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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
europe
31 octobre 2022

Conflit entre Varsovie et la Cour de Justice de l’Union européenne

Le Tribunal constitutionnel polonais a repris l’examen de la constitutionnalité des amendes imposées par la plus haute juridiction de l’UE pour non-respect d’arrêts précédents. En début de semaine, l’exécutif européen avait menacé, dans un geste inattendu, de retenir les fonds de rattrapage de Varsovie pour des raisons d’indépendance judiciaire.

varsovieLa Commission européenne a provoqué un tollé à Varsovie en annonçant lundi (17 octobre) son intention de retenir les paiements de la Politique de cohésion, destinée à aider les pays économiquement à la traîne à rattraper leur retard. Cette décision est motivée par le fait que la Pologne ne s’est pas conformée aux exigences essentielles de l’UE en matière d’Etat de droit.

La Pologne doit recevoir 75 milliards d’euros du Fonds de cohésion dans le cadre du budget à long terme de l’Union européenne, appelé « cadre financier pluriannuel 2021-2027 ».

Le Tribunal constitutionnel polonais, décrié par ses détracteurs pour son manque d’indépendance et son instrumentalisation à des fins politiques, a repris mercredi (19 octobre) l’examen d’une affaire datant de février concernant la constitutionnalité des amendes imposées par la plus haute juridiction de l’Union européenne pour non-respect de décisions antérieures des juges européens.

L’année dernière, lorsque la Pologne a refusé d’appliquer des arrêts de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) lui ordonnant de démanteler la chambre disciplinaire de la Cour Suprême et de mettre fin à l’activité de la mine de lignite de Turow, la CJUE a condamné le pays à deux jours-amendes, à savoir 1 000 000 € pour la chambre disciplinaire et 500 000 € pour Turów.

« Les amendes sont illégales. La Pologne ne devrait pas payer un seul złoty, c’est ce à quoi je vais m’atteler », a déclaré le ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, qui a déposé la plainte relative aux amendes de l’UE auprès de la Cour constitutionnelle, ouvrant ainsi la voie au procès.

M. Ziobro a remis en question l’article 279 du traité sur le fonctionnement de l’UE, qui confère à la CJUE le droit de « prescrire les mesures provisoires nécessaires » pour garantir l’efficacité de ses décisions.

Il a déclaré que la Pologne n’avait pas accepté les dispositions permettant à la CJUE d’imposer des amendes en cas de non-respect des mesures provisoires lorsqu’elle a ratifié les traités de l’UE avant de rejoindre l’Union en 2004. Les traités internationaux qui régissent le fonctionnement de l’UE ont été réorganisés en 2009 avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, également connu sous le nom de « traité modificatif ».

M. Ziobro estime qu’en pénalisant financièrement la Pologne, la CJUE enfreint l’article 90 de la constitution polonaise, selon lequel toute décision de la Pologne de transférer ses compétences à des organisations internationales doit être ratifiée par le parlement.

Le Tribunal constitutionnel traite l’affaire des amendes de l’UE depuis février mais n’a pris aucune décision jusqu’à présent. L’audience de mercredi a été ajournée après seulement une heure, selon le quotidien Gazeta Wyborcza, et la nouvelle date de l’audience est fixée au 14 décembre.

Le Tribunal a fait la une des journaux européens l’année dernière lorsqu’il a jugé que certaines parties des traités étaient incompatibles avec la constitution polonaise, remettant en cause la suprématie du droit européen sur les règles nationales, un principe fondamental de l’intégration européenne.

La Commission européenne est en conflit avec Varsovie au sujet des réformes judiciaires adoptées par le gouvernement Droit et Justice (PiS) depuis son arrivée au pouvoir en 2015 et qui ont considérablement renforcé le contrôle du gouvernement sur le système judiciaire.

La Commission a approuvé en juin le plan de relance de 35,4 milliards d’euros, une tranche distincte de financement de l’UE, pour la Pologne après un long retard dû à l’opposition de Varsovie à revenir sur les réformes judiciaires. La Pologne doit cependant remplir plusieurs conditions afin de bénéficier des fonds du plan, notamment le démantèlement de la chambre disciplinaire et la révision des décisions des juges suspendus.

Varsovie n’a toutefois pas encore respecté tous ses engagements et n’a pas encore perçu la moindre part des fonds alloués à la suite de la pandémie. (selon "Euractiv")

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13 septembre 2022

Pour recevoir des fonds de l’UE ...

...La Hongrie se résout à créer une autorité anticorruption

hongrieAlors que l’Union européenne a attribué près de six milliards d’euros à la Hongrie pour relancer son économie post-Covid-19, le pays n’était pas sûr de toucher les fonds. Car Bruxelles exige plus de transparence dans son utilisation : la Hongrie est le deuxième pays le plus corrompu d’Europe, et selon plusieurs rapports, cela va jusqu’au sommet de l’État. Pour obtenir le déblocage des fonds, le gouvernement de Viktor Orban a annoncé lundi 5 septembre vouloir créer une Autorité chargée de lutter contre la corruption.

Plusieurs rapports du Parlement européen pointent un régime corrompu jusqu’au sommet : la manne européenne profite surtout à la famille et aux amis du Premier ministre. En termes de lutte contre la corruption, la Hongrie est le deuxième pays le plus corrompu d’Europe.

Avant sa réélection en avril dernier, le Premier ministre Viktor Orban assurait qu’il n’avait pas besoin de l’argent européen. Mais depuis, la situation économique s’est dégradée : les caisses de l’État sont vides, car le gouvernement a fait beaucoup de cadeaux aux électeurs.

Budapest a donc un urgent besoin des fonds européens et cède  aux injonctions de Bruxelles: la Hongrie va mettre en place une Autorité indépendante pour superviser la manière dont les fonds européens sont dépensés. Ce nouvel organisme sera chargé de « prévenir, de détecter et de remédier aux irrégularités » concernant la gestion des fonds communautaires, selon un décret publié lundi 5 septembre au soir.

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Budapest va également mettre en place un groupe de travail chargé de conseiller la nouvelle autorité, groupe qui sera composé de délégués du gouvernement et de représentants d'organisations non gouvernementales (ONG).

La nouvelle autorité anti-corruption devrait voir le jour d’ici fin novembre.

Si Viktor Orban a mis de l’eau dans son vin, c’est que le temps presse : si un accord n’est pas conclu avec Bruxelles d’ici la fin de l’année, la Hongrie perdra 70 % des subventions allouées par le plan de relance. (selon RFI)

18 juin 2022

Tensions entre la Grèce et la Turquie

Erdogan rompt un accord avec Athènes et ne souhaite plus rencontrer les dirigeants grecs. Les autorités turques reprochent, en outre, aux Grecs d’armer les îles de la mer Egée, en violation, selon elles, de deux traités.

erdoganLe président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé, mercredi 1er juin, qu’il ne rencontrerait plus les dirigeants grecs qu’il accuse de ne pas « être honnêtes ». « Nous n’aurons plus de rencontres bilatérales avec eux », a déclaré le chef de l’Etat turc, lors d’un discours devant son groupe parlementaire à Ankara, alors que les dirigeants des deux pays multiplient les accusations mutuelles.

« Vous savez qu’on avait un accord de haut conseil stratégique avec la Grèce. J’ai prévenu notre ministre des affaires étrangères hier, nous avons rompu cet accord », a-t-il ajouté. Scellé en 2010, l’accord entre la Turquie et la Grèce prévoyait des réunions régulières de haut niveau pour développer la coopération entre les deux pays.

Sans jamais le nommer, M. Erdogan critique le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis : « Il va aux Etats-Unis, il tient des propos contre nous devant le Congrès. Nous en avons marre maintenant. Si tu es honnête, on est prêt à t’accueillir, mais si tu ne l’es pas, désolé », a martelé le chef de l’Etat turc.

La Turquie a intensifié ses critiques contre la Grèce depuis l’intervention de M. Mitsotakis devant le Congrès américain mi-mai. Le premier ministre grec avait critiqué la Turquie sans la mentionner ouvertement. Les médias pro-gouvernement turcs ont interprété ce discours comme un appel à Washington de pas fournir les avions de combat F-16 demandés par la Turquie.

