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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
afrique
23 mars 2023

Manifestations au Kenya

Un total de 238 personnes ont été arrêtées et 31 policiers blessés lundi au Kenya à la suite d'affrontements entre forces de l'ordre et partisans de l'opposition, a annoncé mardi dans un communiqué la police.

kenyaLe chef de l'opposition Raila Odinga, avait appelé ses partisans à manifester contre l'inflation et le gouvernement. Selon la police, 213 personnes ont été arrêtées dans la capitale kényane Nairobi et 25 autres dans l'ouest du pays, bastion de l'opposition.

«Personne n'est au-dessus des lois»

La manifestation dans la capitale avait été interdite dimanche par les autorités en raison d'un non-respect du délai de dépôt de la demande d'autorisation. «Nous voulons rappeler à la population que personne n'est au-dessus des lois», a affirmé la police, tout en dénonçant les «manifestations illégales».

Lundi, un étudiant avait été tué par la police à Maseno dans l'ouest du pays. Selon la police, quelque 31 membres des forces de l'ordre ont été blessés. «Nous condamnons dans les termes les plus forts possibles la violence injustifiée à l'encontre de nos officiers dans l'exercice de leurs fonctions», indique le communiqué.

Il s'agit des premiers troubles majeurs depuis l'arrivée au pouvoir de William Ruto, victorieux en août d'une élection présidentielle très serrée, au résultat contesté par son rival malheureux Odinga qui continue d'affirmer qu'elle lui a été «volée» et que le gouvernement Ruto est «illégitime». M. Odinga a appelé ses partisans à manifester chaque lundi. (selon AFP)

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23 février 2023

Togo : de plus en plus de déplacés face à la menace terroriste

L’inquiétude grandit autour de la situation sécuritaire dans la région des Savanes, théâtre d'incursions jihadistes qui provoquent des déplacements de populations. Plusieurs sources ont notamment fait état d'une dizaine de morts, il y a quelques jours, dans une attaque contre deux villages du Kpendjal, près de la frontière avec le Bénin. Les autorités togolaises ne communiquent plus sur les attaques ni sur leurs bilans, pour l'instant.

togoOpération Koundjoaré pour lutter contre la menace terroriste dans le Nord, plan d'urgence pour la région des Savanes, réunions avec les bailleurs de fonds... Les autorités togolaises disent avoir pris la mesure du problème sécuritaire depuis longtemps et agir pour éviter que les assaillants s'installent sur le territoire togolais.

Un conseiller municipal de la zone reconnaît les efforts déployés par le gouvernement, mais il lance un cri d'alarme face à la situation sécuritaire dans les Savanes. Il confie :

« Le gouvernement est présent, les forces de l’ordre et de sécurité se battent. Elles-mêmes subissent des pertes, mais le résultat escompté n’est pas là et la peur s’empare de toutes les populations des Savanes. On pense qu’il faut tirer la sonnette d’alarme pour que non seulement le gouvernement, mais aussi des bonnes volontés puissent nous venir en aide. »

La crise sécuritaire provoque des déplacements de populations qui alarment aussi certains natifs des Savanes comme Sultan de la Fada, artiste slameur qui a consacré un titre aux déplacés, après s'être rendu dans le Kpendjal : « J’ai vu des personnes qui se déplaçaient, des familles, des enfants dans une situation pas possible. Je me suis dit qu’en tant qu’artiste, il fallait que je fasse en quelque sorte un témoignage pour que les gens puissent savoir réellement ce que ça fait de passer de la paix au terrorisme. »

Le conseiller municipal s'alarme aussi des déplacements de populations, et de leurs conséquences sur les activités agricoles. « On se demande quand ça va finir, pour que ces populations puissent rentrer chez elles et mener une vie normale », conclut-il. (selon "RFI")

27 janvier 2023

A propos du Burkina Faso : rencontre Macron - Ouattara

Le tête-à-tête, mercredi 25 janvier 2023, à Paris en France entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron, est la Une des quotidiens parus jeudi 26 janvier 2023 dans les kiosques.

abidjan2« Hier à l’Elysée, ce que Ouattara a confié de l’importante rencontre avec Macron », titre Soir Info, tout comme L’Inter qui écrit, « Départ des troupes françaises, possible arrivée de Wagner au Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo doivent-ils craindre ? Le décryptage d’un expert du Sahel. Ce que Ouattara et Macron se sont dit hier à l’Elysée ».

