Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
30 janvier 2023

En onze ans, le Honduras a perdu 10% de ses forêts

Le Honduras a perdu 10% de ses forêts entre 2010 et 2021, a rapporté le 13 janvier 2023 la présidente Xiomara Castro en inaugurant un programme de protection de l'environnement.

honduras"Sous la dictature, de 2010 à 2021, le Honduras a perdu 696.562 hectares de forêt au total, ce qui représente 10% de nos forêts", a indiqué la présidente, en faisant référence aux gouvernements de ses prédécesseurs Porfirio Lobo (2010-2014) et de Juan Orlando Hernandez (2014-2018 et 2018-2022).

Un programme de prévention des incendies de forêt et de reboisement

Au milieu d'une forêt de conifères, à San Matías, situé à 5 km au nord de Tegucigalpa, Mme Castro a inauguré un programme de prévention des incendies de forêt et de reboisement concernant 150 des 298 communes du pays.

Elle a déploré les feux de forêts que subit le Honduras et la déforestation du pays, attribuée à l'élevage extensif et à l'agriculture itinérante.
Le Honduras a perdu 500.000 hectares de forêt rien qu'entre 2015 et 2016
Le Honduras comptait 1,9 million d'hectares de forêt de conifères, mais a perdu quelque 500.000 hectares entre 2015 et 2016, en raison notamment de l'augmentation éclair de la population d'un insecte à la suite d'une importante sécheresse, attribuée au changement climatique.
Avec une superficie totale de 112.492 km2, le Honduras compte cinq types de forêts : de conifères, tropicale humide, de nuage, de mangrove et sèche. (selon "Sciences et Avenir")

honduras1

Publicité
29 janvier 2023

Répression en Iran

Une sportive devenue borgne ne regrette pas sa participation aux manifestations

iran1Membre de l’équipe féminine de tir à l’arc, l’Iranienne Kosar Khoshnoudikia a perdu un œil dans la répression menée par le régime contre les manifestations qui secouent le pays depuis septembre. Elle ne regrette pourtant pas sa mobilisation.

Apparaissant dans une vidéo sans foulard et l’œil gauche caché par un bandeau, Kosar Khoshnoudikia a expliqué avoir été touchée par des tirs alors qu’elle participait à une manifestation début décembre dans la ville kurde de Kermanshah.

« J’ai reçu trois coups de feu sur la main droite et un coup de feu à l’œil gauche. Ce qui s’est passé ne me rend pas triste. J’ai perdu certaines choses, mais j’ai beaucoup gagné. Je n’ai aucun regret d’avoir été là ce jour-là, à ce moment-là », a-t-elle affirmé dans cette vidéo publiée par l’ONG Iran International TV, basée à Londres.

Malgré de multiples opérations, elle a maintenant perdu définitivement la vue à l’œil gauche, indique de son côté l’ONG de défense des droits humains Hengaw, basée en Norvège, dans un communiqué.

L’Iran est secoué par des manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, à la suite de son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire de la République islamique.

Au moins 481 personnes ont été tuées dans le cadre de la répression du mouvement de protestation, selon l’ONG Iran Human Rights, basée en Norvège. (selon "Ouest-France")

iran4

 

28 janvier 2023

Afghanistan : effondrement du système judiciaire

afghanistanL'effondrement de l'État de droit et de l'indépendance judiciaire en Afghanistan est une catastrophe pour les droits de l'homme, ont averti des experts de l'ONU vendredi, à l’occasion de la Journée internationale de l'avocat en danger, célébrée le 24 janvier.

« Les avocats, juges, procureurs et autres acteurs impliqués dans le système judiciaire en Afghanistan courent de graves risques pour leur sécurité, et ceux qui exercent encore doivent naviguer dans un système judiciaire profondément difficile et pqs indépendant », ont affirmé le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Afghanistan, Richard Bennett, et la Rapporteure spéciale sur l'indépendance des juges et des avocats, Margaret Satterthwaite, dans une déclaration conjointe.

Ils ont précisé que les avocats en Afghanistan, en particulier les femmes, risquent leur vie en s'efforçant de protéger l'Etat de droit. « Ils ont besoin d'un soutien urgent de la communauté internationale », ont-ils plaidé.

« Nous appelons les autorités de facto à inverser immédiatement les pratiques abusives qui excluent les femmes du système judiciaire, à protéger la vie de celles qui travaillaient et continuent de travailler pour l'administration de la justice, et à prendre les mesures nécessaires pour garantir le droit à un procès équitable pour tous les Afghans », ont ajouté les experts.

L’exclusion extrême des femmes

Les experts ont dit être gravement préoccupés par « l'exclusion extrême » des femmes du système judiciaire.

Ils ont précisé que « dans un acte de discrimination éhonté », les Talibans ont tenté d'interdire à toutes les femmes, y compris les femmes juges, procureurs et avocates, de participer au système judiciaire, dont plus de 250 femmes juges et des centaines d'avocates et de procureures. De nombreuses femmes juges ont fui le pays ou se sont cachées.

