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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER

1 octobre 2021

Des présidents africains se soignent en Suisse

Après le président camerounais Paul Biya, c’est son homologue du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso qui séjourne en toute discrétion sur les bords du Léman.

Après les vacances du président camerounais Paul Biya à Genève, un autre chef d’Etat a choisi les rives du Léman comme destination estivale. Ce jeudi, "Africa Intelligence", une lettre d’information sur l’Afrique généralement bien informée, confirmait la présence du président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso, 78 ans, qui cumule trente-sept ans à la tête de l’Etat pétrolier.

afriqueSelon cette publication, le vieux chef d’Etat subit depuis deux semaines «une batterie d’examens médicaux» dans une clinique de Montreux. Un séjour très discret. Cette fois, pas de manifestants faisant le siège du palace ou de la clinique, où résiderait le chef d’Etat, comme lors des nombreuses visites du président camerounais Paul Biya à l’hôtel Intercontinental.

C'est depuis le 15 août et la dernière apparition publique du président Denis Sassou-Nguesso lors de la Fête nationale que la capitale Brazzaville et les réseaux sociaux congolais s’interrogent. Dans un premier temps, il a d’abord été dit que le président était venu en Suisse au chevet de son épouse. Mais Antoinette Sassou-Nguesso est réapparue lors d’une messe à Paris vendredi dernier. La photo figurait en première page d’un journal de Brazzaville.Abonnez-vous à cette newsletter J'accepte de recevoir les offres promotionnelles et rabais spéciaux.

Sciences

Coordinateur au Congo-Brazzaville de la campagne Tournons la page, qui milite pour l’alternance en Afrique, Brice Mackosso y voit une opération de communication savamment orchestrée par le pouvoir. Il va falloir maintenant déminer les informations sur le séjour médical de Denis Sassou-Nguesso lui-même. La mission diplomatique du pays d’Afrique centrale à Genève était injoignable ce jeudi après-midi.

Les absences du président à cette période de l’année ne sont pas nouvelles. Traditionnellement, le chef d’Etat et ses ministres prennent des vacances après le 15 août et la vie politique reprend début septembre, un peu comme en France. Mais ces dernières années, Denis Sassou-Nguesso se reposait plutôt dans son fief d’Oyo, dans le centre du pays.

Quatrième et dernier mandat?

Réélu en mars dernier avec plus de 88,4% des voix, un résultat contesté en vain par l’opposition, le président aura 83 ans à la fin de son quatrième mandat. «Dans les deux camps, on pense que cela sera son dernier mandat, estime Brice Mackosso. Le président prépare donc sa succession.» En mars dernier, son fils Denis Christel Sassou-Nguesso, 46 ans, a été nommé ministre avec un portefeuille élargi, comprenant la coopération internationale et les partenariats publics-privés.

L’activiste fait état d’un «mécontentement généralisé» dans le pays mais doute que les Congolais osent s’opposer à une succession dynastique. Pour lui, le séjour médical helvétique du président est «scandaleux» au vu de la situation des hôpitaux du pays. «Les investissements débloqués pour la santé sont détournés ou sont très difficiles à suivre, accuse Brice Mackosso, dont l’ONG s’apprête à publier un nouveau rapport sur le suivi des budgets de santé. L’élite politique préfère dépenser l’argent public pour se faire soigner à l’étranger plutôt que d’améliorer le système de santé congolais.» Ce dernier est, selon lui, dans un état «déplorable», à tel point que «les Congolais qui le peuvent vont se faire soigner au Cameroun voisin».

D’autres liens avec la Suisse

La situation financière du Congo-Brazzaville est en effet préoccupante. Depuis la chute du prix du pétrole à cause de la pandémie de covid, le pays parvient de plus en plus difficilement à faire face à ses obligations. «La moitié des cargaisons pétrolières qui partent du Congo servent à payer la Chine et les traders suisses», assène Brice Mackosso.

