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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
afrique
23 février 2017

Quand les Vandales déferlaient sur l'Europe et l'Afrique du Nord

Le peuple des Vandales d’origine scandinave et installé un temps en Germanie orientale va, dans le cadre des « invasions barbares », conquérir successivement la Gaule puis la Galice et la Bétique. Attirés par les richesses de l’Afrique romaine, ses membres décident de traverser les Colonnes d’Hercules (plus tard renommées détroit de Gibraltar) en 429 et de commencer une épopée nord-africaine de presque un siècle.

vandales

Genséric, roi des Vandales et des Alains, débarque en Mauritanie Tingitane avec environ 80 000 des siens dont 20 000 guerriers. Il est bien décidé à tirer profit des querelles internes aux Romains, l’ambitieux général Boniface étant en rébellion. Le roi germanique conquiert ainsi rapidement la Mauritanie et s’avance en Numidie en enrôlant de nombreux locaux, las de la présence romaine et des troubles dans la région.

Un Empire romain d’Occident à bout de souffle

Après le dur siège d’Hippone (Annaba) au cours duquel un Augustin très malade perd la vie et la prise de la ville en 430, le Vandales poursuivent leur progression. Ils s’en prennent particulièrement aux notables et au catholicisme. Ils défendent l’arianisme et imposent leurs méthodes brutales aux populations sous leur domination si celles-ci ne payent pas l’impôt : violences, pillages, meurtres en série, torture...

Face à cette avancée inéluctable, les Romains négocient en 435 et obtiennent par le Traité d’Hippone la vassalisation des Vandales au titre de « fédérés » en échange d’une bonne partie de la Numidie et de la Mauritanie sitifienne. En réalité Genséric ne compte pas se soumettre sagement et s’attaque à la Proconsulaire en prenant la célèbre Carthage et en menaçant directement l’Italie.

Un second traité est signé en 442 et renforce la position de conquérants. L’Empire romain d’Occident est alors en pleine décomposition et subit les assauts vandales jusqu’à Rome qui est mise à sac en 455. L’Imperium Romanum occidental n’est plus qu’un château de cartes qui s’effondre définitivement en 476.

Des relations difficiles avec les autochtones

En raison de leur infériorité numérique et malgré leur rudesse, les Vandales ne parviennent pas à contrôler efficacement les territoires conquis à l’exception des villes. De plus les nouveaux maîtres ne se mélangent pas assez aux locaux qui sont encouragés dans leurs visées indépendantistes par la mort du puissant Genséric en 477.

A partir de là, le royaume vandale d’Afrique décline et le nouveau roi Hunéric exacerbe les conflits politiques et religieux, la division de la noblesse et les velléités de Maures insoumis. Ces derniers parviennent progressivement à se constituer des principautés dégagées de l’emprise vandale. Grignoté, ce royaume africain traverse une crise profonde lorsque l’Empire romain d’Orient -l’Empire byzantin- décide de lui porter le coup de grâce.

Une défaite rapide et totale

L’armée byzantine avec à sa tête le général Bélisaire lance une intervention en 533 contre ce qui reste de l’emprise germanique. Cette conquête est fulgurante et en 534 les Vandales survivants doivent se réfugier dans des villages berbères (notamment en Kabylie) ou sont capturés et déportés vers Byzance.

Or, même si les Vandales sont rapidement défaits sur la côte, les Maures indépendantistes conservent leurs positions dans l’arrière-pays. Après un petit siècle d’occupation vandale on ne retrouve plus vraiment de traces du passage de ce peuple, si ce n’est la réputation –quelque peu exagérée- de soldats particulièrement féroces et sanguinaires.

Leur empreinte est un peu plus conséquente en Tunisie actuelle, lieu de leur véritable sédentarisation, où l’on a retrouvé des épitaphes et funéraires à noms germaniques. Du côté algérien des tablettes de bois avec des actes de propriétés -dites tablettes d’Albertini- ont été retrouvées en 1928. Nul autre vestige. Les pères du "vandalisme" en auraient-ils été eux-mêmes victimes ?

