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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
afrique
2 septembre 2016

Elections africaines : la France battue 3-0

La Françafrique a du plomb dans l'aile

bongo

Bénin, Congo, Gabon : 3 élections africaines, trois échecs de la France. Quelle leçon tirer des trois scrutins en Afrique francophone ? Le soutien du Président et des médias français ne fait plus l’élection en terre d’Afrique. Nicolas Sarkozy avait dû recourir à l’armée pour imposer Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, François Hollande n’ose pas aller jusque là, mais aligne les défaites.
En quelques mois, les candidats ouvertement ou discrètement soutenus par les intérêts français ont connu une succession de défaites. Bénin d’abord : Talon l’emporte contre Lionel Zinsou, brillant intellectuel, banquier émérite, produit de l’Ecole normale supérieure, mais qui avait contre lui d’être soutenu par son mentor Laurent Fabius et son camarade François Hollande.

 Congo ensuite : la détestation viscérale de François Hollande pour Denis Sassou N’Guesso semblait, il y a à peine un an, un handicap majeur pour le Cobra suprême, seigneur d’Oyo, depuis deux mandats déjà maître de Brazzaville. Pourtant, c’est sans coup férir et par le jeu des urnes que le Président congolais a successivement modernisé sa Constitution, puis emporté haut la main une Présidentielle disputée, contre un général à la retraite, ouvertement soutenu par les médias français.

 Gabon enfin, où la presse française accomplissait le tour de force de présenter comme le héros de l’alternance... Jean Ping, le propre gendre d’Omar Bongo, époux de son héritière et exécutrice testamentaire Pascaline, qui a gardé les clefs du coffre familial. Jean Ping, soutenu par tout le clan des vieux barons dont le ralliement sonnait comme un retour de la vieille garde de la Françafrique, parée des atours immaculés d’une factice "rupture" avec la dynastie Bongo... Alors que son argument principal consistait à contester la nationalité gabonaise au Président sortant !

 Les électeurs gabonais allaient-ils se laisser abuser par ce jeu de dupes ? Il n’en a rien été, même si c’est d’une courte tête qu’Ali Bongo, Président original à l’esprit indépendant, l’a finalement emporté. S’ensuivent manifestations violentes, incendies, émeutes annoncées et en partie provoquées par l’excitation médiatique et le chœur des bien-pensants européens, dûment cornaqués par le Quai d’Orsay.

 Mais les observateurs avisés sont obligés de reconnaître que le seul défaut d’Ali est en réalité son patronyme, celui-là même que l’on essaie de lui dénier, ce nom de Bongo que les sectateurs de Jean Ping avaient si longtemps révéré qu’ils croient expier leurs péchés en le conspuant désormais.

A moins que l’on ait en réalité voulu faire payer à Ali Bongo sa volonté explicite de diversifier les partenariats économiques, de quitter le giron exclusif des entreprises françaises, de rechercher ailleurs que dans l’ancienne métropole exsangue les investissements indispensables qui lui permettent de faire face à la chute des recettes pétrolières. La solution contre les efforts d’indépendance de l’héritier, le recours au "canal historique" de la maison Bongo, incarné par Jean Ping, à toute allure vers "l’avenir", en marche arrière...

Mais on dirait que les peuples africains ont appris à choisir leur destin eux-mêmes, sans souci de contrarier l’Elysée, et peut-être même en prenant plaisir à déjouer les ruses de Paris. Leçon à retenir pour les prochains scrutins d’Afrique francophone : pour un candidat qui veut l’emporter, se défier avant toute chose... du soutien français et européen, cadeau empoisonné.

- selon Afrik.com -

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1 septembre 2016

Le PS s'enfonce dans le bourbier gabonais

ps_logo

Élection présidentielle au Gabon : le Parti socialiste espère que la démocratie l’emportera

"28 août 2016

Le Parti socialiste sera d’une extrême vigilance sur les résultats de l’élection présidentielle au Gabon.

