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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
7 janvier 2023

Panama : nouveau procès contre l'ex-président Martinelli

Un tribunal panaméen a ordonné vendredi 9 décembre des poursuites contre l'ancien président Ricardo Martinelli pour blanchiment d'argent présumé, la seconde procédure pour corruption à laquelle il devra faire face en 2023.

panamaLa juge Baloisa Marquinez a ordonné le procès de Ricardo Martinelli (2009-2014), arguant que les fonds utilisés pour acheter la maison d'édition Epasa en 2010 par des hommes d'affaires de son entourage auraient «une origine illégale». Le parquet panaméen affirme qu'en 2010, dix-huit transactions ont été réalisées, pour près de 40 millions de dollars, avec la société New Business pour acquérir plusieurs sociétés, en utilisant douze banques du Panama, des États-Unis, de Suisse et de Chine.

«Un cirque politique»

panama1Mais l'ancien président de 70 ans, propriétaire d'une chaîne de supermarchés, rétorque qu'il s'agit «d'un cirque politique» pour l'empêcher d'être à nouveau candidat à l'élection présidentielle de mai 2024. Le 8 novembre, la même magistrate a ordonné que Ricardo Martinelli et l'ancien président Juan Carlos Varela (2014-2019) soient jugés dans un autre dossier de blanchiment présumé de pots-de-vin versés par l'entreprise de construction brésilienne Odebrecht. Ce procès doit se dérouler du 1er au 18 août 2023.

Selon le Parquet, Martinelli et Varela auraient reçu de l'argent d'Odebrecht via des sociétés écrans et des comptes à l'étranger, dans un scandale qui a également touché d'autres dirigeants latino-américains. Au cours des quatre dernières années, près de trente affaires de corruption ont été ouvertes au Panama, mais il n'y a eu à ce stade aucune condamnation de hauts fonctionnaires ou les dossiers ont été classés.

Les deux fils de Martinelli, Ricardo et Luis Enrique, sont en prison aux États-Unis après avoir plaidé coupable d'avoir reçu 28 millions de dollars de commissions d'Odebrecht alors que leur père était président. (selon "Le Figaro")

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6 janvier 2023

Drame en Ouzbékistan

Un sirop contre la toux cause la mort de 19 enfants, dont un bébé d'à peine 1 an.

ouzbekistanLe fabricant indien d'un sirop contre la toux qui a causé la mort de 19 enfants en Ouzbékistan a cessé toute production à la suite d'une inspection de l'organisme national de contrôle des médicaments, ont déclaré vendredi le ministre indien de la Santé et la société, Marion Biotech.

La production dans l'usine de Noida, près de New Delhi, est suspendue depuis jeudi soir dans l'attente du rapport d'inspection, a dit un haut responsable de Marion Biotech, et le ministre de la Santé, Mansukh Mandaviya, a indiqué pour sa part que des investigations se poursuivaient pour déterminer les causes de ce drame sanitaire. Ni Marion Biotech ni le ministère de la Santé n'ont immédiatement répondu à une demande de commentaire de Reuters sur des informations de presse faisant état d'entorses au règlement sur l'une des chaînes de production.

Substance toxique

Jeudi, les médias ouzbeks ont fait état d'une 19e victime du sirop "Dok-1 Max", un enfant d'un an. Le ministère ouzbek de la Santé avait précédemment déclaré qu'au moins 18 enfants étaient morts à Samarcande après avoir ingéré du sirop de Marion Biotech. Selon le ministère de la Santé, le médicament contient une substance toxique, l'éthylène glycol, mortelle à haute dose. Les petites victimes ont succombé à une surdose, soit du fait d'une erreur des parents qui n'avaient pas consulté de médecin, soit en raison de mauvais conseils de pharmaciens.

