Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
12 février 2022

Elections : l'Espagne rurale se rebiffe

Dans l'Espagne rurale, des plateformes électorales s'organisent pour revendiquer le désenclavement et mieux lutter contre la brèche numérique. Les candidats des petites listes locales espèrent créer la surprise aux élections régionales de Castille-et-León ce dimanche.

espagne« Ce n'est pas parce qu'on est moins nombreux qu'on a moins de droits », lit-on sur l'affiche placardée à l'entrée du bar de Duruelo, 190 habitants, dans la province de Ségovie. Ici comme ailleurs en Castille-et-León, la révolte gronde. Les villages de l'Espagne dépeuplée se rebiffent, décidés à lutter contre l'oubli et les a priori des citadins. Ils comptent se faire entendre ce dimanche, aux élections régionales où ils seront présents à travers une série de candidatures locales.

Les sondages situent le Parti populaire et les socialistes du PSOE loin devant, et annoncent la forte avancée de Vox à l'extrême droite. Mais les enquêtes signalent aussi une percée inattendue des mouvements locaux.

« Ce n'est pas juste des vaches »

« Nous allons montrer que le milieu rural, ce n'est pas juste des vaches », affirme Angel Ceña, le candidat de la liste baptisée Soria Ya, qui se bat pour le désenclavement de cette province du nord. L'important, selon lui, c'est d'obtenir des infrastructures, de maintenir des écoles et des services publics de proximité, ainsi que de lutter contre la brèche numérique en faisant arriver la fibre optique dans les villages. Il peste contre tous ces politiciens en campagne qui viennent faire une photo au milieu des vaches et s'en vont.

C'est contre cela, justement, que sont nées les mobilisations de cette Espagne de l'intérieur qui souffre de l'exode rural. « Avant, les gens quittaient les villages parce qu'il n'y avait pas l'électricité ni l'eau courante. Maintenant ils vont partir parce qu'ils n'ont pas accès à Netflix et qu'il n'y a pas de réseau suffisant pour pouvoir télétravailler ou construire de nouveaux projets. »

Pour Angel Ceña ce n'est pas une fatalité, mais la conséquence d'une gestion territoriale ratée et jamais corrigée. « Dans les années cinquante, l'idée avait été de dédier nos provinces à l'agriculture et à l'élevage, pendant que les industries locales se rapprochaient des villes pour bénéficier des services. » Sauf qu'avec la mécanisation, le secteur agricole n'a plus eu besoin d'autant de bras et les gens sont partis. « Aujourd'hui, on constate que seuls les villages qui ont maintenu des activités différentes ont réussi à garder leur population. »« 

Lutter contre les inerties

espagne1Après des décennies de promesses sans suite de la part des élus, les plateformes locales de cette « Espagne vidée » ont décidé de prendre les choses en main et d'entrer en politique. « C'est une question de justice, nous voulons donner voix à une population qui occupe 70 % du territoire espagnol, affirme Angel Ceña, le candidat de Soria Ya. Nous ne sommes ni de droite ni de gauche, mais transversaux, pour lutter contre les inerties et apporter des propositions constructives au futur gouvernement régional. »

Le désert d'aujourd'hui est le fruit d'un modèle qui encourageait activement les départs, raconte aussi Tomás Guitarte, qui a ouvert la voie, en 2019, en se faisant élire député pour Teruel Existe, un mouvement citoyen né dans une des provinces les plus isolées de la région de Castille-La Manche : « Quand on était gamins, le progrès était de partir. On nous disait qu'il fallait bien travailler à l'école pour pouvoir ensuite émigrer le plus formé possible vers la ville », raconte-t-il.

Inverser le mouvement

Le défi est maintenant d'inverser le mouvement. Encourager les entrepreneurs locaux, attirer de nouveaux habitants et éviter que les seuls investissements qui se profilent soient des élevages industriels qui ne respectent pas les normes environnementales. « Aujourd'hui, avec une bonne connexion Internet, on peut vivre au village et travailler pour une compagnie de centres commerciaux à Londres ou ailleurs. La pandémie a montré qu'on pouvait casser les distances… à condition que l'Etat nous en donne les moyens », affirme le député de Teruel Existe.

Pour exemple, il cite le cas de Torumas, une entreprise d'une centaine de salariés, spécialisée dans la machinerie de stockage et de découpe de verre, qui est installée dans le village de Rubielos de Mora, non loin de Teruel. Très développée à l'international, elle a vu ses projets d'expansion freinés, faute d'accès à une bonne connexion à Internet. Elle se trouvait sur le point de déménager face à cette situation intenable quand la fibre optique est enfin arrivée, en novembre dernier, après des années de retard. Il s'en est fallu de peu pour que parte l'entreprise avec tous les emplois associés.

- Selon Cécile Thibaud (Correspondante à Madrid - Les Echos)

Publicité
10 février 2022

Archéologie dans les vestiges d'un camp de la mort en Pologne

Des archéologues ont retrouvé trois pendentifs au cours de fouilles menées dans le camp d'extermination de Sobibór en Pologne. Les bijoux, dont un est apparu dans une pièce près des chambres à gaz, montrent des représentations de Moïse et des Tables de la Loi.

pologne1

 

Quatre-vingts ans après, de macabres témoignages des activités des camps de la mort continuent de refaire surface. Depuis une dizaines d'années, des archéologues mènent des fouilles approfondies dans le camp de concentration de Sobibór situé au sud-est de la Pologne et elles ont livré de nouvelles découvertes.

