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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
5 février 2015

Qu'elle est belle l'Europe !

roms

A l'automne dernier, de nombreuses associations caritatives et des élus avaient manifesté contre l'expulsion de la famille Ametovic, qui a été obligée de rejoindre un camp de Roms en Serbie. Il y a 3 semaines, une délégation fribourgeoise s'est déplacée en Serbie, au camp de Roms à Nis, en est revenue et a rendu public comme promis son rapport. Cinq pages de texte, des images et des  videos qui décrivent la condition désespérée des six enfants de leur maman. Edifiant, et ça se passe en Europe !

Les six enfants (de 1 à 10 ans) sont malades, et leur mère vit dans la peur dans un pays dont elle ne connaît pas la langue et qui n'est pas le sien. Arrivée à Belgrade, la famille était dans un dénuement total. Expulsée d'Allemagne, elle a dû payer une amende pour entrée illégale en Serbie. Un comble ! Elle a dû attendre trois mois pour obtenir une aide sociale de 80 €/mois. Sadbera Ametovic n'a pu s'en sortir que grâce à des aides venues des organisations non gouvernementales de Fribourg. Sans ces dons, elle n'aurait pu acheter la nourriture et les couches pour les enfants.

Les enfants étaient encore habillés comme à leur départ de Fribourg. En plein hiver, les vêtements étaient sales et humides. Trois des enfants n'avaient pas de chaussures. Ils avaient tous froid, le bébé, Martin, était à l'hôpital avec une sévère bronchite spastique. Bien que les soins sont gratuits pour les habitants, la mère doit payer les médicaments car le jeune Martin est considéré comme un étranger puisqu'il est né en Allemagne.

La mère est mal en point aussi, avec des troubles gynécologiques, des insomnies, des crises d'angoisse. Les enfants, traumatisés, sont nerveux. La cabane où ils vivent est en ruines : pas de fenêtres, des moisissures, le plafond détruit. Aussi, la journée, la famille va vivre chez le père de Sadbera. Mais il n'y a ni eau ni chauffage. La nuit, ils vont dans une pièce d'un oncle qui est momentanément parti en Allemagne, où ils dorment sur le sol. Lorsqu'il reviendra, les Ametovic risquent de devenir des sans-abri. Le cadre de vie des Ametovic est horrible : partout il n'y a que des excréments et des cadavres d'animaux en décomposition. Leurs "toilettes" consistent en un trou à l'air libre à côté de la cabane. 

Les plus petits pourraient bénéficier d'une garderie, mais elle est payante. Les aînés pourraient aller à l'école, mais on y parle le serbe, une langue que ces jeunes ne connaissent pas. Les autorités serbes menacent maintenant d'inscrire les jeunes dans une école pour handicapés mentaux.

La délégation est revenue. La conclusion est que le cas des Ametovic n'est pas le seul, mais le plus grave. Le Conseil Municipal de Fribourg-en-Brisgau a appuyé un courrier des Grüne et du SPD à l'Etat. Ils préconisent le retour des Ametovic en Allemagne.

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25 janvier 2015

Conséquences de PEGIDA ? Assassinat raciste à Dresde.

dresde

Dresde, la ville où tous les ans ont lieu des marches néo-nazies ! Dresde, la ville aussi où ont commencé tous les lundis les rassemblements anti-islamiques PEGIDA !  Alors faut-il s'étonner que c'est dans cette ville que se perpètrent des assassinats de musulmans par des extrémistes, comme celui du jeune érythréen de 20 ans, demandeur d'asile, Khaled Idris Bahray, dont les funérailles ont eu lieu hier à Berlin. Car à Dresde, l'enterrement aurait pu provoquer de nouvelles manifestations racistes ?

Un vent froid soufflait ce dimanche après-midi au cimetière de Gatow. La police veillait à l'entrée pour éviter d'éventuels débordements. Car plus d'un millier de personnes était attendu à l'enterrement de Khaled Idris Bahray. 250 personnes de la communauté erythréenne d'Allemagne, d'Italie, de Suède avaient aussi fait le déplacement. Une femme pleurait. C'était la tante du mort, elle était venue de  Essen. "Il a perdu très tôt son père. L'Allemagne était pour lui une terre d'espoir.", dit-elle. Khaled avait traversé tous les dangers de désert et risqué sa vie lors de la traversée de la Méditerranée. Et le voilà victime de la haine et du racisme.

