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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
5 avril 2017

En Côte d’Ivoire, des militants toujours détenus sans jugement dans les geôles du président Ouattara

Aucun respect des droits de l'homme !

abidjan

Des partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo sont toujours détenus sans jugement, dans un contexte de restriction des libertés.

 Il croupit depuis plus de deux ans dans les geôles ivoiriennes, d’abord détenu dans la sinistre maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), puis transféré à Bouaké, dans le centre du pays, loin de sa famille qui ne peut lui rendre visite qu’une fois par mois. Assoa Adou, membre fondateur et figure du Front populaire ivoirien (FPI), a été arrêté le 7 janvier 2015. Accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, d’achat d’armes, de formation de bande armée et de meurtre, il attend toujours son jugement. Et faute de suivi médical, son état de santé se dégrade. Sa vue décline, il souffre d’hypertension, ce qui n’empêche pas ses geôliers de le soumettre au supplice d’une lumière en permanence allumée, pour le priver de sommeil.

Assoa Adou n’est pas le seul prisonnier politique ivoirien soumis à ce genre de maltraitance. Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International estime à 146, au moins, les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo arrêtés entre 2011 et 2015 et toujours en attente de jugement pour des infractions qu’ils auraient commises pendant la crise post-électorale de 2010-2011. « Les autorités ont restreint le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique en vertu de lois érigeant en infractions les manifestations pacifiques, entre autres formes d’expression non violente. Plus de 70 personnes, principalement membres de partis de l’opposition, ont été arrêtées, puis libérées au bout de plusieurs heures, voire plusieurs jours », relève l’ONG.

 Un amer souvenir de son passage à la Maca

 Mariam Cissé, une dirigeante du FPI, est de ceux-là. Elle a été interpellée le 10 juin 2015 alors qu’elle préparait une initiative en faveur de la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo, détenu depuis 2011 à La Haye et jugé par la Cour pénale internationale. Placée en détention provisoire, elle a été entendue par un juge d’instruction seulement quatre mois plus tard, avant d’être relâchée et jugée huit mois après son arrestation. Verdict : « délit non constitué ». Relaxée, cette militante garde un amer souvenir de son passage à la Maca. « Sans suivi médical, nous en étions réduits à prier pour ne pas tomber malades. Seuls les traitements antipaludéens étaient accessibles aux détenus. Pour le reste, nos proches devaient nous apporter vivres et médicaments », raconte-t-elle.

 Une justice des vainqueurs qui perpétue les divisions

 Aux antipodes de cette répression politique, les partisans d’Alassane Ouattara suspectés de crimes de guerre en 2011 bénéficient toujours, eux, de l’impunité. « Les membres des forces loyales au président Alassane Ouattara qui s’étaient rendus coupables de violences, notamment de l’homicide de plus de 800 personnes à Duékoué en avril 2011 et de 13 personnes dans un camp pour personnes déplacées à Nahibly en juillet 2012, n’ont pas été poursuivis. Certains d’entre eux ont pourtant été identifiés par des familles de victimes mais, malgré les enquêtes menées, personne n’avait été traduit en justice à la fin de l’année », souligne Amnesty International. Une justice des vainqueurs qui perpétue les divisions et les tensions politiques en Côte d’Ivoire, avec la bénédiction de Paris, indéfectible soutien de Ouattara. « Il est inacceptable que l’État français n’intervienne pas pour faire cesser les maltraitances des prisonniers politiques. C’est pourtant Paris qui a contribué à installer par la force le régime actuel de Côte d’Ivoire, remarque Dominique Josse, responsable Afrique du PCF. Il suffirait d’une simple pression, qui pour une fois irait dans le bon sens, un simple coup de fil, pour stopper ces violations. Des vies sont en danger, il est temps d’agir. »

 Rosa Moussaoui, journaliste à la rubrique Monde de L’Humanité

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27 mars 2017

Manifestation anti-corruption à Moscou

Poutine, l'ami de Fillon et de Marine Le Pen, réprime 

moscou

L'opposant russe Alexeï Navalny et plus d'une centaine de ses partisans ont été interpellés par la police, dimanche 26 mars, lors d'une manifestation contre la corruption qui rassemblait plusieurs milliers de personnes à Moscou.

Alexeï Navalny "a été arrêté sur (la place) Maïakovskaïa", sur l'itinéraire de la marche, interdite par les autorités, a annoncé sa porte-parole Kira Iarmych, sur Twitter. "Tout va bien pour moi, ce n'est pas la peine de se battre pour moi", a écrit de son côté Alexeï Navalny sur son propre compte, appelant à continuer de manifester.

