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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
21 juillet 2018

Alexandre Benalla and co !

Sa voiture était dotée d'équipements de police

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AFFAIRE BENALLA - C'est instantanément devenu une affaire nationale. Mercredi 18 juillet, Le Monde révélait qu'un collaborateur d'Emmanuel Macron avait été filmé le 1er mai en train de frapper un manifestant, le tout affublé d'un casque et d'un brassard de la police, avant d'être simplement suspendu deux semaines puis finalement réintégré au sein du cabinet présidentiel. La classe politique s'est en grande partie insurgée contre les faits et leur traitement par l'Élysée, pendant qu'un syndicat de police portait plainte pour "usurpation de fonction" et "usurpation de signe réservé à l'autorité publique" et qu'une enquête était ouverte auprès de l'IGPN, la police des polices. 

Depuis, aussi, des éléments de portrait d'Alexandre Benalla sont révélés petit à petit, à l'image de sa tentative de se fournir en matériel d'intervention policière pour équiper le service de protection d'un Emmanuel Macron alors candidat à la présidentielle, ou de plusieurs accès de colère et des réactions disproportionnées dans le cadre de son action en tant que garde du corps.

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Dernière révélation en date et dernière buche dans le brasier, une photo publiée par BFMTV, et sur laquelle il est possible de constater que la voiture personnelle d'Alexandre Benalla est équipée de différents dispositifs normalement propres aux véhicules de police, et notamment des systèmes d'éclairage utilisés par les forces de l'ordre. Un élément supplémentaire dans le portrait d'un homme parfois gros bras, équipé le 1er mai d'un brassard et d'un casque de police, et prompt à se prendre en photographie aux côtés de militaires armés et en treillis au cours de missions. (selon "Huffington Post")

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 "En 28 ans de police, je n'ai jamais vu ça"

Les ruses de Sioux de Macron pour esquiver les questions gênantes

Alexandre Benalla a travaillé sept jours pour Arnaud Montebourg avant d'être "viré...

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2 juillet 2018

Hongrie : Médiapart révèle ...

Le fervent soutien de l'ambassadeur français à Orban

hongrieEn plein débat sur la crise migratoire, Mediapart fait des révélations à propos d'un diplomate français. Selon le site d’information, l'ambassadeur de France en Hongrie, Eric Fournier, est l’auteur d'une note très dérangeante adressée au Quai d'Orsay et à l'Élysée dans laquelle il tresse des lauriers au Premier ministre Viktor Orban. Dans cette note, il se réjouit notamment du mur construit par la Hongrie pour repousser les migrants et accuse les musulmans d'être antisémites.

La Hongrie, pour Eric Fournier, est un pays idéal. Le populisme de Viktor Orban est un mythe inventé par les médias, écrit l'ambassadeur français. Aucun autre gouvernement européen ne peut se prévaloir d'une triple victoire aux élections. La Hongrie d'Orban, poursuit le diplomate, est un peu le Real Madrid du monde politique moderne.

En matière migratoire, c'est un modèle, selon Eric Fournier. Un modèle qui a su anticiper les problèmes posés par les mouvements migratoires illégaux. En clair, le représentant de la France à Budapest se félicite que les Hongrois aient construit un mur à leur frontière pour bloquer le passage des demandeurs d'asile (à la mode mexicaine de Trump?).

Mais le télégramme va plus loin. Il devient nauséabond à propos de l'antisémitisme. Si la presse accuse en permanence la Hongrie d'être antisémite, estime Eric Fournier, c'est pour détourner l'attention du véritable antisémitisme moderne, qui est le fait « des musulmans de France et d'Allemagne », selon lui.

Interrogé sur cette note en marge du sommet  de Bruxelles, Emmanuel Macron déclare qu'elle ne correspond en rien à la position française. Ah bon ? L'ambassadeur n'est plus la "voix de son maître" ? A la sortie du "sommet", la voix du maître semblait "floue", même l'italien Conte le trouvait fatigué. Alors le chien ? aurait-il interprété plus ou moins bien le message de Manu ?

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1 juillet 2018

L'annonce faite par Manu

"La France n'ouvrira pas de centres de rétention pour migrants." Pas la peine, c'est déjà fait.

geispolsheimAinsi, le ministère de l'Intérieur a décidé d'ouvrir à nouveau le centre de rétention administrative (CRA) de Geispolsheim-Strasbourg, qui avait été fermé en 2015. La réouverture est effective depuis le 15 janvier 2018.

