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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
strasbourg
28 mai 2014

Débats internes parus dans la presse

Membre du Parti Socialiste, ne recevant que peu d'informations de ma fédération, j'ai été étonné de lire un compte-rendu du Conseil Fédéral, en principe interne au parti, dans la presse régionale (DNA - rubrique "la une" sur internet). Alors autant aussi publier sur mon blog avec les compléments qui s'imposent.

 

CUEJCT

« Sévère », le mot est faible. Catherine Trautmann, l’eurodéputée sortante n’a épargné aucun détail aux militants du PS 67, réunis en conseil fédéral lundi soir, pour débriefer et tenter de digérer le « choc » et l’ampleur de la défaite électorale. Sa charge, si elle a été « digne » et « contenue » sur la forme, selon des témoins, n’en a pas moins été forte sur le fond : la « stratégie de la direction nationale » - incarnée alors par deux hommes, l’ex-premier secrétaire Harlem Désir, mais aussi par son conseiller politique, qui n’est autre qu’Alain Fontanel, aujourd’hui premier adjoint au maire de Strasbourg.

Pour ce qui a été, a-t-elle dit aux militants, « la campagne la plus dure de ma carrière ». Et pour cause, cette relégation s’est faite, apprend-on, dans son dos. À La Rochelle, l’ancienne députée européenne a présenté un bilan et tracé des pistes pour la nouvelle campagne. Avec un avertissement : la montée du FN, qui n’a « jamais vraiment été prise en compte ». Puis la composition de la liste : « opaque ». Une réunion des premiers secrétaires fédéraux du Grand Est, « dans une drôle d’ambiance ». Et pour cause : presque tous - hormis le Bas-Rhinois Mathieu Cahn - étaient au courant de sa relégation en n° 2… Tandis que la liste est validée - la mieux élue de France même - par les militants, circule la rumeur d’un atterrissage d’Édouard Martin.

Exigence du président de la République

Dix minutes avant le Bureau national, Harlem Désir et son conseiller politique Alain Fontanel convoquent Catherine Trautmann - pressentie par Martin Schulz pour diriger le groupe socialiste européen - et lui font part de la nouvelle : elle va devoir céder sa place à Édouard Martin. Exigence du… président de la République, lui explique-t-on.

Qu’à cela ne tienne, elle saisit son portable et fait un SMS à François Hollande ! Celui-ci lui aurait répondu qu’il ne se mêlait pas de cette question des têtes de listes. On attire l’attention du Bureau national sur la parité. Sans résultat. Un journaliste annonce qu’un plateau télévision est loué par le PS pour faire l’annonce officielle. Les DNA joignent Édouard Martin juste avant ; le syndicaliste confirme, il sera le n° 1. Catherine Trautmann décide de rester loyale et de mettre tout son poids politique dans la balance. Rien n’y fera.

« Harlem Désir, un passe-plat...»

Robert Herrmann, Mathieu Cahn, Liliane Tetsi et Philippe Bies se sont succédé lundi soir au micro pour dénoncer des « méthodes inqualifiables » de la direction nationale. En sa qualité de conseiller politique d’Harlem Désir, Alain Fontanel est visé. Sans être nommé. Hormis par Catherine Trautmann qui, dans son récit, n’oublie pas de donner du « notre camarade Alain », « qui était présent » ou « qui menait la réunion ». Et qui, pour le coup, lundi soir, est resté silencieux. C’est Jean-Baptiste Gernet et Paul Meyer qui sont venus à sa rescousse. « La décision ne pouvait venir que du président, l’ancien premier secrétaire [Harlem Désir, aujourd’hui secrétaire d’État des Affaires européennes] n’était qu’un passe-plat au PS (Sic) », a confirmé avoir expliqué durant la soirée Paul Meyer à quelque 70 personnes présentes - parmi lesquelles figuraient aussi les élus municipaux et l’autre parlementaire, Armand Jung.

« Martin n’arrive même pas en tête à Florange »

hayange1

« On a bafoué le vote des militants du grand Est qui avaient choisi Catherine Trautmann comme tête de liste, et méprisé les parlementaires locaux qui ont écrit en ce sens », a rappelé pour sa part Mathieu Cahn, qui a dû peu goûter la dissimulation de la candidature d’Édouard Martin jusqu’au dernier moment.