Dans un récent communiqué, l'Autorité des antiquités israéliennes (IAA) qui participent aux recherches a annoncé la mise au jour de trois pendentifs en métal. Bien que différents, les bijoux présentent tous des représentations de Moïse portant les Tables de la Loi sur une face et une prière juive, "Chema Israël", inscrite à la main sur l'autre face.

"L'aspect personnel et humain de la découverte de ces pendentifs est glaçant", a expliqué dans le communiqué Eli Eskozido, directeur de l'Autorité des antiquités israéliennes. L'un des trois pendentifs est apparu dans les restes d'un bâtiment où les victimes se déshabillaient avant d'être conduites vers les chambres à gaz.

De nombreux autres objets dont des épingles à cheveux ont été trouvés sur le sol du même bâtiment. Un deuxième pendentif a été découvert dans une pièce similaire au sein du camp II tandis que le troisième, où seule la face avec la prière est encore visible, est apparu à proximité d'une fosse commune.

Originaires d'Ukraine, de Pologne et de Tchécoslovaquie

Construit en mars 1942, le camp d'extermination de Sobibór était isolé mais situé à proximité d'une voie ferrée qui permettait d'y conduire les Juifs et les prisonniers capturés en Pologne et dans d'autres zones occupées de l'Union soviétique. Selon une estimation, quelque 250.000 Juifs y auraient été assassinés jusqu'à sa fermeture en octobre 1943.

Au vu des caractéristiques des pendentifs, les archéologues suggèrent qu'ils appartenaient à des individus originaires de Lviv en Ukraine, de Pologne et de Tchécoslovaquie. Mais difficile d'en savoir plus sur leur identité. "On sait peu de choses sur l'histoire derrière ces pendentifs, ce qui est bouleversant", a souligné Yoram Haimi, archéologue de l'IAA qui co-dirige les fouilles.

"Il a été possible d'identifier une sorte de tradition ou de mode parmi les communautés juives d'Europe de l'Est avec de tels pendentifs", a-t-il ajouté. "Mais étaient-ils distribués par les communautés juives locales ou plutôt produits sur commande individuelle ? Les recherches sont en cours et nous invitons le public à nous fournir des informations à leur sujet".

Fermé après une révolte

Le camp de Sobibór a connu le 14 octobre 1943 une importante révolte durant laquelle près de 300 prisonniers ont réussi à s'échapper du centre en faisant une brèche dans les barbelés. Plus de 150 d'entre eux sont re-capturés et fusillés par les nazis et seuls une cinquantaine survivent à la fuite. Parmi eux, Semion Rosenfeld, un soldat juif né en Ukraine et mort en 2019 à Tel-Aviv. (selon "GEO")

sobibor

9 février 2022

La Roumanie, nouveau théâtre d'opération de l'armée française?

L'escalade des tensions entre la France et le Mali pose la question de l'après Sahel. Un déploiement en Roumanie, dans le cadre de l'Otan, est envisagé.

roumanieLes relations diplomatiques entre la France et le Mali empirent de jour en jour. Nouvel épisode ce lundi 31 janvier: la décision de la junte malienne d'expulser l'ambassadeur de France au Mali, qui pose de plus en plus la question d’un retrait total de l’armée française, engagée au Sahel depuis 2013.

Après la fermeture de trois bases au Nord du Mali, l’opération Barkhane est censée réduire ses effectifs, de plus de 5.000 hommes l’été dernier à 2.500 d’ici 2023. Sauf si les choses s’accélèrent d’ici-là. Pour l’armée de Terre, pas question de parler “d’échec” pour autant, après neuf ans sur place.

Malgré les tensions politiques, rien ne bouge pour l’instant sur le terrain, selon le chef d’état-major de l’armée de terre française (CEMAT), Pierre Schill, interrogé sur la question lundi 31 janvier lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense (AJD), à laquelle a assisté Le HuffPost.

La question du Sahel est éminemment politique, a-t-il prudemment commenté. Mais au quotidien, nos unités sur le terrain continuent d’être engagés avec les bataillons maliens, les forces de Takuba de même. Le rôle des armées sera de répondre aux impératifs politiques et de permettre les solutions qui seront décidées...

La Roumanie, nouveau théâtre d’opération

Si, pour lui, la réduction des effectifs militaires français au Sahel est “relative”, elle donnerait éventuellement la possibilité de réengager des forces sur “d’autres théâtres”. “Nous sommes peut-être à l’orée de déployer un bataillon en Roumanie”, a-t-il rappelé.

Lors de ses voeux aux armées le 19 janvier, dans le camp d’Oberhoffen, Emmanuel Macron avait assuré que la France était prête à prendre “ses responsabilités dans le cadre d’une opération (alliée, NDLR) de type EFP si elle était décidée”.

Les missions EFP, pour enhanced forward presence, sont déployées dans les trois pays Baltes et en Pologne pour renforcer les capacités de défense de l’Otan sur le flanc est de l’Europe, face à la Russie.

La Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine qui a un accès à la mer Noire, se trouve ”à l’épicentre des tensions” avec la Russie et doit être “réassuré”, avait estimé samedi 29 janvier sur France Inter la ministre française des armées Florence Parly, évoquant la possibilité d’y envoyer “plusieurs centaines” de soldats. 

