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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
extreme-droite
26 février 2017

La bête hideuse et haineuse est toujours présente

L'horreur cotoie la banalité du quotidien. Pour voir où mènent les idées haineuses de l'extrême-droite, une visite du camp de concentration de Dachau est recommandée.

dachauTout semble si normal. Le long des murs gris du mémorial, la circulation sur la Vieille Route des Romains est dense. Un parking. Payant. Un McDo. Un supermarché de bricolage. Des maisons construites dans les années 60. Un arrêt de bus. La vie. Tout semble si normal. A cent pas du lieu d’un des plus horribles crimes contre l’humanité. Rien n’est normal. A Dachau.

A Dachau, petite ville aux portes de Munich, le camp de concentration fait presque office d’une attraction touristique. Le parking est payant pendant les mois d’été, 3 € pour les voitures et motos, 5 € pour les camping cars. Qui l’eut cru qu’un camp de concentration puisse encore rapporter de l’argent en 2017 ? L’idée que les descendants des victimes de la barbarie nazie doivent s’acquitter d’un droit de stationnement pour se recueillir à l’endroit où leurs proches ont été torturés à mort, est insupportable.

Tout est normal dans la petite ville de Dachau, même ce site qui matérialise le mal absolu et qui fait, en quelque sorte, partie du paysage. A Dachau, on vit avec son camp de concentration qui se situe entre des quartiers populaires, un centre de loisirs et une église. Mais comment peut-on vivre dans un appartement avec vue sur les miradors et les barbelés ? Cette normalité est aussi choquante que l’endroit, c’est « la banalité du mal », comme disait Hannah Arendt.

« On n’était pas au courant », telle était l’excuse des générations précédentes, de ces générations qui ont vécu l’époque des nazis et Dachau est la preuve que c’est faux. Un camp de concentration niché au coeur de la petite ville bavaroise, des miradors que personne ne pouvait ignorer, un four crématoire qui tournait quasiment sans cesse. Probablement, dans les années 30, la présence du camp était déjà aussi « normale » qu’aujourd’hui. A Dachau, on a appris à s’arranger avec une horreur indescriptible.

L’époque nazie est révolue, mais on le sent – la bête n’est pas morte. A Dachau, il manque quelque chose. Le regret visible. L’aveu d’une culpabilité collective. On s’attend à ce que la promesse « jamais plus ça » soit proposée aux visiteurs. On espère une volonté tangible de surmonter ce passé par un présent engagé contre la haine, le racisme, le mal. Mais Dachau reste muet. Une ville coincée dans sa banalité.

Est-ce que les gens à Dachau sont fiers d’être des Dachauiens ? Comment disent-ils, lorsqu’ils voyagent à l’étranger, d’où ils viennt ? Est-ce que cette normalité dachauienne ne constitue pas un deuxième mépris des victimes du nazisme ?

On aurait aimé que Dachau soit autrement en 2017. On aurait imaginé cette ville comme un haut-lieu de la lutte contre le fascisme, comme un centre mondial de la sensibilisation contre la barbarie, pour la paix, pour l’entente entre les peuples et les religions et les sexes et tout le monde. Nous sommes tous les juifs, les musulmans, les noirs, les blancs de quelqu’un. Et là où les horreurs de l’humanité se répètent, elles se répètent dans la même normalité, la même froideur.

Mais Dachau se trompe. Son auto-absolution et transformation en « ville normale »  est venu trop vite. Car ce que représente Dachau, est en train de se réveiller. En 2017, un peu partout en Europe, une extrême-droite défendant des idées proches de celles des nazis, sort de ses cachettes. En 2017, elle voudrait à nouveau interner des gens à cause de leur religion, de leurs convictions politiques, de la couleur de la peau. En cette année 2017, au moment d’aller voter, il convient de penser à Dachau. Au Struthof. A Theresienstadt. A Auschwitz. A Buchenwald. A Treblinka. S’opposer à tous ceux qui défendent à nouveau cette haine, n’est pas l’expression d’une opinion politique, mais un devoir civique.

