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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
manifestation
23 mars 2023

Manifestations au Kenya

Un total de 238 personnes ont été arrêtées et 31 policiers blessés lundi au Kenya à la suite d'affrontements entre forces de l'ordre et partisans de l'opposition, a annoncé mardi dans un communiqué la police.

kenyaLe chef de l'opposition Raila Odinga, avait appelé ses partisans à manifester contre l'inflation et le gouvernement. Selon la police, 213 personnes ont été arrêtées dans la capitale kényane Nairobi et 25 autres dans l'ouest du pays, bastion de l'opposition.

«Personne n'est au-dessus des lois»

La manifestation dans la capitale avait été interdite dimanche par les autorités en raison d'un non-respect du délai de dépôt de la demande d'autorisation. «Nous voulons rappeler à la population que personne n'est au-dessus des lois», a affirmé la police, tout en dénonçant les «manifestations illégales».

Lundi, un étudiant avait été tué par la police à Maseno dans l'ouest du pays. Selon la police, quelque 31 membres des forces de l'ordre ont été blessés. «Nous condamnons dans les termes les plus forts possibles la violence injustifiée à l'encontre de nos officiers dans l'exercice de leurs fonctions», indique le communiqué.

Il s'agit des premiers troubles majeurs depuis l'arrivée au pouvoir de William Ruto, victorieux en août d'une élection présidentielle très serrée, au résultat contesté par son rival malheureux Odinga qui continue d'affirmer qu'elle lui a été «volée» et que le gouvernement Ruto est «illégitime». M. Odinga a appelé ses partisans à manifester chaque lundi. (selon AFP)

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12 mars 2023

Pakistan: la marche pour la journée des femmes interdite

Les autorités de Lahore, ville de l'est du Pakistan, ont interdit la manifestation prévue pour la Journée internationale des femmes le 8 mars, régulièrement objet de vives réactions dans ce pays conservateur et patriarcal.

pakistanDans un message adressé le vendredi 3 mars au soir aux organisateurs, les autorités de Lahore ont justifié leur décision par les «panneaux et bannières controversés » couramment affichés par les participants à la marche -appelée Aurat- et les problèmes de sécurité.

«Une violation de nos droits»

Depuis 2018, des marches sont organisées dans les grandes villes du Pakistan pour attirer l'attention sur les droits des femmes. Les groupes religieux organisent souvent des contre-manifestations appelées «Haya (modestie)», demandant la préservation des valeurs islamiques. Elles ont été maintenues cette année.

«C'est une violation de nos droits. Cela soulève des questions sur la capacité de l'État à gérer le droit à la liberté de réunion pour les deux groupes», a déclaré à l'AFP Hiba Akbar, une organisatrice de la marche Aurat de Lahore. Accusés par leurs détracteurs de promouvoir les valeurs occidentales et libérales et de ne pas respecter les sensibilités religieuses et culturelles, les organisateurs de la marche Aurat au Pakistan ont souvent dû recourir à des actions en justice pour contrer les tentatives d'interdiction.

Des jets de pierre

Lors de ces rassemblements, les pancartes brandies par les participants abordent des sujets tels que le divorce, le harcèlement sexuel ou encore les menstruations. Une grande partie de la société pakistanaise fonctionne selon un code d'«honneur» strict régissant la vie des femmes que ce soit dans le droit de choisir leur époux, d'avoir des enfants ou encore d'étudier. Chaque année, des centaines de femmes sont tuées par des hommes pour des questions d'«honneur».

Pour Amnesty International, la décision des autorités de Lahore «constitue une restriction illégale et inutile du droit de réunion». Invoquant des problèmes de sécurité, les autorités de la capitale Islamabad ont relégué la marche des femmes dans un parc de la ville où une femme a été victime d'un viol collectif en février.

«Nous sommes un mouvement féministe, nous ne serons pas dans les parcs mais plutôt dans les rues», ont prévenu les organisateurs dans un communiqué. En 2020, des groupes d'hommes islamistes avaient jeté des pierres aux femmes participant à la marche. (selon "Le Figaro")

26 février 2023

Inflation, dégâts de gibiers… les agriculteurs vosgiens manifestent leur colère

Une soixantaine d’agriculteurs du département se sont réunis devant la préfecture des Vosges pour alerter les pouvoirs publics sur les difficultés de la profession. Ils dénoncent entre autres une valorisation insuffisante du travail et un plan de gestion cynégétique dangereux pour leurs exploitations.

agricultureOn en a gros ! Tel est le message des agriculteurs qui se sont réunis ce lundi devant la préfecture des Vosges à Épinal. Rapidement, la circulation a été bloquée par les engins agricoles, les deux vaches et la soixantaine de manifestants présents sur place.

