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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
16 janvier 2013

La guerre du Mali vue d'Algérie

mali_1372416_465x348Quelle que soit la manière dont elle va intervenir, l’Algérie payera certainement cher la guerre qui se déroule au Mali. Ce n’est donc pas pour rien que dans ses prévisions de finances pour l’année en cours, elle a augmenté sensiblement le budget du ministère de la Défense qui a atteint 825 860 800 000 DA, l’équivalent d’un peu plus de 10 milliards de dollars. Une augmentation de 14% par rapport au budget 2011.

Même si l’Algérie n’intervient pas militairement ou directement dans le conflit, la sécurisation de ses frontières, longues de 6000 km avec les pays du Sahel, demandera forcément un considérable effort de guerre. Notre pays aura certainement à mobiliser encore plus d’effectifs, s’il ne l’a déjà fait, le long de la bande frontalière. Il y a quelques mois, pour se prémunir des conséquences d’une intervention militaire au Mali, l’ANP, selon des informations répercutées par la presse, avait préconisé de s’adapter à la nouvelle situation en créant deux sous-régions militaires, l’une rattachée à la quatrième dont le quartier général est situé à Ouargla, et l’autre à la VIe région, Tamanrasset. Engagés depuis longtemps dans la lutte contre le terrorisme, la décision a été prise par anticipation, en 2010, de placer les gendarmes garde-frontières sous le commandement de l’Armée nationale populaire.

Une adaptation qui s’avérera aujourd’hui judicieuse dans la surveillance des frontières, et donc la lutte contre le terrorisme et ses sources de financement, le banditisme et le trafic de drogue.

L’Algérie, qui semble avoir rallié la solution militaire à la crise malienne après avoir privilégié la voie de la négociation, jusqu’à la défection «inattendue» du groupe terroriste Ançar Eddine qui a violé les Accords d’Alger, devra mobiliser désormais plus de moyens financiers et humains. Selon des informations recoupées, elle bat le rappel de ses troupes, des informations que nous n’avons pu confirmer officiellement, en prévision d’éventuels aides au Mali, dont le Premier ministre a séjourné à Alger ces dernières 48 heures. Notre pays est également appelé à payer une facture sur le plan humanitaire.

Depuis que le nord du Mali est tombé entre les mains des groupes terroristes, des civils maliens ont fui les combats d’abord, ensuite les exactions des groupes terroristes et se sont réfugiés en Algérie. Selon des statistiques livrées en mars dernier par le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, ils étaient 30 000 Maliens à avoir traversé la frontière pour se réfugier dans les wilayas du Sud, entre autres Tamanrasset, Ouargla, Laghouat et même dans quelques wilayas du Nord comme Tiaret, où des familles maliennes font la manche pour survivre.
Donc, en plus des moyens militaires qu’elle doit engager dans la bataille, l’Algérie est appelée à parer, par ailleurs, à la crise humanitaire que la guerre au Mali est en train de générer. 

("El Watan" du 15/1/2013)

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5 janvier 2013

Encore deux blogueurs dans le collimateur des autorités

Le pays va mal, une catastrophe est arrivée, ce n'est ni la faute à Voltaire, ni la faute à Rousseau, comme le chantait Gavroche ! Aujourd'hui, c'est la faute aux blogueurs !

timthumbDeux blogueurs ivoiriens très impliqués dans l’aide aux victimes de la bousculade qui a fait 63 morts durant la nuit du Nouvel An à Abidjan ont été retenus plusieurs heures par la police sans explication, a-t-on appris vendredi auprès des intéressés.

Mohamed Diaby, blogueur actif sur les réseaux sociaux ivoiriens, a raconté à l’AFP que l’un de ses collaborateurs avait été « gardé toute la nuit (de jeudi à vendredi) par la police criminelle », et que lui-même y avait passé deux heures vendredi matin, avant qu’ils ne ressortent libres tous les deux.

« Personne ne nous a dit ce qu’on nous reprochait » mais « il paraîtrait qu’on nous soupçonne d’interférer avec les pouvoirs publics », a ajouté M. Diaby.