Personne ne devrait s’amuser à jouer avec le feu. On ne peut tout simplement pas voter pour des formations qui aimeraient raviver l’horreur de ces camps. Chaque vote pour une telle formation politique constitue une nouvelle insulte aux victimes du nazisme. Il est temps de se réveiller. (selon Eurojournalist).

Dachau, Struthof : des points de détail, selon Le Pen ?

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24 février 2017

Une délégation du FN reçue par un ministre de la République Démocratique Congolaise

C’est le journal télévisé de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) qui a présenté cette rencontre. Une délégation du Front National (FN) a été reçue par le ministre congolais, Lambert Mende. Mais qui sont ces personnes qui font campagne pour le parti de Marine Le Pen dans les capitales africaines? 

RDC

« Une délégation du Front National, parti cher à Marine Le Pen a été reçue par le ministre Lambert Mende. Au menu, la politique actuelle de ce parti en pleine course à la présidentielle française. » annonce la journaliste de la télévision nationale. A l’image, quatre hommes font leur entrée dans le bureau du ministre. Accueilli par le chef des lieux, sourires aux lèvres, les visiteurs du jours sont heureux de leur opération. 

A l’issue de l’entretien, la parole est donnée à l’avocat Frédéric Joachim. « Il était question d’assurer par la communication, une meilleure souveraineté de votre pays,  et d’armer suffisamment votre pays contre les forces obscures, mondialistes qui tendent à essayer de le partager, en le divisant à la fois contre lui-même et en le présentant de façon erroné dans les médias mondiaux et les institutions internationales. » explique le juriste. Pour ces ambassadeurs du FN, la France risque de connaître également « une partition par manque de souveraineté. » Rien que ça. 

Sur les questions internationales, le Front National, loin des obligations d’Etat a toujours eu un discours de vérité. Oui, la République Démocratique du Congo fait l’objet depuis plusieurs décennies de tentatives de balkanisation.  Oui, l’image de la RDC à l’international n’est pas au beau fixe. Oui, le Congo vit une crise institutionnelle sans précédent. Oui, l’Afrique « économique » pèche dans son développement tant son poumon [RDC] ne réussit pas à se stabiliser et à donner des gages de sécurité aux investisseurs internationaux. Mais est-ce qu'un parti politique victime d’un plafond de verre dans son propre pays peut aider un Congo  malade? 
Avocat de Jean-Marie Le Pen 

Ces visiteurs du jour n’ont rien d’une représentation politique. Contacté par Œil d’Afrique, le service de communication du Front National s’est étonné de cette information. « Aucune délégation du Front est en mission au Congo. Monsieur Frédéric Joachim est l’avocat de Jean-Marie Le Pen [fondateur du parti], mais celui-ci n’est plus membre du parti. » explique notre interlocuteur.  

Un autre personnage sulfureux était également convié. Lorrain de Saint-Affrique, ancien conseiller en communication de Jean-Marie Le Pen, il apporte son soutien à Nicolas Sarkozy en 2012 lors de l’élection présidentielle. Une trahison qui l’a brouillé avec le fondateur du FN. 

Contacté par le quotidien Œil d’Afrique, Lambert Mende s’interroge : « Avons-nous été floués? » Puis il  explique tout de même les raison de la visite. « Je m’intéresse comme tout le monde à la politique française mais, je ne suis pas un expert du Front National. Je voulais savoir ce que ces gens voulaient me dire. Il n’y a rien de spécial à cela. Ils ont rencontré d’autres autorités au Maroc avant d’arriver ici. » dit le ministre congolais. 

Le journaliste d'Oeil d'Afrique s'interroge aussi : "Alors que le débat présidentiel en France donnera encore une large place aux questions liées à l’immigration, les porteurs de mallettes sont déjà en mission sous couvert de causes « nobles » afin d’aider l’Afrique à sortir de la crise énergétique, de la mauvaise gestion et pourquoi pas du terrorisme.  Cette visite devrait attirer l’attention des autres capitales qui ont pour l’heure échapper à ceux qui témoignent leur amour aux africains uniquement tous les cinq ans.