Séparation des familles à la Trump ?

Le centre de rétention administrative accueille des étrangers en situation irrégulière devant faire l’objet d’une mesure d’éloignement contraint. Géré par les services de la Direction Interdépartementale de la Police aux Frontières (DIDPAF), le CRA dispose d’une capacité d’accueil de 34 places (pour hommes exclusivement). On peut donc se demander ce que devient le regroupement familial, comme aux Etats-Unis avant le rétropédalage de Trump ? La fermeture provisoire de l’établissement a permis de réaliser plusieurs travaux d’aménagement et de rénovation. Ils sont quand même gâtés, ces migrants ! 

La reprise d’activité du centre de rétention a fait l’objet d’un important travail de concertation préalable avec les services associés au fonctionnement de l’établissement : police aux frontières, préfecture, office français de l’immigration et de l’intégration, association de l’Ordre de Malte et les hôpitaux universitaires de Strasbourg.

Par ailleurs, des réunions préparatoires ont été tenues avec les représentants des juridictions judiciaires et administratives pour veiller à la bonne mise en oeuvre des procédures. D'autres centres existent en France,  à Toulouse, à Mesnil-Amelot (Seine & Marne), à Rouen-Oissel, à Saint-Jacques-de-la-Lande - Rennes, etc...

Manu devrait se souvenir : la parole est d'argent, le silence est d'or.

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30 juin 2018

Retraités : après la hausse de la CSG ...

... voilà la suppression des pensions de réversion ?

Décidément, Macron ne manque pas d'air ! et son projet est simple : tout ce qui n'est pas économiquement et financièrement rentable doit disparaître ! Et étrangler 4,5 millions de veufs et veuves à la retraite ne le dérange pas. Ci-dessous, le communiqué de F.O. à ce sujet :

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19 juin 2018

Le PS ne votera pas le projet de loi ELAN

Communiqué du groupe  socialiste au Sénat

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26 mai 2018

Le PS et la taxe d'habitation

Un communiqué du parti socialiste et des élus des groupes socialistes de l'Assemblée Nationale et du Sénat.

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16 mai 2018

Macron face à Poutine !

Quel naïf !

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A peine réélu président de la Fédération de Russie, Poutine profitera du 22ème Forum économique international de Saint-Petersbourg, du 24 au 26 mai 2018, pour recevoir  Emmanuel Macron. Lequel pense, mais à tort, infléchir la politique extérieure du Tsar.

