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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
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5 août 2019

Guadeloupe : grève du personnel hospitalier

En soutien, des milliers de personnes dans la rue

guadeloupePlusieurs milliers de personnes ont défilé jeudi dans les rues de Pointe-à-Pitre, au départ du CHU, a constaté un journaliste de l’AFP, répondant  à un appel à la mobilisation générale lancé par une dizaine d’organisations syndicales pour soutenir le personnel en grève.

Victime d’un incendie majeur le 28 novembre 2017, le CHU de Guadeloupe fonctionne depuis de façon perturbée. Plusieurs services ont été délocalisés dans des locaux transitoires inadaptés, selon le personnel. Un mouvement de grève générale a débuté au CHU de Guadeloupe le 23 juillet, et même depuis le 10 juillet aux urgences et à la maternité, pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels, ainsi que la vétusté et l’exiguïté des locaux. 

En conséquence, la majorité des services fonctionne en service minimum. 

Jeudi, le cortège est parti du CHU en direction du centre-ville de Pointe-à-Pitre et s’est ensuite rendu devant la sous-préfecture. La radio RCI a annoncé que 6.000 personnes avaient défilé d'après le décompte des syndicats. Le comptage des forces de l'ordre faisait état de 2.500 manifestants. 

En plus de l’Union des travailleurs de la santé (UTS) – une branche de l’Union générale des travailleurs guadeloupéens (UGTG) – et de la CGTG, qui sont mobilisés à l’hôpital, onze organisations syndicales avaient invité leurs membres à manifester. 

En soutien, un appel à la mobilisation avait aussi été lancé devant le centre hospitalier de Basse-Terre ce jeudi. 

Les différentes négociations entre la direction du CHU et les autorités sanitaires n'ont pas permis de parvenir à un accord jusqu'ici. Mercredi, le dialogue s'est même tendu après des menaces du directeur, Gérard Cotellon, d'assigner en justice les organisations syndicales qui bloqueraient l'entrée du site à partir de jeudi avec une astreinte quotidienne de 5.000 euros. 

Selon un sondage Qualistat réalisé en juillet 2019, 82 % de la population guadeloupéenne estime que ce mouvement social est justifié et 15% des sondés le juge injustifié. 

Les négociations doivent reprendre vendredi matin. Mercredi, M. Cotellon a annoncé qu'une aide de 20 millions d'euros accordée par l'État, initialement remboursable, ne sera finalement pas à rembourser. De même, l'assurance de 40 millions d'euros débloquée après l'incendie de 2017, initialement déductible des aides gouvernementales, ne sera pas déduite. 

Le CHU fait actuellement face à de grosses difficultés budgétaires, avec notamment une dette fournisseur de près de 49 millions d'euros.

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28 juillet 2019

Australie: des journalistes de France 2 interpellés

Ils couvraient une manif contre une mine de charbon

australie

Une équipe de télévision française qui filmait une manifestation contre une mine de charbon géante a été interpellée lundi en Australie et inculpée pour intrusion sur une voie ferrée, a annoncé la police australienne. 

Le projet Carmichael de mine de charbon près de la grande barrière de corail est conduit par le conglomérat indien Adani et pèse plus de 20 milliards de dollars australiens (12 milliards d'euros).  

Il est depuis son origine plombé par des problèmes judiciaires et réglementaires, ainsi que par l'activisme d'organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental.  

Le journaliste Hugo Clément, parti du site français Konbini pour la chaîne publique France 2, pour qui il va réaliser des documentaires sur l'environnement, et trois membres de son équipe de tournage figurent parmi sept personnes interpellées lors de la manifestation organisée dans l'Etat du Queensland (nord-est), à Abbot Point, d'où doit être exporté le charbon. Le groupe a été inculpé d'intrusion sur une voie ferrée, selon la police. 

"On était juste en train de filmer l'action de ces gens et on ne sait pas pourquoi, la police a décidé de nous arrêter", a déclaré Hugo Clément à la chaîne publique ABC. "On ne faisait pas partie de l'action, on n'est pas des militants, juste des journalistes". 

D'après ABC, le journaliste a été libéré sous caution avec l'interdiction de se rendre dans un rayon de 20 kilomètres autour du site de la mine. Les journalistes devront comparaître devant un tribunal à Bowen le 3 septembre. 

