Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
guerre
24 novembre 2022

Les pays d’Asie-Pacifique condamnent la guerre en Ukraine

Dans leur déclaration finale, les dirigeants de l’Apec ont critiqué la guerre en Ukraine et les bouleversements économiques mondiaux qui en résultent.

chineRéunis à Bangkok, en Thaïlande, dans le cadre du forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec), les dirigeants de la région ont affirmé qu'ils condamnaient « pour la plupart » la guerre en Ukraine. Dans leur déclaration finale, écrite communément, les 21 pays d'Asie-Pacifique critiquent ainsi le conflit et les bouleversements économiques mondiaux déclenchés par l'invasion russe de l'Ukraine.

« La plupart des membres ont fermement condamné la guerre en Ukraine et ont souligné qu'elle causait d'immenses souffrances humaines et exacerbait les fragilités existantes dans l'économie mondiale », indique le communiqué.

Cette déclaration finale a été approuvée par tous les membres, y compris la Russie et la Chine qui s'est abstenue de critiquer publiquement Moscou pour l'invasion. « Il y avait d'autres points de vue et des évaluations différentes de la situation et des sanctions », précise toutefois le communiqué, qui reprend mot pour mot la même formulation que celle du G20 publiée plus tôt dans la semaine à l'issue d'un sommet en Indonésie.

Une plus grande coalition contre l'invasion russe

La déclaration de l'Apec déplore l'impact du conflit ukrainien sur la croissance économique, l'inflation, les chaînes d'approvisionnement et la sécurité énergétique et alimentaire.

Les États-Unis et leurs alliés ont profité du sommet du G20 pour élargir la coalition contre l'invasion russe. Faisant face à des difficultés sur le terrain en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a refusé d'assister aux sommets du G20 et de l'Apec, envoyant son ministre des Affaires étrangères à Bali et un vice-premier ministre à Bangkok.

 Moscou a lancé une salve de missiles sur l'Ukraine cette semaine après avoir perdu la ville clé de Kherson dans le sud du pays, l'un des plus grands revers subis par les forces russes depuis leur invasion en février. En raison de cette offensive, des millions d'Ukrainiens souffrent de pénuries d'électricité alors que l'hiver s'installe et que les températures chutent. (selon AFP)

Publicité
18 novembre 2022

Après Kherson, les forces de Kiev lorgnent la péninsule de Kinbourn

Des forces ukrainiennes auraient capturé la presqu’île au confluent de la mer Noire et du Dniepr, préparant ainsi des opérations terrestres sur la rive sud du fleuve.

kherson2L’armée ukrainienne est-elle en train de se lancer à la reconquête du territoire situé entre le fleuve Dniepr et la Crimée ? C’est ce qu’a confirmé, le 12 novembre, Nataliya Humenyuk, la porte-parole du commandement sud de l’armée ukrainienne : La péninsule de Kinbourn, qui reste la seule fraction non libérée de la région de Mokolaïv, est désormais un des objectifs des forces armées ukrainiennes. Et d’ajouter : Des combats sont en cours pour la libérer.

La péninsule de Kinbourn (ou Kinburn Spit), qui sépare la mer Noire de l’estuaire du Dniepr, était aux mains des forces russes qui avaient évacué la rive nord du Dniepr jeudi. Ce qui faisait qu’une infime partie de l’oblast de Mikolaïv n’était toujours pas sous contrôle des Ukrainiens.

Cette péninsule est effectivement divisée entre deux oblasts : au nord celui de Mikolaïv (avec la communauté de Pokrovske/Pokrvoka) et au sud celui de Kherson (avec la communauté de Heroiske).

Dimanche, des rumeurs faisaient état du débarquement d’unités des forces spéciales ukrainiennes venant d’Ochakiv et d’un retrait des Russes, sans que l’on dise jusqu’où ils s’étaient repliés. Une telle opération a certainement été rendue possible grâce à la livraison par les Américains d’embarcations de combat adaptées aux zones fluviales et capables de transporter de petits groupes de combattants.

ukraine

Dans la soirée, des sources russes annonçaient même la libération par les Ukrainiens du nord de Kinbourn. Dans ce cas, tout l’oblast de Mikolaïv serait aux mains des Ukrainiens. D’autres sources faisaient état de combat encore plus au sud, du côté de Heroiske, à l’entrée de la péninsule.

Tête de pont

Si la péninsule de Kinbourn repasse dans les mains ukrainiennes, les conséquences seraient doublement avantageuses.

D’une part, la navigation sera plus facile dans le bras de mer qui remonte vers Kherson et Mikolaïv.

D’autre part, la péninsule, où les troupes ukrainiennes disposeront du parapluie de leur artillerie déployée au plus près de Kherson, pourrait devenir une tête de pont sur la rive sud du Dniepr. Tête de pont qui menacerait le flanc ouest les nouvelles positions des troupes russes repliées de la rive nord. (selon "Ouest-France")

5 novembre 2022

"Attaque massive" russe en Ukraine

Un Français habitant à Kiev témoigne sur BFMTV

kievLa Russie a une nouvelle fois bombardé Kiev ce lundi mati , coupant l'eau pour 80% des habitants et l'électricité dans 350.000 foyers. Une attaque qui a notamment paralysé les transports en commun de la capitale ukrainienne. Jérémy habite la ville et témoigne pour BFMTV de ce qu'il a vu et de son ressenti.