Le Forum de Saint-Pétersbourg accueille autant de monde que celui de Davos mais il ne lui ressemble guère. Le Forum de Saint-Petersbourg n’est pas la grande messe de la « mondialisation heureuse » et la célébration de l’hyper capitalisme « bienfaiteur de l’humanité ».
Poutine a fait de ce Forum international une plateforme politique pour accroître les parts de marché de la Russie dans la compétition mondiale. La politique extérieure de la Russie y est omniprésente. Une centaine d’événements aussi économiques que politiques se tiendront dans la ville natale de Poutine.
Macron sur les traces de Sarkozy
Des chefs de l’État, des chefs de gouvernements, de très nombreux ministres sont invités personnellement par le Tsar. Le candidat à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, s’y était rendu, en juin 2016, pour défendre un rapprochement entre l’Union européenne et la Russie, évoquer les situations en Ukraine et en Syrie et essayer de prôner le dialogue pour mettre un terme aux régimes réciproques de sanctions économiques. Emmanuel Macron se rendra en Russie, les 24 et 25 mai 2018, pour participer à ce Forum, en qualité d’invité d’honneur, avec le premier ministre japonais. Il reprendra probablement les mêmes arguments que Nicolas Sarkozy avec les mêmes résultats.
On peut constater que les rencontres, très médiatisées, du président français  avec Donald Trump et Vladimir Poutine n’ont guère infléchi leurs politiques et n’ont pas eu d’incidence sur leurs comportements hostiles. Trump a évidemment, comme prévu, dénoncé l’accord nucléaire avec l’Iran, dénoncé le multilatéralisme béat et n’est toujours pas sensible aux changements climatiques, tandis que Poutine continue la russification de territoires jadis ukrainiens, apporte une fin de non-recevoir aux condamations de son soutien décisif à Bachar El Assad et roule dans la farine les diplomaties occidentales en Afrique, comme en République Centrafricaine.
Si en France, les rencontres internationales du président Macron avec les grands leaders mondiaux sont bien accueillies car élles restaurent la fonction présidentielle, si dégradée avec le précédent chef de l’État, en revanche,  elles montrent aussi les limites de l’action présidentielle et une  certaine méconnaissance des principes fondamentaux des relations internationales.
Au service des grands groupes français
Les visites à l’étranger du président Macron ont essentiellement pour objectif de renforcer l’attractivité de la France et de permettre aux grands groupes français de conquérir de nouveaux marchés. A Saint-Petersbourg, les groupes implantés en Russie, comme  Auchan, Engie, Total, seront particulièrement présents  et le commerce avec la Russie sera au centre de la visite présidentielle . C’est bien un Forum économique international qui motive le voyage du président Macron.
Il est vrai que le quinquennat du président Hollande, avec Laurent Fabius à la manoeuvre destructrice de nos positions commerciales, a été catastrophique dans nos relations commerciales avec la Russie. On se souvient de l’annulation extravagante de la livraison de deux navires de guerre Mistral qui a coûté 950 millions d »euros aux contribuables francais. La France occupe désormais le cinquième rang du commerce avec ce pays, qui est sous sanctions économiques de l’Union européenne, depuis 2014. L’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et la Pologne devancent la France, incapable de tirer son épingle du jeu des sanctions économiques.
Après l’affaire des Mistral, le président Macron et son ministre des Affaires étrangères ne pourront pas vendre des Rafales ou des navires de guerre. Seuls les secteurs de l’agro alimentaire, de la grande distribution et du pétrole peuvent apporter des satisfactions françaises. Les quatre  États européens, qui devancent la France, apprécient énormément les positions françaises en pointe dans les conflits dans lesquels est impliquée la Russie, comme en Syrie ou en Ukraine. Il n’est pas sûr que les choix politiques français à l’international facilite le  développement du commerce français avec la Russie.
En politique, la cohérence est fondamentale. Le « en même-temps » trouve vite ses limites.(selon "Mondafrique")
5 mai 2018

Macron l'a dit avec des fraises

Où est le caractère légal de la dépense ?

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Emmanuel Macron carbure-t-il aux fraises Tagada ? Les citoyens sont en droit de se poser la question, après l’apparition dans le dossier des comptes de la dernière campagne des présidentielles 2017 d’une étrange facture : l’achat de 17,8 kg de ces fameux bonbons pour un montant de 102,80 euros.

Les sucreries ont été achetées le 1er mars 2017 par le député La République en Marche (LREM) Mickaël Nogal, comme l’indique une facture publiée mercredi 2 mai par La Dépêche du Midi. L’élu s’est fourni dans la boutique Haribo de Nailloux, au sud de Toulouse (Haute-Garonne).

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Contacté par le quotidien occitan, Mickaël Nogal a précisé que ces fraises « n’étaient pas destinées au futur président de la République », ni même aux « marcheurs » mais aux citoyens toulousains. Elles devaient être distribuées à l’occasion d’une opération de tractage dans les rues de la Ville rose. Une manière habile de faire passer un message politique auprès des gourmands.

« À l’occasion de la journée du droit des femmes du 8 mars, nous présentions aux Toulousains les propositions d’Emmanuel Macron sur ce sujet, explique le député. Nous avions distribué des flyers pour la venue de Marlène Schiappa (actuelle secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, NDLR), et les militants avaient eu comme idée de les accompagner de petits sachets de fraises Tagada ».

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La dépense a en tout cas été jugée quelque peu inappropriée par l’instance responsable du contrôle des comptes de campagne. « Veuillez fournir des éléments démontrant le caractère électoral de cette dépense », a demandé la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP) à l’équipe électorale d’Emmanuel Macron.

Si cette dernière ne parvient pas à produire ces justificatifs, il leur faudra payer toutes ces fraises Tagada de leur poche.

Et si le candidat Macron était venu dans le Val de Villé ? Combien de litres de kirsch ou de whisky aurait-il acheté pour les distribuer sous forme d'échantillon avec une invitation à un grand meeting au Saint-Gilles ou dans la salle festive de Villé ? Evidemment il aurait pris la dépense sur ses deniers personnels et non sur les impôts du contribuable. Les référents d'En Marche du Val de Villé, que tout le monde connaît, s'en seraient portés garants.