Les procureurs ont été systématiquement mis à l'écart, et certains courent de graves risques en raison du travail qu'ils ont entrepris auparavant pour enquêter et poursuivre des membres des Talibans et d'autres individus. Plus d'une douzaine de procureurs, en majorité des hommes, auraient été tués par des inconnus à Kaboul et dans d'autres provinces. Beaucoup restent cachés, ont fait valoir les experts.

La version talibane de la charia

Selon les experts, en suspendant la Constitution de 2004, en évinçant tous les juges du siège, en privant le Bureau du Procureur général de son rôle clé et en prenant d'autres mesures similaires, les Talibans ont précipité l'effondrement de l'État de droit et de l'indépendance judiciaire en Afghanistan.

« Au lieu d'un système juridique indépendant, le pays a un régime entièrement masculin mettant en œuvre la version talibane de la charia », ont-ils déploré ajoutant qu’il s’agit d’une « catastrophe pour les droits de l'homme ».

Les postes judiciaires de facto ont été occupés principalement par des membres talibans ayant une éducation religieuse de base, conseillés par des muftis, des érudits islamiques qualifiés pour émettre des avis sur des points de la charia.

Les lois et règles concernant la procédure judiciaire ont été suspendues et les femmes ne peuvent comparaître que lorsqu'elles sont parties à un différend.

Les auteurs présumés sont souvent détenus, condamnés et punis le même jour par la police et d'autres agences de sécurité, niant tout semblant de procédure régulière ou de contrôle judiciaire.

Plus de soutien face aux obstacles inimaginables

« Nous appelons à un plus grand soutien international aux avocats, aux prestataires d'aide juridique et aux organisations non gouvernementales qui œuvrent pour faire progresser la justice et les droits de l'homme », ont dit les Rapporteurs spéciaux dans leur déclaration, soulignant qu’une attention particulière doit être accordée à la situation à laquelle sont confrontées les femmes avocates et celles qui œuvrent pour la réalisation des droits des femmes et des filles.

Ils ont appelé les acteurs internationaux à « fournir une protection et un passage sûr aux avocats, juges, procureurs et autres acteurs impliqués dans le système judiciaire, en particulier les femmes, qui risquent de subir des représailles et des attaques de la part des Talibans et d'autres ».

Selon les défenseurs des droits humains, les professionnels du droit se sont heurtés à des obstacles inimaginables depuis que les autorités talibanes de facto ont pris le contrôle de l'Afghanistan, et ont néanmoins persisté dans leurs efforts pour répondre aux besoins juridiques du peuple afghan.

« Ils méritent bien plus en termes de soutien », ont déclaré les deux experts. (selon "ONU info")

26 janvier 2023

Sud-Coréens issus de «familles séparées» morts sans pouvoir rencontrer leurs proches

Plus de 3.600 Sud-Coréens sont décédés l'année dernière sans avoir la chance de rencontrer leurs proches en Corée du Nord, après la séparation due à la guerre de Corée (1950-1953), ont montré des données du gouvernement.

Cor_eUn total de 3.647 personnes sont mortes l'année dernière parmi les personnes ayant demandé à rencontrer leurs proches en Corée du Nord, selon les données du ministère de l'Unification. A la fin de l'année dernière, 42.624 des 133.675 personnes ayant déposé une demande étaient encore en vie, et près de 66% d'entre elles sont âgées de 80 ans ou plus, ont montré les données.

Depuis le premier sommet intercoréen en 2000, les deux Corées ont tenu 21 séries de réunions de familles en personne et la dernière rencontre remonte à août 2018.

Les réunions de familles séparées organisées par l'Etat ont été suspendues sur fond de relations glaciales entre les deux Corées, suite au sommet Corée du Nord-Etats-Unis à Hanoï en février 2019 qui s'est terminé sans accord.

A la veille de la fête des moissons, Chuseok, en septembre 2022, le ministre de l'Unification Kwon Young-se a proposé une réunion avec le Nord pour discuter de la question des familles séparées, mais Pyongyang n'a pas répondu à la proposition de Séoul.

Les deux Corées restent techniquement en guerre, la guerre de Corée (1950-1953) s'étant soldée par un armistice et non un traité de paix. (selon MSN)

24 janvier 2023

Chauffage au bois en Roumanie

"Des gens ne peuvent pas se chauffer du tout" : en Roumanie, la flambée des prix du bois aggrave le fléau des coupes illégales.

roumanie

Près de 3,5 millions de foyers roumains se chauffent au bois, de plus en plus cher. Une crise qui se répercute sur les forêts du pays, alors que près de la moitié des abattages d'arbres sont déjà illégaux. Illustration à Zizin, dans les Carpates.