Selon les chiffres du gouvernement, le Congo doit 2 milliards d’euros à la Chine, soit un cinquième de la dette totale du pays, qui représente 98% du PIB, beaucoup trop pour le Fonds monétaire international. Depuis deux ans, l’institution demande une restructuration des dettes bilatérales et privées du pays avant d’envisager d’aider de nouveau Brazzaville. En juin dernier, la Chine s’est dite disposée à rééchelonner les paiements du Congo.

L’entourage du président Denis Sassou-Nguesso profite-t-il de son séjour helvétique pour discuter avec les sociétés de négoce suisses? «Ces entreprises sont moins disposées à lâcher du lest. Car, d’un point de vue économique, les cours du pétrole sont remontés depuis le début de la pandémie et le Congo a aussi augmenté sa production», répond Brice Mackosso. L’hospitalité suisse a des limites. (selon Oeil d'Afrique)

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30 septembre 2021

Validation de la dissolution du collectif contre l’islamophobie

Le 24 septembre, la plus haute instance administrative de France, le Conseil d’État, a validé la dissolution, décidée en décembre 2020 par les autorités françaises, du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), une importante organisation anti-discrimination. Cette décision du Conseil d’État endommage gravement la réputation auto-proclamée du pays de champion des libertés d’expression et de réunion. Une décision susceptible d’avoir un impact glaçant sur la société civile en France et au-delà.

ccif_696x392Au cours des années, le CCIF a joué un rôle essentiel en fournissant un soutien juridique à des personnes confrontées à des discriminations anti-musulmanes et en documentant l’impact discriminatoire à l’encontre des musulmans des mesures antiterroristes prises par la France, indique Human Rights Watch, dans un communiqué transmis à la rédaction.

Dans son jugement, le Conseil d’État a affirmé que la dénonciation par le CCIF de l’hostilité de la France vis-à-vis des musulmans dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme, ainsi que le fait que l’organisation se soit abstenue de « modérer » des commentaires antisémites et d’autres commentaires hostiles affichés par des tiers en réponse à des affichages du CCIF sur les réseaux sociaux, constituaient des incitations à la discrimination, à la haine et à la violence, justifiant la décision de la dissoudre. Le Conseil a également accepté des allégations controversées selon lesquelles le CCIF entretenait des liens étroits avec des partisans de l’islamisme radical, notamment par l’intermédiaire de son ancien directeur exécutif.

Aux termes du droit international et européen en matière de droits humains, les États ne peuvent intervenir dans les domaines des droits aux libertés de réunion, de religion et de culte, et d’expression que lorsqu’une telle intervention repose sur une base légale, et qu’elle est nécessaire et proportionnée. La dissolution d’une organisation indépendante devrait être une mesure de dernier ressort, à prendre dans les cas où elle se fait l’avocate d’une menace claire et imminente de violence ou a agi en grave violation de la loi. Le Conseil d’État a rejeté tous les autres arguments du gouvernement français selon lesquels le CCIF laissait percevoir une telle menace, et pourtant il a approuvé la décision de le dissoudre.

La dissolution du CCIF entre dans le cadre d’une répression plus large de la part des autorités françaises en réponse à des attentats imputés à des extrémistes islamistes. Une loi controversée visant à « lutter contre le séparatisme et les atteintes à la citoyenneté [française] » a été adoptée en août dernier, suscitant des préoccupations de la part de Commission nationale consultative des droits de l’Homme en France et de la Commission européenne.