Après plusieurs lundis de suite marqués par les bombardements, l'intensité des frappes ne semble pas faiblir. "Je dirais que c'est de la même ampleur malheureusement, parce que c'est quand même une frappe massive, c'est pas seulement un ou deux missiles ou quelques drones, c'est vraiment une grosse attaque sur les infrastructures", explique le Français.

"C'est peut-être le quatrième lundi de suite, alors je ne vais pas dire qu'on s'y habitue parce qu'on s'y habitue vraiment jamais, mais on vit avec les conséquences que ça a. Moi par exemple, je n'ai plus d'eau. Bon ce n'est que de l'eau, mais oui je n'ai plus d'eau depuis une heure", ajoute-t-il.

Face aux attaques répétées et aux coupures, Jérémy a fait des stocks: "J'ai trois bidons de 20 litres chez moi, j'ai de la nourriture pour 15 jours et puis même des bougies si besoin. Et puis après des pulls, parce qu'il commence quand même à faire froid et comme il n'y a pas de chauffage, s'il faut mettre deux pulls on mettra deux pulls, tout simplement".

"Mon sac est toujours prêt"

Pour suivre l'intensité des attaques, Jérémy peut compter sur les réseaux sociaux. "Je suis avec Telegram les différentes informations concernant les missiles qui sont envoyés et là je sais que sur Kiev ça s'est calmé. Mon sac est toujours prêt pour aller me mettre à l'abri dans le métro. Dans ces cas-là, il y a toujours une préparation mentale qui se met en place naturellement", explique-t-il.

"Mais moi, même pendant la frappe, je voyais des gens qui jouaient au foot en bas de chez moi. C'est pour dire qu'on a l'habitude mais on se prépare quand même à aller se mettre à l'abri", raconte le Français.

Jérémy communique aussi avec d'autres habitants de la ville pour savoir comment chacun gère les frappes: "Il y en a qui se mettent à l'abri, d'autres qui ont peur, d'autres pas. C'est une routine malheureusement".

"Ça ne fera pas reculer l'armée ukrainienne"

Face à la volonté de Vladimir Poutine de viser des infrastructures énergétiques et aux coupures d'eau engendrée par les bombardements, le Français relativise les difficultés que ces frappes ont sur sa vie quotidienne: "Si on va par exemple dans des restaurants ou dans des centres commerciaux faire nos courses, dès qu'il y a une alerte, il faut sortir, donc on va dire que c'est ça l'impact que ça a quand on va dehors. À la maison, s'il n'y a pas d'électricité - moi je ne suis pas touché par les pannes d'électricité jusqu'à présent - ou d'eau, on s'adapte".

"On se dit qu'il y en a qui se battent au front, alors s'il n'y a plus d'eau et d'électricité, c'est rien. Les frappes qui visent les infrastructures ukrainiennes, est-ce que ça fait reculer les troupes ukrainiennes au front? Non", lance-t-il encore.

Il explique qu'un sentiment de résistance l'anime lui et les habitants de Kiev avec qui il échange. "On se dit, ils peuvent nous toucher nous, mais ça ne fera pas reculer l'armée ukrainienne, donc ça fera pas gagner la Russie. C'est un moyen de voir les choses mais c'est un moyen de se dire que la Russie est en train de perdre la guerre aussi", analyse-t-il.

"C'est un esprit de combat, à notre niveau, mais qui montre que le peuple ukrainien est prêt à subir ce genre de frappes pour la victoire", affirme Jérémy.

18 octobre 2022

La France renforce sa posture sur le flanc oriental de l’Otan

Rafale en Lituanie, Leclerc et VBCI en Roumanie…

roumanieAvant d’entrer dans le vif du sujet – savoir le projet de loi de finances 2023 – lors de son audition par la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé un renforcement significatif des moyens militaires français sur le flanc oriental de l’Otan, alors que la guerre en Ukraine vient probablement d’entrer dans une nouvelle phase, après deux journées consécutives de frappes russes contre les infrastructures critiques ukrainiennes.

Ainsi, le ministre a dit vouloir « rendre compte au Sénat d’une décision que le Président de la République a pris hier au soir sur proposition du chef d’Etat-major des armées, au regard de la situation sur le flanc oriental, et de la violence dans laquelle les combats s’inscrivent en Ukraine dans cette guerre menée par la Fédération de Russie ».

Concrétement, « nation-cadre » d’un groupement tactique de présence avancé de l’Otan [Battle group forward presence] déployé en Roumanie [mission « Aigle »], la France va y accroître ses capacités avec l’envoi d’un escadron de chars Leclerc [soit 12 chars, complétés par un peloton d’appui direct de trois VAB] ainsi que d’une compagnie « renforcée » de Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI].

