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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
guerre
28 mai 2023

Wagner utilise le nom du Mali pour acquérir des armes contre l’Ukraine

Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a déclaré lundi que le groupe paramilitaire russe Wagner aurait tenté d’acquérir des armes de guerre destinées à combattre l’Ukraine, tout en utilisant le nom du Mali comme pays de destination, afin de dissimuler le destinataire réel, ont rapporté des médias américains et internationaux.

wagner1"Wagner est prêt à utiliser de faux papiers pour de telles transactions", a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d'État américain, lors d'une conférence de presse, selon l’agence de presse britannique Reuters.

"Il y a des indications que Wagner a tenté d'acheter des systèmes militaires à des fournisseurs étrangers et d'acheminer ces armes à travers le Mali en tant que tierce partie", a déclaré Miller, ajoutant : "Nous n'avons pas encore vu d'indications que ces acquisitions ont été finalisées ou exécutées, mais nous suivons la situation de près".

Miller a indiqué que Washington avait imposé des sanctions à un certain nombre de personnes et d'entités qui soutiennent les opérations militaires de Wagner et que les États-Unis auraient bientôt d'autres informations à communiquer.

Les autorités maliennes n’ont pas encore réagi à cette sortie médiatique des Etats-Unis.

Le groupe paramilitaire russe Wagner est présent au Mali depuis fin 2021 et mène le combat contre le terrorisme aux côtés des forces armées maliennes.

Cependant, le groupe est fréquemment accusé par les organisations des droits de l’Homme d’exactions contre des civils. (selon "AA-Ouagadougou")

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11 mai 2023

Soudan : deux généraux mettent le pays à feu et à sang

Dans l’un des pays les plus pauvres du monde, l’opposition entre deux généraux fait craindre le pire alors que les derniers cessez-le-feu n’ont pas été respectés.

soudanLes deux généraux qui avaient pris le pouvoir lors du coup d’État de 2021 sont désormais engagés dans une lutte sans merci au Soudan. L’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, fait face aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », son ex-second.

Les deux commandants n’ont cessé de faire monter les enchères

Depuis samedi 15 avril, les affrontements ont fait des centaines de blessés dans l’un des pays les plus pauvres de la planète.

Lors du putsch en octobre 2021, Hemedti et Burhane avaient fait front commun pour évincer les civils du pouvoir. Mais au fil du temps, Hemedti n’a cessé de dénoncer ce coup d’État. Il s’est même rangé, au final, du côté des civils – donc contre l’armée dans les négociations politiques – bloquant les discussions et donc toute solution de sortie de crise au Soudan.

Pour les experts, les deux commandants n’ont cessé de faire monter les enchères alors que les civils et la communauté internationale tentaient de leur faire signer un accord politique censé relancer la transition démocratique entamée après la déposition par l’armée de l’ancien président Omar el-Béchir en 2019.

Des semaines de négociations infructueuses

soudan3Ils ont été incapables de s’accorder sur l’intégration des paramilitaires du général Daglo (dit « Hemedti ») aux troupes régulières du général Burhane, après des semaines de négociations politiques sous égide internationale.

Vendredi 21 avril, l’armée a annoncé avoir « accepté un cessez-le-feu de trois jours » pour l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré du jeûne musulman. Auparavant, l’ONU, les États-Unis et d’autres pays avaient appelé à l’arrêt des combats. Le bilan encore très provisoire s'élève à 413 morts et 3.551 blessés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Début des évacuations des civils étrangers

Mais une nouvelle fois, l’armée et les FSR et l’armée n’ont pas respecté leurs engagements pour permettre aux civils de fuir et aux pays étrangers de rapatrier leurs ressortissants même si les évacuations ont débuté samedi.

À Khartoum, ville de cinq millions d’habitants, de nombreux civils s’aventurent à l’extérieur uniquement pour obtenir des denrées alimentaires d’urgence ou pour fuir la ville.

Les conditions de vie sont probablement pires au Darfour (est), où personne ne peut se rendre dans l’immédiat. Sur place, un docteur de Médecins sans frontières (MSF) évoque une « situation catastrophique ».

Un tiers des habitants souffre de faim

Au Soudan, troisième producteur d’or d’Afrique et pourtant l’un des pays les plus pauvres au monde, les services de santé sont à genoux depuis des décennies et un tiers des 45 millions d’habitants souffre de la faim.