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31 décembre 2016

L'enfer des travailleuses africaines dans les pays du Golfe

Alima, une Togolaise, raconte

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Les travailleuses togolaises dans les pays du Golfe vivent parfois un enfer. Dans un rare entretien, une Togolaise raconte sur VOA Afrique plusieurs mois de souffrance au Koweït. Alima (nom d’emprunt) est une Togolaise de 27 ans. Pendant quatre ans, elle a exercé le métier de femme de ménage au Liban, puis au Koweït, pour un salaire moyen de 100.000 francs CFA. Travaillant de 15 à 20 heures par jour, ses conditions de travail ont balancé entre maltraitances et menaces d’emprisonnement.

Il y a cinq mois, Alima rentre finalement au Togo. Les larmes aux yeux, elle essaie de raconter son cauchemar. «C’était un travail d’esclave», confie-t-elle. «Quand j’étais au Liban, je me levais vers 6 ou 7h , et j’allais me coucher à minuit», raconte la jeune femme, «Mais au Koweït, parfois, je ne pouvais pas aller me coucher avant 4h du matin».«Je n’ai pas eu de salaire pendant trois mois au Koweït, et quand j’ai enfin obtenu mon salaire, mes patrons sont allés à la police, mentir, disant que j’avais battu leur enfant», explique-t-elle. «La police est venue à la maison, m’ont frappée, et m’ont amenée au commissariat», continue-t-elle.
 
Alima a eu de la chance de revenir au Togo, estime le comité de réflexion et d’action pour la promotion des droits de l’homme (CRAPH). Selon Dosseh Sohey, président du CRAPH, les Africaines sont devenues des esclaves dans des pays du Golfe et travaillent pendant des années sans salaire. «C’est l’esclavage moderne !» , s’indigne Dosseh Sohey, «lorsque vous signez un contrat avec le patron, à la fin, il stipule que l’on vous paie pour tous les mois travaillés, mais souvent quand l’échéance arrive, on vous accuse de vols et on appelle la police».
 
Le 17 octobre dernier, la jeune Togolaise Amélie Sizing est décédée au Liban, une mort dont les parents ignorent la cause. Ayaba Sizing, grand frère d’Amélie Sizing, explique qu’ils ne savent pas ce qui s’est passé. Les parents ont «reçu un appel de leur fille qui disait qu’elle avait été menacée par son patron, car elle avait réclamé son salaire. Le contrat était épuisé, elle devait recevoir ses droits». Peu de temps après, la famille apprend qu’Amélie est à l’hôpital de la Croix-Rouge. «Nous avons reçu un appel qui disait qu’elle était en traitement et que quand tout ira bien, ils la renverraient au pays».
 
C’est une mort de trop pour le mouvement Martin Luther King qui a fait de ce sujet une de ses priorités. Le pasteur Edoh Komi, président de ce mouvement surnommé «la voix des sans voix», interpelle les députés et toute la population togolaise. «Nous avons demandé d’interpeller le ministre des Affaires étrangères», explique-t-il, «nous souhaitons qu’il recense les Togolaises qui sont dans cette situation et puis procéder à un rapatriement volontaire». Alima décourage d’autres Togolaises qui veulent tenter leur chance au Moyen-Orient. «Ils ne vont jamais te dire ce qui se passe là-bas, avant de t’envoyer», prévient-elle.
 
Au vu des tournures dramatiques que prennent les évènements ces derniers mois, Lomé recommande une grande prudence aux candidates à l’immigration professionnelle dans les pays du Golfe. Pour rappel, depuis plus de deux ans, le gouvernement togolais interdit le voyage des jeunes filles Togolaises au départ de l’aéroport de Lomé vers le Moyen-Orient pour des travaux domestiques.(Kayi Lawson, journaliste, Togo)

9 décembre 2016

Sénégal : Les cités balnéaires prises d’assaut par les touristes occidentaux

Depuis quelques semaines, il est devenu presque impossible de trouver des hôtels vides à Saly, Cap Skirring… les différentes cités balnéaires du Sénégal sont prises d’assaut par les touristes occidentaux, pour le plus grand bonheur des acteurs du secteur.

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De Dakar, à Ziguinchor en passant par Saint-Louis, et autres grandes zones touristiques, on assiste à un flux grossissant de touristes occidentaux. Une ambiance qui rappelle les années de gloire du tourisme sénégalais, ces années où tourisme rimait avec Sénégal première destination en Afrique de l’Ouest.

