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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER

28 mars 2023

Non à la retraite à 64 ans !

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27 mars 2023

Le Laos voit des améliorations spectaculaires de la santé des mères

Le nombre de décès de mères lors de l'accouchement a atteint son point le plus bas de l'histoire du Laos, selon un nouveau rapport des Nations-Unies.

laosLe rapport estime qu'entre 2000 et 2020, le nombre de femmes enceintes décédées pour 100.000 naissances vivantes est passé de 579 en 2000 à 126 en 2020 - une réduction de 78,7% - l'un des taux de chute les plus rapides au monde.

En revanche, dans presque toutes les régions du monde, la baisse des taux de mortalité maternelle a ralenti ou stagné, selon le rapport "Tendances de la mortalité maternelle" produit par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le compte d'un groupe d'entités des Nations unies, dont l'UNICEF, UNFPA et le Groupe de la Banque mondiale.

Le représentant de l'OMS, le Dr Ying-Ru Lo, a déclaré que les progrès louables et salvateurs reflètent des années d'engagement et d'investissement du gouvernement laotien et de ses partenaires.

Il combine de meilleurs services de santé, des installations et un personnel de santé plus qualifié, augmentant ainsi le nombre de mères ayant accès aux services.

Il est tout aussi important de diriger ces efforts, coordonnés par un comité national efficace de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (RMNCAH), que l'OMS est fière de soutenir, a-t-elle déclaré.

Selon le rapport, l'augmentation du nombre et de la qualité des sages-femmes, des infirmières et d'autres accoucheuses qualifiées est essentielle aux progrès du pays.

L'enquête sur les indicateurs sociaux au Laos montre une augmentation de 23% des accouchements assistés par une accoucheuse qualifiée entre 2011 et 2017. Tout aussi importante a été la mise en place de services gratuits de santé maternelle et infantile dans tout le pays en 2013, intégrés plus tard dans l'expansion continue de l'assurance maladie nationale. (selon "Le courrier du Vietnam")

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26 mars 2023

Bolivie : perdu 30 jours dans la jungle

Il survit en mangeant des insectes et buvant son urine

boliviePorté disparu par sa famille fin janvier après une partie de chasse avec quatre amis dans la forêt amazonienne, l'homme de 30 ans a été retrouvé vivant dans la jungle amazonienne.

Un Bolivien a raconté mardi avoir survécu un mois dans la jungle amazonienne, se nourrissant d'insectes et de vers et buvant de l'eau récupérée dans ses bottes - quand ce n'était pas sa propre urine lors du manque de précipitations.

Jhonatan Acosta, 30 ans, porté disparu par sa famille fin janvier après une partie de chasse avec quatre amis dans la forêt amazonienne, dit avoir pu s'en sortir car il connaissait "les techniques de survie".

"J'ai dû consommer des insectes, boire mon urine, manger des vers. J'ai été attaqué par des animaux", a-t-il déclaré mardi à Unitel TV.

Il a été retrouvé samedi par des équipes de recherches, 30 jours exactement après s'être malencontreusement éloigné de son groupe dans le département de Beni (nord-est de la Bolivie).

Sauvé par la pluie

"J'ai demandé à Dieu qu'il pleuve", a-t-il raconté. "S'il n'avait pas plu" la moitié du temps, précise-t-il, "je n'aurais pas survécu".

Désorienté, il a marché environ 40 kilomètres mais a vite découvert qu'il tournait en rond.

Cette histoire rappelle en Bolivie celle du baroudeur irakien Yossi Ghinsberg, qui avait survécu trois semaines en 1981. Son histoire avait inspiré le film "Jungle", en 2017, avec l'acteur britannique Daniel Radcliffe.

Début 2021, Antonio Sena a lui survécu 38 jours dans l'Amazonie brésilienne après le crash de son avion de tourisme.