Au total, la police russe a interpellé près de 700 manifestants, affirme l'organisation OVD-Info, spécialisée dans le monitoring des manifestations. "Les arrestations se poursuivent", a ajouté l'ONG sur Twitter. Lundi, Alexeï Navalny avait été surpris par un inconnu et recouvert de colorant vert, alors qu'il venait inaugurer son local de campagne en vue de la prochaine élection présidentielle.

 La manifestation sur la rue Tverskaïa, l'une des principales artères de la capitale russe débouchant sur le Kremlin, avait été interdite par les autorités, une décision dont Alexeï Navalny conteste la légalité. Selon la police, elle réunissait entre 7 000 et 8 000 personnes, ce qui en fait une protestation d'une ampleur rare ces dernières années en Russie.

Au royaume de Poutine, cet ancien du KGB, la répression et le politburo sont encore d'actualité. Ses amis français, François Fillon et Marie Le Pen, rêvent des mêmes méthodes en France. Et Fillon, le candidat exemplaire mis en examen, imagine même des "cabinets noirs".

Navalny

Alexeï Navalny dans un fourgon de la police, après son interpellation lors d'une manifestation à Moscou, dimanche 26 mars 2017.

20 mars 2017

Médicaments de rue en Afrique

Le règne de Roxy-Adjamé

En Afrique, pas de sécurité sociale, pas de remboursement des soins. Alors on se soigne quand on peut, au moindre coût, ou on ne se soigne pas.

medicament_de_rue_1Roxy, le marché de médicaments de rue d’Abidjan ne désemplit pas. La plus grande pharmacie de rue d’Abidjan est ce lieu où depuis plusieurs années le trafic et la vente de médicaments de rue se lègue comme un héritage de mère en fille. En ces lieux, le secret du ravitaillement en médicaments est bien gardé d’une vendeuse à l’autre. En effet, 80% des petites mains qui rapportent chaque année des millions de francs CFA aux réseaux de trafiquants sont des femmes. Après plusieurs minutes d’échange, une jeune dame qui affirme se prénommer Fatou accepte de parler.

« Tout le monde sait que nous sommes ici. Même vos collègues blancs viennent souvent avec leurs caméras pour nous poser des questions. Ils nous demandent où on trouve nos médicaments, qui nous donne les médicaments ou bien si on va les acheter à la pharmacie… » indique-t-elle.

Fatou semble être une des doyennes des lieux. Elle propose des médicaments depuis plus de 15 ans ! Elle a commencé son activité dans les rues du quartier marchant d’Adjamé avec sa mère avant même l’adolescence. Avec son expérience dans le domaine de la vente de médicament de rue, Fatou ne fait aucune difficulté pour nous révéler l’origine des molécules vendues sur le marché sous une chaleur écrasante, avec la poussière qui recouvre les boites de médicaments et la proximité d’une décharge qui attire les mouches et autres rongeurs.

« Les médicaments que nous proposons sur le marché viennent principalement du Ghana, du Nigeria, de la Guinée et certains produits viennent de la Côte d’Ivoire. Maintenant il y a des médicaments chinois : ce qu’on utilise pour les massages, pour éclaircir la peau (dépigmentation) ou grossir les seins et les fesses… », affirme la vendeuse.

Chine, Ghana, Guinée, Nigeria et Côte d’Ivoire, les révélations de Fatou nous font prendre conscience de l’existence d’un lucratif business organisé à l’échelle ouest-africaine voire mondiale par des mains obscures. A voir les médicaments disposés dans les bassines à même le sol, plusieurs d’entre eux vendus sont effectivement des produits qui sont loin d’être autorisés par les services sanitaires Ivoiriens. Mais au fond, cela n’inquiète en rien certains Ivoiriens qui préfèrent se ravitailler auprès de ces doctoresses du bitume qui sans jamais avoir mis les pieds dans une faculté de médecine indiquent aux patients la posologie des médicaments qu’elles proposent. Pour les acheteurs qui ne se laissent pas décourager par les conditions de conservation des médicaments, les arguments ne manquent également pour défendre le choix de Roxy.

« Vous savez, c’est la situation économique du pays qui nous pousse à venir vers ces vendeuses. Nous sommes conscients qu’il y a des dangers liés à l’automédication : c’est bien comme ça qu’on appelle ce que nous faisons. Mais faute de moyens nous sommes obligés de nous ravitailler ici. En plus, il y a plusieurs produits de la pharmacie qui se retrouvent ici. Il y a seulement un problème de conservation sinon il y a de bons médicaments dans la rue », affirme Bah Edouard un client venu chercher un médicament contre le rhume.