Armement des îles de la mer Egée

Les autorités turques reprochent, en outre, aux Grecs d’armer les îles de la mer Egée, en violation, selon elles, de deux traités. Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a répété mardi qu’Ankara remettrait en cause la souveraineté de la Grèce sur ces îles si elle continuait d’y envoyer des troupes. « La Grèce a violé le statut de ces îles et doit les désarmer. Sinon, un débat sur leur souveraineté commencera », a-t-il affirmé à l’agence officielle Anatolie.

En retour, le président français, Emmanuel Macron, qui préside l’Union européenne jusqu’en juillet a apporté son soutien à Athènes, condamnant toute remise en cause de la « souveraineté » grecque.

Mercredi, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a aussi appelé la Turquie à faire preuve de retenue à l’égard de la Grèce. « Compte tenu de la situation actuelle, il est nécessaire que tous les alliés de l’OTAN fassent front et s’abstiennent de toute provocation entre eux », a déclaré son porte-parole lors d’une conférence de presse à Berlin.

« Envahir l’espace aérien grec et survoler les îles grecques n’est pas acceptable, cela semble contre-productif et contraire à l’esprit de l’alliance », a-t-il ajouté. (Le Monde avec AFP)

26 janvier 2022

« Passeports dorés » au Vanuatu

La Commission européenne propose de suspendre l’accord d’exemption de visa entre l’UE et la république du Vanuatu (anciennement "Nouvelles Hébrides"). Passeports contre investissements : des risques accrus de blanchiment, corruption et fraude fiscale.

vanuatu1Le Vanuatu applique des programmes de citoyenneté par investissement (ou régimes de « passeports dorés »), en vertu desquels la nationalité vanuatuane est accordée à des ressortissants d’autres pays n’ayant aucun lien préalable avec l’archipel mélanésien. Ces programmes font l’objet d’une promotion commerciale affichant l’objectif d’accorder un accès sans visa à l’UE.
 
C’est dans ce contexte que, dès 2017, la Commission a commencé à enquêter sur ces programmes, dans le cadre desquels de nombreux passeports ont été délivrés, avec un taux de refus extrêmement faible : jusqu'en 2020, une seule demande avait été rejetée.
 
Suspectant des failles de sécurité sur ces programmes, la Commission avait obtenu du gouvernement vanuatuan plusieurs assurances concernant les procédures d’enquête de sécurité, parmi lesquelles des vérifications au sein des bases de données d’Interpol : or, il a été révélé en juillet 2019 que des demandeurs qui figuraient pourtant dans les bases de données de l’organisation de police internationale avaient obtenu la citoyenneté dans le cadre de ces programmes. Cela avait notamment été rendu possible grâce à la falsification de casiers judiciaires.
 
Un risque pour la sécurité intérieure de l’UE
 
Sur la base des informations reçues du Vanuatu, la Commission a conclu que ces programmes de citoyenneté destinés aux investisseurs présentaient de graves défaillances et failles de sécurité, susceptibles de créer un risque pour la sécurité intérieure de l’UE et ses États membres. Les explications fournies par le Vanuatu n’ont pas été jugées suffisantes pour dissiper les inquiétudes de la Commission, qui a considéré que l’examen des demandes relatives aux programmes de citoyenneté par investissement ne garantissait pas un niveau élevé de sécurité. Elle a ainsi retenu :

  • un délai moyen de traitement des demandes trop court pour permettre un examen approfondi ;
  • l’absence d’échange systématique d’informations avec le pays d’origine ou de résidence principale des demandeurs avant l’octroi de la citoyenneté ;
  • l’absence d’exigence de résidence ou présence physique au Vanuatu ;
  • l’absence d’obligation de se soumettre à un entretien sur place.