Khaled a été assassiné le 12 janvier à Dresde en Saxe, victime d'extrémistes du mouvement PEGIDA. Malgré les coups de couteau à la gorge et la partie supérieure du corps, la police avait d'abord conclu à une mort naturelle. Mais finalement, un jeune allemand de 26 ans a été arrêté pour ce meurtre.

C'est à midi que le cercueil est arrivé au cimetière, porté par des amis d'exil de Khaled jusqu'à la tombe du carré musulman du cimetière. Un imam a lu les prières traditionnelles. La municipalité de Dresde était représentée par la maire (Oberbürgermeisterin) Helma Orosz et la déléguée à l'intégration des immigrés, Kristina Winckler. "Je suis là pour marquer la compassion de toute la municipalité de Dresde et notre solidarité avec tous les réfugiés forcés de quitter leur pays." La cérémonie a duré 45 minutes, trois gerbes de fleurs et deux tulipes blanches garnissent la tombe. Des amis de Khaled sont restés longtemps, les larmes à l'oeil.

C'est la mère de Khaled qui a demandé que son fils soit enterré en Allemagne, la dictature érythréenne ne tolérant pas le retour au pays des fuyards, même morts. Cette maman vit à l'heure actuelle au Soudan. Un autre de ses fils, fuyant vers l'Europe, était déjà mort noyé dans la Méditerranée.

Une triste histoire comme il y en a malheureusement beaucoup.

L'Erythrée, dictature la plus sanglante d'Afrique.

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- Un homme, à la tête de son clan, a réduit sa population en esclavage. Ce pays de 5 millions d'habitants est devenu un immense camp de travail forcé. Un bagne. Le quotidien de l'Erythrée est fait de rafles, de torture, d'effroi, de milliers de situations terrorisantes : si un Erythréen est confronté à un chef de service, s'il n'a pas tous ses papiers en règle, si un membre de sa famille a pensé à fuir ou si un cousin a été vu aux Etats-Unis dans une manifestation... le système répressif et oppressif, très élaboré, lui rend la vie infernale. Dictature "inconnue" ? Oui, parce qu'il n'y a pas d'enjeux autour de ce pays, pas de pétrole, pas de têtes nucléaires.

Un tyran, Issayas Afeworki

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- Une personnalité très particulière. Son régime n'a pas l'extravagance de celui du Coréen Kim Jong-un, ni la corruption légendaire de celui d'Amin Dada en Ouganda, c'est un gangster contrôlant un système mafieux. Il assume ouvertement sa brutalité face aux instances internationales, se pose comme invincible, obsédé par la survie, considère que l'Erythrée est sa propriété, sa vie, sa chose. Sa guérilla contre l'Ethiopie a duré trente ans, de 1961 à 1991. Imaginez un parti qui prendrait le pouvoir après trente ans de Vercors sous occupation allemande.

Il a organisé un pays parallèle, créant des poches de résistance, des écoles, des hôpitaux, des exploitations agricoles et une économie fermée. Il a résisté et vaincu l'Ethiopie de Hailé Sélassié, appuyée par les Etats-Unis, et celle de Mengistu, soutenue et armée par les Soviétiques et les Cubains. Issayas Afeworki est un leader des hauts plateaux, issu d'une classe populaire, qui a conçu et réalisé un projet national qualifié d'impossible. Formé en Chine où il a tout appris pendant la Révolution culturelle, c'est un combattant en sandales, un héros mythique venu tout droit des années 1960-70, un leader, un chef militaire, un survivant en guerre.

1993 : le chef de guérilla devient dictateur

- Très vite, le régime se transforme en dictature. Dès la chute de Mengistu et l'accession à l'indépendance. En 1993, quand ses soldats manifestent pour leurs droits, la répression est impitoyable. En 1998, la guerre des frontières éclate avec l'Ethiopie. C'est une épouvantable boucherie. Pour rien : entre 70.000 et 90.000 morts des deux côtés, et une défaite militaire et politique pour l'Erythrée. Les anciens frères d'armes du président Afeworki renâclent, veulent réformer le système de l'intérieur, créent un groupe de quinze opposants historiques, le G15... Il les casse. 
Commencent alors les arrestations, les disparitions forcées, les assassinats d'opposants à l'étranger. Le 18 septembre 2001, profitant de la formidable diversion de l'attentat contre le World Trade Center, Afeworki lance une immense rafle : membres du G15, opposants, journalistes, artistes, intellectuels, tous sont jetés en prison.