Le gouvernement ouzbek a engagé une action en justice contre un représentant de la société indienne dans le pays et a ordonné à toutes les pharmacies de retirer les sirops et comprimés Dok-1 Max. Une autre société pharmaceutique indienne, Maiden Pharmaceuticals Ltd, basée à New Delhi, est impliquée dans une affaire similaire : la mort d'au moins 70 enfants imputée à des sirops pour la toux de sa fabrication. (selon l'agence Reuters)

4 janvier 2023

Embargo sur le diesel russe : prochain casse-tête européen

L'embargo européen sur le pétrole brut russe n'a pas perturbé le marché pétrolier en décembre. La situation pourrait être plus complexe en février, lorsque l'Union européenne mettra en oeuvre le deuxième volet de ses sanctions avec l'interdiction d'importer des produits pétroliers russes.

dieselPas de choc, ni de vague. L'embargo européen sur le pétrole russe - doublé d’un prix plafond sur toutes les cargaisons de brut russe - n’a pas perturbé les marchés pétroliers mondiaux, dans les jours qui ont suivi sa mise en œuvre le 5 décembre. Par son ampleur, les sanctions font pourtant partie des plus importantes prises pour toucher Moscou au portefeuille. Même si elles ont diminué depuis février, les importations européennes de pétrole brut russe représentaient encore environ 1,4 million de barils par jour fin novembre.

Au delà des achats directs de l'Europe, premier débouché avant la guerre en Ukraine du brut russe, les sanctions s'appliquent aussi à toutes les cargaisons de brut assurées par des compagnies occidentales, lorsque celles-ci ont été achetées au delà d'un prix plafond de 60 dollars.

Contrainte de trouver d’autres débouchés, la Russie a réussi à dérouter une grande partie de ses flux, à prix bradés, vers l’Inde (dont elle devenue le principal fournisseur de brut), la Chine et la Turquie. Cet allongement des routes mondiales du pétrole crée des frictions : depuis la Baltique, un aller-retour d’un tanker vers l’Europe prend deux semaines, contre deux mois pour l’Asie. La Russie accélère pour étoffer sa flotte de tankers, mais ses efforts devraient encore prendre plusieurs mois.

Un marché du diesel déjà sous tension

Même si le calme plat se maintient sur les marchés pétroliers, la prochaine étape s‘annonce plus compliquée. A partir du 5 février 2023, l’Europe doit cesser ses approvisionnements en produits raffinés russes. Or, la dépendance du Vieux continent est plus importante et moins facile à substituer. Avec près de 600 000 barils par jour, la Russie pèse plus de la moitié des importations en diesel de l’Europe. Malgré une hausse des flux depuis le Moyen-Orient, le marché du diesel est déjà tendu avant l’embargo, avec des niveaux de stocks au plus bas et des marges de raffinage du diesel déjà à leur plus haut niveau des cinq dernières années.

La Russie pourrait par ailleurs avoir plus de mal à trouver preneur pour ses produits raffinés. L’Inde et la Chine disposent de leurs propres capacités de raffinage, pour transformer le brut russe. Avec une baisse de l’offre mondiale, le prix du diesel risque de flamber, anticipent les experts de Bank of America. Que les automobiles se rassurent : la flambée pourrait n’être que temporaire d’après la banque américaine. La faute au ralentissement économique, qui jettera un froid sur la demande mondiale. (selon "L'usine nouvelle")

3 janvier 2023

Le groupe Wagner armé par la Corée du Nord

Avertissement des États-Unis !

wagnerLa Maison Blanche a mis en garde ce jeudi contre la montée en puissance du groupe paramilitaire russe Wagner, selon elle « rival » de l'armée régulière russe en Ukraine, et qui reçoit désormais de l'armement de Corée du Nord.

Les Etats-Unis ont lancé ce jeudi un sérieux avertissement contre la montée en puissance du groupe paramilitaire russe Wagner. Selon les dires de John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain, la Corée du Nord a livré le mois dernier en Russie « des obus et des missiles destinés à Wagner ». La Maison Blanche estime que Pyongyang « envisage de livrer plus d'équipement ».