Mais au fait qu'est venue chercher cette délégation ? L'argent que le père prêtera à sa fille ? Après le Sarkoton en Côte d'Ivoire, verra-t-on les congolais de Kinshasa invités à participer au Lepenneton ? Décidément, même au FN l'argent n'a ni odeur ni ... couleur. Dommage que le journaliste n'ait pu voir ce qu'il y avait dans les mallettes citées.

24 février 2017

Mets le voile, ou mets les voiles

Marine Le Pen au Liban

Tentant d'être reçue par le grand mufti du Liban, Marine Le Pen s'est vue essuyer un refus, sauf si elle accepte de mettre un voile. Un compromis aurait été trouvé : voir ci-dessous.

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14 janvier 2017

La laïcité, selon le Front National

La secte Moon finance-t-elle le FN ?

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Voyage privé / public aux Etats-Unis

Officiellement, il s’agit d’un «déplacement privé» : à trois mois de l’élection présidentielle, c’est pour «respirer un peu», selon les mots de son directeur de campagne David Rachline, que Marine Le Pen séjournerait depuis mercredi à New York. Discrétion maximum : ni la candidate, ni son parti n’ont pour l’heure communiqué officiellement sur le programme du voyage.

Un voyage qui sent pourtant la politique à plein nez. Jeudi, Marine Le Pen s’affichait ainsi attablée dans un café du rez-de-chaussée de la Trump Tower, quartier général de Donald Trump jusqu’à l’entrée du milliardaire à la Maison-Blanche. Avec elle, son compagnon Louis Aliot ; l’homme d’affaires Italien Guido Lombardi, qui joue depuis plusieurs années les intermédiaires entre les droites radicales américaines et européennes ; et un quatrième larron, au profil plus surprenant encore : Pierre Ceyrac.

Agé de 70 ans, l’homme n’est pas étranger au Front National. Il a même fait partie des 35 députés frontistes de la courte mandature 1986-1988. Élu dans le Nord, le natif de Douai se distingue à double titre. Il est neveu de François Ceyrac, un ancien président du Conseil national du patronat français — l’ancêtre du Medef. Surtout, il est à l’époque le représentant en France de «l’Eglise de l’Unification», plus connue sous le nom de «secte Moon». Dirigé depuis la Corée du Sud par le révérend Sun Myung Moon, messie autoproclamé et affairiste milliardaire, le mouvement revendique des dizaines de milliers de fidèles dans le monde. Il se caractérise en outre par son anticommunisme virulent, un point commun avec le Front national de Jean-Marie Le Pen.

En rejoignant ce dernier, Ceyrac espère ainsi accroître l’influence de son Eglise : «Personnellement, je n’étais attiré ni par Le Pen, ni par la politique, mais il fut décidé que je serais sacrifié pour la cause», racontera-t-il plus tard. Quant au Front national, outre une probable contribution financière (qu’il a toujours niée), il bénéficiera de l’extraordinaire carnet d’adresse international de la secte, mis à profit dans une série de voyages devant souligner la stature présidentielle de Jean-Marie Le Pen.

Ces déplacements connaîtront leur apothéose en 1987… aux Etats-Unis. Cette année-là, un soir de février, Jean-Marie Le Pen réussira ainsi à serrer la main du président Ronald Reagan, avant un banquet présidé par celui-ci. Une brève rencontre due aux réseaux américains de Pierre Ceyrac, et immortalisée par une photo dont les services de communication frontiste sauront faire bon usage. Mais Ceyrac ne durera pas au Front national : mortifié par l’affaire du «point de détail», il quittera le parti en 1994, «suite à l’accumulation des petites phrases de Le Pen». Avant de rompre également avec la secte Moon en 1997.  

Ceyrac semble pourtant ne pas avoir tout à fait coupé les ponts avec le Front national : selon l'historienne Valérie Igounet, spécialiste du FN, il aurait dès 2003 effectué un premier voyage aux Etats-Unis avec Marine Le Pen, déplacement dont aurait également fait partie Guido Lombardi.

