Prières silencieuses !
Taisez-vous, le chef lit l'évangile du jour !
Encore une séance de conseil municipal comme on n'en voit qu'à Villé : un vrai office religieux de prières silencieuses, où le maire lit d'une voix à peine audible "LES" délibérations telles qu'elles figureront au PV envoyé à la sous-préfecture. On peut comprendre qu'avec de telles pratiques le conseil ne soit pas au complet : à peine 12 élus présents sur 19, un treizième avait bien pointé le bout de son nez en plein milieu de séance, mais il est reparti définitivement au bout de deux minutes. Peut-être a-t-il trouvé inopportun sa présence en l'absence de la presse, son nom n'étant ainsi pas destiné à figurer dans le journal du lendemain.
"Clair et net !", c'est flou.
Dans tout ce fatras de points sans aucun intérêt, l'opposition a eu bien du mérite à trouver quelques questions à soulever. Cela a pourtant été le cas au point n° 3 à propos d'un emprunt de 150.000 € (excusez du peu) destiné aux travaux de l'atelier communal. Etonnement quant à la nécessité de cet emprunt pour un budget prévisionnel pourtant bien ficelé ! Pour le maire, comme d'hab' c'est "clair et net" : il y a eu moins de dotations que prévues, notamment de la part de l'Etat (qui a bon dos). Pour le reste sa réponse est plus que floue, notamment pour ce qui est des mauvaises conditions de travail des agents communaux pour justifier l'urgence du réaménagement de l'atelier communal.
Le reste des prêts (lotissement Pommiers 2 toujours pas vendu depuis 2006), avances sur trésorerie, ... autant de points égrenés à voix basse par le maire, qui devraient permettre de conclure à un état global de délabrement financier.
Un seul sujet qui intéresse les villois est abordé !
Depuis un certain temps, les villois discutent de sujets qui les concernent : les finances communales (que certains considèrent comme catastrophiques), le PLUi (qui doit remplacer le POS), le RPI Villé-Albé (qui touche tous les parents et élèves des écoles primaires et maternelles), les compteurs Linky (qui font couler beaucoup d'encre) et l'installation d'un casse-auto dans l'ancienne usine textile des FTV. Finalement, et encore que sur interrogation de l'opposition, ce n'est que ce dernier point qui a été abordé. Et là encore, la réponse du maire reste floue et timide. Il a quand même promis de s'adresser au sous-préfet, comme si lui-même n'avait pas fonction d'officier de police pour prendre des arrêtés municipaux.
Rappelons à ce sujet que Ecocasse-Caréco, la société qui s'installe à Villé depuis le 8 décembre (date de l'arrivée du premier camion d'épaves) possède de nombreux dépôts en Alsace (le plus important à Gerstheim), au Portugal, au Maroc, et d'autres points de vente, notamment à Muttersholtz, à Sélestat, en Allemagne, en Basse-Saxe, à mi-chemin entre les Pays-Bas et le port de Brême, à 26129 - Oldenburg, au 41a, Bloherfelder Strasse (voir photo ci-dessous). A se demander ce qui se passe dans ce local en zone résidentielle (immeuble à toit blanc et plat). A moins qu'il ne s'agisse que d'une "boîte aux lettres" et on aimerait savoir à quoi elle sert.