Et en mars 2022, deux frères de 7 et 9 ans ont passé 25 jours perdus dans la jungle amazonienne au Brésil. Membres de l'ethnie Mura, ils se sont nourris uniquement de fruits sauvages avant d'être retrouvés, par hasard, souffrant de malnutrition et de déshydratation sévères. (selon BFMTV)

24 mars 2023

En Iran, le nouvel an perse fêté au cri de « mort au dictateur »

Les Iraniens fêtent le Norouz alors que la colère contre le gouvernement après la mort de Mahsa Amini ne retombe pas.

iranSix mois après la mort de la jeune Mahsa Amini, décédée après une interpellation pour port du voile inapproprié, la colère n'est pas retombée en Iran. Et c’est avec des slogans anti-gouvernement que les Iraniens ont fêté, ce mardi 21 mars à 00 h 54 le passage à la nouvelle année perse appelé « Norouz ».

Le passage à l’année 1402 du calendrier persan a ravivé la contestation qui perd en intensité depuis quelques semaines. « Mort au dictateur », crient par exemple des Iraniens pendant qu’un feu d’artifice est tiré dans la capitale, dans une vidéo partagée par le compte Lettres de Téhéran.

La répression s’abat sans répit sur les manifestants. Ils sont déjà des milliers, au moins 19 000 selon l’ONG Hrana, à avoir été arrêtés pour s’être opposés au pouvoir en participant à des rassemblements ou en dansant. Plusieurs ont été exécutés.

Dans ce contexte, d’autres Iraniens plus pessimistes sur la situation ont décidé de ne pas fêter le nouvel an. C’est le cas d’Akram, retraitée de 68 ans interrogée par le journal émirati The National : « On a perdu tellement de jeunes âmes pendant les manifestations cette année. (...) Avant, on comptait les jours avant le printemps. Mais on ne voit plus nos jeunes grandir et progresser dans la société, il n’y a rien à attendre » de la nouvelle année. (selon HUFFPOST)

23 mars 2023

Manifestations au Kenya

Un total de 238 personnes ont été arrêtées et 31 policiers blessés lundi au Kenya à la suite d'affrontements entre forces de l'ordre et partisans de l'opposition, a annoncé mardi dans un communiqué la police.

kenyaLe chef de l'opposition Raila Odinga, avait appelé ses partisans à manifester contre l'inflation et le gouvernement. Selon la police, 213 personnes ont été arrêtées dans la capitale kényane Nairobi et 25 autres dans l'ouest du pays, bastion de l'opposition.

«Personne n'est au-dessus des lois»

La manifestation dans la capitale avait été interdite dimanche par les autorités en raison d'un non-respect du délai de dépôt de la demande d'autorisation. «Nous voulons rappeler à la population que personne n'est au-dessus des lois», a affirmé la police, tout en dénonçant les «manifestations illégales».

Lundi, un étudiant avait été tué par la police à Maseno dans l'ouest du pays. Selon la police, quelque 31 membres des forces de l'ordre ont été blessés. «Nous condamnons dans les termes les plus forts possibles la violence injustifiée à l'encontre de nos officiers dans l'exercice de leurs fonctions», indique le communiqué.

Il s'agit des premiers troubles majeurs depuis l'arrivée au pouvoir de William Ruto, victorieux en août d'une élection présidentielle très serrée, au résultat contesté par son rival malheureux Odinga qui continue d'affirmer qu'elle lui a été «volée» et que le gouvernement Ruto est «illégitime». M. Odinga a appelé ses partisans à manifester chaque lundi. (selon AFP)

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21 mars 2023

La Zambie sur la Lune !

Aujourd'hui dans Affaires Sensibles : le récit d'une candidature inattendue à la conquête spatiale.

zambie2Au début des années 60, la Guerre froide est à son paroxysme. Les deux superpuissances mondiales, que sont à l'époque l'Union Soviétique et les Etats-Unis, entrent dans une course à l'espace sans merci. Pendant ce temps, le reste du monde, lui, accélère la marche de la décolonisation. Et en 1964, un territoire d'Afrique australe, la Rhodésie du nord, obtient son indépendance et devient la République de Zambie.

Dans les rues du pays, le peuple défile et la fête bat son plein. Mais un homme n'est pas de la partie. Ce zambien s'appelle Edward Makuka Nkoloso. Il est professeur de science et de religion et estime, lui aussi, avoir droit à sa part du rêve spatial. Son annonce est claire : il a élaboré son propre programme et sera, au nom de sa patrie, un concurrent sérieux de l'exploration interplanétaire.