Il y a environ 100.000 hommes des forces russes à la frontière ukrainienne, rappelle Pierre Schill. Si la décision était prise, ces forces sont au moins capables de prendre des gages territoriaux, c’est clair.” Une offensive éventuelle, qui dépendra de “l’intention” de la Russie.(selon "Huffpost")

roumanie1

4 février 2022

Chili : des apiculteurs font manifester leurs abeilles

Les manifestants sont venus avec une soixantaine de ruches en bois. Elles ont été ouvertes devant le palais gouvernemental.

chili4Manifester contre la sécheresse. À Santiago au Chili, les apiculteurs sont en colère. Alors qu’une vague de chaleur fait rage dans le pays, une poignée d’entre eux a décidé de se réunir devant le plais gouvernemental de La Moneda.

Pour se faire entendre, les manifestants ne sont pas venus seuls. Équipés de leur dispositif de protection, ils ont placé une soixantaine de ruches en bois devant le palais. Elles contenaient environ 10.000 abeilles.

Nous avons manifesté à cause de la sécheresse, la sécheresse dans la commune de Colina où les abeilles meurent. Les abeilles sont importantes dans le monde entier. Il n’y aurait pas de vie si les abeilles mouraient. C’est ce que nous voulions souligner avec notre manifestation culturelle”, précise le manifestant et l’apiculteur José Iturra à Reuters. La vague de chaleur touche la nourriture des abeilles, à savoir les fleurs et les cultures. Les apiculteurs souhaitent recevoir un soutien de la part du gouvernement pour les aider à faire face à cette météo difficile.

Sept policiers ont été piqués alors qu’ils tentaient de retirer les ruches positionnées par les manifestants. Quatre apiculteurs ont été placés en détention à la suite du rassemblement. (selon "Huffpost")

chili

1 février 2022

Rwanda : déstabiliser le Congo pour mieux le piller

Le Rwanda est souvent affiché comme un modèle de développement pour l’Afrique, mais la face sombre du régime est moins connue. Le régime de Paul Kagamé a mis fin au génocide des Tutsis en vainquant le gouvernement rwandais et les extrémistes hutus durant la guerre civile de 1994. Deux ans plus tard, l’armée de Paul Kagamé envahit l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et y exporte le conflit. L’armée rwandaise, appuyée par ses supplétifs congolais, a commis des crimes de masse et a pillé les riches mines de la région, contribuant au décollage économique du Rwanda et à la déstabilisation, jusqu’aujourd’hui, des Kivus. Retour sur l’histoire des guerres du Congo.

rwanda1

Lors de son dernier séjour à Paris en mai 2021, le président rwandais Paul Kagamé fut interrogé par France 24 sur les déclarations du docteur congolais et prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege, auditionné à l’Assemblée nationale française quelques jours plus tôt. Le Dr Mukwege plaide pour une meilleure reconnaissance des crimes de masse commis en RDC et pour la création d’un tribunal pénal international visant à établir les responsabilités pénales de leurs auteurs.

Le Rwanda, un modèle ?

rwanda4Devant les journalistes français, Paul Kagamé accuse le prix Nobel d’être « un outil des forces qu’on n’aperçoit pas » et affirme qu’« il n’y a pas eu de crimes » dans l’Est de la RDC. L’agacement affiché par le président rwandais montre à quel point la démarche de reconnaissance et de justice pour les victimes des crimes graves commis en RDC dérange dans son pays. L’élite politico-militaire rwandaise, et en premier lieu le chef de l’État, n’est pourtant pas étrangère aux désastres sécuritaires et économiques que connaît la région depuis 1996.

Le régime de Kagamé est régulièrement affiché par les médias internationaux comme un modèle pour l’Afrique en termes de développement, d’égalité femmes/hommes, d’innovation technologique ou de protection de l’environnement. Il symboliserait l’« afro-optimisme », cet espoir de développement pour le continent. Mais ces succès ne peuvent occulter la face sombre de ce régime : celui-ci tire pleinement profit de la déliquescence de l’État congolais et de l’état de guerre permanente qui frappe l’Est de la RDC depuis vingt-cinq ans.

La communauté internationale, se reprochant son inaction lors du génocide des Tutsis du Rwanda en 1994, a toujours traité Paul Kagamé avec beaucoup d’égards. Celui-ci en tire un soutien diplomatique et des financements internationaux, malgré l’exploitation illégale des richissimes mines du Kivu et les crimes que commettent ses troupes dans cette région, qui ne sont que rarement dénoncés dans la presse. Cette immunité politique et diplomatique ne doit pourtant pas l’exonérer de la responsabilité des crimes commis par ses forces. Elle est une entrave à la pacification de la région des Grands Lacs.

Le droit à la justice des millions de citoyens congolais et de réfugiés rwandais, déplacés et massacrés depuis 1996, peine à être reconnu. L’accès à ce droit devrait pourtant leur être facilité après la publication du rapport Duclert et du rapport Muse, reconnaissant le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda. Ces deux événements sont intimement liés : la guerre civile rwandaise et le génocide des Tutsis sont le point de départ des conflits qui frappent encore aujourd’hui l’Est de la RDC. Fermer les yeux sur ces pillages et ces crimes revient à consacrer l’impunité de leurs auteurs et accepter leur perpétuation. Seule la justice transitionnelle peut aboutir à la réconciliation et au retour de la paix dans la région.