La fin de l’année 2016 enregistre un nombre important de touristes occidentaux, ce qui laisse augurer d’un renouveau de cette destination et réchauffe parmi les professionnels du secteur sentiment d’espoir. «  C’est le grand retour des touristes, on retrouve des personnes qui étaient des habitués mais qu’on n’avait pas vu depuis 2 voire 3 ans. Il y a aussi beaucoup de nouveaux visages », explique Moussa, Guide touristique à Saly.

Du côté des hôteliers, c’est la grande roche. « Les choses bougent énormément depuis le début du mois d’octobre. Nous n’avons presque plus de disponibilité sur nos hôtels partenaires de Saly, Saint-Louis, Cap Skirring. Certains ont réservé pour de longues périodes, d’autres ont prévu un retour juste avant les fêtes. La majorité des personnes qui ont réservé sont des européens. Ce sont surtout des réservations de familles », explique Nelly Monteiro du service commercial de Jumia Travel, portail de réservation de chambres d’hôtels en ligne.

Il faut dire que la période est propice, avec la fraîcheur rude qui s’installe en Europe, de nombreux touristes, pour lesquels la période coïncide aussi avec les congés de fin d’année, quittent le pays à la recherche d’un peu plus de soleil. Même si au Sénégal on parle de fraîcheur autour de 18 à 13 degrés, cela reste pour ces touristes occidentaux du « pain béni », d’autant plus que dans les différentes stations balnéaires du Sénégal, le soleil est au rendez-vous presque toute l’année.

Ce grand retour des touristes occidentaux serait également lié à des facteurs sécuritaires. « Nous sommes des habitués du Sénégal, et après deux ans sans y venir, nous sommes heureux d’être là  », déclare Emmanuel, touriste français accompagné de sa famille. A la question de savoir pourquoi ce retour, il répond ; « il faut reconnaître que vu de la France, beaucoup des médias ont fait état de risques liés à Ebola, ou encore aux attentats terroristes, mais aujourd’hui nous n’avons plus de raisons d’avoir peur, tout cela est derrière nous. Le gouvernement sénégalais a pris des mesures pour notre sécurité, donc nous sommes tranquilles et rassurés  ».

En fait, avec la dégradation de l’image des pays arabes et la disparition d’un certain nombre de destinations emblématiques comme l’Egypte, jugée peu sûre, les flux du tourisme mondial se dirigent à nouveau vers les pays d’Afrique de l’Ouest les plus stables. Stable économiquement, démocratiquement, socialement, le Sénégal l’est. Et les richesses historiques, culturelles et humaines qu’il offre au visiteur vont au-delà d’un dépaysement assuré !

9 novembre 2016

Où auront lieu les primaires françaises ?

Bonne question : peut-être en Afrique !

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Décidément, les voyages forment la jeunesse, et notamment nos jeunes candidats aux présidentielles. Nous ne parlerons pas de notre ancien président Sarkozy qui se rend régulièrement à Assinie (Côte d'Ivoire), chez son ami Alassane Ouattara, en toute discrétion en utilisant le pseudo de Paul Bismuth. Mais, à droite comme à gauche, on se rend en Afrique, notamment en Côte d'Ivoire : Copé, Rama Yade, pour la droite, et j'en passe. Seul Juppé, en tant qu'ancien, est resté chez lui et a préféré déléguer son directeur de campagne Alain Dupouy, arrivé à Abidjan le 25 octobre dernier.  A gauche, Hollande, qui n'a pas encore jeté l'éponge, a certes déjà rencontré le président Ouattara en visite officielle, ou au coin d'une rue en allant acheter son journal à Mougins, où ils sont presque voisins. Quant à Valls, il a fait le tour de l'Afrique à grand fracas. Bon sang, mais c'est vrai, voilà qui est une bonne idée : organiser les primaires françaises dans un pays africain, comme la Côte d'Ivoire. Dans ces pays où la démocratie laisse un peu à désirer, nos candidats pourraient leur donner la leçon. Il ne faudrait juste qu'il n'y ait pas de candidat de Corse : pas la peine de montrer aux Africains comment on fait voter les morts. Pour le reste ça peut aller : on veut bien avoir droit à un voyage et un séjour gratuit (payés par l'Etat ivoirien). Air France et Corsair ne seraient pas mécontents de l'affaire. Un voyage touristique à Grand Bassam Plage comme prime pour tous les français qui se décident à voter, c'est sûr que le pourcentage d'abstentionnistes va baisser. 

