Pour la première fois, le rassemblement national de vélo de montagne (moutain biking), organisé par le Club Alpin Français, a lieu cette année dans les Vosges.  Plus de 100 pratiquants, originaires de tous les coins de France, sont au rendez-vous. Quotidiennement, des circuits de niveaux différents sont proposés, de part et d'autre de la ligne bleue des Vosges, allant de 28 km et 700 mètres de dénivelé, à 65 kilomètres et 2500 mètres de dénivelé. Avantage du massif vosgien : c'est le seul en France dont on peut atteindre les sommets en vélo. La compétition n'a pas sa place, il s'agit de découvrir la région, ses forêts, ses chaumes, ses lacs, ses tourbières, ses villages et hameaux. Pour ne pas gêner les autres usagers de la montagne, les participants se déplacent en groupes de 10 à 15. Demain, dernier jour de cette manifestation.

Les vendredi, 15 et dimanche, 17 août, de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h, la mairie de Saales est ouverte à tous ceux qui voudront s'intéresser à l'histoire d'une rare ligne de traversée des Vosges ayant existé autrefois, à savoir Strasbourg, Saales, Saint-Dié, et qui existe encore aujourd'hui même si elle n'est réservée qu'à quelques trains de voyageurs. Cette ligne avait été inaugurée le 21 octobre 1928 par le président Poincaré. Les ouvrages les plus coûteux à réaliser furent le tunnel de Lubine (1,6 km), les viaducs de Fouday et de Colroy-la-Grande. Lors du repli des troupes allemandes en 1944, celles-ci firent sauter ces ouvrages, qu'il fallut reconstruire, et la ligne fut réouverte en juin 1946.

Jeux olympiques obligent, tout ce qui est chinois attire l'attention. Le comité départemental du tourisme des Vosges a fait un scoop : il a invité plusieurs groupes de Chinois à passer plusieurs jours dans les Vosges pour y découvrir la nature. Mais les organisateurs n'avaient pas prévu de traducteur. Petit oubli ? Que nenni ! Tous ces Chinois et Chinoises connaissaient très bien la langue de Molière et habitaient depuis de nombreuses décennies à Paris. L'oubli a été de ne pas dire que ce n'est pas qu'en Chine qu'il y a des Chinois ! Autre ambiguïté chinoise à l'université de Fribourg-en-Brisgau, où les étudiants ont fortement manifesté contre la répression au Tibet ! Cette université est aussi celle où d'année en année les étudiants apprenant le Chinois sont de plus en plus nombreux ! Malgré la défense des idéaux, on sait aussi où se trouve l'intérêt professionnel et économique.

La neige tardive des vacances de Pâques a un peu sauvé du désastre la saison de ski dans le massif vosgien. A La Bresse, le responsable de la station, Jean-Marie REMY, prétend que des hivers sans neige, nous en aurons encore dans l'avenir et qu'il faudra absolument aménager des canons à neige partout. Jean-Paul LAMBERT, maire de Gérardmer, ne dit pas autre chose, mais il rajoute : "Il existe une distorsion concurrentielle avec les stations alsaciennes du Massif Vosgien. Dans le Haut-Rhin, les investissements de sports d'hiver sont  financés à 90 % par le Conseil Général et 10 % par les Communautés de Communes." Ainsi, le Lac Blanc s'est doté du premier télésiège débrayable du massif, et le Markstein a renouvelé tous ses téléskis. Le maire de Gérardmer oublie que le versant vosgien bénéficie des fonds de l'Etablissement Public "Métropole Lorraine" (qui ont permis de faire face aux crises du textile dans les vallées), fonds versés par l'Etat, absents des vallées alsaciennes, bien plus importants que ceux versés par un des deux départements ! De plus, il y a une station alsacienne qui ne bénéficie pas de cette aide départementale, c'est celle du Champ du Feu située dans le Bas-Rhin où le Conseil Général n'est pas aussi généreux en la matière que le Haut-Rhin. Alors, chacun a la politique de ses élus issus du suffrage universel ! Monsieur le Maire de Gérardmer, ne pleurez pas...

