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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
guerre
22 octobre 2015

Hommage aux tirailleurs sénégalais

La salle des fêtes de Trévé (Côtes-d’Armor) est pleine à craquer: plus de 200 personnes honorent la mémoire des quelque 300 tirailleurs sénégalais qui, après avoir combattu pour la France, ont été détenus dans la commune fin 1944, échappant ainsi au massacre lors du retour de leurs camarades à Dakar.

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En cette soirée d’automne, dans la salle où sont accrochés portraits et paroles d’anciens tirailleurs recueillies sur leurs vieux jours, des habitants revisitent leurs souvenirs d’enfance pour raconter leurs échanges chaleureux avec ces soldats africains, une présence insolite à l’époque dans cette commune rurale de 1.500 habitants.

« Nous, les gamins, on n’avait jamais vu de Noirs. On est allés les voir au camp. Ils avaient faim. Je suis allé chercher à la maison un morceau de pâté que j’ai proposé à celui avec lequel j’avais sympathisé. Mais il m’a répondu: +Non, mon garçon, pas de pâté pour moi; je suis musulman. Vas donc me chercher des oeufs+. +Musulman+, je n’avais jamais entendu ce mot », raconte Lucien Perret, 15 ans à l’époque.

D’autres se souviennent de moments partagés à l’église avec des tirailleurs catholiques ou aux champs. « Ils nous ont aidé à ramasser les pommes et à faire le cidre », se rappelle ainsi un autre habitant.

Le 11 novembre 1944, ces tirailleurs sont conduits à Trévé pour avoir refusé d’embarquer sur un navire britannique qui devait les ramener à Dakar avec plus d’un millier de leurs camarades, tant qu’ils n’auraient pas reçu le complément de solde qui leur était dû, après des mois de non-versement en raison de la guerre. Ils resteront prisonniers en Bretagne jusqu’en janvier 1945, sous la garde des FFI (Forces françaises de l’intérieur).

Une partie de ceux qui avaient embarqué contre la promesse de percevoir leur dû à l’arrivée à Dakar trouveront en revanche la mort sous des balles françaises, le 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye, après avoir osé réclamer justice. Bilan: au moins 35 morts de source officielle, peut-être 10 fois plus selon l’historienne Armelle Mabon, de l’Université de Bretagne Sud.

« En 1943, les Etats-Unis, qui pratiquaient la ségrégation, ont insisté pour que l’armée française soit +blanchie+ (…). Les thèses raciales étaient institutionnalisées en Occident, et toute demande des +indigènes+ était qualifiée de +rébellion+ », explique l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch, spécialiste de l’Afrique. « Tous ces éléments ont facilité ce drame dans un contexte où les administrateurs coloniaux jouissaient d’une impunité totale ».

Maintenir la mémoire

Trévé a renoué avec cette histoire au début des années 2000, à l’initiative d’Armelle Mabon, en y associant le souvenir du massacre de Thiaroye. Des témoignages ont été recueillis, un livre a été édité et une stèle édifiée en 2011 sur l’emplacement de l’ancien camp.

« C’est un moyen de maintenir leur mémoire dans la commune », estime le maire Joseph Collet.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, près de 180.000 tirailleurs sénégalais ont été mobilisés, mais des dizaines de milliers d’entre eux ont été capturés lors de la débâcle de 1940 et sont restés détenus en France dans des Fronstalag, d’abord gardés par des militaires allemands, puis à partir de 1943 par des Français.

Certains s’évaderont et participeront aux combats de la Libération. A l’automne 1944, une opération de « blanchiment » des troupes est menée sur ordre du général de Gaulle et des tirailleurs sont ramenés en Afrique sans avoir perçu leurs arriérés de solde.

L’été dernier, Trévé a accueilli des jeunes Français, Allemands et Sénégalais qui ont réalisé un film sur la présence des tirailleurs dans cet ancien camp allemand.

Un cinéaste et une photographe sont également allés à Thiaroye au printemps pour recueillir la parole des habitants de cette commune de la banlieue de Dakar. Selon ces derniers, pendant des années, « on trouvait des os d’humains dans le quartier » car les victimes auraient été ensevelies dans « des fosses communes ».