Le sort des deux blogueurs, qui avec une équipe réunissent des informations pour aider les proches des victimes et parer aux « dysfonctionnements » de la réponse de l’Etat au drame, a provoqué vendredi une intense mobilisation sur les réseaux sociaux de Côte d’Ivoire.

Selon le dernier bilan officiel, 63 personnes, dont de nombreux jeunes, ont été tuées et 48 blessées lors de la bousculade survenue durant les festivités du Nouvel An.

Lors d’un Conseil des ministres vendredi, le président Alassane Ouattara a de nouveau souhaité que les conclusions de l’enquête soient connues « assez rapidement ». Les premiers résultats doivent être communiqués ce week-end.

Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a estimé que cet accident a montré le besoin de renforcer « le dispositif de veille et de sécurisation des sites de manifestations publiques » et la nécessité de « redoubler de vigilance et de rigueur en matière de protection civile ».

« Le gouvernement avait pris l’ensemble des dispositions qui lui paraissaient nécessaires », a toutefois souligné le porte-parole du gouvernement Bruno Koné, après le Conseil des ministres.

Le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo a réclamé la démission du ministre de l’Intérieur, jugeant que les « précautions sécuritaires nécessaires » n’avaient pas été prises.

© AFP

2 janvier 2013

Nouvel An à Abidjan : 60 morts au moins

secoursAu moins soixante personnes sont mortes et plusieurs dizaines ont été blessées à Abidjan dans une bousculade durant la nuit du Nouvel An, ont annoncé mardi les pompiers ivoiriens. Selon un "bilan provisoire", "soixante personnes" sont décédées et il y a eu "plus de 200 blessés" dans la bousculade survenue dans le centre de la capitale économique, où une foule était rassemblée pour assister aux feux d`artifices du Nouvel An, a déclaré le chef des sapeurs-pompiers militaires d`Abidjan, le lieutenant-colonel Issa Sako, sur la télévision publique ivoirienne. Une autre source au sein des pompiers, interrogée par l`AFP, a évoqué un bilan de "61 morts et 48 blessés". Les blessés ont été évacués vers des centres hospitaliers de la capitale économique ivoirienne, a-t-il ajouté. Parmi la quarantaine de blessés évacués dans l`un de ces hôpitaux figuraient de nombreux enfants, a constaté une journaliste de l`AFP. Le "flux de personnes" venues contempler les feux d`artifices a créé devant l`entrée principale du grand stade de la ville "une très grande bousculade", a expliqué le lieutenant-colonel Sako. "Dans la bousculade des personnes ont été piétinées et étouffées par la foule", a-t-il raconté. Des images diffusées par la RTI montrent des corps sans vie étendus sur la chaussée et des femmes à l`air hagard prises en charge par les secours durant la nuit. En fin de matinée, des tas de chaussures et de vêtements abandonnés étaient encore visibles sur le lieu du drame, où étaient positionnés des militaires et des policiers ivoiriens ainsi que des éléments de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci). Pour la deuxième année consécutive, la ville d`Abidjan avait offert des feux d`artifices pour marquer le passage du Nouvel An. Ces festivités étaient présentées comme un symbole du renouveau du pays célébré par le régime du président Alassane Ouattara, après la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait environ 3.000 morts. (AFP).

 

30 décembre 2012

Quel salaire pour (bien) vivre en Chine ?

quel_salaire_pour_bien_vivre_en_chine_Alors que le coût de la vie augmente, combien faut-il désormais gagner pour vivre normalement en milieu urbain ? C’est la question que posait The Economic Weekly récemment.

Où vit-on le mieux en Chine ? Faut-il faire sa vie à Kunming (Yunnan) ou à Zhengzhou (Henan) – au risque de devoir rogner sur son niveau de vie – plutôt qu’à Pékin ou à Shanghai, villes où les carrières sont les plus prometteuses mais où la bataille de l’emploi est plus féroce ? Un choix qui hante nombre de jeunes diplômés chinois, de plus en plus confrontés au chômage (environ 12 à 13 % des 6 millions d’étudiants qui rentrent chaque année dans le marché du travail).