Un projet de parc éolien sur la ligne de crête des Vosges divise les Alsaciens et les Lorrains. En effet, les uns et les autres ne s'entendent pas sur la survie dans le Massif Vosgien du grand tétras. Le préfet du Haut-Rhin avait ordonné une expertise à la société Ostwind qui concluait à l'absence d'effet négatif des éoliennes sur la population du grand tétras. Mais cinq scientifiques lorrains viennent de réaliser une autre expertise qui conclut à un avis contraire. Et selon le groupe Tétras Vosges, la population de coq de bruyère est passée de 500 à 100 unités en l'espace de 35 ans. Un débat qui divise aussi les écologistes : contrairement aux Verts vosgiens, les Verts alsaciens soutiennent le projet du col du Bonhomme, à commencer par la Communauté des Communes de la Vallée de Kaysersberg, où siège un certain Henri STOLL, président du Parc Naturel du Ballon des Vosges. Dans cette bataille écologique, qui va l'emporter ? Mais que devient donc le projet d'éolienne sur les hauteurs d'Urbeis ?

Bientôt, le tourisme de nos vallées relancé par l'arrivée d'une clientèle chinoise ? Toujours est-il que le tour operator "Mandarin Tour" a inscrit les Vosges comme destination touristique dans son catalogue 2008 adressé à une clientèle chinoise. Et du 13 au 15 décembre, une pléiade de professionnels chinois a visité notre massif à bord de bus de 25 à 30 personnes, séduites par les paysages en harmonie, semble-t-il, avec la philosophie taoïste : vieille montagne, chinoise par ses formes douces, ses lacs, ses forêts. D'autres groupes (8 à 10 personnes) composés de hauts fonctionnaires et dirigeants d'entreprises ont pu découvrir la gastronomie vosgienne, avec une dépense moyenne par touriste et par jour de 500 € ! Ce n'est certes pas le commun des salariés de nos entreprises françaises délocalisées en Chine, embauchant une main d'oeuvre locale à des salaires défiant toute concurrence (100 €/mois), qui viendra visiter nos chères vallées d'où sont originaires leurs entreprises. Le tourisme de masse chinois vers la plus belle de nos vallées (avec hébergement à la villa Mathis ?) risque de rester encore pour longtemps bien marginal. Les 100 000 exemplaires du catalogue étaient largement suffisants pour les 2 milliards de Chinois.

La couche d'ozone, c'est connu, protège notre planète des rayons ultra-violets... Mais il y a aussi l'ozone qui pollue surtout nos villes et nos campagnes, qui agresse nos voies respiratoires et les végétaux, notamment lors des canicules et des périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes. Mais est-on vraiment en mesure de détecter son impact ? Une étude vient d'être réalisée par l'association Airlor et l'INRA de Nancy. Quelques conclusions, parfois assez surprenantes, qui peuvent nous intéresser : "La concentration de l'ozone est plus importante en altitude qu'en plaine. Les seuils journaliers de protection des végétaux ne sont dépassés qu'une centaine de jours par an, en bas, contre plus de 280 jours à la Schlucht, par exemple.Les rayonnements sont plus intenses en altitude." Voilà qui devrait remettre en question l'idée répandue qu'en cas de canicule, l'air est plus "respirable" en altitude. Ce suivi est d'autant plus important que le réchauffement climatique va entraîner l'augmentation du niveau d'ozone et transformer les milieux naturels. "On cultive bien de la vigne en Norvège...". A quand des bananiers et des hévéas dans nos vallées ?