 
Le nombre particulièrement élevé de candidats retenus et le taux de rejet, très faible, ont également suscité l’inquiétude. Enfin, les programmes mis en place par le Vanuatu permettent aux ressortissants soumis à l’obligation de visa de contourner la procédure normale de visa Schengen et l’évaluation approfondie des risques individuels qu’elle comporte, ne garantissant pas, de fait, le niveau élevé de sécurité mentionné dans le rapport de la Commission de 2019 sur les programmes de citoyenneté et de résidence par investissement.
 
La Commission a donc proposé de suspendre partiellement l’accord relatif à l’exemption de visa de court séjour. Si le Conseil l'adopte, cette suspension partielle ne sera levée qu'une fois que l’UE aura estimé que les motifs de la suspension ont cessé d’exister, mais, si ces motifs persistent, le droit de l’UE prévoit la possibilité d’un transfert permanent sur la liste des pays soumis à l’obligation de visa.
 
Cette suspension devrait concerner tous les passeports ordinaires délivrés depuis le 25 mai 2015, date à laquelle le Vanuatu a commencé à délivrer un nombre important de passeports en échange d’investissements (selon "Walters Kluwer").

vanuatu

4 octobre 2021

La honte pour l'Europe

Le député européen Carles Puigdemont, démocratiquement élu lors de la dernière élection européenne, a été arrêté en Italie. L’homme doit être immédiatement libéré.

PuigdemontLa question si l’on est pour ou contre l’indépendance catalane, ne se pose même pas. La seule question qui se pose aujourd’hui, c’est comment il est possible qu’un eurodéputé, démocratiquement élu et n’ayant commis aucun crime, soit chassé à travers l’Europe. Carles Puigdemont n’a rien volé, il n’a pas incité à la violence, il n’a commis aucun acte de sabotage, mais il est frappé d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne qui elle, veut statuer un exemple en incarcérant les leaders du mouvement indépendantiste catalan. En arrivant en Sardaigne, pour participer à une manifestation organisée par des politiques régionaux indépendants, Puigdemont a été arrêté. Si jamais l’Italie décide de l’extrader vers l’Espagne, il y risque de longues années en prison pour avoir organisé, en 2017, un référendum sur l’indépendance catalane, référendum considéré comme de la « rébellion » par un gouvernement espagnol dépassé par cette volonté d’indépendance de la Catalogne.

Si le Parlement Européen avait annulé l’immunité parlementaire de Carles Puigdemont, la procédure est encore en cour, car ses avocats ont fait appel contre cette décision et la décision finale concernant cette immunité, n’est pas encore intervenue. L’Europe, grande donneuse de leçons sur la démocratie, accepte qu’il y ait des prisonniers politiques en Europe – et après on s’étonne que dans d’autres régions du monde, on n’a pas trop envie d’y instaurer justement cette démocratie européenne.

Carles Puigdemont n’est pas à sa première arrestation depuis son élection. L’ancien Président de la Région Catalogne avait déjà été arrêté en Allemagne où le tribunal de Schleswig avait rapidement trouvé l’astuce pour pouvoir lui rendre sa liberté : il n’avait retenu que le chef d’accusation « abus de bien sociaux » (pour le coût de l’organisation du référendum en question), tout en rejetant le chef d’accusation principal figurant sur le mandat d’arrêt, la « rébellion ». En cas d’extradition, l’Espagne n’aurait pu lui faire un procès que pour « abus de bien sociaux », mais justement, pas pour « rébellion ». Face à cette option, Madrid avait alors retiré le mandat d’arrêt européen qui depuis, a été renouvelé.

Aujourd’hui, Carles Puigdemont n’est pas le seul prisonnier politique en Europe. Il ne faut pas oublier Julian Assange qui est prisonnier politique en Grande Bretagne. En Espagne, plusieurs collègues de Carles Puigdemont ont déjà été condamnés pour l’organisation de ce référendum de 2017, à des peines allant jusqu’à 13 (!) ans de prison. Et maintenant, l’Espagne veut, coûte que coûte, aussi mettre Puigdemont derrière les barreaux. Mais cette façon de gérer une opposition, est digne d’une république bananière – aucun état-membre de l’Union Européenne ne devrait accepter le rôle d’agent exécutant du gouvernement espagnol.