Et aujourd'hui ?

- Le service militaire est obligatoire pour tous les jeunes, garçons et filles : enrôlés à l'âge de 17 ans jusqu'à... la quarantaine ! D'abord, dix-huit mois de camp disciplinaire, avec viols des jeunes femmes, brutalités des supérieurs, cachot et torture comme sanctions. Ensuite, on est affecté à un grand chantier du président, à une ferme, à une fabrique. Un contact avec "l'étranger", avec un passeur, un mot malheureux dans un café et c'est la prison. Il existe 314 camps de détention dans le pays. Des centres de tri à la sortie des villes, des containers métalliques de cargos en plein désert, des camps de haute sécurité pour les politiques, comme celui d'Eiraeiro, à 50 kilomètres d'Asmara. Cellules, isolement, pas de visites, interrogatoires et torture à mort. On pratique la technique de l'hélicoptère : le prisonnier, suspendu pieds et mains au plafond, tourne, les autres frappent : "Avoue !"

La fuite à l'étranger ou la prison

- Sur 5 millions d'Erythréens, 1 million se sont évadés depuis 2004. L'ONU a recensé 3.000 passages par mois vers le Soudan et l'Ethiopie... pour ceux qui réussissent à déjouer les patrouilles. Les autres sont jetés en prison. Ou condamnés à vivre dans un pays sans système judiciaire, dans une capitale en panne d'électricité, avec le peu d'argent envoyé par les Erythréens de la diaspora, eux-mêmes frappés d'une taxe "révolutionnaire" qui ponctionne d'office 2% de leurs revenus à l'étranger.

Le silence international !

- Il permet à Afeworki de fournir armes et entraînement aux shebabs islamistes de Somalie et de déstabiliser la Corne de l'Afrique. La Chine est très présente en Erythrée, le Qatar fournit de l'argent frais, la mafia italienne exploite des hôtels sur la mer Rouge et l'Union européenne... a fourni en 2007 une enveloppe de 122 millions d'euros pour cinq ans. Issayas est devenu alcoolique, diabétique mais il fait toujours peur. Sa dictature est la plus sanglante du continent africain, un foyer de déstabilisation potentiel et un camp de concentration que les jeunes fuient en allant mourir dans des barques de clandestins aux portes de l'Europe.

Selon Léonard Vincent, chercheur, journaliste, écrivain, dans sa publication "Les Erythréens" aux Editions Rivage.

24 janvier 2015

Manifestation contre Pegida à Fribourg-en-Brisgau

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20 000 personnes sont descendues dans les rues de Fribourg. Ils ont protesté contre l'intolérance et l'islamophobie. La première manifestation dans la ville contre Pegida est devenue beaucoup plus importante que prévu par les autorités. Lors des discours, on a pu relever celui du recteur d'université Schiewer : "Dans notre université, nous trouvons 123 nationalités. La tolérance est notre marque de fabrique." Quant au maire (Oberbürgermeister) Dieter Salomon, il déclarait : "Nous vivons dans une ville avec de nombreuses nationalités, c'est une richesse. Les partisans de Pegida parlent de presse du mensonge (Lügenpresse), en réalité ils attisent la haine contre l'islam et les minorités."

18 janvier 2015

Charlie Hebdo vu d'Afrique

Niger : manifestation contre « Charlie Hebdo », un centre culturel français incendié, 4 morts

Photo_de_manifestants_ce_vendredi___Zinder_au_Niger

Zinder, deuxième ville du Niger, a connu un « vendredi noir »: le Centre culturel français a été incendié et trois églises saccagées par des manifestants hostiles à la publication d’une caricature du prophète Mahomet en Une de l’hebdomadaire Charlie Hebdo.

Juste après la prière de vendredi, « une marée humaine a déversé sa colère dans les rues de Zinder (sud) pour protester contre la caricature du prophète Mahomet », a raconté Amadou Mamane, journaliste indépendant à Zinder. Des SMS circulaient depuis la veille pour manifester à la sortie des mosquées. Le même mot d’ordre, transmis pendant les offices religieux, a été suivi par des milliers de personnes, selon une source officielle.

