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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
11 décembre 2023

Villé : le Père Noël apporte...

... une réunion du Conseil Municipal

CM4Enfin, il était temps ! Autrefois ces réunions étaient mensuelles. Aujourd'hui elles sont trimestrielles ou semestrielles ? On ne sait plus trop. En tous cas, celle de Noël est fixée à ce soir 19 h à la mairie. Et pour une fois, l'ordre du jour est paru dans la presse locale. Il ne manque que les traditionnelles communications du maire et un point "divers".

Enfin, admettons, il y a quand même du progrès sur le contenu de certains chapitres, mais il reste des absences dans bien des domaines. Par exemple, depuis le début du mandat, la commission agriculture - forêt - chasse ne s'est jamais réunie ! Alors le point sur cette commission, qui devrait au moins se soucier de l'entretien des chemins ruraux, va être vite fait. Les élus membres de cette commission attendraient-ils que la mairie leur fournisse des chaussures de marche ? Et les propriétaires, qui entretiennent les chemins communaux pour l'accès à leurs parcelles, vont-ils continuer à être poursuivis par des plaintes et des  enquêtes de la gendarmerie ?

Au début de son mandat, le maire m'a proposé de participer à cette commission et notamment aux visites sur le terrain. Mais aucune n'a eu lieu, il semblerait que la commune n'a pas encore fourni des chaussures de marche à tous les élus.On risque donc d'attendre encore longtemps...

Et pourquoi les nombreux travaux annoncés par le maire et son ami le président de la comcom sur une page entière de presse locale, ne figurent-ils pas à l'ordre du jour ?

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10 décembre 2023

Une proposition de loi de LFI touchant au droit local sème l'émoi en Alsace

Sans doute s’agissait-il du calme avant la tempête : à peu près passée inaperçue lors de son enregistrement par la présidence de l’Assemblée nationale ce mercredi 6 décembre, la proposition de loi « visant à l’application du principe de laïcité » portée par plusieurs députés LFI (La France Insoumise) – dont le bas-rhinois Emmanuel Fernandes -, a soudain suscité les réactions les plus courroucées ce jeudi. En cause : l’atteinte caractérisée que le texte constitue – du moins aux yeux de ses détracteurs – à l’encontre du droit local d’Alsace-Moselle.

Une initiative « stupide »

LFIPremier à réagir par voie de communiqué, le président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) Frédéric Bierry fustige « une initiative [qui] illustre l’incompréhension totale [des députés LFI] de la plus-value du Concordat ». « Ne nous trompons pas, insiste Frédéric Bierry. Ce que visent les députés LFI, c’est la destruction du droit local dans son ensemble, et de ses bienfaits ».

Cette PPL « est stupide, s’élève sur le même thème le sénateur bas-rhinois (apparenté LR) André Reichardt, stupide car elle traduit une méconnaissance totale de la plus-value de ce droit, qui constitue une opportunité incomparable de dialogue entre les religions et avec l'Etat ».

Défendre la laïcité

Joint par nos soins ce jeudi soir, Emmanuel Fernandes réplique d’abord par l’ironie : « Les humeurs de M. Bierry me laissent indifférent. Il ferait mieux de se soucier de dépenser les 260 millions d’euros de trésorerie de la CEA, quand tant d’enfants sont à la rue… Sur le fond, cette PPL défend la laïcité et la séparation des cultes d’avec l’Etat dans l’ensemble de l’Hexagone, sans évidemment rien remettre en cause des dispositions avantageuses du droit local, dont mon mouvement souhaite au contraire la généralisation. » (selon "DNA")

9 décembre 2023

Exposition de crèches à Neuve-Église

A la salle Jean de Kort, derrière la grotte, en face de l'église,  7 rue de l'Eglise, 67220 Neuve-Église, les samedi et dimanche, 9 et 10 décembre, 16 et 17 décembre, les 23 et 24 décembre 2023.

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8 décembre 2023

Bide : la Nouvelle-Zélande ne séduit plus les ultrariches

Lancé voilà six mois, le nouveau “visa doré” néo-zélandais destiné aux étrangers fortunés ne fait pas recette. C’est un revers sérieux pour le pays, considéré comme l’un des plus sûrs du monde et qui avait vu sa cote de popularité monter en flèche durant la pandémie.

nouvelle_z_landeC’est un flop retentissant : le visa doré lancé en septembre dernier par le gouvernement de Jacinda Arden n’a suscité que 14 demandes en six mois ! Un chiffre à comparer avec les 492 candidatures totalisées par le précédent programme du même genre. “Les ultrariches semblent se désintéresser de la Nouvelle-Zélande”, diagnostique Bloomberg.