Le mois dernier, le gouvernement du Queensland avait levé le dernier obstacle environnemental à la construction de la mine, qui doit produire 27 millions de tonnes de charbon par an.  

Les écologistes font valoir que le charbon produit contribuera au réchauffement climatique global qui dégrade la Grande barrière. La matière première devra en outre transiter par le port proche d'Abbot Point. 

La Grande barrière de corail, classée au Patrimoine mondial, est déjà menacée par les ruissellements agricoles et le développement et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer dévoreuses de coraux. 

Elle vient de subir plusieurs graves épisodes consécutifs de blanchissement imputés au réchauffement climatique. 

Les partisans du projet font valoir qu'il créera des centaines d'emplois. (selon AFP)

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24 juillet 2019

La CPI acquitte Laurent Gbagbo

Le jugement contredit la propagande occidentale

CPI

L’acquittement de Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien, constitue une gifle pour les Occidentaux, qui avaient militairement contribué à son éviction du pouvoir. Rappelons-nous, c'est le président Sarkozy qui avait ordonné la destruction de l'aviation ivoirienne.

L’événement est passé assez inaperçu. Il est pourtant d’une grande importance, et constitue un lourd désaveu du camp occidental : la Cour pénale internationale (CPI) a acquitté l’ancien chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, ainsi qu’un de ses proches. Les deux hommes étaient accusés de « crimes contre l’humanité ».

Le verdict était connu depuis plusieurs mois, mais le 16 juillet, les juges ont publié le détail de leur jugement motivé. Celui-ci sonne comme un désaveu cinglant de ceux qui avaient militairement soutenu le rival de M. Gbagbo à l’élection présidentielle de décembre 2010.

Bref retour en arrière : à l’issue du second tour de ce scrutin, le Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire avait déclaré le président sortant réélu. Mais, sur fond d’histoire mouvementée et de conflits exacerbés dans les années précédentes, son adversaire s’est également proclamé élu, s’appuyant sur les décomptes d’une Commission électorale indépendante.

La « communauté internationale » accuse alors le président sortant de fraudes. L’Union européenne menace le pays de sanctions si Laurent Gbagbo ne quitte pas ses fonctions. La tension croît et dégénère en conflit armé en février 2011. C’est également le moment où les Occidentaux – France et Royaume-Uni, soutenus par les Etats-Unis – interviennent militairement en Libye pour « protéger » le peuple de ce pays en cachant à peine leur objectif : se débarrasser du colonel Kadhafi. A Paris, Londres, Bruxelles et Washington, l’air du temps est à la canonnière.

En Côte d’Ivoire, la préférence occidentale va de soi. D’un côté, Laurent Gbagbo, longtemps membre de l’Internationale socialiste, est de plus en plus mal vu par les dirigeants du « monde libre » qui le qualifient de « nationaliste ». En clair, ils le soupçonnent de vouloir préserver les richesses nationales, et donc de ne pas faire preuve d’assez de compréhension pour les intérêts des firmes européennes, françaises en particulier (la Côte d’Ivoire a longtemps été une colonie française).

De l’autre, Alassane Ouattara, une économiste formé notamment à l’université américaine de Pennsylvanie, et qui entra en 1968 au Fonds monétaire international (FMI). En novembre 1984, il prend la direction du département Afrique de cette institution. Accessoirement, il épouse une riche femme d’affaires peu après : la cérémonie a lieu à Paris, avec, parmi les amis, Martin Bouygues, un des plus puissants oligarques français (bâtiment et télécommunications).

C’est donc peu dire que M. Ouattara fait figure de candidat des Occidentaux. En mars 2011 donc, les combats s’intensifient entre les deux camps. Discrètement soutenues par le détachement de l’ONU, les forces pro-Ouattara, qui ne lésinent pas sur les exactions, pénètrent dans la capitale administrative, Yamoussoukro.

Et le 11 avril, elles assiègent puis font prisonnier Laurent Gbagbo et ses proches. Sous couvert de l’ONU, les troupes françaises leur prêtent une aide discrète mais décisive, selon de nombreux témoignages.

Le président sortant – qui continue à proclamer sa légitimité – est alors transféré à prison internationale de La Haye dans l’attente du procès que prépare la CPI. C’est donc le résultat de celui-ci, huit ans plus tard, qui vient d’être rendu public.

