Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
manifestation
25 septembre 2021

Guinée : révolte à Conakry

Coup de tonnerre: Alassane Ouattara et Akufo-Addo échappent à un lynchage

alpha_cond_La mission de la CEDEAO dépêchée à Conakry en Guinée ces jours-ci a échappé à une humiliation et à un lynchage de la part de la population guinéenne, a appris un correspondant d'Ivoirebusiness.

Les jeunes massés tout le long du parcours de l'aéroport de Conakry, scandaient des slogans hostiles à Alassane Ouattara et à Nanan Akufo Addo, en brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient marquées "CEDEAO voleurs", "CEDEAO zéro".

C'est sous haute escorte que la mission de la Cedeao est sortie de l'aéroport où elle avait été accueillie par le nouvel homme fort de la Guinée Mamady Doumbouya.

Pour les jeunes membres de plusieurs collectifs de la société civile, pas question de réinstaller Alpha Condé comme tentait de le faire la Cedeao, car c'est le peuple souverain qui a apporté son soutien à la junte militaire. Ils exigent d'ailleurs le retrait des sanctions prises contre la Guinée par la CEDEAO lors du sommet des chefs d’États tenu à Accra au Ghana. (Eric Lassale sur Ivoirebusiness.net)

rencontre_delegation_cedeao_et_cnrd

Publicité
9 septembre 2021

"Nous n'avons pas peur"

Des Afghanes manifestent pour leurs droits"

afghanes"Nous sommes ici pour réclamer nos droits et nous n'avons pas peur" : une cinquantaine de femmes ont manifesté jeudi à Hérat, dans l'Afghanistan, maintenant la pression sur le nouveau régime taliban avant la présentation très attendue du gouvernement.

"C'est notre droit d'avoir une éducation, du travail et la sécurité", ont chanté à l'unisson ces manifestantes, dont certaines brandissaient des pancartes appelant au respect des droits des femmes.

"Nous n'avons pas peur, nous sommes unies", ont-elles également crié, sans que les islamistes, qui s'efforcent de montrer un autre visage depuis leur reconquête du pouvoir, ne les rudoient. Durant leurs cinq premières années de règne (1996-2001), toute contestation de leurs règles était sévèrement punie.

"Nous sommes ici pour réclamer nos droits", a expliqué Fareshta Taheri, l'une des protestataires, jointe par l'AFP par téléphone. "Les femmes et les jeunes filles craignent que les talibans ne les autorisent pas à aller à l'école et au travail.".

La manifestation se tenait à Hérat, capitale de l'Ouest afghan proche de la frontière iranienne, une ville connue pour être plutôt libérale selon les critères afghans. Au moins une manifestante avait revêtu une burqa, quand les autres arboraient un simple voile masquant leurs cheveux, leurs oreilles et leur cou. 

"Peur et incertitude"

"Nous sommes même prêtes à porter des burqas s'ils nous disent de le faire mais nous voulons que les femmes puissent aller à l'école et travailler", explique Fareshta Taheri, une artiste et photographe. "Pour l'instant, la plupart des femmes qui travaillent à Hérat sont à la maison, dans la peur et l'incertitude."

Durant le premier gouvernement taliban en Afghanistan, la très grande majorité des femmes et des jeunes filles avaient été privées d'accès à l'éducation et à l'emploi. Les burqas étaient devenues obligatoires dans la rue et les femmes ne pouvaient pas se déplacer sans un chaperon, généralement un homme de leur famille.

Depuis leur reconquête du pouvoir et la prise de Kaboul le 15 août dernier, les talibans affirment avoir changé. Ils ont assuré à maintes reprises vouloir mettre en place un gouvernement "inclusif". Mais leurs promesses ont été contredites mercredi par les déclarations, sur la BBC, du chef adjoint du bureau politique des talibans au Qatar.

Interrogé sur le gouvernement à venir, qui pourrait être dévoilé vendredi, Sher Mohammad Abbas Stanekzai a notamment laissé entendre qu'il "pourrait ne pas y avoir" de femmes nommées ministres ou à des postes à responsabilité, mais uniquement à des échelons inférieurs.

Une perspective inacceptable aux yeux des manifestantes à Hérat. "Nous regardons les informations, on ne voit aucune femme dans les réunions et les rencontres organisées par les talibans", pointe Mariam Ebram, une des manifestantes. 