Alors que les premières estimations indiquent que le Président sortant Ali Bongo serait battu au profit de Jean Ping, la sérénité doit présider à l’issue du scrutin.

Le vote libre des citoyens est l’outil par lequel la démocratie s’exprime et l’alternance, quand ils le décident, doit fonctionner. Voilà pourquoi la démocratie doit triompher au Gabon comme c’est déjà le cas dans plusieurs états et ce mouvement doit s’amplifier.

Voilà plus d’un demi siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple."

On croit rêver en lisant ce communiqué émanant de l'état-major du Parti Socialiste de France. Où Cambadélis et consorts voient-ils l'ombre d'une démocratie ou d'un vote démocratique ? Le vote du peuple est de toutes façons confisqué au peuple gabonais. Il s'agit d'un simulacre peu crédible de scrutin démocratique entre membres d'une même famille : Depuis 1990 et jusqu'en 2012, Ping était l'homme de main le plus fidèle du clan Bongo ! Et l'annonce du résultat en faveur de Bongo ne va pas faire retomber ce conflit familial dans lequel sont mêlés d'autres pouvoirs, tels celui du président Ouattara de Côte d'Ivoire. 

Finalement, nos dirigeants vont-ils poursuivre la même politique que Sarkozy, dont les interventions en Libye et en Côte d'Ivoire ont été si funestes ?

29 août 2016

Le SDEA à Madagascar

Le 21 janvier dernier le SDEA a fait don de 20 compteurs d'eau réformés aux associations "Entre ici et Mada" et "France-Vozama". Ces compteurs équiperont des bornes-fontaines de la future adduction d'eau potable des Hauts Plateaux Malgaches.

madagascarOn connaisssait déjà les défibrillateurs offerts en leur temps par le président du Conseil Général Guido Kennel aux pompiers abidjanais. Et voilà qu'on apprend que le SDEA (Service des eaux et de l'Assainissement) intervient sur des projets en cours dans trois pays, la Moldavie, le Cameroun et Madagascar. Et trois responsables du SDEA vont régulièrement en délégation à la rencontre des élus de ces pays, pour faire le point sur l'avancée des travaux, semble-t-il.

Intéressons-nous surtout au chantier à Madagascar, débuté en 2015 à Vatovavy-Fitovivany (au sud-ouest de Tananarive). Le trio dirigeant de cette affaire est composé de Florence Bruvingt, directrice du pilotage et de l'expertise technique, de Pascal Mellier, directeur général-adjoint "territoires", et un certain Jean-Marc Riebel, vice-président (inconnu ? dans le Val de Villé). 

Bien sûr, des rapports sont établis à chaque voyage et voici l'un des derniers donnant l'état de la distribution d'eau dans le secteur à aménager :

Partenaires : AE Rhin-Meuse, Moulins les Metz 50000€, Région Alsace Strasbourg,  SDEA Strasbourg,  SEM Mananjary, SEM Schiltigheim 7000€

Budget global : 800.331 €

Contexte: L'approvisionnement en eau potable dans le district de Nosy Varika se trouve loin en-dessous de la moyenne nationale. Seuls 6% de la population dans la zone d´intervention de SEM ont accès à l'eau potable sans risque pour la santé. Ceci est causé, d'une part, par le faible nombre de points d'approvisionnement (puits ou captages de sources), d'autre part, par l'abondance d'eau de surface toute l'année (cours d'une rivière, lacs, mares) où les populations s´approvisionnent habituellement.