La dissolution du CCIF et la décision du Conseil d’État la semaine dernière sont susceptibles d’avoir un effet glaçant sur les libertés d’expression et de réunion des personnes qui travaillent dans le domaine de la non-discrimination en France et ailleurs en Europe. Fermer le CCIF affaiblit la crédibilité du pays en tant que champion des droits et offre un dangereux exemple à d’autres gouvernements qui sont prompts à recourir à des lois vaguement formulées afin de réduire leurs détracteurs au silence. Les autorités françaises devraient cesser d’imposer une censure aux organisations de la société civile et démontrer à l’inverse leur attachement aux libertés d’expression et de réunion, ainsi que leur détermination à lutter contre la discrimination. (selon Afrik.com)

29 septembre 2021

Pneus hiver obligatoires dans le massif vosgien

À partir du 1er novembre, les pneus hiver ou chaînes seront obligatoires au sein de 48 départements français. Le massif  vosgien fait partie de les zones concernées par l’application de la loi Montagne II du 28 décembre 2016 et du décret n° 2020-1264 du 16 octobre 2020 relatif à l’obligation d’équipement de certains véhicules en période hivernale. Découvrez sur la carte quelles sont les communes concernées.

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Pour améliorer la sécurité des usagers et limiter les embouteillages sur les routes dans les régions montagneuses, il est nécessaire d’équiper sa voiture de pneus hiver ou de chaînes en période hivernale dans certaines communes entre le 1er novembre et le 31 mars.

Les Vosges, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Haute-Saône font partie des 48 départements concernés par l’application de la loi Montagne II du 28 décembre 2016 et du décret n° 2020-1264 du 16 octobre 2020 relatif à l’obligation d’équipement de certains véhicules en période hivernale.

Ainsi, les véhicules légers, utilitaires et les camping-cars devront soit détenir des chaînes métalliques à neige ou textiles permettant d’équiper au moins deux roues motrices, soit être équipés de quatre pneus hiver.

Les autocars, autobus et poids lourds sans remorque ni semi-remorque sont également soumis à l’obligation avec le choix entre les chaînes ou les pneus hiver. Les poids lourds avec remorque ou semi-remorque doivent, quant à eux, détenir des chaînes à neige permettant d’équiper au moins deux roues motrices, même s’ils sont équipés de pneus hiver.

Cette obligation ne s’applique pas aux véhicules équipés de pneus à clous.

pneus

28 septembre 2021

Projet d’attentat néonazi contre une loge maçonnique

5 individus en garde à vue

police_1_800x450Ces cinq hommes, âgés de 23 à 58 ans, sont en garde à vue en France dans l’enquête sur un groupuscule néonazi soupçonné d’avoir voulu préparer une action violente, notamment contre une loge maçonnique en Moselle, le ministre de la Santé Olivier Véran et des centres de vaccination, a indiqué une source judiciaire.

Dans ce dossier, trois membres de ce groupuscule baptisé “honneur et nation” avaient déjà été mis en examen pour “association de malfaiteurs terroriste criminelle” et écroués début mai.

Trois de ces cinq personnes, âgées de 23 à 58 ans, ont été interpellées dans la Nièvre (Centre), en Charente-Maritime (Ouest) et dans les Hauts-de-Seine (région parisienne). Les deux dernières, incarcérées dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement d’une fillette à la demande de sa mère en avril, ont été extraites de prison pour être placées en garde à vue dans cette procédure.

Selon une source proche du dossier, il s’agit de personnes appartenant à l’entourage des personnes déjà mises en examen dans cette enquête.

En contact avec une figure du mouvement complotiste

Ces dernières sont soupçonnées d’avoir voulu préparer une action violente, potentiellement contre une loge maçonnique de Moselle. Le projet ne semblait toutefois pas imminent.

Elles avaient été interpellées en mai à la suite d’échanges entre elles, et notamment parce qu’elles faisaient des recherches sur d’éventuels explosifs et avaient effectué des repérages.

Selon une source proche du dossier, certaines de ces personnes étaient en contact avec Rémy Daillet, une figure du mouvement complotiste français qui résidait en Malaisie. Expulsé de ce pays, puis inculpé notamment pour “complicité d’enlèvement d’un mineur en bande organisée”, il a été écroué en France.