A l’emplacement du camp de Thiaroye se dresse un lycée dont une élève avait fait le voyage jusqu’à Trévé: « On donne beaucoup de versions sur ce massacre. Mais il faut avoir la véritable histoire et qu’elle soit connue dans le monde entier », a estimé Ndeye Safy Diedhiou.

selon AFP

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17 octobre 2015

Nigeria: des bombes de fabrication française utilisées par Boko Haram

Selon une organisation qui milite pour l’éradication des bombes à sous-munitions, armes destructrices et interdites, le groupe islamiste Boko Haram possède des armes à fragmentation provenant de stocks de l’armée française. Boko Haram utilise ces armes pour commettre des attentats.

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«Le haut-commandement militaire a découvert que les terroristes de Boko Haram utilisaient ces instruments létaux, visant des colonnes de véhicules, des marchés, des lieux de cultes ou des troupes », a indiqué le porte-parole du Quartier général de la Défense nigérian Rabe Abubakar.

Pour M. Abubakar, des caches de ce type d’armes avaient été découvertes récemment dans l’Etat d’Adamawa, dans le nord-est du pays.

L’organisation Cluster Munition Coalition (CMC) qui milite pour l’éradication des bombes à fragmentation a révélé l’information expliquant que des photographies postées sur le compte Twitter du Quartier général de la Défense nigérian démontrent que les sous-munitions retrouvées par l’armée proviennent de bombes BLG-66 de fabrication française.

Les bombes à fragmentation sont interdites par une convention internationale depuis 2010, car particulièrement meurtrières pour les populations civiles. Il s’agit de bombes larguées d’avion ou tirées au canon, qui libèrent à basse altitude des centaines de charges explosives qui dévastent une large zone. Le Nigeria a signé mais n’a pas ratifié cette convention.

Pour les autorités militaires, il s’agit de vieux stocks de bombes à fragmentation britanniques BL-755.

Les militants de Boko Haram ont démantelé des bombes pour récupérer les sous-munitions et les utiliser pour équiper des kamikazes avec des vestes d’explosifs, pour des voitures piégées, ou des engins explosifs au passage d’un convoi, selon l’expert Bob Seddon, ancien de l’armée britannique.

Boko Haram a multiplié ces derniers mois les attentats-suicides et les attaques, tuant au moins 1.600 personnes depuis début juin au Nigeria et aux pays voisins. (selon "Oeil d'Afrique")

22 septembre 2015

200 squelettes de soldats de Napoléon découverts sur un chantier en Allemagne

Des squelettes de soldats de la Grande Armée Napoléonienne ont été découverts près de Francfort au courant de cette semaine sur le site d'un futur chantier immobilier.

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"Nous estimons qu'environ 200 personnes ont été inhumées ici", a expliqué Olaf Cunitz, adjoint au maire de Francfort, lors d'une conférence de presse sur place, dans le quartier de Rödelheim, à l'ouest de la ville. "Selon notre première estimation, il s'agit de soldats de la Grande Armée morts en 1813", sur le chemin du retour après la cinglante défaite essuyée par Napoléon lors de sa campagne de Russie. Sur la route vers la France, Bonaparte avait notamment livré bataille à Hanau, une ville voisine de Francfort, vers la mi-octobre 1813, a rappelé M. Cunitz. Les combats s'étaient poursuivis dans la région, faisant 15.000 morts selon lui. Les tombes ont été découvertes grâce aux précautions archéologiques prises lors du chantier. Des mesures adoptées car d'autres soldats avaient déjà été retrouvés en 1979 dans le quartier. Les soldats découverts à Francfort sont probablement morts des suites de blessures ou ont succombé à l'épidémie de typhus qui décimait la Grande Armée à l'époque, a avancé l'adjoint. Des assertions qui doivent encore être vérifiées scientifiquement. Mais il est certain qu'il s'agit de "tombes érigées en urgence", comme le font les militaires, a détaillé Andrea Hampel, la directrice de l'inspection des monuments historiques de Francfort.

Une datation grâce aux boutons de vêtements

Les soldats reposent dans des cercueils sommaires, qui ont permis la bonne conservation des squelettes. Ils sont alignés en rang les uns à côté des autres et n'ont aucun objet funéraire. Par ailleurs, ils gisent selon une orientation Nord/Sud, alors que l'Europe chrétienne avait l'habitude d'enterrer ses morts sur un axe Est/Ouest. Un signe que les corps ont été enfouis à la hâte, selon Mme Hampel. Les quelques boutons de vêtements retrouvés dans les tombes ont permis d'assurer la datation autour de 1813. Plus de trente squelettes ont déjà été sortis de terre et les fouilles ont permis de mettre au jour environ 200 tombes, selon le directeur du chantier Jürgen Langendorf. Elles vont se poursuivre encore quatre à six semaines, a-t-il précisé.(selon "Sciences et Avenir")

6 septembre 2015

Responsables sans responsabilité ?