« C'est une claire violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Le fait que le président Poutine demande l'aide de la Corée du Nord montre que la Russie est seule et désespérée », a commenté pour sa part le chef de la diplomatie britannique James Cleverly.

Le porte-parole de la Maison Blanche a par ailleurs estimé qu'à l'heure actuelle Wagner comptait 50 000 hommes déployés en Ukraine - 10 000 mercenaires et 40 000 recrutés dans les prisons russes. Et que l’organisation dépensait 100 millions de dollars par mois pour ses opérations dans le pays. Washington, qui a déjà pris des sanctions contre cette organisation de mercenaires présente sur plusieurs théâtres de conflit dans le monde, va prendre « dans les prochaines semaines » des mesures supplémentaires, a indiqué John Kirby.

« Rival » de l'armée régulière russe
Le groupe paramilitaire est actif en Syrie, en Libye, au Soudan, et en République centrafricaine. Il a été accusé de participer à des exactions à plusieurs endroits. « Il est évident pour nous que Wagner est en voie de devenir une puissance rivale de l'armée russe régulière et d'autres ministères russes », a encore indiqué le porte-parole, en assurant que l'influence au Kremlin du chef du groupe, Evguéni Prigojine, ne faisait qu'« augmenter ».

« Depuis des mois, l'armée russe compte sur Wagner pour mener le combat dans certaines zones du Donbass (est de l'Ukraine) et dans certains cas, les officiers russes sont en réalité soumis aux ordres de Wagner », a détaillé John Kirby. Il a assuré que les forces de Wagner « mal équipées et mal entraînées », souffraient de « lourdes pertes » sur le champ de bataille. Le porte-parole américain a ainsi estimé que Wagner avait perdu 1 000 hommes récemment en Ukraine. (selon les "DNA")

30 décembre 2022

Corruption en Mongolie et manifestations

Les enjeux internationaux se penchent sur la Mongolie, entre corruption et mauvaise gérance des ressources pétrolières et minières.

mongolie2En Mongolie, la capitale Oulan-Bator est depuis le 4 décembre le théâtre de grandes manifestations anticorruption. Des centaines de personnes protestent jour et nuit devant les bâtiments officiels bravant des températures qui descendent jusqu’à -30 degrés. Les manifestants réclament l’arrestation de certains patrons d’entreprises, soupçonnés d’avoir réalisé des profits illégaux dans une retentissante affaire de détournement de fonds lié à l’exportation de charbon vers la Chine. 86 % des exportations de la Mongolie partent en Chine et la moitié de ces achats chinois sont du charbon. Le secteur minier est un secteur quasi sacré, le seul avantage des Mongols face à la concurrence mondiale. Vraiment ?

La colère des Mongols

Les manifestations se poursuivent au 12e jour de la mobilisation. Ces contestations ne se déroulent qu’à Oulan-Bator, ville de 1,5 million d’habitants mais qui concentre la moitié de la population mongole. Selon Vincent Maire, la mobilisation « catalyse les frustrations en Mongolie », comme une inflation de 15 % par mois, le manque d’opportunités économiques pour la jeunesse, une colère légitime face aux affaires de corruption qui éclaboussent le pays, le « train de vie jugé ostentatoire des députés ». L’étincelle ayant mis le feu aux manifestations est la révélation d’une affaire de corruption d’une ampleur inédite : en neuf ans, 7 000 camions remplis de charbon sont arrivés vides en Chine. Un million de tonnes de minerai ont été détournées.

Le charbon, bénédiction ou malédiction ?

Culturellement et spirituellement, la mine est en contradiction totale avec la tradition mongole du pastoralisme nomade. Avec l’indépendance et la sortie du socialisme en 1989, la Mongolie connaît un effondrement économique. Pour sortir de la crise, le pays crée des mines, exploite ses immenses gisements de charbon et vend le minerai. La rente minière est confiée à des conglomérats « pas toujours disposés à travailler pour l’intérêt général » affirme l’expert. Ces derniers usent de stratégies brutales pour occuper le terrain.

