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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
12 décembre 2023

En Côte d'Ivoire, des fermes d'escargots géants

La déforestation régulière et l'utilisation de pesticides en Côte d'Ivoire sont fatales à l’escargot géant vivant normalement en liberté. Cet animal, très apprécié pour sa chair, notamment, est désormais élevé dans des fermes qui éclosent partout dans le pays.

escargotIls peuvent peser jusqu’à 500 grammes et mesurer dix centimètres de long : très appréciés en Côte d’Ivoire, les escargots géants disparaissent de la forêt humide, victimes de la déforestation et des pesticides, mais sont désormais élevés dans des fermes en plein boom.

Dans l'une d'elles à Azaguié, ville située à 40 km au nord d’Abidjan, un bâtiment abrite une dizaine de bacs en briques et ciment surmontés de portes grillagées. Un toit en tôle, mais pas de murs, juste des bâches en plastique noir amovibles.

A l’intérieur des bacs, une couche de terre, une couche de feuilles et, entre les deux, des milliers d’escargots, juvéniles et reproducteurs, dont certains sont d'une grosseur impressionnante, loin des standards européens.

Arrivé à la taille adulte, l’escargot géant peut peser jusqu’à 500 grammes et sa longueur atteindre 10 centimètres. Les gastéropodes, qui ne peuvent vivre que dans un climat humide, sont arrosés et nourris tous les deux jours.

"Même escargot, même goût"

Près de 90% des forêts de Côte d'Ivoire ont disparu en 60 ans, principalement à cause de l'exploitation agricole, notamment du cacao dont le pays est le premier producteur mondial. Cette déforestation régulière et l'utilisation de pesticides sont fatales à l’escargot "sauvage", dont le nombre diminue toujours plus d’année en année.

D'où l’apparition de fermes d’élevage de taille variable, dont le nombre ne cesse d'augmenter. Il en existe aujourd'hui quelque 1.500 dans tout le sud humide de la Côte d'Ivoire.

Mais les puristes ne jurent que par l’escargot "sauvage" capturé dans la forêt, à la chair bien plus goûteuse selon eux, ce que dément Bernus Bleu, fondateur et directeur de Côte d'Ivoire expertise escargots (CIEE), l'une des plus grandes entreprises de production, transformation et commercialisation des gastéropodes géants.

La devise de son entreprise, "Même escargot, même goût", assure qu’il n’existe aucune différence entre escargots sauvages et d’élevage.

Dans les fermes, "on reproduit l’environnement naturel des escargots de la forêt humide et ils ne mangent que des feuilles, des fruits, des légumes, du maïs, du mil et du soja. Aucun pesticide n’est utilisé, c’est entièrement biologique", affirme Alexis Famy, coordinateur technique de CIEE.

"Rien ne se jette !"

Azaguié compte aujourd'hui une trentaine de ces fermes. Ancien commerçant en banlieue d’Abidjan, Jean-Norbert Akéssé, a ouvert la sienne en 2021 et ne le regrette pas.

"C’est rentable !" se réjouit-il, en expliquant qu’après avoir suivi une formation, il a investi deux millions de francs CFA (3.000 euros). Aujourd'hui, il est le gérant de cette ferme qui lui en rapporte douze millions par an (18.300 euros), un revenu plus que confortable en Côte d’Ivoire où le salaire minimum est de 75.000 FCFA par mois (moins de 115 euros). Toute sa production, il la vend en exclusivité à CIEE.

La simplicité de l’élevage des escargots, sa productivité et sa rentabilité ont poussé des milliers d’Ivoiriens à se lancer dans cette filière après avoir reçu une formation : la progression est impressionnante puisque qu’en cinq ans, la production est passée de 25 à 250 tonnes d’escargots par mois, selon le gouvernement.

CIEE, créée il y a six ans, possède 50 fermes, des unités de transformation, emploie 75 salariés, forme environ 200 personnes par mois et aide à leur installation. La plupart créent leurs propres fermes d’élevage ou se regroupent dans des coopératives en contrat avec l'entreprise.

D'environ 25.000 actuellement, l'objectif de la filière est de passer dans les années à venir à environ 100.000 producteurs. "Rien ne se jette dans l’escargot !", explique Bernus Bleu. La chair, très appréciée des Ivoiriens et dans les pays voisins du Golfe de Guinée, se déguste avec une sauce pimentée ou grillée en brochettes, la bave est utilisée pour fabriquer du savon, du gel douche ou de la pommade, tandis que la poudre de la coquille sert dans la fabrication d'autres cosmétiques, la pharmacopée, l'alimentation animale.

Au siège de CIEE à Azaguié, quatre femmes confectionnent du savon et du gel douche à partir de la bave d'escargot, mélangée à de l'huile de coco, du colorant vert et du parfum. En moyenne, 5.000 savons et 5.000 flacons de gel sortent chaque semaine du petit atelier au matériel rudimentaire. Cheffe de l'atelier, Nelly Blon l'affirme : "la bave d'escargot hydrate la peau, en enlève les impuretés et empêche son vieillissement". (selon "Sciences et Avenir")

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8 décembre 2023

Bide : la Nouvelle-Zélande ne séduit plus les ultrariches

Lancé voilà six mois, le nouveau “visa doré” néo-zélandais destiné aux étrangers fortunés ne fait pas recette. C’est un revers sérieux pour le pays, considéré comme l’un des plus sûrs du monde et qui avait vu sa cote de popularité monter en flèche durant la pandémie.

nouvelle_z_landeC’est un flop retentissant : le visa doré lancé en septembre dernier par le gouvernement de Jacinda Arden n’a suscité que 14 demandes en six mois ! Un chiffre à comparer avec les 492 candidatures totalisées par le précédent programme du même genre. “Les ultrariches semblent se désintéresser de la Nouvelle-Zélande”, diagnostique Bloomberg.