Puigdemont, qui vit en Belgique, n’est pas un criminel. - Il est le représentant, démocratiquement élu à plusieurs reprises, de la majorité des Catalans qui elle, souhaite effectivement l’indépendance de l’Espagne. S’il est vrai que la constitution espagnole prévoit « l’unité inviolable du territoire », il n’en reste pas moins que les Catalans souhaitent leur indépendance, que cela fasse du sens ou pas. Personne n’aurait eu l’idée d’arrêter la première ministre écossaise Nicola Sturgeon pour avoir organisé un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse du Royaume Uni. Dans un monde qui change rapidement, il ne peut pas être interdit de se poser des questions sur l’avenir des régions ou pays dans lesquels on vit.

Essayer de faire taire la majorité de la population car celle-ci exprime d’autres désirs que ceux admis par un gouvernement central, en incarcérant les leaders d’un tel mouvement, ce n’est pas de la démocratie, mais du totalitarisme. L’Union Européenne ne devrait pas accepter le fait que sur son territoire, on met des gens en prison pour la seule raison que leur souhait politique ne convient pas au gouvernement en place.

Les indépendantistes catalans ne sont pas des extrémistes-terroristes, il s’agit de citoyens et citoyennes qui ont une autre vision de l’avenir de leur région que le gouvernement. Est-ce criminel de poursuivre un projet d’indépendance ? Si le monde globalisé d’aujourd’hui s’oriente vers des structures plus importantes, le souhait d’indépendance d’une région peut paraître comme un anachronisme, mais en fin de compte, cela ne regarde que la Catalogne et l’Espagne et ce souhait n’a rien d’illégal. Il serait à l’Espagne de négocier l’avenir de la Catalogne avec les Catalans, au lieu de criminaliser la majorité de la population catalane, en incarcérant les figures de proue de ce mouvement d’indépendantistes.

Il faut immédiatement libérer Carles Puigdemont, qui n’est pas un criminel, mais un homme politique qui représente la majorité de la population de sa région. Aucun état-membre de l’Union Européenne ne devrait soutenir l’approche totalitaire du gouvernement espagnol qui lui, devrait trouver d’autres façons de gérer ce souhait d’indépendance. Une Union Européenne qui tolère la présence de prisonniers politiques sur son territoire, perd toute crédibilité lorsqu’elle donne des leçons de démocratie en apostrophant d’autres pays pour le fait qu’il y ait des prisonniers politiques. Un seul mot d’ordre : Liberté pour Carles Puigdemont, pour Julian Assange et pour tous les autres prisonniers politiques en Europe ! (selon "Euro-journaliste")

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22 avril 2021

Brexit : le Luxembourg a attiré 93 sociétés financières

Selon une étude, 10% des actifs des banques au Royaume-Uni ont été déplacés vers l’UE en raison du Brexit.

luxembourg

 Les banques installées au Royaume-Uni ont décidé de déplacer 900 milliards de livres d’actifs vers l’UE en raison du Brexit, soit 10% de leur ensemble, et la City devrait continuer de souffrir, prévient vendredi le centre de recherche New Financial. «Nous pensons que c’est une sous-estimation. Nous sommes seulement à la fin de la première phase du Brexit», souligne-t-il dans son étude. «L’impact final devait être plus important, ce qui va réduire les rentrées fiscales au Royaume-Uni, l’influence en matière de réglementation et au bout du compte avoir des conséquences sur les emplois», ajoute le centre de recherche britannique. À ces 900 milliards de livres, s’ajoutent 100 milliards déplacés par les assureurs et les gérants d’actifs.