L’économie mongole est déséquilibrée par sa dépendance à l’exportation de charbon et à l’achat de celui-ci par la Chine. C’est le phénomène de « malédiction de la ressource ». La possession de ressources naturelles « ne garantit pas la prospérité, phagocyte le reste de l’économie, n’incite pas à la diversification, facilite la corruption ».

Une oasis de démocratie en Asie ?

La vie politique mongole s’est structurée depuis l’indépendance en 1989 en deux partis : l’ancien parti unique et le parti démocrate. L’alternance régulière occulte « le manque de structure étatique pérenne. La politisation de l’administration (qui change à chaque élection) empêche la mise en place d’une mémoire institutionnelle qui permettrait de porter des projets sur le temps long. Même si les deux grands partis partagent des objectifs communs de développement, la question de la mise en œuvre pose problème, ce qui limite les capacités des autorités mongoles à utiliser la rente pour promouvoir une stratégie de développement » (selon "France-Culture")

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29 décembre 2022

Côte d'Ivoire: les transporteurs routiers demandent la réouverture des frontières

La Côte d’Ivoire a fermé en 2020 ses frontières terrestres pour limiter la propagation du coronavirus. Mais contrairement au reste de la sous-région, cette mesure est toujours en vigueur, au désespoir des transporteurs.

c_te_d_ivoire1Jusqu’au mois de mars 2020, le quotidien de Sylla Pape Anzoumane était sur les routes, entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. Mais depuis la pandémie de Covid-19, les frontières terrestres sont fermées et les cars internationaux à l’arrêt. Alors à plus de 60 ans, le Guinéen a dû trouver un autre travail. « Tout le monde a été mis au chômage technique. Moi-même qui suis là, je me suis reconverti comme livreur. J’ai une voiture, j’achète de l’eau chez les Libanais et je fournis les boutiques, pour 200 francs. »

L’Union des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest, la Mauritanie et le Maroc, l’Ucrao, a lancé un appel au gouvernement ivoirien pour rouvrir les frontières et leur permettre de reprendre leurs activités. Les 24 000 employés du secteur sont aujourd’hui sans revenus, d’après les chiffres de son secrétaire général, Daouda Bamba. « C’est presque 300 compagnies, ivoiriennes comme non-ivoiriennes, qui résident en Côte d’Ivoire pour faire du transport de personnes inter-États. Et aujourd’hui, toutes ces 300 compagnies sont en faillite. Parce que ça va faire trois ans que ces compagnies n’exercent pas, sont inactives et paient leurs impôts. »

Interrogé sur ce point lors de la conférence de presse à l’issue du conseil des ministres du 9 novembre dernier, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, avait invoqué « des raisons de sécurité » et promis que « dès que la situation le permettra, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité prendra toutes les dispositions nécessaires ».

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28 décembre 2022

Manifestations en Iran

Nouveau procès pour un rappeur qui encourt la peine de mort.

iran3Le rappeur kurde Saman Yasin, qui était passible de la peine capitale pour son implication dans les manifestations, va avoir un nouveau procès, annonce la Cour suprême iranienne.

La Cour suprême iranienne a ordonné un nouveau procès pour un rappeur kurde qui était passible de la peine capitale pour son implication dans les manifestations survenues après la mort de Mahsa Amini, a annoncé la justice samedi 24 décembre.

L’Iran est secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de cette Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.

Les autorités, qui dénoncent des « émeutes », ont arrêté des milliers de personnes et condamné à mort une dizaine d’entre elles pour leur implication dans ce mouvement de protestation.

« L’appel de deux accusés impliqués dans les récentes émeutes contre le jugement rendu par le tribunal révolutionnaire a été accepté par la Cour suprême », a déclaré l’agence du pouvoir judiciaire Mizan Online, en parlant du rappeur Saman Seydi, alias Saman Yasin, et de Mohammad Ghobadlou.