Il faut dire que cette nouvelle version du visa doré néo-zélandais est nettement plus élitiste que l’ancienne. La mise à jour concerne à la fois le montant du ticket d’entrée et le type d’investissement exigé. Pour décrocher la résidence permanente chez les Kiwis grâce à sa fortune, il en coûte désormais au minimum 5 millions de dollars néo-zélandais (2,8 millions d’euros) en investissements directs ou bien 15 millions de dollars (8,6 millions d’euros) investis en actions. Auparavant, 3 millions de dollars placés (sans risque) dans l’immobilier suffisaient pour bénéficier du même statut.

La barre a peut-être été placée un peu haut, suggère Marcus Beveridge, à la tête d’un cabinet d’avocats d’Auckland qui conseille les immigrants. Les dix premiers candidats n’ont rapporté au total que 111 millions de dollars néo-zélandais – une misère. L’ancien programme permettait quant à lui d’injecter chaque année 1 milliard de dollars dans l’économie.

Les visas dorés : un casse-tête pour les gouvernements

Mais réviser les critères d’attribution de la résidence permanente était devenu une nécessité, notamment à cause du tollé provoqué par l’affaire Peter Thiel. Après avoir passé seulement une douzaine de jours dans le pays, le richissime cofondateur de PayPal avait réussi à décrocher la nationalité néo-zélandaise, statut qui lui avait permis par la suite d’acquérir une somptueuse propriété sans avoir à solliciter l’autorisation du bureau des investissements étrangers (Overseas Investment Office).

“Dans le monde entier, les gouvernements sont confrontés à un casse-tête : ils convoitent l’argent des investisseurs étrangers, mais lancer des visas spécialement destinés à ce public présente des risques, surtout quand le coût du logement se met à flamber pour les locaux”, analyse Bloomberg.

La pandémie a d’abord dopé l’intérêt pour les visas dorés, “mais trois ans après la mise à l’arrêt de pans entiers de l’économie mondiale les réactions négatives se multiplient”, constate le média américain. Le Royaume-Uni, l’Irlande et le Portugal ont ainsi préféré mettre un terme à leurs propres programmes de visas dorés à cause des soupçons de fraude et surtout parce que partout les riches acheteurs étrangers ont fait grimper les prix de l’immobilier.

Quant à la Nouvelle-Zélande, son succès pour tenir à distance le virus du Covid dans les premiers temps de la crise sanitaire a d’abord conforté son image de pays refuge. Mais au sein du marché hautement concurrentiel des visas dorés, elle a désormais des rivaux de poids dans la zone Asie-Pacifique : l’Indonésie, le Cambodge, la Malaisie, Singapour ou encore la Thaïlande. “Dotés de centres urbains plus importants ou plus proches des marchés asiatiques, ces pays ont de quoi séduire les investisseurs”, souligne Timothy Fadgen. Ce spécialiste des relations internationales à l’Université d’Auckland soupçonne que “le moment où la Nouvelle-Zélande pouvait faire figure de refuge ultime” est peut-être passé. (selon "Courrier international")

7 décembre 2023

L’Uruguay : nouveau paradis fiscal pour riches étrangers

Depuis son élection il y a près de quatre ans, le président Luis Lacalle Pou a pris des mesures pour attirer les investisseurs étrangers, faisant de son pays une exception dans la région. Explications.

uruguayAvec sa stabilité politique, son environnement sûr, et ses mesures fiscales favorables aux riches, l’Uruguay fait figure d’exception en Amérique du Sud. Le pays attire depuis longtemps des ressortissants venus de l’Argentine et du Brésil voisins “mais, ces dernières années, de plus en plus de riches étrangers, notamment des Américains et des Européens, y ont posé leurs bagages”, écrit l'hebdomadaire Bloomberg.

“Quelques mois après son entrée en fonction en mars 2020, le président Luis Lacalle Pou, un partisan de 50 ans des politiques de libre marché (et un passionné de surf), a publié un décret permettant aux étrangers de faire plus facilement de l’Uruguay leur domicile fiscal”, ajoute le site américain. Pour bénéficier de ce décret et ne pas payer d’impôts sur le revenu des investissements pendant onze ans, il faut passer au moins soixante jours par an dans le pays et acheter un bien immobilier d’une valeur d’au moins 500 000 dollars ou investir un minimum de 2,2 millions de dollars dans une entreprise locale. En outre, il existe une zone de libre-échange dans et autour de la capitale, Montevideo, et il y en aura bientôt une autre à Punta del Este, où les investisseurs étrangers sont exemptés de la majorité des taxes.

