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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER

30 juin 2023

Fumée qui sort du moteur, pneus pourris...

L'Otan envoie des armes défectueuses à l'Ukraine

charLes alliés de Kiev fournissent aux soldats ukrainiens des blindés qui sont parfois inaptes au combat et nécessitent d’être réparés. Pire encore, certaines armes seraient complètement inutilisables ou disparaissent avant d’arriver en Ukraine.

30% de l’arsenal ukrainien serait en permanence en train d’être réparé depuis le début de l’offensive de Moscou. Ce fâcheux état des lieux a été révélé par le New York Times qui a obtenu auprès de hauts gradés ukrainiens ce pourcentage déjà difficile, qui cache une réalité encore plus sombre pour les troupes de Kiev. D’après le quotidien américain, si autant d’armes sont en cours de restauration du côté ukrainien, ce n’est pas forcément parce qu'elles ont connues l’épreuve du champ de bataille mais parce qu’elles ont été livrées déjà défectueuses par les pays membres de l’Otan.

Le New York Times prend l’exemple de 33 obusiers M109 américains donnés par l’Italie à l’Ukraine. Ces systèmes d’artillerie étaient déjà mis en hors service par Rome mais Kiev les a quand même demandés et a confié leur réparation à une entreprise américaine nommée Ultra Defense. Le gouvernement de Volodimir Zelenski a payé environ 18 millions d’euros pour que ces armes soient livrées en bon état. Or l’Ukraine a reçu 13 de ces obusiers dans un état pitoyable, impropre au combat.

"La société américaine qui nous a offert ses services n'avait pas l'intention de remplir ses obligations", s'est plaint Vladimir Pikuzo, directeur des achats de défense de l'Ukraine, dans une lettre adressée au Pentagone le 3 février dernier. Des vidéos obtenues par le New York Times ont montré de la fumée s'échappant du moteur de l'un d'entre des M109 et du liquide de refroidissement s'échappant d'un autre obusier. "Chacun d'entre eux fonctionnait lorsque nous les avons livrés", s’est défendu auprès du New York Times, Matthew Herring, PDG de la société Ultra Defense, basée en Floride. Ce dernier reproche aux Ukrainiens de ne pas avoir correctement entretenu les canons automoteurs.

Des pneus pourris sur des véhicules envoyés à l'Ukraine

Selon le journal, l’armée américaine a elle aussi envoyé des armes qui n’étaient pas prêtes pour le combat. Durant l’été 2022, une unité de l'armée américaine a reçu l'ordre d'expédier 29 Humvees à l'Ukraine à partir d'un dépôt situé à Camp Arifjan, une base au Koweït. Il s’agit de véhicules massivement déployés lors de la guerre en Irak est à la fois adapté pour le transport de troupes mais aussi pour le combat contre l’infanterie. Bien que les chefs de l'unité aient précédemment déclaré que tous les Humvees étaient "entièrement aptes à la mission", une première inspection après réception de ces véhicules a révélé que 26 d'entre eux étaient trop endommagés pour le combat.

Ces engins ont été réparés une première fois, puis ont été envoyés en Pologne avant d'être déployés sur le territoire ukrainien. Cependant, lors d'une deuxième inspection, les responsables ont constaté cette fois ci que les pneus de 25 d'entre eux étaient pourris. Il a fallu près d'un mois pour trouver suffisamment de pneus de remplacement, ce qui a retardé l'envoi d'autres équipements en Ukraine et a nécessité beaucoup de travail et de temps.

Pire encore, d’autres armes seraient tellement endommagées que les troupes de Kiev sont obligées de les démonter pour essayer de récupérer certaines parties encore utilisables. D’autres équipements militaires n’arriveraient même pas en Ukraine alors que le gouvernement de Volodimir Zelenski les a bien achetés. Le New York Times a rapporté qu’en décembre 2022, le ministère ukrainien de la Défense avait passé des contrats pour plus de 730 millions d’euros d'armes et de technologies qui "n'ont pas été livrées, ou seulement en partie". (selon "Capital")

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29 juin 2023

Détruits sans avoir été lus : le funeste destin des livres invendus

Secret inavouable et bien gardé des maisons d'édition, le pilon n'a pas bonne presse. Pourtant, les livres aussi finissent à la benne de recyclage.

livreOn a tous déjà vu des images de bennes de supermarchés remplies de denrées alimentaires. Mais on ne voit jamais de bennes à livres. Pourtant, elles existent. Les livres ont beau avoir un caractère semi-sacré, ils n'échappent pas à l'obsolescence programmée de notre société de consommation. Près d'un livre sur quatre serait ainsi détruit sans jamais avoir été lu. Selon le Syndicat national de l'édition, qui a publié une enquête en avril 2021 portant sur les années 2018 à 2020, 13,2% des livres partiraient directement au recyclage sans avoir été feuilletés.

Il arrive même que 80% des exemplaires d'un livre partent à la poubelle, d'après une étude parue en septembre 2017 du Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic) sur l'impact sociétal et environnemental du secteur de l'édition en France. Cet épouvantable autodafé, qu'on appelle "pilon" (un terme qui tire son origine, par analogie, des pilons des machines à papier), n'a pas bonne presse. Éditeurs et distributeurs n'emploient ce terme qu'entre deux murmures, secret inavouable et bien gardé des maisons d'édition.

De l'étal au gouffre, d'un bord à l'autre

Comment est-ce possible? Pour comprendre, on a remonté le fil de la vie d'un livre. Les ouvrages tout beaux tout neufs arrivent bien empaquetés dans les commerces. Les premiers exemplaires ont la chance de sortir des cartons pour voir la lumière des néons de leur librairie d'adoption. Certains restent encore un peu, ou pour toujours, au chaud dans leur carton. Leur espérance de vie ici est à peine plus élevée que celle des aventuriers de "Koh-Lanta" : deux mois, c'est déjà pas mal. Des bouquins partent en quelques heures dans les bras d'un lecteur, mais d'autres se défraîchissent sur le bord de l'étagère.

Après plusieurs semaines, le libraire –pris dans le cercle frénétique des nouvelles sorties littéraires– estime qu'il a assez donné leur chance à ces ouvrages et qu'il faut laisser la place aux nouveaux. «Les livres sont des produits frais avec une date de péremption», ose Gilles Colleu, éditeur indépendant (éditions Vents d'ailleurs et imprimerie Yenooa), dans le rapport du Basic. Alors, le libraire les renvoie à la maison d'édition et à son distributeur pour se faire rembourser. Quand on lui demande où partent ces livres, il préfère expédier la discussion: il ne sait pas, ce n'est pas lui qui gère ça, il n'a pas le recul nécessaire...

Les invendus se retrouvent dans l'entrepôt du distributeur, bien loin de la tête de gondole où ils ont passé leurs derniers jours. Ils défilent sur un tapis roulant pour être scannés un par un. De là découle un message: soit c'est direction le pilon, soit c'est réintégration des stocks. La Sodis, un des plus importants distributeurs (filiale du groupe Madrigall de la famille Gallimard), est intransigeante sur ses critères de «livre neuf». Pour que les livres puissent regagner les stocks, il faut qu'ils soient sous un blister neuf et sans étiquette autocollante.

Heureusement, des maisons d'édition aux tirages plus modestes s'offusquent de ces critères drastiques. Elles prennent alors le temps de re-trier les ouvrages et en sauvent quelques dizaines d'une mort précipitée. Les petits veinards qui évitent le pilon peuvent repartir chez un libraire ayant commandé des exemplaires. Et c'est reparti pour un tour.

Coût du sur-stockage et image de marque à conserver

Les éditeurs misent comme au casino. Ils sondent ce qui peut plaire au public: l'ouvrage qui va finir dans toutes les listes de prix littéraires d'ici à Noël ou l'auteur qui détrônera Guillaume Musso. Lorsqu'ils jettent leur dévolu sur un titre, c'est le branle-bas de combat pour le diffuser le plus largement possible. Les livres doivent être visibles, ce qui suppose de les tirer à un certain nombre d'exemplaires, a priori le plus élevé possible.

