Alors que la vallée subit de plein fouet les crises financières et sociales, alors que l'emploi est en pleine déroute, la municipalité de Villé a passé à un plan draconien d'austérité qui est fait d'augmentations conséquentes des taxes locales et d'économies de bouts de chandelles (ou plutôt de six lampadaires). Nos édiles ont en effet décidé de couper l'éclairage public la nuit dans la rue du soleil ! Un essai paraît-il pour calculer le montant des économies pouvant être réalisées ... et peut-être pour relancer le petit commerce local en encourageant la vente de bougies et de lampes de poche. Mais le plus étonnant dans cette affaire, qui fait jaser tout un quartier du bourg-centre, c'est que le bout de la rue reste éclairé par trois lampadaires toute la nuit ! Et les jaloux et les mauvaises langues prétendent que c'est là que se situe le domicile d'une "huile" du conseil. Enfin, admettons, les lampes à huile ne consomment pas d'électricité... mais elles peuvent se révéler dangereuses : lors du tremblement de terre de 1333 qui a touché le fossé rhénan, la ville de Bâle a subi un incendie gigantesque provoqué par l'embrasement des huiles des lampadaires publics renversées par les secousses. Soyons pourtant rassurés, à Villé, même la sécurité sismique est assurée, "l'huile" visée étant garantie ininflammable.

Depuis la fin des travaux de première tranche de requalification urbaine du bourg-centre, Villé possède les plus beaux WC publics du canton, voire du département, situés qui plus est au square Kuder, un lieu plein d'histoire, avec vue imprenable  sur l'église. Et en plus, doté de mécanismes de technologie avancée, réglant notamment automatiquement les heures d'ouverture et de fermeture de ces lieux si indispensables pour le public. Mais visiblement le réglage effectué limite fortement les heures d'utilisation possibles, et dimanche dernier le mécanisme de fermeture s'est enclenché bien avant la fin de la fête du pain, amenant certains fêtards pris dans l'urgence de leur vessie à arroser les plantes et murs du square. Et ce mécanisme est si perfectionné que même un ouvrier communal ne peut ouvrir la porte avec sa clé ! Plus hermétique qu'un coffre-fort de la Banque de France ! On n'arrête pas le progrès !

Comment fermer une porte qui ne s'ouvre pas ?

Ciel, son mari va en Alsace pour le 8 mai ! Carla se tâterait encore pour se décider ou non à accompagner son petit bonhomme. Elle téléphone donc à son amie de toujours Rachida Dati qui siège au Conseil de l'Europe à Strasbourg. Voici l'échange qui aurait échappé aux écoutes élyséennes :
CB :  Bonjour ma chère, comment vas-tu en Alsace ? Je devrais venir, mais j'hésite. Que peux-tu me conseiller ?
RD : C'est toi Carla ? Ton mari a dit une vraie bêtise en me conseillant d'aller en Alsace : pas moyen de faire du shopping dans des magasins intéressants ! pire qu'au Kremlin : je ne peux même pas sortir, sinon ça se remarque : les présences au Conseil de l'Europe sont contrôlées par les votes. Le climat politique, c'est comme la météo : aussi froid qu'en Sibérie. Je n'en peux plus, je ne sais si je tiendrai le coup bien longtemps...
Après ces conseils, Carla viendra ? ou viendra pas le 8 mai ?

Video  :Rachida téléphone à son amie

On connaissait de réputation l'humour anglais, mais voilà l'humour germanique, beaucoup plus direct.

La nouvelle vient de tomber : Sarkozy veut récompenser l'Alsace d'avoir résisté à la vague rose aux dernières élections régionales en y passant ses vacances d'été et en y laissant un peu de "bling bling" dans une zone défavorisée. Le fait qu'il pourrait atterrir en toute  discrétion avec un "Jet" privé à l'aérodrome d'Albé lui aurait fait choisir le Val de Villé, la plus belle des vallées, comme point de chute (le VVF d'Albéville aurait même déjà été réquisitionné pour héberger un millier de CRS prévus pour assurer la sécurité du couple). Quant aux "anti-sarko" qui viendraient aussi nombreux pour manifester qu'aux journées de l'OTAN, ils seraient orientés vers un sentier menant du Blanc-Noyer à la Honel. Le bourg-centre serait déclaré zone interdite et ville morte, ce qui ne le changerait pas trop des habitudes. Nico se serait proposé pour tenir bénévolement le poste laissé vacant par le nain Würtzel au Saint-Gilles. Les organisateurs lui ayant signifié qu'à leur grand regret  le spectacle était annulé, il aurait décidé de participer au "Décibulles", le plus grand concert 2010 de ces lieux, avec sa digne moitié Carla. Le duo formé se produirait sur scène sous le pseudo "No, we can not". Espérons que leur venue n'entraîne pas autant d'abstentions que les élections !

Le "syndicat des 26 communes" gère depuis la nuit des temps une forêt proche du Hohwald  en propriété indivise. Tous les ans, au mois de mars, se tient l'assemblée générale des représentants municipaux suivie d'un repas "forestier" d'où se dégage une excellente ambiance. Cela a encore été le cas cette année et les représentants communaux ont tous pointé présents...sauf ceux de Villé, qui brillent par leur absence depuis deux ans! Désintérêt de la forêt de la part d'élus qui se veulent pourtant plus écologistes que les écologistes (voir la future règlementation du lotissement des pommiers n° 2)? Ou retards d'acheminement de la convocation du côté de la poste? Ou  pertes pendant le déménagement de la mairie au sous-sol de l'école?  Toujours est-il que l'absence n'est pas passée inaperçue et l'information se propage même dans toutes les auberges des villages environnants, comme l'écho qui résonne au fond des bois! Une fois de plus, le bourg-centre aurait-il  failli?

Le président de la république a une conception très particulière de l'ouverture vers la gauche et a pris l'habitude de ramasser les laissés pour compte du PS. C'est ainsi qu'il vient de nommer au Conseil Constitutionnel l'exclu Michel Charasse. En attendant de "ramasser" dans trois ans, en 2013, dans le nouveau tiers de renouvelables, le "pas très catholique" Georges Frèche, "un méchant sage" qui serait nommé par le Président du Sénat, seul rescapé de la droite dans l'ère post-sarkozyenne  qui risque de commencer en 2012 ?

Alors que Jacques Bigot, tête de liste du parti socialiste, était le premier candidat à se présenter dans la vallée  et expliquait très sérieusement son programme à la population rencontrée et aux medias nationaux présents, puis organisait une table ronde (Stammtisch) à Villé, un conseiller municipal de Triembach-au-Val est venu à cette réunion faire la promotion du vin pétillant offert en général par le club de football de son village, remettre symboliquement une bouteille au candidat et annoncer par la même occasion qu'il était lui-même candidat sur la liste "Ecologie sociale, solidaire et décroissante". Une façon originale de faire une entrée fracassante en campagne en "suçant les roues" d'un candidat éligible, ce qu'un certain dirigeant villois de l'association donatrice de ce village voisin n'appréciera pas forcément. Mais celui-là, on le sait, est un fanatique de l'UMP (il est donc resté chez lui)... Quand je vous disais que les campagnes dans la vallée ne sont jamais simples!