Les points d'eau potable sont généralement situés à proximité des rizières et donc de la nappe phréatique. Les chemins d'accès sont souvent difficiles, pentus et plus éloignés des habitations que les sources risquées (fleuves, rivières). La grande partie des écoles primaires, qui se trouvent souvent à l'intérieur de la localité ou à mi-chemin entre plusieurs localités, ne disposent d'aucune installation en eau potable. Par conséquent, des maladies très répandues comme la diarrhée touchent les populations. Les quelques puits construits dans les villages sont souvent en misérable état : trous d'eau à peine creusés, sans couvercle, exposés à toutes sortes de contaminations. Les eaux de surface plus ou moins contaminées pénètrent ainsi facilement à travers les murs des puits non munis de filtres.

La majorité des ménages s'approvisionne toujours dans les eaux de surface non-traitées. Des maladies liées à l'eau contaminent les habitants (diarrhée, dysenterie, choléra, bilharziose), ce qui engendre une mortalité élevée chez les enfants et les nourrissons.
La distribution de l'eau potable sans risque pour la santé ne présente aucun grand défi, étant donné que le niveau de la nappe phréatique est important dans toute la région, grâce à sa pluviométrie élevée. Par contre, la construction et l'entretien des installations ainsi que l'intensification de la conscience de l'hygiène chez les usagers sont davantage problématiques.

Il convient de noter que cette zone est extrêmement isolée et ne peut être rejointe qu'après plusieurs heures d'une très mauvaise piste. De ce fait, le taux d'éducation y est particulièrement bas.

Action tranche 2015 : Dans chaque village, il s'agit de construire des systèmes d'adduction d'eau potable avec captages de sources gravitaires et des latrines dans les écoles et structures collectives. Une borne fontaine sera attenante à chaque latrine, pour pouvoir se laver les mains.
Par ailleurs, des actions de sensibilisation et formation à l'hygiène seront conduites.

Eléments complémentaires: 

Critères de sélection des villages bénéficiaires :
- le village, représenté par ses autorités (fokontany2, maire, tangalamena3) a déposé une demande auprès de SEM ;
- sa position géographique permet techniquement la construction d’un système d’adduction d’eau potable gravitaire ;
- le village fait preuve de sa bonne volonté pour participer à la mise en place de l´AEP : suivi des formations et travail valorisé des villageois (fourniture de sable, de gravier, transport des matériaux et enterrement des tuyaux).

75000 personnes bénéficieraient de l'aide du SDEA, mais est-ce bien de compteurs à eau aux fontaines dont ces habitants (qui n'auront toujours pas d'eau courante chez eux) ont le plus besoin ? A voir l'état du pays, on peut se demander si les compteurs offerts sont très utiles.

madagascar1Les rizières fournissent l'eau des fontaines.

23 août 2016

Que vaut une vie africaine ?

Le gouvernement ivoirien se lance enfin dans l'indemnisation des victimes de la crise ivoirienne qui a duré de 1990 à 2011. Ainsi, 91 victimes (ou leur famille) viennent enfin d'être indemnisées à San Pedro. Dans ce cadre, l’Etat ivoirien remet un million de FCFA (1524,49 €) par personne décédée, 150 000 FCFA (228,67 €) et un bon de prise en charge par blessé grave jusqu’à sa guérison totale. Evidemment, contre un engagement écrit de ne pas recourir à la Justice. Une vraie misère !

abidjan1

Les raisons de ces retards d'indemnisation seraient liées à l'obligation de  corriger les erreurs commises par les structures chargées antérieurement de régler les questions de réconciliation nationale et d’indemnisation des victimes «Vous n’avez pas été oubliés. Mais le travail de recensement des victimes a été mal fait et nous travaillons à affiner les informations concernant les victimes pour qu’elles puissent bénéficier le moment venu de l’indemnisation », a expliqué la ministre de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de l’Indemnisation des Victimes, Mariatou Koné. Elle a remis un chèque à 91 familles, alors que la seule année post-électorale de 2011 a fait plus de 3000 victimes.

Elle a demandé l’aide des chefs de communautés et des guides religieux afin que ceux-ci sensibilisent les populations impatientes et les rassurent quant à leur prochaine indemnisation. Selon elle, dans la phase en cours il s’agit des cas des pertes en vie humaine et de blessés, l’indemnisation des dégâts matériels devant suivre plus tard.