Ce n’est pas la première fois que l’armée de Terre va déployer un escadron de chars Leclerc pour le compte de l’Otan : elle l’a en effet déjà fait dans le cadre de la mission Lynx, en Estonie. D’ailleurs, M. Lecornu a également annoncé un renforcement de la contribution française au groupement tactique présent dans ce pays, sous commandement britannique. « Une compagnie d’infanterie légère renforcée [y] sera également déployée dans les tout prochains jours », a-t-il annoncé. A priori, elle devrait être dotée de Véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon.

En outre, Paris va également envoyer des Rafale à Šiauliai [Lituanie], probablement au titre de la mission « Baltic Air Policing », menée par l’Otan [le ministre ne l’a pas précisé, ndlr]. Actuellement, la base lituanienne accueille des F/A-18 Hornet espagnols et des JAS-39 Gripen tchèques. En général, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] déploie des Mirage 2000-5 pour ce type de mission. Pour autant, des Rafale y ont déjà été engagés, notamment en 2014, à Malbork [Pologne], après l’annexion de la Crimée.

Pour rappel, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des Rafale, des E-3F AWACS et des avions ravitailleurs sont régulièrement envoyés dans l’espace aérien polonais pour des missions de surveillance et de défense aérienne [eVA – enhancend Vigilance Activities], toujours dans le cadre de l’Otan. (selon "Zone militaire")

17 octobre 2022

Pour Poutine, la Russie fait «tout ce qu'il faut» en Ukraine

Le président russe n’envisage pas de nouvelles frappes massives dans l’immédiat, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse ce vendredi en marge du sommet des anciennes républiques soviétiques, qui se tient au Kazakhstan.

poutine

Il n’a jamais été dit que la capacité d’introspection était la principale qualité de Vladimir Poutine. Le président russe, qui se trouve toujours au Kazakhstan dans le cadre du sommet des anciennes républiques soviétiques, a estimé lors d’une conférence de presse ce vendredi que la Russie fait « tout comme il faut » dans ce conflit engagé contre l'Ukraine. Et ce, après huit mois de guerre, et une situation pour le moins délicate pour les troupes russes, qui essuient de nombreux revers sur le front Est.

« Ce n’est pas agréable ce qui se passe maintenant, mais (si la Russie n’avait pas attaqué l’Ukraine le 24 février), on aurait été dans la même situation un peu plus tard, juste les conditions auraient été plus mauvaises pour nous », développe-t-il.

Pas de volonté « de détruire l’Ukraine »

Cette semaine, la Russie a lancé une vague de représailles aux quatre coins de l’Ukraine, une décision prise selon le Kremlin par la volonté de riposter à la destruction partielle du pont de Crimée le 8 octobre dernier, imputée à Kiev. La Russie avait mené lundi des bombardements massifs des villes ukrainiennes ayant endommagé tant des infrastructures électriques que des zones résidentielles ou encore un terrain de jeu à Kiev.

À ce stade, Vladimir Poutine assure ne pas avoir l’intention de réitérer ce type d’attaque. « Dans l’immédiat, il n'y a pas la nécessité de frappes massives. Actuellement, il y a d’autres objectifs. Pour l’instant. Après on verra », poursuit-il, assurant qu’il n’a pas pour but « de détruire l’Ukraine ». Vladimir Poutine a également dit vendredi ne pas prévoir une nouvelle vague de mobilisation des Russes dans l’armée, tout en reconnaissant que l’actuelle avait connu des ratés.

Des pourparlers avec Biden « pas nécessaires »

Selon lui, 222 000 hommes sur les 300 000 prévus ont été recrutés, dont 16 000 se trouvent d’ores et déjà dans des « unités impliquées dans des combats ». « Rien d’autre n’est prévu. Aucune proposition n’a été reçue du ministère de la Défense et je n’en vois pas la nécessité dans un avenir prévisible », a déclaré Vladimir Poutine, ajoutant prévoir la fin de la mobilisation « dans deux semaines environ ».

« La ligne de front est longue de 1100 km, il est donc quasiment impossible de la tenir exclusivement par des troupes formées de militaires sous contrat », a justifié le président russe, alors que l’annonce de la mobilisation a poussé des dizaines de milliers de Russes à fuir le pays. Vladimir Poutine s’est par ailleurs dit « ouvert » aux négociations avec Kiev et aux médiations de pays tels que la Turquie ou les Émirats arabes unis, critiquant Kiev pour son refus d’entamer des pourparlers avec lui.