Moqueries talibanes

"Des pourparlers sont en cours pour former un gouvernement mais ils ne parlent pas de la participation des femmes", renchérit Basira Taheri, une des organisatrices de la marche. "Nous voulons que les talibans tiennent des consultations avec nous.

Si les filles sont retournées à l'école à Hérat fin août, quelques jours seulement après l'effondrement des forces gouvernementales et des milices locales, la situation s'est dégradée avec la prise de Kaboul. De nombreuses femmes restent cloîtrées chez elles et n'osent plus s'aventurer dans la rue.

"Même dans la ville, on ne voit pas beaucoup de femmes", rapporte Mariam Ebram. "Des médecins ou des infirmières qui ont osé retourner au travail se plaignent que les talibans se moquent d'elles."

Pour l'ancienne ministre Nehan Nargis, réfugiée en Norvège, l'Afghanistan de 2021 n'a plus rien à voir avec l'Afghanistan de 2001, lorsque les talibans ont quitté le pouvoir, chassés par une coalition menée par les Etats-Unis.

"Les gens sont beaucoup plus conscients, ils ont maintenant des aspirations différentes pour l'Afghanistan, et ils ont des attentes vis-à-vis du gouvernement", a-t-elle déclaré sur la BBC mercredi soir, pointant l'importance des réseaux sociaux, un "outil très puissant" de mobilisation.

A Hérat, les manifestantes promettent de continuer à battre le pavé jusqu'à ce que leurs revendications soient entendues. "Nous continuerons nos manifestations", assure Basira Taheri. "Elles ont commencé à Hérat, elles s'étendront bientôt à d'autres provinces." (selon "Tahiti-infos")

4 septembre 2021

Brésil : les indigènes manifestent ...

 ... pour garder la propriété de leurs terres

C'est le plus grand rassemblement d'indigènes au Brésil : 170 tribus sont représentées devant la Cour suprême de Brasilia, mercredi 25 août. Leur objectif ? Faire pression sur les juges, alors qu'est attendu un jugement sur leur droit à disposer de leurs terres.

br_silAvec sa coiffe, son diadème de guerrier et son cri hurlé devant l'Assemblée nationale brésilienne, la rage d'un indigène est palpable. Comme lui, 6 000 indigènes sont venus à Brasilia, depuis l'Amazonie, pour réclamer d'être protégés. Ils veulent stopper un projet de loi du gouvernement qui les chassent de leurs terres. "Aujourd'hui, notre territoire est menacé par l'exploitation minière, et aussi l'exploitation forestière. Ils viennent et veulent tout détruire", clame l'un d'entre eux.

"Dehors Bolsonaro"

"Dehors Bolsonaro" : c'est le message des indigènes au président brésilien. C'est lui qui autorise les gisements en pleine forêt. Les entreprises peuvent creuser, car seule une partie des terres sur lesquelles les indigènes habitent leur appartient. "Nous étions les premiers sur ces terres. Et l'on voudrait que nous n'ayons pas de droits ? On ne peut pas baisser les bras", martèle Daniele Da Silva, manifestante du peuple Truka. Avoir le contrôle de leur territoire, voilà ce que sont venues réclamer les tribus. Les indigènes sont 900 000 aux Brésil. Leurs terres s'étendent sur 13% du pays.

1 septembre 2021

Récupération politicienne

En Alsace aussi !

philippot2Ce mois d'août aura été fatal aux manifestations antivax, qui se prétendaient "apolitiques" et dont certains dirigeants, comme à Sélestat, refusaient même les slogans anti-Macron. Mais la supercherie a été de courte durée. Très vite on a vu apparaître des dirigeants de l'ultra-droite, tels Florian Philippot (pour qui même le RN serait un parti de gauche), en tête de certains cortèges. Le ton était donné et les slogans n'avaient plus rien à voir avec la covid-19. Ce fut le cas à Saint-Brieuc, Valence (Drôme), Rennes. A Tours, il y  eut même des agressions fascistes.