1996, le conflit rwandais s’exporte en RDC

En 1994, la guerre civile rwandaise, le génocide des Tutsis et le déplacement des populations hutu rwandaises vers la RDC conduit à l’exportation du conflit vers le pays voisin. L’épicentre du conflit se déporte alors vers le Nord-Kivu et le Sud-Kivu voisins. Après le génocide et la victoire du Front patriotique rwandais (FPR) – parti politique constitué par les Tutsis réfugiés en Ouganda à la suite de plusieurs vagues de persécutions par le pouvoir hutu depuis 1959 –, plus d’un million de Hutus fuient vers l’Est de la RDC. Il s’agit de civils tous âges confondus qui craignent des représailles de la part du FPR ou de civils tutsis, mais aussi des cadres de l’organisation génocidaire : d’anciens militaires des Forces armées rwandaises (FAR), des gendarmes et des miliciens Interahamwe.

Ces différentes forces prennent rapidement le contrôle des camps de réfugiés situés à proximité des villes de Goma et de Bukavu pour se réorganiser dans le but de ré-envahir le Rwanda, renverser le FPR et « finir le travail », c’est-à-dire exterminer les survivants Tutsis. Profitant de la déliquescence de l’État congolais et de l’isolement diplomatique du président Mobutu Sese Seko, lâché par les États-Unis, les autorités rwandaises décident, en novembre 1996, d’envahir l’Est de la RDC pour neutraliser les anciens militaires rwandais et les miliciens Interahamwe. C’est le début de la première guerre du Congo.

La première guerre du Congo fut menée pendant six mois par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) dirigée par Laurent-Désiré Kabila, opposant historique à Mobutu. L’AFDL est largement soutenue par le FPR – lequel a demandé à plusieurs reprises, en vain, au gouvernement congolais de renvoyer les réfugiés rwandais au pays pour juger les criminels –, mais aussi par le Burundi et l’Ouganda, chacun ayant ses propres intérêts sécuritaires et économiques. Ces opérations, visant à neutraliser les extrémistes hutus, aboutissent à des massacres de Rwandais, Congolais et Burundais innocents, soupçonnés, sur la simple base de leur appartenance ethnique, de soutenir les extrémistes. Non contente de rapatrier de force au Rwanda plusieurs centaines de milliers de Rwandais hutus et de pourchasser les fuyards jusqu’au cœur de la forêt congolaise, la coalition composée par l’AFDL, le FPR et leurs alliés prennent Kinshasa, renversent un Mobutu malade et placent Laurent-Désiré Kabila à la tête de l’État.

En réalité, de nombreux cadres de l’AFDL étaient des membres du FPR. Au point que, après la chute de Mobutu de nombreux civils rwandais intègrent les hautes sphères du pouvoir politique à Kinshasa tandis que l’armée congolaise passe sous le contrôle du général rwandais James Kabarebe, devenu chef d’état-major. Mais Laurent-Désiré Kabila, qui s’était appuyé sur le FPR pour arriver au pouvoir, se retourne subitement contre lui en juillet 1998, en relevant Kabarebe de ses fonctions et en expulsant les militaires rwandais.

La deuxième guerre du Congo

La réaction rwandaise ne se fait pas attendre : dès août 1998, le FPR s’associe aux rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), envahit une nouvelle fois la RDC et prend le contrôle de nombreuses villes du Kivu, de la province orientale et du Nord-Katanga. L’armée rwandaise en profite pour organiser le pillage des mines, tandis que les crimes commis contre les populations congolaises se multiplient. Le 24 août, en représailles après une embuscade, le FPR et le RCD massacrent plus d’un millier de personnes à Mwanga, dans le Sud-Kivu, et commettent des exactions particulièrement sordides : viols et mutilations des parties génitales, jet d’enfants et de bébés dans des latrines. Ces crimes n’ont pas cessé après le retrait des forces rwandaises et la fin de la deuxième guerre du Congo, en 2003.

Les massacres commis par les le FPR et l’AFDL ont pris une proportion telle que certains observateurs ainsi que le rapport Mapping, publié par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en 2010, ont pu évoquer l’hypothèse d’un génocide commis contre les hutus rwandais et congolais [1].

L’hypothèse d’un second génocide perpétré par le FPR contre les Hutus réfugiés en RDC est écartée par la communauté des chercheurs. Il n’en reste pas moins que des massacres à grande échelle et des tortures particulièrement cruelles ont été perpétrés par le FPR et l’AFDL. De nombreux crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ont été commis. Le rapport Mapping relate des cas de massacres au marteau, d’enrôlements massifs et forcés d’enfants soldats, d’incendie de villages, de viols ou de mutilations. Les victimes sont rwandaises et congolaises.

Aujourd’hui, des chercheurs tels que Roland Pourtier ou Gérard Prunier, estiment qu’il y a eu entre 3 et 5 millions de morts en RDC durant la période 1996-2003, soit lors des deux guerres du Congo. Il est nécessaire de rappeler qu’un génocide se définit comme la destruction systématique de tout ou partie d’un peuple. Le critère est donc qualitatif, et non quantitatif. Un nombre de morts, aussi élevé soit-il, ne suffit pas à qualifier des crimes de génocide. D’autre part, la majorité des morts durant ces deux guerres n’ont pas été tué lors de combats ou de massacres, mais sont morts de privations et de maladie, dues aux désordres engendrés par les conflits. Enfin, le gouvernement rwandais a réalisé plusieurs rapatriements de Hutus réfugiés en RDC. Mais ceux qui ont fui vers la forêt ont été pourchassés et massacrés de manière systématique.