Joint jeudi par Libération, Pierre Ceyrac confirme se trouver à nouveau sur le sol américain avec la présidente du Front. «Je me promenais sur la Cinquième avenue quand Marine Le Pen est arrivée près de moi», tente-t-il d’abord. Avant de reconnaître jouer les intermédiaires pour la candidate : «Je suis retiré de la politique, mais Marine est une amie. Nous avons pris part à des entretiens prévus de longue date : depuis son arrivée, elle a vu une trentaine de personnes», assure sans plus de détails l’ancien député. Qui confirme toutefois qu'«aucun rendez-vous n’est prévu avec Donald Trump». Organiser à trente ans d’écart deux rencontres entre un président du FN et celui des Etats-Unis : voilà qui aurait couronné cette longue et étonnante carrière aux côtés des Le Pen. (selon "Libération")

11 janvier 2017

Les amalgames de la honte

Il y en a marre. En amont des élections en 2017, le niveau du débat politique touche le fond. Sur les réseaux sociaux, on voit des images de SDFs dormants dans le froid, avec le texte suivant : « un migrant va avoir droit à un logement meublé, un clochard français et son chien ont droit à une soupe chaude sur un trottoir mes ou va la France !!! ». Les fautes d’orthographe sont d’origine, et il faut croire que le ou les auteur(s) étaient tellement surexcités en rédigeant cette bêtise que des fautes se sont glissées dans ce texte.

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Le message de ce genre de communication est clair : « Si nous ne devions pas accueillir tous ces réfugiés, aucun SDF français ne serait SDF et pourrait habiter dans un logement meublé et chauffé ». Ah bon ? Parce que les municipalités se seraient occupées des SDF avant l’arrivée des réfugiés ? La vérité est bien différente. Dans les villes dirigées par le Front National, comme Hénin-Beaumont, Mantes-la-Ville ou Hayange, des organismes comme le Secours Populaire font état d’énormes difficultés de remplir leur mission – au Mans, on a carrément enlevé les bancs publics pour que les SDF ne s’y sentent pas trop à l’aise. Pour leur offrir à eux et leurs chiens « une soupe chaude sur le trottoir » ?

Ce genre de communication est doublement, triplement honteux. L’extrême-droite xénophobe abuse du triste sort des SDF pour stimuler la haine contre les réfugiés, tout en prenant des mesures contre les SDF et le tout, dans un élan néo-nationaliste des plus abjects. Suggérer aux citoyens et citoyennes que les SDF français iraient mieux si on ne s’occupait pas des réfugiés, voilà un populisme mensonger des plus honteux.

Nous ne sommes qu’en début de l’année électorale 2017 et la qualité des débats se trouve déjà au plus bas niveau. Le « discours » politique n’est plus un échange d’arguments, l’opposition de convictions, la recherche de bonnes réponses, mais la politique se transforme en jugement de valeur et de personnes, en slogans d’une platitude ahurissante, en une sorte de jeu « qui crie le plus fort, a raison ». Pas étonnant que les électeurs et électrices se détournent massivement de la « chose politique » où échanger des arguments de fond, devient l’exception. Cette évolution, stimulée par le monde politique à court de vraies idées, est extrêmement dangereuse. Plusieurs exemples historiques montrent que la « vulgarisation » du discours politique représente l’antichambre d’un extrémisme qui souvent, a viré à la catastrophe.

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23 novembre 2016

A Kehl, la presse interdite au congrès de l'extrême-droite allemande

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La liberté de la presse compte parmi les piliers de la démocratie, elle est indispensable au bon fonctionnement de la société et en Europe, on y attache une importance majeure. Et nous critiquons tous, à juste titre, les atteintes à cette liberté de presse en Turquie où le président-dictateur Erdogan a fermé ces derniers mois environ 170 médias, arrêté de nombreux journalistes considérés comme critiques, abolissant dans les fait cette liberté de la presse. Si toute l’Europe s’est insurgée contre cette violation des principes démocratiques, l’extrême-droite allemande voit les choses comme Recep Tayyip Erdogan. Elle veut museler la presse.