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On comprend mieux maintenant pourquoi Emmanuel Macron, autre candidat non déclaré, mais ni de droite ni de gauche bien que marqué du péché originel d'être un ex-dirigeant de Rothschild où il possède encore des actions, veut à son tour se rendre sur le continent africain. Mais pourquoi donc, ne trouve-t-on aucune information dans nos grands quotidiens nationaux, et faut-il toujours se référer aux journaux du sous-continent ?

Extrait de "L'Eléphant déchaîné" du mardi, 8/11/2016

macron

7 novembre 2016

Pygmées et éléphants victimes de Rothschild

Un seul intérêt : le billet de banque

cameroun

Survival International dénonce une opération de safaris de chasse à l’éléphant au Cameroun qui aurait eu pour conséquence plusieurs violations des droits de « Pygmées » baka locaux et de leurs voisins. Parmi ces violations figurent des expulsions illégales, voies de faits et tortures. L’opération se déroule dans deux « aires protégées » louées par le multimilliardaire français Benjamin de Rothschild. Elle offre aux touristes la possibilité d’abattre, contre la somme de 55.000 euros, un éléphant de forêt. Afin de créer cette opération de chasse aux trophées, les Baka ont été expulsés de leur territoire ancestral. Encore la Françafrique ! Macron, banquier chez Rothschild, déterminé à s'y attaquer ?

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27 octobre 2016

Erythrée, la pire des dictatures


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Un homme, à la tête de son clan, a réduit sa population en esclavage. Ce pays de 5 millions d'habitants est devenu un immense camp de travail forcé. Un bagne. Le quotidien de l'Erythrée est fait de rafles, de torture, d'effroi, de milliers de situations terrorisantes : si un Erythréen est confronté à un chef de service, s'il n'a pas tous ses papiers en règle, si un membre de sa famille a pensé à fuir ou si un cousin a été vu aux Etats-Unis dans une manifestation... le système répressif et oppressif, très élaboré, lui rend la vie infernale. Dictature "inconnue" ? Oui, parce qu'il n'y a pas d'enjeux autour de ce pays, pas de pétrole, pas de têtes nucléaires.
A sa tête, un homme, Issayas Afeworki.

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Une personnalité très particulière. Son régime n'a pas l'extravagance de celui du Coréen Kim Jong-un, ni la corruption légendaire de celui d'Amin Dada en Ouganda, c'est un gangster contrôlant un système mafieux. Il assume ouvertement sa brutalité face aux instances internationales, se pose comme invincible, obsédé par la survie, considère que l'Erythrée est sa propriété, sa vie, sa chose. Sa guérilla contre l'Ethiopie a duré trente ans, de 1961 à 1991. Imaginez un parti qui prendrait le pouvoir après trente ans de Vercors sous occupation allemande.
Il a organisé un pays parallèle, créant des poches de résistance, des écoles, des hôpitaux, des exploitations agricoles et une économie fermée. Il a résisté et vaincu l'Ethiopie de Hailé Sélassié, appuyée par les Etats-Unis, et celle de Mengistu, soutenue et armée par les Soviétiques et les Cubains. Issayas Afeworki est un leader des hauts plateaux, issu d'une classe populaire, qui a conçu et réalisé un projet national qualifié d'impossible. Formé en Chine où il a tout appris pendant la Révolution culturelle, c'est un combattant en sandales, un héros mythique venu tout droit des années 1960-70, un leader, un chef militaire, un survivant en guerre.
En un demi-siècle, rien n'a changé ?

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Non. Il est resté fidèle à trois dogmes :

1. Pour lui, rien n'est impossible.

2. Son projet passe avant toute chose.

3. Il peut tenir tête au monde entier !

Quand le chef de la guérilla s'est-il transformé en dictateur sanglant ?