Il a suffi de prononcer le mot "lemn" ("bois" en roumain) pour que Diana* nous invite à discuter chez elle. Mère au foyer, elle habite Zizin, un petit village transylvanien aux routes de terre battue situé à 30 minutes de Braşov. La trentenaire nous a ouvert la porte de sa maison verte, plantée en bas d'une colline, "parce qu'il fait bien trop froid dehors pour discuter". A l'intérieur, le poêle à bois chauffe à fond. Il doit bien faire 25°C à l'intérieur, contre 3 dehors. Jusqu'à quand ? L'explosion des prix inquiète Diana et son amie Anamaria*, passée boire un café.

"J'ai payé 300 lei [61 euros] le mètre cube de bois cette année, c'était moitié moins cher l'année dernière", soupire Anamaria, emmitouflée dans une doudoune noire. Avec son tout petit budget, la Roumaine a "dû faire des sacrifices et rogner sur d'autres dépenses". Mais pas le choix, "les enfants ne peuvent pas se passer de nourriture et de chaleur".

Comme Diana et Anamaria, près de 3,5 millions de foyers roumains, la plupart du temps à la campagne, utilisent du bois pour se chauffer, selon les chiffres de l'Institut national des statistiques (Insse) (lien en roumain). Mais avec la crise énergétique qui secoue l'Europe, doublée d'une demande accrue pour le bois roumain sur le marché européen, cette ressource est devenue inabordable pour les plus précaires. "On n'est pas les plus à plaindre, se rassure Diana. On connaît des gens qui ne peuvent pas se chauffer du tout. Vous imaginez, il fait jusqu'à -30 l'hiver ici." Avant de partir, Diana nous montre son stock de bois, entreposé au fond de son jardin. Mais elle refuse qu'il soit pris en photo, de peur que la commune, qui lui fournit les précieuses bûches, décide de ne plus l'aider.

Des centaines de milliers de foyers privés de bois

L'industrie forestière est d'une importance majeure pour la Roumanie. Elle représente 3,5% du PIB du pays et emploie 142 000 personnes, selon Pro-Lemn (lien en anglais), l'association roumaine de l'industrie du bois. En 2020, 29% du territoire roumain étaient recouverts de forêts, selon Eurostat, Certaines d'entre elles, situées notamment dans les Carpates, chaîne de montagnes qui cisaille le territoire, abritent des arbres anciens qui dépassent parfois les 100 ans. Un havre de biodiversité qui accueille notamment des lynx et des ours.

Face à l'envolée des prix, le gouvernement a plafonné en octobre le prix du bois de chauffage pour six mois, à 400 lei (81 euros) par mètre cube, rapporte Romania Insider (lien en anglais). La mesure a été immédiatement dénoncée par l'industrie comme par les défenseurs de l'environnement. "C'était une connerie", estime Laura Bouriaud, professeure à l'université Ștefan cel Mare de Suceava et spécialiste du sujet. "Cela a mis l'industrie en concurrence avec les particuliers, puisqu'il est plus intéressant pour les producteurs de couper du bois et d'en faire autre chose que du bois de chauffage." La situation est telle que "près d'un million de personnes, soit 300 000 foyers"ne peuvent pas se payer de bois de chauffage, selon les calculs de la chercheuse. De là à pousser certains à se fournir directement dans la forêt ? 

Dans le centre de Zizin, Andrei*, 42 ans, et István*, 72 ans, papotent devant un grand portail jaune. Le quadragénaire, qui travaille dans l'usine d'eau minérale du bourg, a déjà fait du stock pour les prochaines années. Mais avec son salaire de 2 500 lei (509 euros) et un besoin de 10 mètres cubes de bois par an, il ne sait pas s'il pourra en acheter l'année prochaine. Son ami hongrois est résigné : "Il fait froid ici, qu'est-ce qu'on peut bien y faire ?" S'attendent-ils à une augmentation des coupes d'arbres illégales ? "Oui, bien sûr, d'ailleurs, on connaît déjà des gens qui vont couper du bois dans la forêt sans autorisation la nuit", confie István.

Des coupes illégales de grande ampleur

Selon les experts et ONG environnementales, près du double est réellement coupé dans les forêts roumaines. "Il n'est pas évident d'estimer précisément le chiffre des coupes illégales, mais il tourne probablement autour de 18 à 20 millions de mètres cubes", juge ainsi Ciprian Gal, spécialiste du sujet pour Greenpeace Roumanie.Cette évaluation est rejetée par le gouvernement, qui assure agir contre le problème. Quant à l'industrie du bois, elle milite pour pouvoir couper davantage, légalement. "Chaque année, à cause de la réglementation, on laisse 26 millions de mètres cubes de bois dans la forêt qui pourraient être coupés et que l'on pourrait utiliser", assure Cătălin Tobescu, président de Pro-Lemn.

 La crise énergétique risque-t-elle d'accroître les coupes illégales ? "Tout dépendra de la dureté de l'hiver, mais il est fort probable que plus de gens aillent couper du bois eux-mêmes", estime Gabriel Paun, fondateur de l'ONG Agent Green, croisé à Braşov à l'occasion d'un débat sur le sujet. L'activiste esD'après l'Insse (lien en roumain), près de 20 millions de mètres cubes de bois ont officiellement été prélevés dans les forêts du pays en 2021. Mais, setime aussi que ceux qui achètent du bois pourraient être moins regardants sur son origine. 