Inflation et prix d’achat

Beaucoup d’agriculteurs font état d’un profond sentiment d’injustice. Celui de se sentir abandonnés alors qu’ils voient de jour en jour leurs marges se réduire. « L’inflation n’a augmenté que dans un sens », explique Simon, producteur de lait bio de 22 ans.

Des hausses qui s’élèvent selon les premiers concernés à 200 % sur les intrants (engrais, pesticides…) ou encore 70 % sur le carburant. « Nous refusons de faire les frais de cette inflation, où tout augmente sauf les prix d’achat dans l’alimentation », s’agace Philippe Clément, président de la FDSEA 88. Il demande « des réponses concrètes » pour « reposer les bases de notre souveraineté alimentaire  ».

Car derrière, ce sont aussi des craintes sur l'avenir de la filière, déjà en concurrence avec les autres pays. « On ne peut pas continuer d’importer ce que l’on refuse pour notre agriculture », précise le représentant.

Il est rejoint par Nicolas Lallemand, co-président des jeunes agriculteurs des Vosges. Pour lui, il s’agit d’éteindre le feu avant qu’il ne soit trop tard : « Aujourd’hui, pour trois départs à la retraite, à peine une exploitation est reprise  » D’où sa présence « pour ne pas que les jeunes se découragent et que leur avenir soit un peu plus radieux ».

Désaccord sur le plan cynégétique

À peine arrivés dans les rues d’Épinal, les agriculteurs ont déposé six têtes de sanglier devant la préfecture. « C’est un avertissement, sinon il y en aura d’autres », lâche l’un d’entre eux.

Ils dénoncent un « sentiment de trahison » vis-à-vis de la nouvelle préfète, Valérie Michel-Moreaux. Depuis trois ans, le plan de gestion des animaux sauvages (sangliers en tête mais aussi cervidés) est en effet en discussion entre la préfecture, la fédération de chasse et les agriculteurs, sans que personne n’arrive à se mettre d’accord. Ces derniers s’insurgent contre le nouveau schéma validé sans nous avoir consultés et qui réintroduit l’agrainage dans le massif », explique Philippe Clément.

Ils craignent une recrudescence de la population dans ces zones et donc une augmentation dignificative des dégâts dans leurs champs.

Reconnaissance de la sécheresse

Après une année de sécheresse qui aura mis à rude épreuve le départemen , les manifestants dénoncent le plan des calamités agricoles 2022 qui « ne reconnaît pas un taux de perte suffisant » à « l’exception de la montagne ». Une décision « irrespectueuse » face aux difficultés et après la mobilisation des paysans « afin de protéger notre territoire des incendies dévastateurs ». Ils demandent que l’ensemble du département soit considéré en calamités agricoles. (selon "Vosges-Matin")

10 février 2023

Contestation sociale des professeurs au Portugal

Depuis le début de l'année, tout le Portugal est touché par le mouvement de grogne des profs. Une profession vieillissante qui ne pourra partir à la retraite qu'à 67 ans, le manque d'attractivité des carrières, et des salaires restés longtemps bloqués pour éponger la crise économique : les enseignants portugais sont en colère et les négociations pour résoudre le conflit ne semblent pas aboutir.

portugal1Une grève nationale des enseignants a lieu au Portugal dans un contexte de montée des luttes de classe, dans ce pays comme dans le monde, trois ans après le début de la pandémie de COVID-19 et alors que l’OTAN fait la guerre à la Russie en Ukraine. Lundi dernier, les enseignants ont entamé une grève de 18  jours à l’appel de huit confédérations syndicales. Celles-ci avaient jusque là rejeté les appels à la grève, affirmant que ce n’était «pas le moment».

Ils ont appelé à la grève sous la pression croissante des enseignants qui ont organisé l’une des plus grandes manifestations depuis que la Révolution des œillets a renversé le régime portugais d’extrême droite en 1974. À l’appel du Syndicat des professionnels de l’éducation (STOP), près de 100.000  enseignants, personnels scolaires et parents ont défilé à Lisbonne. Leurs banderoles réclamaient «le respect», «la dignité de la profession», «un système scolaire public (qui fonctionne)» et demandaient la démission du ministre de l’Éducation João Costa (Parti socialiste).