Les chiffres sur les morts ont fait l’objet de vives polémiques, car ils sont un fort enjeu politique. L’Est du Congo est une région montagneuse et forestière, où il y a très peu d’infrastructures, il est donc particulièrement difficile d’avancer un nombre de morts des suites du conflit, d’autant plus que les enquêtes disponibles ont été réalisées plusieurs années après. Il n’existe que des estimations : l’ONG américaine International Rescue Committee (IRC) a avancé le chiffre de 4 millions de morts, repris notamment par Pourtier [2]. C’est en surfant sur cette polémique que Paul Kagamé peut nier les crimes de son armée sur le sol congolais.

Si le rapport Mapping, publié en 2010, s’est limité à documenter et à tenter de qualifier les crimes commis avant 2003, c’est en raison de l’espoir de paix suscité cette année-là. En effet, après avoir signé un accord de retrait des troupes rwandaises (le 30 juillet 2002, à Pretoria) et des troupes Ougandaises (le 6 septembre 2002, à Luanda), les autorités Congolaises signent avec les rébellions Congolaises l’« Accord global et inclusif de Pretoria », le 17 décembre 2002, ratifié par toutes les parties prenantes le 1er avril 2003.

Après la deuxième guerre du Congo, la déstabilisation perdure

La mise en place officielle, le 30 juin 2003, des institutions de transition regroupant tous les belligérants devait signer la fin des hostilités et le lancement du processus de démocratisation. Ce processus a abouti à l’adoption d’une nouvelle constitution et à l’organisation d’élections générales en 2006. Les différents groupes armés rebelles, comme le RCD et le MLC, se constituent alors en partis politiques et leurs troupes sont intégrées aux forces armées congolaises, ce qui fut une réussite relative du processus de démocratisation. Les incursions rwandaises directes ou par milices interposées n’ont pas cessé pour autant.

Que ce soit en soutien au Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef de guerre Laurent Nkunda en 2008 ou au Mouvement du 23 mars (M23) en 2012, le Rwanda a continué d’apporter un appui de taille à des mouvements rebelles qui déstabilisent la RDC et y commettent des crimes contre la population [3]. Alors que le gouvernement rwandais s’était engagé à Nairobi le 9 novembre 2007 à « prendre toutes les mesures nécessaires pour sécuriser sa frontière, empêcher l’entrée ou la sortie de membres de tout groupe armé et empêcher que toute forme de soutien – militaire, matériel ou humain – soit fourni à aucun groupe armé en RDC [4] », il a activement participé au recrutement de soldats – dont des enfants – à la fourniture de matériel militaire et a envoyé des officiers et des unités des Forces de défense rwandaises (RDF) en RDC, selon un rapport du Groupe d’experts des Nations unies sur la RDC et un rapport d’Human Rights Watch [5].

Malgré le départ du président Joseph Kabila et le réchauffement diplomatique entre le Rwanda et la RDC sous la houlette du président Félix Tshisekedi, les incursions illégales de l’armée Rwandaise sur le sol Congolais se poursuivent. Dans son rapport publié en février 2021, le Kivu Security Tracker (KST) [6] souligne que l’ingérence des puissances régionales dans l’Est du Congo s’est accrue ces dernières années, « en particulier dans des zones sensibles telles que les Hauts Plateaux du Sud-Kivu [7] ». Le groupe d’experts des Nations unies chargé de veiller au respect de l’embargo sur les armes en RDC fait le même constat : dans son rapport publié en 2020, il prouve la présence active de l’armée Rwandaise dans les territoires de Nyiragongo, Masisi et Rutshuru (province du Nord-Kivu) entre fin 2019 et octobre 2020, malgré les dénégations de Kagame [8].

Le pillage des mines congolaises

Le Rwanda et toutes les autres parties prenantes aux conflits armés qui secouent la RDC depuis trois décennies ont toujours évoqué des considérations politiques, ethniques et surtout sécuritaires pour justifier les interventions militaires répétées et le soutien aux milices locales. Pourtant, l’Est de la RDC est une des régions minières les plus riches du monde, on y trouve notamment d’immenses réserves de coltan, mais aussi de l’or et d’autres métaux précieux ou des terres rares, utilisées dans les technologies numériques.

Si, durant la première guerre du Congo (1996-1997), on ne note pas de pillage des ressources minières par le Rwanda – celui-ci poursuivant essentiellement un objectif sécuritaire –, il n’en est pas de même lors de la deuxième guerre (1998-2003). En effet, on observe depuis 1998 trois activités illégales pratiquées par le Rwanda sur le territoire congolais : le pillage systématique des mines, l’exploitation minière directe et l’imposition de taxes sur les activités minières. Selon le chercheur Pierre Jacquemot, « pour les nouveaux potentats, la persistance de l’insécurité devint le moyen principal d’enrichissement » et ces guerres furent « le début de la mainmise des lobbies militaro-commerciaux rwandais et ougandais sur les ressources naturelles des zones qu’ils contrôlaient [9]. »

Qu’il s’agisse de minerais, de produits agricoles et forestiers, de l’argent ou du bétail, les militaires rwandais et leurs alliés ont organisé, coordonné, encouragé et mené des activités de pillage systématique dans les zones sous leur contrôle en RDC. Par exemple, dans le secteur minier, l’armée rwandaise et ses alliés ont, en 1998, pillé un stock de sept ans de coltan appartenant à la Société minière et industrielle du Kivu (Sominki). Il a fallu près d’un mois aux rwandais pour transporter le précieux minerais jusqu’à Kigali !