« Après son tête-à-tête avec Emmanuel Macron à Paris hier, Alassane Ouattara salue le partenariat solide et confiant entre la Côte d’Ivoire et la France », a pour sa part mis en exergue Le Jour plus. Le Patriote ne dit pas le contraire et titre, « Reçu à déjeuner par Emmanuel Macron, Ouattara salue un partenariat solide et confiant entre Paris et Abidjan ».

Le chef de l’Etat de Côte d’Ivoire dira dans le quotidien L’Avenir, « je me réjouis du partenariat solide entre nos deux pays ». Le journal de relever surtout, « France Côte d’Ivoire Alassane Ouattara reçu en grande pompe à l’Elysée ». Le Matin a également évoqué, « Déjeuner de travail à l’Elysée, Ouattara-Macron : ces grands sujets abordés hier ».

L’Intelligent de préciser qu’au cours de cette rencontre des deux chefs d’Etat, « Nous avons échangé sur des sujets d’intérêt commun ». Quant à L’Expression il promet dans ses colonnes, d’être plus explicite et écrit, « Rencontre Ouattara-Macron à l’Elysée, voici les dossiers chauds abordés ». Le confrère Notre Voie se veut plus précis et écrit, « Départ annoncé des troupes françaises au Burkina, Paris et Abidjan se concertent ».

« Entretien Ouattara-Macron à l’Elysée hier, Côte d’Ivoire-France : un partenariat solide et confiant », relate le quotidien gouvernemental Fraternité-Matin tandis que le Nouveau Réveil, proche du PDCI-RDA écrit, « Le président ivoirien reçu hier à l’Elysée, ce que Ouattara est allé dire à Macron ».

Autre sujet, en politique, Dernière heure revient sur les municipales et régionales 2023 et titre, « Du nouveau sur les listes de candidatures du PDCI-RDA ! ». Selon le quotidien Le Bélier, « La guerre des cadres fait rage au RHDP ». Générations Nouvelles ne dira pas le contraire et écrit, « Choix des candidats du RHDP aux municipales et régionales, quand le parti de Ouattara étale bruyamment ses divergences ».

Pendant ce temps, les rangs du parti présidentiel se renforce de cadre tel que stipulé par Le Rassemblement, « Séduit par Ouattara, Pierre Magne rejoint le RHDP ». L’Essor dans la même dynamique écrit, « Pierre Magne : je rejoins le RHDP ».

Le Temps, proche du PPA-CI, quant à lui écrit, « A deux jours de la visite du woody, Bayota mobilisée, attend le président Gbagbo ». Le Quotidien d’Abidjan parle de tout autre chose, notamment de la cour pénale internationale (CPI) et dit, « Après le procès de Gbagbo et Blé Goudé, ce que les Ivoiriens et Africains vont faire à la CPI demain ».

Le Sursaut revient sur le détournement à l’ARTCI et martèle, « Il n’y a pas eu de détournement à l’ARTCI ! ». (selon - AIP - agence ivoirienne de presse)

abidjan

12 janvier 2023

Sénégal: manifestation contre la hausse du prix de l’électricité

Jusqu’à 10% d’augmentation pour les tarifs de l’électricité. C’est la mesure qui agite les citoyens sénégalais, depuis début décembre 2019. Une troisième marche de protestation était organisée, ce vendredi 10 janvier, à Dakar et dans plusieurs villes du pays par le collectif citoyen Noo Lank, soutenu par une partie de l’opposition sénégalaise.

s_n_galLa Senelec - Société nationale d’électricité - a augmenté ses prix pour financer notamment le développement de son réseau. « Noo Lank » se traduit, en wolof, par « Nous refusons ». Le message s’affichait ainsi sur les banderoles de même que s'affichaient les tee-shirts verts et blancs des centaines de manifestants sortis protester, ce vendredi 10 janvier, sur la place de la Nation, à Dakar. Cette mobilisation entend se poursuivre jusqu’à ce que les tarifs de l'électricité soient revus à la baisse.

Fadel Barro, ex-coordonnateur du mouvement citoyen "Y'en a marre" fait partie des organisateurs : « L’objectif, c’est de faire abandonner à l’État la hausse du prix de l’électricité qui est injustifiée. Ils peuvent le faire s’ils acceptent, eux, de réduire leur train de vie, ne serait-ce que symboliquement en supprimant des institutions au budget qui ne servent à rien. Ils veulent que les Sénégalais payent pour que, eux, vivent dans l’opulence. Les Sénégalais ne l’accepteront pas », précise-t-il.

