belgesLa démarche n’est pas banale : c’est la première fois qu’une organisation religieuse islamique dénonce, en Belgique, l’instrumentalisation de l’islam par les recruteurs de volontaires pour la Syrie. Le théologien Mohamed Ramousi insiste : «  L’islam semble avoir bon dos pour justifier et manipuler des individus… Il importe de se positionner  ».

FMS rappelle que la Ligue des Savants Syriens a appelé les Syriens à la lutte en mentionnant qu’il s’agit d’un : «  appel aux Syriens à défendre leurs terres  » et non leur religion, puisque leurs adversaires, les fidèles du président Bachar El-Assad, sont aussi musulmans. « Ils précisent, insiste M. Ramousi, qu’il s’agit bien d’un «  appel à ceux dont les conditions sont réunies pour participer à ce combat  », non les Belges. Quand cette Ligue a mentionné les musulmans de l’étranger, elle a parlé d’aides sous forme de nourriture ou de contributions financières, voire de conseils militaires de spécialistes et non d’enrôlement militaire de jeunes étrangers.

Le théologien belge rappelle que du point de vue de l’islam, «  en dehors du cas de l’agression directe et physique vécue par le musulman sur le territoire où il vit, il n’est permis au musulman d’aller combattre que s’il bénéficie de l’accord de ses parents  », même si ces derniers ne sont pas musulmans et quelle que soit la légitimité de ce combat.

L’association FMS appelle les imams et les cadres musulmans de Belgique a réaffirmer cette position : « Nombre d’associations musulmanes et mosquées ainsi que les cadres religieux ont tout à gagner en rompant avec le charme contre-productif de « la politique de l’autruche » voire du déni de réalité  », insisté Mohamed Ramousi.

FMS rappelle le danger social de tels embrigadements : «  L’histoire contemporaine nous démontre à satiété que les personnes ayant bénéficié d’entraînements militaires et de formations au maniement des armes, ou pire encore, celles qui ont ôté la vie à d’autres personnes, sont plus enclines à susciter des drames sociaux. Dans ce cas-ci, il y a des va-t-en-guerre âgés d’une quinzaine d’années, ce qui laisse présager le retour de flamme possible à terme. À l’instar du gang de Roubaix entraîné en Bosnie et se livrant, quelques années plus tard, en 1996, à des braquages virant au carnage urbain en France : fusillades aux armes de guerre, lance-roquettes, fusils d’assaut, grenades, meurtres, courses-poursuites…  ».

Mohamed Ramousi appelle les musulmans de Belgique à dénoncer fermement le départ de jeunes musulmans belges pour la Syrie. En rappelant la position de l’islam, mais aussi en proposant une écoute et un accompagnement aux jeunes qui seraient tentés par le départ au combat.