Son aplomb fait le tour du monde et intrigue : véritable candidat, canular ou satire poétique d'une période trouble ? A l'aube des doubles mouvements de décolonisation sur Terre et d'expansionnisme extraterrestre, Nkoloso pourrait finalement incarner bien plus qu'un scientifique fou…

Un récit documentaire de Sharon Houri (sur "Franceinter")

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20 mars 2023

Nouvelle-Calédonie : le seul quotidien cesse de paraître

Le groupe auquel appartiennent Les Nouvelles calédoniennes, seul quotidien calédonien, a été liquidé vendredi 17 mars. Le journal, qui n’était plus publié qu’en ligne, va donc cesser de paraître.

noum_a3Le tribunal de commerce de Nouméa a prononcé, vendredi 17 mars 2023, la liquidation judiciaire du groupe Melchior, auquel appartiennent Les Nouvelles calédoniennes . Il s’agit du seul journal quotidien du territoire. Le procureur Yves Dupas avait pourtant demandé que soit privilégié un plan de redressement avec une poursuite d’activité.

Melchior avait racheté Les Nouvelles Calédoniennes en 2013 au groupe Hersant, sans jamais réussir à trouver l’équilibre.

Le quotidien, fondé en 1971, a paru pour la dernière fois jeudi, faute de repreneur.

« Aucune assurance pour la suite »

« Le délibéré a confirmé l’arrêt du plan de sauvegarde et la mise en liquidation du groupe. Les salaires du mois de mars seront versés, mais à part ça, nous ne sommes sûrs de rien, nous n’avons aucune assurance pour la suite », a déclaré Baptiste Gouret, journaliste des Nouvelles calédoniennes et représentant du personnel pour le plan de sauvegarde et la liquidation. (selon "La Nouvelle République")

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19 mars 2023

Covid-19 : les Japonais baissent prudemment le masque

L'archipel est un des derniers pays du monde à assouplir sa réglementation en la matière. Et tous les sondages indiquent que rien ne changera en réalité, car une écrasante majorité de Japonais va continuer à porter ce masque partout et tout le temps.

japonTrois ans après le début de la pandémie, la presse salue « un lundi historique » : les Japonais vont enfin pouvoir ôter leur masque. Désormais, la décision de le porter ou pas est laissée au libre choix de chacun, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur. Déjà présent dans l'archipel avant la pandémie, notamment lors des périodes de grippe saisonnière ou d'allergies, le masque y est devenu incontournable depuis début 2020 au point d'hériter du sobriquet de « slip pour le visage ».   

Ces Tokyoïtes s'en félicitent : « Revoir de jolis visages, des sourires, des éclats de rire... J'attendais ça depuis longtemps ! » « Ce sera si bien de respirer un peu. Et puis, bon, le rouge à lèvres me manquait énormément ! », plaisante une autre.

La peur des regards désapprobateurs

Mais beaucoup plus nombreux sont les Japonais qui continueront à porter un masque. À l'image de ces passants : « Jamais je n'oserais enlever mon masque dans le train ou le métro aux heures de pointe : on est collés les uns aux autres », estime cette Japonaise. « Si tout le monde continue à porter le masque, je ferai pareil : j'aurais trop peur de me prendre des regards désapprobateurs », confie un autre.

 D'autres se sont vraiment habituées : « Je serais très gênée d'enlever mon masque : j'ai l'impression qu'il me protège du regard des autres », témoigne cette femme.

« Est-ce vraiment raisonnable de baisser la garde ? Cet hiver, le Covid a tué plusieurs centaines de Japonais chaque jour. » « Porter un masque, c'est protéger les plus fragiles, c'est-à-dire les personnes âgées. Cela me semble important », souligne enfin beaucoup de nombreux Tokyoïtes.

Trois seniors sur quatre comptent continuer à le porter

Porter le masque n'a jamais été légalement obligatoire dans le pays, mais la pratique reste extrêmement répandue, y compris en plein air, malgré les déclarations répétées du gouvernement expliquant depuis plusieurs mois que ce n'était plus nécessaire à l'extérieur.

Les sondages indiquent que les hommes découvriront davantage leur visage que les femmes. Les jeunes seront aussi nettement plus nombreux que les personnes âgées à ôter leur masque : trois seniors sur quatre assurent qu'ils vont continuer à le porter à l'intérieur comme à l'extérieur.