Et l'Alsace ne fut guère épargnée. Notamment à Mulhouse, dès le 7 août, apparurent en tête du cortège des individus du groupe royaliste "Action Française", ne laissant aucune place aux soignants ! Dans ces conditions, comment à Sélestat l'unique responsable villois peut-il s'étonner le 28 août dernier du lâchage des syndicats hospitaliers qui lui ont demandé de restituer les clés du local mis à disposition ? Et dans ces mêmes  conditions, faudra-t-il s'étonner qu'au mois de septembre à venir le mouvement anti-pass tourne à la peau de chagrin et au discrédit total ?

manifManif anti-vax des prochaines semaines  ?

20 août 2021

Une première à l’île Maurice

La population se soulève contre le gouvernement

_le_mauricePour une première dans l’histoire de l’Île Maurice, une manifestation d’envergure a été notée, contre le gouvernement, suite à la marée noire.

Pour protester contre la gestion de la marée noire qui a ravagé la côte de l’île, en début de mois, des milliers de Mauriciens se sont rassemblés, samedi 29 août 2020, à Port-Louis. En effet, entre 50 000 et 75 000 personnes, selon les estimations des organisateurs et de la presse locale, ont pris d’assaut, en fin de matinée, la place de la cathédrale, en plein cœur de la capitale.

Parmi les manifestants qui étaient issus de toutes les composantes sociales, les femmes et les jeunes figuraient en très bonne place. Et ils étaient majoritairement vêtus de blanc pour protester contre les dangereuses conséquences écologiques et économiques causées par la fuite de fioul.

Selon les estimations, environ 1 000 tonnes de pétrole se sont déversées dans un sanctuaire pour animaux sauvages rares, après que le navire japonais MV Wakashio a heurté un récif de corail, le 25 juillet dernier. Ce qui n’était pas sans graves conséquences selon les populations.

« Cette manifestation est l’occasion d’envoyer un message à Pravind Jugnauth (Premier ministre) pour lui dire qu’il a fauté dans la façon de gérer le naufrage du Wakashio », a déclaré, à l’AFP, Jocelyne Leung, 35 ans, une employée de bureau.

Vêtus de Tee-shirts sur lesquels on pouvait lire « J’aime mon pays. J’ai honte de mon gouvernement », beaucoup de manifestants sont allés plus loin en demandant la démission du gouvernement, purement et simplement. '(selon "Afrik.com")

Publicité
1 août 2021

Sélestat : les bizarreries d'une manifestation

Quelle organisation ?

passmanif2

Il ne m'appartient pas de critiquer des positions des manifestants, dont j'en approuve certaines comme la dénonciation du flicage macronien de la population, sous prétexte de "guerre" par ailleurs très mal menée, avec ses nombreux ordres et contr'ordres, selon que ce soit un ministre ou l'autre qui s'exprime.

Mais plusieurs questions se posent !

1) Quelle organisation se cache derrière ce manifestant unique, venu des premiers contreforts du Frankenbourg ? Pour être efficace, il faudrait rassembler du monde ! Or, selon la presse, durant sa semaine de militantisme folklorique à l'entrée de l'hôpital de Sélestat, notre va-t'en--guerre ne semblait soutenu (ou manipulé ?) que par trois représentants syndicaux. Que n'ont-ils mobilisé leur syndicat ? Ou n'y seraient-ils que très minoritaires ? Dans ce cas peuvent-ils s'exprimer au nom de tous  ? Serait-ce la raison pour laquelle ils auraient fait appel à un pigeon villois ? Ou tout simplement, les syndicats refuseraient de sortir de leur rôle qui est de veiller aux conditions de travail  des salariées ? Pas très fûté, en tous cas. De telles stratégies ne peuvent hélas qu'afffaiblir les organisations syndicales et politiques.  Mais n'est-ce pas le but recherché par Macron ?

2) La manifestation était-elle autorisée  ? On peut en douter au vu des  récépissés divers publiés par notre militant solitaire érigé en grand stratège politique. En  effet, une première demande a été déposée le 21 juillet qui n'indiquait pas le nombre de participants et qui n'a donc pas donné lieu à une autorisation. Une deuxième datée du 26 juillet indique un nombre de participants de 40. La limite  en nombre serait de 50 par ces temps de crise sanitaire. Les deux récépissés ont été publiés sur les réseaux, mais jamais l'autorisation de manifester. Y aurait-il un hic ?  

re_u1

re_u2

3) La presse de ce matin annonce 80 à 100 manifestants, alors que sur la ligne de départ il y  en avait à peine 40. La déclaration du boy organisateur était respectée, semble-t-il ...sauf, que le mot d'ordre était donné aux participants de s'installer au long du parcours et de se mêler au cortège lors de son passage. Une vraie bande de farceurs et d'amateurs. Mais sur les photos parues dans la presse, les 40 ne sont même pas atteints. Il fallait s'y attendre... Mais là,  on touche à l'éternelle guerre des chiffres. Et voilà que notre héraut des vallées annonce deux manifestations pour la semaine prochaine (vendredi et samedi). Il n'a pas peur.

passmanif3Un parti alsacien a-t-il appelé à la manif ?