Le tirage est donc souvent supérieur aux ventes escomptées pour produire un effet de masse et de présence dans les rayons. Que ce soit un titre imprimé à 5.000 exemplaires ou le dernier roman de Marc Levy, directement tiré à 250.000 ou 400.000 exemplaires, une partie de la production partira au pilon. La réussite d'un auteur produit donc autant de pilonnage que son échec.

Une fois que les libraires ont fait leurs retours, les éditeurs se retrouvent pris en étau. Ils ont payé les imprimeurs, doivent rembourser aux libraires les invendus et payent des frais de stockage pour ces bouquins restés à quai. En effet, c'est le distributeur qui tient les rênes: il estime le volume de livres émanant des éditeurs et les cadences de ventes.

Si ces dernières ne sont pas respectées, les maisons d'édition sont facturées pour sur-stockage. «Le taux de sur-stockage est différent en fonction de la date de parution du livre, précise Pascale Desmoulins, responsable de l'administration des ventes des éditions Quæ. Plus le titre est ancien, plus ça coûte cher. C'est pour inciter à pilonner les vieux stocks qui prennent de la place. On est une petite maison d'édition et le stockage représente entre 4.000 et 4.500 euros par an.» A contrario, le pilon est gratuit.

Autre raison du pilonnage frénétique: l'image de marque. Nombre d'éditeurs ne veulent pas retrouver leurs livres bradés chez Noz ou Action. «Hachette Livre ou Gallimard, par exemple, n'ont pas envie de voir leurs livres sur un second marché, alors ils les cèdent à des sociétés qui vont les détruire», indique un responsable (qui souhaite rester anonyme) de Solarz, une entreprise francilienne spécialisée dans le traitement et le recyclage des déchets papiers et cartons.

Dévorés par l'ogre pilonneur, puis désencrés et transformés

Direction donc le pilon. Après avoir été stockés dans des bennes, puis entassés dans un camion, le dernier trajet des livres est minutieusement chronométré. Un retard et c'est demi-tour. Il arrive même que des huissiers contrôlent le chargement, pour vérifier que les livres ne soient pas détournés et revendus illégalement. Si un Robin des Bois littéraire s'avise à dérober un ouvrage parmi les milliers de détritus, il est viré.

Arrivés sur le lieu de l'autodafé, en Seine-Saint-Denis pour l'usine Solarz ou dans le Val-de-Marne pour l'entreprise 2P Recyclage (filiale du groupe Paprec), les tonnes de livres sont poussées vers la broyeuse. Cet ogre bruyant, installé au milieu d'un grand hangar poussiéreux, déchiquette le papier grâce à de multiples couteaux rotatifs. Tel est le pilon. «Une fois les livres réduits en confettis, ils sont compactés avec des grosses presses pour en faire des balles», explique le responsable de Solarz.

Cette fois, direction le papetier. Les copeaux sont passés dans une machine qui dissocie les fibres de papier de tous les «contaminants»: la pellicule de plastique et le carton de la couverture, les agrafes de certaines reliures, etc. Enfin, les morceaux de papier vont être désencrés, puis mélangés à de nouvelles fibres de bois pour faire de la pâte à papier.

Bien que les papeteries fonctionnent en circuit fermé et qu'il n'y a aucun rejet dans l'environnement grâce à leur propre petite station d'épuration, elles utilisent beaucoup d'eau, d'électricité et de produits détergents pour blanchir le papier. «Même si le pilon est du recyclage, ce n'est pas très écologique d'imprimer et d'imprimer encore pour recycler ensuite», reconnaît Pascale Desmoulins. Plus inquiétant encore, une étude réalisée par l'ONG internationale WWF (publiée en mars 2018) a révélé une certaine opacité de la part des maisons d'édition françaises autour de leurs politiques environnementales. Il en ressort une «qualité du papier et des encres inconnues» (dans la majeure partie des livres d'après le WWF) [...] ou encore des démarches «quasi inexistantes en matière de sourcing responsable en papier et de lutte contre la déforestation».