Le Japon a recensé quelque 73 000 morts depuis le début de la pandémie pour une population de 125 millions d'habitants, un bilan inférieur à ceux de beaucoup d'autres pays, que certains ont attribué au port généralisé du masque et à la fermeture prolongée des frontières de l'archipel. (selon "RFI")

18 mars 2023

Guyane : la déforestation se poursuit

Lors de la première étape à Libreville, mercredi 1er mars, Emmanuel Macron a participé au One Forest Summit, le sommet international sur la protection des forêts tropicales. En Guyane française, la forêt amazonienne est un réservoir de biodiversité à préserver, mais elle est menacée par la déforestation.

En Guyane, les habitants des villages sont furieux. Ils sont venus le redire, mardi 28 février, près de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane). La population s’élève contre les travaux d’une future centrale électrique photovoltaïque tout près de leur habitation. Pour ce projet, 80 hectares de forêt doivent être rasés. La société qui construit la centrale a obtenu les autorisations en très peu de temps et souhaite aller vite.

Orpaillage illégal

D’un côté, le besoin en énergie pour une population guyanaise qui a doublé en 20 ans. De l’autre, des peuples autochtones qui ont besoin de cette forêt proche de leur village pour leur subsistance. Selon les associations environnementales, ce projet est en totale contradiction avec l’urgence climatique. Selon elles, il existe des terres déjà déboisées par l’orpaillage illégal. Une alternative pour protéger la forêt amazonienne française, essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique.

guyane

17 mars 2023

François, un pape qui divise en Argentine

Applaudi par un peuple argentin unanime lors de son élection, le 13 mars 2013 il y a dix ans, il n’est pas revenu depuis dans son pays natal, où il est aujourd’hui un personnage clivant, en raison de son influence, réelle ou supposée, sur la politique nationale.

papeLors de son élection, le 13 mars 2013, il s’était présenté comme le pape venu « du bout du monde ». L’Argentine en l’occurrence, qui a applaudi unanimement son accession au trône de saint Pierre. Catholiques, fidèles d’autres religions, agnostiques, laïcs, tous dans son pays d’origine ont salué que Jorge Mario Bergoglio, jusqu’alors archevêque de Buenos Aires, soit devenu pape sous le nom de François. Mais dix ans ont passé et son « bout du monde » l’attend toujours.

Le « Père Jorge », comme on l’appelait ici, n’est pas revenu en Argentine depuis son élection, ce qui ne manque pas d’étonner, dans son pays et ailleurs dans le monde. D’autant plus qu’il n'a pas manqué de voyager en ces dix ans de pontificat, malgré son âge (87 ans aujourd’hui) et de récents problèmes de santé qui le handicapent dans ses déplacements. Au total, le pape a réalisé 40 voyages apostoliques, qui l’ont mené dans soixante pays, dont neuf latino-américains : à peine élu, en juillet 2013, il va au Brésil, pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Deux ans plus tard, en juillet 2015, il visite l’Équateur, la Bolivie et le Paraguay. En septembre de la même année, François va à Cuba, dans un voyage qui inclut également les États-Unis. En février 2016, on le retrouve au Mexique, en septembre 2017 en Colombie, en janvier 2018, au Chili et au Pérou.

Récupération politique

En dix ans de pontificat, François aura donc visité les deux plus importants pays latino-américains, Brésil et Mexique, par ailleurs majoritairement catholiques, et la quasi-totalité des pays hispanophones d'Amérique du Sud. Mais pas l’Argentine. Pourquoi ? Tous les médias argentins qui l’ont interviewé à l’occasion du dixième anniversaire de son élection lui ont évidemment posé cette question. En guise de réponse, François affirme y avoir pensé « plus d’une fois », mais sans trouver une date possible. Janvier 2018, après le Chili et le Pérou ? Exclu, parce que janvier est le mois des grandes vacances en Argentine (comme le mois d’août en France), impossible de rassembler les fidèles, pour la plupart à la plage, sinon à la montagne ou à la campagne, dit-il.