Le gouvernement PS menace d’interdire la grève. «Ce qui se passe, c’est qu’il y a une grève un jour à une heure et le lendemain à une autre. À notre avis, cela ne respecte pas les principes de base de ce que devrait être une grève», a déclaré Costa. Cela reprend l’attaque du PS contre les grèves des infirmières portugaises en 2017-2018, déclarant que le financement participatif des grèves était illégal.

Les enseignants demandent la fin de l’instabilité professionnelle, de la précarité et des heures supplémentaires non payées, et réclament plus d’embauches et des salaires plus élevés. Ils ont perdu 20  pour cent de leur pouvoir d’achat depuis 2009. Ils veulent également pouvoir prendre leur retraite sans pénalité après 36  ans de service, car l’obtention d’un emploi permanent en tant qu’enseignant peut demander des décennies de travail.

Le salaire mensuel moyen des enseignants de la tranche salariale la plus basse est d’environ 1.100  euros (1.191,08  dollars), et même ceux de la tranche salariale la plus élevée sont généralement inférieurs à 2.000  euros. Les bas salaires sont aggravés par la montée en flèche du coût de la vie provoquée par le sauvetage des banques européennes et la guerre de l’OTAN en Ukraine. L’inflation a atteint 9,6  pour cent en 2022, et les prix alimentaires ont augmenté de 18,9  pour cent.

Les écoles publiques ne se sont pas remises de l’austérité imposée par l’UE après la crise capitaliste mondiale de 2008. En 2011, la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne ont renfloué le Portugal à hauteur de 78  milliards d’euros. On a remboursé ces fonds remis aux banques par une décennie d’austérité imposée par tout l’establishment politique : Parti social-démocrate (PSD) de droite, PS et gouvernements minoritaires du PS soutenus par le petit-bourgeois Bloc de gauche pabliste (BE) et par le Parti communiste portugais (PCP), stalinien.

Aujourd’hui, les bureaucraties syndicales concurrentes du Portugal bloquent une lutte plus large contre le PS, empêchant une action unie des enseignants et d’autres couches de travailleurs, et les coupant des luttes ouvrières internationales. Plusieurs syndicats appellent à des grèves reconductibles, divisant les enseignants par régions, tandis que STOP soutient une grève illimitée mais refuse d’élargir la lutte.

STOP est apparu après des décennies de collaboration des syndicats avec les gouvernements successifs pour imposer des coupes dans l’enseignement public. Créé en 2018, il se pose comme une alternative «apolitique» aux syndicats traditionnels. Il se qualifie de «syndicat non sectaire, non partisan et véritablement démocratique», qui s’engage à «ne jamais signer d’engagements/accords importants avec le gouvernement sans d’abord écouter démocratiquement la classe enseignante».

STOP a organisé une manifestation de 20.000  enseignants à Lisbonne en décembre dernier et a appelé à la grève actuelle. Il ne propose cependant pas d’alternative aux anciennes bureaucraties syndicales et refuse explicitement d’élargir la grève à une lutte contre la guerre de l’OTAN et contre le gouvernement PS. STOP est dirigé par André Pestana, un ex-dirigeant du BE, qui a fondé le pseudo de gauche Movimiento Alternativa Socialista (MAS).

Sur Facebook, STOP déclare que si les enseignants veulent élargir la lutte, STOP et les autres syndicats ne peuvent pas travailler dans ce sens. Il déclare: «L’écrasante majorité des commissions de grève/syndicats ont accepté de faire appel à la solidarité de la société civile, comme nous l’avons fait le 14  janvier pour le 1er  mars (sans inviter spécifiquement aucun secteur professionnel)».

En réalité, les grèves éclatent dans tous les secteurs économiques. En novembre, des milliers de médecins, de soignants, d’enseignants et de fonctionnaires portugais ont fait une grève d’une journée pour réclamer des augmentations de salaire. Ils s’opposaient aux augmentations salariales dérisoires de 3,6  pour cent prévues pour le secteur public en 2023. Le personnel judiciaire doit se mettre en grève du 15  février au 15  mars pour les salaires.