Lors du congrès régional de l’AfD 'Alternative für Deutschland) ce week-end à Kehl, la presse a été exclue – et l’AfD montre ainsi son visage d’un parti qui se fiche des règles démocratiques. C’est l’extrême-droite qui a inventé le terme « Lügenpresse » (presse mensongère) – l’extrême-droite ne veut pas informer, mais manipuler les gens par des communications. L’exclusion de la presse du congrès d’un parti politique, ce n’est pas anodin et montre que cette extrême-droite constitue une vraie menace pour la démocratie.

La justification donnée pour cette exclusion de la presse par l’AfD est surprenante : le parti craint que des militants défendant des « opinions aberrantes » puissent s’exprimer au micro pour se porter candidat pour les élections en 2017. Et puisque les méchants médias risquent de relater ces « opinions aberrantes », le parti craint une mauvaise presse. Conséquence – l’AfD a fermé la porte aux journalistes.

Au moins, par cette exclusion de la presse et cette attaque sur la liberté de la presse, l’AfD vient d’avouer publiquement qu’une partie de ses militants défend des « opinions aberrantes ». Si tous ceux qui ne sont pas sensibles aux slogans populistes de l’AfD avaient déjà cette sensation que les militants de ce parti défendent des opinions aberrantes, il est intéressant que le parti lui-même l’avoue et ce, pour justifier une attaque sur l’un des piliers de la démocratie.

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Les médias auront quand même parlé de ce congrès de l’AfD à Kehl. Ils ont mis l'accent sur l’exclusion de la presse, sur la lettre ouverte que les citoyens kehlois ont adressé aux militants de l’extrême-droite qui se rendront à Kehl ce week-end, sur les manifestations contre l’AfD ce week-end dans la petite ville frontalière. Et plusieurs fédérations de journalistes ont protesté contre ces agissements antidémocratiques – on verra si elles obtiennent gain de cause par le biais d’un jugement en référé.

Et qu’on se le dise lors des prochaines échéances électorales – une extrême-droite qui veut abolir des valeurs fondamentales d’une démocratie éclairée, constitue un vrai danger. Et il ne faut argumenter « bof, ils ne pourront pas faire pire que les autres… » – si, ils peuvent faire pire. La preuve, l’extrême-droite s’attaque aux fondamentaux de la démocratie. Comme Erdogan en Turquie. (Selon "Euro-journaliste")

5 octobre 2016

Dresde, ville de l'extrême-droite

Dresde, la ville jumelée à la ville de Strasbourg, était le théâtre d’une festivité pas comme les autres hier. Au lieu de célébrer la fête nationale, les « Pegida » & Cie ont montré le visage moche de l’Allemagne. Dresde, la ville jumelée à la ville de Strasbourg, était le théâtre d’une festivité pas comme les autres avant-hier. 

dresdeQuelle idée aussi d’organiser les festivités pour la fête nationale allemande dans le fief de l’extrême-droite xénophobe, la ville de Dresde ! Ce qui s’est passé hier dans la métropole sur les bords de l'Elbe, a été une honte pour toute l’Allemagne. Au lieu de célébrer l’unité allemande, la pègre néo-nationaliste a profité pour s’en prendre aux responsables politiques, aux étrangers qui avaient la mauvaise idée de passer par là et aux journalistes. Avec une diction qui est celle des nazis au début des années 30 du siècle dernier.

Le président Joachim Gauck, la chancelière Angela Merkel et le président du Bundestag Norbert Lammert ont du savoir ce qui les attendait à Dresde – l’accueil fut « chaleureux ». « Traîtres du peuple », criait la foule des citoyens bien-pensants qui se sentent menacés par les 0,1 % d’étrangers qui vivent en Saxe, « cassez-vous » et « Merkel doit disparaître ». Un homme de couleur qui passait par là, était accueilli par des cris « renvoyez-le, renvoyez-le », le tout dans une ambiance qui laissait craindre le pire.