Les manifestants, qui selon M. Mamane étaient « essentiellement des jeunes, dont certains circulaient à moto en agitant de petits drapeaux blancs », la couleur de l’islam, se sont précipités sur le Centre culturel franco-nigérien (CCFN). Une cinquantaine d’entre eux a « cassé la porte » d’entrée du complexe vers 13H30 (12H30 GMT), malgré des « tirs de sommation » de « deux policiers » présents pour protéger le bâtiment, a déclaré à l’AFP Kaoumi Bawa, le directeur du CCFN de Zinder.

Puis ils ont mis le feu à la cafétéria, puis la médiathèque et des locaux administratifs du Centre, a-t-il poursuivi. « Ca brûle encore. Les pompiers ne sont jamais venus », a regretté M. Bawa, « en colère », qui « essaie de sauver ce qui pourrait l’être ». Le manifestants, qui étaient encore actifs à 18H45 (17H45 GMT), alors que des gendarmes sont venus prêter main-forte aux policiers pour sécuriser la ville, se sont ensuite attaqués à des lieux de culte non musulmans. Trois églises, une catholique et deux évangéliques, ont été saccagées, selon les autorités de Zinder, ville située dans le sud, non loin de la frontière avec le Nigeria.

« On n’a jamais vu ça à Zinder », a indiqué une source administrative. « C’est un vendredi noir ». D’après cette source, le siège d’un parti au pouvoir a également été incendié, ainsi que plusieurs bars et débits de boisson. « Le centre-ville de Zinder est méconnaissable. Au cri de Allah Akbar (Allah est le plus grand), les manifestants en très grand nombre ont brûlé des pneus partout », a témoigné un commerçant joint au téléphone. « Des débris de bouteilles, des pneus enflammés et des blocs de pierre jonchent encore certaines rues », a décrit un autre journaliste. Le Niger, comme le Sénégal, avait pourtant interdit la diffusion du dernier numéro de Charlie hebdo, qualifié de « provocation injurieuse et totalement inacceptable », afin de ne pas heurter sa population en grande majorité musulmane.

Niamey

Mais les manifestants de Zinder ont été violents, contrairement au millier de Sénégalais ayant manifesté vendredi devant l’ambassade de France à Dakar, où un drapeau français a été brûlé. Des milliers de protestataires ont également marché en Mauritanie, ainsi qu’en Algérie. Hors d’Afrique, des manifestations se sont tenues dans plusieurs pays musulmans, dont la Jordanie. Si la bannière tricolore a été brûlée par des Palestiniens à Jérusalem, la contestation a tourné à l’affrontement devant le consulat français à Karachi (Pakistan), où un photographe de l’AFP a été grièvement blessé.

Zinder, ancienne capitale du Niger, avait déjà connu de tels débordements en septembre 2012. Son église catholique, la plus grande du pays, avait été totalement saccagée par des manifestants qui protestaient alors contre un film dénigrant l’islam, réalisé aux Etats-Unis.

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, fait partie des six chefs d’Etat africains qui ont participé à la Marche républicaine le 11 janvier à Paris, après l’attaque terroriste qui avait décimé la rédaction de l’hebdomadaire français Charlie hebdo. « Nous sommes tous Charlie », a récemment déclaré M. Issoufou sur les ondes, une prise de position fortement critiquée par des associations musulmanes et des ONG locales. « Sa participation » à la marche « procède de son engagement contre le terrorisme et pour la liberté » et « ne signifie nullement un quelconque soutien aux dérives qui peuvent découler d’une certaine conception de la liberté de presse », avait corrigé jeudi Marou Amadou, le porte-parole du gouvernement.

selon AFP

Aux dernières nouvelles : 

Le bilan est lourd : un gendarme est mort écrasé par un véhicule et trois civils ont été tués. On dénombre par ailleurs 45 blessés, dont 22 membres de forces de sécurité. Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur nigérien a indiqué que Zinder avait connu vendredi une « situation insurectionnelle ». Il a également indiqué que le gouvernement était déterminé à défendre l'ordre public. « Nous n'accepterons pas la chienlit », a-t-il martelé. Ce samedi, les troubles se sont étendus à Niamey. Vingt églises chrétiennes ont été incendiées dans le pays. 