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L'image du petit Aylan a réveillé la conscience des peuples. La semaine dernière, tous les stades de football allemands voyaient fleurir les cris en faveur de l'accueil des réfugiés. Ce samedi, des manifestations ont eu lieu dans toutes les grandes villes françaises. Et tous les partis ont récupéré l'affaire avec quelques propositions, les unes inefficaces, les  autres carrément de mauvais goût ! Mais aucun ne recherche les origines du mal, au nom du principe que les politiques ne connaissent pas le mot "mea culpa". Les événements récents (Libye, Côte d'Ivoire, Congo, Nigeria entre autres) ne semblent même pas avoir servi de leçon.

Rappelons juste pour mémoire, en France, Hollande veut étendre les frappes aériennes à la Syrie, et déjà le "républicain" Bruno Le Maire surenchère en proposant l'envoi de troupes au sol ! On a vu le résultat des russes et des américains en Afghanistan ! Juppé, en grand rassembleur, se lance dans des lapalissades : "L'Europe est aujourd'hui tétanisée et divisée. La France doit prendre sa part de misère, mais pas toute la misère, au risque de séismes politiques et économiques." Quant à Sarkozy, il se fend d'une idée originale, transférant la misère chez les autres : "Il faut des centres de rétention en Afrique du Nord, en Serbie ou en Bulgarie." Aussi sordide que le FN qui veut ramener les réfugiés dans leur pays d'origine. Tout cela, en fait, ne sent que... les présidentielles de 2017.

Rappelons que c'est en 1920 que la Syrie déjà indépendante fut placée "sous mandat français", histoire d'éviter la reconstitution de l'Empire Ottoman qui avait eu pour tort de s'allier à l'Allemagne. La véritable raison ayant été très certainement les intérêts économiques. En 1940, après la défaite de la France, la Syrie réclame le départ de la France avec l'appui des Britanniques. De Gaulle engage un bras de fer avec Churchill et les Syriens qui se solde par le bombardement de la Syrie par la France gaullienne qui à lui seul a fait plus de 2000 morts. On évoque souvent le génocide arménien, jamais le génocide syrien. L’indépendance de la Syrie s'en suivra en décembre 1946. Mais l'image de la France en Syrie resta durablement écornée, surtout que le désordre s'installa durablement. Quand De Gaulle prononça plus tard sa phrase célèbre : "Moi ou le chaos !" il ne pensait pas si  bien dire, ni à propos du "pré carré français" en Afrique, ni du Moyen-Orient.

Alors aujourd'hui, assumer l'accueil des réfugiés, n'est-ce pas non seulement un devoir humanitaire, mais aussi la reconnaissance de lourdes responsabilités et de dettes non soldées par la France et l'Europe ? 

2 septembre 2015

Ces sales guerres africaines qui alimentent les richesses des mécènes

Un homme d'affaires belgo-américain accusé d'esclavage et de trafic de diamants pendant la guerre civile au Sierra Leone va être extradé vers la Belgique, a annoncé lundi la justice espagnole.

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Michel Desaedeleer, 64 ans, avait été interpellé vendredi à l’aéroport de Malaga au sud de l’Espagne, alors qu’il s’apprêtait à partir aux Etats-Unis, où il réside. Il ne s’est pas opposé à son extradition, a annoncé un porte-parole du tribunal devant lequel il a été présenté.

La justice belge le recherche depuis une plainte déposée contre lui à Bruxelles en janvier 2011 par cinq anciens forçats des mines de diamants au Sierra Leone. Ces diamants ont financé la guerre civile qui a ensanglanté ce pays d’Afrique de l’ouest de 1991 à 2002.

«C’est la toute première fois qu’un homme d’affaires est arrêté pour son implication dans les deux crimes internationaux de pillage de ‘diamants de sang’ et d’esclavage de civils», a souligné l’ONG suisse Civitas Maxima, chargée de défendre les victimes de crimes de guerre et qui a constitué un dossier contre M. Desaedeleer.