Il faut dire que cette nouvelle version du visa doré néo-zélandais est nettement plus élitiste que l’ancienne. La mise à jour concerne à la fois le montant du ticket d’entrée et le type d’investissement exigé. Pour décrocher la résidence permanente chez les Kiwis grâce à sa fortune, il en coûte désormais au minimum 5 millions de dollars néo-zélandais (2,8 millions d’euros) en investissements directs ou bien 15 millions de dollars (8,6 millions d’euros) investis en actions. Auparavant, 3 millions de dollars placés (sans risque) dans l’immobilier suffisaient pour bénéficier du même statut.

La barre a peut-être été placée un peu haut, suggère Marcus Beveridge, à la tête d’un cabinet d’avocats d’Auckland qui conseille les immigrants. Les dix premiers candidats n’ont rapporté au total que 111 millions de dollars néo-zélandais – une misère. L’ancien programme permettait quant à lui d’injecter chaque année 1 milliard de dollars dans l’économie.

Les visas dorés : un casse-tête pour les gouvernements

Mais réviser les critères d’attribution de la résidence permanente était devenu une nécessité, notamment à cause du tollé provoqué par l’affaire Peter Thiel. Après avoir passé seulement une douzaine de jours dans le pays, le richissime cofondateur de PayPal avait réussi à décrocher la nationalité néo-zélandaise, statut qui lui avait permis par la suite d’acquérir une somptueuse propriété sans avoir à solliciter l’autorisation du bureau des investissements étrangers (Overseas Investment Office).

“Dans le monde entier, les gouvernements sont confrontés à un casse-tête : ils convoitent l’argent des investisseurs étrangers, mais lancer des visas spécialement destinés à ce public présente des risques, surtout quand le coût du logement se met à flamber pour les locaux”, analyse Bloomberg.

La pandémie a d’abord dopé l’intérêt pour les visas dorés, “mais trois ans après la mise à l’arrêt de pans entiers de l’économie mondiale les réactions négatives se multiplient”, constate le média américain. Le Royaume-Uni, l’Irlande et le Portugal ont ainsi préféré mettre un terme à leurs propres programmes de visas dorés à cause des soupçons de fraude et surtout parce que partout les riches acheteurs étrangers ont fait grimper les prix de l’immobilier.

Quant à la Nouvelle-Zélande, son succès pour tenir à distance le virus du Covid dans les premiers temps de la crise sanitaire a d’abord conforté son image de pays refuge. Mais au sein du marché hautement concurrentiel des visas dorés, elle a désormais des rivaux de poids dans la zone Asie-Pacifique : l’Indonésie, le Cambodge, la Malaisie, Singapour ou encore la Thaïlande. “Dotés de centres urbains plus importants ou plus proches des marchés asiatiques, ces pays ont de quoi séduire les investisseurs”, souligne Timothy Fadgen. Ce spécialiste des relations internationales à l’Université d’Auckland soupçonne que “le moment où la Nouvelle-Zélande pouvait faire figure de refuge ultime” est peut-être passé. (selon "Courrier international")

7 décembre 2023

L’Uruguay : nouveau paradis fiscal pour riches étrangers

Depuis son élection il y a près de quatre ans, le président Luis Lacalle Pou a pris des mesures pour attirer les investisseurs étrangers, faisant de son pays une exception dans la région. Explications.

uruguayAvec sa stabilité politique, son environnement sûr, et ses mesures fiscales favorables aux riches, l’Uruguay fait figure d’exception en Amérique du Sud. Le pays attire depuis longtemps des ressortissants venus de l’Argentine et du Brésil voisins “mais, ces dernières années, de plus en plus de riches étrangers, notamment des Américains et des Européens, y ont posé leurs bagages”, écrit l'hebdomadaire Bloomberg.

“Quelques mois après son entrée en fonction en mars 2020, le président Luis Lacalle Pou, un partisan de 50 ans des politiques de libre marché (et un passionné de surf), a publié un décret permettant aux étrangers de faire plus facilement de l’Uruguay leur domicile fiscal”, ajoute le site américain. Pour bénéficier de ce décret et ne pas payer d’impôts sur le revenu des investissements pendant onze ans, il faut passer au moins soixante jours par an dans le pays et acheter un bien immobilier d’une valeur d’au moins 500 000 dollars ou investir un minimum de 2,2 millions de dollars dans une entreprise locale. En outre, il existe une zone de libre-échange dans et autour de la capitale, Montevideo, et il y en aura bientôt une autre à Punta del Este, où les investisseurs étrangers sont exemptés de la majorité des taxes.

