Polémique autour des voyages en avion de nos dirigeants
Emmanuel Macron veut avoir un nouvel avion présidentiel Air Macron One
Emmanuel Macron veut avoir un nouvel avion présidentiel Air Macron One
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté jeudi à une large majorité une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël. Sur les 193 pays membres, 128 ont voté pour cette résolution et neuf contre, 35 pays décidant de s’abstenir lors d’un scrutin que le président américain avait promis de scruter de près, menaçant de représailles financières ceux qui soutiendraient le texte.
Ci-dessous le décompte nominatif des votes par pays.
Ouattara applique la réciprocité à Macron
Les présidents français ont cette coutume de ne jamais recevoir les dirigeants africains à leur descente d'avion à l’aéroport. Alassane Ouattara qui a récemment fait l’expérience lors de sa réception par Emmanuel Macron lui a réservé le même type accueil, une sorte de réciprocité. Le jeune président français avait reçu le chef de l'État ivoirien sur le perron de l'Élysée comme l'ont toujours fait tous ses prédécesseurs.
En effet, pour la première fois de l’histoire de la relation franco-ivoirienne, ce n’est pas le président ivoirien qui a fait le déplacement à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny pour accueillir son homologue français, mais son vice-président. Emmanuel Macron qui arrivait à Abidjan pour le Sommet UE-UA en provenance de Ouagadougou ne verra évidemment aucun problème dans le fait d’être reçu par le vice-président Daniel Kablan Duncan pendant que le président Alassane Ouattara se chargeait en personne d’accueillir le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la République de Guinée équatoriale, personnalité autrement plus importante que le nouveau petit Napoléon français.
Rappelons que le premier empereur français ne connaissait de l'Afrique que les pyramides égyptiennes, où il s'est exclamé : "Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent !" autrement plus sérieux que "Il va réparer la climatisation" dans l'amphithéâtre de Ouagadougou.
Ceci dit, la réciprocité a été respectée comme du temps de Sarkozy. Macron, lors de ses vacances à Marseille, a été invité à Mougins, dans l'arrière-pays cannois, comme il a été invité à Assinie, résidence secondaire de Ouattara (une de plus) en Côte d'Ivoire. 2 - 0 pour Ouattara ! Puis Macron a été invité par Ouattara (ou Ouattara par Macron ?) à poser le premier pavé du métro abidjanais qui a scellé la réconciliation Bouygues - Alsthom. Amitié capitaliste franco-française retrouvée et financée on ne sait pas combien par le contribuable français : 2 milliards d'€ prêtés selon Le Drian, 1,4 milliards d'€ offerts selon Macron. Et comme le chef a toujours raison, rien n'est encore inscrit au budget par les députés français. 3 - 0 pour Ouattara ! Drogba doit se régaler devant la télé !
Burkina Faso : attaque à la grenade, caillassage du cortège présidentiel, manifestations, et ce n'est que la première journée ?
Il fallait s'y attendre ! Les grands mots de "réconciliation de la jeunesse africaine et de l'Europe" ne suffisent plus. Tout comme dire en long et en large que "les crimes de la colonisation européennes sont incontestables", reconnaître qu' "il y a eu des fautes et des crimes" ajoutant que c'est "un passé qui doit passer", c'est du périmé. Le mal est plus profond.
On en est à des cris de désespoir et de haine contre l'Europe qui les exploite et les réduit à la misère avec le soutien des dictateurs locaux hyper-riches qui planquent leurs fortunes dans les paradis fiscaux, tout en asservissant leurs concitoyens. Et cela ne concerne pas seulement le Burkina-Faso, mais pratiquement l'intégralité d'un continent mis au pas par une clique de corrompus. Quant à Macron, pourquoi serait-il considéré autrement que le pire des chefs colonisateurs qui, malgré un discours léché, a eu autant de paroles malheureuses à l'égard des africains que Sarkozy lors de son discours de Dakar. L'affaire des femmes "qui ont 7 ou 8 gosses" et auxquelles il veut imposer le planning familial dont personne ne veut.
La misère, le manque de démocratie, la corruption ne passent plus. Alors faut-il s'attendre à autre chose de la part des Africains qu'un désintérêt, qu'une vague de protestations, qu'une révolte, quand arrive un "chef" qui plus est représentant du monde financier et économique dont les Bouygues, Bolloré et autres sont les exploiteurs patentés.
Et les nouvelles petites phrases malheureuses telles que "Ce n'est pas à moi de réparer votre électricité." ne vont pas arranger le climat. Humilier le président du pays d'accueil au point que ce dernier quitte la salle, il y a longtemps que l'on n'avait pas vu ça. Et sa réflexion hilare et moqueuse : "Il est parti réparer la clim !" est indigne d'un chef d'Etat ! Pourquoi ne l'a-t-il pas fait à Trump, Poutine ou Xi-Jinping ? Le résultat aurait été immédiat !
Discours intégral de Macron à Ouagadougou
Humilié par Macron, le président Kaboré quitte la salle
Manifestation anti-Macron à Ouagadougou
Standing ovation à l'Assemblée après une question sur l'esclavage en Libye
270 spectateurs pour un débat national, où sont les 380000 adhérents à LREM ?