27 juillet 2021

Guinée : Mobilisation contre les prisonniers politiques

En Guinée, où près de 400 prisonniers politiques croupissent derrière les barreaux, le gouvernement d’Alpha Condé nie leur existence et l’opinion publique tente de mobiliser Guinéens et « citoyens du monde » sur les réseaux sociaux. En France, de plus en plus nombreuses sont les voix politiques à s’emparer du sujet.

guin_eLe 17 avril 2021 marquait la journée internationale des prisonniers politiques. L’occasion pour plusieurs citoyens et leaders d’opposition de dénoncer le traitement réservé à cette catégorie de détenus dans les pays subsahariens, pas toujours respectueux des droits humains. La Guinée n’échappe malheureusement pas à la règle et c’est une voix parmi d’autres qui s’est exprimée en cette journée destinée à attirer l’attention sur un problème trop souvent passé sous silence. Celle de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition, adressant un message de soutien à ses « collaborateurs et aux nombreux militants (…) arbitrairement détenus dans les prisons guinéennes », à la suite du mouvement de protestation lancé en 2020 contre le troisième mandat d’Alpha Condé.

En Guinée, plus de 400 personnes croupissent en prison depuis six mois pour s’être opposées aux manœuvres électorales du Chef de l’État. « On les accuse de fabrication et de détention d’armes de guerre. On les accuse aussi d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État sans aucune preuve. On les arrête et on les séquestre » déplore Cellou Dalein Diallo. « Le pouvoir se met de plus à nier l’existence de ces crimes ». Le directeur de communication de l’UFDG, Joachin Baba Millimono, dénonce lui « l’absurdité » et le « déni de justice » à l’œuvre. « Le débat malheureusement ne porte pas sur la définition du détenu politique, mais sur le fait même de nier l’existence des hommes politiques en prison ». De son côté, le président Alpha Condé estime en effet qu’il n’y a aucun prisonnier politique dans son pays.

L’opinion tente de mobiliser la communauté internationale

*Même si les symboles comptent, il faudra plus que des journées internationales pour changer le sort de ces victimes de l’arbitraire. Les gouvernements, par le contrôle plus ou moins serré qu’ils exercent sur les médias, font tout ce qu’ils peuvent pour passer le problème sous silence. Face à cette volonté d’invisibilisation, des voix se font entendre : celles de simples citoyens usant de moyens numériques qui échappent à la surveillance des États. Ainsi, la plateforme Change sert actuellement de support à des pétitions réclamant la libération des prisonniers politiques en Guinée. Lancée le 25 avril 2021 par l’écrivain Tierno Monénembo, l’une de ces pétitions compte déjà plus de 3 000 signataires, mobilisant les proches et les familles des détenus. L’écrivain appelant « toutes les consciences, tous les démocrates épris de justice et de liberté en Afrique et ailleurs dans le monde, à signer cette pétition pour demander la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques en Guinée ».

D’autres pétitions, à connotation plus internationale et plus juridique, cherchent à mobiliser les Guinéens et les « citoyens du monde libre » afin de dénoncer l’interdiction par Alpha Condé des « avocats internationaux des prisonniers politiques de se rendre en Guinée violant ainsi le principe fondamental du droit à la défense tout en se plaçant en contradiction totale avec le droit interne guinéen et les normes internationales ». Lundi 3 mai, le Collectif pour la transition en Guinée (CTG) dénonçait des conditions de détention inhumaines pour les prisonniers dont plusieurs seraient morts faute de soins. Pour Ibrahim Sorel Keita, porte-parole du CTG et vice-président de l’association SOS racisme, « ces prisonniers sont des gens qui se sont opposés aux velléités de troisième mandat et de présidence à vie d’Alpha Condé, président guinéen. Et compte tenu de cette opposition, ils se sont fait arrêter, voire kidnapper pour certains d’entre eux. Et aujourd’hui -six mois après- il n’y a toujours pas de jugement. Les familles n’ont pas de nouvelles de ces personnes. »