Très vite. Dès la chute de Mengistu et l'accession à l'indépendance. En 1993, quand ses soldats manifestent pour leurs droits, la répression est impitoyable. En 1998, la "guerre des frontières" éclate avec l'Ethiopie. C'est une épouvantable boucherie. Pour rien : entre 70.000 et 90.000 morts des deux côtés, et une défaite militaire et politique pour l'Erythrée. Les anciens frères d'armes du président Afeworki renâclent, veulent réformer le système de l'intérieur, créent un groupe de quinze opposants historiques, le G15... Il les casse. 
Commencent alors les arrestations, les disparitions forcées, les assassinats d'opposants à l'étranger. Le 18 septembre 2001, profitant de la formidable diversion de l'attentat contre le World Trade Center, Afeworki lance une immense rafle : membres du G15, opposants, journalistes, artistes, intellectuels, tous sont jetés en prison.

Aujourd'hui ?

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Le service militaire est obligatoire pour tous les jeunes, garçons et filles : enrôlés à l'âge de 17 ans jusqu'à... la quarantaine ! D'abord, dix-huit mois de camp disciplinaire, avec viols des jeunes femmes, brutalités des supérieurs, cachot et torture comme sanctions. Ensuite, on est affecté à un grand chantier du président, à une ferme, à une fabrique. Un contact avec "l'étranger", avec un passeur, un mot malheureux dans un café et c'est la prison.

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Il existe 314 camps de détention dans le pays. Des centres de tri à la sortie des villes, des containers métalliques de cargos en plein désert, des camps de haute sécurité pour les politiques, comme celui d'Eiraeiro, à 50 kilomètres d'Asmara. Cellules, isolement, pas de visites, interrogatoires et torture à mort. On pratique la technique de l'hélicoptère : le prisonnier, suspendu pieds et mains au plafond, tourne, les autres frappent : "Avoue !"

8 octobre 2016

Fillon n'est pas allé en Afrique...

... mais il n'en pense pas moins

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François Fillon, troisième candidat des primaires de la droite, de l'extrême-droite et du centre, bien qu'ancien premier ministre de Sarkozy, n'a pas de relais dans la Françafrique. Mais ce qu'il en dit n'est pas moins symptômatique.

Extrait de son discours de Sablé-sur-Sarthe : "Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du nord", a déclaré François Fillon au sujet des années de colonisation, avant de poursuivre : "Non la France n’a pas inventé l’esclavage". En deux phrases, tout est dit ! Seule vérité, la France n'a pas inventé l'esclavage puisqu'il existait déjà dans l'Egypte, la Grèce et la Rome antiques, et que la France n'existe que depuis les Gaulois (même Sarkozy le pense !) Pour le reste, on pense bien que tous les Antillais de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de Haïti ont quitté l'Afrique avec le sourire, sur de magnifiques bateaux de croisière, pour le prix de quelques casseroles prémonitoires offertes aux chefs de tribus (la pacotille du troc contre les esclaves) leur ayant servi de passeport.

"La France, c'est quinze siècles d'histoire depuis le baptême de Clovis à Reims", a insisté François Fillon, reprenant au passage les mêmes références que Marion Maréchal-Le Pen, descendante à la fois des gaulois et de Jean-Marie Le Pen. Comme le souligne l’Express, la députée Front National avait évoqué le même "baptême" lors d’un discours en décembre 2015. Après tout, avec un tel discours, pas la peine de se déplacer. Ces belles paroles ont été reprises par la presse des cinq continents. Et même  le CRAN (Conseil représentatif des Associations Noires) condamne ces propos "révisionnistes et odieux" !

fillonSelon Fillon, la France a fait partager "sa culture" : y compris les avantages sociaux (Sécurité Sociale, retraites, congés payés) ?

7 octobre 2016

Alain Juppé, lui aussi, courtise les roitelets africains

La Françafrique ? Juppé pas plus innocent que Sarkozy

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Nous sommes en mai 2003. Alain Juppé préside encore l’UMP. Mais il a une épée de Damoclès sur la tête. Depuis quatre ans, il est mis en examen dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris et le procès approche. Cameroun, Gabon, Sénégal, Mali… En ce mois de mai, le fidèle compagnon du président Chirac visite quatre pays africains à la tête d’une imposante délégation de l’UMP.

