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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
guerre
20 mai 2019

Mali: l'opération Barkhane s'implante dans la région du Gourma

Au Mali, l'opération Barkhane annonce un déploiement dans la durée, dans la région du Gourma afin de lutter contre les groupes terroristes. A Gossi, à environ 150 kilomètres de Gao, une base avancée est en train de sortir de terre sur un ancien site de l'ONU et des Forces armées maliennes (FAMA).

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Dans un nuage de poussière ocre, les tractopelles de Barkhane sont en action pour terminer l'aménagement de la base de Gossi. Située à un carrefour économique, sur la route nationale 16, elle ne dispose pas encore de plateforme pour les hélicoptères, ni même d’eau courante, mais elle pourra dans un avenir proche accueillir quelques centaines de soldats et servir de point de relais à Barkhane dans la région du Gourma, où les forces françaises comptent lancer régulièrement des opérations non loin de la frontière avec le Burkina Faso.

« La base opérationnelle avancée tactique (BOAT) de Gossi, c'est un quadrilatère de 200 sur 300 mètres environ qui sera agrandi, car pour l’heure c’est une base en cours de construction, principalement sur la partie vie. Gossi doit devenir une base avancée permanente pour disposer d'une position qui sera une sorte de base d'assaut pour partir dans le Gourma, explique ainsi le capitaine François, commandant du site. Quand Barkhane est arrivée ici, il restait le mur d'enceinte, et un réseau électrique et d'assainissement à peu près en état. Il y avait aussi quelques zones bétonnées sur le camp, ce qui a permis de commencer à s'installer ».

Des katibas terroristes encore actives

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Dans la région du Gourma, plusieurs katibas terroristes sont encore actives. Gossi est située à 5 kilomètres de la base. La ville est considérée comme un carrefour de ravitaillement des groupes terroristes (GAT). Elle est située sur un axe vital : la route de Bamako.

Barkhane affiche sa présence dans Gossi depuis le début de l'année. Sur l’axe commerçant à l’entrée de la ville, le lieutenant Gauthier et ses hommes patrouillent en casque lourd et gilet pare-balles. « Depuis que Barkhane est à Gossi, la population a plus de facilité à circuler, car la RN16 est devenue beaucoup plus sûre, notamment grâce aux forces partenaires qui escortent les convois depuis l'ouest du Mali jusqu'à l'est. Le trafic reprend, on voit de plus en plus de bus sur le bord de la route et les gens reprennent un peu confiance pour circuler. C'est une bonne chose », se félicite le lieutenant Gauthier.

Carrefour économique

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À Gossi, Barkhane estime que la population est favorable à la force française, mais les habitants parlent parfois avec une certaine réticence. Vêtue d'un boubou coloré, une femme s'avance vers les militaires et s'adresse à eux dans un français hésitant. « Tout va bien »,dit-elle. « Lorsque Barkhane est là, la sécurité est là (...) On fait ce qu'on veut à présent, avant on avait dû s'en aller jusqu'à Bamako, depuis que Barkhane est revenue, nous sommes revenus ici. »

Plus loin sur le marché, dans son échoppe vide, Amil Alassane Maiga, cordonnier de métier, se désespère : à cause de l'insécurité, les clients ont déserté. « Rien ne marche. Même ceux qui ont les moyens ont peur de se déplacer à cause de l'insécurité, déplore-t-il. Si vous avez de l'argent avec vous, en cours de route, on vous braque et on vous le prend. Moi, je voudrais partir d’ici. »

En s'installant durablement à Gossi et dans la région, les militaires français et leurs partenaires maliens espèrent désormais reprendre le terrain longtemps laissé aux jihadistes et aux coupeurs de routes. (selon RFI)

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6 mai 2019

Il y a 65 ans : Dien Bien Phu

Le livre en vietnamien Diên Biên Phu 13 mars - 7 mai 1954, de l'auteur français Ivan Cadeau et traduit par Dào Thi Ngoc Nhàn, a été présenté vendredi 3 mai à Hanoï. Un événement organisé par la Direction d’État des archives du Vietnam, à l'occasion du 65e anniversaire de cette bataille.

dienbienphu"Nous avons signé avec les Éditions Tallandier un contrat d’achat des droits d’auteur de +Diên Biên Phu 13 mars - 7 mai 1954+, publié en 2013, pour le traduire en vietnamien. Cela permettra aux lecteurs vietnamiens de mieux comprendre cette victoire historique", a informé Dang Thanh Tùng, directeur de la Direction d’État des archives lors de la cérémonie de présentation de cet ouvrage.

