

Pourquoi selon-vous le recomptage des votes n’a pas été accepté alors que c’est un procédé naturel qui a été utilisé dans beaucoup de pays comme vous le précisez dans le livre ?

L’objectif des adversaires de Gbagbo était de le voir quitter la présidence au plus vite, ils ne voulaient pas de dialogue, pas de compromis. Cela dit, il n’est pas sûr que le recomptage aurait réglé le contentieux électoral, étant donné toutes les manipulations qui ont eu lieu au cours du processus électoral et étant donné la présence des forces armées des Forces nouvelles dans le nord du pas qui a biaisé l’élection dès le début.

En vous lisant, on a l’impression que Gbagbo est une des victimes de la crise ivoirienne. Mais lui-même n’a-t-il pas commis des erreurs....Quelles sont celles qui lui ont été fatales, surtout qu’on sait que ses partisans ont aussi commis des exactions ?

Une de ses principales erreurs est d’avoir négligé la force de la campagne médiatique contre lui dès le début. Il a également fait beaucoup de compromis, en acceptant entre autres que la CEI soit à son désavantage. Il a aussi accepté finalement d’aller à l’élection sans que les Forces nouvelles soient désarmées. Tout ceci l’a finalement conduit à sa perte. Il faut reconnaître que la pression sur lui était énorme. Peut-être que s’il avait fait moins de compromis, il aurait duré moins longtemps à la présidence. N’oublions pas qu’il y a eu une tentative de coup d’Etat en 2004, dans laquelle la France semble avoir été fortement impliquée - une enquête est toujours en cours.

Finalement avec le recul, peut-on affirmer que si la France n’était pas intervenue en Côte d’Ivoire, il n’y aurait pas eu de crise post-électorale ?

Une chose est sûre : elle a joué un rôle central dès 2000 dans la crise en Côte d’Ivoire. Il est évident que la France ne veut pas renoncer à l’emprise qu’elle a sur ce pays. A cause de la concurrence de plus en plus rude avec la Chine notamment, elle n’est pas prête à faire de concessions sur l’Afrique.

Pourquoi se sentait-elle menacée alors que les entreprises françaises ont toujours été très présentes dans l’économie ivoirienne. Même si Gbagbo voulait ouvrir la concurrence, les entreprises françaises dominaient toujours le marché ivoirien ?

Après la tentative coup d’Etat de 2002, Gbagbo a énormément avantagé les entreprises françaises en espérant que ses adversaires le laisseraient en paix. Mais en 2010, il a fait de nouveau des déclarations qui pouvaient être assez embêtantes pour les intérêts français. Il a annoncé par exemple qu’il voulait revoir les conditions du marché donné à Bouygues concernant l’eau et électricité. Il a dit aussi son souhait de voir fermée la base militaire installée en Côte d’Ivoire depuis l’indépendance.

Vers la conclusion du livre, vous parlez d’une bombe à retardement en Côte d’Ivoire. Alors que les économistes se succèdent pour louer l’excellente santé de l’économie ivoirienne...

Même si la croissance est bonne, il y a encore énormément de problèmes. La situation politique est tellement fragile que tout peut s’écrouler d’un moment à l’autre. Quand je parle de bombe à retardement, je fais aussi référence à la politique française en Afrique qui est en train de créer ou de renforcer le ressentiment d’une partie des Africains vis-à-vis de la France. A force d’utiliser la violence comme cela a été le cas en Côte d’Ivoire, la France est en train de créer un ressentiment à son encontre en Afrique et cela risque de se retourner contre elle si elle ne change pas de politique.

Vous faîtes aussi le parallèle entre ce qui s’est passé au Cameroun dans les années 50 et en Côte d’Ivoire en 2011. Pourquoi ?

Quand on fait le parallèle entre la crise ivoirienne de 2010-2011 et ce qui s’est passé dans les années 50 au Cameroun, on retrouve exactement les mêmes éléments. Au Cameroun aussi, la France s’est immiscée dans les processus électoraux. Elle a utilisé la voie militaire, fait la guerre pendant plusieurs années contre les indépendantistes. On se rend compte que, en 60 ans, la manière de faire de la France en Afrique n’a pas vraiment changé.

Les massacres effectués par les chef de guerre pro-Ouattara n’ont pas été révélés par les médias alors qu’ils étaient flagrants. Pour quelles raisons selon-vous ?

Les troupes de Ouattara ont en effet commis de graves exactions en 2011. Cela a continué par la suite sans que les médias occidentaux n’en parlent beaucoup. Tout indique qu’il s’agissait de ne pas abîmer l’image de Ouattara… Vous évoquez aussi l’arrestation de Gbagbo et de ses proches, dont Simone Gbagbo qui a été battue dont le slip a carrément été retiré...

Plusieurs proches de Gbagbo arrêtés en même temps que lui ont été en effet maltraités. Gbagbo, lui, a été placé en détention pendant huit mois dans une petite maison dans le nord du pays, sans quasi aucune possibilité de voir la lumière du jour. Le plus incroyable, c’est qu’il était gardé par le chef de guerre Martin Kouakou Fofié, sous le coup de sanctions de l’ONU depuis 2006 pour des crimes graves. C’est aussi Fofié qui a amené Gbagbo vers l’avion qui l’a emmené vers la CPI !

Récemment Konan Banny a dit, dans une interview, que la Côte d’Ivoire était "désarticulée et en grand danger". Selon vous, son expression révèle-t-elle la réalité ?

Un certain nombre de problèmes demeurent en effet et sont la conséquence directe de ce qui s’est passé en 2011. Il y a encore régulièrement des arrestations d’opposants, des centaines de prisonniers politiques sont détenus sans jugement depuis 2011, des dizaines de milliers de personnes sont toujours en exil, les ex-chefs de guerre des Forces nouvelles qui ont commis des exactions n’ont jamais été jugés, des armes continuent de circuler…

Pensez-vous qu’on peut retomber dans le schéma de la dernière crise ivoirienne ?

Il est difficile de dire ce qui va se passer. On voit bien que le processus électoral a des similitudes avec 2010 : la composition de la CEI est toujours à l’avantage de Ouattara. Ce dernier a aussi cette fois le contrôle du Conseil constitutionnel. En face, l’opposition est très faible.

Le procès de Laurent Ggbagbo s’ouvre le 10 novembre. Risque-t-il d’être condamné ?

Si la Cour pénale internationale décide d’aller jusqu’au bout de la procédure, le procès risque de durer au minimum quatre ou cinq ans. Il va être extrêmement long.

 Interview réalisé par Afrik.com

24 octobre 2015

Le pire accident routier depuis 1982

Un dramatique accident s'est produit ce vendredi matin à 7h30 sur la commune de Puisseguin, sur la départementale 17, dans le Libournais. Sous la violence du choc frontal, les deux véhicules se sont embrasés. Le car transportait 48 passagers et le chauffeur. 

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Selon le dernier bilan donné par le Préfet Pierre Dartout l'accident a coûté la vie à 43 personnes, dont le chauffeur du camion. Quatre personnes sont grièvement blessées : deux souffrent de traumatismes crâniens et deux autres sont brûlées. Les autres sont choqués ou blessés légèrement.

Le car transportait 49 passagers du club de troisième âge de Petit-Palais, le club du Petit Palaiseau, qui planifie une à deux excursions par an. Ils étaient partis tôt de cette bourgade pour une excursion dans les Pyrénées-Atlantiques, à Arzacq, où ils devaient visiter la Maison du jambon de Bayonne.

Leur escapade s'est arrêtée net, au bout de huit kilomètres, à Puisseguin, dans l'Est du département, pas très loin de Saint-Emilion. Sur une route sinueuse entre les exploitations viticoles. "Sur ces routes, il y a des virages assez serrés. Mais la route est correctement entretenue", explique Alain Rousset, président de la région Aquitaine. Selon Jean-Luc Gleize, président du département de la Gironde, "la chaussée est en bon état et la signalétique conforme."

"C'est très dangereux. Déjà en voiture, c'est très dangereux, on a tendance à couper le virage parce qu'il déporte. D'un côté, il y a un genre de petit ravin avec des vignes, et de l'autre, il est en équerre donc on ne voit pas la sortie du virage et qui vient en face. Et il n'est pas indiqué comme dangereux, il n'y a pas de panneaux 'danger'. C'est un peu à l'aveugle", explique Stéphane qui habite à 500 m du lieu du drame.

Des élus qui se dédouanent de leurs responsabilités en vantant la qualité de l'infrastructure, des riverains et des usagers qui dénoncent l'insécurité de l'aménagement routier. On a déjà vu ça chez nous aussi, notamment sur une certaine RN 59 qui comptabilise 99 morts... Mais c'est sûr, l'enquête concluera à une défaillance humaine.

bus5Vue aérienne des véhicules calcinés

bus3Le virage de l'accident : presque pas dangereux ?

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23 octobre 2015

Inde : le mariage précoce, une tradition ancestrale hors-la-loi

Le mariage d’enfants est parfaitement illégal en Inde, mais reste ancré dans la culture des villes indiennes les plus reculés. Plus de 50% des jeunes femmes mariés sont ou ont été mariés mineures, selon l’Unicef.

indeDans un village comme Rajasthan, une petite commune marquée par son seuil de pauvreté important, il n’est pas rare de voir se célébrer des mariages d’enfants, entre deux enfants ou d’une petite fille avec un adulte. Les mariages ne seront consommés qu’à partir de la puberté de la jeune fille. Dans un souci économique parmi les plus pauvres des parents, ils n’hésitent pas à marier leurs filles à peine nées, leur assurant ainsi une prise en charge financière par leurs belles familles.

Santadevi Meghwal, une jeune étudiante de 20 ans mariée à l’âge de 11 mois, fait partie des jeunes femmes qui se battent à leur majorité pour obtenir l’annulation de leur mariage.  Elle a trouvé soutien auprès de l’ONG Sarathi sous la direction de Madame Kriti Bharti qui a réussi à obtenir l’annulation de 27 de ces mariages d’enfants.

Meghwal a entamé son processus d’annulation de mariage à l’âge de 16 ans, le jour où elle rencontre pour la première fois son mari de 9 ans son aîné, en plus d’être «menacée, harcelée, ostracisée» par sa communauté. «Les conséquences ont été terribles pour elle : le conseil lui a interdit, ainsi qu’à sa famille, de participer à la vie du village et a condamné son père à une amende de 1,6 million de roupies (21.500 euros) que ce maçon est incapable de payer», selon l’AFP.

L’UNICEF et la Commission européenne collaborent en Inde avec le gouvernement «à tous les niveaux afin d’aider les familles qui décident de ne pas marier leurs filles jeunes. Des agents sanitaires locaux comme Durga forment l’ossature de ce programme».

Sulagna Roy, chargée de la protection de l’enfant à l’UNICEF qui s’engage à mettre fin aux mariages des enfants à déclarer à ce sujet : «Le mariage précoce va à l’encontre des droits de l’enfant, il a des conséquences sur la santé des enfants et des mères. Il perpétue un cycle de pauvreté. Il laisse les filles sans moyen de se prendre en charge ».

Naïma Ounane ("Oeil d'Afrique")

22 octobre 2015

Hommage aux tirailleurs sénégalais

La salle des fêtes de Trévé (Côtes-d’Armor) est pleine à craquer: plus de 200 personnes honorent la mémoire des quelque 300 tirailleurs sénégalais qui, après avoir combattu pour la France, ont été détenus dans la commune fin 1944, échappant ainsi au massacre lors du retour de leurs camarades à Dakar.

tirailleur

En cette soirée d’automne, dans la salle où sont accrochés portraits et paroles d’anciens tirailleurs recueillies sur leurs vieux jours, des habitants revisitent leurs souvenirs d’enfance pour raconter leurs échanges chaleureux avec ces soldats africains, une présence insolite à l’époque dans cette commune rurale de 1.500 habitants.

« Nous, les gamins, on n’avait jamais vu de Noirs. On est allés les voir au camp. Ils avaient faim. Je suis allé chercher à la maison un morceau de pâté que j’ai proposé à celui avec lequel j’avais sympathisé. Mais il m’a répondu: +Non, mon garçon, pas de pâté pour moi; je suis musulman. Vas donc me chercher des oeufs+. +Musulman+, je n’avais jamais entendu ce mot », raconte Lucien Perret, 15 ans à l’époque.

D’autres se souviennent de moments partagés à l’église avec des tirailleurs catholiques ou aux champs. « Ils nous ont aidé à ramasser les pommes et à faire le cidre », se rappelle ainsi un autre habitant.

Le 11 novembre 1944, ces tirailleurs sont conduits à Trévé pour avoir refusé d’embarquer sur un navire britannique qui devait les ramener à Dakar avec plus d’un millier de leurs camarades, tant qu’ils n’auraient pas reçu le complément de solde qui leur était dû, après des mois de non-versement en raison de la guerre. Ils resteront prisonniers en Bretagne jusqu’en janvier 1945, sous la garde des FFI (Forces françaises de l’intérieur).

Une partie de ceux qui avaient embarqué contre la promesse de percevoir leur dû à l’arrivée à Dakar trouveront en revanche la mort sous des balles françaises, le 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye, après avoir osé réclamer justice. Bilan: au moins 35 morts de source officielle, peut-être 10 fois plus selon l’historienne Armelle Mabon, de l’Université de Bretagne Sud.

« En 1943, les Etats-Unis, qui pratiquaient la ségrégation, ont insisté pour que l’armée française soit +blanchie+ (…). Les thèses raciales étaient institutionnalisées en Occident, et toute demande des +indigènes+ était qualifiée de +rébellion+ », explique l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch, spécialiste de l’Afrique. « Tous ces éléments ont facilité ce drame dans un contexte où les administrateurs coloniaux jouissaient d’une impunité totale ».

Maintenir la mémoire

Trévé a renoué avec cette histoire au début des années 2000, à l’initiative d’Armelle Mabon, en y associant le souvenir du massacre de Thiaroye. Des témoignages ont été recueillis, un livre a été édité et une stèle édifiée en 2011 sur l’emplacement de l’ancien camp.

« C’est un moyen de maintenir leur mémoire dans la commune », estime le maire Joseph Collet.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, près de 180.000 tirailleurs sénégalais ont été mobilisés, mais des dizaines de milliers d’entre eux ont été capturés lors de la débâcle de 1940 et sont restés détenus en France dans des Fronstalag, d’abord gardés par des militaires allemands, puis à partir de 1943 par des Français.

Certains s’évaderont et participeront aux combats de la Libération. A l’automne 1944, une opération de « blanchiment » des troupes est menée sur ordre du général de Gaulle et des tirailleurs sont ramenés en Afrique sans avoir perçu leurs arriérés de solde.

L’été dernier, Trévé a accueilli des jeunes Français, Allemands et Sénégalais qui ont réalisé un film sur la présence des tirailleurs dans cet ancien camp allemand.

Un cinéaste et une photographe sont également allés à Thiaroye au printemps pour recueillir la parole des habitants de cette commune de la banlieue de Dakar. Selon ces derniers, pendant des années, « on trouvait des os d’humains dans le quartier » car les victimes auraient été ensevelies dans « des fosses communes ».

A l’emplacement du camp de Thiaroye se dresse un lycée dont une élève avait fait le voyage jusqu’à Trévé: « On donne beaucoup de versions sur ce massacre. Mais il faut avoir la véritable histoire et qu’elle soit connue dans le monde entier », a estimé Ndeye Safy Diedhiou.

selon AFP

21 octobre 2015

APRR et le contournement de Châtenois

Lundi dernier, une conférence de presse a paru dans Vosges-Matin, concernant la baisse des tarifs du tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines. Une phrase a retenu mon attention : "Enfin, APRR s’engagerait à faire de la signalétique côté alsacien et à engager les travaux de contournement de la ville de Châtenois." Ainsi, le contournement de Châtenois serait privatisé ? Tous les usagers de nos vallées devront-ils s'acquitter d'un péage pour se rendre à leur travail, alors que l'on sait que 58% d'actifs, selon le Contrat de Territoire, quittent la vallée ? Si tel est le cas, on va étouffer un peu plus l'économie du Val d'Argent et du Val de Villé ! Voilà encore une option qui n'est pas inscrite au Contrat de Plan Etat - Région ! On aura tout vu dans le dossier de cette route aux 99 morts depuis 1976, date où pour la première fois le Conseil Régional d'Alsace envisageait un grand axe est-ouest dans le Centre-Alsace.

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