Ces mesures, introduites par un président ultralibéral et adepte du surf, contrastent avec les politiques de lutte contre les inégalités en vigueur en Colombie et en débat au Brésil notamment. Certains des plus grands entrepreneurs de la tech de la région ont déjà choisi de s’installer en Uruguay, souligne Bloomberg.

L’afflux d’étrangers a des conséquences visibles : les écoles internationales privées, et souvent très coûteuses, connaissent un vrai boom et ont souvent des projets d’agrandissement, tandis que les quartiers résidentiels fermés et l’immobilier de luxe se développent. (selon "Courrier international")

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5 décembre 2023

La Corée du Nord menace d’abattre des satellites américains

La Corée du Nord a menacé, samedi 2 décembre, d’abattre les satellites espions des Etats-Unis en réponse à « toute attaque » contre son propre satellite, en orbite depuis une dizaine de jours. Pyongyang a affirmé qu’une telle opération serait considérée comme une « déclaration de guerre », a rapporté l’agence de presse officielle KCNA.

cor_eCette déclaration intervient après qu’un responsable américain a expliqué que les Etats-Unis disposaient de divers « moyens réversibles et irréversibles » pour « priver un adversaire de ses capacités spatiales et les contrer ».

Cet adversaire pouvant être la Corée du Nord, qui a réussi à mettre en orbite son premier satellite espion fin novembre après deux essais infructueux en mai et en août.

Aucune image communiquée

« Si les Etats-Unis essaient de violer le territoire légitime d’un Etat souverain », alors Pyongyang « envisagera de prendre des mesures d’autodéfense pour affaiblir ou détruire la viabilité des satellites espions américains », a mis en garde un porte-parole du ministère des affaires étrangères nord-coréen.

Toute opération militaire contre le satellite de Pyongyang considérée comme « imminente » amènera le régime à « user de sa dissuasion de guerre ». Le pays reclus est doté de l’arme nucléaire.

Depuis le lancement réussi de son premier satellite, la Corée du Nord assure avoir observé des sites militaires américains et sud-coréens importants, et même Rome. Pour autant, elle n’a communiqué aucune image qui aurait été prise par Malligyong-1.

Selon la Corée du Sud, la Russie a aidé la Corée du Nord à lancer avec succès son satellite espion. (selon "Le Monde")

4 décembre 2023

L'Ukraine souffre d'un manque de munitions

Alors que l’artillerie de Kiev n’arrive pas à égaler la puissance de feu russe, l’aide américaine dans le domaine des obus a baissé de 30%. L’Union européenne a elle aussi du mal à produire des munitions pour l’armée ukrainienne.

ukraineL’Ukraine souffre déjà d’un écart considérable de puissance de feu face à l’artillerie russe et la situation va empirer. Le flux de munitions d'artillerie de fabrication américaine vers l'Ukraine a diminué de plus de 30% dans le cadre des efforts déployés par Washington pour aider Israël dans sa lutte contre le Hamas. Un officier ukrainien sous couvert d’anonymat a affirmé à ABC News que c’était un problème majeur puisque l’armée ukrainienne dépend beaucoup des systèmes d’armes occidentaux.

La raréfaction des livraisons d’obus de 155 millimètres est particulièrement grave puisque ce type de munitions représente environ 70% des besoins en artillerie de Kiev. Le haut gradé anonyme s'est également dit très inquiet du fait que l'impasse dans laquelle se trouve le Congrès américain pour approuver une future aide militaire à l’Ukraine. «Nous avons de gros problèmes, les munitions de base n'arrivent pas. Si on laisse la situation se détériorer davantage, l'Ukraine risque de perdre sa position sur le champ de bataille», a-t-il encore déclaré.

Ce responsable a ensuite expliqué que le Pentagone a assuré au gouvernement de Volodimir Zelenski que le conflit entre Israël et le Hamas ne diminuerait pas le soutien militaire des États-Unis envers l’Ukraine. Une promesse qui s’est révélée fausse selon cet officier. Du côté américain, un haut fonctionnaire, lui aussi anonyme, a rejeté cette affirmation. «Ce développement n'a absolument rien à voir avec ce qui se passe à Gaza. Les aides destinées à Kiev ont été décidées des semaines à l'avance, il n'y a donc aucun lien entre les deux conflits», a-t-il précisé à ABC News.