À quoi sert donc la pâte à papier produite? Nos sacro-saints bouquins dévorés par le pilon ont une seconde vie pour le moins surprenante... «On ne peut pas vendre du papier 100% recyclé dans l'édition. Ça ne sera jamais un papier d'une qualité comparable au papier de première main», estime Olivier Bessard-Banquy, chercheur spécialiste de l'édition contemporaine. Un nombre ridiculement faible d'ouvrages sont imprimés sur du papier recyclé, simplement parce que les lecteurs n'en veulent pas –le papier est moins blanc ou moins lisse.

Alors, cette pâte à papier de seconde main sert pour le cartonnage industriel, comme celui des boîtes à pizza, des boîtes à chaussures ou des rouleaux de papier toilette. Vous avez bien lu, les livres invendus, objets de savoir et de connaissance, se retrouvent finalement dans nos toilettes. Lente dégradation. La prochaine fois que vous commanderez une pizza, demandez-vous si, dans une vie antérieure, c'était le nouveau livre d'un politique ou un énième roman de Marc Levy. (selon "Slate").

28 juin 2023

Vietnam : arrivée d’un porte-avions américain

Un événement symbolique pour les deux anciens ennemis aujourd’hui alliés

vietnamUn porte-avions américain est arrivé dimanche dans la ville de Danang, au centre du Vietnam, ont constaté des journalistes de l’AFP, un événement symbolique pour les deux anciens ennemis, aujourd’hui alliés face aux prétentions de Pékin en mer de Chine méridionale.

L’escale de l’USS Ronald Reagan à Danang coïncide avec le dixième anniversaire du partenariat stratégique entre Hanoï et Washington. Le porte-avions, qui fait partie de la 7e flotte américaine "soutenant une région indo-pacifique libre et ouverte" était accompagné par deux navires d’escorte et des croiseurs lance-missiles, l’USS Antietam et l’USS Robert Smalls, a indiqué l’ambassade américaine à Hanoï.

Les responsables de la marine américaine ont débarqué et serré la main de leurs homologues vietnamiens lors d’une brève cérémonie qui s’est déroulée dimanche après-midi. "Plus de 5000 marins à bord de l’USS Ronald Reagan sont impatients de visiter Danang et de découvrir la culture vietnamienne", a déclaré le commandant de l’USS Ronald Reagan, le capitaine Daryle Cardone, dans un communiqué.

Les deux pays, qui ont établi des liens diplomatiques en 1995, vingt ans après la chute de Saïgon qui a scellé la réunification du Vietnam sous l’égide du régime communiste, ont resserré leurs relations économiques dans un contexte de montée en puissance de la Chine dans la région. Un navire chinois à vocation hydrographique, des navires de garde-côtes et des bateaux de pêche ont navigué pendant plusieurs semaines dans la zone économique exclusive du Vietnam, située en mer de Chine méridionale. (selon RTBF)

27 juin 2023

Canal de Suez : les investissements chinois affluent

Des sociétés chinoises se sont engagées, ces derniers mois, à investir plus de 8 milliards de dollars dans le cadre du développement de la zone économique du canal de Suez, rapporte le “South China Morning Post”. Une preuve supplémentaire de l’influence croissante de Pékin dans la région.

suez“Ces derniers mois, l’Égypte a conclu avec des entreprises chinoises des accords d’investissement de plus de 8 milliards de dollars américains pour la zone économique du canal de Suez”, rapporte le South China Morning Post.

Comme le rappelle le journal hongkongais, ce projet de zone économique est “construit conjointement par l’Égypte et la Chine” dans le cadre des nouvelles routes de la soie promues par Pékin.

D’une superficie de 455 km², cette zone industrielle et logistique, partiellement “construite par la Zone de développement économique et technologique de Tianjin (en Chine), a depuis attiré des centaines d’entreprises, pour la plupart chinoises”, ajoute le média anglophone. Six ports majeurs et quatre zones industrielles sont prévus dans cette zone à l’emplacement stratégique.