La sortie du marché effective unique le 1er janvier a mis fin au passeport financier qui permettait aux entreprises financières implantées au Royaume-Uni de proposer leur service dans l’UE. Londres et Bruxelles ont négocié un accord de libre-échange pour les biens, mais la finance doit se contenter pour l’heure d’une coopération a minima sur les questions réglementaires. Au total, 440 sociétés financières ont délocalisé une partie de leurs activités, déplacé des emplois ou établi des nouvelles entités dans l’UE. Il s’agit d’un chiffre bien plus élevé que l’estimation de mars 2019 quand New Financial avait identifié 269 entreprises concernées par le Brexit. L’étude montre que Dublin est le principal gagnant, puisque 135 sociétés ont choisi la capitale irlandaise, devant Paris (102), Luxembourg (93), Francfort (62) et Amsterdam (48). Mais sur le plus long terme, New Financial estime que Francfort sortira gagnant pour la taille des actifs déplacés, et Paris pour les emplois.

7 400 emplois créés dans l’UE

Certains groupes financiers ont pu en outre délocaliser des activités dans plusieurs villes. Dublin attire beaucoup de gérants d’actifs, les banques vont plus vers Francfort, et Amsterdam séduit les plateformes boursières et les courtiers. New Financial estime par ailleurs que le Brexit a entraîné à ce jour la création de 7 400 emplois dans l’UE, soit en raison de délocalisations du Royaume-Uni ou grâce à des embauches pour renforcer les équipes. Ces emplois sont l’œuvre que d’un très faible nombre d’entreprises, et comme dans le cas des actifs, le montant total devrait augmenter dans les prochaines années. L’étude note que l’enjeu n’est pas tant les déplacements d’emplois, que les créations de postes dans l’UE, qui auraient pu, sans le Brexit, être annoncées au Royaume-Uni.

Enfin, New Financial estime que, si la City perd de son rayonnement, Londres restera le premier centre financier européen pour quelque temps encore, les entreprises souhaitant maintenir autant d’activités qu’elles le peuvent dans la capitale britannique. Pour bâtir son rapport, le centre de recherche a travaillé à partir de communiqués officiels, d’informations de presse, d’études ou encore de documents gouvernementaux. (selon "Le Quotidien du Luxembourg")

6 avril 2021

La Lituanie, une Europe méconnue

Entrée dans l’Union Européenne en 2004, la Lituanie est un des plus récents visages de la coopération européenne. Avec plus de 2 millions d’habitants, cette ancienne république soviétique de la Baltique est aujourd’hui un membre important de l’Union Européenne et un allié fidèle des États-Unis et des Européens au sein de l’OTAN. Portrait d’un pays à la croisée de deux mondes.

lituanieRetour à la démocratie – En 1992, la Lituanie adoptait par référendum une constitution instaurant une démocratie parlementaire. En 1995, la Lituanie déposait sa candidature à l’Union européenne, et à la suite du référendum des 10 et 11 mars 2003, 90% de suffrages lituaniens furent favorables à l’adhésion. C’est au 1er mai 2004 que la Lituanie devenait un État membre de l’Union européenne, ainsi que neuf autres États. Enfin, la Lituanie rejoignait la zone euro le 1er janvier 2015.

30e anniversaire de la résistance lituanienne – La Lituanie célèbre cette année le 30e anniversaire de la répression militaire soviétique contre les mouvements d’indépendance du pays. Le 11 janvier 1991, les chars soviétiques entraient en Lituanie afin d’empêcher que le pays affirme son indépendance, proclamée en mars 1990. Les troupes soviétiques prirent alors le contrôle de plusieurs bâtiments publics à Vilnius, la capitale, et un assaut fut mené contre la tour de communication audiovisuelle. On compta alors 14 morts et 50 000 Lituaniens se mobilisèrent contre la soldatesque, déclenchant une manifestation de masse dans la capitale.

Quant aux troupes soviétiques, elles quittèrent le pays le 13 janvier 1991 et l’URSS tomba le 26 décembre 1991. En souvenir de ces journées sanglantes, le myosotis (en grec : « Ne m‘oublie pas ») devint le symbole de la résistance aux troupes soviétiques. En 2019, un procès-fleuve, qui dura 10 ans, condamna pour crime contre l’humanité par contumace, une soixantaine de hauts responsables soviétiques impliqués dans la répression des journées sanglantes de janvier 1991.