Il est vrai que l'administration du président américain Joe Biden a demandé le mois dernier aux législateurs d'approuver une demande d'aide supplémentaire de 91 milliards d’euros, dont la majeure partie était destinée à l'Ukraine. L'initiative s'est toutefois heurtée à la résistance des républicains, certains mettant en doute la stratégie de la Maison Blanche dans le conflit et s'opposant à un financement «carte blanche». De plus, le Pentagone est sur le point d'épuiser les fonds alloués au soutien militaire de Kiev.

L’Union européenne ne produit pas assez d’obus

Les États-Unis ont dépensé environ 95% des fonds précédemment alloués à l'Ukraine, a précisé la porte-parole du département de la Défense Sabrina Singh, ajoutant que ces fonds s'élevaient à plus de 55 milliards d’euros. Sur cette somme, il ne reste qu'environ 962 millions d’euros non dépensés. Les membres de l’Union européenne ont promis de donner un million d’obus d’artillerie à Kiev mais la production industrielle ne suit pas. «On peut se demander si l'objectif d'un million n'a jamais été réaliste. Un million, c'est facile à décider et l'argent est là, mais la production doit être au rendez-vous. Nous devons partir du principe que ce but ne sera pas atteint», avait confié à Euronews Boris Pistorius, le ministre allemand de la défense.

Les inquiétudes croissantes sur le fait que l'UE n'atteindra pas son engagement de fournir un million d'obus d'artillerie à l'Ukraine d'ici mars 2024 forcent aussi la France à faire volte-face par rapport à sa volonté précédente de produire ces munitions en Europe et pourrait en acheter à l’étranger. «Toutefois, avant de recourir à des fournisseurs étrangers, l'UE doit réellement manquer l'objectif d’un million d’obus en mars», a déclaré un diplomate français de haut rang à Politico. Il s'agit d'un changement important par rapport à la position traditionnelle de la France, qui encourage les gouvernements nationaux à acheter des armes et des munitions européennes. (selon "CAPITAL")

3 décembre 2023

Guerre au Soudan : vers un nouveau génocide au Darfour ?

La « guerre civile » au Soudan, qui oppose l’armée régulière (FAS), fidèle au président-putschiste Abdel Fattah al-Burhan, à son ancien allié, le groupe paramilitaire des Forces de Soutien Rapide du général Hemetti, dure depuis avril dernier. Les combats se sont concentrés dans la capitale Khartoum et dans la province du Darfour, scène d’un nettoyage ethnique, 20 ans après le génocide perpétré notamment par les Janjawid, milice dont les FSR sont issues.

soudan

En 2019, des grandes manifestations avaient eu lieu au Soudan pour mettre fin au règne du dictateur al-Bashir, au pouvoir depuis 1989. L’armée soudanaise a profité de la colère populaire pour orchestrer un coup d’État et renverser Al-Bashir. En août de la même année, un gouvernement civil est mis en place, sous fort contrôle militaire. Mais cette administration civile sera de courte durée, puisque al-Burhan, soutenu par les FSR d’Hemetti, la renversera dans un nouveau coup d’État en octobre 2021. Après un bref retour au pouvoir pendant l’hiver, le premier ministre Abdallah Hamdok démissionne, ouvrant la voie à un contrôle total du pays par les militaires.

Au-delà des ambitions politiques des deux chefs de guerre, l’alliance de circonstance qui les unissait était vouée à l’échec. Dans le cadre de la transition « vers la démocratie », al-Buhran insistait sur l’intégration des FSR à l’armée régulière sous deux ans (avant que les FSR ne deviennent trop puissantes et incontrôlables), Hemetti était prêt à l’effectuer sous 10 ans. À partir de là, le ferment d’un affrontement entre les deux factions était semé. Le 15 avril, alors qu’un nouveau premier ministre devait être annoncé, les combats ont éclaté à Khartoum. Les combats s’y sont concentrés pendant les premiers mois, et ont continué malgré des tentatives de cessez-le-feu sous médiation saoudienne et étasunienne.

