Habitat : mêmes problèmes, mêmes méthodes policières !

Régulièrement, dans nos villes, le problème du manque de logements est soulevé par des associations, telles "les enfants de Don Quichotte". Et les pouvoirs publics, s'ils sont lents à mettre en oeuvre une politique de l'habitat cohérente, sont beaucoup plus prompts à l'utilisation de la force. C'est ce qui vient aussi d'arriver à Fribourg, où un groupe de 45 personnes s'était établi vendredi dans une ancienne maison de retraite privée désaffectée, connue sous le nom de "maison Antonia". Ce matin à 6 h, suite à la plainte du propriétaire, la police est intervenue, réveillant tous les occupants pour les emmener sans ménagement au poste de police, et les relâcher dans la matinée. Les anciens occupants et leurs sympathisants se sont regroupés dans une association qu'ils ont nommée "Freies Antonia".

A voir le blog "Freies Antonia" : http://freieantonia.blogsport.de/

Quatre candidates aux élections européennes d'Allemagne et de France, entourées de quelques dizaines de militants du PS et du SPD se sont rencontrées sur le pont de Sasbach-Marckolsheim : Natacha Paris-Ficarelli, Gabi Roland, Catherine Trautmann et Corinne Degeorges. Les candidates ont ainsi voulu souligner leurs convergences de vues et leur solidarité pour un changement d'orientation de la politique européenne vers une Europe plus juste et plus sociale sur les deux rives du Rhin. Pour cela, il faut que les socialistes et les socio-démocrates deviennent majoritaires le 7 juin prochain (actuellement les conservateurs sont au nombre de 288 élus au Parlement, et les socio-démocrates 217).

Le soldat allemand qui a trouvé la mort dans une embuscade tendue par les talibans dans la région de Kundus jeudi dernier, ainsi que les quatre blessés, faisaient partie de la brigade franco-allemande, et des 82 militaires stationnés à Donaueschingen qui avaient rejoint l'Afghanistan au début du mois de mars. Le soldat, âgé de 21 ans, est la première victime des troupes binationales en intervention extérieure. Leur présence en Afghanistan devait durer quatre mois. Le cercueil sera rapatrié ce samedi et une cérémonie intime aura lieu à l'aéroport de Cologne. Une cérémonie officielle aura lieu la semaine suivante à Donaueschingen.

Comptes financiers trafiqués, commandes de produits dopants par SMS, une transfusion sanguine qui a failli coûter la vie au coureur Patrik Sinkiewitz : ce sont les conclusions de la commission d'enquête de la clinique universitaire de Fribourg-en-Brisgau, révélées par le magazine "Der Spiegel". Le rapport indique que l'écurie Telekom, et son successeur T-Mobile, a systématiquement pratiqué le dopage de 1995 jusqu'à, au moins, 2006, avec le concours de deux médecins de la clinique universitaire de Fribourg-en-Brisgau, Andreas Schmid et Lothar Heinrich. Les investigations ont été réalisées par des juristes, des chercheurs en dopage et un pharmatologue. Un compte-rendu de 64 pages a été établi, 77 témoins ont été auditionnés, quand bien même les coureurs Jan Ullrich, Matthias Kessler, Andreas Klöden ou Udo Bölts ont refusé de se rendre à leur convocation. Les produits dopants étaient fournis par la "Rathaus-Apotheke" de Elzach. Les commandes se passaient par SMS ou e-mail en messages codés. Ainsi dans les textes le mot "EPO" était remplacé par le mot "LUFT". Jusque là, Schmid et Heinrich plaidaient la prescription en prétendant ne plus pratiquer le dopage depuis 1999. Mais, lors de la 1ère étape du Tour de France du 2 juillet 2006, à Fribourg, une erreur de transmission sanguine a failli être fatale au coureur Patrik Sinkiewicz, amené au bord d'une ambolie pulmonaire qui aurait pu s'avérer mortelle. Le pot-aux-roses était découvert : l'argent des sponsors de Telekom était versé à une association intitulée "Dopingfreier Sport" (Sport sans dopage), un comble ! Le président était le Dr. Keul, aujoud'hui décédé, et un des membres consultants le Dr. Heinrich. Et c'est le Dr. Schmid qui a touché les 800.000 € pour ses recherches !!! Heinrich et Schmid ont été renvoyés de la clinique universitaire en 2007. Ils sont inculpés et leur procès devrait avoir lieu au courant de cette année. Encore un comble, selon la "Badische Zeitung", ils pratiquent toujours à l'heure actuelle comme médecins.