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2 mai 2018

Une insulte aux enseignants

Circulaire Blanquer : ce ministre aurait inventé la poudre ! 

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Dictées, leçons de grammaire, calcul mental, format du cahier : le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a dévoilé jeudi une série de recommandations pour les enseignants du primaire visant à améliorer "la réussite des élèves". La réaction des syndicats et des enseignants ne s'est pas fait attendre : ils dénoncent "un discours démagogique", qui a "une visée politique et non pédagogique".

Dans quatre circulaires, le ministère a détaillé le jeudi 26 avril ses recommandations sur l'enseignement de la lecture, du calcul, de la grammaire et du vocabulaire et la résolution de problèmes, qui s'accompagnent d'un guide de 130 pages adressé aux professeurs des écoles.

Concernant la lecture, Jean-Michel Blanquer est catégorique : "Entre quelque chose qui ne marche pas - la méthode globale - et quelque chose qui fonctionne - la syllabique -, il ne peut y avoir de 'compromis' mixte. Ce sujet ne relève pas de l'opinion, mais de faits démontrés par la recherche. C'est très clair". Il prône aussi une dictée quotidienne, 15 minutes de calcul mental par jour et le retour des leçons de grammaire dans toutes les classes. Et dit qu'il va travailler à une liste de manuels recommandés.

"J'ai une grande confiance dans l'action des professeurs", assure-t-il. Des inspecteurs de l'Éducation nationale "regrettaient de ne pouvoir intervenir quand ils constataient telle ou telle mauvaise pratique en classe, en l'absence de texte national de référence. Désormais, il y en a un, qui est le produit d'une intelligence collective", poursuit-il.

Le message passe mal du côté des professeurs et des syndicats : "On a le sentiment qu'il nous prend un peu pour des branquignols", a expliqué à Franceinfo une directrice d'école de l'Est de la France. "Lui, super pédagogue, va nous apprendre à apprendre". Un enseignant parisien explique à la radio avoir la sensation d'être "un irresponsable qui se fait taper sur les doigts par le ministre". Il déplore un "sentiment d'infantilisation". Pour l'un de ses collègues, "Jean-Michel Blanquer véhicule l'idée que chacun fait ce qu'il veut sans aucune règle. C'est un discours démagogique".

"Une fois encore, on est sur une communication très millimétrée qui a une visée politique et non pédagogique", a déclaré Xavier Suelvès, en charge du primaire au syndicat SE-Unsa. "Le ministre s'adresse à l'opinion publique et veut lui faire croire qu'on a enfin en France le bon ministre avec la bonne méthode et le bon manuel. C'est un leurre", abonde Francette Popineau, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat chez les enseignants du primaire. "L'école est quelque chose de beaucoup plus complexe et il faut toute l'intelligence du maître et son adaptation aux besoins des élèves pour enseigner".

Aucun ne prône le statu quo, d'autant que les résultats des petits Français aux évaluations internationales affichent des résultats décevants depuis plusieurs années. Mais ils estiment que le ministre ne donne pas les bons outils. Le guide de 130 pages "n'apporte rien à un enseignant chevronné" car il "correspond grosso modo à ce que le maître fait déjà en mieux", poursuit Francette Popineau. Quant à l'enseignant débutant, "attend-on de lui qu'il s'approprie seul dans son coin ces 130 pages ?".

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La dictée quotidienne, 15 minutes de calcul mental, des leçons de grammaire, tout cela existe déjà, relève Xavier Suelvès. "Reconnaître le verbe dans une phrase et trouver le sujet" se pratique chaque jour dans toutes les classes, poursuit-il. Quant à l'éternel combat entre la méthode syllabique et "le fantôme de la méthode globale", selon Francette Popineau, les enseignants font part de leur lassitude. Et rappellent que le point faible des écoliers relevé dans les études internationales n'est pas le déchiffrage mais la compréhension, qui ne dépend pas du choix entre méthodes syllabique ou globale.