Une épuration ethnique est en cours au Darfour

Un front majeur s’est ouvert dans le Darfour, une région d’une importance stratégique considérable. Les combats s’y sont concentrés depuis cet automne, et actuellement, les FSR ont consolidé leur emprise sur quatre des cinq capitales des wilayat du Darfour ; la cinquième, Al-Fashir, est sur le point de tomber. Tenir le Darfour aurait pour conséquence que les FSR domineraient la majeure partie du pays du côté ouest du Nil blanc (le nord-ouest étant désertique), ce qui leur conférerait un avantage décisif. Les combats dans le Darfour ont été particulièrement meurtriers pour les populations civiles, qui ont été victimes de nombreuses exactions des forces armées, et en premier lieu par les FSR.

Les populations du Darfour sont essentiellement non-arabes ; les trois principaux groupes ethniques, les Fours, les Masalit et les Zaghawa ont été victimes d’un nettoyage ethnique systématique entre 2003 et 2005, mais qui a continué à une intensité moindre depuis deux décennies. La majorité des massacres, qui ont fait plusieurs centaines de milliers de victimes, a été perpétré par la milice Janjawid, un groupe principalement composé de nomades arabes, avec la bénédiction d’Al-Bashir. Ce dernier devait être délivré par les putschistes à la Cour Pénale Internationale pour y être jugé pour génocide et crime contre l’humanité.
Ce génocide n’a jamais réellement pris fin, mais s’est intensifié depuis le début du conflit, particulièrement ces derniers mois avec l’escalade des affrontements dans la région. Les Masalit, qui vivent essentiellement dans le Darfour-Occidental, en sont les premières victimes. Les exactions commises par les FSR présentent tous les traits caractéristiques d’un génocide : massacres, viols systématiques, mise en esclavage des populations, humiliations. « Le dernier épisode d’assassinats ciblés ethniquement perpétré par les Forces de Soutien Rapide au Darfour occidental porte les marques d’une campagne organisée d’atrocités contre les civils Massalit », selon Mohamed Osman, de Human Rights Watch.

De nombreux charniers, abritant pour la plupart des corps de Masalit ont été mis à jour. En novembre, une vidéo montrant des membres des FSR enterrer des dizaines de personnes, certaines vivantes, a été rendue publique. Le nombre total de victimes est encore inconnu, mais des estimations basses parlent déjà de plusieurs milliers de victimes depuis le début du conflit, et de plus de 10 000 selon certaines sources. Les massacres se sont intensifiés en novembre. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, plus de 800 personnes ont été tuées début novembre à Ardamata.

Les personnes ayant réussi à traverser la frontière et à se réfugier au Tchad attestent toutes d’une épuration ethnique en cours dans la région. De nombreuses femmes affirment avoir été violées, tandis que des hommes et des femmes ont été vendus en esclavage. Les massacres s’accompagnent d’humiliations et d’une déshumanisation systématique. En réaction à ces massacres, deux groupes rebelles opérant dans le Darfour, le Mouvement pour la justice et l’égalité et l’Armée de libération du Soudan, qui étaient parmi les principaux acteurs de la Guerre du Darfour de 2003, ont décidé de mettre fin à leur position de neutralité, et ont rejoint l’armée régulière malgré leurs désaccords, pour combattre les FSR.

L’écrasante responsabilité des puissances étrangères

Le conflit en cours découle bien entendu de la confrontation entre des puissances étrangères et apparaît à bien des égards comme une guerre par procuration. Les puissances régionales voisines ont de nombreux intérêts au Soudan, chacune choisissant et renforçant le camp qui sert au mieux ses propres objectifs. Le Soudan se trouve géographiquement à l’intersection du Maghreb, du Proche-Orient, du Golfe et de l’Afrique sub-saharienne, dont la corne de l’Afrique.

En raison de sa position stratégique entre l’Éthiopie et l’Égypte, la région revêt une importance vitale pour cette dernière. Les eaux du Nil Bleu prennent leur source en Éthiopie, conférant ainsi à ce pays un poids crucial dans le contrôle du niveau du Nil en aval. La construction en cours d’un immense barrage en Éthiopie est perçue comme une menace existentielle pour l’Égypte, et constitue le principal point de tension entre les deux pays. Ceux-ci se trouvent donc à soutenir les deux parties opposées dans le conflit soudanais, l’Égypte soutenant les FAS d’al–Burhan, et l’Éthiopie étant plus proche des FSR.

