Des impacts à la fois sociétaux, environnementaux et économiques
Une bonne gestion de l’éclairage public est un élément majeur de l’amélioration du cadre de vie des habitants. Les collectivités qui optimisent l’entretien et le matériel de leur parc lumineux diminuent la pollution lumineuse qui nuit à la faune locale et se mettent à l’abri de défaillances des candélabres. De plus, c’est aussi un moyen pour la ville de se donner une image dynamique en se montrant à la pointe de la technologie avec un patrimoine mis en valeur par des éclairages adaptés. Aussi, dans un environnement où les problèmes écologiques font parties de notre quotidien, utiliser des solutions adaptées en matière d’éclairage est une bonne façon de moins polluer. En plus des solutions innovantes permettant de réaliser des économies d’énergie, il existe des moyens pour mieux gérer cette consommation et diminuer le besoin croissant d’énergie et donc de rejet de CO2. Le recours à des solutions d’approvisionnement par des énergies renouvelables est également possible. Enfin, issu d’un rapport de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), le graphique fourni ci-dessous montre que l’éclairage public représente 18% de la consommation d’énergie des collectivités et 23% de leur facture énergétique. Réduire ce qui représente le quart de leur coût en énergie peut donc aider les villes à faire des économies. Les dépenses pouvant être évitées dans ce domaine représentent un poste important du budget et pourront conduire à maîtriser les impôts locaux ou être investies dans d’autres projets.
Quelles sont les solutions dont disposent les municipalités ?
Ces enjeux financiers, certaines entreprises les ont compris et ont mis l’accent sur l’innovation pour permettre aux villes d’augmenter la part d’énergies renouvelables et de réduire l’utilisation de matériel « énergivore ». Parmi ces innovations, nous trouvons :
- L’introduction de courants porteurs en ligne (CPL). Cette technologie permet à un appareil d’envoyer des signaux d’informations par les mêmes câbles qui lui fournissent de l’énergie. Les CPL transforment le parc d’éclairage en un véritable réseau d’information, ce qui permet de suivre en télégestion l’état de fonctionnement de chaque candélabre et de piloter progressivement la réduction de puissance. Des expérimentations dans les villes de Sammarcolles, Saint-Secondin et Saulge ont été réalisées pour démontrer la faisabilité de cette technologie à l’échelle d’une commune.
- L’utilisation de ballast électronique. Le défaut des lampes de l’éclairage public par rapport aux lampes à incandescence est que leurs conditions d’alimentation ne sont pas adaptées au réseau. Les ballasts permettent d’adapter les caractéristiques courant-tension, de mieux amorcer la mise en route des lampes et de diminuer de 10% l’énergie consommée par la limitation à la puissance nominale de la lampe et l’amélioration du facteur de puissance. La plupart des entreprises spécialisées en distribution d’énergie et éclairage public proposent ce genre d’équipement.
- La production d’énergie par cellules photovoltaïques et des éoliennes pour certains types d’éclairages. Par exemple, la construction de mâts photovoltaïques à Rennes pour l’éclairage piétonnier a permis de réaliser des progrès en matière d’esthétique et de réduire significativement la consommation d’énergie dans le domaine.
Cependant, sans aller jusqu’à la pointe de la technologie, certaines économies et avancées pourraient être faites en matière de développement durable. Par exemple, un simple diagnostic du parc lumineux peut parfois amener à des conclusions intéressantes :
- A utilisation et durée de vie égale, les lampes à sodium haute pression consomment deux à trois fois moins d’énergie que les lampes à mercure. Pourtant, les lampes à mercure haute pression sont largement majoritaires dans le parc lumineux français en raison de leur faible coût à court terme. L’utilisation de plus en plus de lampes à sodium représenterait un investissement très rentable sur le moyen et long terme en raison des économies d’énergie que cela engendrerait.
- Les luminaires associés à une optique réfléchissante doublent leur efficacité. Sans optique réfléchissante, les luminaires diffuseurs avec boule opale sont très chers si on rapporte leur prix à leur efficacité. Outre les 35% de lumière absorbée par la boule opale, 35% est perdue car orientée vers le ciel, ce qui ne porte qu’à 30% la lumière effectivement exploitable et non génératrice de pollution lumineuse. Ajoutée à une optique réfléchissante, la pollution lumineuse est quasiment supprimée et l’efficacité lumineuse doublée.
- L’ADEME évalue à 40% les lampes vétustes, c’est-à -dire qui ont plus de 26 ans. Pourtant, remplacer ces lampes par des nouvelles représenterait un investissement très rapidement amorti : les lampes usagées n’assurent pas le niveau de qualité initial et requièrent plus d’entretien. Le renouvellement du parc lumineux tous les 3 ou 4 ans entraîne une baisse significative de la consommation d’énergie et des entretiens moins fréquents, ce qui donne ici encore une source d’économies dans le temps tout en faisant baisser la facture énergétique.
Ainsi, l’éclairage public représente un important gisement de réduction des coûts et de la pollution. Les investissements sont tous amortis en moins de 10 ans par une meilleure gestion du parc, une optimisation de l’entretien des lampes et l’introduction de technologies innovantes. C’est un moyen de promouvoir le respect de l’environnement tout en faisant baisser les factures des municipalités de 30% et en offrant un meilleur cadre de vie aux citadins.