270 : c'est, selon RTL, le nombre de spectateurs qu'a réuni sur internet le débat organisé jeudi soir entre les quatre listes candidates pour intégrer le bureau exécutif de La République En Marche. Un véritable four pour un mouvement qui revendique 380.000 adhérents.
Un bide symptomatique du malaise qui plombe le parti présidentiel, qui mêle manque de démocratie interne et démobilisation militante. LREM, que certains marcheurs estiment "en état dépressif", organisait un débat, ou plutôt un simulacre de débat, pour répondre aux critiques suscitées par l'arbitraire élyséen quant aux choix d'un délégué général - Christophe Castaner - pour le parti. Le porte-parole du gouvernement prendra les rênes d'En Marche ce samedi à Lyon.
Simulacre !
Figés autour de quatre tables de bistrot, les représentants des quatre listes concurrentes - sans pour autant que les différences idéologiques de l'une à l'autre ne soit perceptibles à l'œil nu - ont débattu sans s'interrompre ou se contredire. "Le bla-bla est horizontal, mais les décisions sont verticales", persiflait dans L'Opinion un élu d'opposition.
"De toute façon, nous allons élire Christophe Castaner, nous voulons travailler avec lui", réplique une militante candidate, qui ajoute: "Nous voulons que les votants soient libres de choisir leur projet et ne se sentent pas gênés de voter pour une liste qui n'est pas la liste officielle mais qui porte un beau projet". Il n'y a en effet aucun mal à cela, puisque Christophe Castaner sera de toute manière élu.
Faut-il aller à Paris ?
C'est un maire du canton de Mutzig-Villé qui régulièrement lance la fronde au congrès des maires de France, à savoir Jean Vogel, maire de Saâles à son quatrième mandat, ce qui a de quoi lui donner des idées, notamment en ce qui concerne les communes de la ruralité et de la montagne. En 2016 déjà, il avait soufflé le vent de la révolte. Mais considérant qu'il n'a pas été entendu, il change de méthode en refusant de se rendre à ce congrès de sourds. Il vient d'envoyer à la presse le communiqué ci-dessous. Pas sûr que son mot d'ordre soit entendu. L'absentéisme est-il d'ailleurs la bonne méthode ? surtout dans des assemblées où les absents ont forcément tort ?
Le communiqué
L'Association des Maires de France s'apprête à tenir son 100e congrès à Paris.
De plus en plus de petits maires ne se reconnaissent plus dans cette association (absence de F. Baroin aux débats sur la ruralité en 2016, enterrement de la réforme de la DGF, refus de reconnaitre les inégalités existantes entre communes, absence d'implication forte sur le sujet des injustices de l'imposition du foncier bâti,...).
A l'heure où, à juste titre, nos concitoyens réclament un renouvellement de la vie politique, il est important que l'AMF se réforme à son tour. C'est pourquoi, je lance le mouvement "Nous n'irons plus à Paris", demandant à tous mes collègues maires de boycotter les congrès de l'AMF afin d'obliger l'association à redevenir l'association de tous les communes de France."
... pour sauver la chrétienté !
Les déclarations de Nadine Morano sont fréquentes et toujours amusantes. Alors que les Constructifs ont été officiellement exclus des Républicains, mardi 31 octobre, Le Point explique dans sa version abonnée que la députée européenne aurait tenu à prévenir Emmanuel Macron de la fourberie de cette frange dissidente du parti de droite.
"Vous savez, ils nous ont trahis, ils vous trahiront ", aurait ainsi déclaré Nadine Morano au président Macron. "Ne vous inquiétez pas, j'en suis conscient...", aurait même répondu le chef d'État français à son interlocutrice, qui n'a décidément pas sa langue dans sa poche. En atteste sa déclaration, ce mercredi 1er novembre sur France-Info, sur sa volonté d'inscrire dans la Constitution les "racines chrétiennes " de la France. Jupiter le dieu païen à la tête d'un empire chrétien ?
Deux trahisons en deux jours et pas exclue des Républicains. Il faut être Nadine pour le faire.
Lundi 30 octobre à l’ONU, une réunion ministérielle présidée par le ministre français des Affaires Etrangères, Jean Yves Le Drian, a tenté de définir la force d’interposition qui doit se mettre en place sous l’égide du “G5 Sahel” (Mali, Niger, Tchad, Mauritanie et Burkina). En réalité, un nouveau mirage.
Comme il est loin le temps béni où l’ancien président français, François Hollande, célébrait en 2013 le “plus beau jour de sa vie politique” au Mali où l’intervention militaire française “Serval” avait lieu. La majorité de la population noire de Bamako s’était réjouie de l’arrivée des troupes françaises avec l’espoir que les populations Touaregs du Nord, ces éternels dissidents, seraient contraints de déposer les armes. Il faut bien constater l’échec politique qui a succédé à un ratissage du Nord Mali présenté comme une victoire définitive. Les accords de paix signés en 2015 n’ont guère été respectés, le président malien IBK, adoubé par Paris lors de son élection en 2013, est totalement discrédité; et il ne se passe pas de semaine sans accrochage violent ou attentat sanglant, non seulement au Nord du Mali, mais aussi au centre et au Sud du pays, comme le révèle un rapport de l’ONU dont le Canard Enchainé (25/10) donne de larges extraits. “A Bamako, Tombouctou, Gao et Kidal, lit-on, le nombre d’assauts contre les forces de défense maliennes a pratiquement doublé”.