Ce soutien de l’Égypte aux FAS créé une contradiction importante pour l’Égypte, dont un des principaux alliés, les Émirats Arabes Unis, soutient les Hemetti. Les Émiratis et les FSR ont en effet conclu des accords commerciaux, principalement dans l’export d’or, dont le Soudan est le 3ème plus gros producteur en Afrique. De plus, les FSR ont combattu aux côtés des troupes saoudiennes et émiraties contre les forces houthies, et ont soutenu le protégé des EAU, Khalifa Aftar, en Libye. En revanche, l’Arabie Saoudite a choisi de soutenir al-Burhan dans le conflit, une décision que Foreign Policy explique par la rivalité entre les deux pétromonarchies.

Du côté d’Israël, il est plus délicat de déterminer quel chef de guerre il soutient. Il est plus probable qu’il soutienne avant tout la stabilité du pays, afin de ne pas risquer de compromettre le rapprochement récent entre les deux États, le Soudan étant le dernier signataire des Accords d’Abraham, mais dont les modalités ne sont pas encore définies. Mais il est également évident qu’Israël va tout faire pour conserver la domination de militaires sur le pays, un Soudan plus démocratique risquant de revenir sur les Accords,  seuls 3% des Soudanais soutenant leur signature en avril 2023.

Au-delà des puissances régionales, le Soudan est également un terrain de conflit entre les grandes puissances. La Russie a de nombreux intérêts dans la région : depuis 2017, la milice Wagner est active au Soudan, ayant établi une holding dans le but d’exploiter des gisements aurifères, et atténuer les sanctions occidentales suite à son annexion de la Crimée. Wagner est un partenaire essentiel des FSR, mais le Kremlin a une position moins tranchée et ne soutient officiellement aucun des chefs de guerre. À cela s’ajoute une base navale russe en projet à Port-Soudan, qui n’attendait que l’approbation du Parlement soudanais… qui n’existe toujours pas ; et qui risque de ne pas exister de sitôt. Un nouvel acteur inattendu est par ailleurs apparu sur la scène du conflit soudanais ces derniers mois, avec l’arrivée de soldats ukrainiens à Khartoum et Omdurman, où ils auraient effectué une attaque de drones sur les FSR alliées à Wagner, selon CNN.

Il est difficile de discerner quel camp les États-Unis favorisent. Leurs alliés dans la région soutiennent chacun des camps différents, et se positionner fermement pour l’un ou l’autre apparaît difficile. Wagner est proche des FSR, donc mécaniquement, les États-Unis devraient soutenir al-Burhan. Mais la question des alliances n’est pas si simpliste au Soudan comme nous venons de le voir. Soutenir les FAS pourrait leur mettre à dos les EAU. De plus, il n’est pas évident que les États-Unis auraient beaucoup à gagner de la victoire de l’un ou l’autre camp.

Les Soudanais, et plus particulièrement les habitants du Darfour, sont doublement pris en otage par des conflits qui ne sont pas les leurs : tout d’abord celui opposant deux groupes armés et deux chefs de guerre qui se désintéressent totalement du sort des Soudanais, et participent à leur massacre, et en trame de fond le conflit par procuration que se livrent des puissances étrangères par pions interposés, qui a été comparée à la guerre civile libyenne. Cette exploitation cynique du conflit alimente les massacres de populations civiles, leur déplacement, et est en train de recréer les conditions d’un génocide au Darfour. (selon "Révolution Permanente")

2 décembre 2023

Quand les écoliers buvaient du vin à la cantine

Il faut attendre Pierre Mendès France et son amour du lait pour que les jeunes élèves tricolores se dégrisent.

vin In vino veritas. La vérité est dans le vin… et la vérité ne sort-elle pas de la bouche des enfants? Dans la première moitié du XXe siècle, le sang de la terre est bien représenté sur les tables des cantines scolaires.

Passent alors entre les doigts potelés de marmots d'une dizaine d'années des gobelets de vin dont la consommation donne droit à des bons points estampillés de la figure austère de Louis Pasteur. Le scientifique avait consacré le vin comme "la plus aine et la plus hygiénique des boissons" en 1866, devenant ainsi la figure de proue de l'industrie viticole française. Et ce sont les écoliers qui trinquent.

Vin sur vingt

Nous parlons ici d'une autre époque: celle d'une France rurale, enchâssée sur ses traditions, encore convalescente de la Grande Guerre. En 1918, on consommait encore 170 litres de vin par an et par habitant. Les ménages français sont convaincus que la boisson est autant un fortifiant qu'un désinfectant: on dit notamment du vin qu'il "tue le ver".