Celui-ci contient l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur le contexte, le déroulement et les suites de ce combat de 56 jours qui scella le départ des troupes françaises d’Indochine. Depuis, Diên Biên Phu est synonyme de courage et de sacrifice.

Ce livre comprend sept chapitres: "Une porte de sortie honorable", "La campagne d’automne 1953", "Anne-Marie, Béatrice, Gabrielle et quelques autres", "C’est pour demain", "La crise du moral", "La bataille des cinq collines", "Au revoir mon vieux".

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Des documents d’archives dévoilés

C'est l’année dernière, dans le cadre de sa mission de travail au Service historique de la Défense de la France, qu'une délégation de la Direction d’État des archives du Vietnam a pris connaissance de Diên Biên Phu 13 mars - 7 mai 1954 d’Ivan Cadeau. Ce Docteur en histoire est aussi officier, enseignant auprès de différents organismes de l’Armée de terre, et affecté au Service historique de la Défense.

Diên Biên Phu 13 mars - 7 mai 1954 constitue une source de documentation de valeur sur toute la bataille, apportant des informations sous l’angle d’un officier et historien français. L'ouvrage présente de nombreux documents d’archives gardés par la partie française qui seront dévoilés au public vietnamien pour la première fois.

D’après Dang Thanh Tùng, "l'ouvrage en vietnamien sera offert à des bibliothèques et à des universités au service de la recherche et de l’enseignement".

dienbienphu1"J’avais lu de nombreux livres sur Diên Biên Phu, cette défaite française qui accéléra la fin de la guerre. Je voulais contribuer, à partir des archives françaises, à participer à une meilleure compréhension de cette bataille", a partagé Ivan Cadeau. Il a aussi souhaité une coopération fructueuse entre le Service historique de la Défense française et la Direction d’État des archives du Vietnam.

Dans le cadre de son séjour dans le pays, il a participé vendredi matin 3 mai à Hanoï à un colloque autour du 65e anniversaire de la bataille, organisé par l’Université des sciences sociales et humaines relevant de l’Université nationale de Hanoï.

"Je présenterai également les archives militaires françaises qui sont conservées au Service historique de la Défense à Vincennes, près de Paris, et qui relatent cette bataille et, plus généralement, la guerre d’Indochine. Il existe ainsi, des milliers de cartons sur la période 1945-1956, l'année 1956 marquant l'année où le corps expéditionnaire français quitte le Vietnam", a-t-il informé.

En outre, il s'est rendu dimanche 5 mai à Diên Biên Phu, où il a visité l’exposition "Diên Biên Phu - Histoire en or" qui s’est ouverte le 19 avril. Réalisée par la Direction d’État des archives du Vietnam, en partenariat avec le Musée de la victoire historique de Diên Biên Phu, cette exposition présente plusieurs documents fournis par le Service historique de la Défense française.

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Bigeard et Dien Bien Phu

Dien Bien Phu, la bataille (presque) tombée dans l'oubli

Histoire du Vietnam : Dien Bien Phu - 1953-1954

10 février 2019

L'assaut contre le dernier fief du groupe EI en Syrie est lancé

La force arabo-kurde soutenue par Washington a annoncé ce samedi avoir lancé son offensive « finale ».

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La bataille finale lancée samedi par les Forces démocratiques syriennes, les FDS, soutenues par Washington, se concentre sur la dernière poche de quatre kilomètres carrés où sont encore retranchés quelque 600 jihadistes, dont des étrangers, et leurs familles.

La coalition arabo-kurde affirme dans un communiqué que la bataille sera terminée d’ici quelques jours. Le président Donald Trump avait affirmé que le groupe Etat islamique sera définitivement vaincu en Syrie d’ici une semaine.