Pour les journalistes, la foule aux attitudes néo-nazies avait également réservé un accueil qui cadrait avec cette ambiance néo-fasciste. « Quand on aura gagné, vous pourrez faire comme Thomas Mann », lançait la foule aux représentants des médias, faisant allusion au grand écrivain allemand qui devait fuir les nazis avant le début de la IIe Guerre Mondiale.

Hormis la question pourquoi il fallait organiser ces festivités dans le fief de l’extrême-droite allemande, force est de constater qu’une partie de l’Allemagne semble retomber dans les mêmes idées que les nazis prônaient pendant les années 30 du siècle dernier. Les slogans, toutefois, sont nouveaux – pendant plusieurs décennies, il était impensable d’afficher une telle attitude publiquement.

Le 3 octobre, à Dresde, l’extrême-droite allemande a montré le visage moche de l’Allemagne, ce visage qui fait encore peur de nos jours aux partenaires européens. Et pour cause. Cette extrême-droite qui s’est montré à Dresde, ce n’est pas une extrême-droite nationaliste comme on la connaît dans d’autres pays européens, mais il s’agit d’une extrême-droite qui défend ouvertement des idées et une attitude néo-nazie. Il est grand temps de cesser d’accepter ces attitudes sous le couvert de la « liberté d’expression » – le racisme n’est pas une opinion, mais un délit qui devrait être poursuivi avec toute la force de la loi.

Et en 2017, il serait peut-être mieux de célébrer la fête nationale ailleurs qu’en Saxe… plus jamais ça !

2 octobre 2016

Engelmann provoque un nouveau conflit

Le maire de Hayange veut expulser une oeuvre caritative 

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«Ne pas y penser, continuer à travailler, pratiquer la solidarité… » Une dizaine de bénévoles du Secours populaire français (SPF) s’activent encore cette semaine dans les locaux de l’association hayangeoise. Empiler les sacs de farine et de café pour les distributions alimentaires, trier les vêtements du vestiaire social, trouver de quoi dépanner en urgence une jeune mère seule, démunie avec trois enfants, la réconforter et l’orienter… Un seul mot d’ordre : « Continuer, sans se poser de questions, pour les bénéficiaires, près de 400 familles aidées l’année passée. » Difficile pourtant d’oublier que le SPF est en sursis à Hayange. Le maire, Fabien Engelmann (FN), a mis en demeure l’association de quitter les locaux mis à disposition par la Ville depuis plus de dix ans. Les bénévoles sont sommés de tout déménager avant le 1er octobre, ce dimanche donc.

Engelmann, descendant de pieds-noirs, n'aime pas les migrants

Pour le premier magistrat frontiste, il ne s’agit que de « la suite logique » d’un conflit qui l’oppose à la présidente et au trésorier de l’antenne locale du SPF. « Nous ne souhaitons pas travailler avec des gens qui politisent leur discours », martèle Fabien Engelmann. Le maire n’a pas digéré le témoignage de la présidente locale, Anne Duflot Allievi, au quotidien Libération regrettant que le goûter de Noël de la Ville ne soit pas accessible aux enfants de migrants. Pire encore, la présidente et le trésorier seraient des « anarcho-communistes » qui ont participé à l’organisation d’un repas de fête solidaire aux côtés d’ Hayange Plus Belle Ma Ville, association opposée au FN, et feraient « la promotion » des migrants.

L’intervention des instances départementales du SPF rappelant l’indépendance totale de l’association n’a pas convaincu le maire. Faute d’avoir obtenu l’élection d’un nouveau comité - « une simple proposition », se défend Fabien Engelmann, contre tout soupçon d’ingérence – il maintient sa décision de retrait du local.