Autre point de friction : l'uniformisation du matériel. Les conseils donnés aux professeurs vont jusqu'au choix du cahier : le guide d'apprentissage de la lecture conseille aux enseignants le format 17x22 cm à "réglure Séyès", c'est-à-dire des grands carreaux et une marge rouge à gauche. Une recommandation qui équivaut pour un professeur à dire "j'obligerai les élèves à manger avec des couverts à la cantine". "En douze années d'exercice, je n'ai jamais vu mes collègues utiliser autre chose que ces cahiers", confirme un autre professeur. "Cela doit faire longtemps qu'il n'est pas allé dans une classe", ironise à France info la directrice d'école.

Les syndicats, comme les instituteurs, insistent sur l'importance de la formation continue, parent pauvre du système éducatif français. Elle est un des facteurs-clé de réussite des systèmes éducatifs étrangers les plus performants. Sur Twitter, certaines réactions étaient vives. Johanna Cornou, professeure des écoles au Havre (Seine-Maritime), reprochait ainsi au ministre de faire croire "qu'on n'a pas de cadre, qu'on enseigne encore la méthode globale ou qu'on n'utiliserait plus de cahiers". Et dit qu'il va travailler à une liste de manuels recommandés. Voilà qui va mettre le ministère au service des éditeurs.

27 avril 2018

Loi Collomb !

Sévèrement jugée par le Défenseur des droits comme par les ONG spécialisées qui y voient une profonde atteinte aux droits fondamentaux – c’est à dire aux protections inviolables, sorte de « lignes rouges » consacrées par le droit –, la loi sur l’asile et l’immigration est arrivée lundi sur les bancs de l’Assemblée nationale.

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Dans les tuyaux depuis plusieurs semaines, le projet de loi de Gérard Collomb sur l’asile et l’immigration est arrivé ce lundi soir sur les bancs de l’Assemblée nationale. Intitulé "pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif", il ne comporte finalement que très peu de changements par rapport à la version initialement présentée en Conseil des ministres le 21 février dernier, et ce malgré près de 900 amendements déposés.

La plupart n’ont pas franchi l’obstacle de la commission des lois qui examinait le projet la semaine dernière à l’Assemblée. « Le texte a été modifié à la marge mais nous n’avons rien obtenu de particulier, si ce n’est la réduction de l’allongement de la durée de rétention à 90 jours au lieu des 105 envisagés au départ » souffle-t-on du côté du Secours Catholique. Pour le reste, la teneur reste donc sensiblement la même, fidèle à une double démarche : le durcissement des mesures répressives pour les migrants en général, et un affaiblissement considérable des droits pour les demandeurs d’asile en particulier. « C’est un texte de police qui franchit la ligne rouge des droits fondamentaux », résume Vanina Rochiccioli, présidente du Gisti.

Raccourcissement des délais jusqu'à l'absurde

La grande mesure défendue par le ministre de l’Intérieur est la réduction du temps d’instruction des demandes d’asile à six mois. Problème : censée aider les demandeurs à obtenir une réponse plus rapidement, la mesure se fera à leur détriment. « En réalité, rien n’est fait pour que l’entrée dans le droit soit rendu possible et pour que les délais soient respectés par l’administration », poursuit Vanina Rochiccioli. Ce raccourcissement des délais de procédure s’applique en fait à sens unique, contre les migrants. « Les personnes qui demanderont l’asile plus de 90 jours après leur arrivée en France verront ainsi leur demande examinée en procédure accélérée, et seront privées d’hébergement et de ressources », alerte ainsi Gérard Sadik, responsable asile à la Cimade.

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Les déboutés de l’asile verront par ailleurs leur délai de recours pour contester la décision devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) divisé par deux : d’un mois, il passerait désormais à quinze jours. « Un mois, c’était déjà très court par rapport au droit commun, rappelle la présidente du Gisti. Aujourd’hui, lorsque vous souhaitez contester un permis de construire, vous avez deux mois. » Constituer un recours solide en quinze jours, compte tenu des conditions de précarité de nombreux demandeurs d’asile, deviendra très compliqué.