D’après les résultats d’un appel à témoignages, diffusé sur le web chinois, il faut au moins un salaire mensuel équivalent à 10000 yuans pour vivre normalement dans les mégapoles de la côte-est, et environ 8000 yuans dans les villes dites de second rang (Suzhou, Wenzhou, etc.). Des niveaux de rémunération qui prennent en compte, outre les frais de vie au quotidien, d’éventuels remboursements d’emprunts pour un foyer (achat d’un appartement, d’une voiture, etc.), une épargne-retraite et une bonne assurance santé.

Vaut-il mieux gagner 15000 RMB ou 5000 RMB ?

Pour autant, ce seul critère lié au niveau de salaire suffit-il à vivre bien en milieu urbain ? Une enquête menée par The Economic Weekly tend en effet à montrer, dixit,« qu’un jeune diplômé qui touche 15000 yuans par mois vit avec plus de contrariétés {liées au stress et au rythme de vie} qu’un autre qui en gagne 5000 ». Et de mettre en avant plusieurs témoignages de jeunes urbains qui viennent appuyer cette thèse.

Un certain Li Shang (27 ans) d’abord, consultant comptable à Pékin, qui justement perçoit un salaire 15000 yuans mais dit « sacrifier sa santé » à gagner cet argent. Il avoue avoir passé les trois-quarts de ses vacances à seulement récupérer du stress imposé au bureau. Et ne profite pas de son argent disponible. Il préfère – comme de nombreux Chinois inquiets de leur avenir ou non satisfaits de leur vie professionnelle – mettre (beaucoup) de l’argent de côté (près de 80 % de ce qu’il gagne !).

4672 Yuans en moyenne à Pékin

Yang Yang, citée par l’hebdomadaire, gagne 3000 yuans à Kunming. Elle vit encore chez ses parents – ce qui par conséquent lui économise un loyer – et à l’inverse de Li Zhang, avoue ne pas stresser pour son avenir et vivre confortablement. Elle pense sous peu acheter un logement pour lequel elle prévoit des mensualités de remboursement égales aux deux-tiers de ses revenus.

M. Cao quant à lui, installé Zhengzhou, avoue à The Economic Weekly, avoir du mal à joindre les deux bouts. Payé à la commission, il ne perçoit depuis août que 1750 yuans par mois, faute de commandes. Son épouse « gagne plus », dit-il « C’est pourquoi je me suis marié, seul c’est trop difficile {en Chine} ». Aller travailler à Pékin ou à Shanghai ? Cet homme y a déjà songé mais le coût de la vie sur place – notamment les frais d’éducation pour son enfant - est trop élevé. Impossible donc de bouger.

D’après le bureau national des statistiques, les salariés chinois les mieux rémunérés sont à Pékin (4672 yuans/mois de salaire net moyen – chiffres de 2011) et Shanghai (4331 yuans) contre moins de 3000 yuans pour un salarié du Henan, du Hunan, du Yunnan ou du Gansu. L’étude ne mentionne pas le salaire moyen dans le Guizhou, le Xinjiang et le Tibet, régions les plus à la traine économiquement.

 (Extrait de "Aujourd'hui la Chine")

* Conversion : 1 € = 8,2415 yuans - Ainsi le salaire moyen à Pékin est d'environ 560 € !

26 décembre 2012

Côte d'Ivoire : encore des gendarmeries attaquées ! Par qui ?

photo_1356100382900_3_0_300x198La Côte d’Ivoire a subi dans la nuit de jeudi à vendredi dernier une nouvelle attaque, avec la descente d’hommes armés sur une caserne de la gendarmerie, a-t-on appris auprès de l’état-major de l’armée.

La gendarmerie de Toits-Rouges, un secteur du quartier de Yopougon (ouest), a été attaquée vers 3H00 du matin (locales et GMT). Des individus non identifiés ont ouvert le feu sur la caserne, les tirs ont été intenses mais (les assaillants) ont été repoussés, a indiqué à l’AFP une source à l’état-major.

Selon une autre source militaire, un gendarme a été blessé lors de l’attaque et des véhicules ont été brûlés.