Dans l’usine d’assemblage Autoeuropa de Volkswagen près de Lisbonne, l’un des principaux exportateurs du Portugal, 5.100  travailleurs ont fait grève. La bureaucratie syndicale a imposé une augmentation salariale de 5,2  pour cent, réduisant ainsi les salaires réels de 4  pour cent.

À partir de décembre, les travailleurs de l’administration portuaire et le personnel de l’autorité des inspections vétérinaires et sanitaires (DGAV) ont fait grève pour obtenir une augmentation de leurs salaires. Les cheminots se sont également mis en grève, réclamant des primes pour compenser la baisse du pouvoir d’achat en 2022. Cette grève a entraîné l’annulation de plus d’un millier de trains.

Dans les semaines à venir, le personnel de cabine de la compagnie aérienne publique TAP fera grève pour réclamer des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et pour s’opposer à un plan de sauvetage de la TAP de 3,2  milliards d’euros, approuvé par l’UE. Celui-ci réduirait la flotte, supprimerait plus de 2.900  emplois et baisserait les salaires de jusqu’à 25 pour cent.

Les travailleurs du Portugal ne peuvent pas lutter contre les problèmes essentiels auxquels ils sont confrontés, divisés par industrie et au niveau national. Tous ces problèmes – la montée de l’inflation, la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine, l’austérité de l’UE et la pandémie de COVID – sont essentiellement des problèmes internationaux et mondiaux. Ils ne peuvent être résolus qu’en construisant un puissant réseau d’organisations de lutte de la base, pour coordonner des luttes internationales unies de la classe ouvrière. (selon "World Socialist Web Site")

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31 janvier 2023

Manifestations en Australie contre la fête nationale...

...de plus en plus perçue comme le symbole de la colonisation

La Constitution ne mentionne toujours pas les communautés autochtones. Un amendement à ce sujet doit être soumis à référendum cette année.

australieDes milliers de personnes ont manifesté à travers l’Australie jeudi 26 janvier, à l’occasion de la fête nationale, qui est une journée de plus en plus conspuée, notamment par les communautés autochtones, qui y voient un symbole du début de la colonisation. La fête nationale australienne, célébrée le 26 janvier, commémore l’arrivée de la première flotte européenne dans le port de Sydney, en 1788. Ces dernières années, cette journée est devenue l’occasion de manifestations, certains Australiens qualifiant ce « jour de l’invasion » de point de départ d’un génocide culturel.

En plein cœur de Sydney, l’activiste autochtone Paul Silva a défendu l’abolition de la fête nationale. « Ils ont envahi nos terres, tuant nos familles élargies, transformant nos guerriers en esclaves, a-t-il rappelé. Comment peut-on célébrer cette journée ? » La poétesse autochtone Lizzie Jarrett a jugé que Sydney était « le point zéro d’un génocide des premières nations ». « Vous pensez que nous sommes en colère ? Ne seriez-vous pas en colère ? », a-t-elle lancé à la foule de plusieurs milliers de personnes. Des rassemblements similaires ont eu lieu dans les principales villes du pays.

Vers une « voix » au Parlement ?

L’historienne australienne Lyndall Ryan a estimé que plus de 10 000 indigènes avaient été tués dans 400 massacres depuis le début de la colonisation britannique. Sur les 25 millions d’habitants que compte l’Australie, environ 900 000 s’identifient aujourd’hui comme membres d’une communauté autochtone.

Jusque dans les années 1960, les communautés autochtones n’avaient pas le droit de vote dans certains Etats et territoires du pays. Les inégalités auxquelles elles sont confrontées sont encore criantes : leur espérance de vie est notamment inférieure de plusieurs années à celle des autres Australiens. (selon "Le monde")

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29 janvier 2023

Répression en Iran

Une sportive devenue borgne ne regrette pas sa participation aux manifestations

iran1Membre de l’équipe féminine de tir à l’arc, l’Iranienne Kosar Khoshnoudikia a perdu un œil dans la répression menée par le régime contre les manifestations qui secouent le pays depuis septembre. Elle ne regrette pourtant pas sa mobilisation.

Apparaissant dans une vidéo sans foulard et l’œil gauche caché par un bandeau, Kosar Khoshnoudikia a expliqué avoir été touchée par des tirs alors qu’elle participait à une manifestation début décembre dans la ville kurde de Kermanshah.