Mais quelques heures plus tard, l’agence a cité un autre communiqué de la Cour suprême indiquant que l’appel de Ghobadlou avait été rejeté et que sa condamnation avait été confirmée.

Mizan Online n’a pas précisé quels étaient les jugements mais dit que tous deux étaient accusés d’infractions passibles de la peine de mort.

Mohammad Ghobadlou a été accusé d’« avoir attaqué des policiers […] entraînant la mort de l’un d’eux ». Saman Seydi a été quant à lui accusé de « moharebeh », qui signifie « guerre contre Dieu », selon Mizan Online.

Déjà deux exécutions et onze condamnations à mort

Des groupes de défense des droits humains à l’étranger avaient affirmé que les deux Iraniens avaient été condamnés à la peine capitale, disant que Saman Seydi était accusé d’avoir tiré en l’air trois fois avec un pistolet lors d’une manifestation.

Plus tôt cette semaine, la Cour suprême avait déjà ordonné un nouveau procès pour Mahan Sadrat, condamné à mort pour avoir sorti un couteau pendant des manifestations, selon l’agence de presse officielle Irna.

La justice iranienne a jusqu’ici condamné à mort 11 personnes et en a exécuté deux en relation avec les manifestations.

Des responsables iraniens affirment que des centaines de personnes ont été tuées lors des « émeutes », notamment des dizaines de membres des forces de sécurité. (selon "Ouest-France")

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27 décembre 2022

Une offensive russe en Ukraine au cœur de l'hiver ?

Les responsables ukrainiens ne cessent de l'affirmer : la Russie prépare une “vaste offensive d’hiver”. Une perspective qui peut sembler étonnante pour une armée russe souvent présentée comme un contigent en piteux état. Mais à défaut d’un assaut d'envergure, Moscou pourrait effectivement profiter de la période pour mener des attaques localisées.

ukraine1Malgré la neige, le froid et les récents succès militaires ukrainiens, la Russie se préparerait à lancer une offensive majeure cet hiver, martèle depuis le 14 décembre des responsables ukrainiens auprès des médias internationaux.

Les Russes “sont en train de planifier des attaques d’ampleur menée par l'infanterie", a assuré Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien au New York Times, dimanche 18 décembre. Trois jours plus tôt, le dirigeant ukrainien et son chef des armées, Oleksander Syrsky, faisait le même constat dans un article du magazine The Economist.

Opération de communication ukrainienne ?

Il serait même question, d’après certains responsables militaires ukrainiens, d’une nouvelle tentative russe de prendre Kiev avant la fin de l’hiver, souligne le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Valeri Zaloujny, commandant en chef des armées ukrainiennes, a ainsi indiqué que les Russes pourraient intensifier leur effort dans le Donbass, viser la ville de Dnipro (au nord de Zaporijia) ou même tenter d'atteindre Kiev depuis la Biélorussie.

Ces affirmations ont de quoi surprendre. La plupart des observateurs qui suivent l'évolution du front en Ukraine, tel que l’Institute for the Study of War (Institut américain d’études sur la guerre), soulignent depuis des semaines que l’armée russe renforce actuellement ses positions défensives.

La succession de revers militaires russes ces dernières semaines – dont la perte notable de Kherson début novembre – et les rapports sur le manque chronique d’équipements des soldats russes suggèrent aussi qu’une sorte de trêve hivernale aurait pu permettre aux Russes de se renforcer. “Ils n’ont clairement pas les moyens logistiques de mener une opération d’envergure actuellement”, assure Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

D’où l’hypothèse que Kiev a pu noircir quelque peu le tableau pour s’assurer que les pays occidentaux continuent à envoyer du matériel militaire à l’Ukraine, souligne le New York Times. 