Les «diamants de guerre» ou «de sang», qui représentent 4% de la production mondiale selon Amnesty International, ont servi à financer des guerres civiles ayant déchiré le continent africain dans les années 1990.

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Michel Desaedeleer «est suspecté d’avoir participé, avec l’ex-président libérien Charles Taylor et avec les rebelles sierra-léonais du Front Révolutionnaire Uni (RUF) à la réduction en esclavage, un crime contre l’humanité, et au pillage des ‘diamants de sang’, un crime de guerre, dans le district de Kono dans l’est du Sierra Leone, entre 1999 et 2001», précise l’ONG suisse.

Charles Taylor soutenait le RUF qui avait recours au travail forcé de civils afin d’exploiter des mines de diamant.

«Dans un climat de terreur, ces ‘esclaves’ travaillaient jusqu’à 15 heures par jour, menacés par des armes», a souligné Alain Werner, avocat et fondateur de Civitas Maxima.

Cité dans un rapport de l’ONU en 2000

Le nom de M. Desaedeleer avait été mentionné dès 2000 dans un rapport de l’ONU sur le trafic de diamants au Sierra Leone.

Il indique que l’homme d’affaires belge avait signé en 1999 un accord avec le RUF, dirigé par Foday Sankoh, lui permettant d’exploiter les mines sierra-léonaises et de revendre les diamants à l’étranger –à Anvers notamment– en les faisant transiter par Monrovia, au Libéria.

Interrogé par un journaliste de la revue américaine Newsweek en 2000, M. Desaedeleer a insisté sur la légalité de ce contrat.

Cette arrestation «va contribuer à la prise de conscience du rôle-clé des acteurs financiers dans le trafic de ressources minières, qui financent les conflits armés en Afrique et ailleurs dans le monde», a estimé M. Werner.

Charles Taylor, ancien président du Libéria, avait été condamné en appel à 50 ans de prison pour des crimes contre l’humanité, le 26 septembre 2013.

La guerre civile en Sierra Leone a été une des plus meurtrières de l’histoire africaine récente, avec 120.000 morts et l’utilisation d’enfants-soldats.

Des compagnies minières internationales rivalisaient alors pour le contrôle des diamants.

Ce commerce illégal et sanglant a été rendu célèbre par le film américain «Blood Diamonds» (2006), inspiré d’une histoire vraie romancée par l’auteur Greg Campbell, qui fait justement allusion à M. Desaedeleer dans son livre. (selon "Oeil d'Afrique")

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21 juillet 2015

Un camp d'entraînement djihadiste en Europe !

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L’ennemi est dans nos murs, surtout que la Bosnie-Herzégovine a entamé le processus d'intégration à l'Union Européenne. Selon le Daily Mirror, l’Etat islamique possède désormais son premier bastion sur le sol européen, en Bosnie plus précisément. Toujours selon le quotidien britannique, le groupe djihadiste acquière en ce moment, et de manière secrète, des propriétés dans un village situé à 100 km de Sarajevo. But de l’opération immobilière : établir un camp d’entrainement en Occident.

Le village en question, qui porte le nom d’Osve, est idéalement placé puisqu’il est proche de la mer Adriatique et, par conséquent de la mer Méditerranée. De plus, la Bosnie est à un carrefour qui convient parfaitement aux djihadistes : proche de la Serbie et donc de la Turquie, pays par lesquel circulent les terroristes.

Difficile d’accès, le village n’est pas marqué sur les cartes GPS. 12 combattants de l’EI y ont déjà été formés avant de rejoindre la Syrie, 5 d’entre eux auraient été tués. "Nous entendons régulièrement des coups de feu provenant des bois, à chaque fois pendant des périodes prolongées. Cela arrive chaque semaine", a déclaré un villageois au journal.

L’un des propriétaires des habitations d’Osve serait un dénommé Harun Mehicevic, sympathisant de l’EI vivant sur le territoire australien. Jasin Rizivic, Osman Kekic et Izet Hadzic, tous proches du groupe djihadiste, feraient également partie des acquéreurs.

Un rapport sur le djihadisme en Bosnie – "The Lure of the Syrian War : The Foreign Fighters" – décompte 156 hommes et 36 femmes bosniaques engagés dans les combats en Syrie sur la période 2013-2014. 48 d’entre eux sont retournés chez eux en janvier 2015. Cette présence constitue  "une menace directe, non seulement pour la sécurité de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, mais aussi pour la région et au-delà", précise le rapport.