Autre exemple, dans le secteur financier : les mêmes protagonistes ont attaqué les banques locales, pillé et emporté l’argent. En 1999, l’équivalent de 1 à 8 millions de dollars ont été volés à la banque de Kisangani, amené sous escorte militaire à l’Hôtel Palma Beach de la même ville avant d’être acheminé par avion à Kigali, en passant par Goma.

Au-delà des pillages, l’armée rwandaise s’est livrée à l’exploitation directe des ressources minières sur le territoire Congolais qu’elle contrôlait. L’extraction des ressources naturelles était tellement intense que le Rwanda importait de la main-d’œuvre : il utilisait des prisonniers rwandais pour extraire le coltan et, en contrepartie, leur octroyait une réduction de peine ou un versement. En mars 2001, ils étaient plus de 1 500 prisonniers rwandais à extraire le coltan à Numbi (territoire de Kalehe) sous la surveillance des forces rwandaises. L’importance de la main-d’œuvre employée donne une idée de la quantité de minerai extrait et volé. L’enquête de l’ONU a également prouvé que Rwanda Metals, tenue par le FPR, et parmi d’autres entreprises publiques ou proches du gouvernement rwandais, a exploité le coltan en RDC [10].

Les statistiques officielles de l’État rwandais mènent aux mêmes conclusions. Le Rwanda produisait 54 tonnes de coltan en 1995, soit avant les incursions de son armée. En 1999, la production passe à… 224 tonnes [11]. Même chose pour la cassitérite : la production passe de 247 tonnes en 1995 à 437 tonnes en 2000. Cette tendance s’observe aussi dans les exportations rwandaises de diamant. Elles passent de 13 000 carats (d’une valeur de 720 000 dollars) en 1997 à 30 500 carats (d’une valeur de 1,8 millions de dollars) en 2000 [12]. Ceci alors que le Rwanda ne possède pas de gisements significatifs de ces minerais [13].

Cette exploitation illégale s’est poursuivie même après le retrait officiel des troupes rwandaises en 2003. En plus de l’extraction illégale par les groupes armés soutenus par le Rwanda, notamment le CNDP et le M23, un réseau de contrebande de minerais congolais a proliféré au profit du Rwanda et au mépris du devoir de diligence et de traçabilité imposés par la loi Dodd Frank américaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Union européenne. L’agence écofin signale même que « le Rwanda est devenu entre 2013 et 2014 le premier exportateur mondial de coltan [14] ». Ces exportations, à quoi s’ajoute la perception de taxes et impôts transitant via les rebelles du RCD-Goma, ont fortement contribué à l’essor économique du pays.

Le régime de Paul Kagamé a su adapter sa politique étrangère et sa stratégie d’exploitation du Congo oriental face à ses homologues successifs, de Laurent-Désiré Kabila à Félix Tshisekedi, en passant par Joseph Kabila. En témoignent les accords signés en juin 2021 sur l’or. Kagamé a su profiter de la volonté du président Tshisekedi de renouer des relations avec lui pour « réguler » ce secteur… et aboutir à ce que l’or congolais soit transformé dans une fonderie rwandaise. Ainsi, la prédation pourra perdurer légalement. (selon Bienvenu Matumo et Stewart Muhindo, journalistes)

rwanda2

Publicité
31 janvier 2022

"Ils n'ont rien à nous imposer !"

De plus en plus de Finlandais favorables à une adhésion à l'OTAN face à la pression russe

helsinki

Alors que rien n'indique une désescalade de la crise ukrainienne, l'inquiétude monte en Finlande, pays frontalier avec la Russie. À Helsinki, les habitants se méfient.

Les Finlandais observent la situation en Ukraine avec beaucoup d'attention. Et pour cause, c'est le  pays d’Europe avec la plus grande frontière terrestre avec la Russie (1.300 km). Et malgré une rencontre entre le chef de la diplomatie américaine et son homologue russe à Genève, vendredi 21 janvier, une attaque russe est possible "à tout moment", selon Washington.

Ce qui ne manque pas d'inquiéter la Finlande, où le débat sur une éventuelle adhésion à l'OTAN est désormais relancé, comme l'explique le directeur pour les études avancées de l'Université d'Helsinki : "Bien sûr que ça change la donne ! Les médias, par exemple, s'en servent pour faire les gros titres, explique Tuomas Forsberg, et puis les politiques qui sont en faveur d'une adhésion de la Finlande à l'OTAN saisissent toutes les occasions pour dire que c'est le moment, qu'il est presque déjà trop tard."

Selon le chercheur, de plus en plus de Finlandais y sont favorables, même s'ils restent minoritaires. Ils sont environ 30% pour l'instant. "Le vrai changement concerne ceux qui sont opposés. Pour la première fois, ils sont moins de 50%", affirme Tuomas Forsberg. 