Première déconvenue pour les Occidentaux, le président de la Chambre, l’Italien Cuno Tarfusser, affirme qu’un procès n’est pas fait « pour juger l’Histoire d’un pays », et qu’il n’a nullement le droit de « prendre position sur la responsabilité morale ou politique » des accusés.

Par ailleurs, l’accusation formulée par le procureur, selon laquelle ceux-ci auraient mis en œuvre une stratégie visant massivement les civils favorables à M. Ouattara, repose, selon deux des trois juges, sur « des bases incertaines et douteuses, inspirées par un récit manichéen et simpliste ». Dans les mille pages d’attendus, on peut lire que « rien ne permet de penser que Laurent Gbagbo aurait refusé de se retirer parce que son plan était de rester au pouvoir à tout prix ». Ce qui était précisément la thèse autour de laquelle s’est organisée l’intense propagande déployée à l’époque par les médias dominants, en France en particulier.

Au contraire, notent les juges, les forces loyalistes étaient confrontées à « une guérilla urbaine », et étaient en position défensive. Le texte du jugement souligne en outre la non-neutralité des forces onusiennes (dont le mandat n’était pourtant pas de prendre parti), et évoque même la présence de tanks français tirant sur les soldats restés fidèles au président.

Enfin, une révélation s’avère particulièrement gênante pour ceux qui rêvaient de mettre en scène une justice internationale sanctionnant de manière impartiale un auteur de crimes contre l’humanité (crimes dont la réalité a été finalement démentie). Selon les juges, le procureur a pris « de premiers contacts avec certains témoins »... avant même d’avoir été légalement autorisé à enquêter. Une entorse plutôt problématique pour tous ceux qui – à commencer par l’Union européenne – ne cessent de se draper dans l’« Etat de droit ».

On ne peut que se réjouir que des juristes professionnels et intègres aient refusé de jouer le rôle que les dirigeants américains et européens voulaient leur attribuer. Mais si Laurent Gbagbo a été libéré de prison, il reste en résidence surveillée à Bruxelles, au cas où le procureur ferait appel. Surtout, il y a une énorme disproportion entre les tombereaux de propagande occidentale déversés en 2011, justifiant une intervention militaire à peine déguisée, et la discrétion médiatique quant au démenti qui a été finalement apporté à celle-ci.

La CPI avait été créée en 2002 pour légitimer le « droit d’ingérence », concept dont le but réel est de subordonner la souveraineté des Etats au bon vouloir de ladite « communauté internationale », c’est-à-dire des élites mondialisées.

Au-delà de l’honnêteté de quelques juges, qu’il faut saluer, il faut aussi et surtout remarquer que le monde qui s’esquissait « unipolaire » au tout début du siècle, a, depuis lors, quelque peu changé... (Selon Pierre Levy, rédacteur en chef du mensuel "Ruptures").

  • A noter que samedi dernier, des ressortissants ivoiriens ont manifesté pacifiquement en bicyclette dans les rues de Paris pour exiger le retour de Gbagbo à Abidjan. Dans la capitale ivoirienne, plus de 100.000 personnes ont manifesté dans le quartier populaire de Yopougon. La presse française n'a évidemment parlé que des débordements des supporters algériens après la victoire de leur équipe nationale à la CAN, c'est plus facile à justifier.

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19 juin 2019

Radio France : grève massive contre les suppressions de postes

Une grève lancée par l'intersyndicale de Radio France était massivement suivie mardi sur les antennes du groupe public, perturbant fortement leurs programmes, une mobilisation qui vise à contester un nouveau plan d'économies avec environ 300 suppressions de postes. 

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Dans un communiqué, le SNJ de Radio France a assuré que "plus des trois quarts des salariés ont cessé le travail aujourd'hui", estimant qu'ils avaient ainsi "massivement fait entendre leurs inquiétudes et leur rejet du projet stratégique présenté par la direction". 

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Selon le syndicat, qui avait appelé à une grève de 24 heures ce mardi aux côtés de la CFDT, la CGT, FO, Sud et l'Unsa, il n'y a eu "aucune émission matinale sur France Inter où près de 90% des journalistes ont cessé le travail", tandis que la matinale de franceinfo a été "très perturbée", de même que celles des 44 stations locales de France Bleu. 