Et le premier secrétaire du PS 67 d’enfoncer le clou de cette stratégie : « Il n’y a pas eu d’effet Martin : il n’arrive même pas en tête à Florange. »

Quant à Roland Ries, il a lui aussi remis en cause la stratégie nationale. Sans accabler son premier adjoint.

Alain Fontanel est sorti de son silence, hier soir : « L’émotion après ce résultat, je la partage. Il faut éviter les mauvaises querelles. Le choix d’Édouard Martin a été collectif et il vient de plus haut. Il n’a pas produit le résultat escompté. J’avais alerté sur le risque d’injustice vécu localement, je n’ai pas été écouté. C’est qu’il y a peut-être un autre objectif derrière… », a-t-il estimé sans en dire plus. Et de conclure : « Ce n’est pas le moment de polémiquer. »

Jointe brièvement en début d’après-midi, avant de discuter du périmètre de ses futures délégations à la Ville et (ou) à la communauté urbaine de Strasbourg, l’ancienne eurodéputée a déclaré ne pas vouloir « régler ses comptes en public ». Mais, a insisté l’élue de la Ville et de la CUS, elle « ne souhaite pas - à ce stade - ajouter une crise municipale » au fiasco retentissant d’une stratégie calamiteuse pour la campagne des européennes."

Je vais brûler des palettes à Bruxelles

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Je rajouterai pour ma part quelques informations  venues de Lorraine : aux municipales de mars 2014, les communes de Hayange et de Florange traditionnellement à gauche, dont Martin serait l'icône, ont passé à la droite (Florange) et au FN (Hayange). Comble, les élus intercommunautaires FN de Hayange refusent même de siéger au CAVF (communauté des communes de la vallée sinistrée de la Fensch, présidée par le député-maire PS Michel Liebgott). Mais avec la communication par sémaphore, la nouvelle n'était pas arrivée à la rue de Solférino. Quant au syndicaliste Martin, il déclare à la presse : "Il n’y a pas de quoi faire la fête, il faut tirer les leçons de cette élection." Il donne des interviews aux médias par téléphone, cigarette et bière à la main. Le cœur et l’envie lui manquent pour répondre aux sollicitations des journalistes. A son attaché de presse, il lance : "Si tu reviens avec un média au téléphone, je le gicle." En finissant de siroter sa bière avec ses copains de Florange, il leur dit : "A Bruxelles, je vais brûler des palettes!" Même député européen, Edouard Martin reste Edouard Martin. Encore un qui va défendre le siège à Strasbourg. 

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13 mai 2014

Strasbourg en ébullition ce matin

photo_publiee_ce_matin_par_i_tele_sur_son_profil_twitter____L'opération menée par les membres du Raid et du GIPN s'est déroulée vers 6 heures, devant une barre d'immeubles de la rue de Provence. La demi-douzaine de policiers cagoulés et armés sont intervenus principalement dans un immeuble de quatre étages, du quartier de la Meinau, à Strasbourg. Et plusieurs véhicules d'intervention étaient visibles devant ces logements. "Conduite dans un cadre judiciaire par la nouvelle Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) appuyée par le Raid, l'opération s'est parfaitement déroulée", a précisé Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur.

djihadIls partent pour des "vacances", mais... Le périple des jeunes djihadistes avait débuté mi-décembre. Quatorze jeunes hommes avaient fait croire à leurs parents qu'ils se rendaient de l'autre côté de la frontière française, à Francfort, en Allemagne, avant de prendre des vacances à Dubaï. Mais en réalité, ils avaient pris l’avion pour Antalya, au sud de la Turquie. De là, via un réseau, ils avaient rejoint d'autres djihadistes dans un camp d’entraînement, avec pour destination finale la Syrie. Sur les quinze jeunes concernés, un seul n’avait pas pris l’avion. A l’aéroport, ses parents avaient réussi à l'empêcher d’embarquer. Et deux d'entre eux auraient été tués en Syrie. A l'époque, leurs parents s'étaient inquiétés de la non-action des autorités françaises.

Un embrigadement rapide. Ils s'étaient également montrés très choqués car, selon eux, rien ne semblait présager cette dérive. Ces jeunes Français ne sont pas ou peu connus des services de police. Ils étaient, avant leur départ en décembre dernier, loin d’un islam radical. Leur embrigadement semble en effet être allé très vite, notamment grâce aux réseaux sociaux, mais aussi par des recruteurs en France, dont l'un était installé dans la région Rhône-Alpes.