Ce ne serait d’ailleurs pas étonnant que Kiev brandisse avec tant de véhémence le spectre d’une “vaste offensive terrestre” à venir, suggère Huseyn Aliyev, spécialiste du conflit ukraino-russe à l'université de Glasgow. “Les Occidentaux envoient actuellement essentiellement de quoi renforcer les défenses anti-aériennes pour contrer les bombardements russes, mais avec les combats autour de la ville de Bakhmout [dans l’est de l’Ukraine], et la possible volonté de lancer une nouvelle contre-offensive, Kiev a aussi besoin de matériel terrestre, comme des tanks et des munitions”, souligne Huseyn Aliyev.

Des généraux russes qui veulent sauver leur poste

Pour autant, les avertissements au sujet d’une “offensive d’hiver” russe ne sont pas forcément qu’une vaste opération de communication. “On assiste actuellement à une intensification de mouvement de troupes et d’équipement vers des positions, en Russie, proche de la frontière”, affirme Sim Tack, un analyste militaire pour Forces Analysis, une société de surveillance des conflits.

Cet expert a lui-même observé une concentration récente de nouveaux véhicules blindés et la construction de tentes autour de bases militaires proches de la ville de Rovenki, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne entre Kharkiv et Louhansk. “Il est possible que le même phénomène se produise actuellement dans d’autres bases militaires à la frontière russo-ukrainienne”, précise ce spécialiste.

Ce déploiement d’équipement et de nouvelles troupes peut être un signe avant-coureur, mais “il peut également s’agir simplement de l’envoi de matériel et d’hommes pour renforcer les lignes de défenses”, tient à nuancer Sim Tack.

L’idée d’une offensive d’hiver tient aussi la route d’un point de vue politique en Russie. “Après les récents revers de l’armée russe, le Kremlin cherche des boucs émissaires, et beaucoup de généraux voudront rapidement obtenir un quelconque succès militaire pour prouver qu’ils restent utiles”, note Jeff Hawn.

Cela est d’autant plus urgent que des figures en marge du monde militaire russe traditionnel – comme Evgeni Prigojine, le patron du groupe de mercenaires Wagner, ou le leader tchétchène Ramzan Kadyrov – essaient de convaincre Vladimir Poutine qu’ils pourraient faire mieux que l’état-major en place.

La morsure de l'hiver

Ces militaires voudraient aussi attaquer au plus vite car “ils savent que l’avantage technologique ukrainien, dû au soutien occidental, ne fera que croître au fur et à mesure que les réserves de matériel militaire s’épuiseront en Russie”, explique Jeff Hawn.

Quitte à affronter le grand froid en Ukraine. Tous les experts interrogés par France 24 s’accordent à dire que l’armée russe devrait davantage pâtir de l’hiver que les forces ukrainiennes. “Les Ukrainiens ont des équipements plus modernes et fiables, tandis que les Russes ne disposent plus de suffisamment de vivres pour tenir longtemps sur le front”, note Sim Tack.

C’est l’une des raisons pour laquelle la perspective de plusieurs offensives russes pour reprendre des villages ou des villes – mais pas une grande attaque sur tout le front – semble crédible à ce spécialiste. Les troupes russes préfèreront passer l’hiver dans des villes plutôt que dans des abris de fortune construits en rase campagne. À cet égard, “la bataille de Bakhmout est exemplaire de ce qui pourrait se préparer : cette ville est non seulement une porte pour pousser l’offensive vers les cibles stratégiques de Sloviansk ou Kramatorsk, ce pourrait aussi être une base arrière pour les forces russes durant l’hiver”, résume Sim Tack. (selon "France 24")

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26 décembre 2022

Moscou subit une  "apocalypse de neige" 

Selon le centre météorologique Fobos, « jamais dans l’histoire de la météorologie, des bancs de neige de cette taille n’ont été vus » à Moscou un 18 décembre.

moscouMoscou a froid. « C’est une apocalypse de neige », s’alarmait ainsi dimanche la télévision publique russe, alors que des congères records de plus de 30 centimètres de haut s’élevaient dans les rues de la capitale russe en perturbant le trafic routier et en faisant disparaître les trottoirs.