Les autres activités du groupe étaient également affectés, avec "85% de choristes en grèves" et des services administratifs "fortement mobilisés", selon le SNJ. 
"En raison d'un appel à la grève (...) nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels. Nous vous prions de nous en excuser", annonçait une voix suave sur les antennes de Radio France qui diffusaient de la musique à la place des programmes. 
"Dangereux et destructeur"
Plusieurs centaines de personnes étaient réunies à la mi-journée dans la Maison ronde pour une assemblée générale. 

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Les salariés protestent contre le plan de 60 millions d'euros d'économies (d'ici à 2022) annoncé début juin par la présidente du groupe Sibyle Veil, suivant les recommandations de la Cour des comptes.  Le plan vise à anticiper la baisse de la contribution de l'Etat (moins 20 millions d'euros sur quatre ans) et la hausse des charges de personnel et prévoit d'investir davantage dans le numérique. 

Le plan "Radio France" 2022 prévoit une réorganisation des rythmes de travail, pour éviter le recours aux CDD. Il prévoit de supprimer 270 postes si les salariés acceptent de faire une croix sur des semaines de congés, ou 390 postes s'il n'y a pas d'accord avec les syndicats. 
Les syndicats demandent "le retrait de ce plan dangereux et destructeur" ainsi qu'un "effectif et des moyens nécessaires pour remplir nos missions de service public", alors que les radios publiques affichent d'excellentes audiences et que le groupe a retrouvé l'équilibre financier. 
Jeudi 13 juin, une réunion de "méthode" a échoué, les syndicats quittant la réunion. Avant de commencer à négocier, ils demandent des objectifs chiffrés, des budgets précis. 
Les syndicats s'appuient aussi sur le rapport d'un cabinet indépendant qui, mandaté par le comité social de Radio France, a qualifié les économies de "surdimensionnées": selon le cabinet Tandem, la hausse des charges de personnel sur les prochaines années a été surévaluée de 8,7 millions d'euros. Radio France pourrait ainsi s'épargner 118 suppressions de postes. (selon AFP)

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8 mai 2019

La diaspora algérienne

Depuis février dernier, les Algériens de France se mobilisent par milliers tous les dimanches, à Paris et dans d’autres villes, en signe de solidarité avec les millions de manifestants qui battent le pavé en Algérie.

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Sur le pavé parisien, chaque dimanche, es mêmes slogans retentissent: « Pouvoir assassin », « FLN dégage», « FLN au musée »,  « Le peuple veut la chute du régime »,« Un seul héros, le peuple »,«Mangeurs de cachir*, laissez-nous »…

Vers l’avènement d’une IIème République

En France, la diaspora algérienne s’organise pour être en phase avec le mouvement populaire qui rejette le système imposé en 1962 et les personnalités qui l’ont servi. C’est le cas de Nadia Bey, journaliste, qui m’a invité à une « Conférence-débat-propositions » le 25 avril dernier, à Saint-Denis.

Pour commencer, il a évidemment été question de démocratie, de pluralisme et de liberté de la presse. Les femmes, très nombreuses, ont réclamé l’abrogation du code de la famille, inspiré par la charia. Ces revendications, défendues passionnément des deux côtés de la Méditerranée, seront du ressort du Parlement de la IIème République algérienne dont l’avènement est souhaité par tous.

En attendant, le système perdure. L’heure est à la mobilisation et au combat. La création d’une ou de plusieurs fédérations représentatives de la diaspora est à l’ordre du jour. L’interdiction faite aux bi-nationaux(article 51 de la Constitution),  d’accéder à de hautes responsabilités en Algérie est perçue comme une offense à leur patriotisme et les empêche de revenir dans leur pays pour contribuer à son développement.

Lutter contre la corruption

Intervenant à mon tour en fin de soirée, j’indiquais qu’en Suisse, où une loi permet de bloquer à titre préventif les avoirs des « potentats », un avocat d’origine algérienne avait entamé des démarches pour que soient gelés les comptes du clan Bouteflika afin que l’argent ne puisse être transféré vers des destinations sans traçabilité.

Parmi les propositions destinées à aider le peuple algérien à lutter contre la corruption qui gangrène le pays, j’ai proposé que la diaspora algérienne interpelle les parlementaires français pour qu’ils votent une loi permettant, comme en Suisse, de mettre préventivement sous séquestre les avoirs et les biens de dirigeants corrompus.