Les enfants attablés avec leurs parents n'échappent pas à la tournée générale, éclusant les fonds de verre ou recevant une ration de rouquin coupé à l'eau du robinet. Parfois même des alcools plus forts. «On donne aux enfants du café mélangé d'eau-de-vie dès l'âge de six à huit mois; on leur donne même le cognac à la cuillère pour les endormir», rapporte le journal catholique La Croix en 1907.

Pourtant, les choses ont déjà commencé à changer. Depuis la fin du XIXe siècle, les sociétés hygiénistes, inquiètes des ravages de l'alcoolisme, appellent à la «tempérance», voire à l'abstinence totale. À les entendre, l'alcool serait un poison indissociable de la misère sociale et de la déchéance physique.

Leur croisade condamne d'abord les alcools d'alambic, liqueurs et eaux-de-vie –autant de tord-boyaux qui conduisent leurs buveurs à l'hôpital ou à l'asile. La propagande antiébriété s'infiltre également dans les écoles, où maîtres et instructeurs vantent les vertus de boissons plus saines. «L'alcool, voilà l'ennemi», peut-on lire sur les affiches placardées dans les classes de la IIIe République.

Un homme, en particulier, va se faire le fossoyeur du vin scolaire. Il s'appelle Pierre Mendès France. Au cours de son mandat de député de l'Eure, il expérimente une autre boisson au sein des cantines scolaires d'Évreux: le lait. Les résultats sur la santé des écoliers sont probants. Après un passage dans la Résistance, «PMF» devient président du Conseil, puis ministre sous René Coty.

Il signe le 8 août 1956 une circulaire nationale interdisant la consommation de vin aux élèves de moins de 14 ans. Leurs camarades plus âgés se contentent d'alcools légers à moins de 3°C –bière, poiré, cidre ou vin coupé. Pour les bouilleurs de cru, ça sent le vinaigre: sous l'impulsion de la propagande antialcoolique, de nombreuses distilleries ont déjà fermé leurs portes.

Du péril rouge à l'or blanc

Pierre Mendès France poursuit son combat, faisant de la promotion du calcium l'un de ses chevaux de bataille. Son but caché: relancer l'industrie laitière, appauvrie par l'Occupation. Au cours d'un banquet donné aux États-Unis, il réclame un verre de lait tandis que ses acolytes s'allument au cognac, au vin rouge ou au champagne… Stupeur dans l'assemblée. La France aurait-elle oublié ses racines?

Même si ce geste lui vaut les foudres de l'industrie viticole, Pierre Mendès France enfonce le clou, déclarant: «Aucune population ne consomme plus d'alcool que la population française. Nos hôpitaux psychiatriques ne peuvent abriter toutes les victimes de l'alcool, dont le nombre croît chaque année. Il s'agit de rendre des hommes libres, conscients des dangers qui les menacent, et de les aider à éviter ces dangers.»

Le sort en est jeté. Désormais orphelines de boissons alcoolisées, les cantines distribuent un verre de lait sucré à chaque élève. Croissance saine, renforcement musculaire, énergie sont les nouveaux credos guidant l'élaboration de la diète scolaire. Bien entendu, les vieilles pratiques se maintiennent dans les campagnes, où vin rime définitivement avec quotidien: on en boit encore 80 litres par an et par habitant en 1980, mais la tendance commence déjà à s'assécher.

Les rares gouttes encore consommées en milieu scolaire s'évaporent à la rentrée 1981, lorsque les lycées passent à leur tour au régime sans éthanol. Coïncidence? La même année, on déplore un taux de réussite avant rattrapages historiquement bas au baccalauréat… (selon "SLATE")

1 décembre 2023

Les Alsaciens connaissent-ils le droit local ?

L’Institut du droit local prépare un grand sondage afin d’évaluer la perception du droit local dans la population. Et ce dans la perspective des festivités du centenaire des lois de 1924 qui ont consacré le maintien des spécificités juridiques alsaciennes et mosellanes.

droit_localLe droit local et ses spécificités tous azimuts imposent une veille permanente dans un environnement juridique en perpétuelle évolution. C’est ce qu’expliquait ce lundi à Strasbourg le sénateur André Reichardt (apparenté LR) aux membres du Conseil représentatif du droit local qu’il préside. L’instance qui rassemble les représentants des secteurs socio-économiques, associatifs (dont les cultes), administratifs concernés par le droit local a été mise en place en 2022 à l’initiative de la Collectivité européenne d’Alsace et du département de la Moselle, avec l’Institut du droit local. Et ce pour élaborer des stratégies de défense et de promotion de ce patrimoine juridique.