Edouard la quarantaine passée, présente même l’activité des vendeuses de Roxy comme étant « d’utilité publique ». En effet, ce ne sont pas seulement les personnes démunies qui se ravitaillent à Roxy. Il passe en ce lieu plus d’ordonnances que dans les officines conventionnelles. Sur la cinquantaine de clients (56 ndlr) avec lesquels nous échangeons, 80% affirment connaitre les médicaments pour lesquels ils viennent à Roxy. 75% lisent avec intérêt la date de péremption des médicaments ; les 25% restant (probablement analphabètes) se confient à la sagesse et au savoir-faire des vendeuses. Leurs prescriptions ne sont pas loin d’égaler celles des pharmaciens et des médecins. Les 27 vendeuses que nous avons côtoyées ont une excellente maitrise des médicaments qu’elles vendent ! Ces acquis sont-ils le fruit de la pratique ? Les vendeuses sont-elles formées par leur circuit de ravitaillement ou des médecins ? Autant de questions pour lesquelles il va falloir creuser davantage.

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Du poison vendu à bas prix

Côté prix, la différence entre la pharmacie et la rue est plutôt tentante pour le consommateur. Une célèbre boite de vitamine vendue à 4185 f CFA en pharmacie est proposée à 2800 voire 2600 après un petit marchandage avec les vendeuses de Roxy. Le patient peut même s’offrir les ampoules buvables pour 75 ou 100 f CFA. Un autre sirop vendu en pharmacie pour les insuffisances en fer et proposé à 3200 f CFA est vendu à Roxy à 1750 f CFA et ce prix peut chuter jusqu’à 1400 CFA. En ce qui concerne les différents types de médicaments, un tour rapide dans les bassines nous permet de voir que les antalgiques arrivent en première position suivies des anti-inflammatoires, les antipaludiques et les antibiotiques. Ces médicaments se retrouvent sous toutes les formes: injectables, comprimés, solutions buvables… Pour les ARV et les anti-tuberculeux, il faut passer commande et les vendeuses garantissent la livraison de médicaments « plus bons et efficaces que ceux qui sont distribués gratuitement dans les hôpitaux ». 

En apparence les médicaments vendus à Roxy sont bons et moins chers mais pour les professionnels de la santé ces produits font plus de mal que de bien et c’est le docteur Sery qui le démontre.

« Il y a le problème de la conservation qui fait que le principe actif de ces produits n’agit plus vraiment sur le mal et au lieu de guérir la maladie, le médicament peut aggraver le mal ».

Le docteur Sery souligne également que dans la rue les médicaments ne sont pas aussi abordables qu’on le pense. Les vendeuses fixent le prix à la tête du client et font même de la surenchère en fonction du produit. Il y a aussi de véritables problèmes de santé liés à ces médicaments de rue : les organes vitaux des patients sont en danger ! Les reins, les poumons, le pancréas, le foie ou la vésicule biliaire sont des zones qui peuvent être sérieusement endommagées par ces médicaments de rue.

Au-delà, la résistance de certaines pathologies face aux antibiotiques est en grande partie liée à ces médicaments à faible action ou ces placébos vendus par des femmes qui en ignorent les dosages. C’est la raison pourquoi laquelle, les médecins invitent surtout les grands malades tels que les diabétiques, les cardiopathes et les personnes qui sont des terrains favorables au rhumatisme ou aux maladies héréditaires d’éviter l’auto-médication et de fuir les médicaments de rue.

Qui ravitaille le marché de Roxy ?

En ce qui concerne le ravitaillement des vendeuses de Roxy, une véritable omerta existe dans le milieu. Cependant, une question taraude forcément l’esprit du visiteur d’un jour qui découvre les bassines de médicaments à Roxy. Comment des médicaments officiellement autorisés peuvent-ils se retrouver dans la rue ? Des professionnels de la santé sont-ils de mèche avec la mafia du bitume ? Il n’y a pas de doute : des mains obscures font sortir des médicaments du circuit officiel pour les reverser dans le circuit officieux.

« Nous avons écho de telles pratiques vu les médicaments autorisés que ces femmes revendent, il est clair que certains docteurs ou grossistes font sortir des médicaments du circuit officiel pour alimenter le circuit officieux. Et les raisons qui l’explique sont différentes : contourner les taxes, liquider rapidement les médicaments pour se faire plus d’argent, vendre des médicaments qui ne sont plus autorisés mais qui sont restés en stocks… » explique le docteur Sery.