Le président russe a pour la première fois reconnu que les partenaires de Moscou en ex-URSS étaient « préoccupés » par le conflit en Ukraine. Pas question, en revanche, d'entamer des pourparlers avec Washington, même dans le cadre du G20. « Je n’en vois pas la nécessité, il n’y a pas de plateforme de négociations actuellement ». Les pays membres du G20 sont censés se réunir en novembre prochain à Bali, en Indonésie. (selon "Le Parisien")

Publicité
8 octobre 2022

Avant Poutine, cinq épisodes de menaces nucléaires dans l’histoire

Les 6 et 9 août 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis lâchent sur Hiroshima puis Nagasaki, au Japon, des bombes nucléaires. Mercredi 21 septembre 2022, Vladimir Poutine menace de recourir à l’arme nucléaire dans le conflit qu’il mène en Ukraine. Retour sur les précédents épisodes de menaces par l’atome.

Guerre en Ukraine : avant Poutine, cinq épisodes de menaces nucléaires dans l’histoire

1951 : le général MacArthur et la guerre de Corée

Guerre en Ukraine : avant Poutine, cinq épisodes de menaces nucléaires dans l’histoire

Cinq ans seulement après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki, le président américain Harry Truman évoque, en décembre 1950, un possible recours à la bombe atomique dans la guerre de Corée. Le général Douglas MacArthur ira jusqu’à projeter l’année suivante plusieurs dizaines d’attaques nucléaires en Chine, contre des bases de soldats nord-coréens installées en Mandchourie. En désaccord avec son responsable militaire, le président américain le remplacera par le général Ridgway.

En 1960, MacArthur démentira avoir réclamé l’usage de la bombe atomique. « Nous n’avions nullement besoin de la bombe atomique (en Corée), pas plus que nous n’en avions besoin dans la guerre contre le Japon », déclarait-il neuf ans après.

Octobre 1956 : menaces réciproques autour du canal de Suez

Guerre en Ukraine : avant Poutine, cinq épisodes de menaces nucléaires dans l’histoire

Le 26 juillet 1956, le président égyptien Nasser nationalise le canal de Suez, axe stratégique majeur pour le commerce mondial, alors sous contrôle britannique. L’opération doit financer la construction du barrage d’Assouan. En octobre, la France et le Royaume-Uni, actionnaires du canal, lancent une opération militaire aux côtés d’Israël.

Quand l’État hébreu atteint le canal de Suez, les Soviétiques, qui soutiennent l’Égypte, menacent d’user de l’arme nucléaire. De quoi pousser les Américains à s’engager pour désamorcer le conflit et obtenir le renoncement des coalisés.

Octobre 1960 : la méprise de Thulé

Guerre en Ukraine : avant Poutine, cinq épisodes de menaces nucléaires dans l’histoire

Le 5 octobre 1960, des médias canadiens font état d’informations qui, captées depuis la base nord-américaine de Thulé (au Groenland), laissent craindre une attaque soviétique de missiles intercontinentaux sur les États-Unis.

Le maréchal de l’air canadien Roy Slemon, en service au moment des faits, se vantera d’avoir évité « grâce à (sa) rapidité ce qui aurait pu être une catastrophe nucléaire ». Car ce qui a été pris pour des vols de missiles n’étaient qu’un écho provenant de la Lune. Les Nord-Américains ont vite douté de l’imminence d’une attaque en apprenant que le dirigeant de l’URSS Nikita Khrouchtchev se trouvait justement… à New York.

Octobre 1962 : la crise de Cuba

Guerre en Ukraine : avant Poutine, cinq épisodes de menaces nucléaires dans l’histoire

Octobre 1962. Le gouvernement américain découvre des rampes de fusées à tête nucléaire soviétiques sur l’île de Cuba, à moins de 200 km des États-Unis. « Toute fusée nucléaire lancée à partir de Cuba contre l’une quelconque des nations de l’hémisphère occidental sera considérée comme l’équivalent d’une attaque soviétique contre les États-Unis, attaque qui entraînerait des représailles massives contre l’Union soviétique », prévient John Fitzgerald Kennedy, qui ordonne le blocus maritime de l’île.

Sous les yeux du monde entier, le bras de fer menace de dégénérer. Jusqu’à ce que Khrouchtchev accepte de retirer ses fusées, en échange de l’engagement américain de ne pas envahir Cuba. Les deux puissances, après cette mise sous tension, décideront l’installation du téléphone rouge.

Janvier 1995 : Eltsine tout proche de la riposte nucléaire

Guerre en Ukraine : avant Poutine, cinq épisodes de menaces nucléaires dans l’histoire

Le 25 janvier 1995, les stations russes de détection précoce identifient un tir de missile balistique Trident contre le sud de leur territoire. Très vite, le président Boris Eltsine aurait activé sa mallette nucléaire et lancé le compte à rebours des silos et sous-marins nucléaires. À six minutes de son déclenchement, la riposte est finalement suspendue : l’engin suspect n’atteindra pas la Russie. Point de missile Trident américain finalement, mais une fusée norvégienne de recherche météorologique. Six semaines avant son envol, la Norvège en avait pourtant avisé la Russie. Mais sa notification n’avait pas atterri au bon service, laissant dans le noir l’état-major chargé de la riposte nucléaire. (selon "La Croix")

2 octobre 2022

Ivres, ces nouveaux soldats russes partent à la guerre

Des images de troupes russes nouvellement enrôlées, qui paraissent ivres, ont été partagées sur les réseaux sociaux et témoignent du chaos provoqué par l’appel de Vladimir Poutine.

russes

Tout ne semble pas aller pour le mieux avec la mobilisation partielle en Russie. Le 21 septembre dernier, Vladimir Poutine demandait la mobilisation partielle de 300 000 réservistes pour relancer l’invasion de l’Ukraine, mais les incidents se multiplient dans les centres de recrutement militaires.