A relire : http://jboehler.canalblog.com/archives/2008/10/30/11150882.html

C'est avec une veillée de protestation et un défilé aux flambeaux que plus de 700 agriculteurs du Pays de Bade ont fait connaître jeudi soir leur colère à propos de la baisse du prix du lait. L'arrivée du cortège se situait symboliquement devant la laiterie "Breisgaumilch". Les éleveurs badois avaient eux aussi repris et complété le slogan de la campagne électorale de Barack Obama : "Yes we can - aber nicht um jeden Preis " (Oui, nous pouvons - mais pas à n'importe quel prix !). Les producteurs touchent aujoud'hui 25 cts par litre de lait fourni à la laiterie, alors qu'en août 2008 ils en recevaient encore 36,5 cts. Le syndicat BDM (Bundesverband Deutscher Milchviehhalter) estime qu'à moins de 40 cts/litre, les éleveurs ne peuvent survivre. Le ton était monté après que le ministre de l'agriculture du Land Peter Hauk ait annoncé au Bundesrat qu'il avait bloqué les négociations avec les éleveurs.  Les agriculteurs allemands ont reçu le soutien de leurs homologues français et suisses, dont des délégations ont participé à la manifestation. L'Europe, malade de sa jeunesse, de son industrie, de ses emplois, l'est aussi de sa paysannerie... qui doit travailler plus pour gagner moins.

Il faut bien sûr avant tout condamner les actes de vandalisme perpétrés par certains manifestants-voyous désignés sous le nom de "Black-Blocks". Mais il est important aussi d'en tirer des leçons pour l'avenir. Ci-dessous, des extraits de l'interview donné par le chef de la police badoise, Bernhard Rotzinger, au quotidien "Badische Zeitung".

BZ : De part et d'autre du Rhin les évènements se sont passés de façon très différente lors du sommet de l'OTAN. Quelles en sont les raisons ?

Rotzinger : Je ne veux en aucun cas commenter la stratégie de nos partenaires. De notre côté, il reste à faire une analyse fine, mais on peut déjà dire : nous sommes satisfaits du déroulement paisible autant à Baden-Baden qu'à Kehl. Encore vendredi matin, nous nous attendions à de nombreux blocages à Baden-Baden, mais ceux que nous attendions ne sont pas venus.(-)

BZ : A combien de manifestants vous attendiez-vous ?

Rotzinger : 15000 à 25000 manifestants étaient attendus. Nous n'arrivions pas à savoir où toutes ces personnes s'installeraient. Mais il a toujours été clair qu'il y avait des éléments violents parmi eux. Et l'expérience d'une manifestation calme, y compris avec les Black Blocks, à Fribourg-en-Brisgau nous a beaucoup aidés.(-) Ces derniers s'étaient rendus compte qu'ils n'avaient aucune chance, à Fribourg, Baden-Baden ou Kehl de porter la violence dans la rue. Les perturbateurs étaient pourtant là, nous avons pu le vérifier.

BZ : Après les incidents de Strasbourg, le président de la "Landespolizei" Hetger a déclaré que la collaboration franco-allemande devrait encore être améliorée. Où voyez-vous des améliorations à apporter ?

Rotzinger : Nous avons bien coopéré avec les services français sur des missions précises, comme la protection des hommes d'Etat ou le contrôle aérien. Cela a bien fonctionné. Pour les autres chapitres, je ne tiens pas à m'exprimer, car notre collaboration nous amène aussi à ne pas nous critiquer publiquement.

La manifestation de Fribourg évoquée sur mon blog :

http://jboehler.canalblog.com/archives/2008/12/15/11751583.html

Tract distribué dès vendredi dans le village anti-Otan  et diffusé sur internet.

A lire en complément : DNA0804POLICIER

Les responsables de la Deutsche Bahn ont fait savoir que la liaison TGV Fribourg-en-Brisgau - Paris serait en place pour 2012. Fribourg peut espérer une liaison matin et soir, en passant par Mulhouse et Dijon. Durée du parcours : environ 3 heures. L'idée a aussi été retenue par la SNCF. Sur une partie du parcours Fribourg-Mulhouse, le TGV emprunterait le tracé de la Rheintalbahn en voie de construction, jusqu'à Neuenbourg, puis emprunterait provisoirement la voie traditionnelle jusqu'à Mulhouse. Coût de la mise en place : 5 à 6 millions d'€. Le Bürgermeister de Fribourg Dieter Salomon affirme que la volonté politique de cette réalisation est réelle des deux côtés du Rhin. "Fribourg et son bassin économique représentent pour la SNCF un réservoir intéressant d'un demi-million d'habitants. Il y a là un marché à exploiter", explique Pierre Messulam, directeur de la SNCF pour le projet TGV Rhin-Rhône. Pour les Fribourgeois, les liaisons vers le sud (Lyon, Marseille ou Perpignan) seront raccourcies de 80 à 100 minutes. Dans une dizaine d'années ils pourront se rendre en train à Barcelone en 10 heures.

Trois mois avant les élections européennes, la question du siège de la capitale de l'Europe revient à la surface. La candidate tête de la liste du sud-est du SPD Evelyne Gebhardt a déclaré à la presse, lors de sa conférence de lancement de la campagne, qu'il fallait avantager Strasbourg par rapport à Bruxelles : "Si nous devions siéger constamment à Strasbourg, nous n'y verrions aucun inconvénient. Les commissaires européens seraient obligés de se déplacer un peu plus, mais pourquoi pas ? Deux sièges ont un coût trop élevé, et il est hors de question que Strasbourg se retire."

Images d'Elzach et du Kaiserstuhl

Chez nos voisins du Pays de Bade, les médecins se rebiffent contre la réforme des honoraires engagée. Dans la vallée d'Elzach un médecin a imaginé son propre système : demander aux patients de lui verser un acompte remboursable en fin d'année. Il aurait trouvé un accord avec une trentaine de patients pour lui verser un acompte de 120 €. En contrepartie il leur garantit la gratuité des soins indépendamment des montants que lui alloue la caisse de maladie. Le montant de 120 € sera remboursé dès lors que lui-même aura été payé par la caisse de maladie. Les patients qui refusent de verser cet acompte ne pourront consulter ce médecin qu'en soirée, un jour par semaine. Autant dire qu'ils sont priés d'aller se faire soigner ailleurs. Les "Grüne" du Landkreis Emmendingen ont dénoncé la pratique lors d'une conférence de presse et ont clairement affirmé que "de telles dérives sont la preuve d'un système de santé malade". Le ministère des affaires sociales du Land de Bade-Würtemberg a fait savoir qu'il a demandé à la Caisse de Maladie de radier de la liste des médecins conventionnés tous les contrevenants. Si le cas de ce médecin généraliste semble unique, le syndicat des dermatologues a quant à lui appelé à ne plus pratiquer la détection des cancers de la peau. Le président du Land appelle les médecins à faire preuve de responsabilité, et à ne pas entretenir la controverse sur le dos des patients. Un conflit qui n'est pourtant pas prêt d'être règlé... Il n'y a pas que chez nous que la Sécurité Sociale est en déficit, alors que des pétroliers n'ont jamais fait autant de bénéfices !

NB : chez nos voisins, les médecins conventionnés sont payés directement par la Caisse de Maladie, sans que le patient ait à verser quoi que ce soit, mais les versements interviennent avec beaucoup de retard.