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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
economie
30 juin 2022

La Russie fait défaut sur sa dette extérieure

D'après l'agence Bloomberg, la Russie a fait défaut sur sa dette extérieure, pour la première fois en plus d'un siècle. Et cela à cause des sanctions occidentales.

russie

L'État russe dit avoir payé l'échéance de 100 millions de dollars due le 27 mai. Des paiements d'intérêt pour deux eurobonds. L'argent devait être redistribué aux créanciers samedi soir, la date limite, puisque le règlement prévoit un délai de grâce de 30 jours pour réaliser l'opération. Mais à cette heure, les créanciers n'ont rien reçu, des détenteurs taïwanais de dette russe en ont attesté. Et l'argent ne peut pas être versé, car entre temps, le Trésor américain a interdit à la Russie de passer par des banques américaines pour effectuer les paiements, ce qu'elle faisait jusqu'alors.

Le défaut de paiement est donc avéré ce lundi 27 juin. Un défaut artificiel selon le ministre russe des Finances. