La situation de Pôle Emploi, selon Michel Liebgott, député socialiste de Moselle
Alors que nous allons très prochainement examiner les crédits de la mission travail emploi du projet de loi de finance pour l’exercice 2010 dont je suis responsable pour le groupe socialiste, le quotidien économique Les Echos révèle ce matin que la charge de travail des conseillers de Pôle emploi n'a cessé de progresser ces derniers mois.
A la fin août, ces derniers suivaient ainsi en moyenne 103,1 demandeurs d'emploi, soit 12 % de plus qu'un an avant. Cette information est essentielle car elle contredit très clairement les objectifs qui avaient été assignés à Pole Emploi au moment de sa création (regroupement ANPE/ASSEDIC). Laurent Wauquiez, Secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, évoquait encore le 19 janvier dernier un nombre de dossiers suivis par agent variant entre 60 et 95 et au moment de la fusion le chiffre annoncé été de maximum 60. On en est donc bien loin.
Si le chômage a progressé moins rapidement ces derniers mois qu’au plus fort de la crise, « les conseillers de Pôle emploi n'en voient pas l'effet sur leur charge de travail ». En effet, selon des statistiques très récentes adressées aux membres du conseil d'administration, le nombre de demandeurs d'emploi suivis en moyenne par un conseiller a encore augmenté. Il s'est situé à 103,1 au 31 août, contre 92 un an avant.
De même, le nombre de portefeuilles de plus de 130 demandeurs d'emploi a aussi augmenté, passant de 5.579 conseillers concernés fin mars à 6.051 fin août. La situation est d'autant plus problématique que le mois d'août n'est traditionnellement pas le plus tendu, le pic étant habituellement atteint en septembre.
A ces difficultés générales il faut également ajouter que la situation est toujours très diverse selon les régions. Ainsi, avec environ 50 chômeurs en moyenne par conseiller, la Corse, la Martinique et la Guadeloupe font exception. La Franche-Comté quant à elle détient toujours la palme de la charge de travail, avec en moyenne 125,5 demandeurs d'emploi par conseiller et la moitié des portefeuilles supérieurs à 130 dossiers. Le Gouvernement devra s’expliquer dans les prochains mois sur ces mauvais chiffres. Les auditions que nous allons débuter au Parlement dans le cadre de l’examen du Projet de Loi de Finances ne manqueront pas de nous donner des éléments complémentaires quant à cette situation.
Michel LIEBGOTT