« J’ai reçu trois coups de feu sur la main droite et un coup de feu à l’œil gauche. Ce qui s’est passé ne me rend pas triste. J’ai perdu certaines choses, mais j’ai beaucoup gagné. Je n’ai aucun regret d’avoir été là ce jour-là, à ce moment-là », a-t-elle affirmé dans cette vidéo publiée par l’ONG Iran International TV, basée à Londres.

Malgré de multiples opérations, elle a maintenant perdu définitivement la vue à l’œil gauche, indique de son côté l’ONG de défense des droits humains Hengaw, basée en Norvège, dans un communiqué.

L’Iran est secoué par des manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, à la suite de son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire de la République islamique.

Au moins 481 personnes ont été tuées dans le cadre de la répression du mouvement de protestation, selon l’ONG Iran Human Rights, basée en Norvège. (selon "Ouest-France")

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23 janvier 2023

Guyane, le combat pour la terre des Amérindiens

Cap sur la Guyane et le village amérindien de Prospérité, à côté duquel une entreprise bordelaise a décidé d’établir une centrale électrique. Un conflit territorial qui s’installe dans la durée et qui cristallise des enjeux politiques dépassant le cadre de ce petit village...

guyane2Le projet d’implanter la centrale électrique de l’Ouest guyanais non loin du village amérindien Prospérité fait débat et réveille des conflits fonciers jamais soldés. La centrale électrique devrait être composée d’un parc de panneaux solaires, couplé à une unité de stockage hydrogène : une proposition parfaite sur le papier pour un territoire précaire au point de vue énergétique, mais le projet stagne, révélant les conflits et les revendications autochtones plus larges du territoire de la Guyane. Les mouvements amérindiens maintiennent une position forte, remettant en cause l’installation de la centrale sur une parcelle aussi rapprochée du village Prospérité. Ils dénoncent le manque de consultations préalables, l’absence d’alternative et le non-respect du principe de consensus qui fait loi au sein de la communauté.

Le militantisme amérindien et autochtone s’est particulièrement structuré ces dernières années, avec une nouvelle génération qui s’investit activement dans la revendication de ses droits auprès des autorités. Historiquement, il faut remonter à 1984 pour observer un premier positionnement officiel des amérindiens avec la création de fédérations de lutte des amérindiens de Guyane. Les revendications sont ensuite portées au niveau des grands sommets internationaux, comme ce fut le cas à Rio en 2000 où l’autochtonie dispose d’une tribune. La spécificité de l’autochtonie est qu’il existe un lien ténu entre les revendications environnementales et les enjeux d’accès au foncier, qu’il convient de ne pas oublier. Par autochtonie, sont désignés les descendants des populations présentent sur un territoire, et ce, avant l’arrivée de la colonisation. Or, la France ne reconnaît pas l’autochtonie, la constitution étant basée sur le principe d’unité du peuple. On y reconnaît les langues, les communautés et culture, mais pas l’identité autochtone. Analyse de ce phénomène au prisme du projet de la centrale électrique de l’Ouest guyanais, entre opposition des élus, défiance vis-à-vis de la communauté créole et organisation du droit foncier de Guyane… (selon "Radio-France")

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17 janvier 2023

Manifestations au Pérou pour demander la démission de Boluarte

Depuis le début de la crise, il y a un mois, les conflits ont fait au moins 42 morts, dont un policier brûlé vif par la foule, et des centaines de blessés.

p_rou3Manifestations et blocages de routes se poursuivent au Pérou où l'aéroport menant au célèbre Machu Picchu a même été fermé par « prévention », tandis que les rassemblements ont gagné la capitale Lima, jusque-là épargnée.

Les heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont fait depuis le début de la crise, il y a un mois, au moins 42 morts, dont un policier brûlé vif par la foule, et des centaines de blessés.

Sous le slogan « Pas un mort de plus, à bas la dictature civilo-militaire raciste et classiste », des milliers de manifestants ont défilé pacifiquement jeudi  dans le centre historique de Lima, à l'appel d'un conglomérat de collectifs sociaux, de syndicats et de partis de gauche.

« Nous marchons à cause des meurtres, à cause du massacre dans (la région de) Puno de nos frères paysans. Nous demandons la démission de Dina Boluarte car c'est un gouvernement usurpateur », déclare à l'AFP Rosario Abanto, 59 ans.