De nombreuses images circulant sur les réseaux sociaux témoignent du chaos engendré par cet appel. Si des milliers de Russes en âge de combattre ont fui vers les pays limitrophes, d'autres, venus de tout le pays, ont été mobilisés de force et certains d'entre eux posent déjà problème, notamment en lien avec leur consommation d’alcool avancée.

Des dizaines de vidéos sont apparues sur les réseaux sociaux prétendant montrer des hommes russes en train de se saouler dans des points de recrutement, des gares routières ou des aéroports. Cependant, les vidéos étant majoritairement diffusées en ligne par des comptes pro-ukrainiens, il n'est pas impossible que certaines d'entres-elles datent d'avant la mobilisation et participent à la guerre informationnelle pour ridiculiser l’ennemi.

L'alcoolisme en Russie, notamment dans l'armée, est un problème de santé publique de premier plan et représente un enjeu majeur pour les autorités du pays. D’ailleurs, la vente d’alcool est interdite dans un périmètre de 300 mètres autour des bases militaires. Selon des experts, le faible moral des troupes de Vladimir Poutine ainsi que les nombreux problèmes de logistique dans l’armée sont en cause.

La mobilisation partielle connait de nombreux couacs. Le Kremlin a admis du bout des lèvres quelques «erreurs» durant cette mobilisation, notamment la convocation de personnes censées être exemptées.

En effet, seules les personnes ayant une expérience militaire ou des compétences «pertinentes» doivent être appelées, mais plusieurs cas de personnes ayant dépassé l’âge de combattre, malades ou exemptées pour d’autres raisons, ont provoqué des réactions indignées sur les réseaux sociaux, suscitant l’embarras des autorités. (selon "Watson.ch")

28 septembre 2022

Guerre au Yémen, pas d’issue en vue

Le conflit au Yémen ne montre aucun signe d’apaisement alors qu'il est dans sa huitième année, et que les populations civiles de tout le pays et de toutes les générations demeurent les principales victimes des hostilités militaires et des pratiques illégales des groupes armés étatiques et non étatiques.

yemenDes violations manifestes des droits humains, dont certaines pourraient constituer des crimes de guerre, sont commises dans tout le pays. À la fin de l’année 2021, on estime que plus de 330 000 Yéménites auraient été tué·e·s du fait des affrontements et de la crise humanitaire. Dans le même temps, le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l'Homme a recueilli des informations sur plus de 20 000 civils tués ou blessés par les combats depuis mars 2015. Cette crise humanitaire imputable à l’homme a pris de l’ampleur : quelques 20 millions de personnes se réveillent en souffrant de la faim chaque jour.

Un conflit de plus en plus étendu

Les révoltes populaires qui ont éclaté au Yémen en 2011 ont contraint le président Ali Abdullah Saleh à quitter le pouvoir après 33 ans, sur fond d’accusations de corruption et de mauvaise gestion et dans le contexte d’un conflit de longue date non résolu avec les Houthis, un groupe armé basé dans le nord du pays, dont les membres sont adeptes du zaïdisme, un courant de l’islam chiite.

Ali Abdullah Saleh a été remplacé par son vice-président, Abd Rabbu Mansour Hadi, ce qui a permis d’organiser la Conférence de dialogue national. Après deux années de consultation, un projet de nouvelle carte fédérale a été présenté ; il divisait le Yémen en régions, sans tenir compte des doléances à caractère socio-économique ou régional. Il a reçu un accueil extrêmement réservé de la part de la population et a suscité une vive opposition des différentes factions, y compris les Houthis.

Les Houthis se sont appuyés sur le mécontentement général pour renforcer leur mainmise sur le gouvernorat de Saada et les zones environnantes du nord du Yémen. En septembre 2014, ils sont parvenus à étendre leur contrôle territorial en s’emparant d’un certain nombre de positions de l’armée et des forces de sécurité dans la capitale, Sanaa. L’alliance de circonstance nouvellement scellée avec l’ancien président, Ali Abdullah Saleh, contre qui ils s’étaient battus pendant des décennies, leur a facilité la tâche dans une certaine mesure. Après la prise de Sanaa par les Houthis, au début de l’année 2015, le président Abd Rabbu Mansour Hadi et les membres de son gouvernement ont été obligés de fuir.