Je me suis aussi demandé comment des sommes considérables d’argent sale sont déposées sans problème dans des banques françaises, alors qu’un simple citoyen doit justifier l’origine d’un transfert dépassant 10 000 euros.

J’ajoutais : « Qui dit corruption dit corrupteurs ». Je me suis alors interrogé tout haut, en me demandant si des surfacturations effectuées par certaines entreprises ou si des rétro-commissions n’aboutissaient dans les caisses de partis politiques français.

Gaïd Salah n’est pas « Monsieur mains propres »

Le 30 avril dernier, à Constantine, le général Ahmed Gaïd Salah, chefd’État-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense, qui dirige de facto l’Algérie a déclaré avoir en sa possession « des dossiers lourds de corruption … dévoilant des faits de spoliation des fonds publics avec des chiffres et des montants faramineux ». Ces derniers temps, il a ordonné l’incarcération de généraux et d’oligarques corrompus. D’autres arrestations sont annoncées. Mais, pour la rue algérienne, Gaïd Salah n’est pas pour autant  « Monsieur mains propres ». Dans un câble datant de 2007 révélé par Wikileaks, Robert Ford, ambassadeur américain à Alger, le présentait comme «peut-être le fonctionnaire le plus corrompu de l’armée ». Ahmed Gaïd Salah devrait se retirer pendant qu’il en est encore temps.

* NB : Le sandwich au cachir, saucisson halal à base de bœuf ou de volaille, appelé aussi « chitta », est devenu le symbole des corrompus depuis que le FLN en a offert avec quelques dinars, pour attirer la population dans ses meetings.

(Gilles Munier, journaliste)

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2 mai 2019

Les origines du "CRS=SS" beaucoup utilisé en mai 68

La bataille du charbon

Le slogan "CRS SS" s'est installé dans le répertoire contestataire et militant dans les années 60. Pourtant il date en fait de 1948. Trois ans après la fin de la guerre, les mineurs qui vivent une des grèves les plus dures et les plus violemment réprimées de l'histoire sociale, font rimer CRS et SS.

crs1948

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de mineurs ont été utilisés comme des bêtes de somme pour relancer la grande machinerie industrielle qui démultipliait l'impact écologique de la civilisation sur la planète et qui leur volait leurs vies (combien d'entre eux moururent ou connurent une longue et atroce agonie à cause de la silicose, ce "mal des mineurs", et combien d'autres crevèrent sur le carreau ?!). Il fallait bien cela, n'est-ce pas. Pour la France, sa grandeur, son industrie, son rayonnement, etc., cocorico.

En 1948, lorsque le gouvernement de l'époque s'attaque à leurs salaires et à leurs conditions de travail, ils décident de faire grève. On leur envoie l'armée, les flics, les troupes coloniales. Au moins 7 mineurs sont tués. Leur grève est un échec, mais il faut chercher là l'origine du CRS = SS, et non pas en mai 68 où il fut beaucoup repris.

30 avril 2019

Brésil: plus de 2.000 indigènes convergent vers le centre de Brasilia

Pour la défense de leurs terres ancestrales !

brasiliaQuelque 2.000 représentants de tribus indigènes du Brésil ont commencé à occuper mercredi matin le centre de Brasilia pour faire valoir leurs droits à leurs terres ancestrales, encore plus menacés depuis l'arrivée au pouvoir du président Jair Bolsonaro. 