Des manifestations se sont poursuivies jeudi dans 10 des 25 régions du Pérou et notamment dans les villes de Tacna, Moquegua, Puno, Cuzco, Abancay, Apurimac, Arequipa, Madre de Dios et Huancavelica, dans le sud et l'est du pays, ainsi qu'à San Martin, dans le nord. 

De nombreux axes routiers sont bloqués dans ces régions, selon les autorités.

L'aéroport fermé

A Cuzco, ancienne capitale de l'empire inca et haut lieu du tourisme au Pérou, un hôtel Marriott a été la cible de jets de pierre dans la nuit de mercredi à jeudi lors d'une marche nocturne. 

Une tentative d'intrusion dans l'aéroport a été contenue mercredi à coup de gaz lacrymogènes. Mais, craignant une répétition, le ministère des Transports a suspendu jeudi « préventivement » et « pour une durée indéterminée » les opérations aériennes.

C'est la deuxième fois que l'aéroport est fermé depuis le début du mouvement de protestation début décembre contre la nouvelle présidente, après la destitution de l'ex-président de gauche Pedro Castillo par le Parlement. En décembre, l'aéroport de Cuzco avait suspendu ses opérations cinq jours durant.

La liaison en train entre Cuszo et le site du Machu Picchu a été suspendue jusqu'à nouvel ordre afin de garantir la sécurité des passagers et des agents, a annoncé la compagnie ferroviaire dans un communiqué.

« Dina assassin corrompue »

Dans la région de Puno, à la frontière bolivienne, épicentre du mouvement protestataire sur les rives du lac Titicaca, 17 victimes des affrontements avec les forces de l'ordre à Juliaca ont été enterrées.

Réunis en cercle autour d'un cercueil rouge, des proches d'une des victimes tenaient des affiches sur lesquelles était écrit : « Dina assassin corrompue » ou encore « nous ne sommes pas des terroristes mais des citoyens qui réclament justice ». 

« C'est une douleur de perdre un membre de sa famille pour s'être battu pour ses droits », explique à l'AFP Fidel Huancollo. L'homme de 48 ans pleure un cousin mort dans les affrontements. 

Un jeune manifestant de 16 ans, hospitalisé depuis lundi, est décédé jeudi à Juliaca, portant à 18 le nombre total de civils tués dans la ville, où un couvre-feu nocturne de trois jours a été décrété mardi.

Démission au sein du gouvernement

Dans ce contexte, le ministre du Travail, Eduardo Garcia, a démissionné et demandé que les élections soient avancées à 2023 au lieu de 2024.

Les manifestants réclament aussi la dissolution du Parlement et la convocation d'une Assemblée constituante.

Le Parquet a ouvert mardi une enquête pour « génocide » présumé à l'encontre de Dina Boluarte.

Elle concerne des faits de « génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations » de décembre et janvier. 

Mercredi, une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) est arrivée à Lima pour évaluer « la situation des droits de l'homme dans le contexte des protestations sociales ».

Dina Boluarte est la sixième personne à occuper la présidence péruvienne en cinq ans, dans un pays qui connaît une crise politique permanente émaillée de soupçons de corruption. (selon AFP)

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12 janvier 2023

Sénégal: manifestation contre la hausse du prix de l’électricité

Jusqu’à 10% d’augmentation pour les tarifs de l’électricité. C’est la mesure qui agite les citoyens sénégalais, depuis début décembre 2019. Une troisième marche de protestation était organisée, ce vendredi 10 janvier, à Dakar et dans plusieurs villes du pays par le collectif citoyen Noo Lank, soutenu par une partie de l’opposition sénégalaise.

s_n_galLa Senelec - Société nationale d’électricité - a augmenté ses prix pour financer notamment le développement de son réseau. « Noo Lank » se traduit, en wolof, par « Nous refusons ». Le message s’affichait ainsi sur les banderoles de même que s'affichaient les tee-shirts verts et blancs des centaines de manifestants sortis protester, ce vendredi 10 janvier, sur la place de la Nation, à Dakar. Cette mobilisation entend se poursuivre jusqu’à ce que les tarifs de l'électricité soient revus à la baisse.