 Dans ce contexte de fraude et de trafic si bien organisés, la lutte contre les médicaments de rue devient difficile. Le consommateur se posera sans doute la question suivante : si de bons médicaments se retrouvent sur le marché à même le sol avec la bénédiction de certains grossistes et docteurs, pourquoi donc s’approvisionner dans les officines conventionnelles ? A cette question, certains ivoiriens ont déjà leur élément de réponse. Grâce aux campagnes de sensibilisation du Ministère de la santé publique sur les dangers des médicaments de rue, de nombreux ivoiriens ont décidé de tourner le dos aux médicaments de rue.

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« Je choisis la pharmacie parce que je veux protéger ma vie et celle de mes proches », affirme Beugré Richard un père de famille croisé dans une pharmacie des II Plateaux.

Pourtant Beugré Richard ne condamne pas ses concitoyens qui se ravitaillent dans la rue. Il estime que c’est faute de moyens que l’Ivoirien se rabat sur les médicaments de rue. Il interpelle les autorités pour que le prix des médicaments soit revu à la baisse pour soulager les populations appauvries par 10 ans de crise. Il indique que l’option des médicaments génériques est une bonne idée pour freiner le trafic des médicaments de rue. Cependant, il faut sensibiliser les ivoiriens sur la présence de ces médicaments génériques et surtout penser à afficher leurs listes dans les pharmacies.

Omerta totale sur le trafic

Le trafic de faux médicaments est aujourd’hui considéré par les experts internationaux comme une activité plus lucrative que certains secteurs clés du crime organisé. En ce qui concerne le financement et la rentabilité des faux médicaments, l’IRACM (Institut de recherche contre les médicaments contrefaits) indique que pour 1.000 $ US investis, le trafic d’héroïne rapporte environ 20.000 $ US tandis que la même somme investie dans le trafic de faux médicaments peut rapporter entre 200.000 et 450.000 $ US, soit 20 à 45 fois plus rentable que le trafic de drogue !

Ces montants représentent à l’échelle mondiale plusieurs milliards de $ US puisque 123 pays sont directement touchés par les médicaments de la rue. La preuve avec l’opération Pangea VII menée par Interpol en mai 2014 et qui a permis la saisie de faux médicaments pour une valeur totale de 22 millions d’euros ! L’opération a conduit à la fermeture de plus de 10.000 sites Internet servant d’interface à la vente des faux médicaments. Le fléau est réel mais le caractère du produit au cœur de ce trafic (le médicament ndlr) fait que l’appareil répressif des Etats affectés peine à entrer en action. Un laisser-faire qui pousse les vendeuses sur les marchés à considérer leur activité comme à la limite légale.

In fine, les commerçantes de Roxy estiment qu’elles font plus de bien que de mal. Dans cette mafia où elles sont les petites mains, rien ne semble les inquiéter. Elles affirment jouir de la protection d’hommes politiques influents aussi bien dans la commune d’Adjamé qu’à l’échelle nationale. Quant aux unités anti-drogue et de lutte contre les stupéfiants, les 27 vendeuses que nous avons côtoyées indiquent « verser de l’argent pour leur silence ». Cette pratique de corruption est quasi quotidienne !

Nous quittons les pharmacies et leurs climatisations apaisantes pour la chaleur étouffante du marché de Roxy. La peur d’être délogée un matin avec les faux médicaments qui tapissent les bassines n’habite plus vraiment les vendeuses. Nous essayons tout de même de savoir qui sont les têtes pensantes du réseau de ravitaillement des pharmacies de rue. Nos tentatives pour avoir un nom ou un numéro téléphone se sont heurtées à une véritable omerta partagé par toutes les vendeuses.

« Nous avons des sœurs qui livrent sur le marché, elles disent recevoir les médicaments de certaines personnes…c’est une chaîne mais je ne peux pas vous dire qui sont ces hommes » explique Biba une autre vendeuse.

« C’est notre secret » renchérit d’un air amusé Fatou ! Un secret très bien gardé mais que nous allons percer en partie alors que nous quittions le marché la nuit tombée. Une fourgonnette appartenant à un important distributeur de produits pharmaceutiques stationne à Roxy, livre sous nos yeux des cartons et repart. Demain tous ces médicaments inonderont Abidjan car Roxy approvisionne en faux médicaments la quasi-totalité de la capitale économique ivoirienne. (selon "eburnietoday.com", enquête de Suy Kahofi).