L’arrêt des opérations de la plupart des humanitaires, après la mort d’au moins quatre d’entre eux depuis une semaine, va aggraver la situation. Et le conflit menace désormais de gagner du terrain au-delà des frontières du Soudan. (selon "La nouvelle république")

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7 mai 2023

Faute de munitions, le groupe Wagner menace de quitter Bakhmout

Dans une vidéo publiée dans la nuit de jeudi à vendredi, Evguéni Prigojine le patron de Wagner s'en prend au ministre de la Défense et au chef de l'état-major russe.

ukraineLe patron du groupe paramilitaire russe Wagner a menacé vendredi de retirer à partir du 10 mai ses combattants de la ville de Bakhmout, épicentrre des combats dans l'est de l'Ukraine, à cause d'un manque de munitions qu'il impute à l'armée sur fond de rivalité.

« Nous allions prendre la ville de Bakhmout avant le 9 mai. Lorsqu'ils ont vu cela, les bureaucrates militaires ont stoppé les livraisons (de munitions) (...) Par conséquent, à partir du 10 mai 2023, nous nous retirerons de Bakhmout », a déclaré Evguéni Prigojine dans une vidéo publiée par son service de presse.

Des tensions avec l'armée russe

Il refuse que « (ses) gars, sans munitions, subissent des pertes inutiles et injustifiées ». « Nous attendons un ordre pour quitter Bakhmout. Nous serons à Bakhmout jusqu'au 9 mai (...) Après, nous irons vers les camps à l'arrière », ajoute-t-il.

Cet ultimatum arrive après des semaines de tensions croissantes entre le groupe Wagner et l'armée. Evguéni Prigojine accuse régulièrement l'état-major de ne pas fournir suffisamment de munitions à son groupe Wagner, en première ligne dans la bataille de Bakhmout, pour le priver d'une victoire qui ferait de l'ombre à l'armée régulière.

« Où sont mes putains d'obus ?! »

Dans une autre vidéo particulièrement virulente publiée dans la nuit de jeudi à vendredi, Evguéni Prigojine accuse nommément le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef de l'état-major russe Valéri Guérassimov d'être responsables des pertes de Wagner.

Déambulant au milieu de dizaines de corps présentés comme ceux de membres de Wagner tués au combat, il lance: « Ils sont morts pour que vous puissiez vous engraisser dans vos bureaux ! » « Choïgou ! Guérassimov ! Où sont mes putains d'obus ?! », crie-t-il, le visage déformé par la rage et en lâchant une pluie d'insultes.

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21 avril 2023

L’ambassadeur de l’UE au Soudan agressé

L’ambassadeur de l’UE au Soudan a été « agressé » chez lui, a annoncé lundi soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell alors que Khartoum est en proie à de violents combats sur fond de lutte pour le pouvoir des deux généraux.

soudan« Il y a quelques heures, l’ambassadeur de l’UE au Soudan a été agressé dans sa résidence », a tweeté M. Borrell.

Dénonçant « une violation flagrante » de la Convention de Vienne, il a rappelé que les autorités soudanaises avaient la responsabilité d’assurer la sécurité des installations diplomatiques et des diplomates présents dans leur pays.

L’ambassadeur de l’UE, l’Irlandais Aidan O’Hara, est « OK », a indiqué à l’AFP Nabila Massrali, porte-parole du service diplomatique de l’UE, précisant que la délégation de l’UE n’avait pas été évacuée. « La sécurité de notre personnel est notre priorité », a-t-elle souligné.

Selon l’ONU, plus de 185 personnes ont été tuées et 1 800 blessées ces trois derniers jours lors des combats.

« La situation est très changeante. Il est difficile d’évaluer dans quel sens l’équilibre évolue », a déclaré depuis Khartoum le chef de la mission de l’ONU au Soudan, Volker Perthes.

Le conflit était latent depuis des semaines entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », à la tête des Forces de soutien rapide (FSR), qui avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors du putsch d’octobre 2021. (selon "L'Union")

15 avril 2023

L’Iran profite des vols humanitaires pour livrer des armes

Une enquête de Reuters révèle que Téhéran a utilisé la couverture d’une aide humanitaire apportée aux victimes de la catastrophe début février pour acheminer du matériel militaire aux forces du président syrien Bachar al-Assad.

irakDes batteries de radar, des systèmes de défense antiaérienne et autres équipements militaires livrés au milieu de matériel de secours, de couvertures, de nourriture et autres aides humanitaires. C’est le subterfuge utilisé par l’Iran après le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie début février pour envoyer aux forces armées de Bachar al-Assad quantité d’armes et de matériel dans les avions censés transporter des secours à la population sinistrée.

Une enquête exclusive publiée mercredi par l’agence Reuters révèle que des centaines de vols partis d’Iran ont atterri sur les aéroports d’Alep, Damas et Lattaquié pendant les sept semaines qui ont suivi le tremblement de terre du 6 février qui a fait plus de 6 000 morts dans le nord de la Syrie. S’appuyant sur plusieurs sources des renseignements occidentaux mais aussi des proches des dirigeants iranien et israélien et même d’un officier syrien, l’enquête indique que l’objectif de l’Iran était de profiter de la situation humanitaire pour renforcer ses défenses contre Israël en Syrie et appuyer les forces de Bachar al-Assad.

Transport «en pièces détachées»

Alertée par le manège, l’armée israélienne avait multiplié ses raids en Syrie pendant cette période, visant les aéroports et les convois de transport. Une de ces attaques aériennes menée le 19 février près de Damas avait fait quinze morts, dont des civils dans la capitale. L’Observatoire syrien des droits de l’homme avait alors rapporté que les avions avaient visé des régions situées près du mausolée chiite de Sitt Zeinab, au sud de Damas, abritant des positions du Hezbollah libanais et de milices pro-iraniennes.

«Sous couvert d’aide pour le séisme, on a observé des mouvements importants d’équipements militaires d’Iran, transportés essentiellement en pièces détachées», indique un responsable militaire israélien cité par Reuters. La plupart des livraisons ont été débarquées à l’aéroport d’Alep, au nord du pays, zone particulièrement touchée par le séisme. Israël a d’ailleurs frappé la piste de l’aéroport quelques heures après l’atterrissage de deux avions-cargos iraniens, selon des informations confirmées par deux sources de renseignement occidental.

«Enormes quantités de munitions»

Le transport terrestre du matériel aéroporté était ensuite assuré par une division syrienne de la force Al-Qods des Gardiens de la révolution iraniens. Le chef de cette force chargé des opérations extérieures, le général Ismael Qaani, a été d’ailleurs le premier responsable étranger à se rendre sur la zone sinistrée en Syrie, au lendemain du séisme. «Le séisme a été un désastre malheureux, mais dans le même temps, c’était une aide de Dieu pour nous et nos frères syriens dans la lutte contre nos ennemis», a déclaré une source proche des dirigeants religieux iraniens, citée par Reuters. «Quantité d’armements ont été immédiatement dépêchés en Syrie», a ajouté la source. En effet, «nous pensons que les milices iraniennes ont livré d’énormes quantités de munitions, pour regarnir les stocks détruits par de précédentes attaques israéliennes», a confirmé une source de renseignement occidental interrogé par Reuters.

Les responsables iraniens et syriens, officiellement contactés pour savoir si l’Iran avait utilisé des vols humanitaires pour transporter des équipements militaires, n’ont évidemment pas donné de réponse. Seul un interlocuteur à la mission de l’Iran à l’ONU a dit : «Ce n’est pas vrai !». (selon "Libération")
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27 février 2023

Effondrement du tunnel de Winterberg

Une exposition inédite pour enfin comprendre le drame du 4 mai 1917

badeDeux ans après la découverte du tunnel de Winterberg, dans lequel plus de 250 soldats ont été ensevelis en 1917, la caverne du Dragon dans l'Aisne propose une exposition pour comprendre cette tragédie. L'issue d'un travail de coopération franco-allemande de plusieurs mois.

C'est un épisode de la Grande Guerre que l'on connaissait encore mal, et dont les secrets sont enfin dévoilés au grand public. Le 4 mai 1917, le tunnel de Winterberg situé dans la forêt de Craonne dans l'Aisne s'effondre à cause d'un tir d'artillerie française, ensevelissant plus de 250 soldats allemands. 