 Dans l'océan des abattages illégaux, les coupes réalisées par des particuliers ne représentent qu'une goutte d'eau. "L'abattage illégal est surtout lié à la corruption", souligne Ciprian Gal. Près de 50% des forêts appartiennent à Romsilva, une organisation publique roumaine. Mais celle-ci délègue la gestion de 80% de ses parcelles à des organismes privés. "On y observe de nombreux abus", souligne l'expert de Greenpeace. Pour le reste, "les propriétaires forestiers privés vont avoir tendance à couper un peu plus que ce qu'ils déclarent". Le système de déclaration des coupes permet effectivement de jouer sur les volumes, avec une marge d'erreur tolérée de quelques pourcentages. 

Zones protégées pourtant exploitées

Des activistes se sont organisés pour documenter ces abus. Claudiu Postelnicu est l'un d'entre eux. Membre d'Agent Green depuis sept ans, l'ancien journaliste enfile régulièrement ses chaussures de randonnée pour s'enfoncer dans les bois. Sa mission d'observation du jour l'emmène à Șinca, au pied des monts Perșani, situés dans les Carpates occidentales, à une heure de route de chez Diana et Anamaria. 

Claudiu Postelnicu , activiste pour l'ONG Agent Green, observe les dégâts dans la forêt de Șinca (Roumanie), sur un site de coupe d'arbres, le 30 novembre 2022. (FABIEN JANNIC-CHERBONNEL / FRANCEINFO)

A l'entrée du site, Claudiu Postelnicu inspecte le permis d'exploitation. "Ils ont l'autorisation de couper jusqu'à fin décembre, mais cette autorisation n'est pas légale, carc'est une zone protégée", explique-t-il en prenant des photos des troncs d'arbres abandonnés sur le bord de la route. La zone surveillée est une forêt privée, exploitée pour son bois et pourtant classée Natura 2000, une certification européenne qui vise à protéger la faune et la flore. Si la coupe y est permise, elle doit être précédée d'une étude d'évaluation. "Très souvent, ces études sont faites après les coupes, ou même pas du tout", s'indigne Claudiu Postelnicu. Depuis sa création, Agent Green a ainsi saisi la justice roumaine "plusieurs centaines de fois"et a pu bloquer plusieurs exploitations illégales.

Arrivés dans une clairière, il faut abandonner la voiture pour pouvoir gravir une colline et observer l'étendue des coupes. Les feuilles mortes rendent l'ascension glissante, mais le danger se trouve ailleurs. Une fois en haut, le Roumain a à peine eu le temps de déballer son drone que quatre hommes apparaAissent. Ils s'étonnent de notre présence dans la forêt, en ce jour férié de saint André. Mais Claudiu Postelnicu est rodé : il est là pour observer les oiseaux. "On a parfois des accrochages violents avec des gardes forestiers", nous avait-il expliqué. En 2021, deux journalistes et un activiste ont été tabassés par des personnes qui coupaient du bois illégalement, rapporte Romania Insider (lien en anglais).

La zone d'observation choisie par Claudiu Postelnicu surplombe une vallée dans laquelle apparaît une fracture très nette entre deux zones : une partie couverte d'arbres hauts et anciens, et l'autre où poussent des arbres très jeunes. "Les gardes forestiers m'ont dit qu'il y avait eu un incendie ici, mais on n'en trouve pas de trace. Par contre, on voit que des sapins ont été plantés, alors qu'ils ne font pas partie de la flore du coin", explique l'activiste. Ce type d'arbres, qui poussent vite, ont probablement été plantés par les exploitants après une série de coupes. Une preuve, selon le militant, de l'intervention humaine sur cette parcelle. Les coupes sont-elles légales ? Claudiu Postelnicu a relevé de nombreuses infractions au Code forestier, comme cette route percée à flanc de montagne, "qui menace la biodiversité de la forêt", mais il ne peut pas répondre directement à la question.

Après avoir pris des photos et vidéos avec un drone, Claudiu Postelnicu tente de vérifier les informations liées au site d'abattage sur son téléphone. Pas de chance, le froid glacial a vidé la batterie de l'appareil. Il faudra attendre avant de jeter un œil à Sumal (lien en roumain), une application qui permet théoriquement de suivre le parcours du bois de sa coupe à sa vente. Elle a été mise en place par le gouvernement en 2016, pour répondre au problème des coupes illégales. "Cela a permis une nette amélioration des choses, explique Ciprian Gal. Mais il faut qu'elle soit améliorée, elle n'est pas assez transparente." Un peu plus tôt, Claudiu Postelnicu avait relevé les plaques d'immatriculation des camions garés dans la forêt. "Je pourrai vérifier avec Sumal s'ils ont bien l'autorisation de venir ici", explique-t-il. Il est possible de signaler une infraction, mais les contrôles sont rares.