En parallèle à l’opération militaire, des négociations seraient en cours pour obtenir la reddition des jihadistes, selon des sources de l’opposition syrienne.

Les derniers combattants de l’EI examinent une offre d’abandonner leur dernier fief et de se retirer soit vers la région d’al-Anbar, en Irak, soit vers Tanaf, dans le triangle frontalier syro-irako-jordanien. Les jihadistes seront accompagnés des membres de leurs familles. Les blessés et quelques prisonniers seraient remis aux FDS.

A l’apogée de sa puissance, en 2015, le califat autoproclamé par l’Etat islamique couvrait la moitié de la Syrie et le tiers de l’Irak. Il était défendu par une armée de plus de 100 000 hommes, dont des milliers de jihadistes étrangers. Aujourd’hui, il ne contrôle plus qu’un pour cent de ce vaste territoire.

11 novembre 2018

La fin de la guerre 14/18 vue d'Elzach

11 novembre 1918 : fin de l'horreur

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L'Elztal, il y a 100 ans, le 11 novembre 1918. L'horreur était enfin terminée, comme pour tout le monde, y compris les "Elztäler". On ne parlait pourtant pas encore de fin de la guerre, mais de trêve (mais personne n'était dupe). Elle avait duré plus de quatre longues années, cette guerre mondiale, que personne à cette époque n’appelait encore la "Première". Quiconque voit, lit ou compte les nombreux noms sur les monuments commémoratifs de guerre dans les cimetières d'Elz et de Simonswäldertal a une idée de la façon dont cette guerre s'est déroulée.

Les acclamations, comme on en trouve sur certaines photos de jeunes hommes de villes allemandes, et avec des paroles ridicules dans les trains militaires ("En route pour Paris, ça me démange!"), ici, elles dérangent. Dès les premiers jours d'août 1914, peu d'Elztäler se sentaient attirés par cette guerre. On entendait plutôt : "Qui fera tout le travail à la maison? En ce moment, pendant la saison des récoltes?Naturellement, les habitants des zones rurales ont été les premiers à traiter de telles questions. Ils espéraient que le slogan "À Noël, nous serons de retour à la maison!s'appliquerait. Mais il ne s'appliqua ni pour Noël 1914, ni 1915, 1916 ou 1917. Et très rapidement, cette guerre fut une horreur pour tous ceux qui devaient la rejoindre - avec ses nombreuses sordides nouveautés telles que des mitrailleuses, d'énormes armes à feu, des canons, des gaz toxiques -.

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Le célèbre pasteur Heinrich Hansjakob du Kinzigtal écrivait dans son dernier ouvrage avant son décès en 1916 "Sur des dialogues tenus avec des poissons au fond de la mer". Le titre étrange venait du fait que Hansjakob a imaginé que le poisson de l'Atlantique se demandait probablement pourquoi, à la suite de la guerre, soudainement autant de morts et de navires ont été abattus pour couler au fond de la mer. "Quand, en 1914, à Haslach, j'ai vu les premiers blessés arriver à l'hôpital, les larmes coulaient de mes yeux ..." écrit-il. Ou: "Alors un jour, la femme d'un jeune fermier, mère de cinq enfants, a pleuré avec amertume, son mari est au front depuis le début de la guerre et elle n'a presque personne pour l'aider dans son travail." Après une permission de 15 jours, le père repart, puis ne vient plus. Il est mort et reste loin de chez lui dans une tombe sans nom.

Dans l'Elztal, le nombre de blessés, de mutilés, de disparus et de morts était également important, comme en témoignent les monuments cités et certaines chroniques locales. Un exemple parmi d'autres de Prechtal (= Prechtal avec Oberprechtal): "La guerre a entraîné d'énormes pertes en vies humaines - 95 soldats Prechtäler ne sont pas retournés dans leur pays, ce qui représente près de 5% de la population totale à l'époque ou 10% de la population masculine" (Livre "Prechtal" de Augustin Gutmann / Thomas Steimer).