Durant trois jours, les indigènes ont manifesté et campé devant les centres emblématiques du pouvoir de la capitale brésilienne, participant à ce "Camp de la terre libre" ("Campamento Tierra Libre") qui rassemble chaque année plusieurs centaines de personnes depuis 2004.  
Les forces de l'ordre étaient très nombreuses dans le centre de la capitale, où des cordons de sécurité ont été mis en place, ont constaté des journalistes de l'AFP. 
Des indigènes en tenue traditionnelle chantaient. Sur des bannières qu'ils arboraient on pouvait lire: "Nos terres sont sacrées. Pas d'extractions minières sur nos territoires", ou "Nous exigeons les démarcations de nos terres". 
Redoutant des troubles, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique Sergio Moro a ordonné la mobilisation de la Force nationale sur l'Esplanade des ministères et de la Place des Trois pouvoirs où sont situés le gouvernement, le Congrès et la Cour suprême. 
Il a pris cette mesure après une demande du général Augusto Heleno, chef du cabinet de la Sécurité institutionnelle, soucieux "d'empêcher les actes de violence de la part des manifestants". 
"Notre camp se tient depuis plus de 15 ans de manière pacifique, dans le but de donner de la visibilité à nos luttes quotidiennes", s'est offusquée la Coordination des peuples indigènes du Brésil (APIB) dans un communiqué. "Si le général Augusto Heleno prétend empêcher les actes de violence, qu'il s'occupe des grands propriétaires terriens qui envahissent nos territoires et tuent nos familles". 
"2019 a commencé dans un contexte très lourd", selon l'appel au rassemblement de l'APIB, qui attend au total quelque 5.000 représentants indigènes de tout le pays. 
La liste des doléances des populations autochtones ne cesse de s'allonger depuis l'élection en janvier du président d'extrême droite Jair Bolsonaro. 
La Funai, organisme public chargé des questions indigènes, s'est vu retirer ses attributions en matière de démarcation des terres et d'octroi de licences environnementales au profit d'un ministère de l'Agriculture totalement acquis à la cause de l'agro-business. 
Selon de nombreuses ONG et associations, les invasions de terres indigènes se sont multipliées sous le gouvernement Bolsonaro. 
Quelque 800.000 indigènes et 305 ethnies vivent au Brésil, pays-continent de 209 millions d'habitants.

8 avril 2019

Colère à Berlin

Des milliers de personnes manifestent contre la "folie des loyers"

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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, samedi 6 avril, à Berlin, contre "la folie des loyers" et la spéculation immobilière. D'autres manifestations ont eu lieu à Munich, Cologne, Francfort, Göttingen, Fribourg ou encore Mannheim.

Dans la capitale, les manifestants se sont rassemblés sur l'emblématique Alexanderplatz, d'où ils devaient gagner le quartier de Kreuzberg, en voie d'embourgeoisement et frappé par des hausses de loyers depuis plusieurs années. Les organisateurs tablaient, avant le début de la marche, sur au moins 6 000 participants.

"Pas de démolition d'immeubles habitables"

"Pas de démolition d'immeubles habitables", ont notamment lancé les manifestants. D'autres arboraient une pancarte "Surprise ! Le marché ne se régule pas de lui-même". Certains étaient déguisés en "requins de l'immobilier". Les organisateurs ont aussi lancé samedi un appel à signatures pour que soit organisé un référendum local sur l'expropriation par la mairie de Berlin des sociétés immobilières détenant plus de trois mille logements.

Les manifestants dénoncent en particulier des groupes comme Deutsche Wohnen et Vonovia, qui ont racheté des milliers d'édifices, profitant de prix bien plus bas que dans d'autres capitales européennes, avant de les louer à des loyers élevés. A Berlin, le prix du logement à la location a ainsi doublé en dix ans. Cette évolution des prix est portée par la popularité des grandes villes, où Allemands et Européens viennent s'installer par dizaines de milliers chaque année sans que l'offre ne suive.

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1 avril 2019

Des poissons jaunes manifestent dans le Giessen !

Y en a marre de bouffer de l'huile de vidange !

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Il fallait s'y attendre. La pollution des eaux du Giessen n'est pas du tout du goût de ces truites vagabondes dont certaines sont retrouvées "sur le dos, ventre en l'air" (pour une sieste éternelle) par les promeneurs de la piste piétonne qui longe le ruisseau !

Face aux pratiques d'un ferrailleur international autocasseur, face au silence des pêcheurs et face à l'inertie de la comcom et de la mairie de Villé, les truites survivantes ont décidé de prendre leur destin en main, et de manifester devant les bouches d'égoûts provenant de l'usine textile voisine.

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Elles seront habillées exceptionnellement d'un gilet jaune, certaines pouvant même être entièrement peintes dans cette nouvelle couleur de la contestation.

Elles invitent tous les humains de Villé et des environs à manifester à l'entrée de l'usine, coiffés d'un bonnet jaune visible au loin. Les poissons rouges des bocaux peuvent également être peints en jaune par leur propriétaire et pourront se joindre aux truites sauvages. Le rendez-vous de tout ce beau monde est fixé au lundi, 1er avril à 10h01 au pont de la rue de Breitenau. Pour une fois, les lignes de pêche seront interdites !