Une procédure d'infraction ouverte par l'UE

Les images recueillies par Claudiu Postelnicu serviront à instruire des dossiers devant les tribunaux roumains, mais également au niveau européen. La Commission a ouvert une procédure d'infraction contre le gouvernement roumain en 2020 (lien en anglais), concernant son incapacité à stopper les coupes illégales. En attendant une décision, Agent Green continue de fournir à l'exécutif européen des "preuves de la dégradation de la situation, explique son fondateur, Gabriel Paun. Nous sommes mécontents parce que la Commission n'a toujours pas agi. C'est de la politique. La guerre en Ukraine a modifié les priorités, c'est dramatique."

 

Important exportateur de bois en Europe, la Roumanie est un gros fournisseur de granulés de bois. Mais cette ressource est mise en péril par la demande accrue due à l'explosion des prix du gaz et l'impossibilité d'accéder aux marchés ukrainien et russe.

 

"Il y a une menace historique sur les forêts roumaines, alors que plus de 81% des forêts sont désormais trop jeunes pour être coupées."

 

La protection des forêts roumaines n'est pas qu'un problème national, estime ainsi l'activiste de Greenpeace : "Le gouvernement roumain a tous les outils en main pour faire respecter les règles, mais il faut de l'argent pour financer tout cela. Il faut que les Carpates deviennent un site européen protégé et mettre en place un effort de financement commun." Sans quoi des hectares de forêt pourraient bien disparaître, menaçant la biodiversité et rendant encore plus compliqué l'accès au bois de chauffage pour les Roumains. (selon "Franceinfo")

roumanie1

Publicité
18 janvier 2023

En Éthiopie, les rebelles tigréens débutent leur désarmement

Les rebelles tigréens ont commencé à remettre leurs armes lourdes aux autorités, conformément à l’accord de paix signé il y a plus de deux mois pour mettre un terme à un conflit meurtrier dans le nord de l'Éthiopie, a déclaré, mercredi, un porte-parole des autorités rebelles.

ethiopieUn pas de plus vers la réconciliation en Ethiopie. Les rebelles tigréens ont commencé à rendre leurs armes lourdes, point-clé de l'accord signé il y a plus de deux mois pour mettre un terme à un conflit meurtrier dans le nord de l'Ethiopie, a déclaré, mercredi 11 janvier, un porte-parole des autorités rebelles.

"Le Tigré a remis ses armes lourdes dans le cadre de son engagement à mettre en œuvre "l'accord Pretoria" signé le 2 novembre entre le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens, a affirmé dans un tweet Getachew Reda.

"Nous espérons et prévoyons que cela contribuera grandement à accélérer la mise en œuvre complète de l'accord. Nous espérons et prévoyons !", a-t-il poursuivi.

L'accord de paix prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l'autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès et communications vers cette région coupée du monde depuis mi-2021.

Selon un document relatif à la mise en application de l'accord signé le 12 novembre à Nairobi, "le désarmement des armes lourdes (tigréennes) se fera simultanément avec le retrait des forces étrangères et non-fédérales", en référence notamment à l'Érythrée, pays frontalier du Tigré, qui appuie l'armée éthiopienne dans la région. Asmara n'a pas participé aux négociations de Pretoria.

Une délégation du gouvernement éthiopien, en présence notamment du conseiller du Premier ministre à la sécurité nationale, Redwan Hussein, ainsi que plusieurs ministres (Justice, Transports et communications, Industrie, Travail), s'est rendue le 26 décembre à Mekele, capitale de la région du Tigré, pour une première visite officielle depuis plus de deux ans, marquant une étape majeure dans le processus de paix.

Aide humanitaire toujours insuffisante

Quelques jours plus tard, le 29 décembre, la police fédérale éthiopienne a fait son entrée à Mekele, une première depuis 18 mois, notamment pour "garantir la sécurité des institutions".

Les combats avaient débuté en novembre 2020, quand le Premier ministre, Abiy Ahmed, a envoyé l'armée arrêter les dirigeants du Tigré qui contestaient son autorité depuis des mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales.

Le bilan précis de ce conflit jalonné d'exactions, qui s'est déroulé largement à huis clos, est inconnu. Le centre de réflexion International Crisis Group et l'ONG Amnesty international l'ont décrit comme "un des plus meurtriers au monde". Depuis l'accord de Pretoria, les combats se sont arrêtés. Les rebelles ont affirmé avoir "désengagé" 65 % de leurs combattants des lignes de front.

Mais ils dénoncent des "atrocités" commises par l'armée érythréenne et les forces de la région éthiopienne de l'Amhara, qui ont épaulé l'armée fédérale dans le conflit. Les autorités tigréennes, ainsi que des habitants et des travailleurs humanitaires ayant témoigné auprès de l'AFP, les accusent de pillages, viols, exécutions et enlèvements de civils.

