Après Dupont-Aignan, Nicolas Miguet rejoint le F-Haine !
Expédition nocturne dans le Val de Villé de quelques barbouzes vétérans rêvant de coups d'éclats électoraux ? Toujours est-il que les panneaux d'affichage (officiels et sauvages) ont été recouverts de ce chiffon illégal, qui se revendique d'un rassemblement des contribuables français, groupuscule dirigé par un certain Nicolas Miguet qui tente depuis 1981 à chaque élection présidentielle de réunir désespérément les 500 signatures nécessaires à sa candidature ! Il en a obtenu 15 cette année.
Il vient en réalité, comme Jean-Marie Le Pen, des milieux poujadistes. Mais ce sinistre personnage, apparaissant souvent comme un gourou, s'est surtout illustré par son palmarès judiciaire :
En 1997, il est interdit de gérer une entreprise pour cinq ans pour fraude fiscale et faillite douteuse.
En 1999, il est condamné en appel à huit mois de prison avec sursis pour « banqueroute, escroquerie et faux en écriture ».
Le 29 avril 2003, le tribunal correctionnel de Paris le condamne à 7 500 euros de dommages-intérêts, pour avoir diffamé Jacques Cheminade, candidat concurrent aux présidentielles de 2002. Le tribunal relève la « mauvaise foi caractérisée » de Nicolas Miguet affirmant sans preuve dans son journal que M. Cheminade « anime un mouvement classé comme secte […] et plusieurs fois mis en cause par la justice », qu'il a « un très lourd casier judiciaire comme profession de foi ». Ce casier a été présenté vierge au tribunal par Jacques Cheminade.
En novembre 2003, une information judiciaire à son encontre fait suite à une plainte contre X avec constitution de partie civile de l’ancienne direction d'Eurotunnel. Elle porte sur les délits présumés de « diffusion de fausses nouvelles » et de « manipulation de cours » à but spéculatif. Ceci fait suite aux conseils d'achats donnés à ses clients alors qu'il revendait ses titres au même moment.
En février 2004, il est condamné par le tribunal de grande instance de Paris, à 10 000 euros de dommages-intérêts pour des propos diffamatoires et injurieux tenus entre août et octobre 2003 à l'égard du directeur général d'Eurotunnel, Richard Shirrefs.
Le 6 juillet 2005, le tribunal de grande instance de Paris le condamne à verser 6 000 euros de dommages-intérêts au PDG du groupe de luxe LVMH Bernard Arnault pour diffamation et insultes sur son service de conseils boursiers par téléphone.
Le 18 janvier 2007, la cour d'appel de Rouen le condamne comme dirigeant de la société anonyme « Nicolas Miguet », à six mois de prison avec sursis, trois ans de mise à l'épreuve et 15 000 euros d'amende pour fraude à la TVA. En 1999, il avait soustrait 151.165 € à l'État par application illégale de taux de TVA réduit (5,5 % et 2,1 %) au lieu du taux normal (20,6 %).
Le 26 février 2007, le Conseil constitutionnel met en garde les élus contre de « faux documents officiels » envoyés par Nicolas Miguet dans plusieurs départements préconisant notamment d'envoyer les parrainages à une adresse du VIIIe arrondissement de Paris « RF République Française - Opération parrainage 63 bd de Courcelles 75008 Paris » qui est l'adresse du RCF dirigé par N. Miguet. Un candidat à l'élection présidentielle, Gérard Schivardi, annonce des poursuites pour diffamation, ce « guide officiel » contenant de fausses informations sur sa carrière politique.
Le 6 mars 2007, la brigade de répression de la délinquance aux personnes, sur instruction du parquet, place M. Miguet en garde à vue. Il est mis en examen pour « tentative de détournement d'acte ou de titre remis à une personne dépositaire de l'autorité publique » et « fabrication, vente, distribution d'imprimés officiels de nature à causer une méprise dans l'esprit du public ».
Le 13 janvier 2011, Nicolas Miguet est condamné à 500 000 euros d'amende par l'Autorité des marchés financiers. Ceci fait suite à une plus-value de 133 338 €, réalisée sur les titres de la société Le Bélier. L'AMF lui reproche d'avoir acheté en mars 2009 environ 60 000 actions au prix de 1 euro environ, d'avoir ensuite conseillé à l'achat ce titre dans sa publication La Bourse, et d'avoir revendu ces actions 5 euros environ en avril. Le principal grief fait par l'AMF est le manque de loyauté vis-à-vis de ses clients : « Considérant qu’en diffusant, sans faire état du conflit d'intérêts dans lequel il s’était placé, des appréciations dont il ne pouvait ignorer qu’elles étaient de nature à induire en erreur ses lecteurs et auditeurs et les exposer à des pertes s’ils venaient à suivre ces recommandations, M. Nicolas Miguet, qui a tiré profit de cette situation, a manqué à la loyauté qu’il devait à ses lecteurs et gravement méconnu des principes essentiels de l’information financière ».
Nicolas Miguet a fait appel mais, par un arrêt du 15 mars 2012, la cour d'appel de Paris l'a débouté de l'ensemble de ses demandes. En janvier 2014, il appelle à la manifestation Jour de colère. Sa participation à cette journée a été rappelée tout au long des municipales parisiennes, Miguet apportant son soutien à Nathalie Kosciusko-Morizet. Patrick Klugman, avocat de SOS racisme et conseiller de Paris PS, dénonce ainsi les « fiançailles » de la candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, avec l'homme d'affaires Nicolas Miguet, président du Rassemblement des contribuables français (RCF) qu'il qualifie d'« affairiste en affaires et poujadiste en politique ». Miguet dément un accord avec NKM comme son appartenance au mouvement du Jour de colère.