Ces mesures, introduites par un président ultralibéral et adepte du surf, contrastent avec les politiques de lutte contre les inégalités en vigueur en Colombie et en débat au Brésil notamment. Certains des plus grands entrepreneurs de la tech de la région ont déjà choisi de s’installer en Uruguay, souligne Bloomberg.

L’afflux d’étrangers a des conséquences visibles : les écoles internationales privées, et souvent très coûteuses, connaissent un vrai boom et ont souvent des projets d’agrandissement, tandis que les quartiers résidentiels fermés et l’immobilier de luxe se développent. (selon "Courrier international")

5 décembre 2023

La Corée du Nord menace d’abattre des satellites américains

La Corée du Nord a menacé, samedi 2 décembre, d’abattre les satellites espions des Etats-Unis en réponse à « toute attaque » contre son propre satellite, en orbite depuis une dizaine de jours. Pyongyang a affirmé qu’une telle opération serait considérée comme une « déclaration de guerre », a rapporté l’agence de presse officielle KCNA.

cor_eCette déclaration intervient après qu’un responsable américain a expliqué que les Etats-Unis disposaient de divers « moyens réversibles et irréversibles » pour « priver un adversaire de ses capacités spatiales et les contrer ».

Cet adversaire pouvant être la Corée du Nord, qui a réussi à mettre en orbite son premier satellite espion fin novembre après deux essais infructueux en mai et en août.

Aucune image communiquée

« Si les Etats-Unis essaient de violer le territoire légitime d’un Etat souverain », alors Pyongyang « envisagera de prendre des mesures d’autodéfense pour affaiblir ou détruire la viabilité des satellites espions américains », a mis en garde un porte-parole du ministère des affaires étrangères nord-coréen.

Toute opération militaire contre le satellite de Pyongyang considérée comme « imminente » amènera le régime à « user de sa dissuasion de guerre ». Le pays reclus est doté de l’arme nucléaire.

Depuis le lancement réussi de son premier satellite, la Corée du Nord assure avoir observé des sites militaires américains et sud-coréens importants, et même Rome. Pour autant, elle n’a communiqué aucune image qui aurait été prise par Malligyong-1.

Selon la Corée du Sud, la Russie a aidé la Corée du Nord à lancer avec succès son satellite espion. (selon "Le Monde")

4 décembre 2023

L'Ukraine souffre d'un manque de munitions

Alors que l’artillerie de Kiev n’arrive pas à égaler la puissance de feu russe, l’aide américaine dans le domaine des obus a baissé de 30%. L’Union européenne a elle aussi du mal à produire des munitions pour l’armée ukrainienne.

ukraineL’Ukraine souffre déjà d’un écart considérable de puissance de feu face à l’artillerie russe et la situation va empirer. Le flux de munitions d'artillerie de fabrication américaine vers l'Ukraine a diminué de plus de 30% dans le cadre des efforts déployés par Washington pour aider Israël dans sa lutte contre le Hamas. Un officier ukrainien sous couvert d’anonymat a affirmé à ABC News que c’était un problème majeur puisque l’armée ukrainienne dépend beaucoup des systèmes d’armes occidentaux.

La raréfaction des livraisons d’obus de 155 millimètres est particulièrement grave puisque ce type de munitions représente environ 70% des besoins en artillerie de Kiev. Le haut gradé anonyme s'est également dit très inquiet du fait que l'impasse dans laquelle se trouve le Congrès américain pour approuver une future aide militaire à l’Ukraine. «Nous avons de gros problèmes, les munitions de base n'arrivent pas. Si on laisse la situation se détériorer davantage, l'Ukraine risque de perdre sa position sur le champ de bataille», a-t-il encore déclaré.

Ce responsable a ensuite expliqué que le Pentagone a assuré au gouvernement de Volodimir Zelenski que le conflit entre Israël et le Hamas ne diminuerait pas le soutien militaire des États-Unis envers l’Ukraine. Une promesse qui s’est révélée fausse selon cet officier. Du côté américain, un haut fonctionnaire, lui aussi anonyme, a rejeté cette affirmation. «Ce développement n'a absolument rien à voir avec ce qui se passe à Gaza. Les aides destinées à Kiev ont été décidées des semaines à l'avance, il n'y a donc aucun lien entre les deux conflits», a-t-il précisé à ABC News.

Il est vrai que l'administration du président américain Joe Biden a demandé le mois dernier aux législateurs d'approuver une demande d'aide supplémentaire de 91 milliards d’euros, dont la majeure partie était destinée à l'Ukraine. L'initiative s'est toutefois heurtée à la résistance des républicains, certains mettant en doute la stratégie de la Maison Blanche dans le conflit et s'opposant à un financement «carte blanche». De plus, le Pentagone est sur le point d'épuiser les fonds alloués au soutien militaire de Kiev.

L’Union européenne ne produit pas assez d’obus

Les États-Unis ont dépensé environ 95% des fonds précédemment alloués à l'Ukraine, a précisé la porte-parole du département de la Défense Sabrina Singh, ajoutant que ces fonds s'élevaient à plus de 55 milliards d’euros. Sur cette somme, il ne reste qu'environ 962 millions d’euros non dépensés. Les membres de l’Union européenne ont promis de donner un million d’obus d’artillerie à Kiev mais la production industrielle ne suit pas. «On peut se demander si l'objectif d'un million n'a jamais été réaliste. Un million, c'est facile à décider et l'argent est là, mais la production doit être au rendez-vous. Nous devons partir du principe que ce but ne sera pas atteint», avait confié à Euronews Boris Pistorius, le ministre allemand de la défense.