19 mars 2017

Le pouvoir des nouveaux medias

Grâce aux réseaux sociaux et les réactions massives de la part des Européens et Européennes suite aux dérapages sexistes de l’eurodéputé polonais Janusz Korwin-Mikke, ce dernier a été sanctionné.

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Il avait l’air ridicule, Monsieur Korwin-Mikke, lorsqu’il applaudissait la sanction à son encontre annoncée par le Président du Parlement Européen Antonio Tajani. Ce geste se voulait supérieur, serein, mais ne faisait que traduire la baffe cinglante que Korwin-Mikke venait d’encaisser. Pour ces propos sexistes concernant les femmes qui, selon son intervention au Parlement Européen, « devraient gagner moins parce qu’elles sont moins grandes, moins intelligentes et moins fortes que les hommes ». Cette bêtise lui vaut la suspension de ses indemnités journalières pour une période de 30 jours, l’interdiction de participer aux actions du Parlement pendant 10 jours et, pendant un an, il n’a plus le droit de représenter le Parlement Européen lors de conférences ou comme membre d’une commission. C’est le placard.

Ce sont les réseaux sociaux qui ont contribué à ce que ce scandale ne reste pas inaperçu. La vidéo de l’intervention honteuse de Korwin-Mikke a fait le tour des réseaux sociaux, accompagnée d’une pétition réclamant, justement, à ce que cet anachronisme ambulant soit sanctionné. Un moment donné, les responsables du Parlement Européen ne pouvaient plus fermer les yeux devant cette indignation et cette sanction était la seule réponse pensable suite aux dérapages de Korwin-Mikke.

On a beau s’exciter sur les nouveaux médias – c’est grâce au travail de ces nouveaux médias que de tels incidents ne passent plus inaperçu. Même Korwin-Mikke n’a pas pu essayer de mettre ce scandale sur le dos des « fake news », puisque l’intégralité de son discours pouvait être regardé sur Facebook et ailleurs. Et il convient que les Européens et Européennes prennent conscience de leur importance – si la société civile a réussi à guider la main au Président du Parlement Européen pour que celui-ci sanctionne un collègue, c’est que les citoyens et citoyennes ont plus d’incidence sur la politique européenne qu’ils ne le pensent. Prenons donc conscience de notre pouvoir et exerçons la même pression sur nos parlements aussi dans d’autres dossiers. Il est temps que les citoyens et citoyennes se réapproprient « la chose politique »… la preuve, ça marche ! (selon "eurojournalist")

16 mars 2017

Abidjan : un quartier entier jeté à la rue

Mardi 14 mars 2017. Yopougon. Le sous-quartier de «Karata» à Andokoi a été, le théâtre d`une scène de démolition de plusieurs habitations par des bulldozers sous la supervision de la force publique (gendarmes et policiers).

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Le sous-quartier de «Karata» à Andokoi dans la commune de Yopougon à l'ouest de la capitale économique ivoirienne a été, mardi, le théâtre d'une scène de démolition de plusieurs habitations par des bulldozers sous la supervision de la force publique (gendarmes et policiers). 

Près d'une centaine de familles ont erré toute la journée dans les rues du quartier entièrement rasé avec leurs affaires personnelles (matelas, lits, assiettes, habits, appareils électroménagers...). 

Gendarmes, armes aux poings empêchant l'accès de la voie d'entrée principale de quartier, policiers et autres loubards loués pour la circonstance encerclant les décombres où des riverains délogés continuaient jusque dans la soirée, à ramasser leurs affaires sous les décombres.

Interrogés sur place, des déguerpis expliquent la triste journée qu'ils ont vécu. ‘’ C'est vers 10 heures ce matin, que des gendarmes et policiers, accompagnés de loubards, sont venus nous sommer de ramasser nos affaires prétextant que des bulldozers vont incessamment raser le quartier’’, explique-t-il.

‘’Ils se sont concertés un moment avec les chefs de quartiers et autres imams et les minutes qui ont suivi, les machines ont commencé à tout casser sans même nous laisser le temps de prendre toutes nos affaires», raconte, peiné, un jeune homme d'une trentaine d'années.

«Des éléments de la force publique nous avaient prévenu début décembre dernier qu'ils allaient nous déguerpir le 05 de ce même mois. Ils sont revenus quelques jours avant la fin du mois de décembre et nous nous sommes opposés. Ils nous ont gazé ce jour, mais ils n'ont pas pu démolir», relate-t-il .

Quant au motif du déguerpissement, il a été expliqué aux populations que le sous-quartier aurait été vendu à un opérateur économique franco-libanais par le chef de terre pour une vingtaine de millions de FCFA. « Comment expliquer que dans notre propre pays on nous jette à la rue pour vendre l'espace à un étranger ? », s’offusque-t-il.