“Profiter de la position stratégique du canal”

Si la Chine investit de plus en plus dans la région, c’est aussi dans le but d’accroître son rôle politique au Moyen-Orient. Pas plus tard que ce dimanche 11 juin, 10 milliards de dollars de contrats d’investissement ont été signés lors d’une conférence d’affaires sino-arabe, qui se tenait pour la première fois à Riyad. Cela faisait suite à des accords d’une valeur de 50 milliards de dollars signés lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Arabie saoudite en décembre dernier.

L’investissement dans le canal de Suez “permet aux entreprises chinoises d’accéder plus efficacement aux marchés africains et européens et de tirer parti de la position stratégique du canal”, commente un analyste installé à Washington, interrogé par le journal hongkongais.

Quant à l’Égypte, elle aspire à faire de la zone économique du canal de Suez une “plaque tournante du commerce” régional et international.

Sur le plan politique, la Chine s’impose désormais comme un acteur de premier rang au Moyen-Orient, sur fond de retrait progressif des États-Unis et de repositionnement de plusieurs pays de la région, notamment ceux du Golfe.

Pékin a ainsi chapeauté en mars dernier un rapprochement historique entre l’Iran et l’Arabie saoudite, les deux poids lourds de la région, qui étaient à couteaux tirés depuis des années. (selon "Courrier international")

26 juin 2023

Le dernier pont suspendu inca du monde

Au Pérou, le pont Q’eswachaka reste le dernier pont suspendu inca au monde. Conçu avec de l’herbe séchée, il est là depuis six siècles et est rénové chaque année selon la tradition.

p_rou1Partons à l’aventure si vous le voulez bien ! Lorsqu’on imagine un voyage au Pérou, on pense évidemment au Machu Picchu, l’une des sept merveilles du monde moderne. Cependant, il existe une autre architecture issue de la civilisation inca qui vaut le détour, inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité.

Il s’agit du pont Q’eswachaka, situé dans la région de Cuzco, dans le canyon de la rivière Apurimac, à 28 mètres de hauteur. Ce pont suspendu est un ouvrage vieux de six siècles et est le dernier pont suspendu inca au monde.

Sa particularité est qu’il est conçu à partir d’une herbe séchée : la q’oya. Chaque année au mois de juin, les communautés natives de la région s’affairent à rénover ce pont en l’espace de trois jours, comme le veut la tradition. Maintenant que la pandémie est terminée, les indigènes tentent de regagner l’intérêt des visiteurs pour l’une des traditions les plus marquantes de cette région.

Les femmes de la communauté, arborant des jupes multicolores, coupent la q’oya dans les champs à coups de faucille, puis la tressent. Elles forment ainsi d’épaisses cordes que les hommes se chargent de porter sur leurs épaules.

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Pendant tout le processus de confection, la tradition requiert le sacrifice d’un agneau en guise d’offrande aux dieux de la terre et de la montagne pour “qu’aucun accident ne se produise”. Les divinités sont évidemment très présentes dans cette tradition qui se perpétue de génération en génération depuis les pré-Incas.

Un pont qui appartient aux sirènes de la rivière

Lorsque que les cordes constituent le prochain pont sont terminées, elles remplacent directement l’ancien. Les hommes passent les cordes les plus épaisses d’un bout à l’autre pour poser les bases du nouveau pont, puis l’ancienne structure est retirée, tombant dans la rivière, se laissant emporter par le courant.

Pour finaliser la rénovation, ils installent les deux grosses cordes qui serviront de mains courant, puis les plus fines, qui se comptent par milliers, qui sont nouées entre elles. Puis vient le tablier afin de créer un garde-fou sur le pont, en guise de sécurité.Un travail de longue haleine durant lequel les hommes, qui ne connaissent pas le vertige, mâchent des feuilles de coca pour lutter contre la fatigue.

Pendant l’installation finale du pont, les femmes sont exclues mais cela n’a rien à voir un quelconque sexisme. Selon la tradition, ce pont serait la propriété des sirènes qui seraient tout simplement jalouses.

Enfin, lorsque les équipes de deux côtés se rejoignent, il crient “Haylly Q’eswachaka”, afin d’annoncer la renaissance du pont, qui fait une trentaine de mètres de long et un peu plus d’un mètre de large.