Le 25 mars 2015, une coalition d’États dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis est intervenue à la demande du président, en vue de réinstaller au pouvoir le gouvernement reconnu par la communauté internationale.

yemen2Cette opération, au cours de laquelle la coalition a lancé un raid aérien contre les forces houthies, a marqué le début d’un véritable conflit armé. Pendant les quatre années qui ont suivi, le conflit s’est étendu jusqu’à englober l’ensemble du territoire et les parties, dont un certain nombre de groupes armés soutenus par la coalition, se sont multipliées. Les Émirats arabes unis, par exemple, bien qu’ils aient annoncé s’être retirés du Yémen en octobre 2019, entraînent, financent et arment activement différents groupes depuis le deuxième semestre de 2015, favorisant ainsi la prolifération de milices qui ne sont pas soumises à l’obligation de rendre des comptes, comme les Forces de la ceinture de sécurité, les « Brigades des Géants » et les Forces d’élite.

En décembre 2017, les Houthis ont encore consolidé leur pouvoir après avoir assassiné leur allié, l’ancien président Ali Abdullah Saleh ; ils contrôlent toujours la plupart des centres urbains, y compris Sanaa.

Si les pourparlers encouragés par les Nations unies, qui se sont achevés en Suède à la fin de l’année 2018, ont donné lieu à des cessez-le-feu partiels et fragiles à Hodeïdah au cours de l’année 2019, ils n’ont pas mené à des échanges de prisonniers comme espéré initialement. Cependant, le 16 février 2020, un plan détaillé d’accord d’échange de prisonniers a été conclu entre les parties au conflit, ce qui constituerait le premier échange officiel de grande ampleur de détenus en lien avec ce conflit depuis 2015.

Détention arbitraire et procès inéquitables

Toutes les parties au conflit bafouent la liberté d’expression et d’association en ayant recours à des détentions arbitraires, à des disparitions forcées, à des manœuvres de harcèlement, à la torture et autres mauvais traitements et à des procès inéquitables.

Le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale a harcelé, menacé et détenu arbitrairement des militant·e·s, notamment des défenseur·e·s des droits humains. Dans le sud du Yémen, les forces soutenues par les E.A.U. ont mené une campagne de détentions arbitraires et de disparition forcée à l’encontre de personnes qui étaient ensuite détenues dans un réseau de prisons secrètes, dans des conditions qui pourraient constituer des crimes de guerre.

Les forces houthies ont arrêté et détenu arbitrairement des détracteurs et des opposants, ainsi que des journalistes, des militant·e·s en faveur des droits humains et des membres de la communauté baha’i. Amnesty International a recensé les cas de 66 personnes, en grande majorité des hommes, qui ont comparu devant le Tribunal pénal spécial siégeant à Sanaa, un tribunal traditionnellement réservé aux affaires de terrorisme, en lien avec leurs activités pacifiques. Dans tous les cas qui ont été recensés, les Houthis et leurs alliés ont soumis ces personnes à des dizaines de violations, notamment des disparitions forcées, des détentions arbitraires, et des actes de torture et de mauvais traitements.

Les conditions de vie dans les prisons et les centres de détention, notamment la surpopulation massive dans les cellules, le manque d’accès aux soins, à suffisamment de nourriture, à de l’eau propre et à des installations sanitaires ont concouru à la propagation du COVID-19 dans les prisons gérées par les Houthis, exposant ainsi les détenu·e·s à d’importants risques pour leur santé. Aucune des parties n’a pris de mesures pour protéger les détenu·e·s et ralentir la diffusion du virus dans les prisons et les centres de détention, par exemple en fournissant des masques et d’autres articles d’hygiène.

Vous trouverez ci-dessous certaines des personnes emprisonnées par les autorités houthies de facto, et pour lesquelles Amnesty International fait campagne :

HAMID HAYDARA

hamidHamid Haydara est un Yéménite de foi baha’i qui, comme d’autres membres de sa communauté, a sacrifié des années de sa vie uniquement en raison de ses croyances religieuses. Détenu depuis décembre 2013, il a été soumis à une procédure judiciaire profondément entachée d’irrégularités, notamment des allégations selon lesquelles il aurait été soumis à des actes de torture et à d’autres formes de mauvais traitements en détention. En janvier 2018, le tribunal pénal spécial l’a condamné à la peine capitale.

En mars 2020, les autorités houthies de facto ont annoncé la décision de libérer Hamid Haydara et de révoquer sa condamnation à mort. Il a été remis en liberté le 5 juillet 2020, mais a été contraint à l’exil.

LES DIX JOURNALISTES

Au cours de l’été 2015, les Houthis ont incarcéré un groupe de 10 journalistes : Abdelkhaleq Amran, Hisham Tarmoom, Tawfiq al Mansouri, Hareth Hamid, Hasan Annab, Akram al Walidi, Haytham al Shihab, Hisham al Yousefi, Essam Balgheeth et Salah al Qaedi.

Depuis leur arrestation en 2015, ces personnes sont restées détenues sans inculpation ni jugement. Elles ont enfin été déférées devant le Tribunal pénal spécial en décembre 2019. Au cours de leur détention, ces hommes ont été soumis à une disparition forcée, détenus au secret et à l’isolement de façon intermittente, privés de soins médicaux, et au moins trois d’entre eux ont été victimes de torture de d’autres mauvais traitements.