Des chefs d'Etat grands prophètes

À Libreville, Omar Bongo Ondimba le reçoit chaleureusement – en présence de l’avocat franco-libanais Robert Bourgi – et lui dit : « Tu sais Alain, la politique est faite de hauts et de bas. Je suis sûr que tu n’es responsable de rien et que tu t’en sortiras. »

Puis il s’apprête à s’envoler pour Dakar à bord de l’avion personnel du président sénégalais. « En montant dans l’avion, raconte Bourgi, qui est du voyage, Juppé a la surprise de tomber sur Karim Wade, le fils du chef de l’État sénégalais, qui a fait le déplacement Dakar-Libreville exprès pour le patron de l’UMP. »

Et à Dakar, Abdoulaye Wade le rassure : « C’est l’avocat qui vous parle, monsieur Juppé. Je sais que vous êtes en train de payer pour quelque chose dont vous n’êtes pas coupable. Quoi qu’il arrive, je suis certain que vous servirez de nouveau votre pays. » Dix-huit mois plus tard, en décembre 2004, l’ex-Premier ministre français est condamné à quatorze mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité. Beaucoup de Français croient que sa carrière politique est terminée. Wade et Bongo, non. L’avenir va leur donner raison.

Cette année, alors que Sarkozy flirte avec Ouattara, Juppé fréquente le Maghreb. À Alger, début février, il a eu droit à un tête‑à-tête de quarante-cinq minutes avec Abdelaziz Bouteflika, qui lui a demandé des nouvelles de la santé de Jacques Chirac. À Tunis, il a aussi été reçu par le président, Béji Caïd Essebsi. À Rabat, en mai, en l’absence du roi qui était en voyage, il a été accueilli par Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement. À chaque fois, comme son principal adversaire, le maire de Bordeaux saisit l’occasion de ces déplacements pour rencontrer de nombreux électeurs potentiels. Au Maroc, environ 50 000 Français sont inscrits sur les registres consulaires.

Acoquiné avec Paul Biya

Alain Juppé, lui, a moins d’audience que Sarkozy, mais ne semble pas en faire un complexe. Depuis la visite de Paul Biya dans sa ville de Bordeaux, en juillet 2009, l’ancien Premier ministre soigne sa relation avec le Cameroun. Comme il connaît le poids de la Côte d’Ivoire, il a pris la peine, en octobre 2015, d’appeler Alassane Ouattara pour le féliciter de sa réélection.

Un coup politique en préparation

Dans l’état-major de Juppé, on envisage très sérieusement, en cas de victoire à la primaire, une mini-tournée africaine en décembre ou janvier prochains. Dans cette hypothèse, Juppé fera étape à Abidjan, puis à Dakar, où il tentera un coup politique : prononcer un discours à l’université Cheikh-Anta-Diop, à l’endroit précis où, en juillet 2007, Nicolas Sarkozy a reproché aux Africains de "ne pas être entrés dans l'Histoire". Un discours qui avait fait grand bruit.

Dans le camp Juppé, on associe volontiers Sarkozy aux derniers soubresauts de la Françafrique. Un proche du maire de Bordeaux lâche : « Juppé est pour que les choses passent par les circuits diplomatiques ordinaires, pas par les officines. » À deux mois du scrutin, les coups commencent à pleuvoir. Et vu d'Afrique, Sarkozy et Juppé, c'est blanc bonnet et bonnet blanc.

12 septembre 2016

Ethiopie : l'histoire d'un régime ayant toujours résisté à la colonisation

Haïlé Sélassié, le négus mort deux fois

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Haïlé Sélassié est mort un peu moins d’un an après avoir été destitué. Étranglé, le 25 (ou le 27) août 1975, sur ordre de son tombeur, le colonel Mengistu Haïlé Mariam. Le dernier roi d’Éthiopie croupissait dans un cachot depuis sa déposition, le 12 septembre 1974, par la junte militaire « révolutionnaire ». Haïlé Sélassié était un mythe. Il devait en partie son prestige à un lignage exceptionnel. « Roi des rois », « Lion conquérant du royaume de Juda », « Élu de Dieu », chef du plus vieil empire du monde et du seul État africain à avoir toujours conservé son indépendance, le Négus se présentait comme le 225e descendant de la dynastie du roi Salomon et de la reine de Saba. 