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Demotivateur
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25 juin 2023

Au Mali, l’État engage une action en justice contre la Minusma

Bamako accuse notamment la mission de l’ONU dans le pays d’espionnage et d’atteinte au moral des armées après son enquête sur le massacre de Moura.

maliLe procureur du pôle spécialisé dans la « lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée a été saisi d’une plainte » de l’État contre les membres de la Minusma ayant enquêté sur le massacre de Moura (Centre) entre le 27 et 31 mars 2022, dit le communiqué du parquet daté du lundi 19 juin.

Ces membres sont présentés par le communiqué comme « tous co-auteurs ou complices du chef des crimes, entre autres, d’espionnage, d’atteinte au moral des armées de Terre ou de l’Air, de faux et usage de faux et d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Cette action judiciaire survient alors que Bamako vient de demander le retrait de la mission onusienne, déployée dans le pays depuis 2013.

Au moins 500 personnes exécutées

Cette plainte fait suite à la publication, le 12 mai, d’un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU, fondé sur une enquête de la division des droits de l’Homme de la Minusma. Il accuse l’armée malienne et des combattants « étrangers » – ses supplétifs russes du groupe paramilitaire Wagner – d’avoir exécuté au moins 500 personnes à Moura lors d’une opération antijihadiste.

La junte avait dénoncé un « rapport biaisé, reposant sur un récit fictif ». Elle avait assuré qu’il n’y avait que des « terroristes » parmi les morts. Les autorités avaient par ailleurs rapporté que la mission d’enquête onusienne avait utilisé des satellites à leur insu. Elles avaient annoncé l’ouverture d’une enquête pour espionnage et atteinte à la sûreté extérieure de l’État contre la mission d’enquête. ("Jeune Afrique" avec AFP)

24 juin 2023

Ferme des Hutten

lauler

23 juin 2023

La Suisse et l’emploi d'étrangers diplômés

Face à un important déficit de travailleurs qualifiés, certains responsables politiques helvétiques prônent une intégration plus large des diplômés étrangers. Mais certains cantons soutiennent que cela contreviendrait à la Constitution, explique “Le Temps”.

suisseComment résorber la pénurie d’employés qualifiés qui fait rage dans la confédération helvétique ? C’est la question qui taraude les pouvoirs publics suisses face à une situation qui handicape les entreprises du pays. La clé pourrait être de favoriser l’accès au marché du travail national aux étrangers fraîchement sortis du système éducatif local. Une volonté pas si simple à matérialiser, constate Le Temps.

“La situation est très inconfortable, explique au quotidien genevois Philippe Bauer, député du canton de Neuchâtel au Conseil national (la chambre basse du Parlement suisse). Le besoin en main-d’œuvre qualifiée de notre économie est avéré. Les personnes étrangères diplômées en Suisse seraient utiles à notre pays, où il manque 300 000 travailleurs qualifiés.”

Et ce débat anime le Conseil national depuis plusieurs semaines. Car, selon plusieurs parlementaires, faciliter l’admission sur le marché du travail d’étrangers titulaires d’un diplôme d’une haute école helvétique violerait la Constitution fédérale de la Confédération suisse.

Bientôt un vote sur la question

Notamment l’article 121 A, qui énonce que “le nombre des autorisations délivrées pour le séjour des étrangers en Suisse est limité par des plafonds et des contingents annuels”.

“C’est la fameuse logique des contingents, qui impose aux entreprises une multitude de démarches avant de pouvoir puiser dans un stock de permis de travail défini selon les besoins des branches”, détaille Le Temps.

Or un élargissement des autorisations concernant les étrangers diplômés créerait une nouvelle exception, en plus de celles déjà prévues dans le texte fondamental promulgué en 1848. Inacceptable pour certains. “La norme est déjà très large”, estime Daniel Fässler, député centriste d’Appenzell Rhodes-Intérieures. D’autant plus que “tous les permis n’[ont] pas été épuisés”, selon Andrea Caroni, sénateur d’Appenzell Rhodes-Extérieures.