Ce n'est évidemment pas comme en France, où l'on menace d'exproprier un quartier entier à Châtenois, annexe Val de Villé, avec des maisons d'habitation et une entreprise de 20 salariés, sans crier gare, après avoir établi une Déclaration d'Utilité Publique (DUP) qu'on ne respecte pas, juste pour faire plaisir à de pseudo-écologistes qui veulent sauver quelques papillons au détriment d'un quartier et de vies humaines sur la RN 59.

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14 mars 2017

Bientôt, Osterputz !

Né dans le Val de Villé il y a un quart de siècle et exporté en Afrique !

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Le printemps c'est dans une semaine, Pâques au mois d'avril. Tous les villages s'organisent pour le nettoyage de printemps. Même à Villé, cinq sportifs ont commencé la remise en état du club-house inondé cet hiver, du fait du gel. Espérons qu'ils seront plus nombreux au Osterputz communal. En Afrique, le nettoyage a commencé aussi ! et même l'armée y participe. On préfère d'ailleurs voir des militaires nettoyer avec des gants et des sacs poubelles, qu'avec des kalachnikoff. La photo : parvenue d'Abidjan en Côte d'Ivoire, où la guerre civile a duré 10 ans (jusqu'en 2011). 

13 mars 2017

La politique. La vraie.

Ce que les médias allemands appellent « l’effet Schulz » perdure. L’arrivée du nouveau candidat du SPD a bouleversé le paysage politique allemand.

spd

Pas de campagne en dessous de la ceinture. Pas de scandales personnels. Pas de casseroles. La campagne pour les législatives en Allemagne prend une tournure surprenante – on y parle de politique en opposant des approches différentes. Et Angela Merkel est de plus en plus sous pression.

Les sondages montrent clairement une tendance en Allemagne – la CDU/CSU d’Angela Merkel n’arrive plus à convaincre les Allemands et Martin Schulz est considéré comme une vraie alternative. Actuellement, le SPD se situe à son plus haut niveau depuis 2006, et talonne avec ses 32% d’intentions de vote la CDU/CSU qui reste inchangée à 33%. Et pendant que le SPD grimpe dans les sondages, ce sont les extrémistes qui en font les frais. L’extrême-droite de l’AfD perd à nouveau un point et obtiendrait 8% des votes, les Verts se situent également à 8% et Die Linke obtiendrait 7%, tandis que les libéraux du FDP pourraient retrouver le Bundestag avec 6%.

Considérant qu’avant la nomination de Martin Schulz comme candidat du SPD, on s’apprêtait à une campagne des plus ennuyeuses avec une CDU/CSU qui menait de 17% dans les sondages, l’évolution est spectaculaire. Refaire ce retard en l’espace de 6 semaines – le SPD a le vent en poupe et en vue des difficultés d’Angela Merkel dans presque tous les dossiers qu’elle doit traiter actuellement, « l’effet Schulz » risque de durer. Jusqu’au 23 septembre ?

Et il est surprenant de constater que le nouveau positionnement du SPD comme « parti de la justice sociale » constitue la meilleure réponse à une extrême-droite qui, en Allemagne comme en France, se plaît dans un discours de haine. Dès qu’une alternative crédible se présente, les électeurs et électrices se détournent de ces « porteurs d’espoir ». Car un candidat et un programme crédible, cela change la donne lors d’une campagne électorale…

Si les chiffres devaient se confirmer, une nouvelle majorité à gauche d’Angela Merkel pourrait voir le jour. Mathématiquement, il y aurait déjà une courte majorité pour une coalition « rouge-rouge-verte », donc pour le SPD, Die Linke et les Verts. Toutefois, l’Allemagne a connu exactement cette situation après les dernières élections en 2013 – mais le SPD refusait alors de se lancer dans une coopération avec Die Linke, préférant le rôle du « partenaire junior » dans la « Grande Coalition » sous Angela Merkel. Mais ce qui passait encore en 2013, ne passerait plus en 2017 – les militants du SPD s’attendent à ce que Schulz vise la gagne.

La campagne pour les législatives du 23 septembre 2017 portera sur plusieurs vecteurs principaux – la justice sociale, la gestion des réfugiés et le rôle de l’Allemagne dans une Europe en pleine mutation.

Ce qui est carrément agréable dans cette campagne en Allemagne, c’est le débat politique. Le SPD oppose une politique sociale à la politique austère de la CDU. Et les électeurs auront un véritable choix à faire. Comme quoi, une élection ne doit pas forcément ressembler à un feuilleton télévisé… (selon Eurojournalist).