Le voisin russe – Depuis son indépendance, la Lituanie poursuit une politique de méfiance par rapport à la Russie, ainsi qu’avec la Biélorussie, alliée militaire de la Russie. Ainsi, elle a fait construire une clôture longue de près de 50 kilomètres entre l’Union européenne et la Russie. Il n’est pas rare que la Lituanie, comme les deux autres États baltes, la Lettonie et l’Estonie, prenne régulièrement position contre la Russie au sein du Conseil de l’Europe. (selon "Eurojournalist")

26 janvier 2021

Il y a 40 ans, "Solidarnosc"

Les images d’un mouvement qui ranima l’idéal socialiste et humaniste

solidarnosc3L’histoire politique du mouvement a déjà été souvent écrite, mais celle de « l’union fraternelle » selon l’expression de Karol Modzelewski, historien médiéviste, homme de gauche et figure majeure de l’opposition politique au régime communiste et de la mobilisation collective reste lacunaire. Or ce sont précisément ces facettes de Solidarność qui intéressent notre présent en crise. Elles ont été révolutionnaires, à l’échelle de l’individu et du collectif, et ont été oubliées, car recouvertes par le tournant libéral et les discordes de l’après-1989.

solidarnoscSolidarność s’inscrit dans l’histoire des luttes ouvrières et syndicales du XXe siècle ainsi que dans celle des combats d’indépendance nationale au sein du bloc soviétique. L’événement prend donc place dans une histoire européenne et interroge les multiples processus de sortie du communisme. Son nom a d’abord désigné un mouvement de protestation sociale qui aspirait à créer un syndicat professionnel libre, autonome vis-à-vis du Parti et de l’État. Cette revendication se formula le plus clairement à Gdańsk, lors des grandes grèves d’occupation d’août 1980. Au droit de grève et aux libertés syndicales s’ajoutèrent 21 postulats qui devaient cristalliser les aspirations de la population, au-delà du chantier naval de la côte Baltique et de la classe ouvrière, ralliant à elle intellectuels, étudiants et paysans, et obligeant le pouvoir à négocier. Légalisé le 10 novembre 1980, le nouveau syndicat Solidarność compta 10 millions de membres et des millions de sympathisants, en Pologne et à l’Ouest. Même s’il ne pouvait être officiellement un mouvement politique, puisqu’il n’en avait pas les structures, il en partageait les aspirations et les actions, regroupant l’ensemble des forces d’opposition au pouvoir communiste, menaçant le régime par la puissance de son contre-pouvoir, sans pour autant pouvoir agir sur une situation économique désastreuse.

solidarnosc2Après dix-huit mois de fonctionnement légal, la loi martiale du 13 décembre 1981 mise en place par le général Jaruzelski obligea ses militants les plus actifs, ceux qui ne furent pas arrêtés, à choisir la voie de la clandestinité. Interdit d’existence, Solidarność devint alors une société parallèle, qui publiait, informait, et continuait à essayer de mobiliser les esprits, à défendre les militants internés et à soutenir leurs familles. En 1985, son histoire croisa celle de la politique de libéralisation et de transparence menée en URSS par Mikhaïl Gorbatchev, qui aboutit, après les concertations polonaises de la Table ronde, aux premières élections libres du bloc de l’Est en juin 1989 et à la victoire politique de Solidarność.

solidarnosc1

22 janvier 2021

Prix des Droits de l’Homme Václav Havel 2021

L'appel aux candidatures pour ce prix prestigieux vient d'être lancé et Eurojournalist(e) proposera d'honorer le lanceur d'alerte Julian Assange.

vaclav_havelL’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), en partenariat avec la Bibliothèque Vaclav Havel et la Fondation Charte 77 a lancé son appel à candidatures pour le Prix des Droits de l’Homme Václav Havel 2021.

Ce Prix, créé en 2013, vise à récompenser des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l’homme en Europe et au-delà du continent. Les candidat·e·s doivent avoir apporté une amélioration à la situation des droits de l’homme d’un groupe donné, contribué à révéler des violations structurelles à grande échelle de certains droits, ou mobilisé avec succès l’opinion publique ou la communauté internationale sur une cause particulière. La date limite de soumission des candidatures est fixée au 30 avril 2021.