Fadel Barro, ex-coordonnateur du mouvement citoyen "Y'en a marre" fait partie des organisateurs : « L’objectif, c’est de faire abandonner à l’État la hausse du prix de l’électricité qui est injustifiée. Ils peuvent le faire s’ils acceptent, eux, de réduire leur train de vie, ne serait-ce que symboliquement en supprimant des institutions au budget qui ne servent à rien. Ils veulent que les Sénégalais payent pour que, eux, vivent dans l’opulence. Les Sénégalais ne l’accepteront pas », précise-t-il.

Une colère partagée par de nombreux citoyens de Dakar et d’ailleurs. Atou Thiam, résident de Tivaouane, a fait près de 100 km pour venir manifester : « On a fait le déplacement uniquement pour lutter contre la hausse du prix de l’électricité parce que si l’électricité augmente, tous les autres produits vont suivre. Les boulangeries, les transports qui eux aussi vont augmenter parce qu’ils utilisent de l’électricité. Tout est cher au Sénégal actuellement, tout est cher », s’inquiète-t-il. (selon "France.info")

La fédération des boulangers ainsi que des syndicats de travailleurs s’étaient d’ailleurs joints au cortège. Tous ont appelé à la libération de plusieurs militants, arrêtés fin novembre, alors qu’ils protestaient eux-aussi contre les nouveaux tarifs de la Senelec.

30 décembre 2022

Corruption en Mongolie et manifestations

Les enjeux internationaux se penchent sur la Mongolie, entre corruption et mauvaise gérance des ressources pétrolières et minières.

mongolie2En Mongolie, la capitale Oulan-Bator est depuis le 4 décembre le théâtre de grandes manifestations anticorruption. Des centaines de personnes protestent jour et nuit devant les bâtiments officiels bravant des températures qui descendent jusqu’à -30 degrés. Les manifestants réclament l’arrestation de certains patrons d’entreprises, soupçonnés d’avoir réalisé des profits illégaux dans une retentissante affaire de détournement de fonds lié à l’exportation de charbon vers la Chine. 86 % des exportations de la Mongolie partent en Chine et la moitié de ces achats chinois sont du charbon. Le secteur minier est un secteur quasi sacré, le seul avantage des Mongols face à la concurrence mondiale. Vraiment ?

La colère des Mongols

Les manifestations se poursuivent au 12e jour de la mobilisation. Ces contestations ne se déroulent qu’à Oulan-Bator, ville de 1,5 million d’habitants mais qui concentre la moitié de la population mongole. Selon Vincent Maire, la mobilisation « catalyse les frustrations en Mongolie », comme une inflation de 15 % par mois, le manque d’opportunités économiques pour la jeunesse, une colère légitime face aux affaires de corruption qui éclaboussent le pays, le « train de vie jugé ostentatoire des députés ». L’étincelle ayant mis le feu aux manifestations est la révélation d’une affaire de corruption d’une ampleur inédite : en neuf ans, 7 000 camions remplis de charbon sont arrivés vides en Chine. Un million de tonnes de minerai ont été détournées.

Le charbon, bénédiction ou malédiction ?

Culturellement et spirituellement, la mine est en contradiction totale avec la tradition mongole du pastoralisme nomade. Avec l’indépendance et la sortie du socialisme en 1989, la Mongolie connaît un effondrement économique. Pour sortir de la crise, le pays crée des mines, exploite ses immenses gisements de charbon et vend le minerai. La rente minière est confiée à des conglomérats « pas toujours disposés à travailler pour l’intérêt général » affirme l’expert. Ces derniers usent de stratégies brutales pour occuper le terrain.

L’économie mongole est déséquilibrée par sa dépendance à l’exportation de charbon et à l’achat de celui-ci par la Chine. C’est le phénomène de « malédiction de la ressource ». La possession de ressources naturelles « ne garantit pas la prospérité, phagocyte le reste de l’économie, n’incite pas à la diversification, facilite la corruption ».

Une oasis de démocratie en Asie ?

La vie politique mongole s’est structurée depuis l’indépendance en 1989 en deux partis : l’ancien parti unique et le parti démocrate. L’alternance régulière occulte « le manque de structure étatique pérenne. La politisation de l’administration (qui change à chaque élection) empêche la mise en place d’une mémoire institutionnelle qui permettrait de porter des projets sur le temps long. Même si les deux grands partis partagent des objectifs communs de développement, la question de la mise en œuvre pose problème, ce qui limite les capacités des autorités mongoles à utiliser la rente pour promouvoir une stratégie de développement » (selon "France-Culture")

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