Discrète depuis plusieurs mois pour tenter d’apaiser les choses, la présidente fait part aujourd’hui de son désarroi. « On ne veut pas rentrer dans une bataille politique. A moi, le maire ne peut rien enlever, mais ce sont les bénéficiaires qui souffriront. »

« La décision est prise, point barre », répète Fabien Engelmann. Manière aussi d’envoyer un message clair pour éviter que « d’autres associations ne s’amusent à faire de la politique ou à salir l’image de la majorité municipale. »

Pour le premier magistrat, l’affaire semble déjà pliée et la réflexion est ouverte quant à l’avenir du local libéré. « Nous sommes déjà en contact avec d’autres associations. » Parmi lesquelles Fraternité française, une association caritative pilotée par le FN, qui trouverait là une bien belle occasion de s’implanter en Lorraine. « Pour l’heure, on est en attente. »

Les bénévoles du SPF n’étant pas prêts à faire leurs cartons, leur déménagement imposé pourrait bien être une nouvelle affaire hayangeoise portée sur le terrain judiciaire. 'selon Le Républicain Lorrain)

L'affaire est loin d'être terminée, elle ne fait au contraire que commencer, au détriment des habitants d'une ville sinistrée par la fermeture de ses hauts-fourneaux.

Qui est Fabien Engelmann ?

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Fabien Engelmann est d'ascendance pied-noire. Ses grands-parents sont des rapatriés d'Algérie, installés dans la vallée de la Fensch dans les années 1960. Curieux comportement donc de s'en prendre aux réfugiés. Il se dit végétarien et défenseur de la cause animale.

La carrière de Fabien Engelmann débute aux espaces verts de la mairie de Nilvange en Moselle, où il est ouvrier fonctionnaire territorial. Il fonde la section CGT des agents territoriaux de la commune, dont il devient le secrétaire. Il milite à l'époque à la fondation Brigitte Bardot. Puis il est adhérent à Lutte Ouvrière entre 2001 et 2008 (il « appréciait Arlette Laguiller pour son franc-parler et sa sincérité »). Il est tête de liste LO aux élections municipales de 2008 à Thionville, où il recueille 6,9 % des voix.

En 2009, il change de parti et passe au NPA qui lui paraît moins sectaire. Il est candidat à l'élection régionale de 2010 en Lorraine en seconde position sur la liste du parti5. En raison de la candidature d'une femme portant le hijab sous les couleurs du NPA dans le Vaucluse, il quitte le parti avec les trois quarts de sa section et rejoint le Front National (FN) en octobre 2010.

Aux élections municipales de 2014, Engelmann est candidat tête de liste FN-RBM aux municipales à Hayange. À l'issue des élections, il devient le nouveau maire de la ville. Il est aussi élu au conseiller communautaire de la communauté d'agglomération du Val de Fensch (CAVF).

Il devient également conseiller politique de Marine Le Pen pour le dialogue social, membre du bureau départemental de Moselle du FN et du bureau politique du FN de 2011 à 2014.

Lors des élections régionales de 2015, il est élu conseiller régional du Grand-Est.

HayangefetecochonPour exclure les musulmans, le maire Engelmann organise la fête du cochon, alors que lui-même est végétarien ! 

23 juillet 2016

Allemagne : vers un nouveau parti d'extrême-droite

Comme la plupart des partis d’extrême-droite en Europe, le nouveau parti issu du mouvement « Pegida » porte un nom presque sympathique. Sous le nom de « Freiheitlich Direktdemokratische Volkspartei » (FDDV, « Parti Populaire libéral pour la démocratie directe »), ce nouveau parti affiche pourtant une proximité avec l’AfD qu’il compte soutenir lors des prochaines échéances électorales, tout en se positionnant comme le « bras parlementaire » de ce mouvement xénophobe « Pegida » qui lui, est actuellement menacé par une procédure d’interdiction.

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Le fantasque Lutz Bachmann, leader de ce mouvement est-allemand qui devient de plus en plus une sorte de viviers pour toute la panoplie de groupes et groupuscules ultranationalistes, compte ainsi anticiper une éventuelle interdiction de son mouvement qui se distingue par une agressivité et parfois violence nationalistes observées pour la dernière fois pendant la République de Weimar.

Si la différence entre les xénophobes de l’AfD et ceux de la « Pegida » (et donc à l’avenir, FDDV) sont difficiles à cerner, il semble clair que les deux formations poursuivront les mêmes objectifs – l’AfD en imitant le Front National français en tentant de se « dédiaboliser », le FDDV en tentant d’attirer les xénophobes encore plus agressifs, prêts à passer à l’acte dans la rue. Ensemble, les deux formations comptent rafler toutes les voix à droite de la CDU – et le potentiel de cette extrême-droite réunie n’est plus très loin de celui du Front National.