On peut se demander pourquoi Sarkozy (qui a fait intervenir la Force Licorne pour "mettre au pouvoir" son ami Alassane Ouattara) n'a pas été sollicité pour participer à un "plan Marshall" franco-ivoirien, ou au minimum à un "Sarko-Ouatta-Ton", une collecte dont Sarkozy a pourtant le secret. Mais peut-être en a-t-il discuté récemment au Cap-Nègre (dans la propriété de son épouse Carla) lors d'un déjeûner ou dîner avec le président Ouattara, en vacances pour quelques semaines à Mougins, près de Cannes. En tous cas, voilà un chef d'Etat qui peut se permettre plus de vacances que Hollande : la Côte d'Ivoire semble avoir moins de  problèmes que la France.

16 août 2016

Boko Haram et les lycéennes enlevées à Chibok

Une propagande cynique ! 

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Boko Haram a diffusé une vidéo de jeunes filles présentées comme des lycéennes enlevées par le groupe jihadiste nigérian en avril 2014 à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, et a réclamé la libération de combattants emprisonnés.

Lors d'une conférence de presse organisée à Abuja par le mouvement "Bring Back Our Girls" (BBOG) qui milite pour la libération de ces lycéennes, un père a affirmé avoir reconnu sa fille, Maida Yakubu, enlevée à Chibok, une identification qui devrait être suivie de nombreuses autres.

Abubakar Abdullahi, l'un des porte-parole de BBOG, se dit en effet "certain que ce sont les filles de Chibok". "Nous reconnaissons jusqu'à dix d'entre elles dans la vidéo", a-t-il assuré à l'AFP, préférant toutefois attendre la confirmation du gouvernement nigérian et celle des parents concernés avant de diffuser plus de noms.

Le 14 avril 2014, le kidnapping sans précédent par Boko Haram de 276 adolescentes dans le lycée public pour filles de Chibok avait provoqué une vague d'indignation au Nigeria et dans le monde entier.

Cinquante-sept d'entre elles avaient réussi à s'échapper dans les heures suivant leur enlèvement par le groupe, dont le nom "Boko Haram" signifie "l'éducation occidentale est un péché" en langue haoussa et qui a pour objectif la création d'un Etat islamique indépendant.

Une première vidéo des lycéennes de Chibok avait été diffusée par Boko Haram en mai 2014.

Dans cette nouvelle vidéo de 11 minutes postée sur YouTube et dont on ignore la date de tournage, un homme au visage masqué lance: "Ils devraient savoir que leurs enfants se trouvent encore entre nos mains".

En tenue militaire, une arme automatique barrant sa poitrine, il se tient debout au milieu d'un groupe de plusieurs dizaines de jeunes filles. Toutes portent des voiles et des abayas (longue robe ample et flottante). Certaines sont assises par terre, d'autres debout à l'arrière-plan.

"Une quarantaine de ces filles ont été mariées conformément à la volonté d'Allah", assure le combattant, ajoutant que "d'autres ont été tuées dans des bombardements aériens".

Sur cette vidéo, une jeune fille s'exprimant dans le dialecte local de Chibok, la voix entrecoupée de sanglots, décrit un bombardement aérien de l'armée nigériane. A l'arrière-plan, des adolescentes s'essuient les yeux pendant son récit, l'une d'elles tenant un bébé dans ses bras.

L'homme de la vidéo poursuit en exhortant le gouvernement nigérian à libérer des combattants de Boko Haram. "Ils devraient immédiatement libérer nos frères qui sont en détention", réclame-t-il, avertissant que s'il n'accède pas à cette demande, le gouvernement ne pourra jamais secourir les filles de Chibok.

abubakar_shekau

Cette vidéo intervient après celle le 4 août du leader de Boko Haram Abubakar Shekau, qui avait refait surface au lendemain de l'annonce de son remplacement par l'organisation Etat islamique (EI) par Abou Mosab Al Barnaoui, désigné comme "Wali" (chef). Shekau y niait catégoriquement avoir été remplacé, révélant d'importantes divisions au sein du groupe.