Une colère partagée par de nombreux citoyens de Dakar et d’ailleurs. Atou Thiam, résident de Tivaouane, a fait près de 100 km pour venir manifester : « On a fait le déplacement uniquement pour lutter contre la hausse du prix de l’électricité parce que si l’électricité augmente, tous les autres produits vont suivre. Les boulangeries, les transports qui eux aussi vont augmenter parce qu’ils utilisent de l’électricité. Tout est cher au Sénégal actuellement, tout est cher », s’inquiète-t-il. (selon "France.info")

La fédération des boulangers ainsi que des syndicats de travailleurs s’étaient d’ailleurs joints au cortège. Tous ont appelé à la libération de plusieurs militants, arrêtés fin novembre, alors qu’ils protestaient eux-aussi contre les nouveaux tarifs de la Senelec.

16 décembre 2022

Scandale de la «dette cachée» au Mozambique

11 proches du pouvoir condamnés

Le verdict a été rendu ce mercredi 7 décembre dans l’affaire de corruption dite de la « dette cachée ». Sur les 19 accusés jugés dans cette affaire, 11 proches du pouvoir, dont le fils de l'ancien président Armando Guebuza, ont été condamnés à des peines de prison ferme.

mozambique1Le procès, retransmis en direct à la radio et à la télévision, aura duré sept mois dans un tribunal spécialement aménagé dans la cour d'une prison de Maputo. Le scandale, qui a éclaté en 2016, a plongé le pays dans sa plus grave crise financière depuis son indépendance. 

L'affaire remonte à 2013, quand des prêts secrets de 2 milliards de dollars, garantis par l'État, ont été accordés à des entreprises publiques par des banques étrangères. Officiellement, pour des achats de navires de pêche et de patrouilleurs militaires.

Les 19 accusés, tous proches du pouvoir, étaient jugés pour chantage, faux, détournements de fonds et blanchiment. L'ancien chef du renseignement et de la sécurité de l'État et l'ex-patron du renseignement économique ont écopé de 12 ans de prison, comme le fils de l'ancien président Armando Guebuza. Ndambi Guebuza a été, lui, reconnu coupable d'avoir joué les facilitateurs auprès de son père en échange de 33 millions de dollars.

Le pays a été bloqué

L'actuel chef de l'État, Filipe Nyusi, mis en cause dans plusieurs témoignages, n'a pas été inquiété par la justice.

Malgré plusieurs audits menés, il n'a pas été possible de déterminer ce qui a été acheté avec l'argent des prêts. Le juge a estimé que « les crimes commis ont eu des effets qui se feront sentir sur des générations. Le pays a été bloqué, l'aide financière à l'État suspendue et la pauvreté s'est aggravée pour des milliers de Mozambicains ».

D'autres procédures sont encore en cours en Suisse, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud.(selon RFI)

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1 octobre 2022

L'UE renforce son soutien militaire au Mozambique, pays riche en gaz

L'Union européenne a déclaré jeudi qu'elle apporterait un soutien supplémentaire à une mission militaire africaine au Mozambique, alors que des attaques islamistes menacent des projets gaziers destinés à réduire la dépendance du bloc vis-à-vis de l'énergie russe.

mozambiqueL'UE fait la chasse aux sources d'énergie alternatives depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou et le Mozambique possède les troisièmes plus grandes réserves de gaz prouvées en Afrique.

Mais depuis 2017, ce pays d'Afrique australe est aux prises avec des militants liés à l'État islamique dans sa province de Cabo Delgado, la plus septentrionale et riche en gaz. Le conflit se situe à proximité de projets de gaz naturel liquéfié (GNL) valant des milliards de dollars développés par des entreprises occidentales, dont le français Total et l'italien ENI.

Confirmant un rapport de Reuters en août, l'UE a déclaré que les gouvernements avaient accepté de donner 15 millions d'euros (15 millions de dollars) à la mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) au Mozambique (SAMIM), qui combat l'insurrection.

Dans un rapport interne consulté par Reuters, l'UE avait mis en garde contre une situation "très volatile" dans le nord du Mozambique, bien que la mission de la SADC et une intervention distincte de troupes rwandaises soient parvenues à contenir les militants.

Le soutien financier a été annoncé un jour après que le Mozambique a déclaré qu'au moins six personnes ont été décapitées et une religieuse italienne tuée par des insurgés dans le nord de la province de Nampula.