Cet enlèvement en avril d’une petite fille de 8 ans, Mia, dans l’est de la France avait été commandité par sa mère, qui n’avait plus sa garde. La mère et la fille avaient été retrouvées après cinq jours de cavale, dans un squat dans le canton de Vaud en Suisse.

Depuis 2017, six enquêtes liées à des projets d’attentats d’ultradroite ont été ouvertes par le parquet antiterroriste.

L’une d’elles, visant un groupuscule baptisé OAS, a déjà abouti au renvoi en correctionnelle de six personnes. Leur procès a débuté mardi à Paris. (selon "Le quotidien du Luxembourg")

27 septembre 2021

Un tribunal de Munich interdit les affiches nazies "Pendez les Verts"

La publication viole le droit à personnalité des Verts, décide le tribunal régional de Munich

vertsLe tribunal régional de Munich I a interdit au parti nazi "Der III. Weg", d'accrocher des affiches électorales avec le slogan "Pendez les Verts !" Un porte-parole a déclaré lundi que le tribunal avait émis vendredi une injonction temporaire interdisant au parti d'utiliser le slogan en public. Si les représentants de la "Voie III" s'y opposent, l'affaire devra être entendue en public.

L'expression "pendre" quelqu'un est généralement comprise comme signifiant pendre, tuer ou blesser physiquement quelqu'un, indique l'ordonnance. La déclaration viole le droit général de la personnalité des requérants, c'est-à-dire les Verts.

"Ceux qui publient des menaces de mort se moquent de notre démocratie", a commenté Michael Kellner, directeur politique fédéral des Verts, à propos de la décision du tribunal. "Un tel style de campagne électorale empoisonne la culture politique, conduit à la brutalisation et décourage les citoyens de s'engager politiquement." Comme le bureau fédéral des Verts à Berlin avait demandé une injonction au tribunal régional de Munich I, le tribunal civil était compétent.

En Bavière, la police avait déjà retiré les affiches électorales du parti d'extrême droite "IIIrd Weg" avec le slogan "Pendez les Verts !" Le ministère de l'Intérieur a annoncé la semaine dernière que les commissariats de police avaient reçu l'ordre de retirer ces affiches en raison d'une première suspicion d'incitation publique à commettre des infractions pénales.

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26 septembre 2021

Fusions et confusions chez Gaz de Barr

Décidément, à Villé, on aura tout vu ! Ainsi, le fournisseur unique d'électricité utilise alllègrement le bulletin municipal pour sa communication (qu'elle reconnaît défectueuse) et sa publicité. Une communication à sens unique évidemment, sans tenir compte des soucis des villois. 

Extrait :

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Ce qui préoccupe surtout les villois :

1) L'impossibilité de changer de fournisseur d'électricité, à quelques mois de la libération des prix de cette énergie ! Dans toute la France, la population peut changer de fournisseur, comme le permet la loi du 1/7/2007, ... sauf à Villé ? Voilà qui est singulier ! Après une rencontre à ce sujet avec le maire de Villé, au mois de mai, celui-ci a promis de questionner la sous-préfecture à ce sujet. Nous attendons évidemment la réponse.

2) Les variations importantes dans les montants des factures : elles seraient la conséquence de l'irrégularité des relevés de compteurs (plus que deux relevés par an) mise en place sans crier gare ! Voilà qui ne fait réaliser quelques économies de bouts de chandelle qu'à la seule société Gaz de Barr.

3) Les coupures pour impayé deviennent semble-t-il plus fréquentes que la covide, alors qu'elles avaient disparu depuis fort longtemps du temps de la Centrale Electrique Vonderscheer ! Les variations de factures (et j'ai moi-même vu des factures de 100 € environ passer à plus de 500 € deux mois plus tard). Il est certain que les foyers à faible revenu sont pris à la gorge ! Et Gaz de Barr n'attend pas un jour de plus que le délai de paiement inscrit sur la facture pour enclencher la procédure !