« Ce sont des congères de février » en plein décembre, a affirmé le centre météorologique Fobos, en assurant « que jamais dans l'histoire de la météorologie des bancs de neige de cette taille n’ont été vus » dans les rues moscovites un 18 décembre.

Plusieurs bus bloqués

Environ 119.000 personnes et plus de 12.500 véhicules ont été déployés pour déblayer la neige, selon la mairie de Moscou. « Il y a tellement de neige que plusieurs bus sont bloqués sur les routes (…) et les passagers désespérés descendent pour continuer leur chemin à pied », a commenté pour sa part la chaîne de télévision Ren-TV.

Les trottoirs étaient eux presque entièrement cachés par la neige dans certains districts de la ville, les déblayeurs étant chargés, selon les autorités moscovites, de s’occuper avant tout du déneigement des routes et des approches aux arrêts des transports en commun. Plus de 50 vols ont également été annulés dans les aéroports de Moscou en raison de ces intempéries, selon les autorités aéroportuaires. (selon "20 minutes - Le monde")

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24 décembre 2022

Brasilia : les partisans de Bolsonaro tentent d’envahir le siège de la police

Des partisans du président sortant brésilien Jair Bolsonaro ont tenté lundi soir d’envahir le quartier général de la police fédérale, à Brasilia, exigeant la libération d’un dirigeant autochtone accusé d’incitations à des violences « antidémocratiques ». Après la victoire de Luiz Inacio Lula da Silva, il s’agit du premier fait majeur de violence post-électorale, les partisans de Jair Bolsonaro s’étant contentés jusqu’ici de camper devant des casernes de l’armée, en demandant son intervention.

br_silDes affrontements ont éclaté entre policiers et partisans du président sortant Jair Bolsonaro devant le siège de la police fédérale, lors que des bolsonaristes ont tenté d'entrer dans le siège de la police pour libérer le cacique José Acacio Serere Xavante, selon l’agence Reuters et de nombreux médias brésiliens. Celui-ci avait été arrêté sur ordre du juge de la Cour suprême fédérale Alexandre de Moraes pour des menaces et actes d'intimidation contre « l'État de droit démocratique ».

José Acacio Serere Xavante est accusé par le parquet d'avoir organisé plusieurs manifestations « à caractère antidémocratique » dans la capitale, y compris devant l'hôtel où loge le président-éllu de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

À Brasilia, les policiers ont tenté de disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Les protestataires, certains armés de bâtons, ont répliqué en lançant des pierres, selon le photographe de l'AFP sur les lieux. Plusieurs autobus et voitures ont été attaqués et incendiés.

Selon une journaliste sur  place de la radio CBN, « le chaos a régné » pendant plusieurs heures à Brasilia, alors que le président-élu Luiz Inacio Lula da Silva avait reçu quelques heures auparavant la certification de son élection pour son nouveau mandat de président du Brésil.

Premières violences post-électorales avant l’investiture de Lula

Depuis la défaite du président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, ses partisans ont manifesté par milliers, en campant des jours durant devant des casernes de l’armée pour réclamer une intervention des militaires et empêcher le retour de Lula au pouvoir. Ils sont nombreux à refuser d’admettre la défaite de leur ex-candidat.

Jusqu’ici, ces manifestations avaient été pacifiques et sans troubles majeurs, mais ces premiers cas de violence post-électorale illustre la tension montante dans le pays.

Ces incidents alimentent les craintes face à l’investiture de Lula, qui doit avoir lieu le 1er janvier prochain, et rappellent l'assaut meurtrier contre le Capitole américain à Washington, le 6 janvier 2021. Des partisans de l’ancien président américain Donald Trump, idole politique de Jair Bolsonaro, avaient voulu empêcher la déclaration officielle de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine.

Un haut conseiller de Lula a déclaré que la sécurité physique de Lula et de son futur vice-président était source d'inquiétude, alors que des contestataires ont encerclé l'hôtel dans lequel Lula est logé à Brasilia. (selon "RFI")

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