De l’autre côté, une partie des parlementaires estiment qu’il est urgent de légiférer sur le sujet. “En formant ces personnes en Suisse, on a fait un investissement public. Il s’agit de se demander comment le valoriser”, défend Lisa Mazzone, élue verte genevoise qui milite pour l’ajout d’une nouvelle exception à l’article 121 A.

Loin d’être tranché, le débat devrait rebondir lors d’un vote au Conseil national. (selon "Courrier international")

22 juin 2023

Le mystère des attaques d’orques

Redoutées par les voiliers, les attaques d’orques se multiplient dans les eaux espagnoles. Mais pourquoi ?

orqueDepuis trois ans, les attaques d’orques contre des voiliers se multiplient au large des côtes de l’Espagne, suscitant les interrogations des scientifiques et des autorités, notamment sur le rôle mystérieux de Gladis, matriarche d’un clan de cette espèce réputée pour son intelligence.

“Ils ont directement attaqué le gouvernail. Ils n’ont pas tourné autour du bateau ni cherché à jouer… Rien ! Ils ont foncé à toute vitesse sur le gouvernail”, raconte à l’AFP Friedrich Sommer, propriétaire allemand du Muffet, un voilier endommagé par une attaque d’orques.

Il n’est pas le seul à attendre à Barbate, petite ville de la côte atlantique andalouse, que son bateau soit réparé. “Celui-ci a complètement perdu son gouvernail” et les orques ont fait “des dégâts structurels au niveau de la coque”, explique Rafael Pecci, chargé des réparations, à propos d’un voilier appartenant à un autre étranger.

Depuis la plage principale, on aperçoit non loin le mât d’un bateau ayant coulé début mai après une attaque de ces cétacés qui peuvent atteindre neuf mètres de long pour les mâles et sept pour les femelles pour un poids de 3,5 à 6 tonnes.

Ces “interactions”, terme employé par les spécialistes et les autorités pour décrire ces attaques, ont débuté en 2020 au large des côtes atlantiques de la péninsule ibérique, particulièrement entre Cadix et Tanger. Cela s’explique par la présence accrue dans cette zone à proximité du détroit de Gibraltar de l’une des proies favorites des orques, le thon rouge, qui vient au printemps de l’Atlantique pour pondre en Méditerranée.

Selon l’organisation de sauvetage en mer espagnole Salvamento Marítimo, vingt-huit “interactions” ont déjà eu lieu en 2023. Entre 2020 et 2022, leur nombre a atteint près de 500, selon le groupe de travail sur l’orque de l’Atlantique (GTOA).

Gladis et sa petite-fille

“On en sait très peu sur les causes de ces interactions”, affirme à l’AFP José Luis García Varas, responsable du programme Océans du Fonds mondial pour la nature (WWF) en Espagne. Les légendes ne manquant pas dans la région, une orque est rapidement devenue l’emblème du phénomène : Gladis Lamari, matriarche d’un clan à laquelle on attribue de nombreuses attaques, aurait appris à ses petits à s’en prendre aux voiliers.

Sur son site, le GTOA affiche l’arbre généalogique d’un groupe d’une quinzaine d’orques apparentées nommées “les Gladis” qui ont attaqué des voiliers et dont Gladis est considérée comme la matriarche. Les orques “forment des familles, des groupes, [elles] sont très intelligent[e]s et il y a une sorte de transmission orale de la connaissance entre [elles], souligne José Luis García Varas.

María Dolores Iglesias, présidente d’une organisation locale de protection de l’environnement, pense, elle, que la matriarche est morte mais que les membres du clan continuent à attaquer les voiliers en raison d’un ressentiment qu’elle leur aurait transmis. “Il y a une petite-fille de Gladis” qui attaque les bateaux avec “fureur”, affirme-t-elle.

Docteur en sciences marines et président de l’organisation Circe (Conservation, information et étude des cétacés), Renaud de Stephanis estime pour sa part qu’il existe “plusieurs hypothèses” pouvant expliquer ces attaques. L’une y voit de simples “jeux”, alors qu’une autre explique ce comportement par “l’animosité”.

