Jean-Marie Caro, un adversaire respecté
Jean-Marie Caro vient de décéder. Pas du même bord politique, nous avions souvent des échanges virulents, mais toujours dans la limite de la correction et de la confrontation d'idées.
Voici ce que dit Wikipedia : Les élections de 1973 provoquèrent dans la sixième circonscription du Bas-Rhin un petit "tremblement de terre" avec l'élection d'un candidat réformateur, proche de la démocratie-chrétienne, inconnu quelques mois auparavant dans la circonscription, Jean-Marie Caro qui l'emporta très facilement contre le député sortant au deuxième tour (56 %). J.-M. Caro consolida son implantation locale en étant élu en 1973 conseiller général de Villé, poste qu'il devait conserver jusqu'en 1992.
Nous rajouterons qu'en 1973, Jean-Marie Caro n'était déjà plus un inconnu, puisqu'ayant acheté une résidence aux Murailles d'Urbeis, il participa à la vie associative au sein du Conseil d'Administration de la MJC Villé. Ceux qui le connaissaient, savaient qu'il n'était pas novice en politique. Nous rajouterons que 1973 était l'année de la première grande crise économique et pétrolière, touchant dans nos vallées les industries textiles (surtout la vallée de la Bruche) et entraînant les premiers mouvements syndicaux (occupation par les salariés de la Coframaille à Schirmeck). C'est en surfant sur cette vague de mécontentement qu'il fut élu.
Que ses réélections furent larges et faciles, nous n'irons pas jusque là. Rappelons-nous l'élection cantonale de 1979, où André Guiot (PS) ne le talonnait que de 31 voix. Et ceci à l'issue d'une campagne dynamique de la gauche qui l'avait pris de court, notamment au cours d'un débat contradictoire de haute volée à la MJC de Villé, où pour la première fois il avait baissé pied.
A titre personnel, c'est certainement l'homme politique de la vallée avec qui j'ai eu les meilleurs débats publics. Je connaissais ses forces et ses faiblesses, et lui les miennes. Et nous nous respections ! C'est ainsi que je conçois la démocratie.
Je lui ai dit un jour : "Vous savez débattre, mais vous n'êtes pas un homme de terrain !" Il m'a répondu qu'il reconnaissait sa faiblesse dans ce domaine. Après son retrait de la vie politique, je ne l'ai plus rencontré qu'à une occasion lors d'une fête de la musique à Urbeis. C'était en juin 2003, il savait que je serai candidat aux cantonales, et malgré que je sois dans l'opposition à Villé, il m'a encouragé à me présenter : "Tu es le seul qui connaisse tout dans cette vallée." m'avait-il lancé. Aujourd'hui il repose dans la terre qui fut longtemps la sienne, dont il fut même maire de façon éphémère ! Un grand monsieur, Jean-Marie Caro. Chapeau pour sa carrière.