Le 9 novembre, l'empereur était parti et la République proclamée. La tournure des événements se propagea rapidement. Le 10 novembre déjà, un conseil des travailleurs et des soldats a été formé à Waldkirch. "Die Volkswacht" (journal local de l'époque) a écrit: "Waldkirch a également connu son grand jour dimanche et dès le matin, ce n’était un secret pour personne que le drapeau rouge flotte également 
ici ..." La "nouvelle ère" était là, à Waldkirch et dans le reste de l'Elztal. Mais elle ne pouvait pas guérir la douleur des pertes et des expériences de cette terrible guerre mondiale.

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5 juin 2018

Amnesty accuse l’armée nigériane de viols sur des réfugiées

Des femmes fuyant Boko Haram sont victimes de traitements inhumains, selon l'ONG.

nigeriaUn nouveau rapport d'Amnesty International indique que l'armée nigériane a maltraité des femmes et des filles fuyant l'insurrection de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Dans ce rapport intitulé "Ils nous ont trahis", Amnesty dresse un tableau sombre en ce qui concerne les agissements de l'armée nigériane dans l'État de Borno.

Le groupe de défense des droits de l'homme affirme que les soldats ont séparé les femmes de leurs maris et les ont confinés dans des "camps annexes" assez éloignés des principaux camps. Une fois confinées dans ces camps annexes, elles ont été victimes de viols et d'abus sexuels, parfois en échange de nourriture.

Le rapport souligne également que les femmes fuyant les violences ont été forcées à avoir des relations avec le personnel militaire. Il affirme que les militaires ont profité de la famine dans les camps pour s'attaquer aux victimes. Neuf femmes ont déclaré avoir été violées.

Amnesty indique aussi que des femmes soupçonnées d'être membres de Boko Haram ont été détenues arbitrairement : cinq d'entre elles seraient mortes, ainsi que 32 enfants. Le rapport est basé sur plus de 250 entrevues réalisées entre 2016 et 2018. Le groupe affirme que la violence perpétrée pourrait constituer des crimes de guerre.

Un porte-parole militaire de l'armée nigériane a rejeté le rapport, qualifiant les allégations de viols de "fictives".

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28 avril 2018

Lutte contre le terrorisme au Mali

La Minusma fait appel à des soldats chinois

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Des soldats chinois sont en route pour le Mali afin de renforcer les troupes de la Minusma. L'arrivée de ce contingent chinois intervient alors que la mission onusienne traverse une période très sombre dans ce pays sahélien.

A en croire les dernières statistiques, la Mission des Nations-Unies au Mali (Minusma) est en passe de devenir la mission de maintien de la paix la plus meurtrière de tous les temps, avec plus d'une centaine de Casques bleus tués dans des actes hostiles. Ce triste bilan macabre est dû aux attaques incessantes des groupes armés terroristes qui ont mis le Nord-Mali sous leur coupe depuis 2012.

Un contingent de 395 soldats chinois viendra renforcer les Casques Bleus, dès ce mois de mai, pour une durée d'un an. Ce contingent, composé entre autres d'une brigade de défense chimique, d'une unité médicale et de sapeurs-pompiers, aura pour mission de réparer des routes, des ponts et des pistes d'aéroport dans les zones de mission, protéger les quartiers généraux dans des zones de guerre, et soigner les malades et blessés.

Considérés comme très professionnels et dotés d'un excellent savoir-faire, ces soldats ne monteront cependant pas en première ligne, c'est-à-dire là où ont lieu les traques et les combats. Pour cela, les Africains (notamment les Tchadiens et les Maliens) encadrés par quelques Français continueront à faire le sale boulot.

17 avril 2018

Syrie : le coût d'une nuit de frappes

La France a tiré pour la première fois des missiles de croisière navals à 2,86 millions d'euros pièce

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Neuf avions de chasse, cinq frégates de premier rang, et pour la première fois, des tirs de missiles de croisière navals: la France a mobilisé d'importants moyens pour frapper des "sites de production et de stockage d'armes chimiques" du régime syrien, aux côtés de ses alliés américain et britannique.

