Un ministre peut-il ignorer la justice de son pays ?
Joël Giraud (PRG), député-maire de l'Argentière-la-Bessée et vice président de l'ANEM (Association Nationale des Elus de Montagne) a écrit à ses collègues maires pour les informer de la décision du Tribunal Administratif de Bordeaux (notre post du 5/3/2010) concernant les fermetures d'écoles en zone rurale et a interpellé le ministre de l'Education Luc Châtel à l'Assemblée nationale, lui demandant de prendre en compte cette question. La réponse du ministre a laissé le député sur sa faim. Luc Châtel a expliqué que les ajustements de la carte scolaire s'effectuaient "avec discernement" et "au cas par cas" avec une concertation au niveau départemental dans le cadre des conseils départementaux de l'éducation nationale (*). "Quant à l'arrêt de la cour administrative d'appel de Bordeaux, que vous avez évoqué, Monsieur le député, il ne doit pas masquer le travail quotidien de consultation mené par les inspecteurs d'académie pour adapter le réseau des écoles à l'évolution de la démographie" a poursuivi Luc Châtel. On croyait qu'une décision de justice ne se commentait pas, notamment pas par un ministre, et qu'elle était applicable à tous, y compris au ministre...
(*) Ces instances rassemblent les acteurs de l'éducation nationale, les représentants des personnels, les représentants des parents d'élèves mais aussi les élus et les représentants des services de l'État.