Ca a tiré très fort pendant deux heures, a indiqué une habitante du secteur. D’autres témoins ont évoqué aussi des tirs très intenses.

Selon une source sécuritaire occidentale, les assaillants étaient armés de kalachnikov et de lance-roquettes.

Le régime du président Alassane Ouattara est confronté depuis août à une vague d’attaques, souvent meurtrières, contre les forces de sécurité et des sites sensibles. Le gouvernement les a imputées à des partisans de Laurent Gbagbo, ce que le camp de l’ex-chef de l’Etat a démenti.

La dernière attaque remonte au week-end dernier, après plusieurs semaines d’accalmie: deux éléments des Forces républicaines (FRCI, armée) avaient été tués à Agboville, au nord d’Abidjan.

L’attaque de Yopougon intervient alors que la justice a accordé jeudi la liberté provisoire à huit proches de M. Gbagbo, dont son ex-Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo, détenus après la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait environ 3.000 morts.

Cette mesure est apparue comme un geste d’apaisement après le regain de tensions des derniers mois.

Avec AFP

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23 décembre 2012

La prostitution, activité majeure à Bamako

prostitueeDe nos jours, l’argent au Mali se fait aussi rare que l’eau dans le désert, et le projet de tramway par une société alsacienne soutenue par la municipalité de Strasbourg est bien loin des préoccupations des habitants. Pour les quelques personnes qui ont encore un peu d'oseille, l’heure serait plutôt à l’épargne et la thésaurisation. Finies donc les dépenses outrancières, les virées nocturnes dans les bars, restaurants et  hôtels de luxe ! En un mot, crise oblige. Une crise qui a engendré des habitudes si vicieuses qu’elles sont devenues aujourd’hui un sujet de commentaires dans la capitale.

Assou, une jeune de 23 ans un peu « ravagée » par les méfaits des produits éclaircissants, nous donne rendez-vous à 10 heures au bas d’un bâtiment de la Cité administrative. Nous avons eu son contact par l’intermédiaire d’une femme qui travaille  dans un ministère et qui a tenté, durant des semaines, de la convaincre de  témoigner. Assou a finalement accepté de livrer une partie du secret de son activité. Etudiante à la rue à cause de la fermeture des Facultés de l’université de Bamako, touchée de plein fouet par la crise, Assou a réussi à se créer un réseau dans le milieu des cadres. Son succès lui vaut d’être constamment appelée au téléphone pour ses « services ». Assou ne ressemble pas aux prostituées habituelles qu’on rencontre à la « Rue blabla » de l’Hippodrome ou à Badalabougou.

10h 20 : un coup de téléphone. Le « client » agent d’un Cabinet ministériel), s’impatiente. Assou nous laisse en bas et se dirige vers les escaliers devant lesquels se bousculent des visiteurs. Elle redescend 40 minutes plus tard  et nous retrouve là où elle nous avait laissé. Elle nous confie que pour 40 000 FCFA, elle a eu un rapport sexuel avec ledit « client » dans son bureau et nous explique toute la scène de leurs ébats « amoureux » sans omettre le moindre détail. « Je suis entrée sans problème. J’ai juste indiqué que j’étais sa cousine comme il me l’avait conseillé, et on m’a laissée entrer », indique Assou qui, sa phrase à peine finie, se replonge dans son portable en lisant les multiples messages qu’elle a reçus.

« Nous sommes de plus en plus nombreuses à le faire. Moi, c’est une copine qui m’a mise dans le réseau. Actuellement, les hommes préfèrent qu’on se croise aux heures de pause à leur bureau : ça leur revient moins cher. Pas de restaurant ou d’hôtel. C’est parfois embêtant, mais on n’a pas le choix car il n’y a pas toujours des douches. Il faut donc aller se laver aux toilettes », précise Assou. Un autre rendez-vous l’attend à ACI-2000, dans les locaux d’une grande entreprise. Alors nous  laissons partir la jeune femme. Au cours de notre investigation, nous recevrons des informations concordantes indiquant que le phénomène du « coucher au bureau » est bien en pleine expansion à Bamako. Crise ou non, la prostitution constitue aujourd’hui, sinon depuis toujours, un des domaines privilégiés où bien des Maliens dépensent le plus.

("Oeil d'Afrique", Jean-Pierre James)

18 décembre 2012

Brouteurs de Côte d'Ivoire


 

4 décembre 2012

Libye : Nettoyage ethnique des Libyens noirs

noirsPourquoi les média occidentaux n’en parlent pas ?

Les "rebelles" de Misrata en Libye ont chassé toute la population noire de la ville selon un article du Wall Street Journal intitulé "La ville libyenne déchirée par des luttes tribales" qui fait froid dans le dos.Les "rebelles" essaient maintenant de prendre la ville de Tawergha située à environ 50 km, et se proposent de la nettoyer de tous les noirs dès qu’ils l’auront conquise. Est-ce que ce n’est pas ce qu’on appelle d’habitude un "génocide" ?

Selon l’article du Journal les "rebelles" se considèrent comme des "brigades dont la mission est de purger le pays des esclaves à la peau noire". Le Journal cite un commandant rebelle Ibrahim al-Halbous qui aurait dit, en parlant des Libyens noirs : "Il faut qu’ils fassent leurs valises" et aussi " Tawergha n’existe plus, il ne reste que Misrata."

Vous ne lirez pas cela dans le New York Times qui est devenu un journal aussi corrompu que la vieille Pravda pendant l’ère soviétique. Depuis le début du conflit libyen, les éditoriaux du Wall Street Journal insistent sur le fait que les "rebelles" sont racistes et se sont servi des allégations comme quoi Mouammar al-Kadhafi avait employé des mercenaires d’autres pays d’Afrique pour massacrer les Libyens noirs.
Les preuves de lynchage public de noirs sont disponibles sur le net en faisant une simple recherche sur Google ou Youtube même si le New York Times a complètement ignoré ce fait capital. Peut-on croire que si des gens d’origine africaine contrôlaient les éditoriaux du New York Times ou même ses pages politiques, une information aussi importante et aussi accablante aurait été passée sous silence ?
Si c’était le contraire et que des Libyens noirs se livraient à un nettoyage ethnique contre des Libyens qui n’étaient pas noirs, les gens qui contrôlent les éditoriaux et les pages d’information du New York Times ignoreraient-ils la nouvelle ? De toute évidence, cela n’ennuie pas tellement les sages du Times que des Libyens noirs soient liquidés à cause de la couleur de leur peau.
Au contraire, comme dans un éditorial récent, le New York Times se vante de soutenir la campagne de bombardements de l’OTAN qui a causé la mort de 20 civils rien que cette semaine. Le Times n’a pas non plus mentionné que le réprésentant Dennis Kucinich (Démocrate - NdR) avait demandé que le tribunal criminel international (ICC) mette en examen des commandants de l’OTAN qui auraient commis des crime de guerre en rapport avec les meurtres de civils.
Le Times ne peut pas parler du nettoyage ethnique des Libyens et des immigrants noirs en provenance d’autres pays d’Afrique parce que cela entacherait la réputation des "rebelles" que le Times soutient inconditionnellement bien que le ICC ait rapporté qu’ils avaient commis des crimes de guerre. Le Times préfère s’en tenir à sa narrative simpliste " Le méchant al Kadhafi " et " Les bons rebelles " sans se soucier du fait que, toujours selon le Wall Street Journal, les rebelles soient entraînés par d’anciens leaders d’al-Qaeda qui ont été relâchés de la prison de Guantanamo par les USA.
Le Times a aussi complètement passé sous silence le plan de paix de l’Union Africaine qui appelle notamment à un cessez le feu, à des négociations pour une constitution et des élections démocratiques sous le contrôle de la communauté internationale.
Comment doit-on qualifier le refus du Times de parler du nettoyage ethnique des Libyens noirs par les "rebelles" de Misrata avec l’aide de l’OTAN ? Cela fait-il du New York Times le complice du nettoyage ethnique, lui qui non seulement passe délibérément sous silence ces exactions mais décrit mensongèrement les "rebelles" comme les sauveurs de la Libye ?
18 novembre 2012

IKEA, la prison !

ikeaAprès Ikea en Italie, Ikea en Turquie et Ikea à Cuba, c’est Ikea en RDA. Le groupe suédois rajoute un scandale à son palmarès, celui du travail forcé des prisonniers en ex-République démocratique d'Allemagne, et tente aujourd’hui de sauver les meubles, en déclarant officiellement ses excuses.

