Laurent Kalinowski a décidé de se faire l’avocat de tous les fonctionnaires de Moselle-Est. Pour endosser ce rôle, le député maire PS de Forbach prend le risque de défier le gouvernement Ayrault.
Kalinowski s’oppose frontalement à la suppression de l’indemnité de résidence sur les fiches de paie de tous les agents publics des ex-communes dites minières de Moselle (lire RL du 20 juillet). L’ensemble des serviteurs de l’Etat de l’Est mosellan est concerné : policiers, profs, agent des collectivités, personnels des hôpitaux publics… exerçant de Boulay à Bitche en passant par Saint-Avold, Forbach et Sarreguemines.
Dans un courrier au préfet Nacer Meddah, le parlementaire du Bassin houiller informe le représentant de l’Etat en Lorraine qu’il a demandé à ses services financiers de la Ville de Forbach « de surseoir à l’exécution de cette décision » dans l’attente d’une réponse de la ministre de la Fonction publique sur sa demande d’annulation de la directive.
La fin de l’indemnité de résidence ampute le salaire des fonctionnaires de 1 %.
Kalinowski a aussi écrit à Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, ainsi qu’à Bernard Cazeneuve, ministre du Budget.
«Je comprends la nécessité d’une réforme de l’indemnité de résidence compte tenu de l’ancienneté des textes la régissant , écrit le député maire de Forbach, permettez-moi néanmoins de manifester une certaine surprise quant au manque de concertation avec les différents acteurs concernés».
Appliquée partout… à Metz, Nancy et Strasbourg
Pour faire changer d’avis les ministres, Laurent Kalinowski prend prétexte du futur Pacte Etat-Région, annoncé en grande pompe afin de soutenir la Lorraine. « Seule une mobilisation forte et unanime de nos fonctionnaires nous permettra de relever le défi du redressement économique de notre territoire. Or, cette décision leur renvoie un message particulièrement négatif et démobilisateur », analyse le parlementaire socialiste.
Surtout, Laurent Kalinowski a constaté que l’indemnité de résidence aux fonctionnaires restait d’actualité dans la majorité des villes et des régions de France. Elle s’applique même dans la majorité des communes du sillon mosellan, dont Metz, mais aussi à Nancy, Strasbourg, notamment sous le prétexte du niveau élevé des loyers.
Loyers élevés ? C’est justement le cas à Forbach. Laurent Kalinowski n’oublie pas de le préciser à Marylise Lebranchu et Bernard Cazeneuve. « Bon nombre de communes de ma circonscription sont concernées par le décret du 21 juillet 2012 encadrant l’évolution des loyers. Le secteur ayant fait l’objet de tensions inflationnistes, il me paraîtrait injuste de supprimer cette indemnité de résidence », conclut-il.
Les centrales syndicales CFTC et CGT ont également manifesté leur désapprobation face à la suppression de cette prime aux fonctionnaires. Jean-Louis Roselli, vice-président de la FAFPT de Moselle (Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale) est remonté : «L’indemnité de résidence n’avait rien d’un privilège, c’était une mesure incitative à exercer dans des endroits qui n’avaient rien de destinations de rêves pour des fonctionnaires.»
Stéphane MAZZUCOTELLI (Le Républicain Lorrain)