Depuis son allégeance à l'EI en mars 2015, Boko Haram se fait appeler la Province ouest africaine de l'Organisation de l'Etat Islamique (ISWAP). Mais dimanche, le groupe a utilisé le nom Boko Haram, et non ISWAP comme lors de précédentes vidéos, ce qui laisse penser que la faction de Shekau serait derrière cette vidéo.

Selon des experts, la violence extrême montrée par Boko Haram ces deux dernières années - qui a tué des milliers de personnes dans des mosquées, des marchés et perpétré des kidnappings de femmes et d'enfants -, a rapidement été désapprouvée par des membres de l'EI, laissant entendre que Shekau ne faisait pas l'unanimité. Comme si EI était moins violent que Boko Haram ?

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14 juillet 2016

Cinq ans après le retour de la paix en Côte d’Ivoire, les réfugiés ivoiriens vivant au Ghana ont encore peur de rentrer chez eux

Malgré les assurances de la communauté internationale sur la situation sécuritaire, beaucoup se montrent encore réticents. Sur les 11.000 réfugiés ivoiriens au Ghana, seuls quatre sont officiellement rentrés dans leur pays depuis la visite à Accra de leur ministre de la Cohésion sociale, Mariatou Koné, qui a pourtant promis que « personne ne sera arrêté à son retour ».

REFUGIES_IVOIRIENS

Mais pour la plupart des 2200 réfugiés pro-Gbagbo vivant au camp Egyeikrom, dans le centre du Ghana, pas question de revenir. « Aller en Côte d’Ivoire, c’est aller mourir, il vaut mieux rester ici et attendre le jour de ma mort réelle plutôt que d’aller me faire tuer par les rebelles en Côte d’Ivoire. Je préfère rester ici », soutient Ange-Pelagie Baya, une réfugiée, directrice d’une ONG. « Je suis de l’ouest et ceux qui sont visés aujourd’hui sont les gens de l’ouest. Je n’ai plus de village ni de campement. Tous les rebelles ont occupé le secteur de chez nous. On ne peut pas rentrer à Abidjan. Même au marché, les rebelles sont au marché. Moi rentrer ? Ce n’est pas maintenant tant que le régime de Ouattara est en place. Je suis toujours en asile », explique-t-elle.

Pourtant, la situation dans le camp de réfugiés n’est pas des plus reluisante. La distribution de vivres aux réfugiés a été arrêtée en novembre, alors que le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés n’a reçu que 3 % de l’aide promise par les donateurs, depuis le début de l’année. Mais l’organisme onusien ne compte pas laisser, les déplacés livrés à eux-mêmes. « Le rapatriement du HCR est volontaire, chaque individu évalue la situation et en fonction de cela, ils prennent la décision de rentrer. Notre rôle est de faciliter ça pour s’assurer que nous avons des informations de sources diverses des pays ciblés, afin qu’ils puissent prendre une décision », soutient Nii Ako Sowa porte-parole du HCR au Ghana.

Selon l’agence des Nations Unies, plus de deux tiers des 300.000 Ivoiriens qui ont fui leur pays en 2010 n’ont pas été enregistrés. Et difficile de dire actuellement où ils se trouvent, même si certains affirment que la plupart ont rejoint l’Afrique du Nord et l’Europe. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour relayer les inquiétudes des réfugiés au gouvernement ivoirien et inversement, afin de s’assurer que tout le monde se comprend, et qu’on puisse travailler et avancer, même si je dois dire que, honnêtement, à l’heure actuelle, de nombreux réfugiés ne veulent pas rentrer parce qu’ils ne pensent pas que les conditions sont réunies », déclare Tetteh Padi du Conseil des réfugiés du Ghana.