Depuis six mois, les rumeurs bourdonnent autour d'Ikea : le constructeur de meubles aurait, selon les témoignages d’anciens prisonniers politiques en RDA, utilisé d’anciens détenus de manière illégale dans ses usines de montage. C’est un rapport du Frankfurter Allgemeine Zeitung , paru en mai dernier, qui a déclenché l’enquête. Il avançait que, dans les années 1970/80, des sous-traitants de la filiale auraient eu recours au travail forcé et à la chaîne dans quelques prisons de RDA (à Naumburg ou Waldheim par exemple), transformant ainsi les cellules en « camps de travail ».

Hier matin, le producteur de meubles a publié un rapport* sur le sujet démontrant « que des prisonniers politiques et des détenus ont participé en partie à la production de composants ou de meubles, qui ont été livrés à Ikea il y a 25 à 30 ans ». A cette époque, le constructeur suédois (pays neutre pendant la Guerre Froide) avait délégué une partie de ses ateliers de montage à des entreprises d’Etat de la RDA. Selon l’entreprise, la principale raison de cette bavure est que "à l'époque, nous n'avions pas le même système de contrôle que nous avons aujourd'hui, et nous n'avons clairement pas assez pris de mesures pour empêcher de telles méthodes de production". Certes, mais comment expliquer que l’affaire ne surgisse que maintenant, alors que les victimes, elles, en parlent depuis des années ?

 Ikea présente officiellement ses excuses : "Nous regrettons profondément que ce soit arrivé", a déclaré Jeanette Skejlmose, membre de l'équipe dirigeante de l’entreprise. Elle annonce aussi être prête à financer un éventuel projet de recherche plus poussé sur le travail forcé, cette fois menée par l’Association des victimes de la dictature communiste (UOKG). Le commissaire fédéral chargé des archives de la Stasi, Roland Jahn, a aussi déclaré que ce « point noir » du travail forcé sous la dictature en RDA, dont le chiffre s’élèverait à environ 10 000 prisonniers, devait être éclairci.

De la RDA à Cuba !

Le Frankfurter Allgemeine Zeitung a également statué qu’en 1987, un accord entre un groupe d’experts de la RDA et le ministère de l’intérieur cubain aurait été signé, décidant d’un approvisionnement de l’île en pièces détachées. La cellule des prisonniers cubains se serait transformée en atelier à la chaîne, afin d’assembler les objets du contrat : 35 000 tables de salle à manger, 10 000 tables pour enfants et 4000 costumes trois-pièces. Ikea avait nié avoir été mis au fait de ce contrat avec ses sous-traitants („Kunst- und Antiquitätenhandel GmbH“ (KuA) et „Delta Export Import GmbH“). Le géant du meuble avait donc lancé sa propre enquête et avait déclaré vouloir consulter les archives de la Stasi (police politique de la RDA) sur le sujet. Au final, le porte-parole d’IKEA avait déclaré que l’entreprise « condamnait l’utilisation de prisonniers politiques » dans sa production, « au sens le plus strict du terme ». De plus, même s’il prenait ces accusations très au sérieux, le constructeur avait continué de nier l’utilisation des prisonniers dans sa filiale.

Les syndicats aux trousses !

Outre son image de scandinave écolo, pratique et efficace –que revêtent volontiers les marques comme Ericsson, TetraPak ou Bang&Olufsen- Ikea est loin d’être au-dessus de tout soupçon sur le droit des travailleurs. Les produits alimentaires bios, les engagements écolos avec la WWF ou encore les dons au Pakistan ou en Inde ne suffisent plus à détourner l’attention des problèmes internes d’Ikea. Les grèves syndicales s’enchaînent dans certains lieux d’implantations, comme en Turquie, en Italie ou même en France. Selon Stephan Boujnah**, co-fondateur du think-tank « En temps réel », il ne s’agit pas d’une crise du modèle suédois, mais d’une crise du secteur de la distribution.