Paris a tiré douze missiles de croisière sur la centaine ayant visé la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, à partir de 3 heures à Paris, (4 heures en Syrie), selon les informations fournies par l'Élysée et le ministère des Armées.

Parmi eux, trois missiles de croisière navals MdCN, d'une portée de 1000 km et d'une précision de l'ordre du mètre, ont été tirés par une frégate multimissions (FREMM). Une première pour la France qui n'avait encore jamais utilisé cet armement en situation réelle. Paris rejoint ainsi le club fermé des pays disposant, comme les États-Unis (avec le Tomahawk) ou la Grande-Bretagne, de missiles de croisière embarqués sur des bâtiments de guerre.

Ces missiles, développés par la groupe français MBDA, sont très coûteux, souligne BFMTV. D'après la loi de finance de 2015, sur laquelle la commande de ces missiles est enregistrée, chacun d'eux coûte 2,86 millions d'euros, deux fois plus cher que le Tomahawk américain (1,5 million d'euros selon un rapport du sénat américain).

Ce missile, long de près de sept mètres et d'une portée de 1000 kilomètres peut être lancé depuis un navire ou depuis un sous-marin.

Au total, en Méditerranée, Paris a déployé trois FREMM (sur les cinq actuellement en service dans la Marine), une frégate anti sous-marine, une frégate antiaérienne et un pétrolier... (selon le Huffington Post)

16 avril 2018

Frappes militaires en Syrie

"Des colonnes de fumées au-dessus de Damas"

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Dans un raid conjoint, les Etats-Unis, la France et de la Grande-Bretagne ont bombardé plusieurs cibles militaires en Syrie. Des cibles essentiellement liées au programme chimique syrien officiellement démantelé depuis 4 ans.

Le site le plus important est situé près de Damas, il s'agirait du centre de recherche de Barzeh, le CERS. Il faisait déjà partie des cibles évoquées par les autorités françaises, en préparation des raids stoppés in extremis fin août 2013.

Aucun site russe touché

Deux autres cibles au moins sont situées près de Homs dans le centre du pays ont été bombardés, peut-être des sites de stockages clandestins. La ministre de la Défense française Florence Parly parle, elle, de « sites de productions ». L'OSDH, l'Observatoire syrien des droits de l'homme, évoque aussi le bombardement d'une caserne de la garde républicaine dans les environs de la capitale. Aucun site russe n'a toutefois été touché précise Moscou.

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A Damas, la réaction de la défense aérienne syrienne a été modérée, quelques tirs de missiles ont été aperçus mais « aucune perte humaine n'est à déplorer » côté américain selon le Pentagone.

Dans la nuit, l'Elysée a publié une vidéo montrant le décollage de quatre Rafales de l'armée de l'air équipés de missiles de croisière. Le ministère des Armées assure également que les frégates Fremm ont été impliquées dans l'opération. Au total douze missiles de croisière ont été tirés, des missiles à longue portée pour rester en dehors des défenses syriennes et russes. Paris ajoute que la France n' a pas pris part au bombardement du centre de recherche sur les armes chimiques situés prés de Damas, déjà considéré comme une cible il y a cinq ans mais toujours actif, souligne-t-on dans l'entourage de Florence Parly. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian affirme pour sa part « qu'une bonne partie de l'arsenal chimique syrien a été détruit ». « Les Russes n'ont pas été prévenus des cibles retenues, ni même du moment ou elles seraient frappées, mais nous nous sommes assurés que chacun serait dans son coin durant l'opération afin d'éviter, les méprises ou les accidents », a confié un gradé de l'armée française à RFI.

Une centaine de missiles tirés

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Le Pentagone laisse entendre que les frappes occidentales ont porté un coup sévère au programme chimique syrien. Il « mettra des années à s'en remettre », affirme un haut responsable du Pentagone, le général Kenneth McKenzie, ajoutant que les défenses anti-aériennes russes n'ont pas été activées et celles du régime syrien ne l'ont été qu'après la fin des frappes.

Une centaine de missiles aurait été tirés, des frappes donc limitées à des objectifs syriens, limitées dans le temps et destinées surtout à envoyer un message aux autorités syriennes. D'ailleurs l'Elysée précise dans un communiqué, que la France et ses partenaires, vont reprendre dès aujourd’hui leurs efforts aux Nations unies pour la mise en place d'un mécanisme d'enquête sur l'usage de l'arme chimique en Syrie.