Pas d’autre date possible en dix ans ? Difficile, compte tenu de son agenda, forcément chargé, et du calendrier électoral argentin. « Si je viens alors que le pays est en campagne, il y a un risque que le gouvernement en place essaie de tirer profit de mon voyage pour favoriser sa réélection », dit le pape. Or l’Argentine vote tous les deux ans, les élections législatives de moyen terme s’intercalant entre deux présidentielles… Il ne viendra donc pas non plus cette année, où il faudra élire un successeur au président péroniste Alberto Fernández, renouveler la moitié des sièges de la Chambre des députés et le tiers de ceux du Sénat.

Si ce dernier argument est recevable, beaucoup croient que le pape n’a pas vraiment cherché à visiter son pays depuis son élection. Non pour éviter d’être mêlé à la politique nationale, mais, au contraire, parce qu’il n’a cessé de s’en mêler. Au point que cet homme, qui faisait l’unanimité chez lui en 2013, divise aujourd’hui les Argentins. Nombre de ses compatriotes le critiquent, en raison de certaines déclarations considérées partisanes, de gestes à l’égard de personnalités politiques et de directives qu’il donnerait à l’église locale, et notamment à son successeur à l’archevêché de Buenos Aires Mario Poli. Dans ces conditions, il courait le risque, en cas de visite, d’être acclamé par certains, mais avec des slogans qui ne lui auraient pas forcément plu, et ignoré, si non rejeté par d’autres. D’où son embarras, et les explications qu’il donne aujourd’hui.

Qu’en est-il en réalité ? Il est vrai que François est présent dans la vie politique argentine, qu’il suit de près, et même plus qu'il ne le faisait lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires. Par des messages qu'il adresse à ses compatriotes ou par des déclarations de Mario Poli dont on lui attribue l’inspiration, non sans quelque raison, compte tenu des liens entre eux. Ou encore en recevant au Vatican syndicalistes, dirigeants sociaux, hommes et femmes politiques de son pays. Distant, sinon froid lors de ses rencontres officielles avec l’ancien président de centre droit Mauricio Macri (2015-2019), on l’a vu détendu et souriant avec des dirigeants péronistes, en particulier l’ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2011 et 2011-2015), aujourd’hui vice-présidente, qu’il a accueilli à trois reprises, à bras ouverts et pour de longs entretiens.

Un « pape péroniste »

Pour nombre d’Argentins, l’affaire est entendue : François a renoué avec le péronisme dont ce jésuite était proche dans sa jeunesse. De fait, la doctrine sociale du pape, aujourd'hui déployée mondialement, s'inspire du péronisme, en ce sens où elle rejette la lutte des classes tout en mettant les pauvres et les exclus au centre de l’action pastorale. À l’archevêché, il donnait la priorité au travail des prêtres dans les quartiers défavorisés, où on le voyait d’ailleurs souvent. Mais ceux qui parlent aujourd’hui d’un « pape péroniste » oublient que, parallèlement, l’archevêque Jorge Bergoglio avait des relations tendues avec Cristina Kirchner quand celle-ci était présidente. Sans doute parce qu’il tenait à marquer ses distances et à préserver son indépendance à l’égard du pouvoir, fut-il péroniste. En réalité, de Bergoglio à François, le message n’a pas vraiment changé. La différence est qu'il porte plus aujourd'hui et qu’en Argentine, certains, dont Kirchner, mais aussi des dirigeants sociaux, l’utilisent politiquement.

François a été imprudent en ne prenant pas plus de distance avec la vie politique de son pays. Il l’a encore montré lors du débat sur la légalisation de l’avortement, finalement votée par le Parlement en décembre 2020. Au-delà de la position bien connue de l’Église catholique, il s’est manifesté publiquement comme il ne l’aurait pas fait pour un autre pays, s’aliénant de fait une grande partie de la jeunesse et beaucoup de femmes.

Dans une sorte d’opération de marketing en direction de son pays, le pape essaie maintenant de déminer le terrain, pour rendre possible un éventuel retour. Dans ses toutes dernières interviews, il prend du recul vis-à-vis de la politique locale et affirme ne pas être péroniste. Il formule également le vœu de pouvoir retrouver ses compatriotes après la prochaine échéance électorale en 2024. D’ici là, il devra lever d’autres ambigüités et donner plus de gages à ceux qui l’accusent d’avoir choisi un camp dans la politique argentine. Pour, à défaut de faire à nouveau l’unanimité, au moins ne pas être accueilli comme un personnage clivant. Ce n’est pas gagné d’avance. (selon "RFI")

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