Toutefois, le rôle du leader de la « Pegida » n’est pas clair. L’homme au casier judiciaire chargé a annoncé qu’il n’occuperait aucun poste au sein de ce nouveau parti FDDV, en déclarant « je reste le Lutz de la Pegida dans la rue ». Avec son casier judiciaire, il est vrai que Lutz Bachmann ne serait pas un candidat idéal, et en vue de son rôle de leader de la « Pegida », il est celui qui sera censé de fédérer les « crânes rasés » et d’autres casseurs qui sèment déjà la terreur depuis un bon moment dans les Länder ayant fait partie de l’ancienne RDA où les structures d’accueil de réfugiés font régulièrement l’objet d’attaques de toute sorte.

Aujourd’hui, certains sourient encore. Mais force est de constater que pendant que la « gauche » reste immobile dans ses éternelles querelles destinées à déterminer qui défend l’idéologie la plus pure, l’extrême-droite s’organise vite et efficacement et ce, même au-delà des frontières nationales. Les différents partis d’extrême-droite ou même carrément néonazis, s’échangent au niveau européen, se soutiennent mutuellement et représentent un danger bien plus important que nous voulons le penser.

Les pays européens doivent faire très attention de ne pas suivre les pas de la Turquie d’Erdogan – tous les indicateurs sont au rouge et il serait temps que la « gauche » européenne se décide enfin de mettre une parenthèse autour ses querelles pour enfin, combattre les vraies ennemis de la démocratie. (Euro-journal.net)

2 mars 2016

La "Marine" allemande, "persona non grata" à Vieux-Brisach

Le 12 mars prochain, la veille des élections régionales dans le Bade-Wurtemberg (et en Rhénanie-Palatinat et en Saxe-Anhalt), la chef du parti de l‘extrême-droite AfD, Frauke Petry, avait prévu de se rendre à Breisach pour apporter son soutien au candidat local, un certain Volker Kempf. Seulement voilà, le conseil municipal a passé un vote déclarant Frauke Petry «persona non grata», lui indiquant que la ville ne tenait pas à ce qu’elle y mette les pieds.

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Si ce vote ne pourra pas empêcher Madame Petry de venir quand même, le vote étant purement symbolique, la ville de Breisach a quand même envoyé un signal fort en direction des xénophobes et néonationalistes de l’AfD : «On ne veut pas de vous à Breisach !». Il est vrai que la petite ville de Breisach est ouverte à l’Europe, à la France, au monde, elle a fourni d’énormes efforts pour accueillir, comme toutes les communes allemandes, un nombre important de réfugiés, et c’est bien pour cela que la ville refuse le discours de haine, d’exclusion, anti-européen et violent de l’AfD qui, malgré tout, ne cesse de grimper dans les sondages.

Le vote au Conseil Municipal était unanime, sauf trois abstentions, dont celle du maire Oliver Rein qui toutefois, s’est dépêché de déclarer qu’il saluait la décision de son conseil, indiquant qu’il s’était abstenu pour cause de «neutralité politique». Pour Oliver Rein, ce vote constitue un «symbole destiné à dire à Madame Petry qu’elle n’est pas la bienvenue ici».

Dans la pratique, Frauke Petry pourra venir le 12 mars, car la ville n’entend pas effectuer un contrôle d’accès. Mais le meeting risque de connaître d’autres problèmes, comme la ville a déclaré – car le 12 mars, toutes les salles municipales sont déjà réservées et l’AfD aura du mal à trouver un local adapté à ce meeting électoral. Donc, le candidat local de l’AfD Volker Kempf, cherche maintenant une salle pour le 12 mars. Tout en qualifiant le vote du conseil municipal comme «sans niveau». Et c’est exactement ce que pensent les autres de son parti et de sa patronne.

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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
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