Les fonds s'ajoutent aux 1,9 million d'euros déjà fournis par l'UE à la SAMIM et aux 89 millions d'euros destinés aux forces armées mozambicaines.

Les fonds supplémentaires serviront à acquérir des fortifications de camp et des conteneurs de stockage, des équipements médicaux, des véhicules et des bateaux, ainsi que des dispositifs technologiques, précise le communiqué de l'UE.

Dans son rapport interne, l'UE avait déclaré que le soutien serait limité aux équipements non létaux, malgré le besoin de la SADC en la matière.

Le rapport indiquait que le soutien de l'UE à la mission rwandaise au Mozambique serait également proposé dans les mois à venir. (selon "Zonebourse")

NB : 1 $ = 1,0004 euros

29 septembre 2022

Le plus vieux dinosaure africain aurait pu être américain

Des scientifiques viennent d’annoncer la découverte du squelette du plus vieux dinosaure d’Afrique, dans le district zimbabwéen de Mbire. Ces restes semblent confirmer la théorie de la dérive des continents…

zimbabweUn mètre de haut environ, 30 kilogrammes, une longue queue et une tête plutôt petite : l’animal dont la découverte du squelette au Zimbabwe vient d’être annoncée par une équipe internationale de paléontologues, pourrait être confondu avec un banal varan. Pourtant, même de taille plus modeste que les dinosaures géants à long cou qui constitueront sa descendance, le Mbiresaurus raathi est bien une créature de cette époque lointaine où apparaissaient les tout premiers mammifères. Il courait sur deux pattes, il y a environ 230 millions d’années…

Si le squelette – presque complet, c’est rare – a été retrouvé à l’occasion d’expéditions en 2017 et 2019, ce n’est que ce mercredi 31 août que l’équipe de chercheurs du Zimbabwe, de la Zambie et des États-Unis a publié ses résultats dans la prestigieuse revue Nature. De l’espèce sauropodomorphe, le dinosaurien « rhodésien » est présenté comme le plus ancien fossile de dinosaure connu du continent. L’animal était vraisemblablement un omnivore qui se nourrissait de plantes, de petits animaux et d’insectes.

Continents connectés

Son nom, « Mbiresaurus raathi », est un double hommage au district de Mbire du nord-est du Zimbabwe – où le squelette a été trouvé – et au paléontologue Michael Raath, le premier chercheur qui signala des fossiles dans cette région du globe. Le spécimen découvert en a rejoint d’autres au Musée d’histoire naturelle de la ville zimbabwéenne de Bulawayo.

C’est le scientifique de l’université américaine de Yale Christopher Griffin qui a déterré le premier os de ce squelette, un fémur. S’il a commencé à creuser au Zimbabwe, c’est en s’appuyant sur la théorie selon laquelle tous les continents actuels ont été connectés, un jour, en une seule masse terrestre dénommée Pangée. Il a calculé que l’ancienne Rhodésie se trouvait vraisemblablement, à l’époque, à peu près à la même latitude que l’Amérique du Sud moderne. Inspiration pertinente : ce sont bien des restes de dinosaures de la même époque et de mêmes caractéristiques que le Mbiresaurus raathi qui ont été auparavant trouvés au Brésil et en Argentine.

Les migrations humaines auraient été bien plus simples à l’époque du supercontinent, lorsque l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Europe étaient collées. Mais l’homme, s’il avait été présent, n’aurait sans doute pas manqué d’inventer le grillage…

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20 mai 2022

Libye : blocage des sites pétroliers

La guerre en Ukraine cache celle de Libye !

Des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar ont fermé des puits et des terminaux afin de fragiliser le gouvernement d’Abdel Hamid Dbeibah à Tripoli.