En avril 2020, le tribunal pénal spécial a ordonné la remise en liberté de six d’entre eux et a condamné à la peine capitale les quatre hommes restants, Akram al Walidi, Abdelkhaleq Amran, Tawfiq al Mansouri et Hareth Hamid.

Parmi les six journalistes acquittés par le tribunal pénal spécial, les autorités houthies de facto ont libéré Salah al Qaedi le 26 avril 2020 ; et les cinq autres le 15 octobre 2020 dans le cadre d’un échange de prisonniers, cinq mois et demi après leur acquittement.

YOUSSEF AL BAWAB

Youssef al Bawab, père de cinq enfants, est un enseignant en linguistique et une personnalité politique. Il avait été arrêté en octobre 2016 alors qu’il sortait de la mosquée près de chez lui, à Sanaa. Plus tard cette nuit-là, les Houthis ont effectué une descente à son domicile et ont confisqué ses possessions. Il a fallu plus de trois mois pour que ses proches parviennent à déterminer où il se trouvait et à lui rendre visite. Les circonstances de son arrestation, suivies par le refus des autorités de révéler son sort ou le lieu où il se trouvait, s’apparentent à une disparition forcée. Il a été inculpé, en avril 2017 de plusieurs infractions, passibles de la peine capitale pour la plupart, notamment d’avoir aidé la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en lui fournissant des renseignements sur ses objectifs militaires et d’avoir organisé des assassinats. La procédure judiciaire engagée contre Youssef al Bawab a été entachée de graves irrégularités tout au long de sa détention.

À l’issue d’un procès inique entaché de graves violations des règles de procédure, le Tribunal pénal spécial l’a condamné à mort le 9 juillet 2019, de même que 29 autres personnes, principalement des universitaires et des personnalités politiques, pour espionnage au profit de la coalition menée par l’Arabie saoudite. Les 30 hommes, qui ont tous été arrêtés entre 2015 et 2016, ont fait appel de leur condamnation.

ASMAA AL OMEISSY

En 2016, Asmaa al Omeissy, une mère de deux enfants, était en route pour Sanaa quand les Houthis l’ont arrêtée à un poste de contrôle et l’ont placée en détention. Elle a ensuite subi un calvaire qui l’a amenée à devenir la première femme yéménite, à notre connaissance, condamnée à mort pour des infractions liées à la « sûreté de l’État ».

Au cours de sa détention, elle a été frappée violemment, et on l’a forcée à regarder pendant que deux autres personnes détenues étaient pendues au plafond par les poignets et frappées à coups de pied et de poing. C’est seulement en mai 2017 qu’elle a finalement été inculpée et déférée au Tribunal pénal spécial de Sanaa, chargé de juger les affaires liées au « terrorisme » et à la « Sécurité de l’État ». Alors que les trois hommes impliqués dans la même affaire ont été libérés sous caution, elle est restée en détention, et le 30 janvier 2017, le juge l’a condamnée à mort. Le 9 juillet 2019 le juge a annulé sa condamnation à mort et l’a commuée en peine de 15 ans d’emprisonnement. (selon "Amnesty international")

yemen3

11 septembre 2022

Taïwan : 446 incursions aériennes chinoises en août

Pékin a intensifié ses manœuvres militaires sur l'île que la Chine considère comme une partie de son territoire à reconquérir.

taiwanLe mois d'août a été marqué par un pic spectaculaire d'incursions chinoise dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan. Alors que les 23 millions d'habitants de Taïwan vivent sous la menace constante d'une invasion de Pékin, qui considère l'île comme une partie de son territoire à reconquérir un jour, 446 avions militaires chinois se sont approchés du territoire, selon une base de données compilées par l'AFP à partir des chiffres du ministère taïwanais de la Défense et dévoilée par l'agence de presse, jeudi 1er septembre.

Il s'agit d'un record, relève-t-elle. Ainsi, sur les huit premiers mois de 2022, Pékin a effectué 1 068 incursions dans l'Adiz de Taïwan, dépassant le total de 2021 (969) et, de loin, celui de 2020 (380).

Les exercices les plus importants depuis les années 1990

Au mois d'août, Pékin a organisé des manœuvres militaires sans précédent pour protester contre la visite à Taipeh de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi et d'autres responsables politiques. Le Parti communiste chinois s'insurge contre toute action diplomatique susceptible de conférer une légitimité à Taïwan et a réagi avec une agressivité croissante aux visites de responsables et politiques occidentaux.