Les accès au Tigré étant restreints, il est impossible de vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain, notamment la présence des forces érythréennes. Sur le plan humanitaire, malgré une amplification des opérations, l'aide alimentaire et médicale acheminée reste très inférieure aux énormes besoins.

Mekele a été raccordée au réseau électrique national le 6 décembre. La CBE, la principale banque du pays, a annoncé le 19 décembre la reprise de ses opérations dans certaines villes, et les communications téléphoniques avec la région ont commencé à être rétablies.

La guerre a déplacé plus de deux millions d'Éthiopiens et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.

Toujours d'après l'ONU, les deux ans de guerre ont rendu plus de 13,6 millions de personnes dépendantes de l'aide humanitaire dans le nord de l'Éthiopie (5,4 millions au Tigré, 7 millions en Amhara et 1,2 million en Afar). (selon AFP)

17 janvier 2023

Manifestations au Pérou pour demander la démission de Boluarte

Depuis le début de la crise, il y a un mois, les conflits ont fait au moins 42 morts, dont un policier brûlé vif par la foule, et des centaines de blessés.

p_rou3Manifestations et blocages de routes se poursuivent au Pérou où l'aéroport menant au célèbre Machu Picchu a même été fermé par « prévention », tandis que les rassemblements ont gagné la capitale Lima, jusque-là épargnée.

Les heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont fait depuis le début de la crise, il y a un mois, au moins 42 morts, dont un policier brûlé vif par la foule, et des centaines de blessés.

Sous le slogan « Pas un mort de plus, à bas la dictature civilo-militaire raciste et classiste », des milliers de manifestants ont défilé pacifiquement jeudi  dans le centre historique de Lima, à l'appel d'un conglomérat de collectifs sociaux, de syndicats et de partis de gauche.

« Nous marchons à cause des meurtres, à cause du massacre dans (la région de) Puno de nos frères paysans. Nous demandons la démission de Dina Boluarte car c'est un gouvernement usurpateur », déclare à l'AFP Rosario Abanto, 59 ans.

Des manifestations se sont poursuivies jeudi dans 10 des 25 régions du Pérou et notamment dans les villes de Tacna, Moquegua, Puno, Cuzco, Abancay, Apurimac, Arequipa, Madre de Dios et Huancavelica, dans le sud et l'est du pays, ainsi qu'à San Martin, dans le nord. 

De nombreux axes routiers sont bloqués dans ces régions, selon les autorités.

L'aéroport fermé

A Cuzco, ancienne capitale de l'empire inca et haut lieu du tourisme au Pérou, un hôtel Marriott a été la cible de jets de pierre dans la nuit de mercredi à jeudi lors d'une marche nocturne. 

Une tentative d'intrusion dans l'aéroport a été contenue mercredi à coup de gaz lacrymogènes. Mais, craignant une répétition, le ministère des Transports a suspendu jeudi « préventivement » et « pour une durée indéterminée » les opérations aériennes.

C'est la deuxième fois que l'aéroport est fermé depuis le début du mouvement de protestation début décembre contre la nouvelle présidente, après la destitution de l'ex-président de gauche Pedro Castillo par le Parlement. En décembre, l'aéroport de Cuzco avait suspendu ses opérations cinq jours durant.

La liaison en train entre Cuszo et le site du Machu Picchu a été suspendue jusqu'à nouvel ordre afin de garantir la sécurité des passagers et des agents, a annoncé la compagnie ferroviaire dans un communiqué.

« Dina assassin corrompue »

Dans la région de Puno, à la frontière bolivienne, épicentre du mouvement protestataire sur les rives du lac Titicaca, 17 victimes des affrontements avec les forces de l'ordre à Juliaca ont été enterrées.

Réunis en cercle autour d'un cercueil rouge, des proches d'une des victimes tenaient des affiches sur lesquelles était écrit : « Dina assassin corrompue » ou encore « nous ne sommes pas des terroristes mais des citoyens qui réclament justice ». 

« C'est une douleur de perdre un membre de sa famille pour s'être battu pour ses droits », explique à l'AFP Fidel Huancollo. L'homme de 48 ans pleure un cousin mort dans les affrontements. 

Un jeune manifestant de 16 ans, hospitalisé depuis lundi, est décédé jeudi à Juliaca, portant à 18 le nombre total de civils tués dans la ville, où un couvre-feu nocturne de trois jours a été décrété mardi.

Démission au sein du gouvernement

Dans ce contexte, le ministre du Travail, Eduardo Garcia, a démissionné et demandé que les élections soient avancées à 2023 au lieu de 2024.

Les manifestants réclament aussi la dissolution du Parlement et la convocation d'une Assemblée constituante.

Le Parquet a ouvert mardi une enquête pour « génocide » présumé à l'encontre de Dina Boluarte.

Elle concerne des faits de « génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations » de décembre et janvier. 

Mercredi, une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) est arrivée à Lima pour évaluer « la situation des droits de l'homme dans le contexte des protestations sociales ».