2 février 2014

En toute illégalité ! De plus en plus fort !

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Une fois de plus, une distribution de tracts a eu lieu dans le canton de Villé pour annoncer un ramassage de vêtements mercredi, 5 février ! Le texte est le même, y compris le numéro de téléphone qui ne répond jamais ! Seuls le nom de la société, l'adresse et le n° Siret changent, et sont aussi faux que ceux du tract du 23 décembre (Sarl Hexagone Solidaire n'existe pas plus au registe du commerce que Globaltex) !

Verra-t-on bientôt comme en ville ces petits papiers qu'il ne faut pas jeter sur la chaussée remplacés par des conteneurs (voir article ci-dessous paru dans les DNA Strasbourg le 1/2/2014).

"À Strasbourg, les conteneurs destinés à la collecte des textiles et chaussures usagés se multiplient dans l’espace public, en toute illégalité. Un projet de charte n’ayant pas abouti, la Ville et la communauté urbaine n’ont pas fixé de règles pour l’attribution des emplacements. Ainsi, dans l’attente de signer une éventuelle convention, les organismes qui collectent les textiles ont placé leurs conteneurs aux emplacements leur paraissant le mieux approprié. Hier, la communauté urbaine de Strasbourg leur a adressé un courrier pour leur demander de faire marche arrière. Emmaüs-Strasbourg, qui gère des collecteurs dans les déchetteries de la Ville, en disposant d’un contrat, dénonce une concurrence déloyale. Et les messages parfois ambigus – qui mettent en avant la solidarité – d’opérateurs privés."

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23 décembre 2013

Noël au musée alsacien de Strasbourg

11 novembre 2013

Le 11 novembre 1918 vu d'Allemagne

A lire ce texte retrouvé sur un blog créole, alors que cette histoire est souvent ignorée dans notre province frontalière : 

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Comité de soldats à Strasbourg

 

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Affiche à Strasbourg

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6 septembre 2013

Fête de la Rose du Bas-Rhin

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1 septembre 2013

41 rames de tramway remplacées à Strasbourg

safe_imageA la suite d’un souci technique, la CTS est contrainte d’opérer un « changement temporaire » de son matériel roulant sur la ligne A du tram, indique-t-elle, ce vendredi soir, dans un communiqué. L’ensemble des rames actuellement utilisées sur la ligne, la plus utilisée de Strasbourg, seront remplacées d’ici à lundi par des modèles Eurotram.

En cause : « des ruptures des vis d’assemblage des bandages de roues (pièce de roulement entourant la roue) » sur ces rames Citadis Alstom. « Lorsque ce problème est détecté sur une rame de tramway, celle-ci doit être immobilisée. Si celle-ci est en service commercial, l’évacuation de la rame est alors obligatoire », précise la compagnie.

Des craintes d’évacuation sous le tunnel des Halles Alors que des incidents ont déjà été constatés par le passé sur la ligne B, un nouveau a été récemment déploré sur la ligne A, dont le tracé comprend un tunnel entre les stations de la Place des Halles et de la Gare. Le retrait du matériel incriminé vise, « selon le principe de précaution », a éviter de devoir « évacuer une rame de tramway dans le tunnel », explique la CTS.

Une expertise est en cours sur les 41 rames Citadis que possède la CTS depuis 2005, soit sur 40 % de son parc de tramway. Le constructeur Alstom « travaille à la résolution de ces difficultés de manière à permettre, le plus rapidement possible, un retour à la normale », souligne la Compagnie des transports strasbourgeois. D’ici-là, prévient-elle, les usagers de la ligne A risquent de perdre en confort de déplacement, les rames de remplacement étant d’une capacité réduite par rapport aux Citadis. (StrasTV.com) 

10 juin 2013

La CTS envoie sa ferraille en Afrique

P1200261__1_L'affaire nous a été révélée lors la visite à Strasbourg du gouverneur d'Abidjan Mambé Beugré où ce dernier a été accueilli à la mairie par l'étoile montante de la municipalité, l'adjointe chargée des relations internationales Nawel Rafik-Elmrini. Visite de politesse et de remerciements faite par Mambé Beugré lors de son passage en Alsace fin mai 2012 avant qu'il ne file au Conseil Général du Haut-Rhin (voir affaire Kennel aux n° 43, 44 et 45 de Heb'di). Hé oui, mon cher Guido, le gouverneur d'Abidjan est venu jusqu'à Strasbourg et n'a même pas daigné te serrer la pince ! Nous avons donc cherché les raisons de cette rencontre et nous sommes informés en Côte d'Ivoire ! Nous vous livrons donc le fruit de ces nouvelles recherches.