Après le déplacement de Nancy Pelosi au début du mois d'août, la Chine a envoyé une semaine durant des navires de guerre, des missiles et des avions de chasse dans les eaux et le ciel de Taïwan. Ces exercices ont été les plus importants et les plus agressifs depuis le milieu des années 1990. Cette intensification de la menace chinoise place l'armée taïwanaise davantage sous pression, surpassée en nombre et en possession d'une flotte vieillissante d'avions de chasse. Ainsi, la semaine dernière, Taïwan a annoncé prévoir une hausse de son budget militaire à un niveau sans précédent pour atteindre 19,2 milliards d'euros. (selon "Franceinfo")

7 septembre 2022

La "raspoutsisa" pourrait ralentir l'armée russe en Ukraine

Le facteur climatique pourrait jouer un rôle décisif dans l'invasion russe de l'Ukraine, avec l'arrivée attendue de la "raspoutitsa", phénomène saisonnier qui voit la terre ferme se muer en boue collante redoutable pour les véhicules militaires, selon des spécialistes.

raspousisa2Ce terme russe qui signifie "le temps des mauvaises routes", est une réalité bien connue en Ukraine, en Russie et au Bélarus où le radoucissement des températures et la fonte des neiges au printemps, tout comme les fortes pluies de l'automne, se traduisent par plusieurs semaines de gadoue, deux fois par an. Avant même que la raspoutitsa n'ait commencé, les images de chars et de véhicules militaires russes embourbés en Ukraine pullulent sur les réseaux sociaux.

"Il y a déjà eu beaucoup de situations dans lesquelles des chars russes et d'autres véhicules sont passés par les champs et ont été bloqués. Les soldats ont été obligés de les abandonner et de continuer à pied", affirme à l'AFP l'analyste militaire ukrainien Mykola Beleskov."Ce problème existe, et il va s'aggraver", ajoute-t-il, au sujet de l'arrivée de cette débâcle des fameuses "terres noires", ou tchernozioms, qui ont fait la richesse agricole de l'Ukraine et des régions voisines entre le Don et la Volga. Les troupes de Napoléon en ont fait la pénible expérience, retardées lors de leur retraite de Russie fin 1812 au point d'être rattrapées par les rigueurs de l'hiver.

Le début du printemps est un mauvais moment pour envahir l'Ukraine

Sur le front Est pendant la deuxième guerre mondiale, "si les grandes opérations mécanisées étaient presque complètement arrêtées pendant les grandes pluies d'automne ou lors des dégels du printemps à cause de la célèbre raspoutitsa, la boue des plaines russes, elles reprenaient en hiver, lorsque les sols avaient à nouveau durci", expliquait l'historien Laurent Henninger dans la revue Défense nationale en 2015. "C'est avec l'arrivée de l'hiver 1941 que Hitler put lancer sa grande offensive – ratée – destinée à prendre Moscou", soulignait-il dans un article au sujet de l'impact du facteur climatique sur la guerre. Dans le sens inverse, la raspoutitsa a freiné la contre-offensive soviétique en 1943."

Rappels historiques : le dégel engendre une saison des boues (raspoutitsa) qui dure 3-4 semaines, et remonte du Sud (Crimée) vers le Nord en quelques jours jusqu'au Bélarus. En 1942, elle a débuté vers le 21/03. En 1943, le 18/03. En 1944, le 17/03", indique sur Twitter l'historien militaire Cédric Mas. "Le temps ne joue pas en faveur de Poutine", estimait-il dimanche, relevant, outre les sanctions et l'isolement diplomatique de la Russie, que "la météo va se dégrader prochainement avec la raspoutitsa". "Le début du printemps est un mauvais moment pour envahir l'Ukraine", écrivait le professeur en stratégie de sécurité nationale Spencer Meredith dans un article publié à quelques jours du début de l'invasion par le Modern War Institute de la prestigieuse académie militaire américaine de West Point.

Le facteur climatique est un des principaux atouts de l'Ukraine

"Normalement, à la mi-février, les routes sont recouvertes de couches de glace et de neige compactes, qui fondent ensuite pour révéler un champ de mines de nids-de-poule", soulignait-il. Cette année, selon les dernières prévisions, le phénomène devrait se manifester à partir de la mi-mars. Pour les troupes russes "la situation va empirer à mesure que le temps se réchauffe et que les pluies commencent", confirme Mykola Beleskov. "Elles vont se retrouver clouées au sol", poursuit-il. La raspoutitsa, "rendant les sols boueux, canalise les opérations sur le bitume des routes et des rues", relevait la semaine dernière l'historien militaire Michel Goya dans la revue Le Grand Continent.

russieUne configuration qui contraint les forces d'invasion à progresser en colonnes sur les axes routiers, plus exposées aux problèmes logistiques ou aux attaques. "Le facteur climatique est un des principaux atouts de l'Ukraine face à la supériorité militaire russe", approuve Jason Lyall, spécialiste de la violence politique dans les guerres civiles et conventionnelles et enseignant à l'université américaine de Dartmouth."Les quatre cavaliers de l'armée ukrainienne: le Javelin, le Stinger, la raspoutitsa et TikTok", résume-t-il sur Twitter, en référence aux lance-missiles antichars Javelin, aux missiles antiaériens Stinger et au réseau social largement utilisé pour rendre compte de la guerre. (selon "GEO")

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 249 029
Publicité