libyeImpasse politique, blocage pétrolier, pressions des milices : la Libye renoue avec son rituel scénario de crise un an à peine après une réconciliation nationale désormais en péril. Mardi 19 avril, la compagnie nationale de pétrole, la National Oil Corporation (NOC), basée à Tripoli, a dénoncé la fermeture « illégale » par des groupes protestataires du terminal de Brega, situé dans le Croissant pétrolier, la principale plate-forme d’exportation du brut libyen en bordure du golfe de Syrte. Il s’agit, selon la NOC, de la quatrième paralysie d’installations pétrolières après celles du terminal de Zoueitina en Cyrénaïque (Est) et des deux champs d’Al-Sharara et d’Al-Feel, situés dans la région méridionale du Fezzan. Au total, près de 550 000 barils de pétrole par jour manqueraient ainsi à l’offre libyenne – soit 40 % de sa production nationale –, un nouveau facteur poussant les cours de l’or noir à la hausse dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Le blocage des sites pétroliers libyens est l’aboutissement d’un schisme politique entre deux autorités gouvernementales parallèles dans lequel rebascule le pays depuis deux mois. Le 10 février, le Parlement siégeant à Tobrouk (Est) avait nommé Fathi Bachagha à la tête d’un nouveau gouvernement de stabilité nationale (GSN), voué à se substituer au gouvernement d’union nationale (GUN) dirigé par Abdel Hamid Dbeibah. Celui-ci avait été investi en mars 2021 dans le cadre d’une réconciliation entre factions rivales libyennes scellée sous les auspices des Nations-Unies. (selon "Le Monde")

12 mai 2022

Liberté de presse en Afrique : l'Algérie et le Maroc épinglés

Le dernier classement de Reporters sans frontières (RSF) dresse un bilan mitigé sur la liberté de la presse en Afrique.

presseEntre les Seychelles (13e) ou la Namibie (18e) et l'Erythrée (179e sur 180), il y a les différents visages de l'Afrique. Le bilan est contrasté, selon le dernier rapport de Resporters sans frontières (RSF). "Ces dernières années, la multiplication de lois répressives criminalisant le journalisme en ligne est venue porter un nouveau coup au droit à l’information. Dans le même temps, la prolifération des rumeurs, de la propagande et de la désinformation a contribué à affaiblir le journalisme et l’accès à une information de qualité", constate RSF.

La situation est inégale. Tandis que la Côte d'Ivoire fait un bond impressionnant en passant de la 66e à la 37e place sur 180, le Mali, lui, continue de s'enfoncer dans le classement. "Dans le Sahel, l’insécurité et l’instabilité politique ont fortement progressé et le journalisme y est, ces derniers temps, attaqué de manière spectaculaire. En 2021, deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41e), le reporter français Olivier Dubois a été enlevé par un groupe armé au Mali (111e) et plusieurs journalistes ont été expulsés du Bénin (121e), du Mali ou du Burkina Faso", analyse l'organisation.

Situation préoccupante en Afrique du Nord"

La situation de la presse dans la région Afrique du Nord (hors Egypte) n’a jamais été aussi préoccupante, avec quatre pays concernés au plus haut niveau par cette aggravation de la situation : l'Algérie (134e), où la liberté de la presse recule de manière inquiétante et l’emprisonnement des journalistes devient chose courante, le Maroc (135e) qui maintient en prison trois figures importantes du journalisme en dépit des pressions, et enfin la Libye (143e) et le Soudan (151e) où les observateurs et nos correspondants expliquent qu’il n’y a plus de presse libre dans le pays", s'alarme RSF

La Tunisie s'en sort un peu mieux mais de "graves inquiétudes sont pourtant apparues depuis le coup de force du président Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, et l’installation de l’état d’exception". (selon BFMTV-Afrique)

presse1

4 mai 2022

La Russie relance un projet de base navale au Soudan

Isolée sur la scène internationale depuis l’invasion de l’Ukraine, Moscou cherche à renforcer ses liens avec des pays africains. Le Soudan pourrait ainsi valider un projet de base militaire russe lui donnant accès à la mer Rouge, au grand dam des États-Unis.

soudan1L’un est devenu "un paria" de la scène internationale depuis son invasion de l'Ukraine, l’autre subit les foudres de l’Occident depuis un coup d'Etat militaire, le 25 octobre : la Russie et le Soudan semblent en bonne voie pour ressusciter un projet de base militaire offrant aux Russes un accès stratégique à la mer Rouge.

Le 23 février, à la veille du déclenchement par Vladimir Poutine de "l’opération spéciale" en Ukraine, une délégation soudanaise, emmenée par le numéro 2 du régime, le général Mohammed Hamdane Daglo, dit Hemedti, a été reçue à Moscou.

Pendant huit jours, le général Daglo, chef des redoutables paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a rencontré de nombreux officiels russes dont le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

"Si un pays veut une base sur nos côtes, que cette base satisfait nos intérêts et ne menace pas notre sécurité, qu'elle soit russe ou autre, nous coopérerons", a-t-il lancé à la presse à son retour de Russie.