L'affaire remonte au 4 août 2011 où un bus de la SOTRA (société de transports en commun ivoirienne) chute du haut du pont Félix-Houphouët Boigny dans la lagune Ebrié. Résultat : 50, 60 ou 70 morts, on a du mal à connaître le nombre exact encore aujourd'hui ! C'est en plus le deuxième accident grave après celui de Bouaké le 27 mars 2011 qui avait fait 40 morts. Le président Ouattara, venu sur les lieux, décrète un deuil national de 3 jours, et en réfère à son maître à penser Nicolas Sarkozy ! Que s'est-il dit et promis entre les deux hommes? Seuls les deux interlocuteurs le savent ! Mais quelques jours plus tard, des boucs émissaires sont apparus : les vieux bus Tata-Motors construits en Inde n'étaient plus fiables (ils dataient de 2004!!!) et le premier ministre Soro promet la modernisation du parc de bus, et le remplacement des « Tata » par des bus français « Renault » !

voyageUn beau parc d'autobus français tout neufs pour les Africains, avec un prix abordable négocié avec l'Elysée ! Ce serait vraiment trop beau ! Non, c'est l'occasion trop belle pour la RATP à Paris et la CTS à Strasbourg de se débarrasser de leurs vieux tacots, les « Renault R-312 Agora » construits de 1987 à 1996, qui notamment à Strasbourg ne roulent plus ou peu depuis la mise en place du tramway. Cinq d'entre eux furent même offerts gratuitement, et c'est pour remercier les autorités alsaciennes de ce don que le gouverneur abidjanais s'est senti obligé de se rendre à la mairie de Strasbourg ! Pour le reste, la Côte d'Ivoire dépensera un montant de 4,7 milliards de Francs CFA (7,3 millions d'€) pour 300 bus récupérés auprès de la RATP, de la CTS et de quelques autres compagnies telle "Les Rapides de Lorraine" !

Belle façon de se débarrasser de la vieille ferraille ! Surtout, lorsqu'on apprend que, selon une directive européenne, les « Renault R-312 Agora » seront interdits de circuler en France pour des raisons de sécurité et d'accessibilité (portières trop étroites et donc, évacuation trop lente en cas d'accident) à partir du 1er janvier 2015 ! Mais qu'importe les R-132 strasbourgeois sont déjà promis à Abidjan et à Varna (Bulgarie). Les premiers « R-132 » circulent d'ailleurs à Abidjan depuis le 22 novembre 2011, et les « Tatas » continuent aussi ! Enfin, complétons le tableau : l'un des ces R-132 est déjà éliminé suite à une collision frontale avec un poids-lourd le 10 décembre 2012 à 4h30 du matin à Abidjan-Treichville, non loin du lieu où Guido est allé faire la fête en février dernier ! On ne lui demandera pas s'il a emmené et déposé une gerbe au nom de « Réseau 67 ».

Moderniser et sécuriser un parc d'autobus africain avec du matériel vétuste et insécurisé européen avec une grosse facture à l'appui, belle moralité ! La sympathique adjointe de Strasbourg devrait renvoyer les remerciements reçus en Côte d'Ivoire !

  • A lire aussi, le point de vue ivoirien dans "L'Eléphant déchaîné": Bus_Sotra 

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"Les Rapides de Lorraine" aussi ont fait leur marché à Abidjan !

18 mai 2013

Ils étaient à Strasbourg, mais pas chez Guido !