Les inquiétudes croissantes sur le fait que l'UE n'atteindra pas son engagement de fournir un million d'obus d'artillerie à l'Ukraine d'ici mars 2024 forcent aussi la France à faire volte-face par rapport à sa volonté précédente de produire ces munitions en Europe et pourrait en acheter à l’étranger. «Toutefois, avant de recourir à des fournisseurs étrangers, l'UE doit réellement manquer l'objectif d’un million d’obus en mars», a déclaré un diplomate français de haut rang à Politico. Il s'agit d'un changement important par rapport à la position traditionnelle de la France, qui encourage les gouvernements nationaux à acheter des armes et des munitions européennes. (selon "CAPITAL")

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3 décembre 2023

Guerre au Soudan : vers un nouveau génocide au Darfour ?

La « guerre civile » au Soudan, qui oppose l’armée régulière (FAS), fidèle au président-putschiste Abdel Fattah al-Burhan, à son ancien allié, le groupe paramilitaire des Forces de Soutien Rapide du général Hemetti, dure depuis avril dernier. Les combats se sont concentrés dans la capitale Khartoum et dans la province du Darfour, scène d’un nettoyage ethnique, 20 ans après le génocide perpétré notamment par les Janjawid, milice dont les FSR sont issues.

soudan

En 2019, des grandes manifestations avaient eu lieu au Soudan pour mettre fin au règne du dictateur al-Bashir, au pouvoir depuis 1989. L’armée soudanaise a profité de la colère populaire pour orchestrer un coup d’État et renverser Al-Bashir. En août de la même année, un gouvernement civil est mis en place, sous fort contrôle militaire. Mais cette administration civile sera de courte durée, puisque al-Burhan, soutenu par les FSR d’Hemetti, la renversera dans un nouveau coup d’État en octobre 2021. Après un bref retour au pouvoir pendant l’hiver, le premier ministre Abdallah Hamdok démissionne, ouvrant la voie à un contrôle total du pays par les militaires.

Au-delà des ambitions politiques des deux chefs de guerre, l’alliance de circonstance qui les unissait était vouée à l’échec. Dans le cadre de la transition « vers la démocratie », al-Buhran insistait sur l’intégration des FSR à l’armée régulière sous deux ans (avant que les FSR ne deviennent trop puissantes et incontrôlables), Hemetti était prêt à l’effectuer sous 10 ans. À partir de là, le ferment d’un affrontement entre les deux factions était semé. Le 15 avril, alors qu’un nouveau premier ministre devait être annoncé, les combats ont éclaté à Khartoum. Les combats s’y sont concentrés pendant les premiers mois, et ont continué malgré des tentatives de cessez-le-feu sous médiation saoudienne et étasunienne.

Une épuration ethnique est en cours au Darfour

Un front majeur s’est ouvert dans le Darfour, une région d’une importance stratégique considérable. Les combats s’y sont concentrés depuis cet automne, et actuellement, les FSR ont consolidé leur emprise sur quatre des cinq capitales des wilayat du Darfour ; la cinquième, Al-Fashir, est sur le point de tomber. Tenir le Darfour aurait pour conséquence que les FSR domineraient la majeure partie du pays du côté ouest du Nil blanc (le nord-ouest étant désertique), ce qui leur conférerait un avantage décisif. Les combats dans le Darfour ont été particulièrement meurtriers pour les populations civiles, qui ont été victimes de nombreuses exactions des forces armées, et en premier lieu par les FSR.

Les populations du Darfour sont essentiellement non-arabes ; les trois principaux groupes ethniques, les Fours, les Masalit et les Zaghawa ont été victimes d’un nettoyage ethnique systématique entre 2003 et 2005, mais qui a continué à une intensité moindre depuis deux décennies. La majorité des massacres, qui ont fait plusieurs centaines de milliers de victimes, a été perpétré par la milice Janjawid, un groupe principalement composé de nomades arabes, avec la bénédiction d’Al-Bashir. Ce dernier devait être délivré par les putschistes à la Cour Pénale Internationale pour y être jugé pour génocide et crime contre l’humanité.
Ce génocide n’a jamais réellement pris fin, mais s’est intensifié depuis le début du conflit, particulièrement ces derniers mois avec l’escalade des affrontements dans la région. Les Masalit, qui vivent essentiellement dans le Darfour-Occidental, en sont les premières victimes. Les exactions commises par les FSR présentent tous les traits caractéristiques d’un génocide : massacres, viols systématiques, mise en esclavage des populations, humiliations. « Le dernier épisode d’assassinats ciblés ethniquement perpétré par les Forces de Soutien Rapide au Darfour occidental porte les marques d’une campagne organisée d’atrocités contre les civils Massalit », selon Mohamed Osman, de Human Rights Watch.

De nombreux charniers, abritant pour la plupart des corps de Masalit ont été mis à jour. En novembre, une vidéo montrant des membres des FSR enterrer des dizaines de personnes, certaines vivantes, a été rendue publique. Le nombre total de victimes est encore inconnu, mais des estimations basses parlent déjà de plusieurs milliers de victimes depuis le début du conflit, et de plus de 10 000 selon certaines sources. Les massacres se sont intensifiés en novembre. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, plus de 800 personnes ont été tuées début novembre à Ardamata.

Les personnes ayant réussi à traverser la frontière et à se réfugier au Tchad attestent toutes d’une épuration ethnique en cours dans la région. De nombreuses femmes affirment avoir été violées, tandis que des hommes et des femmes ont été vendus en esclavage. Les massacres s’accompagnent d’humiliations et d’une déshumanisation systématique. En réaction à ces massacres, deux groupes rebelles opérant dans le Darfour, le Mouvement pour la justice et l’égalité et l’Armée de libération du Soudan, qui étaient parmi les principaux acteurs de la Guerre du Darfour de 2003, ont décidé de mettre fin à leur position de neutralité, et ont rejoint l’armée régulière malgré leurs désaccords, pour combattre les FSR.

L’écrasante responsabilité des puissances étrangères

Le conflit en cours découle bien entendu de la confrontation entre des puissances étrangères et apparaît à bien des égards comme une guerre par procuration. Les puissances régionales voisines ont de nombreux intérêts au Soudan, chacune choisissant et renforçant le camp qui sert au mieux ses propres objectifs. Le Soudan se trouve géographiquement à l’intersection du Maghreb, du Proche-Orient, du Golfe et de l’Afrique sub-saharienne, dont la corne de l’Afrique.

En raison de sa position stratégique entre l’Éthiopie et l’Égypte, la région revêt une importance vitale pour cette dernière. Les eaux du Nil Bleu prennent leur source en Éthiopie, conférant ainsi à ce pays un poids crucial dans le contrôle du niveau du Nil en aval. La construction en cours d’un immense barrage en Éthiopie est perçue comme une menace existentielle pour l’Égypte, et constitue le principal point de tension entre les deux pays. Ceux-ci se trouvent donc à soutenir les deux parties opposées dans le conflit soudanais, l’Égypte soutenant les FAS d’al–Burhan, et l’Éthiopie étant plus proche des FSR.

Ce soutien de l’Égypte aux FAS créé une contradiction importante pour l’Égypte, dont un des principaux alliés, les Émirats Arabes Unis, soutient les Hemetti. Les Émiratis et les FSR ont en effet conclu des accords commerciaux, principalement dans l’export d’or, dont le Soudan est le 3ème plus gros producteur en Afrique. De plus, les FSR ont combattu aux côtés des troupes saoudiennes et émiraties contre les forces houthies, et ont soutenu le protégé des EAU, Khalifa Aftar, en Libye. En revanche, l’Arabie Saoudite a choisi de soutenir al-Burhan dans le conflit, une décision que Foreign Policy explique par la rivalité entre les deux pétromonarchies.

Du côté d’Israël, il est plus délicat de déterminer quel chef de guerre il soutient. Il est plus probable qu’il soutienne avant tout la stabilité du pays, afin de ne pas risquer de compromettre le rapprochement récent entre les deux États, le Soudan étant le dernier signataire des Accords d’Abraham, mais dont les modalités ne sont pas encore définies. Mais il est également évident qu’Israël va tout faire pour conserver la domination de militaires sur le pays, un Soudan plus démocratique risquant de revenir sur les Accords,  seuls 3% des Soudanais soutenant leur signature en avril 2023.

Au-delà des puissances régionales, le Soudan est également un terrain de conflit entre les grandes puissances. La Russie a de nombreux intérêts dans la région : depuis 2017, la milice Wagner est active au Soudan, ayant établi une holding dans le but d’exploiter des gisements aurifères, et atténuer les sanctions occidentales suite à son annexion de la Crimée. Wagner est un partenaire essentiel des FSR, mais le Kremlin a une position moins tranchée et ne soutient officiellement aucun des chefs de guerre. À cela s’ajoute une base navale russe en projet à Port-Soudan, qui n’attendait que l’approbation du Parlement soudanais… qui n’existe toujours pas ; et qui risque de ne pas exister de sitôt. Un nouvel acteur inattendu est par ailleurs apparu sur la scène du conflit soudanais ces derniers mois, avec l’arrivée de soldats ukrainiens à Khartoum et Omdurman, où ils auraient effectué une attaque de drones sur les FSR alliées à Wagner, selon CNN.

Il est difficile de discerner quel camp les États-Unis favorisent. Leurs alliés dans la région soutiennent chacun des camps différents, et se positionner fermement pour l’un ou l’autre apparaît difficile. Wagner est proche des FSR, donc mécaniquement, les États-Unis devraient soutenir al-Burhan. Mais la question des alliances n’est pas si simpliste au Soudan comme nous venons de le voir. Soutenir les FAS pourrait leur mettre à dos les EAU. De plus, il n’est pas évident que les États-Unis auraient beaucoup à gagner de la victoire de l’un ou l’autre camp.

Les Soudanais, et plus particulièrement les habitants du Darfour, sont doublement pris en otage par des conflits qui ne sont pas les leurs : tout d’abord celui opposant deux groupes armés et deux chefs de guerre qui se désintéressent totalement du sort des Soudanais, et participent à leur massacre, et en trame de fond le conflit par procuration que se livrent des puissances étrangères par pions interposés, qui a été comparée à la guerre civile libyenne. Cette exploitation cynique du conflit alimente les massacres de populations civiles, leur déplacement, et est en train de recréer les conditions d’un génocide au Darfour. (selon "Révolution Permanente")

30 novembre 2023

Maladies respiratoires en Chine

Les cas de maladies respiratoires se multiplient dans le pays chez les enfants, alerte l'Organisation mondiale de la santé. Cette dernière demande aux autorités des « informations détaillées » et de mettre en place des mesures barrière.

chine0L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé, mercredi, à la Chine des « informations détaillées » sur une augmentation des maladies respiratoires et « des foyers de pneumonie » chez les enfants alors que les principaux centres médicaux pédiatriques du pays sont submergés de patients.

Cette requête, qualifiée de « vérification de routine » par le bureau local de l'OMS à Pékin, intervient près de quatre ans après l'apparition en Chine d'une mystérieuse « pneumonie virale », qui allait être à l'origine de la pandémie de Covid-19. A l'époque, l'OMS avait été critiquée pour son manque de réactivité. Dans les mois suivants, l'Organisation avait reproché aux autorités chinoises leur manque de transparence lors de l'enquête sur les origines du Covid-19.

Premier hiver hors « zéro Covid »

Le 13 novembre, devant la presse, les autorités chinoises de la Commission nationale de la santé ont tenu une conférence de presse pour signaler une augmentation de l'incidence des maladies respiratoires, semblant frapper particulièrement durement les enfants. Elles ont attribué cette augmentation à l'abandon, il y a presque un an, des restrictions sanitaires contre le coronavirus et à la circulation d'agents pathogènes connus, alors que la Chine du Nord entre dans l'hiver. Elles assurent, ce mercredi, qu'aucun « pathogène nouveau ou inhabituel » n'a été détecté.

L'OMS a cité des rapports, dont celui publié cette semaine par ProMED, qui suit les épidémies de maladies infectieuses dans le monde, mettant en garde contre une « pneumonie non diagnostiquée chez les enfants du nord de la Chine ».

Alors que parents et enfants inquiets affluent dans les unités pédiatriques de Pékin, la capitale chinoise, située dans le nord du pays, fait actuellement face à une vague de froid, avec des températures nocturnes négatives. La ville « entre dans une saison à forte incidence de maladies respiratoires infectieuses », a rappelé mercredi à la presse Wang Quanyi, directeur adjoint et chef épidémiologiste du Centre de contrôle et de prévention des maladies de Pékin.

L'OMS a dit avoir demandé des informations épidémiologiques et cliniques supplémentaires, ainsi que des résultats de laboratoire concernant les foyers signalés chez les enfants, par l'intermédiaire du mécanisme du règlement sanitaire international. Elle a également réclamé à la Chine des informations sur la circulation des agents pathogènes connus et sur la charge qui pèse sur les systèmes de santé.

Mesures de précaution

Les médias locaux ont signalé une augmentation constante des infections par un agent pathogène appelé mycoplasme chez les élèves des écoles maternelles et élémentaires. Alors que le germe a tendance à ne provoquer que de légers rhumes chez les enfants plus âgés et les adultes, les jeunes enfants sont susceptibles de développer une pneumonie, dont les symptômes durent des semaines.

Les mycoplasmes peuvent provoquer des épidémies majeures tous les trois à sept ans, a prévenu Tong Zhaohui, le vice-doyen de l'hôpital Chaoyang de Pékin, le principal centre médical de Chine pour les maladies respiratoires.

Difficulté supplémentaire, l'antibiotique le plus couramment utilisé pour traiter les infections à mycoplasmes est confronté à une résistance médicamenteuse plus élevée en Chine que partout ailleurs dans le monde. Jusqu'à 60 à 70 % des cas chez les adultes et jusqu'à 80 % des cas chez les enfants ne répondent pas au médicament, a déclaré Yin Yudong, médecin spécialiste des maladies infectieuses, au « Beijing News ».

Les données du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies ont également montré que le taux de positivité de la grippe a augmenté régulièrement en octobre, tandis que les taux de Covid continuent de baisser après un petit pic au cours de l'été.

L'OMS recommande aux personnes résidant en Chine de prendre des mesures pour réduire le risque de maladie respiratoire, comprenant la vaccination, la distanciation avec les malades, l'isolement en cas de symptômes, des tests et soins en cas de nécessité ainsi que le port du masque. (selon "Les Echos")

26 novembre 2023

Allemagne : les entreprises sidérurgiques déplorent une perte de confiance

Le chancelier Olaf Scholz a déclaré à huis clos aux membres de son parti que le gouvernement pourrait lever les limites d'emprunt et les entreprises sidérurgiques ont mis en garde jeudi contre une "grande perte de confiance" en matière d'investissement.

AllemagneLa coalition tripartite de M. Scholz est ébranlée par une décision de justice rendue la semaine dernière, qui a effacé d'un coup 60 milliards d'euros (65 milliards de dollars) du budget et l'a forcée à geler la plupart des nouveaux engagements de dépenses, retardant ainsi les discussions sur le budget 2024.