Et son directeur Didier Jost ose dire très cyniquement qu'une relation de confiance est en train de s'installer ! Celui-ci se présente d'ailleurs comme le PDG de Villé, oubliant qu'il est impliqué aussi dans d'importantes sociétés comme Hydrocop (30 barrages dans les Alpes et le Massif Central), ALSEN (Alsace-Energie) qui regroupe notamment Viallis et Gaz de Barr, etc... Ainsi Jost dirige 5 sociétés et est membre d'une dizaine de conseils d'administration. De quoi s'occuper prioritairement de Villé comme il le prétend (voir ci-dessous) ? Et Gaz de Barr "durablement proche de vous" selon son beau slogan, a-t-il une réalité ?

Num_risation_20210924__2_A lire en complément  :

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25 septembre 2021

Guinée : révolte à Conakry

Coup de tonnerre: Alassane Ouattara et Akufo-Addo échappent à un lynchage

alpha_cond_La mission de la CEDEAO dépêchée à Conakry en Guinée ces jours-ci a échappé à une humiliation et à un lynchage de la part de la population guinéenne, a appris un correspondant d'Ivoirebusiness.

Les jeunes massés tout le long du parcours de l'aéroport de Conakry, scandaient des slogans hostiles à Alassane Ouattara et à Nanan Akufo Addo, en brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient marquées "CEDEAO voleurs", "CEDEAO zéro".

C'est sous haute escorte que la mission de la Cedeao est sortie de l'aéroport où elle avait été accueillie par le nouvel homme fort de la Guinée Mamady Doumbouya.

Pour les jeunes membres de plusieurs collectifs de la société civile, pas question de réinstaller Alpha Condé comme tentait de le faire la Cedeao, car c'est le peuple souverain qui a apporté son soutien à la junte militaire. Ils exigent d'ailleurs le retrait des sanctions prises contre la Guinée par la CEDEAO lors du sommet des chefs d’États tenu à Accra au Ghana. (Eric Lassale sur Ivoirebusiness.net)

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24 septembre 2021

La Russie organise sa suprématie dans l'Arctique

Vue de Moscou, l'Arctique est moins un espace fragile à préserver du réchauffement climatique, qu'une réserve débordante de matières premières et d'opportunités commerciales. Et pour y assurer sa suprématie, la Russie y fait naviguer une flotte de brise-glaces nucléaires.

brise_glace"Un tiers de notre territoire se situe au-delà du cercle polaire", constate Dmitri Loboussov, le capitaine du navire "50 let Pobedy" (50 ans de la Victoire). 

"Par conséquent, nos ancêtres maîtrisaient déjà la navigation en eaux gelées. Et nous continuons, avec succès", poursuit l'officier en charge du brise-glace, relevant l'importance croissante de sa mission avec "le développement des ressources" naturelles.

Car la Russie de Vladimir Poutine a fait de l'exploitation des richesses arctiques --pétrole, gaz et minerais-- une priorité stratégique.

La région est ainsi la tête de pont pour les exportations russes de gaz naturel liquéfié (GNL) produit sur la péninsule de Yamal par le russe Novatek et le français Total.  

"La zone arctique a un potentiel énorme. En terme de ressources, on parle de 15 milliards de tonnes de pétrole et cent mille milliards de m3 de gaz. Assez pour des dizaines voire des centaines d'années", soulignait en septembre le vice-Premier ministre, Alexandre Novak.

Concurrencer Suez 

Leur rentabilité va par contre dépendre en partie de la route maritime du nord, ou passage du Nord-Est. Cette voie arctique, moitié moins longue que celle du Canal de Suez, doit simplifier la livraison d'hydrocarbures à l'Asie du Sud-Est en reliant les océans Atlantique, Pacifique et Arctique.

Jadis navigable uniquement en été, elle devient toujours plus praticable avec le recul de la banquise dû au réchauffement climatique. 

Mais le déploiement de brise-glaces russes à propulsion nucléaires y est aussi essentiel. 