L’agence de presse d’État soudanaise, Suna, a également expliqué que les deux pays avaient convenu de relancer tous les précédents accords économiques, diplomatiques, politiques et de sécurité.

Le coup d’État rebat les cartes

soudan2Ce projet de base navale russe au Soudan remonte en réalité à 2017. Vladimir Poutine et l’autocrate Omar El-Béchir avait signé un accord stipulant que Moscou obtiendrait un bail de vingt-cinq ans pour construire une base à Port-Soudan, le principal port du pays. Elle devait permettre d’accueillir 300 hommes et jusqu’à quatre navires de guerre.

Mais avec la chute d’Omar El-Béchir en 2019 et son remplacement par un pouvoir partagé entre civils et militaires, le projet avait été mis entre parenthèse. D’autant que Khartoum s’est rapproché pendant cette période de transition démocratique des chancelleries occidentales. Le pays a été retiré de la liste des États soutenant le terrorisme, a bénéficié d’un rééchelonnement de sa dette et d’un soutien économique massif de la part des États-Unis.

Cependant, le coup d’État du général Al-Burhane en octobre 2021 et le retour d’un pouvoir militaro-islamiste a rebattu les cartes, recréant des conditions favorables à une coopération renforcée avec la Russie.

Si ce projet est mené à son terme, il s’agirait de la première base militaire russe en Afrique depuis  l'effondrement de l'URSS. "Mais pour le moment, il n’y a que des paroles et aucuns travaux du port n’ont été lancé", tempère l’historien Gérard Prunier, spécialiste de l'Afrique de l’Est, joint par France 24, qui prédit toutefois un rapprochement accéléré entre les deux pays.

Wagner, des hommes de main pour Hemedti

Pour les Russes, l’intérêt d’une base navale au Soudan est hautement stratégique. Une base sur la mer Rouge donne un accès direct aux mers chaudes "qui sera ainsi potentiellement un point d’appui de choix des forces navales russes pour le Moyen-Orient et la côte est-africaine", note Arnaud Peyronnet de l'Observatoire stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient.

L’objectif serait également de faciliter l’extraction d’or, de terres rares et d’autres ressources contrôlées par les FSR de Hemedti et l’armée soudanaise, dont la mainmise est quasi-totale sur tous les secteurs de l’économie.

Ces derniers entretiennent depuis plusieurs années des liens avec le Kremlin et son bras armé sur le continent : la milice privée Wagner. "Au Soudan, les hommes de Wagner sont étroitement contrôlés par Hemedti qui les utilise comme gardes de sécurité sur ses mines d’or illégales", assure Gérard Prunier.

Déjà sous Omar el-Béchir, des accords avaient été signés entre des compagnies liées à Evgeny Prigozhin, l’homme de main du Kremlin en Afrique de par ses liens avec Wagner, dont M Invest et sa filiale soudanaise meroe Gold. Prigozhin avait fait l’objet de sanctions en juillet 2020 de la part des États-Unis qui l’accusaient "d'exploiter les ressources naturelles du Soudan pour son enrichissement personnel".

Cette présence du groupe Wagner au Soudan s’inscrit plus globalement dans la stratégie de Vladimir Poutine en Afrique. Stratégie qui consiste à s’arrimer à des pays en phase de transition politique comme en Centrafrique, en Libye ou encore au Mali.

L’inquiétude des États-Unis 

Selon le Wall Street Journal, la perspective de voir une base navale russe au Soudan suscite une inquiétude grandissante parmi les responsables militaires américains.

L’année dernière, le général Stephen Townsend, chef du commandement militaire en Afrique, avait déjà assuré lors d’une audition devant les sénateurs que ce projet était une préoccupation majeure pour les États-Unis.

Face à ce rapprochement, les Occidentaux se trouvent confrontés à un dilemme. "Avec nos sanctions, nous sommes tout simplement en train d'offrir le Soudan sur un plateau aux Russes", explique un diplomate cité par l’AFP. "Les généraux ont survécu en autarcie sous l'embargo contre Béchir, donc nos menaces pèsent peu".

Depuis le coup d’État, la junte au pouvoir mène une répression brutale contre les manifestants qui continuent à descendre dans la rue pour réclamer le retour d’un pouvoir civil. Selon l'ONU, au moins 85 manifestants anti-putsch ont été tués au Soudan depuis le 25 octobre, sans compter des centaines de violations des droits humains perpétrés "dans un contexte d’impunité totale". (selon "France-24")

soudan

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