Un groupe de cyclotouristes villois vient de dans le midi. D'autres viennent chez nous, plus de 10.000 vont parcourir nos pistes cyclables et nos routes. Gérard, 67 ans, ingénieur en retraite, après un périple dans les Vosges, a décidé de monter une dernière fois le Ventoux cette année. Mais il va continuer à rouler, comme il l’a fait une grande partie de sa vie depuis que son père lui a offert, à l’âge de 12 ans, un vélo « demi-course » qui se caractérisait par ses pneus aussi large que des roues de mobylette. « La pratique du vélo permet un bon équilibre physique et mental, on se connaît bien soi-même, on ne se ment pas sur sa forme et son mental, on sait maîtriser une souffrance tolérable », explique ce sexagénaire flamboyant en dépit « d‘une vie professionnelle fatigante et stressante ». Les femmes et les hommes de son âge constituent une grande majorité des centaines de cyclotouristes. 80 % des pratiquants ont entre 50 et 60 ans, 20 % sont plus jeunes ou plus vieux. En moyenne, le cyclotouriste roule entre 3 000 et 6 000 km par an et il dispose d’un peu de moyens financiers. L’achat d’un vélo fiable, sans être de haute compétition, nécessite un investissement minimum de 1.000 à 1.500 €. Enfin, 60 % sont des hommes, 40 % des femmes et à 95 % ils circulent avec le casque qui protège des mauvais coups en cas de chute. Jean-Claude et Marie-Hélène, 62 ans, domiciliés en Îlle-et-Vilaine, découvrent l'Alsace et la Lorraine pour la première fois Ils ont longtemps roulé en solo, chacun de son côté. Depuis 1996, ils ont choisi le tandem, une façon d’être ensemble et de s’économiser. Colette, 57 ans, est venue seule de la région parisienne. Le vélo a été pour elle une révélation, en 2003, quand elle a intégré un groupe cyclotouriste. « J’avais une vie de mère de famille organisée et aucun passé sportif », assure Colette qui aujourd’hui est « capable de rouler 120 km par jour ». Claude, Marilyne et leurs garçons Dany et John, sont venus spécialement de la banlieue de Londres où ils demeurent. Faire du vélo ensemble est une habitude ancrée dans cette famille bretonne. « Les enfants ont leur vélo et nous, les parents, nous circulons en tandem », précise Claude qui reconnaît à demi-mot, faire l’essentiel de l’effort musculaire. Marilyn sourit, pas dupe. Dans un autre couple, Bernard roule invariablement deux fois par semaine depuis 35 ans. Seuls la neige et le verglas le font renoncer. Son rythme a été longtemps sportif. Aujourd’hui « avec l’âge » il ralentit et préfère les randonnées au long cours. Sa compagne Jocelyne approuve. Elle reprend l’exercice après des problèmes de santé. « Le vélo m’a beaucoup manqué, je m’y remets tranquillement, sans forcer », insiste-t-elle.