Laura Berger - La gazette de Berlin 

9 novembre 2012

Pêche en Afrique : la honte !

Un blog à suivre :

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L’accaparement des mers est un danger pour l’Afrique. Le Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation a mis en garde contre la surpêche le 30 octobre 2012. Ainsi Olivier De Schutter * recommande aux gouvernements du monde entier de cesser ces pratiques, qui épuisent les stocks halieutiques(1). L’Afrique, continent oublié par l’aquaculture, subit de plein fouet les effets de la surpêche. Contrairement à la situation en Europe, la consommation de poissons est relativement faible en Afrique : 9 kg contre 30 kg de poissons dans les zones industrialisées comme l’Europe. Il faut néanmoins se rendre compte que cette consommation constitue «la moitié des apports en protéines ».

Malheureusement, le rapport de l’ONU met en évidence le fait que la surpêche fait chuter considérablement l’accès des Africains aux produits issus de la mer. L’offre en produits marins par habitant a continué à décroître ces dernières années. Or, les « systèmes agricoles étant soumis à une pression croissante », les Africains sont de plus en plus nombreux à se tourner vers rivières et les océans pour subvenir à leurs besoins en protéines.

 On a en tête des images où des barques partent en quête de poissons dans les eaux africaines. Seulement la réalité est un peu différente : les flottes industrielles s’installent, pour une exploitation déjà deux fois trop importante, selon les estimations de l’ONU. Résultat : 500.000 personnes sur des chalutiers géants capturent le poissons que 12 millions de pêcheurs artisanaux pourraient attraper. 30 millions de tonnes de poissons sont ainsi récupérées, au détriment des pêcheurs locaux. Seule solution à court terme : développer l’aquaculture en Afrique, mais les conditions devraient être surveillées pour éviter les dérives.

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Selon Olivier De Schutter , des mesures urgentes sont à prendre par les gouvernements afin de protéger, soutenir et partager les bénéfices issus de la pêche. Il faut modifier les Accords de licence et d’accès : « Sans une action rapide pour sauver les eaux de pratiques intenables, les pêches ne pourront plus jouer leur rôle capital dans la garantie du droit à l’alimentation de millions de personnes ». Cet accès déséquilibré nuit réellement aux pêcheurs artisanaux, sans compter les actions illégales menées en parallèle : prises non signalées ou même pêche en eaux protégées. De Schutter appelle donc les gouvernements à développer leurs contrôles pour les rendre plus stricts.

Véritable défi pour les gouvernements, c’est pourtant la seule solution durable : trouver un équilibre et gérer conjointement les ressources halieutiques. Outre les mesures répressives à l’encontre des industries de pêche dans l’illégalité, il s’agirait donc de créer des zones de pêche uniquement artisanales. Il faudrait également renforcer les droits des travailleurs, sur les navires comme en local (soutenir les coopératives, par exemple).

 Carton rouge à la France et à l’Espagne

 L’Afrique est le seul continent touché pour le moment, mais d’autres endroits, comme les îles du Pacifique, pourraient suivre rapidement. Mais on est bien loin de prendre le chemin de la sagesse : l’Europe, sous la pression des gouvernements français et espagnols, vient de donner son accord pour accorder des subventions destinées à moderniser la flotte de pêche. Cette décision aveugle qui précipite la mort des océans, accélère la raréfaction des espèces comme les difficultés des pêcheurs Africains. Plutôt que d’aider l’aquaculture ou les économies d’énergies, comme le dit Greenpeace, « C’est comme si on payait quelqu’un [avec l'argent de nos impôts] pour vous voler ! » .

 On aura l’air malin avec nos navires ultra modernes quand il n’y aura plus de poisson ! La ministre de l’écologie a fait naufrage face au lobby de la pêche…

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