Des conséquences limitées

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Sur le terrain, les conséquences de ces frappes seront certainement limitées, comme c'est à chaque fois le cas lors de frappes dites « punitives ». Cela fait une semaine que tout le monde parle de frappes occidentales en Syrie, l'armée syrienne qui est en guerre depuis sept ans maintenant, et qui compte des conseillers russes, a donc certainement dû prendre des mesures pour se protéger, ou déplacer certains équipements importants.

Dès 2013, par exemple on sait que l'état-major syrien à Damas a déménagé. Le site qui a été visé, dans la banlieue de Damas, le CERS est très connu. C'était donc une cible toute désignée. Pas sûr donc qu'il y ait des choses très intéressantes à l'intérieur. (selon "RFI")

8 avril 2018

A propos du génocide des Tutsi au Rwanda

"Survie" ramène au ministère des Armées une caisse d’armes pour interpeller Emmanuel Macron

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Alors que les rescapés du génocide des Tutsi du Rwanda s’apprêtent à commémorer ce samedi le 24ème anniversaire du début des massacres, des militants de Survie ont interpellé ce jeudi 5 avril le président et le gouvernement français en mettant en scène le retour d’une fausse caisse d’armes et de munitions expédiées par Paris pendant le génocide. L’association demande au président que ses premières annonces à ce sujet soient à la hauteur des enjeux : il faut désormais une reconnaissance officielle du soutien que les autorités françaises ont apporté à un régime génocidaire.

48 heures avant les 24èmes commémorations du début du génocide des Tutsi du Rwanda, l’association Survie, mobilisée contre la Françafrique, a organisé la remise symbolique au ministère de la Défense de l’époque d’une caisse factice d’armes et de munitions françaises. Les gendarmes présents au 14 rue Saint-Dominique ont donc été pris à témoins d’une forme de retour par la Poste (pour motif de « non distribution ») d’une des caisses d’armements que la France a acheminées en 1994 à destination d’un régime allié, alors même qu’il commettait un génocide. Comme les gendarmes sur place ont refusé de réceptionner ce colis, les militants de l’association l’ont ensuite apportée au siège du Parti Socialiste rue de Solférino, pour suggérer de profiter du déménagement pour faire l’inventaire de la politique de François Mitterrand au Rwanda. Il s’agissait pour l’association d’illustrer concrètement le soutien politique, économique et militaire que notre pays a apporté, et que l’État français devrait désormais reconnaître.

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Pour Fabrice Tarrit, co-président de Survie : « C’est le président Emmanuel Macron qui a désormais la responsabilité de reconnaître officiellement, au nom de la France, que les autorités de notre pays ont soutenu et armé un régime "ami" quelles qu’en soient les conséquences. Ce soutien, déjà incompréhensible avant le génocide, ne s’est pas démenti pendant les massacres, ni même après ». Il ajoute « L’État devra bien le reconnaître : on ne peut pas attendre plus de 50 ans, comme pour la participation active des autorités françaises dans la déportation de Juifs pendant la Seconde guerre mondiale ! ».

Ce soutien à ceux qui commettaient le génocide des Tutsi a pris différentes formes : politique, diplomatique, militaire (livraisons d’armes et de munitions, recours à des mercenaires)... Il a été apporté en connaissance de cause, de manière active, et a eu un effet sur les crimes commis : cette politique constitue juridiquement une complicité de génocide, l’intention génocidaire n’étant pas nécessaire à cette qualification. Une reconnaissance officielle de ce soutien aux auteurs d’un génocide amènera, logiquement, à demander des comptes aux décideurs civils et militaires qui ont mené cette politique.