Sans parler des voix de plus en plus nombreuses au sein même de la classe politique malienne qui dénoncent “l’occupation” des 4000 soldats française au Mali. Ce désarroi politique est une aubaine pour l’Imam Mahmoud Dicko, le président du très réactionnaire Haut Conseil Islamique (HCI), qui fort de la manne séoudienne, est devenu l’homme fort du pays qui pourrait, demain, devenir une République islamique soft.
Tourner la page
Ce tableau là naturellement, Jean Yves Le Drian a été bien incapable de le dresser. Principal artisan de l’opération Serval qui s’inscrit classiquement dans la filiation des quarante huit opérations militaires françaises menées par la France en Afrique depuis les indépendances africaines, l’actuel ministre des Affaires Etrangères semble bien en peine d’en reconnaitre les limites et d’avouer un échec militaire qui fut son titre de gloire. Mais il lui faut pourtant tourner la page, aiguillonné qu’il est par un patron, Emmanuel Macron, pressé d’en finir avec le fardeau financier des interventions militaires à l’étranger.
"La stupide guerre de Libye"
Confronté dès les lendemains de l’opération Serval à de mauvaises remontées du terrain, Jean Yves Le Drian a, dans la foulée, dénoncé les responsables de l’enlisement français. Si les groupuscules djihadistes avaient encore de beaux jours au Mali, mais également au Niger et au Burkina, c’est en raison de la base arrière qu’ils possédaient en Libye. Le ministre de la Défense qu’il fut n’aura de cesse de plaider pour une nouvelle intervention militaire dans le sud libyen mais n’obtiendra pas gain de cause auprès de l’Elysée, absorbé par d’autres théatres d’opération en Syrie notamment.
Ce qui est exact, c’est que “la stupide guerre de Libye”, pour reprendre l’expression du général Desportes sur Europe 1 le 21 octobre dernier, qui a été menée en 2011 par Nicolas Sarkozy et David Cameron, a déstabilisé l’ensemble de la région. Le rapport de l’ONU, daté du 28 septembre dont le Canard Enchainé donne des extraits, recense les résultats terrifiants de la situation actuelle en Libye: multiplication des attentats, appuis logistiques et financiers des groupes terroristes. Pour autant, l’existence de cette aire de jeux et de trafics pour les groupes terroristes n’explique pas à elle seule la situation sécuritaire actuelle au Mali et plus généralement au Sahel. Le rapport de l’ONU, toujours d’après le Canard Enchainé, pointe la responsabilité des pouvoirs en place, notamment en matière d’atteintes aux droits de l’homme: découverte de charniers, viols, exécutions sommaires. Dans le cas du Mali, ces experts renvoient dos à dos les groupes armés terroristes et les forces de défense et de sécurité qui sont coupables, les uns comme les autres, de ces exactions.
Tour de passe passe
Le véritable tout de passe passe des Français fut de transmettre le relais, notamment au Mali et en Centrafrique, aux forces onusiennes de la Minusma, 12000 hommes au total. Mais cela ne marche gère. Quatre vingt soldats ont été tués ces dernières semaines, alors même que la situation empire chaque jour.
Face à ce constat qui marque les limites des forces onusiennes dans cette guerre atypique, le nouveau président français, Emmanuel Macron, tente aujourd’hui de mettre les chefs d’Etat de la région face à leurs responsabilités. Organisez-vous, leur dit-il, dans le cadre d’une force d’interposition, dite du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina, Tchad, Mauritanie), et l’Europe comme l’ONU vous aideront financièrement.
C’est cette stratégie que Jean Yves Le Drian a vendu ce lundi à l’ONU. Mais ses interlocuteurs ne sont plus ces présidents africains, les Déby au Tchad, Issoufou au Niger, Aziz en Mauritanie, qu’il avait su mettre de son côté en fermant les yeux sur leur fâcheuses tendances autoritaires et leurs légers penchants prédateurs.
Cette fois, l’état des lieux a été dressé par une délégation du Conseil –formée de la France, de l’Éthiopie et de l’Italie–, qui s’est rendue du 19 au 23 octobre en Mauritanie, au Mali et au Burkina Faso pour juger des recommandations du rapport « à l’aune de la réalité de terrain ». Et les financements s'avèrent loin d’être bouclés. Quatre cent millions d’euros seraient nécessaires pour que les armées du G5 Sahel soient formées, armées et modernisée. Pour l’instant, cent millions d’euros seulement ont été trouvés.
Les talents de bonimenteur de Jean-Yves Le Drian auront-ils suffi ? Seul l'avenir le dira. (selon Nicolas Beau - "Mondafrique")