Le haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a tenu une réunion à Abidjan mardi, pour préparer le retour de tous les Ivoiriens qui ont fui les violences post-électorales entre novembre 2010 et mai 2011.(selon AFP)

sos refugiés ivoiriens

21 juin 2016

Ethiopie: plus de 400 morts dans la répression des manifestations des Oromos

Les manifestations antigouvernementales déclenchées en novembre 2015 dans la région de l'Oromia ont fait plus de 400 morts, selon un rapport publié jeudi par l’organisation Human Rights Watch (HRW), un chiffre vivement contesté par le gouvernement éthiopien.

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Pour les autorités éthiopiennes, le bilan officiel de ces manifestations est de 173 morts, dont 28 policiers et officiels.

HRW accuse le gouvernement d’avoir mené une "répression brutale" contre des manifestants "généralement pacifiques" et assure avoir documenté l'usage répété par les forces de sécurité éthiopiennes de tirs à balles réelles.

L'organisation de défense des droits de l'Homme affirme avoir identifié par leurs noms plus de 300 personnes tuées, pour la plupart des étudiants.

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"Les forces de sécurité éthiopiennes ont tiré et tué des centaines d'étudiants, de fermiers et de manifestants pacifiques avec un dédain complet pour la vie humaine", a commenté Leslie Lefkow, directrice adjointe Afrique chez Human Rights Watch.

Le rapport de 61 pages fait également état de "dizaines de milliers d'arrestations" et évoque des cas de tortures et de viols.

De son côté, un rapport de la Commission des droits de l’Homme, un organe gouvernemental, récemment adopté par le Parlement, pointe des cas isolés de "recours excessif à la force".

"Dans l’ensemble, les forces de sécurité se sont comportées de manière très professionnelle et très responsable, mais il y a toujours quelques brebis galeuses", a réagi le porte-parole du gouvernement éthiopien, Getachew Reda.

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Le porte-parole a toutefois catégoriquement rejeté le nombre de plus de 400 victimes avancé par HRW, ne reconnaissant que les 173 morts, dont 28 policiers et officiels, évoqués par la Commission des droits de l’Homme.

Les manifestations, violemment réprimées, ont commencé en novembre 2015 suite à un plan d'urbanisme controversé d’extension des limites municipales de la capitale Addis Abeba. Le plan avait suscité des craintes d'expropriation de fermiers oromos, le plus important groupe ethnique du pays.

Les Oromos se plaignent régulièrement de discriminations par le gouvernement éthiopien au profit de deux autres grands groupes ethniques, les Tigréens et les Amhara.

Le plan d’urbanisme a été abandonné en janvier sans que cela suffise à calmer les manifestants. Le premier ministre Hailemariam Desalegn s'est excusé en mars devant le Parlement pour n’avoir "pas suffisamment écouté les doléances du peuple", mais a rejeté la responsabilité des morts et des destructions sur la violence de certains manifestants.

Cette crise est la plus grave en Ethiopie depuis les violences post-électorales de 2005, qui avaient fait quelque 200 morts.

Selon l'AFP 

14 juin 2016

Le président du Niger à Paris

Principale préoccupation : Boko Haram

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Mahamadou Issoufou est décidé à mettre tout en oeuvre pour bouter hors de son territoire le groupe islamiste Boko Haram. Après l’appel à la rescousse lancé au président Idriss Déby, voilà que le président nigérien, accompagné de ses ministres Hassoumi Massoudou de la Défense et Ibrahim Yacouba des Affaires étrangères, se rend sur les bords de la Seine, sur invitation du président François Hollande, pour une visite officielle de quatre jours. Ainsi, dès ce mardi 14 juin, les deux chefs d’État auront un important tête-à-tête à l’Élysée sur le coup de 15 heures.  Après cette rencontre, le président Issoufou aura également un dîner officiel, mardi soir à 22 heures, avec Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères.