Il aura fallu plus d'un siècle pour que le site soit localisé et exploré par des archéologues français. Au terme de presque deux ans de travaux, les chercheurs ont découvert des trésors historiques témoignant de ce drame.

Les trouvailles archéologiques dévoilées

Après un long travail de recherche, d'analyse et d'études d'archives, les chercheurs français et allemands ont pu reconstituer ce pan de l'histoire. L'équipe des archives du land de Bade-Wurtemberg en Allemagne a mis sur pied une exposition pour transmettre ce nouveau savoir aux habitants des deux pays. En France, cette exposition est installée dans l'Aisne, à la Caverne du Dragon, site mémoriel du chemin des Dames.

Les soldats morts dans le tunnel appartenaient au régiment 111.
Les soldats morts dans le tunnel appartenaient au régiment 111.

On y trouve à la fois des témoignages et des effets personnels et des soldats morts dans le tunnel. "Quand on voit ce manteau, cette cloche, ce casque, ces objets calcinés... on ressent véritablement ce qui s'est passé dans le tunnel, souligne Franck Viltart, chef de service du Chemin des Dames et de la mémoire au département de l'Aisne. Et quand on lit les témoignages qu'ont exhumés les archives de Bade-Wurtemberg, c'est terrible. Ça nous rapproche de cette histoire, qui fait partie de la grande tragédie qu'est la Grande Guerre."

Les objets retrouvés dans le tunnel par les archéologues sont exposés pour la première fois.
Les objets retrouvés dans le tunnel par les archéologues sont exposés pour la première fois.
Un travail scientifique franco-allemand
L'exposition se veut pédagogique, avec pour objectif de déconstruire les mythes et les rumeurs nés autour de cet événement resté longtemps mystérieux depuis la découverte du site  "Il y a un travail scientifique d'archéologues autour de la recherche et l'analyse d'objets et un travail d'historiens et d'archivistes aussi pour concevoir cette exposition, explique Franck Viltart. Elle remet vraiment la science au cœur de cette découverte, et la restitue au grand public."

Cette aventure archéologique est aussi un pas de plus dans l'amitié franco-allemande, qui pourrait permettre une écriture plus pertinente et plus complète de l'histoire de la Grande Guerre. "Ce n'est pas suffisant que chaque pays fasse sa propre mémoire, il faut établir une mémoire européenne ensemble", estime Rainer Brüning, conservateur aux archives du Land de Bade-Wurtemberg. Pour lui, cette collaboration est une "expérience extraordinaire" qui pose les jalons d'un travail commun pérenne. 

Les autorités des deux pays ont par ailleurs pris la décision de ne pas exhumer les dépouilles et de transformer le site en mémorial. (selon "Franceinfo")

1 février 2023

A quoi servent les chars sur le champ de bataille ukrainien ?

L'Allemagne a annoncé, mercredi 25 janvier au matin, qu'elle allait fournir des chars d'assaut Leopard 2 à Kiev et autoriser ses alliés à faire de même pour permettre à l'armée ukrainienne de faire face à l'offensive militaire russe. Des chars français Leclerc sont déjà en Roumanie dans le cadre d'une mission de réassurance de l'Otan, où ces matériels donnent toute leur mesure.

charsSix coups minute, dans toutes les directions, tout en roulant. Mais pour que ces blindés soient efficaces, ils doivent bénéficier de l'appui de l'infanterie et de l'artillerie. Car si les chars tirent loin, ils sont vulnérables de près lors des contacts avec l'ennemi.

« En phase combat, les chars sont devant, rappelle le capitaine Sylvain, du 1er régiment de chasseurs. Si l’ambiance venait à retomber et que nous n’avions plus de contact avec l’ennemi, à ce moment-là, nous mettrions en sauvegarde les chars en arrière en protection. Les VBL [véhicules blindés légers, NDLR] qui, eux, sont plus légers, plus discrets passeraient en premier échelon et renseigneraient sur l’ennemi. Les chars peuvent monter jusqu’à 70 kilomètres/heure en terrain ouvert. Aujourd’hui, aucun système n’est capable de détruire un objectif qui va au-dessus de 50 kilomètres/heure ».