Autant d’appels à l’aide qui commencent à trouver de l’écho auprès de l’opinion internationale, comme en témoignent les déclarations récentes de Jean-Yves Leconte, sénateur socialiste représentant les Français établis hors de France : « Il ne faut pas désespérer qu’Alpha Condé change et en vienne à des meilleures dispositions pour réformer vraiment sa gouvernance et rendre le système plus vertueux avec de véritables contre- pouvoirs. Mais si cette voie n’est pas suivie et que le régime d’Alpha Condé continue d’osciller entre répression et prédation alors oui, il faut des sanctions ». Même son de cloche du côté de 32 eurodéputés, qui ont récemment interpellé le chef de la diplomatie de l’UE dans une lettre ouverte : « Comment l’UE compte-t-elle mettre en action son nouvel instrument de sanction pour sanctionner ces personnalités responsables de violations graves des droits humains en Guinée ? ».

Le Covid-19, révélateur d’une situation humanitaire catastrophique

Il y a un an, Amnesty International tirait la sonnette d’alarme devant l’absence de mesures sanitaires destinées à protéger du virus les milliers de détenus des prisons africaines. L’occasion de rappeler qu’une bonne partie des personnes enfermées dans ces endroits surpeuplés, propices à la contagion, l’étaient pour des raisons d’opinion. « Dans de nombreux pays de la région, expliquait l’organisation internationale, une forte proportion de la population carcérale se trouve derrière les barreaux uniquement pour avoir exercé de manière pacifique ses droits humains. » Et Amnesty de plaider pour la libération anticipée, provisoire ou conditionnelle des détenus âgés ou souffrant de pathologies préexistantes, ainsi que des femmes et jeunes filles enceintes ou incarcérées avec leurs enfants. Une recommandation parfois suivie d’effets. Au Somaliland, le président Muse Bihi Abdi a gracié 574 prisonniers afin de désengorger les prisons. Les dirigeants éthiopiens, de leur côté, ont libéré plus de 10 000 détenus afin d’éviter la constitution de clusters.

 Mais tous les pays n’ont pas fait preuve de la même mansuétude, notamment à l’égard de certaines figures d’opposition. RFI évoquait récemment le cas de Jean-Marie Michel Mokoko. Candidat à la Présidentielle de 2016 au Congo-Brazzaville, Mokoko fait l’objet d’un acharnement de la part des pouvoirs publics. Condamné à une peine de vingt ans de prison pour avoir évoqué dans une vidéo les moyens de chasser du pouvoir le président Sassou-Nguesso, cet ancien général de 75 ans, atteint l’an passé du coronavirus dans sa prison de Brazzaville, symbolise le combat de milliers d’opposants « coupables » d’avoir exprimé une opinion jugée dangereuse par le pouvoir en place. Au Sud-Soudan, des centaines, sinon des milliers, d’opposants présumés, de journalistes et de membres de la société civile, sont également détenus sans mise en examen depuis 2013. L’Érythrée n’est pas non plus épargnée par ce fléau : des milliers de personnes y sont enfermées depuis des années sans perspective de libération, simplement pour avoir exprimé une critique à l’encontre de l’État. (selon "Afrik.com")

26 juillet 2021

Le pass ne passe pas !

Lorsque les parlementaires se réunissent jusqu'aux petites heures du matin, il en ressort souvent des choses assez étranges. Par exemple, vendredi soir, les députés français ont voté en faveur de l'amendement 274 proposé par le député Christophe Blanchet (MoDem) dans le cadre d'une nouvelle "loi sanitaire". Cette proposition de modification prévoit que les clients des restaurants, cafés ou bars qui n'ont pas "flashé" leur "pass sanitaire" à leur arrivée ou qui n'ont pas rempli un registre des clients correspondant ou qui ne l'ont pas rempli correctement seront à l'avenir passibles d'une amende pouvant aller jusqu'à 15 000 euros ( !) et d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à un an ( !). Cet amendement a été adopté en première lecture à une courte majorité avec les voix de LREM et du MoDem, mais il n'est pas encore tout à fait clair si ce règlement résistera à un examen constitutionnel.