Loin d’être de tout repos, la visite du chef d’État réélu du Niger le conduira chez Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale. Le clou de cette visite sera assurément la rencontre très attendue avec Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense. En effet, les troupes françaises sont engagées dans la lutte contre le terrorisme en Afrique. Ce sera donc l’occasion pour évoquer l’épineux problème de Boko Haram qui ne cesse de semer la terreur dans les pays du bassin du lac Tchad.

Notons que le président nigérien et son homologue français sont tous deux membres de l’International socialiste et entretiennent depuis belle lurette de très bonnes relations. C’est donc à juste titre que le président Issoufou vient demander l’aide des autorités françaises dans la lutte contre ces terroristes.

9 juin 2016

Au revoir, Stephen

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Nouvelle aussi triste que brutale en provenance du pays des Super Eagles. Sur son compte Twitter, la Fédération nigériane annonce que l’entraîneur Stephen Keshi a poussé son dernier souffle dans la nuit de mardi à mercredi, à seulement 54 ans. La presse locale évoque un décès consécutif à une attaque cardiaque. Vainqueur de la CAN 1994 comme joueur (et capitaine) puis 2013 comme sélectionneur du Nigeria, une performance seulement réalisée par l’Egyptien Mahmoud El Gohary jusqu’alors, l’ancien défenseur de Strasbourg restera comme le symbole des techniciens locaux qui gagnent. Il s’en va aussi en étant le premier sélectionneur africain à avoir franchi le premier tour d’un Mondial, en 2014.

"Je suis dévasté, nous avons perdu un superhéros", a commenté le président de la NFF, Amaju Pinnick, qui salue aujourd’hui la mémoire d’un grand technicien avec qui il a pourtant entretenu des relations tumultueuses après le Mondial brésilien. En fin de bail, Keshi n’avait pas de contrat en bonne et due forme, mais dirigeait la sélection sur la base d’un accord match par match.

Réinstallé sur intervention présidentielle !

Le technicien avait plusieurs fois été écarté avant d’être réinstallé dans la foulée, notamment par le président de la république, Goodluck Jonathan. Ce petit manège aura duré jusqu’en juillet 2015 où sa candidature au poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire alors qu’il était toujours en fonction au Nigeria aura scellé son sort.

Sans poste depuis et très affecté par la mort de sa femme survenue l’an passé, celui qui était surnommé le Big Boss voyait récemment son nom circuler du côté de la sélection d’Afrique du Sud. Parmi les autres faits d’armes de ce globe-trotter parlant français, une participation au Mondial 1994 comme joueur, mais aussi des passages sur les bancs du Mali et surtout du Togo, qu’il a qualifié pour le Mondial 2006. Malheureusement, Keshi sera écarté avant la phase finale en Allemagne. Le football africain pleure aujourd’hui l’une de ses figures emblématiques.

- Le parcours de Stephen Keshi :

Comme joueur :

1979, CB Lagos 
1980-1984, New Nigeria Bank 
1985, Stade d’Abidjan (CIV) 
1986, Africa Sports (CIV) 
1986-1987, KSC Lokeren (BEL) 
1987-1991, RSC Anderlecht (BEL) 
1991-1993, RC Strasbourg (FRA) 
1993-1994, RWD Molenbeek (BEL) 
1995, CCV Hydra (USA) 
1996, Sacramento Scorpions (USA) 
1997, Perlis FA (Malaisie)

64 sélections et 9 buts avec le Nigeria

Comme entraîneur :

2004-2006, Togo 
2007-2008, Togo 
2008-2010, Mali 
2011, Togo 
2011-2015, Nigeria

13 mai 1992 : Strasbourg-Rennes, le plus beau but de Stephen Keshi pour le Racing

13 mai 1992 : Strasbourg-Rennes, barrages Ligue 1/Ligue 2 (extraits)

3 juin 2016

Le calvaire de travailleurs chinois à Alger

L’image est aussi déconcertante qu’impressionnante : une centaine de travailleurs chinois, manifestement en fin de contrat, livrés à leur sort, campant dans une ruelle parallèle au boulevard des Martyrs, à quelques encablures de l’ambassade de Chine, à Alger.

