Une séance de xyloglossie !
La langue de bois, voilà ce qui a marqué la réunion publique consacrée au PLUi du Val de Villé. On peut résumer les discours du président de la comcom à une phrase : "La comcom c'est bien, les ratés viennent des municipalités." Et le seul maire qui répond avoue n'être au courant de rien. On croit revoir Gérard Collomb devant la commission d'enquête parlementaire dans l'affaire Benalla.
Revenons à la présentation du PLUi par le président Riebel. On apprend que c'est la comcom qui est chargée d'établir le Padd (plan d'aménagement et développement durable), que ce plan devait être approuvé par les conseils municipaux puis par la comcom. Premier accroc : à Albé on votait depuis un an à toutes les réunions, à Villé on n'a jamais voté (une seule séance d'inscription du PLUi à l'ordre du jour, et pas de vote à ce sujet, juste une information).
D'où ma première question : "Y a-t-il eu un accord de coordination ou de procédure commune dans les 18 communes ?" La réponse du président fuse : la comcom est seule responsable, les communes font comme bon leur semble. Aucun maire présent ne prend la parole pour expliquer sa propre méthode. Dont acte. Eh bien ça promet pour la suite de la réunion.
Ma deuxième question : "Le PLUi se doit de respecter le SCOTT et la loi-montagne. Si pour le SCOTT, cela ne semble pas trop compliqué, comment faire pour la politique de montagne alors que, dans la vallée, seule la moitié des communes figure en zone de montagne." La réponse du président est pour le moins foireuse, et il ne peut se retrancher derrière un maire quelconque. Il reconnaît que la "zone montagne" ne couvre effectivement que 10 communes de la vallée, mais que l'ensemble des communes bénéficient de la politique du massif vosgien. Voilà qui va réjouir les agriculteurs de l'avant-vallée qui n'ont jamais touché un centime de fonds européens d'aide à ce titre. Quant au RPI Villé-Albé que j'ai évoqué, on ne sait toujours pas quels sont les critères de création ou de fermeture de classes. Certes, la décision ne dépend pas du PLUi, mais il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une préoccupation des parents des deux communes à laquelle nos élus se doivent de répondre.
A propos des zones de montagnes, à titre annexe, je rappelle que la conseillère départementale et municipale Frédérique Mozziconacci est vice-présidente de la commission permanente du Comité de Massif. Elle aurait pu nous éclairer. A-t-elle seulement été invitée ?
Nouvelle question : "Les bâtiments en friches : sont citées dans le PADD trois friches à Villé (ancienne gendarmerie, ancienne maison de retraite, anciennes FTV, et trois autres à Steige). Que prévoit la comcom pour l'avenir de ces bâtiments ?" Là encore des réponses ambiguës de la part du président. Les FTV : trop cher ! Vu la dépollution à réaliser, il faudrait pouvoir l'acheter à l'€ symbolique. La comcom a donc décidé de "geler" ce dossier. On peut donc se demander pourquoi l'avoir inscrit au PADD. Quant à la gendarmerie et à la maison de retraite, pas un mot. Pourtant il me semble que notamment pour la gendarmerie, l'Etat était prêt à le céder à l'€ symbolique. Alors ?
Autre question : "Les compétences de la comcom : ne faudrait-il pas les modifier ? ou y rajouter d'autres telles les chemins forestiers, surtout que beaucoup vont d'une commune à une autre ? Certaines municipalités font un grand effort pour leurs chemins, d'autres rien." Je lance de façon humoristique : "Inutile dans certains cas d'aborner les limites communales, il suffit de voir à quel endroit l'état d'entretien des chemins change. (rires dans la salle, tout le monde sait qui je vise). Sur le fond, le président ne souhaite pas prendre cette compétence. Il veut cependant aider les communes qui le souhaitent. A noter, que le maire vice-président chargé des transports et de la mobilité douce n'a pas de contacts avec lui à ce sujet.
Dernière question : "Friches agricoles, viticoles et zones AOC" : je rappelle que les friches datent des années 1950/60, et qu'elles ont deux origines :
1) la PAC (politique agricole commune) mise en place par l'Europe, imposait aux viticulteurs d'abandonner 10% de la surface viticole. De nombreux viticulteurs du piémont ont acheté des vignes dans notre vallée ... pour mieux les abandonner en friches.
2) La crise industrielle textile, obligeant de nombreux habitants à quitter la vallée, a fait le reste.
Certaines communes, comme Villé, ont acquis ces terres il y a plus de 30 ans afin de réhabiliter les friches. Quelle politique la comcom mènera-t-elle dans ce domaine." Là encore, pas de réponse précise. "Certaines communes ont déjà réhabilité des friches, d'autres non." Le président, une fois de plus, renvoie aux communes. L'agriculture, comme l'industrie, est pourtant une compétence intercommunale. Et aucun maire ne prend l'initiative de répondre. Le chef dirige la manoeuvre ! Les sous-fifres n'ont pas droit à la parole ! J'arrête mes questions car le bois à langues va devenir rare. Et d'autres personnes vont encore s'exprimer : entrée est de Villé, le Schmissberg, les zones inondables, etc... J'aurai encore l'occasion de revenir là-dessus.