Des chars indispensables à l'Ukraine

Les tanks sont donc indispensables à Kiev. Il n'y a pas d'exemple de guerre sans chars, martèle le lieutenant-colonel Vincent, chef opération du Battle Group Aigle. « L’armée de terre en particulier ne conçoit pas sa défense sans une capacité chars qui reste, on l’a vu, dans des terrains ouverts où la mobilité est difficile, dit-il. Le meilleur atout du champ de bataille est la rapidité à laquelle le char peut s’affranchir du terrain et franchir ce compartiment qui est dangereux, parce qu’il n’y a pas de masque. Le char de bataille reste un atout essentiel, notamment en Centre-Europe ».

Pour relancer l'offensive, les forces ukrainiennes estiment avoir besoin d'un très grand nombre de chars de combat. Trois cents unités seraient l'objectif fixé. (selon "RFI")

18 janvier 2023

En Éthiopie, les rebelles tigréens débutent leur désarmement

Les rebelles tigréens ont commencé à remettre leurs armes lourdes aux autorités, conformément à l’accord de paix signé il y a plus de deux mois pour mettre un terme à un conflit meurtrier dans le nord de l'Éthiopie, a déclaré, mercredi, un porte-parole des autorités rebelles.

ethiopieUn pas de plus vers la réconciliation en Ethiopie. Les rebelles tigréens ont commencé à rendre leurs armes lourdes, point-clé de l'accord signé il y a plus de deux mois pour mettre un terme à un conflit meurtrier dans le nord de l'Ethiopie, a déclaré, mercredi 11 janvier, un porte-parole des autorités rebelles.

"Le Tigré a remis ses armes lourdes dans le cadre de son engagement à mettre en œuvre "l'accord Pretoria" signé le 2 novembre entre le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens, a affirmé dans un tweet Getachew Reda.

"Nous espérons et prévoyons que cela contribuera grandement à accélérer la mise en œuvre complète de l'accord. Nous espérons et prévoyons !", a-t-il poursuivi.

L'accord de paix prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l'autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès et communications vers cette région coupée du monde depuis mi-2021.

Selon un document relatif à la mise en application de l'accord signé le 12 novembre à Nairobi, "le désarmement des armes lourdes (tigréennes) se fera simultanément avec le retrait des forces étrangères et non-fédérales", en référence notamment à l'Érythrée, pays frontalier du Tigré, qui appuie l'armée éthiopienne dans la région. Asmara n'a pas participé aux négociations de Pretoria.

Une délégation du gouvernement éthiopien, en présence notamment du conseiller du Premier ministre à la sécurité nationale, Redwan Hussein, ainsi que plusieurs ministres (Justice, Transports et communications, Industrie, Travail), s'est rendue le 26 décembre à Mekele, capitale de la région du Tigré, pour une première visite officielle depuis plus de deux ans, marquant une étape majeure dans le processus de paix.

Aide humanitaire toujours insuffisante

Quelques jours plus tard, le 29 décembre, la police fédérale éthiopienne a fait son entrée à Mekele, une première depuis 18 mois, notamment pour "garantir la sécurité des institutions".

Les combats avaient débuté en novembre 2020, quand le Premier ministre, Abiy Ahmed, a envoyé l'armée arrêter les dirigeants du Tigré qui contestaient son autorité depuis des mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales.

Le bilan précis de ce conflit jalonné d'exactions, qui s'est déroulé largement à huis clos, est inconnu. Le centre de réflexion International Crisis Group et l'ONG Amnesty international l'ont décrit comme "un des plus meurtriers au monde". Depuis l'accord de Pretoria, les combats se sont arrêtés. Les rebelles ont affirmé avoir "désengagé" 65 % de leurs combattants des lignes de front.

Mais ils dénoncent des "atrocités" commises par l'armée érythréenne et les forces de la région éthiopienne de l'Amhara, qui ont épaulé l'armée fédérale dans le conflit. Les autorités tigréennes, ainsi que des habitants et des travailleurs humanitaires ayant témoigné auprès de l'AFP, les accusent de pillages, viols, exécutions et enlèvements de civils.

Les accès au Tigré étant restreints, il est impossible de vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain, notamment la présence des forces érythréennes. Sur le plan humanitaire, malgré une amplification des opérations, l'aide alimentaire et médicale acheminée reste très inférieure aux énormes besoins.