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« Comment comprendre que des responsables politiques de l’époque comme les ministres Alain Juppé et François Léotard ou encore le secrétaire général de l’Elysée Hubert Védrine, n’aient jamais été inquiétés ? Et surtout que l’Amiral Lanxade, le Général Quesnot et le Général Huchon sont partis à la retraite avec tous les honneurs, sans jamais rendre des des comptes à la justice ? », s’étonne Fabrice Tarrit. « Ces trois responsables militaires étaient respectivement chef d’état-major des armées, chef d’état-major particulier du président et chef de la mission militaire de coopération : ils ont eu, avec le président François Mitterrand, toutes les cartes en main pour continuer ou arrêter de soutenir un régime "ami" qui commettait le crime des crimes. Des responsables français ont opté pour un soutien direct, avec l’opération Turquoise qui a gelé la ligne de front, et un soutien indirect, avec des mercenaires corsaires de la République comme Bob Denard ou Paul Barril ».

Emmanuel Macron a l’opportunité historique de reconnaître officiellement, sans faux-fuyants, qu’un tel appui a été décidé et exécuté en toute connaissance de cause – d’autant que pour la première fois depuis 1994, aucun des partis de gauche et droite qui gouvernaient ensemble à cette période de cohabitation n’est actuellement au pouvoir. Le président le doit d’abord aux victimes et aux rescapés du génocide, mais aussi aux citoyens français, afin d’ouvrir le nécessaire débat sur le fonctionnement des institutions de la Vème République. Et si Macron oubliait le Rwanda, le Rwanda et l'Afrique ne l'oublient pas. (communiqué de "Survie")

Génocide au Rwanda : Guillaume Ancel brise l'omerta

Rwanda Genocide

Rwanda L'histoire qui mène au génocide part 1

Rwanda L'histoire qui mène au génocide part 2

28 février 2018

Le patron français du renseignement militaire : tout va bien au Sahel !

"Le niveau de la menace est à la portée de nos partenaires africains." Ah bon ?

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«  Si l’on regarde le nombre d’attaques, on ne peut pas parler de dégradation sécuritaire. Il y a un bruit de fond de harcèlements, mais qui existe depuis la fin de Serval (en 2013) et qui continue  », a déclaré le général Jean François Ferlet, le chef du renseignement militaire au journal "L'opinion". «  La situation n’est pas satisfaisante, mais elle est contrôlée  ».

Et le même d'ajouter: «  Le niveau de la menace est à la portée de nos partenaires (africains), s’ils voulaient  », estime le DRM. «  La balle est dans leur camp et il y a une grosse pression politique sur eux pour la mise en œuvre des accords de paix  ». Mais ceux-ci «  stagnent  » reconnaît le DRM qui n’observe «  pas vraiment de dynamique générale  ». Le G5 ? «  Il faut que ça marche, parce que ce n’est pas Barkhane qui va régler le problème  ». Selon le DRM, le «  point clé  » est «  le contrôle permanent des frontières  », pas des opérations «  one shot  », après lesquelles les groupes terroristes reviennent. Le modèle mis en avant par le DRM est celui du contrôle de la frontière entre le Tchad et du Soudan, avec une coordination entre les deux pays et un «  droit de poursuite de 100 kilomètres  » sur le territoire du voisin.

L'Algérie, partenaire incontournable

Le problème essentiel, pour le DRM, est celui des trafics (armes, drogues, humains, etc.) : une «  gangrène  » dit-il, avec des «  chefs de groupes  » qui privilégient leur intérêt particulier sur l’intérêt général. Là encore, il faut leur «  mettre la pression  », avec des sanctions décidées par les Nations Unies qui les toucheraient au portefeuille. Toutefois, reconnaît le DRM, «  nous ne pouvons pas nous attaquer au trafic de manière désordonnée, parce que cela déstabiliserait l’économie et que nous n’avons pas d’économie alternative à proposer  ». «  Nous nous attaquons aux trafics quand ils servent à financer le terrorisme  » précise le DRM.

Interrogé sur le rôle de l’Algérie, le DRM a estimé qu’ «  elle est un partenaire, jusqu’à preuve du contraire. On a besoin d’elle  » car elle est «  incontournable  ». «  Nous avons des contacts  » a-t-il ajouté.

Alors tout va bien au Sahel ... sauf qu'il y a toujours encore des attentats et des victimes, même chez les soldats français.

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