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Réduits au statut de SDF, ils végètent depuis plusieurs mois pour certains d’entre eux sous des abris de fortune, confectionnés à base de bâche en plastique. Ils sont obligés de s’entasser par petits groupes sous ces refuges improvisés, étrangement bas, où l’on ne peut entrer que pour s’allonger. Certains n’ont même pas droit à ce «luxe» et passent la nuit à la belle étoile, n’ayant pour toute literie qu’un matelas pourri et une couverture crasseuse, rongés par le froid et l’humidité. Des cartons d’emballage, des bouteilles en plastique, des effets personnels ramassés à la hâte, du linge qui pendouille sur un fil de fer viennent compléter le décor. Sous-prolétaires oubliés du monde, ces travailleurs (dont certains enfilent dare-dare leur gilet de chantier vert fluo pour signifier qu’ils ont encore de la dignité) sont alignés les uns à côté des autres, de part et d’autre d'une étroite ruelle. On est en plein dans l’infrahumain, comme seule la mondialisation sait en fabriquer. Après l’enfer des chantiers, le ghetto.


«Nous n’avons pas été payés»

Un agent municipal témoigne : «Cela dure depuis plusieurs mois. Comme je travaille dans ce secteur, je les vois tous les jours. Il y a plusieurs vagues de travailleurs chinois qui vont et qui viennent. Ils attendent d’être rapatriés dans leur pays. Et quand ils partent, d’autres arrivent.» Et d’ajouter  : «Dès qu’un chantier est achevé, ils sont obligés de rentrer chez eux. Apparemment, ils n’ont pas été payés. Ils viennent donc réclamer leurs droits auprès de leur ambassade. Sincèrement, je n’ai rien vu de mal de leur part. Ce sont des gens tranquilles et sans histoires.»

Le fait est que la plupart des occupants du site ne parlent ni l’anglais, ni l’arabe, ni le français. Grâce donc à notre ami, nous en saurons un peu plus sur les tenants et les aboutissants de cette affaire. «Nous n’avons pas de ressources pour pouvoir rentrer chez nous», témoigne difficilement l’un des travailleurs. «Je suis en Algérie depuis près de deux ans», précise-t-il. Parlant pour lui et pour deux de ses camarades qui se tenaient à côté de lui, il raconte : «Nous avons servi dans un chantier de construction de nouveaux bâtiments à Oran. Nous n’avons pas été payés. En plus, l’entreprise nous a retiré nos passeports.» Désormais sans travail, il espère retrouver au plus vite sa famille. «Cela fait plus de deux mois que nous sommes ici dans la rue. Nous attendons de notre ambassade qu’elle prenne en charge notre billet afin que nous puissions rentrer chez nous», clame notre interlocuteur.

Ambassade de Chine : black-out total

A l’ambassade de Chine, black-out total : toutes nos tentatives d’obtenir une information officielle sur ce dossier ont été vaines. Le calvaire que vivent les «SDF» chinois du boulevard des Martyrs serait-il à mettre sur le compte d’éventuels couacs survenus dans ce plan de rapatriement ?  Mystère et boule de gomme. «Ça ne se fait pas de les laisser comme ça», s’indigne un riverain. «Ça devient gênant. Il y a une école, là. Il faut leur trouver un endroit décent pour s’abriter. Il faut que notre Etat leur trouve une solution. Mais que voulez-vous, makache doula (il n’y n’a pas d’Etat).» (selon le quotidien "El Watan")

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