11 mars 2017

Les Hongrois oublient leur histoire

En 1956, de centaines de milliers d’Hongrois ont du fuir leur pays et ont été accueillis sans problème dans les pays occidentaux. Maintenant, la Hongrie de Viktor Orban va créer des camps d'internement. Honteux.

OK_Fl_chtlinge_Rebecca_Harms_from_Wendland_Germany_Wiki_ccbysa20_620x310Le parlement hongrois vient de voter pour l’internement des réfugiés. Ces derniers seront désormais internés, le temps que leur demande d’asile soit traitée, dans des camps, enfermés, comme des criminels. La Hongrie de Viktor Orban, pays des barbelés, nie son histoire, fait preuve d’un manque de solidarité et viole les valeurs européennes. En principe, il faudra commencer à songer à des sanctions contre ce pays qui semble s’orienter plus vers la politique de la Turquie que vers les valeurs d’une Europe qui se veut humaniste.

Mars 2017. Ce sera le mois où on établit à nouveau des camps de concentration en Europe. Pour y enfermer des gens qui n’ont commis aucun crime autre que celui de courir avec leurs familles pour sauver leurs vies. Exactement ce que 250 000 Hongrois ont fait lorsque Moscou prenait le pouvoir à Budapest. Est-ce que les réfugiés hongrois ont été internés et séquestrés en arrivant dans les pays européens ? Non. A-t-on tout oublié en Hongrie ? Les 600 000 juifs hongrois assassinés dans des camps de concentration nazis ? Qu’est-ce qu’il motive la Hongrie aujourd’hui de priver des êtres humains de leur dignité et de leur liberté ?

La décision du parlement hongrois concerne femmes, hommes, enfants. L’idée que des enfants soient enfermés dans des camps en Europe, est insupportable. Et cette décision frappe une population déjà traumatisée par les événements ayant motivé leur fuite, pour leur infliger de nouveaux traumatismes liés à cette incarcération.

Le populisme conduit à nouveau à des camps. Avec un raisonnement proche de celui des Nazis. « Les réfugiés représentent un danger pour ‚l’identité chrétienne‘ », dit Viktor Orban. Remplacez le terme « réfugiés » par « Juifs », et vous y êtes. Et Viktor Orban ne fait que stimuler des peurs irrationnelles – par exemple en martelant que « nous sommes assiégés par les réfugiés ». Assiégés ? Par les 1248 réfugiés que la Hongrie est censée accueillir ? Ou par les 600 réfugiés qui moisissent déjà dans des campements le long de la frontière hongroise ?

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l’UNESCO, l’UNHCR, est formel – « La nouvelle loi viole les obligations hongroises selon le droit international et européen », disent les experts. « Elle aura un effet terrible sur la santé physique et psychologique de ces femmes, enfants et hommes ayant déjà vécu des choses horribles. » Quelles seront alors les réactions à cette politique indigne d’un état-membre de l’Union Européenne ?

Il est temps que l’UE réagisse face aux agissements xénophobes, racistes et discriminatoires dont font preuve les « états de Visegrad ». L’Union Européenne ne peut pas se permettre de laisser passer ce genre d’évolution – au risque de perdre le peu de crédibilité qui lui reste. De nouveaux camps de concentration en Europe, ce n’est tout simplement pas possible. (selon "Eurojournalist")

8 mars 2017

Strasbourg : manifestation en vue pour la libération de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo

 Les ivoiriens se réuniront devant le Parlement Européen

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Les proches de Laurent Gbagbo, l’ex président ivoirien détenu depuis près de six ans à la Cour Pénale Internationale (CPI), se préparent à manifester devant le Parlement Européen à Strasbourg. Un rassemblement massif est prévu le jour anniversaire de son arrestation dans son Bunker à Abidjan le 11 avril 2011. Depuis cette date il reste incarcéré sans jugement ! L’évènement est organisé par le Front pour la Renaissance Africaine dénommé (FRA), qui est une plateforme ouverte aux personnalités et associations engagées pour le combat contre « l’impérialisme « français en Afrique. 


Une conférence publique sera animée par l’oncle maternel de Ouattara, Abou Cissé, mais bien avant, il y aura un sit-in devant l’institution. Après la CPI où ils se rassemblent régulièrement pour soutenir leur mentor, les « Gbagbo ou rien » se feront entendre devant le parlement européen et demanderont à être reçus en délégation. Pour rappel, Laurent Gbagbo et son bras droit Blé Goudé sont poursuivis par la CPI, pour crimes contre l’humanité et de sang pendant la crise post-electorale de 2011.