Le verdict a suscité des avertissements selon lesquels la croissance de l'économie déjà chancelante pourrait être ralentie l'année prochaine, le Macroeconomic Policy Institute prédisant jeudi que l'Allemagne pourrait se diriger vers une récession hivernale.

L'arrêt de la Cour constitutionnelle, qui a empêché le gouvernement de réaffecter les fonds inutilisés pour la lutte contre la pandémie à des projets écologiques et au soutien de l'industrie, a suscité des craintes quant à la compétitivité future des entreprises allemandes et à la perte d'emplois à l'étranger.

Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), basée à Paris, la crise pourrait entraver l'économie européenne dans son ensemble.

"Si les investissements et les dépenses diminuent en Allemagne au cours des prochaines années parce qu'il y a moins d'argent disponible, cela aura inévitablement un impact sur l'économie de l'UE", a déclaré Robert Grundke, chef du bureau de l'OCDE pour l'Allemagne, à l'agence Reuters.

"L'incertitude concernant la future politique fiscale a déjà un impact négatif sur l'activité d'investissement des entreprises et le comportement de consommation des ménages en Allemagne", a-t-il déclaré, ajoutant que la crise était l'occasion de s'attaquer aux réformes structurelles.

 PERTE DE CONFIANCE

Le secteur sidérurgique allemand a ajouté sa voix à l'inquiétude croissante, avertissant que la décision du tribunal avait remis en question plus de 40 milliards d'euros d'investissements prévus.

"Les responsables politiques doivent trouver des réponses très rapidement en raison de la grande perte de confiance dans l'industrie", a déclaré Bernhard Osburg, directeur de l'association allemande de l'acier et PDG de la division acier de Thyssenkrupp, le plus grand sidérurgiste du pays.

Mais surtout dans d'autres pays, parmi les fournisseurs et les partenaires potentiels de la chaîne de valeur, pour savoir comment cette transformation, qui est en cours, peut être financée de manière fiable.

Ses commentaires soulignent la grande incertitude qui règne au sein des entreprises industrielles allemandes, qui sont déjà aux prises avec une inflation et des taux d'intérêt plus élevés et qui se tournent de plus en plus vers des marchés plus favorables tels que les États-Unis.

M. Osburg a déclaré que cela signifiait que l'argent promis par Berlin pour aider à transformer l'industrie vers la décarbonisation, un aspect clé de l'agenda politique de M. Scholz, n'était plus disponible et qu'il serait difficile de boucher le trou.

De nombreuses entreprises ont lancé des projets de décarbonisation en espérant que le financement du budget de Berlin finirait par arriver, ce qui crée une grande incertitude pour les entreprises et leurs fournisseurs quant à la viabilité économique des projets.

Mercredi soir, M. Scholz a déclaré qu'il s'attendait à ce que le Parlement adopte bientôt le budget 2024, mais pas à la hâte avant d'avoir évalué l'impact de la décision.

"Je trouve correct que les conséquences de l'arrêt de la Cour constitutionnelle (...) soient vérifiées avec soin", a déclaré M. Scholz lors d'une conférence de presse.

Achim Post, un législateur du parti social-démocrate (SPD) de M. Scholz, a déclaré lors d'une réunion à huis clos mercredi qu'il était inévitable que le gouvernement suspende le frein à l'endettement inscrit dans la Constitution, une mesure à laquelle le ministre des finances s'est opposé jusqu'à présent.

M. Scholz a également qualifié cette éventualité de concevable, ont déclaré à Reuters des participants à la réunion, ajoutant que la décision de la Cour mettait la coalition dans une situation difficile, mais qu'elle pouvait être résolue. (Reportage d'Andreas Rinke, Christoph Steitz, Holger Hansen, Rene Wagner ; rédaction de Matthias Williams ; édition de Christina Fincher) (selon "Zonebourse")

25 novembre 2023

La Hongrie envoie des militaires au Tchad pour lutter contre «les migrations»

Alors que Budapest, farouchement hostile à la politique européenne d’accueil des réfugiés, continue à affirmer qu’il faut « soutenir la gestion des problèmes là où ils surviennent plutôt que de les transférer en Europe », le Premier ministre Viktor Orban a décidé de déployer d’ici mars 2024, un contingent militaire au Tchad pour deux ans, afin d’assister économiquement le pays, freiner l’immigration illégale et de l’aider à lutter contre le terrorisme.

hongriePlutôt que d’accueillir des réfugiés en Hongrie, le gouvernement de Viktor Orban préfère soutenir la population des pays africains sur place : la Hongrie va envoyer entre 200 et 400 militaires au Tchad. Le ministre hongrois de la Défense a détaillé l’objectif de cette mission :

« Avec la coopération des forces armées tchadiennes, notre contingent aura pour mission de contribuer à l'arrêt des migrations, de soutenir les efforts antiterroristes, et de fournir un cadre sûr à la mise en œuvre de notre programme d’assistance humanitaire et économique sur place », a expliqué Kristof Szalay-Bobrovniczky.