Ce petit bonhomme à l’allure chétive mais au charisme réel était monté sur le trône d’Abyssinie en 1930. Il s’était fait connaître en résistant à l’assaut des troupes de Mussolini, en octobre 1935. Une résistance valeureuse mais sans espoir. Lâché par la Société des nations, l’empire de Haïlé Sélassié cède sous la pression des Italiens. Mais, de Londres, où il a trouvé refuge en mai 1936, le Négus, devenu un héros antifasciste, continue la lutte et rallie les soutiens. Habilement, il capte à son profit le sentiment de culpabilité des Européens, honteux d’avoir abandonné à son sort l’Éthiopie pour éviter d’avoir à se brouiller avec le Duce. Aidé par les Anglais et par ses patriotes, il prend sa revanche sur les Italiens et recouvre son trône en mai 1941. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Éthiopie a retrouvé ses « frontières historiques » et a récupéré l’Érythrée, sa façade maritime, colonie italienne depuis la fin du XIXe siècle. 

Sélassié, qui a symbolisé, mieux que tout autre, la volonté d’indépendance de l’Afrique, est un des pères du panafricanisme. Et c’est tout naturellement que l’OUA, à sa création, en 1963, fait d’Addis-Abeba son siège permanent. L’empereur, pour cultiver une image de modernisateur, a aboli l’esclavage dès son intronisation et doté le royaume d’une Constitution écrite. Mais, sous des dehors de monarchie parlementaire, l’Éthiopie reste un pays féodal, figé dans des structures archaïques. Le Négus règne sans partage en se jouant des clans rivaux qui se disputent ses faveurs. Ses ministres redoutent ses colères, et, en bons courtisans, préfèrent le flatter en lui mentant. Coupé des réalités, il ne prend pas conscience de la fragilité de son assise, et ne voit pas son pouvoir se déliter. En 1973, une famine tue des dizaines de milliers de paysans dans le Wollo et fait franchir un palier à l’exaspération populaire. Début 1974, les militaires, aiguillonnés par la frange réactionnaire de l’aristocratie, qui souhaitait les utiliser contre le Premier ministre Aklilou Apte Wolde, sortent des casernes. L’armée fait le vide autour d’elle. Les sous-officiers marxistes-léninistes prennent progressivement l’ascendant dans le courant de l’été 1974, et, en septembre, l’empire tombe comme un fruit mûr. En exécutant les hauts dignitaires et les princes, le régime de Mengistu révèle son vrai visage : celui d’une dictature rouge sang.

À la chute du communisme, en 1992, les restes de Haïlé Sélassié, ensevelis sous le bureau de Mengistu, sont retrouvés. En novembre 2000, des funérailles sont enfin organisées et le Roi des rois est inhumé dans la crypte de la cathédrale orthodoxe de la Trinité, à Addis. La cérémonie ne mobilise pas les foules. Mis à l’index par Mélès Zenawi, le tombeur de Mengistu, le nom de Haïlé Sélassié est tombé en disgrâce en Éthiopie. Ailleurs dans le monde, il continue de résonner chaleureusement grâce aux chants reggae des rastafariens, les adeptes de la religion syncrétique popularisée par Bob Marley. Pour les rastamen de Kingston, Jamaïque, qui ont fait le voyage par centaines pour ses funérailles, « King Sélassié », même mort, est toujours un prophète. (selon "Jeune Afrique") 

Juin 1936 : l'empereur d'Ethiopie Haïlé Sélassié se rend lui-même à Genève pour demander que la communauté internationale réagisse à l'agression italienne entamée en 1935 par Mussolini. Dénonçant l'utilisation massives des gaz toxiques par l'aviation italienne contre la population civile et les soldats éthiopiens, il prophétise le sort funeste des nations européennes face aux Etats fascistes et nazis.

5 septembre 2016

Gabon : Hollande se mêlera-t-il à la guerre des beaux-frères ennemis ?

Manifestations bidon et appels vains

ping

Décidément, les élections africaines réservent peu de surprises quel que soit le résultat du scrutin. C'est le cas du Gabon, où les antagonistes pour les élections présidentielles sont deux ex beaux-frères, ayant fait partie des différents gouvernements du pays et qui n'ont guère de programme si ce n'est la défense de leurs actions pétrolières (TOTAL pour Bongo, ELF pour le chinois Ping). Quant à la démocratie, c'est surtout un concours de tricheries qui entraîne des émeutes. Même l'Assemblée Nationale a été incendiée !!!