ANAu lieu de calmer quelque peu la situation très tendue en France, le parlement et le gouvernement versent de plus en plus d'huile sur le feu. Au lieu de fournir des réponses à ceux qui ont des doutes sur la stratégie de vaccination actuelle, l'État français réagit de manière autoritaire et avec une violence institutionnelle. Alors que les manifestations contre le "pass sanitaire" et les vaccinations obligatoires sont désormais quotidiennes ( !), il est difficile de comprendre pourquoi les autorités politiques françaises recherchent de plus en plus la confrontation ouverte avec leur propre population.

Un an de prison parce qu'un visiteur de restaurant n'a pas flashé son QR code ? Pour le député MoDem Christophe Blanchet, ce n'est pas un problème. Son argument : alors les restaurateurs ne sont pas les seuls responsables des sanctions si un client est trouvé dans un restaurant sans un "pass sanitaire" valide. Dans ce cas, le restaurateur serait condamné à une amende de 45 000 € et à une peine d'emprisonnement d'un an. Mais est-il possible de gouverner durablement contre son propre peuple et de lui imposer des mesures répressives ? Les gens dans les tours d'ivoire de la politique parisienne remarquent-ils seulement comment les choses bouillent en France ?

Depuis un an et demi, ce gouvernement a complètement échoué dans la pandémie, a menti, fait de fausses promesses, tout en communiquant avec les Français comme s'ils n'étaient pas sains d'esprit. Cela a conduit à une perte de confiance massive, et c'est l'une des raisons pour lesquelles une grande partie de la société française n'est plus prête à suivre aveuglément les instructions d'un gouvernement qui a présenté une image de faiblesse effrayante depuis un an et demi.

Que la campagne de vaccination soit l'un des piliers centraux de la lutte contre la pandémie, cela ne fait aucun doute. Le fait que cette campagne et les vaccins suscitent d'innombrables questions auxquelles il n'a pas été répondu à ce jour est également incontestable. Dans une telle situation, miser sur cette incroyable répression plutôt que sur le dialogue pourrait être une erreur susceptible de faire exploser la poudrière sociale qu'est la France.

Un QR code non scanné et un an de prison, ce qui équivaut à la destruction d'une existence sociale ? Le parlement français a perdu tout sens de la mesure et personne à Paris ne devrait s'étonner que cela entraîne une réaction violente de la population. L'autoritarisme que le président Macron a instauré en France depuis 2017, avec notamment une série de décrets qui ont aboli les libertés individuelles mais aussi la protection des données personnelles (décrets 2020-151 et suivants), est à ce jour inconnu dans la Vème République française.

En dehors de la monstruosité de ce règlement et de sa constitutionnalité, qui devra encore être examinée, cette proposition d'amendement 274 montre l'autocompréhension de ce gouvernement et de sa majorité parlementaire. L'amende de 135 euros annoncée à l'origine pour ne pas avoir scanné le "pass sanitaire" avait déjà fait grincer des dents, tant chez les restaurateurs, qui sont soudainement censés jouer les policiers, que chez les Français, pour qui une visite au restaurant ou un café en terrasse peuvent rapidement devenir un délit. Mais un an de prison et 15 000 euros d'amende ? !

Sur quoi le Paris politique compte-t-il maintenant ? - Que les gens continueront d'affluer avec enthousiasme dans les restaurants ? Cette nouvelle réglementation n'est pas seulement une gifle pour les Français, mais probablement l'arrêt de mort de nombreux restaurateurs qui, après un an et demi de repos obligatoire, doivent maintenant compter avec une baisse dramatique de leur clientèle.

macronLa réponse à cette nouvelle monstruosité ne sera pas donnée dans un débat politique, mais dans la rue. Dans le contexte de manifestations de plus en plus violentes. Mais c'est la dimension que Macron connaît et apprécie. Contre les protestations, on peut envoyer la police pour étouffer violemment toute critique de la politique. Mais le potentiel de protestation en France est énorme, et le fait que les autorités publiques considèrent que le nombre de manifestants est faible n'aide pas. Les confrontations provoquées par ce gouvernement n'auront que des perdants.