La Hongrie va aussi envoyer aussi des médecins, des conseillers économiques et des agronomes. Ce n’est pas sa première mission au Tchad, mais cette fois, Budapest va implanter à Ndjamena un centre permanent d’aide humanitaire et économique. Pour le secrétaire d’État hongrois chargé du programme d’aide à l’étranger Tristan Azbej, le Tchad est le seul pays stable dans la région du Sahel, et il faut éviter qu’il s’effondre.

« Des réfugiés et des migrants affluent au Tchad, alors que c’est l’un des 10 pays les plus pauvres au monde. Donc c’est important que nous aidions ce pays pour qu’il reste stable », explique le chargé du programme. À travers ce programme « Hungary helps » (« la Hongrie vous aide »), lancé en 2019 et qui vise à réduire l’émigration vers l’Europe, la Hongrie est également présente dans d’autres pays africains, notamment le Kenya, le Mozambique et l’Éthiopie.

Car le gouvernement continue à attiser la peur de la migration, à l'approche des élections européennes de 2024. Vendredi 17 novembre, la Poste hongroise a commencé à envoyer à tous les Hongrois un questionnaire du gouvernement, qui a été publié sur Internet. Avec des questions telles que « Bruxelles veut installer des ghettos de migrants en Hongrie. Êtes-vous d’accord ? ». Une affirmation totalement fausse. (selon RFI)

24 novembre 2023

Législatives aux Pays-Bas : Geert Wilders, un signal inquiétant pour l’Europe

Le parti de l’islamophobe Geert Wilders a recueilli un quart des voix, dans un contexte où les mouvements d’extrême droite ne cessent de progresser sur le continent.

pays_basC’est avec une joie non dissimulée que Marine Le Pen a salué le résultat des élections du 22 novembre aux Pays-Bas et la victoire d’un de ses plus vieux amis sur la scène européenne. "Félicitations à geert Wilders et au PVV pour leur performance spectaculaire aux législatives qui confirme l’attachement croissant à la défense des identités nationales, a tweeté la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale. C’est parce qu’il est des peuples qui refusent de voir s’éteindre le flambeau national que l’espoir du changement reste vif en Europe."

La victoire du Parti pour la liberté (PVV) et de son leader islamophobe à la crinière blanche est un coup de tonnerre non seulement aux Pays-Bas, mais également en Europe. Selon les médias nationaux, lui-même ne s’attendait pas à obtenir 37 sièges (23,5 % des voix) sur les 150 que compte la "Seconde chambre", l’Assemblée nationale locale. C’est plus du double que lors du précédent scrutin, en 2021 (17 sièges, 10,8 %). L’alliance formée par les socialistes et les Verts, à la deuxième place, plafonne, à 25 sièges.

Il semble peu probable que Geert Wilders, qui profite d’une focalisation des débats sur l’immigration, prenne la tête d’un gouvernement, tant son style et ses idées suscitent le rejet des autres partis. Il veut arrêter les livraisons d’armes à l’Ukraine ; ne cache pas sa sympathie à l’égard de Vladimir Poutine ; vouait encore récemment une haine publique à l’islam ; et défend, contrairement à Marine Le Pen, le principe d’une sortie de son pays de l’Union européenne (le "Nexit"). Il n’est toutefois pas exclu, à ce stade, qu’il fasse partie d’une coalition regroupant des partis allant de la droite à l’extrême droite.

Le test des élections européennes

De telles alliances dirigent plusieurs pays membres de l’UE : la Suède, la Finlande et l’Italie, ainsi que la Slovaquie du populiste pro-russe Robert Fico et la Hongrie de Viktor Orban. En Allemagne, l’AfD est sur une pente ascendante : 20 % d’intentions de vote pour l’ensemble du pays et une montée en puissance dans les Landers, aussi bien à l’Est (plus de 30 % pour les régions de Thuringe, Saxe et Brandebourg, où auront lieu des élections l’année prochaine) qu’à l’Ouest. Au Portugal, où le gouvernement socialiste a démissionné face à des accusations de corruption, le nouveau parti d’extrême droite, Chega, dépasse, lui, les 15 %.

Tous comptent engranger de bons résultats aux élections européennes de juin prochain. "La proportionnelle par listes en fait des scrutins défouloirs pour les anti-européens et sont assez propices aux partis nationaux-populistes, rappelle Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques à la fondation Jean Jaurès. Il sera intéressant de voir, après le résultat, si le PPE (qui regroupe les droites européennes) continue à faire mieux que l’ensemble des partis de droite radicale (le groupe Identité et démocratie – celui du RN – et celui des Conservateurs et réformistes européens – de la Première ministre italienne Giorgia Meloni)."

La surprise Geert Wilders au Pays-Bas, alors qu’il n’a rien d’un nouvel acteur politique, est un signal bienvenu pour Marine Le Pen, actuellement en tête des intentions de vote pour l’élection présidentielle française. "Elle constate une tendance qui laisse présager de bonnes choses pour son parti et elle, estime Jean-Yves Camus. Mais il ne faut pas oublier que ce sont les contextes nationaux qui font, in fine, l’élection." Et celle du prochain chef de l’État français n’interviendra que dans trois ans et demi, au printemps 2027. (selon "L'Express")

Les hollandais vont--ils accepter longtemps la volonté de Geert Wilders de faire sortir les Pays-Bas de l'Europe ? A voir...

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