Cette flotte, sous la houlette du géant de l'énergie atomique Rosatom, est unique au monde car "seule la Russie a une telle route - la route maritime du Nord - où ces brise-glaces sont en demande", note Sergueï Kondratiev, expert auprès du think tank indépendant Institute for Energy and Finance.

Lorsqu'en mars 2021 le Canal de Suez a été bloqué plusieurs jours à cause d'un porte-containers échoué, Moscou en a profité pour marteler que sa voie arctique n'est plus un rêve lointain, mais une réalité en plein développement. 

Rosatom doit ainsi porter dans les cinq prochaines années de cinq à neuf le nombre de ses brise-glaces nucléaires. L'objectif: atteindre un trafic arctique de 80 millions de tonnes de marchandises par an d'ici 2024 et 160 millions en 2035, contre quelque 33 millions en 2020.

Si on reste cependant loin du milliard de tonnes transitant par Suez chaque année, Sergueï Kondratiev note que les poids-lourds de l'économie russe comme Gazpromneft, Norilsk Nickel ou Rosneft ont tous besoin de l'Arctique et donc "auront tous besoin des services d'une flotte de brise-glaces". 

Rosneft, par exemple, développe un colossal projet pétrolier nommé Vostok Oil dans la péninsule de Taïmyr, avec des profits mirobolants à la clé.

"Plus une minute" 

Déjà, "si dans les années 80-90 on accompagnait un navire puis on s'arrêtait attendre le suivant, désormais nous ne nous immobilisons plus une seule minute", assure le capitaine Loboussov.

La navigation arctique à l'année est elle prévue pour 2030. Et pas seulement pour les Russes. 

Rosatom note que l'armateur danois Maersk et le chinois Cosco empruntent déjà la route du nord. Le président Poutine a lui "salué l'intérêt" des acteurs étrangers pour cette voie maritime et assuré vendredi ne "vouloir en exclure personne". 

Le groupe nucléaire russe évalue le coût du développement de cette route commerciale à 735 milliards de roubles (8,5 milliards d'euros au taux actuel) jusqu'en 2024, dont 274 milliards injectés par l'Etat.

Les associations environnementales dénoncent elles cette course aux hydrocarbures, à l'origine de plusieurs catastrophes écologiques, et la présence accrue de réacteurs atomiques flottant dans l'Arctique. 

"Bien entendu, les projets de développement dans un écosystème aussi fragile comportent des risques et les infrastructures doivent contribuer à les atténuer", reconnaît Rosatom, soulignant que la propulsion nucléaire est plus propre que les carburants classiques.

"Cependant, avec des opportunités économiques aussi importantes pour les populations locales que pour l'économie mondiale, il sera difficile de ne pas tirer parti de ces réserves", assume le groupe. (selon "Tahiti.info")

23 septembre 2021

Pegasus : plus de 6000 Algériens espionnés par le Maroc

L’affaire d’espionnage de Pegasus est loin de livrer tous ses secrets. L’Algérie a subi un véritable assaut électronique de la part des services de renseignement marocains. Les téléphones portables d’au moins 6 000 citoyens algériens seraient espionnés à travers l’usage du logiciel Pegasus, conçu et vendu au Maroc par la société israélienne NSO Group, qui travaille en étroite collaboration avec l’Etat hébreu.

mohammed_vi_696x392Les tensions ne faiblissent pas entre le Maroc et l’Algérie, autour de la question du Sahara Occidental ou encore de l’autodétermination du peuple kabyle. Ainsi, plusieurs Algériens, dont des hauts responsables civils et militaires, auraient été espionnés par le Maroc, entre 2017 et 2019, avec le spyware israélien Pegasus. Selon des sources médiatiques qui ont enquêté sur Pegasus, plus de 6 000 numéros de téléphones appartenant à des Algériens ont été sélectionnés par le Maroc durant cette période dans le but de les espionner.