Une défiance grandissante envers la Russie 

En Finlande, on ne digère toujours pas la volonté russe de stopper l'élargissement de l'alliance atlantique. Dans les rues d'Helsinki, il est désormais courant d'entendre des habitants exprimer une certaine défiance vis-à-vis de la Russie. "Personnellement, je suis pour que la Finlande rejoigne l'OTAN, affirme un habitant, comme une réponse à la pression de la Russie pour leur montrer qu'ils n'ont rien à nous imposer ici en Finlande !" 

Au-delà de cette question sur l'OTAN, la menace militaire à la frontière finlandaise est désormais abordée. "Je ne pense pas qu'il y ait une réelle menace à l'heure actuelle mais c'est une possibilité. Si quelqu'un commet une erreur, ça peut très vite arriver", avance un Finlandais. "J'espère vraiment que ça n'arrivera pas et je pense au fond de mon cœur que ça n'arrivera pas", tempère une habitante d'Helsinki avant d'ajouter : "Mais si vous regardez l'histoire de la Finlande et de la Russie. Et à vrai dire, l'histoire en général, on ne sait jamais."

À ce sujet, la première ministre finlandaise, Sanna Marin, a récemment rappelé que la Finlande, ancienne province russe, avait "appris du passé". Façon de dire que son pays n'a pas oublié les deux guerres qui l'ont opposée à l'Union soviétique depuis son indépendance, en 1917. (selon "Franceinfo")

29 janvier 2022

Philippines: Twitter suspend des comptes soutenant Marcos Junior

Twitter a annoncé la suspension de centaines de comptes qui seraient liés à des partisans de Ferdinand Marcos Junior, candidat à l'élection présidentielle aux Philippines, et ont enfreint les règles de la plateforme américaine en matière de manipulation et de spam.

twitterLa candidature du fils et homonyme de l'ancien dictateur du pays est soutenue par une campagne massive sur les réseaux sociaux visant à le faire élire en mai, alors que son clan cherche un retour en politique.

Twitter explique avoir examiné des comptes et mots-dièse identifiés dans un article publié mardi par le site d'information philippin Rappler.

Plus de 300 comptes ont été supprimés "pour avoir enfreint la politique de notre plateforme en matière de manipulation et de spam", précise le réseau social dans un communiqué transmis à l'AFP samedi. La plupart avaient été supprimés avant la publication de l'article de Rappler et une enquête est en cours, ajoute-t-il.

Les Philippins sont parmi les plus grands utilisateurs de médias sociaux au monde et le pays est devenu un champ de bataille clé pour les fausses informations.

"Avec le scrutin philippin de mai, nous restons vigilants pour identifier et éliminer les campagnes d'information suspectes ciblant les conversations électorales", assure Twitter.

Le porte-parole de Marcos Jr, Vic Rodriguez, a déclaré qu'il n'existait "aucune certitude" que tous les comptes suspendus appartenaient à des partisans du candidat.

Une victoire électorale de Marcos Jr marquerait l'ultime retour politique de la famille, en exil aux États-Unis après la chute humiliante de son patriarche en 1986.

Marcos Sr et son épouse Imelda avaient été accusés de corruption massive lorsqu'ils étaient au pouvoir.

De récents sondages donnent une forte avance à Marcos Jr sur sa principale rivale, la vice-présidente sortante Leni Robredo.

Selon Rappler,les partisans de Marcos Jr "cherchent à dominer Twitter" et un grand nombre des comptes sur lesquels le site a enquêté ont été créés à peu près au moment de l'annonce de sa candidature en octobre.

Ces comptes véhiculaient l'idée que les Marcos étaient des "victimes" de la révolte de 1986 et que leur retour au palais présidentiel de Malacanang était "attendu depuis longtemps", selon le site.

Le partage de contenus politiques sur un compte ou l'incitation à le faire via des mots-dièse est autorisé, "sauf si les comptes sont faux, rémunérés ou automatisés, ce dont nous n'avons pas clairement la preuve dans ce cas", indique Twitter.

Lundi, le géant américain a annoncé étendre au Brésil, à l'Espagne et aux Philippines un dispositif test pour permettre aux utilisateurs de signaler des contenus trompeurs.(selon "Notre temps")

25 janvier 2022

Tensions entre Moscou et l'Otan

La Suède déploie des troupes sur l'île de Gotland

moscouDes militaires suédois et des blindés débarquant sur l'île de Gotland, la plus grande du pays. Stockholm déploie ses forces, une initiative inhabituelle en réponse à une montée de l'activité russe dans la région. Trois navires ont circulé cette semaine en mer Baltique traversant le détroit du Grand Belt au Danemark. La Suède dit prendre au sérieux les tensions entre Moscou et les Etats membres de l'OTAN.

"Les forces armées prennent les mesures nécessaires pour sauvegarder l'intégrité de la Suède et démontrer notre capacité à protéger la Suède et les intérêts suédois", a déclaré le ministre suédois de la Défense Peter Hultqvist dans un mail à l'AFP.

A l'issue d'une semaine de négociations, les deux parties n'ont pas désamorcé les tensions à la frontière entre la Russie et l'Ukraine. Kiev a a subi cette semaine une cyberattaque qui a paralysé plusieurs dizaines de sites internet gouvernementaux. L'attaque n'a pas été revendiquée, mais les regards se tournent vers la Russie.

"Nous pouvons clairement suivre leur signature. Ce sont des spécialistes russes qui effectuent ces actions... Je suis sûr à 99,9%" affirme Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil national de sécurité de l'Ukraine.

