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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
4 janvier 2023

Embargo sur le diesel russe : prochain casse-tête européen

L'embargo européen sur le pétrole brut russe n'a pas perturbé le marché pétrolier en décembre. La situation pourrait être plus complexe en février, lorsque l'Union européenne mettra en oeuvre le deuxième volet de ses sanctions avec l'interdiction d'importer des produits pétroliers russes.

dieselPas de choc, ni de vague. L'embargo européen sur le pétrole russe - doublé d’un prix plafond sur toutes les cargaisons de brut russe - n’a pas perturbé les marchés pétroliers mondiaux, dans les jours qui ont suivi sa mise en œuvre le 5 décembre. Par son ampleur, les sanctions font pourtant partie des plus importantes prises pour toucher Moscou au portefeuille. Même si elles ont diminué depuis février, les importations européennes de pétrole brut russe représentaient encore environ 1,4 million de barils par jour fin novembre.

Au delà des achats directs de l'Europe, premier débouché avant la guerre en Ukraine du brut russe, les sanctions s'appliquent aussi à toutes les cargaisons de brut assurées par des compagnies occidentales, lorsque celles-ci ont été achetées au delà d'un prix plafond de 60 dollars.

Contrainte de trouver d’autres débouchés, la Russie a réussi à dérouter une grande partie de ses flux, à prix bradés, vers l’Inde (dont elle devenue le principal fournisseur de brut), la Chine et la Turquie. Cet allongement des routes mondiales du pétrole crée des frictions : depuis la Baltique, un aller-retour d’un tanker vers l’Europe prend deux semaines, contre deux mois pour l’Asie. La Russie accélère pour étoffer sa flotte de tankers, mais ses efforts devraient encore prendre plusieurs mois.

Un marché du diesel déjà sous tension

Même si le calme plat se maintient sur les marchés pétroliers, la prochaine étape s‘annonce plus compliquée. A partir du 5 février 2023, l’Europe doit cesser ses approvisionnements en produits raffinés russes. Or, la dépendance du Vieux continent est plus importante et moins facile à substituer. Avec près de 600 000 barils par jour, la Russie pèse plus de la moitié des importations en diesel de l’Europe. Malgré une hausse des flux depuis le Moyen-Orient, le marché du diesel est déjà tendu avant l’embargo, avec des niveaux de stocks au plus bas et des marges de raffinage du diesel déjà à leur plus haut niveau des cinq dernières années.

La Russie pourrait par ailleurs avoir plus de mal à trouver preneur pour ses produits raffinés. L’Inde et la Chine disposent de leurs propres capacités de raffinage, pour transformer le brut russe. Avec une baisse de l’offre mondiale, le prix du diesel risque de flamber, anticipent les experts de Bank of America. Que les automobiles se rassurent : la flambée pourrait n’être que temporaire d’après la banque américaine. La faute au ralentissement économique, qui jettera un froid sur la demande mondiale. (selon "L'usine nouvelle")

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