En toile de fond, la surveillance d’acteurs politiques, militaires, associatifs et, surtout, médiatiques qui ont un quelconque lien avec quatre dossiers très sensibles pour le Maroc : le Sahara Occidental, le Hirak du Rif, la situation des droits humains dans la monarchie chérifienne et les relations franco-algériennes. Durant le Hirak (mouvement populaire) qui a éclaté en Algérie le 22 février 2019 pour chasser le Président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne, un « opérateur des services de sécurité du Maroc s’intéresse aussi de près au climat politique qui règne en Algérie », explique le journal Le Monde.

Selon la même source, tous les hauts responsables algériens durant la première année du Hirak ont été ciblés par le royaume chérifien. Outre l’entourage familial de l’ancien Président, ses frères et sœur Saïd, Nacer et Zhor Bouteflika, l’opérateur marocain a visé le sommet de l’appareil de l’État, avec les numéros des chefs des services de renseignement de l’époque, comme les généraux Ali Bendaoud, Wassini Bouazza et Bachir Tartag ou encore les commandants des forces terrestres et aériennes. Un numéro attribué à Saïd Chengriha, l’actuel chef d’état-major de l’ANP, a également été visé, poursuit le média.

La liste des responsables algériens espionnés par le Maroc est encore longue. « On y trouve Ramtane Lamamra, actuel ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, Nourredine Bedoui, ancien Premier ministre, ainsi que Noureddine Ayadi, qui a occupé successivement les postes de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères puis de directeur de cabinet de la présidence de la République, et qui est lui aussi placé dans la liste des cibles potentielles », détaille le journal.

alg_rieRamtane Lamamra, actuel ministre des Affaires étrangères algérien, victime d'espionnage.

22 septembre 2021

La France au Maghreb

« La France a une responsabilité dans l’état des relations entre l’Algérie et le Maroc »

emmanuel_macron_696x392La France, pointée pour avoir une responsabilité dans la situation actuelle ponctuée de relations tendues entre les deux pays voisins en Afrique du Nord, pourrait bien jouer le rôle de médiateur entre le Maroc et l’Algérie. Son rôle dans le rapprochement entre les deux pays pourrait être déterminant, estime Noureddine Boukrouh, ex-ministre algérien, par ailleurs analyste politique. Depuis le 24 août dernier, l’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc.

Dans une interview accordée au journal Sputnik, Noureddine Boukrouh indique que « la France avait le poids nécessaire pour résoudre le problème du Sahara Occidental, à sa naissance, avant qu’il ne prenne la complexité qui le caractérise aujourd’hui où la facture d’une solution sera plus lourde à payer qu’entre les années 1975 et 1979. Elle ne l’a pas fait, car elle ne voulait pas d’un nouvel État au Maghreb ».

« La France a une part de responsabilité dans ce qui s’est passé au Sahara Occidental entre 1975 et 1979 où elle a été un acteur, et par conséquent dans l’état des relations entre l’Algérie et le Maroc », accuse l’analyste qui se dit convaincu que la France « ayant été partie prenante, elle pourrait contribuer à la recherche d’une solution régionale. Un Maghreb déstabilisé, ruiné et en guerre, ne lui profitera absolument pas ».

L’ancien ministre algérien estime par ailleurs que « la France pourrait jouer un rôle déterminant pour non seulement débloquer la situation, mais aussi résoudre une bonne fois pour toutes le conflit du Sahara, qui bloque la construction de l’Union du Maghreb arabe ». Privilège qu’Alger a retiré aux pays arabes, avec une sortie du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui évoque une décision diplomatique irréversible.

Le samedi 11 septembre, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a indiqué à ceux qui militaient pour l’introduction de la question des tensions entre le Maroc et l’Algérie, dans l’ordre du jour du prochain sommet de la Ligue des Etats arabes que « la décision de rompre les relations diplomatiques ne fait pas l’objet de discussion ou de délibération en tant que décision souveraine, définitive et irréversible ». (selon "Afrik.info" Malik H.)

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