Dina Boluarte est la sixième personne à occuper la présidence péruvienne en cinq ans, dans un pays qui connaît une crise politique permanente émaillée de soupçons de corruption. (selon AFP)

p_rou1

12 janvier 2023

Sénégal: manifestation contre la hausse du prix de l’électricité

Jusqu’à 10% d’augmentation pour les tarifs de l’électricité. C’est la mesure qui agite les citoyens sénégalais, depuis début décembre 2019. Une troisième marche de protestation était organisée, ce vendredi 10 janvier, à Dakar et dans plusieurs villes du pays par le collectif citoyen Noo Lank, soutenu par une partie de l’opposition sénégalaise.

s_n_galLa Senelec - Société nationale d’électricité - a augmenté ses prix pour financer notamment le développement de son réseau. « Noo Lank » se traduit, en wolof, par « Nous refusons ». Le message s’affichait ainsi sur les banderoles de même que s'affichaient les tee-shirts verts et blancs des centaines de manifestants sortis protester, ce vendredi 10 janvier, sur la place de la Nation, à Dakar. Cette mobilisation entend se poursuivre jusqu’à ce que les tarifs de l'électricité soient revus à la baisse.

Fadel Barro, ex-coordonnateur du mouvement citoyen "Y'en a marre" fait partie des organisateurs : « L’objectif, c’est de faire abandonner à l’État la hausse du prix de l’électricité qui est injustifiée. Ils peuvent le faire s’ils acceptent, eux, de réduire leur train de vie, ne serait-ce que symboliquement en supprimant des institutions au budget qui ne servent à rien. Ils veulent que les Sénégalais payent pour que, eux, vivent dans l’opulence. Les Sénégalais ne l’accepteront pas », précise-t-il.

Une colère partagée par de nombreux citoyens de Dakar et d’ailleurs. Atou Thiam, résident de Tivaouane, a fait près de 100 km pour venir manifester : « On a fait le déplacement uniquement pour lutter contre la hausse du prix de l’électricité parce que si l’électricité augmente, tous les autres produits vont suivre. Les boulangeries, les transports qui eux aussi vont augmenter parce qu’ils utilisent de l’électricité. Tout est cher au Sénégal actuellement, tout est cher », s’inquiète-t-il. (selon "France.info")

La fédération des boulangers ainsi que des syndicats de travailleurs s’étaient d’ailleurs joints au cortège. Tous ont appelé à la libération de plusieurs militants, arrêtés fin novembre, alors qu’ils protestaient eux-aussi contre les nouveaux tarifs de la Senelec.

10 janvier 2023

En Uruguay, une ONG sauve les chevaux des assiettes belges ou françaises

"Je ne pense pas qu'on va changer la planète avec ça mais au moins on fait notre part", avance Juan Pablo Pio dans sa ferme de Pan de Azucar, à une centaine de kilomètres à l'est de Montevideo, où quatre chevaux paissent paisiblement ignorant tout du triste sort qui leur avait été réservé à l'origine.

uruguay2Les quatre équidés auraient dû finir leur vie dans l'un des trois sites autorisés à abattre des chevaux en Uruguay et dont l'activité a augmenté de plus de 60% en 2021 par rapport à l'année précédente. Mais, l'ONG Santuarios Primitivo les a achetés juste avant leur mise à mort.

La viande chevaline produite en Uruguay est exportée dans sa totalité, notamment vers la Belgique et la France, alors que les Uruguayens --pourtant grands consommateurs de viande-- n'en mangent pas, considérant davantage les chevaux comme des compagnons que comme un éventuel plat.

"Nous changeons la vie de l'animal mais l'animal change aussi notre vie", assure Juan Pablo Pio, l'un des premiers à avoir adopté des chevaux via l'organisation qui, depuis sa création en 2019, a sauvé 250 chevaux en les accueillant dans quelque 70 fermes et ranchs privés.

- Sauver des vies -

Une fois les chevaux mis en sécurité, la seconde étape de l'organisation consiste à leur trouver des "sanctuaires" où ils pourront terminer paisiblement leur vie. Une fois sauvés de l'abattoir, il leur reste en moyenne une quinzaine d'années à vivre sur les trente d'espérance de vie d'un cheval.

Le profil des "adoptants" est varié mais selon Martin Erro, l'un des fondateurs de l'ONG, de nombreux "citadins", propriétaires de petites exploitations non productives, sont à la recherche d'une "connexion avec la nature".

L'adoptant est responsable de l'entretien de l'équidé, qui ne peut être ni commercialisé ni exploité, selon les règles de l'ONG.

- Histoire et hypocrisie -

L'Uruguay, petit pays coincé entre l'Argentine et le Brésil, compte quelque 3,5 millions d'habitants et 500.000 équidés, soit un pour sept habitants, ce qui en fait le deuxième pays au monde per capita après la Mongolie, selon l'Association uruguayenne des vétérinaires équins.