L'enfermement des enfants confirmé

Autre mesure très fortement contestée, le doublement du délai de rétention administrative de 45 à 90 jours. Dans le même temps, l’interdiction de la rétention des mineurs n’a finalement pas été retenue. Le mois dernier pourtant, le Défenseur des droits interpellait le Premier ministre au sujet de l’inquiétante augmentation des enfants au  centre de rétention : sur l’année 2017, la France a vu 275 enfants, « dont de nombreux nourrissons », enfermés dans ces "prisons" pour étrangers, soit autant que pour les années 2012, 2013, 2014 et 2015 réunies. Une situation pour laquelle la France avait déjà été condamnée par la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) en 2016, considérant alors qu’imposer à des enfants une telle privation de liberté, même aux côtés de leurs parents, était assimilable à un "traitement inhumain ou dégradant". Le Président de la République Emmanuel Macron s’est pourtant prononcé, lors de son interview du 15 avril, contre l’enfermement des mineurs isolés, mais pas contre la rétention de familles avec enfants, qui pourront donc être emprisonnés pendant trois mois.

Le projet de loi prévoit également de répartir les demandeurs dans les régions françaises en conditionnant le versement de leur allocation (l’aide aux demandes d’asile – Ada) à la résidence dans cette région – sans que ne leur soit pour autant garanti un hébergement. « Un véritable cantonnement inédit », pour la Cimade, qui dénonce aussi l’inscription dans la loi de la logique d’« un accueil sous surveillance »tel que véhiculé par la circulaire du 12 décembre qui doit permettre le contrôle de la situation administrative des personnes hébergées en accueil d’urgence. Attaquée en justice et accusée d’ouvrir la voie au tri des migrants, à rebours du principe d’inconditionnalité de l’accueil, la circulaire n’a finalement pas été suspendue par le Conseil d’État,qui s'est contenté d'en réduire la portée dans sa décision. En allongeant la durée de la « retenue pour vérification du droit au séjour » de 16 heures à 24 heures, les associations dénoncent également une « garde à vue bis dédiée aux personnes étrangères » – une privation de liberté qui est normalement attaché à un délit...

"Ce projet ne répond absolument pas aux besoins"

« Le Défenseur des droits dénonce une logique de suspicion ainsi qu’un renforcement inédit des moyens coercitifs mis au service de l’éloignement des étrangers », a fait savoir vendredi sa représentante, Anne du Quellennec, lors d’une conférence de presse organisée par les États généraux des migrations – un processus de concertations décentralisées engagées sur le sujet dans 69 départements français depuis le mois de novembre. Deux jours plus tôt, le Défenseur des droits en personne, Jacques Toubon, avait lui-même vertement tancé le projet de loi lors de son audition à l'Assemblée Nationale : « Il n’y a pas de caricature à proclamer les droits fondamentaux ! » avait-il ainsi rappelé aux députés de la République en marche (LREM) sceptiques devant ses critiques répétées – dans son avis officiel en date du 15 mars -, le Défenseur des droits n’hésitait pas à parler d’un projet de loi « répressif ».

Le son de cloche est sensiblement similaire du côté de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui rendra son avis le 2 mai prochain, à en croire l’avocat Alexandre Duval-Stalla, qui en est membre : « La tonalité générale sera : "les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires". Ce projet de loi ne répond absolument pas aux besoins en la matière, et il est regrettable de ne pas respecter la tradition républicaine qui consiste à traiter les questions d’asile et celles de droit des étrangers dans des projets de loi séparés ». Au mois de mars, le Commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe s'était lui aussi "inquiété - de certaines dispositions du projet de loi.

Des interpellations qui rejoignent celles de nombreux autres acteurs, opposés à ce plan de « dissuasion migratoire ». Parmi les nombreuses associations engagées, on retrouve la Ligue des Droits de l’homme : « Il faut considérer les migrants comme des sujets de droit, non comme des objets. Et arrêter de faire croire que si on donne des droits aux migrants, on en retire aux français ! Plus il y a de droit dans une société, mieux elle se porte », explique la vice-présidente, Dominique Noguères. La liste des opposants va jusqu’à compter quelques députés LREM, frondeurs au sein de la majorité. A l’image de Jean-Michel Clément (Vienne) ou Matthieu Orphelin (Maine-et-Loire) qui ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne voteraient pas la loi. Cela suffira-t-il à la recaler, lors du vote – probablement ce vendredi – qui clôturera les débats dans l’hémicycle ? C’est très peu probable. Pire, l’examen du projet au Sénat, pourrait encore aggraver le texte initialement présenté. Et confirmer le tournant coercitif de la France dans le régime du droit d’asile.

- selon Barnabé Binctin (Bastamag)

  • Photos : manifestation pour le droit d’asile, le 21 février 2018 à Paris.
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