Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
6 juin 2010

L'enfer chinois

getFoxconn Technology, fournisseur taiwanais de composants, confronté à une vague de suicides dans son usine du sud de la Chine, a pris mercredi des mesures radicales, demandant notamment à ses employés de s’engager par écrit à ne pas se suicider. Un nouvel employé du groupe qui fournit de grandes multinationales, dont Apple et Nokia, s’est tué mardi – le dixième depuis le début de l’année au sein du premier fabricant de composants électroniques au monde. En conséquence, l’entreprise, qui avait déjà fait venir des moines bouddhistes et des psychologues, a aussi installé une ligne téléphone d’aide d’urgence aux suicidaires et posé des filets autour de ses bâtiments pour empêcher les sauts dans le vide. Mais rien qui ne résolve les questio ns de fond, pour les groupes de défense des travailleurs. Foxconn, à Shenzhen (sud), c’est une ville dans la ville, avec ses ateliers modernes, des pâtisseries, des échoppes de restauration rapide, des banques et cliniques d’acupuncture. Un cran nettement au-dessus de la plupart des usines chinoises. Mais Foxconn, c’est aussi une gestion quasi-militaire et un salaire de base mensuel d’à peine 900 yuans (107 €) pour un travail abrutissant, affirme Li Qiang, directeur du China Labor Watch, une organisation basée à New York.« Les employés n’ont pas le choix : ils doivent faire des heures supplémentaires massives pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles », dit Li. Surtout s’ils choisissent de vivre hors du complexe. Aussi bon nombre se plaignent-ils d’être «  épuisés et soumis à une grande pression », ajoute Li. Pourtant, la plupart sont jeunes. A l’heure du déjeuner, les employés qui sortent des bâtiments, vêtus de leurs chemises rouge et blanc, ont entre 18 et 24 ans. Ils se dirigent vite vers une des cantines du groupe, à moins qu’ils ne prennent le temps d’une cigarette le long des allées calmes et bordées d’arbres sillonnant ce complexe gigantesque de 300 000 employés. Beaucoup sont venus de provinces plus déshéritées, rêvant d’un bel avenir à Shenzhen, une des premières zones économiques établies dans le pays il y a trente ans, aux portes de Hong Kong, devenu un fief de la manufacture. Ils ont quitté leur famille pour ce rêve, vivant désormais dans des dortoirs de sept personnes ou plus, coupés des leurs, travaillant six jours par semaine et jusqu’à douze heures par jour, à l’assemblage de produits pour eux inabordables : des iPhones d’Apple, ordinateurs Dell et téléphones portables Nokia. «  Dans leurs villages, ces travailleurs avait un système de soutien social, une fois partis, c’est fini », note Gilbert Wong, un professeur de la Hong Kong University. D’où un surcroît d’accablement et de solitude pour certains. Et à quoi bon une piscine d’entreprise de taille olympique quand on ne peut pas en profiter ? «  Où prendrais-je le temps de nager ? », a déclaré une jeune fille, en précisant qu’elle n’avait que 30 minutes de pause déjeuner. Lorsqu'il s'agit d'exploiter les salariés, les frontières fortifiées entre Chine populaire et Chine nationaliste n'existent plus.(Selon le Républicain Lorrain du 29/5)

Publicité
Commentaires
L
Bien sûr SPVictor, il y a des sanctions : ce sont les familles du suicidé qui doivent payer les pots cassés ! Exactement de même, que les familles des condamnés à mort doivent payer à l'Etat la balle pour l'exécution !
Répondre
S
bonsoir, avec docilités ou obligés, les employés chinoix ont signé ce document leur interdisant de se suicider.<br /> Qu'a-t-il été prévu si malgré son engagement écrit un quidam se suicide ?<br /> risque-t-il des sanctions ?
Répondre
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 249 029
Publicité