Cependant, il n'y a pas d'élevages de chevaux dans le pays et la production de viande de cheval constitue une activité résiduelle de leurs différentes utilisations, comme pour les travaux dans les champs ou les compétitions sportives.

Lorsque, pour diverses raisons, les chevaux ne sont plus utiles à ces activités, les propriétaires ont tendance à s'en débarrasser en les vendant à des abattoirs.

Mais, dans un pays où manger de la viande de cheval peut être considéré comme un sacrilège, le fait que le sort ultime de la plupart des équidés soit l'abattage peut étonner.

"Le cheval a un poids symbolique spécifique dans notre culture, depuis +la patrie s'est faite à cheval+ jusqu'au fait que c'est un animal noble qui aide le compatriote dans ses tâches", explique à l'AFP l'anthropologue Gustavo Laborde.

Il y a un "côté très hypocrite, car bien que les Uruguayens ne commercialisent ni ne consomment leur viande, la grande majorité des chevaux finissent à l'abattoir", note-t-il.

En 2020, l'Uruguay était le septième exportateur de viande de cheval au monde, selon le site de données économiques de l'OEC (Observatory of economic complexity), avec la Belgique, la Russie, la France et le Japon figurant parmi les principaux importateurs.

L'abattage d'équidés dans le pays, qui avoisinait les 40.000 têtes par an entre 2012 et 2020, a bondi en 2021 pour dépasser les 58.000 animaux, soit une augmentation de 61%, selon les données de l'Institut national de la viande (INAC). (Source : AFP)

9 janvier 2023

La Turquie et un nouveau gazoduc reliant le Turkménistan et l'Europe

Le président turc Recep Tayyip Erdogan soutient la création d'un nouveau gazoduc entre l'Europe et le Turkménistan, pays riche en énergie, en passant par la Turquie. Un projet censé aider l'UE à réduire sa dépendance au gaz russe. Mais dans cette région et à Ankara, Moscou accroît parallèlement son influence.

turquieC'est un nouveau projet qui tombe à pic pour l'Union européenne dans sa stratégie de se dégager de sa dépendance énergétique à la Russie, depuis l'invasion de l'Ukraine. Le président turc défend l'idée de création d'un nouveau gazoduc entre le Turkménistan et l'Europe, sur le même modèle que ce qui se fait actuellement via le gazoduc transanatolien. Ce dernier achemine le gaz de la mer Caspienne vers l'Europa via un corridor au travers de l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie.

« Nous devons lancer les travaux permettant le transport du gaz naturel turkmène vers les marchés occidentaux de la même manière », a déclaré Recep Tayyip Erdogan dont les propos ont été rapportés par ses services. Le chef de l'État turc s'exprimait lors d'un sommet tripartite avec ses homologues d'Azerbaïdjan et du Turkménistan, accueilli par ce dernier dans la ville isolée d'Awaza.

Un projet triplement gagnant

Le nouveau projet pourrait relier le Turkménistan au pipeline existant entre l'Azerbaïdjan et la Turquie. Une aubaine pour l'Union européenne qui disposerait d'une nouvelle source d'approvisionnement, réduisant au passage sa dépendance aux énergies russes comme elle souhaite le faire depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Pour autant, les entreprises russes, telle Gazprom, tente depuis quelques années d'augmenter leur influence dans cet ex République soviétique.

L'Europe ne serait pas la seule gagnante. D'après l'administration américaine chargée de l'énergie, le Turkménistan dispose des sixièmes réserves mondiales prouvées de gaz naturel. Jusqu'à présent, son gaz était exporté via le marché russe. Il cherche aujourd'hui à accéder à d'autres marchés, particulièrement en passant par la Turquie. Ce projet lui permettrait d'atteindre cet objectif.

Enfin, Recep Tayyip Erdogan rêve depuis longtemps d'utiliser la position géographique de la Turquie, aux confins du Moyen-Orient et de l'Europe, pour en faire l'un des principaux centres mondiaux du commerce de l'énergie.

La Turquie joue sur deux tableaux

Reste que le président turc joue sur deux tableaux depuis le début de la guerre en Ukraine. Il conserve de bonnes relations avec le président russe, tout en fournissant des armes et en discutant avec Kiev. Début août, la Russie et la Turquie (membre de l'Otan) ont signé un accord pour renforcer la coopération économique et énergétique entre les deux pays. Poutine et Erdogan s'étaient aussi mis d'accord pour que les livraisons du gaz russe à la Turquie soient « partiellement payées en roubles », avait annoncé le vice-Premier ministre russe.

Erdogan a même soutenu l'idée de Vladimir Poutine de créer un nouveau « hub gazier » en Turquie permettant de poursuivre les exportations de gaz russes vers l'UE, en contournant les pipelines existants à travers l'Ukraine et sous la mer Baltique. Pour Moscou, le « TurkStream » est la voie principale pour acheminer le gaz russe. (selon "La Tribune")

Publicité
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 250 221
Publicité