16 juin 2015

Attentat à N'Djamena : une première de Boko Haram au Tchad

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Vingt-trois personnes ont été tuées et 101 blessées lundi à N’Djamena lors d’un double attentat suicide contre le commissariat central de la ville et l’école de police, a annoncé le gouvernement tchadien dans un communiqué.

Quatre terroristes ont également été tués dans ces deux attaques, selon le communiqué, lu à la radio nationale, du gouvernement qui assure que la situation est sous contrôle.

Face à un type d’attentats inédits dans la capitale tchadienne, le gouvernement a également annoncé la création d’une cellule de crise et interdit de circulation les véhicules aux vitres fumées.

Plus tôt dans la journées, un responsables de la police de N’Djamena avait indiqué à l’AFP que deux kamikazés avaient attaqué simultanément le commissariat et l’école de police, où se trouvaient de nombreux stagiaires en formation.

Selon une autre source policière, le modus operandi des assaillants portait la marque des islamistes armés nigérians de Boko Haram. Ce double attentat n’avait pas été revendiqué lundi après-midi.

L’armée tchadienne participe en première ligne depuis février à une opération militaire régionale visant à chasser le groupe islamiste de pans entiers de territoire qu’il avait capturés dans le nord-est du Nigeria.

En première ligne dans la guerre contre Boko Haram, le Tchad – comme le Cameroun voisin lui aussi engagé dans la guerre contre le groupe islamiste – redoutait depuis des mois des attaques de ce genre sur son sol. (selon AFP)

31 mai 2015

La police connaissait le kamikaze de Fribourg

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Il n'y a pas qu'en France que des jeunes partent au djihad. A Fribourg-en-Brisgau, la police avait repéré Yannik  N. jeune allemand de 23 ans parti en Irak. Il a tué des dizaines de personnes avant de périr dans un attentat suicide dans la ville irakienne de Baiji, où il a explosé son camion plein d'explosifs sur un poste de contrôle.

Les recherches pour savoir qui a recruté cette personne pose cependant problème. En effet, Yannick N. n'était pas actif sur internet, puisqu'il était SDF et handicapé mental. Enfant de la rue, où on le voyait souvent près d'une école, il avait comme seules condamnations à son pedigree des coups et blessures, et un peu de trafic de drogue. 

Des voisins de cette école et la police était au courant de sa radicalisation. Bien que surveillé, elle ne sait pas par quelle filière de recrutement il est allé en Turquie puis en Irak.Car, toujours selon la police, il n'y a aucune filière reconnue à Fribourg. Les recruteurs semblent avoir changé de méthode et s'intéressent plus aux exclus de la société. La géolocalisation par internet a fait des progrès et cet outil est devenu trop dangereux pour eux. Selon une cannaissance de ce jeune "Yannick n'y serait même pas allé par conviction. Si des adeptes de la Scientologie l'avaient contacté, il les aurait suivis aussi." Un journaliste Alfred Hackenberger du quotidien "Die Welt" l'avait vu à Sanliurfa en Turquie orientale, à 52 km de la frontière syrienne. Il était assis au bord de la route sur une lourde valise bleue. Le journaliste l'avait remarqué du fait de son anxiété.

Il serait allé dans un camp d'entraînement en Syrie et jugé apte par EI pour un attentat kamikaze. Selon Hackenberger, EI utilise les "mauviettes" pour les attentats suicides, les "forts" sont envoyés sur les champs de bataille.

D'autres jeunes allemands sont déjà morts dans des attentats suicides, tel Abou Mohammed al-Amani, qui a fait 16 morts à la synagogue El Ghriba à Djerba (Tunisie) en 2002. 600 jeunes allemands sont comptabilisés comme partis au djihad, dont plus de 30 du Pays de Bade.

27 mai 2015

100 morts français au djihad en Syrie et en Irak

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Un décompte des services antiterroristes français a été communiqué ce samedi indiquant le nombre des victimes parties combattre en Syrie et en Irak.

 Le chiffre est symbolique. La barre des 100 morts parmi les islamistes partis de France pour mener le jihad en Syrie et en Irak a été franchie. Un décompte des services antiterroristes français a été communiqué ce samedi à l'AFP par une source proche du dossier.