Le procès ouvert depuis le 28 janvier 2016 se poursuit à la Haye avec les dépositions des témoins de l’accusation, qui très souvent se contredisent et n'apportent pas de grands preuves concrètes. rappelons aussi que Laurent Gbagbo était membre de l'Internationale Socialiste...

7 mars 2017

Erdogan crée la crise en traitant l'Allemagne de pays fasciste

 « L’Allemagne », se lamente le dictateur-président turc Recep Tayyip Erdogan, « est un pays fasciste ». Oh. « Un pays, qui viole la liberté d’expression et qui a besoin d’apprendre la démocratie ». Ah. Venant de la part d’un expert en matière de la liberté et de la démocratie, ses déclarations frôlent le ridicule. Le ministre de l’intérieur du Bade-Wurtemberg Thomas Strobl (CDU) a raison, en répondant : « L’Allemagne n’est pas une province turque dirigée depuis Ankara ». Le ton monte entre la Turquie et l’Allemagne…

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Selon les estimations, 3 à 3,5 millions de Turcs vivent en Allemagne, ce qui constitue un nombre important en vue du référendum turc sur le « Ermächtigungsgesetz », cette modification de la Constitution turque qui vise à donner un pouvoir quasi illimité à Erdogan. Surtout dans la mesure où ce référendum est loin d’être gagné. Donc, Recep Tayyip Erdogan avait la bonne idée d’envoyer ses ministres en Allemagne pour y faire de la propagande en faveur de ce changement de constitution qui scellerait le sort de la Turquie en tant qu’état totalitaire. Et, Erdogan voulait venir personnellement fin mars en Allemagne pour intervenir à un grand meeting.

Après l’annullation fin de la semaine dernière d’une manifestation de propagande avec le ministre de la justice turc Bekir Bozdag à Gaggenau en Pays de Bade, le ministre de l’économie turc Nihat Zeybekci ne pouvait pas, à son tour, intervenir à Frechen près de Cologne – et Ankara est en colère.

Est-ce que le président-dictateur turc a été mal conseillé par ses proches ? Est-ce que personne ne lui a dit que l’arrestation du journaliste germano-turc Deniz Yücel (qu’Erdogan a désigné comme « espion allemand »), a été aussi mal vécue en Allemagne que celle de dizaines de milliers d’opposants, journalistes, artistes, intellectuels ?

Le fait que la Turquie se comporte maintenant en victime en donnant des leçons concernant « la liberté », pourrait presque faire sourire. Bien plus de 100 médias critiques ont été fermés en Turquie après le « putsch » dont de nombreux observateurs estiment qu’il a été orchestré par les hommes de main d’Erdogan. Aujourd’hui, toute conviction autre que celle d’Erdogan, conduit tout droit à la prison en Turquie où de dizaines de milliers de personnes moisissent pour avoir osé exprimer une opinion différente de celle du président-dictateur. Et l’Allemagne a raison de refuser à ce que la Turquie exporte son crédo d’état et sa propagande vers l’Europe.

Se faire désigner de « fasciste » par Erdogan, cela constitue presque un adoubement pour l’Allemagne. Le président-dictateur Erdogan est en train de fermer définitivement la porte vers l’Europe et sa menace d’annuller l’accord honteux concernant les réfugiés syriens, ne fait que souligner que cet homme n’est plus fréquentable. Erdogan, avec sa politique totalitaire et brutale, a mis la Turquie hors jeu. Les grands perdants de cette folie, sont les citoyens et citoyennes turcs qui subissent maintenant l’effondrement du tourisme et qui subiront d’autres mesures en conséquence de cet isolement et de ces violations systématiques des Droits de l’Homme. Les Pays-Bas, par l’intermédiaire du Premier Ministre Mark Rutte, a suivi l’exemple allemand en interdisant également des manifestations de propagande turque. Et il faut espérer que la ville de Strasbourg ne commettra pas une nouvelle fois l’erreur de proposer à Erdogan de l’accueillir – cela s’est déjà produit dans le passé et les responsables de la ville ne peuvent pas permettre une nouvelle fois que la capitale européenne serve comme plate-forme pour une propagande totalitaire. Erdogan et son régime, on ne peut pas les stopper en Turquie. Mais on peut empêcher à ce qu’ils viennent faire de la propagande pour un système totalitaire chez nous. Au moins ça.(Selon "Euro.journaliste")

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