220px_AgoraSelon un discours à Abidjan fin février 2013, notre président du Conseil Général 67, serait allé à Abidjan en retour d'une visite du gouverneur Mambé Beugré d'Abidjan en Alsace, invité par le premier bas-rhinois ! Nous savons maintenant que ce dernier s'était rendu au Conseil Général du Haut-Rhin à Colmar. Nous apprenons en plus que ce dirigeant ivoirien s'était aussi rendu à Strasbourg ! Oui, mais pas au Conseil Général ! Mambé Beugré a été reçu au Conseil Régional par Philippe Richert et Jean-Louis Hoerlé, président de la CCI (Chambre du Commerce et de l'Industrie), pour parler d'entreprises intéressées par leur implantation en Côte d'Ivoire, notamment d'une société de machines agricoles ! Puis le Gouverneur d'Abidjan s'est rendu à la mairie de Strasbourg pour remercier la municipalité d'avoir offert en novembre 2011 à Abidjan cinq autobus Renault312, obtenus par le président de l'assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, lui aussi venu à Strasbourg en son temps, au Parlement Européen et à la Mairie de Strasbourg ! Et c'est l'adjointe Nawel Rafik-Elmrini, chargée des affaires internationales, qui a reçu la délégation du gouverneur, et toujours rien de la part du président du Conseil Général ! Désolé, cher Guido, nous continuons à affirmer que votre voyage de février 2013 en Afrique est dû à une erreur et était usurpé !

7 février 2013

Manifestation des ArcelorMittal à Strasbourg

Un jour après la venue du Président de la République, changement de décor avec la manifestation des métallurgistes d'Arcelor-Mittal devant le parlement européen. Manifestation qui a viré à l'affrontement avec les forces de l'ordre.

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La manifestation des sidérurgistes belges, français et luxembourgeois devant le Parlement européen, hier à Strasbourg, est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire mouvementée des conflits sociaux. En effet, tous les participants – ils étaient environ 1 500 – ont subi une fouille au corps. « En quarante ans de syndicalisme, je n’ai jamais vu cela, même lors des grandes manifestations de 80 et 82 », proteste Bernard, cégétiste venu de Florange. Cet excès de précaution des autorités, vécu comme un outrage, a eu le don d’exaspérer un peu plus les métallos, qui au mieux craignent pour leur emploi ou au pire savent qu’ils l’ont d’ores et déjà perdu. Vingt-cinq bus partis de Liège, un du Luxembourg et deux de Florange, agglomérations qui partagent un désengagement massif de Mittal, ont été déviés et immobilisés sur une aire de repos à l’entrée de Strasbourg. Des gendarmes ont fouillé minutieusement les véhicules puis les personnes. Les projectiles, fusées, bouteilles et autres objets contondants ont été jetés dans des containers prévus à cet effet. Parfois, la fouille a été une formalité, désagréable mais vite expédiée. D’autres fois, comme pour l’un des deux bus affrétés par les syndicats de Florange, elle a tourné au vinaigre. « J’ai été mis à terre et menotté », grimace Frédéric, venu manifester dans une combinaison en amiante. Quelques heures plus tard, il sera touché à l’abdomen par une balle en caoutchouc tirée par les forces de l’ordre. Un manifestant belge sera blessé à l’œil par un projectile semblable.

Stratégie de l’encerclement

Les bus sont arrivés au compte-gouttes à Strasbourg. Certains ont été retardés de plusieurs heures, d’autres, exclusivement venus de Liège, sur la route depuis plus de cinq heures, ne sont jamais arrivés à destination. A peine débarqués, les sidérurgistes ont été pris dans un étau policier et maintenus à plusieurs centaines de mètres du Parlement européen, où une délégation était reçue. Les autorités, mises en alerte par les récents rassemblements houleux à Bruxelles et surtout à Namur, ont opté pour la stratégie de l’encerclement créant un périmètre qui, pendant plusieurs heures, a fait office d’exutoire aux sidérurgistes. « On est sur la route depuis l’aube, on nous fouille comme des criminels et ensuite on nous tient à l’écart comme des pestiférés », s’offusque Eric, métallo de la filière liquide belge sacrifiée.

D’emblée, sans un slogan, sans une banderole, le scénario de l’affrontement s’est imposé sans partage. Jets de pierre, provocations, cris, insultes, bousculades… Les manifestants ne sont pas parvenus à desserrer l’étreinte policière maintenue par des moyens considérables. Après sommations, des gaz lacrymogènes ont, à plusieurs reprises, dispersé le noyau dur de la colère, qui se reformait aussitôt les vapeurs dissipées. Aucun des panneaux en verre des arrêts de bus à la portée des métallos n’a été épargné. Tous ont volé en éclat. Peu à peu, la nuit est tombée. Les sidérurgistes, assommés par le froid, la fatigue et l’avenir qui s’assombrit ont regagné les bus. Abattus.

P. R. (le "Républicain Lorrain")
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