Mekele a été raccordée au réseau électrique national le 6 décembre. La CBE, la principale banque du pays, a annoncé le 19 décembre la reprise de ses opérations dans certaines villes, et les communications téléphoniques avec la région ont commencé à être rétablies.

La guerre a déplacé plus de deux millions d'Éthiopiens et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.

Toujours d'après l'ONU, les deux ans de guerre ont rendu plus de 13,6 millions de personnes dépendantes de l'aide humanitaire dans le nord de l'Éthiopie (5,4 millions au Tigré, 7 millions en Amhara et 1,2 million en Afar). (selon AFP)

27 décembre 2022

Une offensive russe en Ukraine au cœur de l'hiver ?

Les responsables ukrainiens ne cessent de l'affirmer : la Russie prépare une “vaste offensive d’hiver”. Une perspective qui peut sembler étonnante pour une armée russe souvent présentée comme un contigent en piteux état. Mais à défaut d’un assaut d'envergure, Moscou pourrait effectivement profiter de la période pour mener des attaques localisées.

ukraine1Malgré la neige, le froid et les récents succès militaires ukrainiens, la Russie se préparerait à lancer une offensive majeure cet hiver, martèle depuis le 14 décembre des responsables ukrainiens auprès des médias internationaux.

Les Russes “sont en train de planifier des attaques d’ampleur menée par l'infanterie", a assuré Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien au New York Times, dimanche 18 décembre. Trois jours plus tôt, le dirigeant ukrainien et son chef des armées, Oleksander Syrsky, faisait le même constat dans un article du magazine The Economist.

Opération de communication ukrainienne ?

Il serait même question, d’après certains responsables militaires ukrainiens, d’une nouvelle tentative russe de prendre Kiev avant la fin de l’hiver, souligne le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Valeri Zaloujny, commandant en chef des armées ukrainiennes, a ainsi indiqué que les Russes pourraient intensifier leur effort dans le Donbass, viser la ville de Dnipro (au nord de Zaporijia) ou même tenter d'atteindre Kiev depuis la Biélorussie.

Ces affirmations ont de quoi surprendre. La plupart des observateurs qui suivent l'évolution du front en Ukraine, tel que l’Institute for the Study of War (Institut américain d’études sur la guerre), soulignent depuis des semaines que l’armée russe renforce actuellement ses positions défensives.

La succession de revers militaires russes ces dernières semaines – dont la perte notable de Kherson début novembre – et les rapports sur le manque chronique d’équipements des soldats russes suggèrent aussi qu’une sorte de trêve hivernale aurait pu permettre aux Russes de se renforcer. “Ils n’ont clairement pas les moyens logistiques de mener une opération d’envergure actuellement”, assure Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

D’où l’hypothèse que Kiev a pu noircir quelque peu le tableau pour s’assurer que les pays occidentaux continuent à envoyer du matériel militaire à l’Ukraine, souligne le New York Times. 

Ce ne serait d’ailleurs pas étonnant que Kiev brandisse avec tant de véhémence le spectre d’une “vaste offensive terrestre” à venir, suggère Huseyn Aliyev, spécialiste du conflit ukraino-russe à l'université de Glasgow. “Les Occidentaux envoient actuellement essentiellement de quoi renforcer les défenses anti-aériennes pour contrer les bombardements russes, mais avec les combats autour de la ville de Bakhmout [dans l’est de l’Ukraine], et la possible volonté de lancer une nouvelle contre-offensive, Kiev a aussi besoin de matériel terrestre, comme des tanks et des munitions”, souligne Huseyn Aliyev.

Des généraux russes qui veulent sauver leur poste

Pour autant, les avertissements au sujet d’une “offensive d’hiver” russe ne sont pas forcément qu’une vaste opération de communication. “On assiste actuellement à une intensification de mouvement de troupes et d’équipement vers des positions, en Russie, proche de la frontière”, affirme Sim Tack, un analyste militaire pour Forces Analysis, une société de surveillance des conflits.