15 janvier 2015

Des infos qui mériteraient d'être diffusées dans nos médias

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Une fillette de dix ans a fait exploser, samedi dernier, sa ceinture d’armes, faisant 20 morts dans un marché de Maiduguri au nord-est du Nigéria. Boko Haram qui en est le commanditaire de cette attaque, qui a massacré 2000 personnes sur les bords du lac Tchad, utilise désormais comme kamikazes, des mineurs.

Le Nigéria a encore enregistré plus de 20 morts et près de 18 blessés dans une explosion causée par une fillette de 10 ans. Le porte-parole de la police de l’État de Borno a indiqué dans un communiqué que l’attaque est du ressort de Boko Haram qui tente d’établir son Etat islamique où sera appliquée la charia. La fillette s’est faite exploser grâce à une bombe artisanale. L’explosion a eu lieu à une heure de pointe durant laquelle, clients et vendeurs se bousculent dans le marché.

Elle faisait l’objet d’une fouille quand la bombe a explosé. Un membre d’un groupe local d’auto-défense a expliqué que la fillette ne savait pas ce qu’elle transportait. « En fait, elle était contrôlée à l’entrée du marché et le détecteur de métaux venait de signaler qu’elle portait quelque chose sur elle. Malheureusement, la charge a explosé avant qu’elle n’ait pu être isolée », a déclaré M. Mustapha qui précise que la « la bombe a été déclenchée à distance ».

Les autorités attribuent l’attaque à Boko Haram qui a désormais recours aux enfants kamikazes. La secte islamiste est accusée de recruter par la force des enfants qu’elle utilise après comme kamikazes. Déjà en juillet 2014, une fillette de 10 ans a été découverte dans l’Etat de Katsina portant un gilet bourré d’explosifs.

© OEIL D’AFRIQUE

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27 décembre 2014

Un journaliste assassiné en RDC (république pseudo-démocratique du Congo)

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Un journaliste de la télévision nationale congolaise (RTNC) a été abattu vendredi soir dans un bar de Goma. Il vient rallonger la longue liste des journalistes assassinés en République démocratique du Congo (RDC) : une dizaine depuis 16 ans, selon Journaliste en danger (JED).

Goma deviendrait-elle la cible privilégiée des attaques contre les journalistes ? Ce vendredi, c’est un journaliste de la Radio Télévision nationale congolaise (RTNC) qui a été assassiné dans un bar du quartier Keshero de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Selon les témoignages recueillis sur place par Radio Okapi et l’AFP, « deux hommes ont fait irruption dans le débit de boisson (et) se seraient directement dirigés vers table qu’occupait le journaliste. L’un des assaillants a ouvert le feu et lui a tiré dessus. » Robert Chamwami Shalubuto était âgé de 42 ans et travaillait pour la télévision nationale depuis 1997.

La RDC mal classée pour la liberté de la presse

Ce journaliste n’est pas le seul à avoir été victime d’une attaque ciblée dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le 25 octobre dernier, un autre journaliste de la RTNC, Philémon Gira, avait également été attaqué par des hommes armés. Ce journaliste avait survécu à ses blessures, mais avait dû être amputé de la jambe. La République démocratique du Congo (RDC) occupe une triste place dans le classement mondial de la liberté de la presse en 2014 : 151è place sur 180. Selon Journaliste en danger (JED), une ONG congolaise, une dizaine de journalistes ont été abattus depuis 16 ans, essentiellement dans l’Est du pays, en proie à des conflits à répétition depuis 20 ans. Mais les restrictions à la liberté de la presse ne s’arrêtent pas là en RDC. En novembre 2014, le ministre des médias, Lambert Mende a suspendu 5 radios et 1 télévision « sans qu’aucune procédure judiciaire ou réglementaire n’ait été mise en œuvre contre ces médias », souligne Reporters sans frontière (RSF).