Une incidence sur de nombreux domaines de la vie courante

Il est vrai que le droit local concerne de très nombreux secteurs, allant de la chasse aux cultes en passant par l’assurance maladie, le cadastre, ou encore les associations. Autant de domaines qui peuvent être concernés de façon incidente par les textes à portée générale débattus au Parlement. « Le droit local vit sa vie, explique André Reichardt. Les Alsaciens font du droit local sans le savoir. Le problème, c’est qu’au niveau national, c’est un combat quotidien. Pratiquement sur chaque texte il faut surveiller, anticiper les conséquences, faire une vraie veille juridique ».

Ainsi, ces derniers temps, il a fallu s’assurer de l’absence de conséquences d’une ordonnance concernant les études notariales ou du projet de financement de la sécurité sociale en matière d’arrêt maladie. On pense également à la question de l’uniformisation du temps de travail des fonctionnaires et des jours fériés chômés supplémentaires. D’ailleurs, l’Institut du droit local fait actuellement tourner une pétition à ce sujet, accessible via son site internet.

Une brochure, un sondage et un colloque

Mais l’actualité c’est aussi la préparation du centenaire des lois de juin 1924 qui ont consacré, après le retour de l’Alsace-Moselle à la France, le maintien du droit local hérité du passé.

Ce centenaire piloté par l’Institut sera articulé en trois temps. D’abord une information du grand public. L’institut du droit local a préparé une brochure d’information d’une vingtaine de pages, expliquant ce qu’est le droit local, ses avantages, à quoi il sert. Elle va être imprimée à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et sera distribuée dans les semaines à venir. « Il y aura ensuite un sondage, une interrogation du grand public pour savoir ce que les gens pensent du droit local, explique le président de l’institut Jean-Marie Woehrling. Ce n’est pas la première fois, nous l’avions fait en 2005. Nous pourrons alors mesurer l’évolution de la perception du grand public.

Ce qui est important, c’est de montrer que la population d’Alsace et de Moselle veut conserver son droit local et le faire évoluer. Si d’aventure il devait y avoir des signes de moindre compréhension ou de moindre adhésion, il faudra en tirer toutes les conclusions pour renforcer ce droit local en conséquence ». Le sondage sera réalisé au printemps par Ifop. Les questions ne sont pas arrêtées.

Préparer un amendement en cas de réforme constitutionnelle

La troisième étape sera un colloque sur les lois de juin 1924 qui ont consacré le droit local, c’est-à-dire le maintien d’une partie de la législation antérieure au retour de l’Alsace et de la Moselle dans le giron de la France après la Première Guerre mondiale.

En attendant, André Reichardt coordonne le travail de parlementaires alsaciens afin de préparer un amendement qui pourrait être proposé en cas de réforme constitutionnelle et qui viserait à pérenniser le droit local et surtout lui permettre de faire l’objet d’adaptations. La veille juridique n’empêche visiblement pas d’anticiper les échéances.

1924, une date fondamentale

droit_local0Au lendemain de la Première Guerre mondiale, et après plusieurs années transitoires et insatisfaisantes, deux lois ont été promulguées le 1er   juin 1924 afin de stabiliser la situation juridique en Alsace et en Moselle. « Ces lois de 1924 ont réaffirmé le maintien de l’ensemble du droit local sauf la législation civile et la législation commerciale, qui ont été introduites par ces lois, explique Jean-Marie Woehrling, le président de l’Institut du droit local. C’était le grand moment de consécration du droit local et le Conseil constitutionnel le rappelle dans son arrêt Somodia; le législateur a voulu maintenir le droit local par ces lois ».

Selon Jean-Marie Woehrling, les termes « droit local » ne reflètent que partiellement la réalité. « C’est une formule que nous aimons bien mais qui est un petit peu trompeuse, puisque le droit local, c’est du droit national d’application territoriale. Tous les changements dépendent du Parlement et du gouvernement, il n’est en rien un danger de dispersion pour l’unité du pays. Ce sont le Parlement et le gouvernement qui le pilotent […] Ce droit, c’est ce qui a permis aux populations d’Alsace et de Moselle de s’intégrer de manière positive dans le système juridique français avec leur héritage issu des périodes antérieures, pour tirer le meilleur parti de cette situation propre aux trois départements ». (selon les DNA)

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