Les candidatures doivent être transmises à l’Assemblée parlementaire par voie électronique à l’adresse suivante : hrprize.pace@coe.int. Elles doivent avoir obtenu au moins cinq parrainages et être soumises en anglais ou en français.

Le Prix, qui sera décerné en septembre 2021 à Strasbourg, consiste en une somme de 60 000 €, un trophée et un diplôme.

Depuis 2013, il a été attribué successivement à Ales Bialiatski (Bélarus), Anar Mammadli (Azerbaïdjan), Ludmilla Alexeeva (Fédération de Russie), Nadia Murad (Irak), Murat Arslan (Turquie), Oyub Titiev (Fédération de Russie) et conjointement à Ilham Tohti (Chine) et à l’Initiative des jeunes pour les droits de l’homme.

Evidemment, ce ne sont pas les candidats et candidates qui manqueraient – à une époque marquée par de multiples crises, il y a, heureusement, aussi des forces de résilience qui combattent l’évolution actuelle. Eurojournalist(e) cherche maintenant à obtenir 5 parrainages pour soumettre la proposition de décerner ce prix prestigieux à Julian Assange, le lanceur d’alerte toujours en détention en Grande Bretagne. L’Union Européenne, malgré de belles paroles, n’a rien fait pour sauver celui qui a rendu public les crimes de guerre de l’armée américaine.

Nous allons vous tenir au courant du dossier ici-même, au fur et à mesure où on obtiendra les parrainages nécessaires pour soumettre la proposition de décerner le Prix Vaclav Havel à Julian Assange! (selon Eurojournalist)

16 janvier 2021

Vaccin Covid-19

Non, le vaccin Covid-19 n’a pas pour effet secondaire le grossissement du pénis

vaccinA peine lancée, la campagne de vaccination contre la Covid19 doit faire face à des rumeurs et fausses informations en tout genre. La dernière en date, une capture provenant d’un site satirique et qui indique un grossissement du pénis comme effet secondaire du vaccin.

Elle circule tant dans les groupes WhatsApp que ceux sur Facebook. Comme on peut lire sur cette capture, le titre est captivant, « un grossissement du pénis parmi les effets secondaires du vaccin Covid-19 ». Un titre accrocheur qui n’a pas manqué d’attirer les curieux de tous bords. Plus de trente mille vues en sept jours.

Mais d’où vient cette information ?

Dans les réactions à ce post facebook, un internaute s’intérroge sur la source de l’information. En réponse, un autre lui partage ce lien. L’information vient donc du site science info. Avec ce slogan : Toute l’info scientifique qu’il vous faut, le site présente toutes les caractéristiques d’un site d’information normale avec différentes rubriques.

Voilà, le où les auteurs du site l’on si bien dit, « il suffit d’être un peu curieux […]. Tout est faux sur ce site ». Le vaccin contre la Covid-19 n’a donc pas d’effets secondaires entraînant le grossissement du pénis.

D’autant qu’il n’y a pas qu’un seul vaccin. A ce jour, il y a au moins cinq vaccins contre la Covid-19 disponibles. Le Pfizer/BioNTech des laboratoires Pfizer et BioNTech, le vaccin du laboratoire Moderna, le vaccin développé par le laboratoire chinois Sinopharm, celui développé grâce à la collaboration entre le groupe pharmaceutique AstraZeneca et l’Université d’Oxford. Il y a aussi Sputnik V, le vaccin annoncé par la Russie.

S’il est vrai qu’il y a pour l’instant très peu d’informations disponibles sur les effets secondaires de tous ces vaccins, quelques informations sont disponibles sur les effets secondaires du vaccin Pfizer/BioNTech. Les laboratoires ont même rendu l'information publique ainsi que les détails concernant les effets secondaires connus de leur vaccin.

Autorisé par l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) ce vaccin Pfizer/BioNTech semble prendre le pas sur les autres. Il est en cours de déploiement dans plusieurs pays d’Europe et devrait être le vaccin déployé bientôt dans les pays d’Afrique. (selon "Science-info")

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