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25 février 2019

Sierra Leone : heurts mortels chez les Bolloré

Une vingtaine d’ONG alertent sur de graves violences survenues fin janvier / début février autour des plantations de palmiers à huile détenues par la société luxembourgeoise Socfin, dont le milliardaire français Vincent Bolloré est l’un des principaux actionnaires. Deux hommes ont été tués et des milliers d’habitants déplacés.

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Deux morts, des villageois battus par les forces de l’ordre et des milliers d’autres fuyant leurs domiciles dans le chefferie de Sahn Malen, dans le sud-est de la Sierra Leone : ces événements d’une extrême gravité se sont déroulés le lundi 21 janvier dans les villages riverains d’une plantation de palmiers à huile exploitée par SAC, une filiale de la multinationale luxembourgeoise Socfin dont les deux principaux actionnaires sont l’homme d’affaires belge Hubert Fabri (50,2% du capital) et le groupe français Bolloré (38,7%), contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré. Outre l’huile de palme, un marché en pleine expansion, Socfin est également spécialisée dans la culture de l’hévéa dont est extrait le caoutchouc naturel.

Selon une vingtaine d’organisations de la société civile, la répression à Sahn Malen est intervenue après le déclenchement d’une grève pour protester contre les mauvaises conditions de travail et les faibles rémunérations des employés de SAC. Ce mouvement s’inscrit dans un conflit plus large sur l’occupation des terres, soit plus de 18 000 hectares, dont Maloa, une association de défense des riverains, juge qu’elles ont été accaparées par la multinationale. «Avant, nous avions de quoi cultiver et nous pouvions nourrir nos familles, ça allait plutôt bien. Maintenant, nos villages sont dans la plantation, Socfin a pris nos terres, nous ne pouvons plus cultiver, nous n’avons plus de nourriture. Nous dépendons entièrement de Socfin pour le travail», témoignait en octobre dernier une représentante des riverains, invitée au Luxembourg par un collectif d’ONG (lire ci-dessous). L’élection du président Julius Maada Bio, en mars 2018, leur avait pourtant fait espérer une résolution du conflit foncier.

En ce qui concerne les événements de ces derniers jours, la grève aurait démarré le lundi 16 janvier et entraîné l’intervention du représentant de l’État sierra-léonais dans la région, le Resident Minister South, qui a demandé aux employés de reprendre le travail.

Habitants molestés et villages désertés

Lundi 21 janvier, des policiers et militaires ont débarqué dans plusieurs villages, certains se déplaçant dans un véhicule 4×4 de Socfin en compagnie de deux employés de la société, selon un communiqué diffusé par des ONG locales et européennes. Un journaliste de la BBC, qui s’est rendu sur place les jours suivants, a décrit des villages désertés par leurs habitants qui ont fui dans les forêts et villages voisins. Il a rapporté les témoignages de villageois frappés par les forces de l’ordre ayant également tenté de leur extorquer de l’argent. Quinze personnes ont été arrêtées, dont un député indépendant, Shiaka Sama, qui a néanmoins été libérés mardi, tandis que les autres restaient emprisonnés.

Selon une délégation de défenseurs des droits humains qui s’est également rendue sur place, quelque 2 500 personnes sont réfugiées dans des localités voisines. Dans un compte rendu de leur mission portant sur les violences survenues entre le 16 et le 25 janvier, ils affirment que «des membres présumés de la sécurité d’État» sont intervenues pour «protéger» la SAC.

Dix-sept ONG, dont Amnesty International et FIAN Belgique, ont en outre exprimé par communiqué leur préoccupation quant à l’usage «excessif» de la force par la police et l’armée à Sahn Malen. Un collectif d’organisations civiles luxembourgeoises a également réagi à ces événements.

Pour leur part, les autorités sierra-léonaises mettent ces violences sur le compte de rivalités politiques locales mais surtout sur celui de l’interdiction des rites initiatiques pratiqués par la société secrète traditionnelle Poro pour préparer filles et garçons à entrer dans l’âge adulte.

Cette dernière explication est également avancée par Socfin dans un communiqué diffusé uniquement au Sierra Leone lundi, faisant état de «gangs de jeunes» qui auraient attaqué des locaux de Socfin et les forces de l’ordre, dont un membre aurait été blessé. Joint plusieurs fois hier par divers canaux, Socfin n’a pas donné suite aux questions sur ces événements et les accusations précises formulées à son égard.

(Fabien Grasser)

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