“Terrifiant”

À l’heure actuelle, “nous n’avons pas d’explication définitive”, ajoute le spécialiste, qui parcourt les eaux espagnoles afin de repérer et suivre les orques grâce à un marquage satellite dans le cadre d’un programme du ministère espagnol de la Transition écologique destiné à “limiter les interactions avec les embarcations” dans la zone.

“C’était assez terrifiant”, a raconté sur son compte Instagram la navigatrice britannique April Boyes dont le voilier a été attaqué par un groupe d’orques alors qu’il venait d’atteindre le détroit de Gibraltar.

“Ils ont commencé par donner des coups dans le gouvernail pendant plus d’une heure”, et après l’envoi de deux messages de détresse, “ils ont réussi à l’arracher”, ajoute-t-elle. Cette situation a obligé l’équipage à écoper l’eau du bateau pour éviter le naufrage avant l’arrivée des secours, comme le montre une vidéo accompagnant son récit. (selon "Fast forward")

21 juin 2023

Nauru : les derniers réfugiés vont enfin pouvoir rejoindre l'Australie

C’est dans la république insulaire de Nauru que l’Australie place depuis près de dix ans en détention illimitée tous les réfugiés qui essaient de rallier l’île-continent par bateau. Les derniers d’entre eux encore présents pourraient regagner l’Australie d’ici dix jours.

nauruCertains étaient détenus depuis près de dix ans : les derniers réfugiés retenus sur l'île prison de Nauru, Etat d'Océanie situé en Micronésie, pourraient bien enfin regagner l’Australie. L’information n’a pour l’instant pas été confirmée par le gouvernement, ce sont des associations de défense de réfugiés qui s’en sont fait l’écho dans la presse, mais il se trouve que quelques réfugiés, qui pour certains sont retenus à Nauru depuis près de dix ans, ont été transportés ces derniers jours en Australie… La petite douzaine de réfugiés restante devrait l’être dans les dix prochains jours.

Le calvaire des réfugiés n'est pas terminé

Il s’agit là d’une très bonne nouvelle pour les détracteurs de cette politique, à l’image de Lucy Honan, du Refugee Action Collective, même si elle note que pour les personnes concernées, leur calvaire n’est pas tout à fait terminé : "C’est un soulagement qui a tardé à arriver, note cette dernière. Mais il reste encore beaucoup de questions: que va-t-il arriver à ces réfugiés une fois en Australie, sachant que les réfugiés qui ont été détenus à Nauru ou en Papouasie ne peuvent pas s’y installer de façon permanente ? Le gouvernement doit répondre à ces questions…"

Le gouvernement travailliste, sur le sujet, est assez ambivalent, puisque d’un côté, il vide son centre de détention à Nauru, mais rappelle de l’autre qu’il comptait le garder ouvert, même s’il n’y a personne à l’intérieur, et même si cela coûte environ 300 millions d’euros par an…

La position australienne est ambivalente mais dissuasive

Comment expliquer que le gouvernement australien s’arc-boute sur politique qui par ailleurs, est dénoncée par les Nations unies et de nombreux organismes de défense des droits de l’homme ? Pour les deux principales formations politiques australiennes, cette politique est l’arme ultime contre l’immigration illégale et aussi un moyen de dissuasion très efficace, puisque depuis qu’elle est appliquée le nombre de migrants qui tentent de rejoindre l’Australie en bateau a fortement diminué, ainsi que le nombre de morts en mer au cours de ces périlleuses traversées.

A cela près que l’Australie, théoriquement, est un pays démocratique : normalement, dans une démocratie, on ne maintient pas en détention indéfiniment des gens qui n’ont commis aucun crime, et qui n’ont même pas été jugés. C’est pourtant ce qui se passe et c’est pourquoi, Lucy Honan, comme d’autres, compte manifester le 22 juillet prochain, à l’occasion du dixième anniversaire de cette politique. "Nous demanderons des droits d’installation et des titres de séjour permanents pour tous les réfugiés qui ont été détenus à Nauru et Manus Island mais aussi l’arrêt des refoulements de bateau en mer", souligne ainsi Lucy Honan. Cela suffira-t-il pour faire changer d’avis le gouvernement ? Réponse le mois prochain. (selon "Franceinfo")

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