A l'origine des tensions : des chars et des dizaines de milliers de soldats russes massés à la frontière avec l'Ukraine au cours des dernières semaines, prélude selon l'Otan à une possible invasion.

Moscou dément préparer une offensive militaire et affirme qu'il s'agit d'une réponse à la présence croissante de l'Alliance atlantique dans sa sphère d'influence.

Voisins de la Russie, la Norvège, le Danemark et l'Islande --tous trois membres de l'Otan-- et la Suède et la Finlande --partenaires de l'Alliance atlantique sans en être membres-- coopèrent étroitement en matière de sécurité régionale.

Après la fin de la guerre froide, Stockholm a diminué ses dépenses militaires. Mais après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, la Suède a renforcé ses capacités de défense.

La Suède, qui n'a livré aucune guerre depuis deux siècles, a rétabli en 2017 le service militaire obligatoire et rouvert sa garnison sur l'île de Gotland en janvier 2018.

L'île de Gotland est considérée comme stratégique car elle se trouve à environ 330 kilomètres de Kaliningrad, le quartier général de la flotte russe dans la mer Baltique. En 2019, la Suède y a déployé un système de défense antimissile sol-air. (selon "Euronews")

22 janvier 2022

La Roumanie s’ouvre aux ouvriers asiatiques

Bucarest a quadruplé le nombre de visas de travail en un an, alors que quatre millions de Roumains sont partis en Europe de l’Ouest en quête de meilleurs salaires.

roumanieIl vient de terminer la dernière armature en fer, il ne reste plus qu’à tourner le béton. Aganad (qui n’a pas donné son nom) jette un dernier coup d’œil, puis balaie du regard la vue sur Bucarest depuis son chantier, situé au huitième étage du futur immeuble de bureaux, à l’ouest de la capitale roumaine. « Je travaille sur ce chantier depuis six mois et je m’y suis habitué, explique-t-il. Le plus dur, c’est le froid. Aujourd’hui il fait − 3 oC, chez moi on doit être à 30 oC et quelques. » Il aura parcouru plus de 9 000 kilomètres depuis Marawi, capitale de la province de Lanao del Sur, aux Philippines, jusqu’en Roumanie. Un voyage motivé par un emploi sur ce chantier où il touche 600 euros, soit cinq fois plus que le salaire qu’il aurait obtenu dans son pays.

Son nom, Aganad, « celui qui protège », semble avoir scellé son destin. Ce jeune homme de 29 ans vient en aide à ses parents, à ses grands-parents, à ses deux sœurs et à son frère restés au pays. Et, depuis qu’il vit en Roumanie, la vie des siens s’est améliorée grâce aux 200 euros qu’il parvient à leur envoyer chaque mois. « Peut-être qu’un jour je partirai travailler en Europe de l’Ouest, où les salaires sont plus élevés, mais, pour l’instant, je me débrouille bien en Roumanie, où le coût de la vie est plus bas et où on nous assure le logement, explique-t-il. J’ai un contrat de deux ans à Bucarest et je me suis habitué à cette ville. »

Forte pénurie

Les Roumains se sont habitués eux aussi au nombre croissant d’Asiatiques arrivés dans leur pays à la recherche d’un emploi bien rémunéré. « Au début, on les regardait un peu de travers, avoue Alin Chiriac, le collègue d’équipe d’Aganad. Ils ne parlaient pas le roumain et avaient d’autres habitudes que les nôtres. Mais maintenant ça va, ils se sont adaptés et ont appris à parler un peu le roumain. Et je dois reconnaître qu’ils travaillent plus que nous. Ils sont là pour gagner de l’argent, ils ne savent pas ce que c’est, les loisirs. » (selon "Le Monde")

21 janvier 2022

Iran : la nièce du Guide suprême Khamenei arrêtée et emprisonnée

Les motifs de son arrestation ne sont pas connus, mais selon des activistes, elle intervient quelques mois après une vidéo dans laquelle Farideh Moradkhani rend hommage à la veuve du shah d’Iran renversé en 1979.

khameneiLes détails ne sont pour l’instant pas nombreux. Farideh Moradkhani, la nièce du Guide suprême iranien Ali Khamenei, militante contre la peine de mort, a été arrêtée en Iran jeudi dernier par les forces de sécurité, a appris l’AFP auprès de son frère, Mahmoud Moradkhani, et d’activistes iraniens ce dimanche. « Nous sommes inquiets… Nous savons désormais qu’elle est à la prison d’Evin » à Téhéran, sous le contrôle des forces du ministère des Renseignements, a-t-il déclaré.

Farideh Moradkhani a été arrêtée alors qu’elle rentrait chez elle et sa maison a été perquisitionnée, selon Human Rights Activists News Agency (HRANA).

Hommage à la veuve du shah d’Iran

Les motifs de son arrestation n’étaient pas connus mais des activistes ont relevé qu’elle intervenait quelque mois après une vidéo dans laquelle Farideh Moraskhani saluait Farah Diba, la veuve du shah d’Iran renversé par la révolution islamique en 1979, pour ses 83 ans.

Farideh Moradkhani est la fille de la sœur d’Ali Khamenei, Badri, qui a fui avec sa famille dans les années 1980 en Irak. Le Guide suprême a également trois frères. (selon "Le Parisien")

Publicité
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 249 983
Publicité