gabonais

Pour l'instant, le gagnant, de quelques voix, est le sortant Ali Bongo. Son opposant ne se donne pas battu, et imagine la stratégie de l'intervention extérieure, des Etats-Unis, de l'Europe, de la France. C'est ainsi que dès samedi une "grande manifestation" a eu lieu à Strasbourg, devant le Parlement Européen, avec la participation de 140 gabonais. Voilà qui a de quoi effaroucher François Hollande ou Angela Merkel, et de quoi donner des espoirs à Jean Ping, surtout que la France a une garnison de 450 hommes à Libreville. Et en dénonçant les "dénis de démocratie" et la "répression sanglante" (2 morts dans les émeutes), sûr que Ping va retourner l'opinion française en sa faveur. Surtout, celle du quartier de La Robertsau dont les habitants ont dû faire un détour pour faire leurs emplettes dans le centre ville.

Mais, sûr aussi, on verra samedi prochain, une centaine de pro-Bongo occuper le terrain. Et Ali Bongo en appellera au soutien de Sarkozy ? Ce dernier a l'expérience des interventions musclées en Libye et en Côte d'Ivoire.

Et comme par hasard, en  ce jour, le journal "le Point" relaie l'information que Jean Ping s'adresse directement à François Hollande.

 In extenso : l'article du Point

Depuis l'annonce de la réélection d'Ali Bongo, le 27 août, le Gabon est en proie à de violentes émeutes qui voient s'affronter la population opposée au président Bongo et les forces de l'ordre. Alors que le gouvernement a annoncé la mort d'un policier, samedi 3 septembre, et que l'opposition parle de "25 morts" à Libreville, le rival d'Ali Bongo, Jean Ping, demande à la France d'intervenir.

Depuis vendredi, l'ancien ministre d'Omar Bongo, et candidat à la fonction suprême assure : "Le président, c'est moi". L'opposant d'Ali Bongo remet en question les résultats obtenus par son adversaire dans sa province d'origine qui ont fait basculer le vote en faveur du président sortant. Si la communauté internationale s'interroge elle aussi et réclame plus de transparence dans la publication des votes, Jean Ping, lui, ne doute plus de sa victoire. Pourtant, il n'entame pas de recours devant la Cour constitutionnelle comme la loi gabonaise le permet. "Elle est présidée par la belle-mère de Bongo. Cette cour est tout sauf impartiale", assure John Nambo, directeur de cabinet de Jean Ping, au Journal du dimanche. Voilà pourquoi Jean Ping souhaite directement impliquer François Hollande dans le conflit qui l'oppose à Ali Bongo.

"Hollande doit taper du poing sur la table"

Depuis que l'appel à l'aide française a été lancé, vendredi 2 septembre, le camp Ping attend un signe du président Hollande. "Désormais, nous sommes suspendus à sa décision", explique John Nambo au JDD. "Il faut qu'il tape du poing sur la table et intervienne. Sinon, c'est non-assistance à un peuple en danger." Cependant, à en croire le spécialiste de l'Afrique Antoine Glaser, il serait risqué pour François Hollande d'intervenir. Car une quelconque ingérence du président français dans les affaires gabonaises pourrait raviver les relents de la Françafrique. À un an des élections présidentielles françaises, l'opération pourrait donc écorner l'image du président sortant, déjà au plus mal dans les sondages, alors "que pour les Français, le Gabon n'a plus l'importance stratégique qu'il avait sous Omar Bongo", assure Antoine Glaser en ajoutant : "La période Elf, c'est fini !"

Pas de raison d'intervenir

Plusieurs grands groupes français comme Total ou Bolloré sont encore implantés au Gabon, mais après une première crise en 2009, ils ont pris des mesures pour éviter d'être impactés par les tensions politiques. "Les entreprises ont mis en place un plan de sûreté pour rassurer et informer leur personnel", explique ainsi Louis Caprioli, conseiller du président de la société de sécurité Geos. Il ajoute dans les colonnes duJDD : "En cas de problèmes, les 400 soldats français présents sur place peuvent aussi intervenir." Mais au ministère de la Défense, comme au Quai d'Orsay, on reste prudent. Mis à part les communiqués classiques d'appel au calme, on ne prévoit pas d'intervenir pour l'instant : "Tant que les ressortissants français présents dans le pays ne sont pas menacés, nos soldats n'ont pas de raison de bouger."

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