Parmi les derniers décès sur les 104 désormais identifiés figure celui de deux adolescents de 12 et 14 ans qui étaient partis il y a deux ans avec leur mère, une femme radicalisée originaire de la région de Toulouse mais on ne connait pas plus de détails sur son identité.

Le taux de mortalité parmi les jihadistes français est particulièrement élevé, relève cette source, qui la met en rapport avec les plus de 800 personnes qui sont allées en Syrie et en Irak, dont quelque 450 y sont encore et environ 260 ont quitté la zone.

Vus dans des vidéos de propagande jihadiste

En ajoutant ceux qui ont émis le souhait de se rendre sur place ou ceux qui sont en route, 1.600 personnes environ sont impliquées dans les filières jihadistes.

Les deux mineurs toulousains étaient apparus dans des vidéos de propagande jihadiste, a ajouté cette source. Si l'information a été très récemment vérifiée, l'un des deux a perdu la vie en mars lors de combats près de la frontière entre la Syrie et la Turquie, a-t-elle précisé.

Deux autres frères, majeurs cette fois, originaires de Trappes, dans les Yvelines, ont également perdu la vie. L'un était parti en 2013, l'autre l'a rejoint en 2014. Ils appartiennent à une famille connue, puisque l'un de leurs proches a été récemment interpellé dans une enquête antiterroriste, a précisé la source.

L'un des auteurs du triple attentat-suicide

Parmi les derniers décès identifiés, figure également un des jeunes de Lunel, la petite ville de l'Hérault d'où sont originaires entre dix et vingt jeunes hommes de 18 à 30 ans partis faire le jihad, dont sept sont décédés.

Le dernier en date est l'un des auteurs du triple attentat suicide à un poste-frontière de Touraibil entre l'Irak et la Jordanie, qui a fait quatre morts côté irakien, a précisé la source. Outre le Français, deux autres francophones, un Sénégalais et un Belge, comptent parmi les kamikazes de cette attaque revendiquée le 25 avril par l'organisation de l'Etat islamique (EI). (selon AFP)

19 mai 2015

Comment Sarkozy a armé Boko Haram

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Deux armes sur cinq saisies sur les combattants de Boko Haram sont de fabrication française. En lançant cette petite bombe, le ministre de la communication tchadien s'est attiré un faible démenti de l'ambassadeur de France au Cameroun. Il réplique qu'une grande partie de l'armement de la secte islamiste a été prélevée à l’armée nigériane, l'autre provenant "de trafics illégaux dans la région" sans toutefois nier l'étiquetage made in France.

Tous les experts militaires de bonne foi admettent aujourd'hui que la France, quatrième exportateur d'armes dans le monde, un rang qu'elle maintient alors qu'elle a chuté à la sixième place des puissances économiques, s'est montrée bien imprudente en parachutant à l'aveugle dans le désert libyen, en juin 2011, des dizaines de tonnes d'armes à destination des rebelles combattants Kadhafi. Nicolas Sarkozy, qui est un homme impatient, était alors pressé d'en finir avec son nouvel ennemi, le Guide Libyen.

Une pluie d'armes tricolores 

Jusqu'à ces largages, les conteneurs d'armement étaient livrés par le Qatar (tiens, le revoilà) et les Émirats Arabes Unis (où l'ancien président exerce ses talents de conférencier) par avion à Benghazi, puis par bateau jusqu'à Misrata, ville tenue par les insurgés. Les parachutages français furent effectués dans le djebel Nefoussa, non loin de la frontière tunisienne. On largua en masse des lance-roquettes, des fusils d'assaut, des mitrailleuses et surtout des missiles antichars Milan. En utilisant un système très sophistiqué, avec un petit parachute qui s'ouvrait à 200 mètres du sol, se vantaient alors les militaires français. 

Dans cette région réputée pour être un fief islamiste, ces colis tombés du ciel furent accueillis comme une bénédiction, notamment par Mounir el-Haidara, l'un des émirs les plus célèbres du djihadisme tunisien. Grâce au téléphone arabe, une grande partie des armes furent détournées de leur véritable destination et recyclées, comme le dit si bien l'ambassadeur de France au Cameroun, dans le "trafic illégal", à destination d'Aqmi, Boko Haram et consorts. Voilà comment l'armée française au Mali et l'armée tchadienne au Cameroun se sont retrouvées face à des mitrailleuses tricolores.