Il est incroyable que la France, pays des Lumières, pays des droits de l'homme, pays de la liberté, devienne la "Hongrie de l'Europe occidentale". Cette stratégie ne contribue en rien à dissiper les doutes concernant la stratégie de vaccination actuelle ; avec cette approche autoritaire, le projet de parvenir à une "immunité collective" est voué à l'échec. Outre le fait qu'une pandémie ne peut être combattue au niveau national, ce gouvernement ruine définitivement la cohésion sociale.

Ce gouvernement n'est en fait cohérent que sur une seule chose : ignorer la voix des Français. Lors des récentes élections régionales et départementales, que plus de 2/3 des Français ont boycottées, le parti au pouvoir, LREM, n'a obtenu que 9% des suffrages exprimés, derrière même le PS déjà mort. Il est étrange que cette "claque" n'ait donné lieu qu'à un "continuez comme ça !" et à une nouvelle expansion d'un système autoritaire parmi les personnes au pouvoir à Paris.

Ce samedi déjà, nous avons vu à quel point les Français sont enthousiastes à l'égard de leur gouvernement. En effet, des centaines de milliers de personnes l'exprimeront à nouveau dans les rues de France. Mais le plus amer, c'est que cet autoritarisme fait que de plus en plus de sceptiques de la vaccination deviennent des opposants à la vaccination et que la campagne de vaccination a ainsi de moins en moins de chance d'atteindre son objectif.
(selon "Euro-journalist" - traduit de l'allemand)

23 juillet 2021

«A bas la dictature» : soulèvement à Cuba

Des millliers de Cubains sont descendus dans la rue dimanche. La pandémie de Covid-19 a plongé l’île dans sa plus grave crise économique depuis 30 ans, aggravant les pénuries d’aliments et générant un fort malaise social.

cuba

Excédés par la crise économique, des milliers de Cubains ont défilé dimanche à travers le pays, aux cris de « A bas la dictature ! ». De son côté, le président Miguel Diaz-Canel a appelé ses partisans à répliquer dans la rue. « L’ordre de combattre a été donné, dans la rue par les révolutionnaires ! », a lancé, dans une allocution télévisée, le chef de l’État, qui a accusé « la mafia cubano-américaine » d’être derrière ces manifestations.

« Nous appelons tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et les prochains jours. Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse », a-t-il ajouté.

Diffusées sur les réseaux sociaux, les manifestations anti-gouvernement ont commencé de façon spontanée dans la matinée, événement rarissime dans ce pays gouverné par le Parti communiste, où les seuls rassemblements autorisés sont généralement ceux du parti.« Qu’ils s’en aillent ! »

« À bas la dictature ! », « Qu’ils s’en aillent ! », criaient notamment plusieurs milliers de manifestants à San Antonio de los Baños, une petite ville à une trentaine de kilomètres de La Havane. « Liberté ! », scandaient quelques centaines d’autres à La Havane en différents rassemblements, où des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre.

Au moins dix personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers ont utilisé des tuyaux en plastique pour frapper des manifestants, tandis que la ville était placée sous un important déploiement militaire. Moteur d’un nombre croissant de revendications depuis son arrivée à Cuba fin 2018, l’Internet mobile était coupé dans une grande partie du pays dimanche après-midi.

La pandémie de Covid-19 a plongé Cuba dans une grave crise économique, la pire depuis 30 ans, aggravant les pénuries d’aliments et de médicaments et générant un fort malaise social. Les difficultés économiques ont poussé les autorités à couper l’électricité plusieurs heures par jour. « La situation énergétique semble avoir échauffé certains esprits ici », a reconnu Miguel Diaz-Canel, accusant les sanctions américaines d’être responsables de la crise.

Des « révolutionnaires désorientés »

Le président a toutefois reconnu que « des gens sont venus manifester leur insatisfaction », parlant de « révolutionnaires désorientés ». Mais « nous sommes beaucoup, et moi le premier, à être prêts à donner la vie pour cette révolution », a-t-il lancé. « La révolution cubaine, nous la défendrons coûte que coûte ! », a également clamé le vice-ministre des Affaires étrangères, Gerardo Peñalver, en partageant une vidéo de partisans communistes défilant aux cris de « Je suis Fidel ! ». (selon AFP)

17 juillet 2021

Manifestations contre l'extension du pass sanitaire

Ce samedi, 17 juillet nouvelles manifestations dans la France entière

pass

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 249 127
Publicité