Après les biennales organisées par les Vosgiens à La Bresse, c'est autour des montagnards alsaciens d'organiser sur trois jours le congrès de l'ANEM (association nationale des élus de montagne), dans la grande salle polyvalente du petit village de Plaine. Si la délégation vosgienne était importante, cette fois, c'est le ministre de l'environnement, annoncé, Jean-Louis BORLOO qui était aux abonnés absents, malgré le thème traité : l'adaptation de la montagne au réchauffement climatique, "Grenelle écologique" oblige.  21 propositions ont été retenues dans ce cadre, parmi lesquelles :

- la création d'un observatoire du changement climatique en montagne.

- des mesures de soutien aux professionnels de la neige.

- des mesures d'aide à la mutation du secteur touristique.

- le développement durable des régions concernées.

- la dynamisation de la filière-bois.

Quant à Adrien ZELLER, président de la Région Alsace, lui aussi présent, il a trouvé le rapport de l'ANEM sur le changement climatique "pragmatique et concret". A condition de ne pas se voiler la face et de ne pas crier au loup "on peut faire avec". Et, tous, évidemment unanimes pour qu'on les aide en maintenant les dispositifs et subventions existants, et ça...c'est une autre paire de manches.

La biennale européenne de la montagne s'est tenue à La Bresse avec comme thème "l'accessibilité, pivot du développement de la montagne" qui représente 40 % du territoire européen. Comme l'a souligné Guy VAXELAIRE, maire de La Bresse, "on n'a jamais vu de populations et d'économies se maintenir en dehors des voies de communication". Rien que pour la France, la montagne représente 15 millions d'habitants, 6,5 millions d'actifs et 460.000 entreprises. Autant dire, l'accessibilité est primordiale. Seulement voilà, comme l'a souligné Jean-Paul DIRY, professeur au CERAMAC (centre d'études et de recherches appliquées au Massif Central), "le conflit est latent entre ceux qui appellent de leurs voeux des voies de communication modernes et ceux qui se préoccupent d'abord de préservation des espaces naturels." Selon lui, le résultat est que "la montagne est plus souvent contournée que pénétrée".  Xavier BERNIER, maître de conférence au CNRS de Chambéry, ne dit pas autre chose: "Il y a un paradoxe entre la vitesse recherchée pour le transport de marchandises et la tranquillité revendiquée par les touristes. On veut des infrastructures performantes, mais pas en souffrir. C'est le syndrôme de Nimby (not in my backyard = pas dans mon jardin)." Cette biennale a posé de bonnes questions : aux élus et aux acteurs économiques d'y apporter les réponses. Cette situation nous interpelle aussi au plan local : avons-nous apporté les bonnes réponses lors de l'aménagement du bourg-centre et des travaux de requalification urbaine ? ne devons-nous pas modifier le projet de la deuxième tranche ?

Congrès, biennales...le massif vosgien sera animé lors de ce mois d'octobre 2007. Les 18 et 19 octobre, lors d'une Biennale à La Bresse, organisée par son maire Guy Vaxelaire, qui aura entretemps présenté à Paris "sa" charte de développement durable pour les stations de montagne, verra passer le Haut-Marnais Luc CHATEL, secrétaire d'Etat chargé entre autres du tourisme, le club des CCI de montagne et son président vosgien Yves DUBIEF, et de nombreuses personnalités de 10 pays européens, plus ou moins expertes sur les territoires montagneux. Mais quel est l'enjeu véritable ? N'est-ce pas de s'arracher les crédits spécifiques alloués aux massifs français (170 millions d'€ dans le cadre du contrat de projet 2007 - 2013  et 100 millions de fonds structurels) ? Puis l'ANEM organisera les 26, 27 et 28 octobre à Plaine, à l'initiative de Alice MOREL, conseillère générale - maire de Bellefosse, présidente de l'AMV, son congrès annuel. Mais à n'en pas douter le gâteau aura déjà été partagé. Quelles miettes resteront pour nos vallées alsaciennes, lorsque les requins lorrains auront mangé la petite cigogne alsacienne ? Mais au fait, quand les élus alsaciens et lorrains arriveront-ils enfin à s'entendre et à parler d'une seule voix pour leur massif commun ? A lire : ER0710label