82 journalistes interpellés en 2014

Les autorités ont également procédé à des « suspensions de masses » cette année. 61 médias accusés « de ne pas disposer d’autorisation » ont été interdits. Une décision « hors de toute procédure légale » , qui envoie un message inquiétant aux journalistes. Reporters sans frontière et JED notent qu’entre 2013 et 2014 : « 82 journalistes ont été arrêtés ou interpellés par les forces de l’ordre alors qu’ils exerçaient leur métier. Soixante de leurs confrères ont été battus ou menacés, parfois directement par les forces de l’ordre, sans qu’aucune enquête ne soit ouverte pour retrouver leurs agresseurs ». Toujours selon ces ONG : « 50% des atteintes à la liberté de la presse sont le fait des personnes identifiables dans l’armée, la police et les services de sécurité qui jouissent d’une totale impunité ». La liste des assassinats de journalistes non élucidés reste enfin impressionnante : « Bapuwa Mwamba, tué par balles en 2006 à Kinshasa, Mutombo Kayilu, poignardé près de Lubumbashi en 2006, Patrick Kikuku, tué à Goma en 2007, Patient Chebeya Bankome, abattu à Béni en 2010, Kambale Musonia, assassiné à Kirumba, dans le Nord-Kivu, en 2011, Guylain Chandjaro en Ituri en 2013, Kennedy Germain Mumbere Muliwavyo à Beni en 2014 ». (selon Afrikarabia.com)

24 décembre 2014

Côte d'Ivoire : un pays pas si calme que ça

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Grève de militaires, barrages, coups de feu dans Abidjan après l’arrestation vendredi d’un ex-chef de guerre: les rebelles ayant aidé Alassane Ouattara à arriver au pouvoir en Côte d’Ivoire, après son élection mouvementée fin 2010, n’en finissent pas de gêner le régime. Les incidents impliquant les ex-combattants se multiplient depuis novembre. « Ce sont des mouvements d’humeur qui peuvent arriver. Mais à chaque fois l’ordre est instauré », rassure Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement.

Alors qu’une présidentielle est prévue en octobre 2015, l’image d’une Côte d’Ivoire apaisée vantée par les autorités s’émiette toutefois au rythme des incidents. Abidjan a « attendu trois ans pour neutraliser les rebelles, pour les marginaliser, les mettre au placard. Maintenant, ça va être de plus en plus difficile », juge une source sécuritaire occidentale.

Mi-novembre, des soldats en grève bloquent le pays. Le mouvement démarre de Bouaké, la deuxième ville ivoirienne, puis essaime rapidement pour atteindre Abidjan. Près de 9.000 anciens rebelles, intégrés dans l’armée en 2009 et 2011, exigent le paiement d’arriérés de soldes et des promotions. Alassane Ouattara souscrira à leurs doléances. « Ouattara a ouvert la boîte de Pandore », affirme un analyste occidental. « Il s’est acheté la paix dans les casernes jusqu’à la présidentielle » de 2015 dont il est le grand favori, mais a aussi « créé un précédent » et « une instabilité probable » après l’élection, estime-t-il.

Les gardes pénitentiaires, dont 2.000 anciens rebelles font partie, se mettent ensuite en grève pour une journée. Le mouvement part là encore de Bouaké, ancienne capitale rebelle du nord, quand le territoire national était coupé en deux après le coup d’Etat manqué de 2002 contre Laurent Gbagbo. La décennie de troubles politico-militaires dans le pays a culminé avec la crise postélectorale née du refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle fin 2010. Près de 3.000 personnes ont péri en cinq mois de violences. Détenu depuis trois ans par la Cour pénale internationale, l’ex-président sera jugé en juillet 2015 pour « crimes contre l’humanité ».

Les chefs des ex-rebelles qui ont soutenu le président Ouattara face au camp Gbagbo lors de la crise postélectorale sont, eux, devenus les piliers du nouveau pouvoir. Les anciens « com’zones » (commandants de zone) trônent au sommet de la hiérarchie sécuritaire.

La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) dénonçait récemment l’impunité dont bénéficient les ex-chefs de guerre, notamment Losséni Fofana, dit « Loss », désigné pour sa responsabilité présumée dans le massacre de Duékoué (ouest), qui a fait « des centaines de morts » en mars 2011. « Loss » est en charge de la sécurité militaire de tout l’ouest ivoirien. Quelquefois, certains tombent en disgrâce. Issiaka Ouattara, dit « Wattao », a été exilé au Maroc pour une formation militaire. De son côté, Salif Traoré, dit « Tracteur », a été arrêté vendredi matin par l’armée pour un motif encore inconnu.