Le tragique aveuglement des gouvernants français ne s'arrête pas là. Il faut en effet rappeler que le colonel Muammar Kadhafi fut toujours un excellent client (hors les périodes d'embargo) des industries françaises d'armement. Quelques mois après son arrivée au pouvoir en 1969, il avait fait un gros chèque pour acquérir 82 Mirage à Dassault. Dans les années 80, de luxuriants contrats aboutirent à la livraison de missiles sol-air Crotale II et de vedettes lance-missiles. Kadhafi redevenu fréquentable en 2004, les commandes reprirent de plus belle.

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Grâce à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, qui débarqua à Tripoli en novembre 2005 en se parant de l'auréole de futur présidentiable. Il était venu "pour nous vendre des armes et du matériel de surveillance", a affirmé le cousin du Guide, Ahmed Kadhaf al-Dam, dans une interview publiée par l'Express en septembre 2014. "Quand il est reparti à l'aéroport, j'ai rejoint Muammar. Nous sommes sortis nous promener dans le jardin et il m'a parlé de Nicolas Sarkozy, raconte toujours le cousin. Il était enchanté du dialogue avec votre futur président. Il admirait son enthousiasme, son ambition. La Libye, à l'époque, se battait depuis longtemps pour construire une nouvelle entité politique : les "États-Unis d'Afrique". Muammar m'expliquait que nous ne pourrions jamais construire une puissance africaine autonome si nous n'instaurions pas d'excellentes relations avec la France. Il me disait ceci : "Nous devons aider Sarkozy à devenir président. Il nous faut un ami à l'Élysée." La lune de miel, ponctuée par le débarquement de Kadhafi et de sa tente de bédouin à Paris, va durer quelques années. Michèle Alliot-Marie ministre de la Défense, met les bouchées doubles et propose quantités d'armes au colonel. On réussit notamment à lui fourguer des missiles antichars Milan pour 168 millions d'euros et un réseau de communication sécurisé Tetra pour sa police à 128 millions d'euros. Mais, il ne veut pas acheter le Rafale, volontairement sous-équipé en armement, et on lui refuse des équipements de vision nocturne de dernière génération qu'il voulait acquérir pour, disait-il, lutter contre l'immigration clandestine.

Pas de levée d'embargo sur les armes

Au moment de sa chute, plus de deux milliards d'euros de contrats étaient en discussion, portant sur la vente d'hélicoptères, d'un système de radars de surveillance aérienne, de chars de combat T-72, de vedettes....  La plupart de ces armes ont été détruites par les bombardements franco-anglais de 2011, mais aucune troupe au sol ayant été déployée, on est loin d'avoir la certitude que quelques unes de ces armes, notamment les missiles Milan, ne soient pas tombés entre des mains islamistes.

Aujourd'hui, la Libye est plongée dans un effroyable chaos, avec d'un côté  le gouvernement du Premier ministre Abdallah al Thinni, seul reconnu par la communauté internationale, et de l'autre un invraisemblable fatras de milices claniques de diverses obédiences, et des groupes liés à l'État Islamique qui étend son emprise sur le  pays. Ce gouvernement réclame à l'ONU la levée de l'embargo sur les armes, et la livraison de 150 chars, d'une vingtaine d'avions de chasse, de sept hélicoptères d'attaque, de dizaines de milliers de fusils d'assaut et de lance-roquettes et de millions de munitions en provenance d'Ukraine, de Serbie et de République tchèque. Le 9 mars, le Conseil de sécurité des Nations Unies, à l'initiative de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, a mis en suspens sa réponse à cette demande formulée pour lutter contre le groupe État islamique. Il n'est pas exclu, que ces grandes puissances, instruites par l'expérience syrienne où les armes promises aux rebelles dits modérés sont tombées aux mains des djihadistes de l'EI, y réfléchissent désormais à deux fois avant de livrer des armes dans un pays qui compte au moins un million d'armes légères sans compter d'autres joyeusetés comme des missiles sol-air ou des entrepôts d'armes chimiques. Et cela, aux frontières immédiates de l'Europe. On espère que Nicolas Sarkozy, qui piaffe d'impatience de revenir aux affaires, saura proposer des solutions pour sortir de ce bourbier libyen. (selon "Mondafrique")

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