Cet expert a lui-même observé une concentration récente de nouveaux véhicules blindés et la construction de tentes autour de bases militaires proches de la ville de Rovenki, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne entre Kharkiv et Louhansk. “Il est possible que le même phénomène se produise actuellement dans d’autres bases militaires à la frontière russo-ukrainienne”, précise ce spécialiste.

Ce déploiement d’équipement et de nouvelles troupes peut être un signe avant-coureur, mais “il peut également s’agir simplement de l’envoi de matériel et d’hommes pour renforcer les lignes de défenses”, tient à nuancer Sim Tack.

L’idée d’une offensive d’hiver tient aussi la route d’un point de vue politique en Russie. “Après les récents revers de l’armée russe, le Kremlin cherche des boucs émissaires, et beaucoup de généraux voudront rapidement obtenir un quelconque succès militaire pour prouver qu’ils restent utiles”, note Jeff Hawn.

Cela est d’autant plus urgent que des figures en marge du monde militaire russe traditionnel – comme Evgeni Prigojine, le patron du groupe de mercenaires Wagner, ou le leader tchétchène Ramzan Kadyrov – essaient de convaincre Vladimir Poutine qu’ils pourraient faire mieux que l’état-major en place.

La morsure de l'hiver

Ces militaires voudraient aussi attaquer au plus vite car “ils savent que l’avantage technologique ukrainien, dû au soutien occidental, ne fera que croître au fur et à mesure que les réserves de matériel militaire s’épuiseront en Russie”, explique Jeff Hawn.

Quitte à affronter le grand froid en Ukraine. Tous les experts interrogés par France 24 s’accordent à dire que l’armée russe devrait davantage pâtir de l’hiver que les forces ukrainiennes. “Les Ukrainiens ont des équipements plus modernes et fiables, tandis que les Russes ne disposent plus de suffisamment de vivres pour tenir longtemps sur le front”, note Sim Tack.

C’est l’une des raisons pour laquelle la perspective de plusieurs offensives russes pour reprendre des villages ou des villes – mais pas une grande attaque sur tout le front – semble crédible à ce spécialiste. Les troupes russes préfèreront passer l’hiver dans des villes plutôt que dans des abris de fortune construits en rase campagne. À cet égard, “la bataille de Bakhmout est exemplaire de ce qui pourrait se préparer : cette ville est non seulement une porte pour pousser l’offensive vers les cibles stratégiques de Sloviansk ou Kramatorsk, ce pourrait aussi être une base arrière pour les forces russes durant l’hiver”, résume Sim Tack. (selon "France 24")

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5 décembre 2022

RD Congo : accrochages dans le Nord-Kivu malgré le cessez-le-feu

En RD Congo le cessez-le-feu est entré en vigueur le vendredi 25 novembre dans le Nord Kivu. Selon le document final signé à Luanda, il devait y avoir "une cessation des hostilités, en particulier des attaques du M23 contre les Forces armées congolaises et la Monusco". Le M23 est censé engager son retrait des zones occupées.

congoMais sur le terrain, des affrontements continuent à être signalés dans le territoire de Rutshuru. Des sources locales évoquaient des tirs à l’arme lourde dans la région. 

Aucun incident majeur n’a été rapporté mais le calme est extrêmement précaire. Depuis plusieurs jours, tous les yeux sont rivés vers la région de Bwiza, Bambo et Tongo, au nord-ouest de Goma, la capitale régionale, là où plusieurs affrontements entre rebelles du M23 et forces loyalistes ont été signalés.

Vendredi 25 novembre, jour du cessez-le-feu, « la population de Bwiza fuyait encore les combats vers la localité voisine de Kitchenga », témoignait un habitant qui a quitté la région. Cette zone, à proximité du parc national des Virunga, est stratégique car elle borde le territoire du Masisi.

Jusqu’à présent, l’essentiel des combats, depuis l’offensive lancée par le M23 le 20 octobre, se sont essentiellement déroulés dans le territoire du Rutshuru. Les rebelles y contrôlent plusieurs postes douaniers dont Bunagana et Kitagoma, à la frontière avec l’Ouganda. Ils occupent aussi les villes agricoles et commerçantes de Rutshuru et de Kiwanja.

Peu probable donc que les rebelles se retirent de leurs positions, comme le stipule pourtant l’accord signé par les chefs d’État de la région à Luanda mercredi 23 novembre. (selon RFI)

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