L’interpellation a fait un mort parmi ses hommes. D’autres ont ensuite tiré en l’air pour manifester leur colère. Des dizaines de soldats ont été appelés en renfort pour ramener le calme. L’incident est une « conséquence de la crise » postélectorale, explique Bruno Koné, pour qui Abidjan « traite petit à petit ces questions ». Salif Traoré était accusé d’avoir fomenté le blocage jeudi d’une route fréquentée à proximité du camp militaire d’Akouédo, le plus important d’Abidjan, ce que ses hommes nient. Les soldats ayant érigé les barricades ont été « immédiatement mis aux arrêts » et seront « radiés », a annoncé le ministère de la Défense. « La décapitation de la rébellion est en train de se produire à Abidjan », glisse un sympathisant de « Tracteur ». « Ils ont oublié qu’on les a mis au pouvoir! », s’exclame un autre, gri-gri à la main, qui avertit: « on ne rentre pas dans le jeu de l’intimidation. Mais si on nous force, on le fera. »

AFP, repris par "Oeil d'Afrique"

22 décembre 2014

La France n'est plus le premier fournisseur de l'Algérie

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La France a échoué en 2014 à reconquérir la place de premier fournisseur de l’Algérie, ravie pour la première fois par la Chine l’année précédente, selon les chiffres du commerce extérieur publiés dimanche par les douanes.

La Chine, avec 7,44 milliards de dollars, conserve la première place de fournisseur devant la France (5,89 mds), suivie de l’Espagne (4,60 mds), de l’Italie (4,54 mds) et de l’Allemagne (3,44 mds). La France tente de reprendre depuis 2013 cette position qu’elle a occupée pendant un demi-siècle. La France tient à rester le premier partenaire économique de l’Algérie qui n’est pas un marché mais bel et bien partenaire, avait ainsi assuré l’été dernier son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

A l’exportation, les cinq principaux clients de l’Algérie, qui vend essentiellement du pétrole et du gaz, ont été l’Espagne (8,38 mds USD), l’Italie (7,59 mds), la France (5,89 mds), la Grande-Bretagne (5,11 mds) et les Pays-Bas (4,45 mds). Les recettes provenant des hydrocarbures ont baissé de 1,84% durant les onze premiers mois de 2014 en raison de la chute des prix du pétrole, de 57,23 à 56,2 milliards de dollars.

Au total, les exportations de l’Algérie ont atteint 58,67 milliards de janvier à fin novembre 2014, contre 59,07 mds USD pour la même période de l’année dernière, soit une légère baisse de 0,68%.

En raison notamment du recul des prix du pétrole, l’excédent commercial est tombé à 5,37 milliards de dollars sur les onze premiers mois de 2014, en baisse de 39,4% sur un an.

AFP, par "Oeil d'Afrique"

16 décembre 2014

Les talibans provoquent un carnage dans une école au Pakistan.

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Aux dernières informations, 141 morts, en majorité des enfants.

14 décembre 2014

Tentative d'assassinat d'un journaliste

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 L' "Eléphant déchaîné" est un journal satirique ivoirien, l'équivalent du "Canard enchaîné" français. Inutile de dire qu'il égratigne souvent les différentes instances de son pays, tant de la majorité que de l'opposition. Son directeur général est Tiemoko Antoine Assalé.

Mais en Afrique, journaliste est un métier dangereux. Sous le régime de Gbagbo, Tiemoko avait déjà fait un an de prison pour avoir exprimé ses opinions. Sous le régime de Ouattara, notre journaliste a déjà été menacé de mort à de nombreuses reprises  par mails et par téléphone. Evidemment, malgré des efforts titanesques, ni la police ni la DITT (direction de l'informatique et des traces technologiques) n'ont pu retrouver les auteurs.

 

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Vendredi matin, un pas de plus a été franchi : à 6h30, alors que Tiemoko Antoine Assalé se rendait à son bureau pour une intervention en direct sur RFI (Radio-France-International), il a été victime d'une tentative d'assassinat. Agressé par deux hommes en voiture, Tiemoko, réussissant à s'enfuir, s'en est sorti avec quelques blessures. Le numéro d'immatriculation de la voiture ayant pu être relevé, une plainte a pu être déposée au parquet d'Abidjan et à la brigade de recherche de la gendarmerie nationale ivoirienne.

Il est sûr que le gouvernement ivoirien du président Ouattara, dont la police est très efficace, trouvera les coupables.  

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