Philippot obstrue et s'en va, Richardot polémique, Richert pédale dans la choucroute
La première véritable session plénière de travail commence très mal ce lundi matin. Songez ! presque 2 heures pour régler les deux premiers points (des douze prévus) de l'ordre du jour.
Premier point : les indemnités des élus ! Au bout d'une heure de discussions inutiles (Philippot relance le débat sur les iphones qui sont "du fric foutu en l'air" selon lui, provoque une interruption de séance, revient sur les accords donnés en réunion des présidents de groupes, bref toutes les ficelles d'une opposition qui veut surtout faire parler d'elle, et qui au final vote pour le barême défini. Pernelle Richardot intervient juste pour rappeler les nombreuses absences de Philippot à son poste de député européen (12% de présences) puis se tait face à la réponse de Philippot qui lui rappelle sa position électoralement inconfortable au sein de son groupe.
On pensait que le président Richert allait mettre un peu d'ordre dans cette belle pagaille. Que nenni ! il se contente de quelques ironies qui relancent les discussions dignes d'un comptoir de bistrot, jusqu'à ce que le vote intervient ... à l'unanimité !
Deuxième point : le règlement intérieur. Le FN relance une interminable bataille de procédures, qui dure encore une heure, pour au final une vague abstention de sa part.
Philippe Richert suspend la séance ! C'est l'heure du repas ! On se donne jusqu'à 14 h 30, histoire d'avaler un peu plus qu'un sandwich. Il reste 10 points à traiter, ça promet de durer. Les lorrains et champagne-ardennais ont intérêt à prévoir des chambres d'hôtel pour la nuit surtout que la séance ne reprend qu'à 15h15 (on est si bien à table) avec 3/4h de retard.
Troisième point : l'économie. Philippot a disparu, la choucroute a mal passé. Il doit être parti faire la sieste. C'est le FN Grolet qui s'accapare la parole et qui estime que Richert applique le "plan socialiste". Après une explosion de rires sur les bans du PS, Pernelle Richardot reproche quand même à Richert le manque de vision stratégique. Et encore une fois Richert pédale : "Comment voulez-vous créer le schéma de développement économique alors qu'on vient tout juste de former la commission économique, on a besoin de structuration pour agir." Et alors ? Il n'avait pas le temps d'y penser ? Il n'a pas d'équipe autour de lui ?
Il est plus précis sur les CPER (contrats de plan Etat - Région) : "Pour les contrats de plan, on va profiter de la clause de revoyure à la mi-parcours pour mettre en place une politique sur l'ensemble du territoire. Même si les moyens sont mis en commun, la priorité est de les affecter aux territoires qui en ont besoin, sans gommer les priorités qui ont été affichées". Voilà qui explique que la RN 59 ne sera plus sa priorité ? du moins dans l'état de 2x2 voies prévue à la DUP et signée dans le CPER 2014 - 2020.
Quatrième point : la ruralité. Argument frappant de Philippe Richert : "Vous pensez que personne avant vous ne s'est occupé des zones rurales, ça va, ça va !" Autrement dit, rien ne changera, même si Richert habite en pleine ruralité. Et la gauche s'abstient... Mais personne ne propose quoi que ce soit de concret.
Cinquième point : le nom de la Région. Le FN se réfère à un sondage effectué par Philippot, absent car pas encore réveillé de sa sieste. Pour le reste une méthode est proposée par le groupe LR, plus facile que pour les problèmes économiques où chacun se prévaut de la bonne gestion de son ancienne Région. De toutes façons, le nom, tout le monde s'en tape ! Grand Est, Acal, Alca, Lotharingie, Champarcallor, ... Le citoyen attend du concret et en cette journée, il n'a eu qu'une vaste comédie.
17 h 30 : Richert siffle la fin de la récréation, pardon, la fin de la réunion, bien que l'ordre du jour ne soit pas épuisé. Malgré tout, la prochaine session plénière n'aura lieu qu'en avril (peut-être vendredi 1er ?). Il faudra prévoir un dossier sur la pêche dans le Rhin et la Moselle ? Et peut-être d'ici là Florian Philippot sera revenu de son voyage imaginaire sur la planète Mars... Il a quand même la télé dans son astronef puisque, comme par enchantement, il a pu être interviewé par France 3 lors de son long voyage dans les bras de Morphée.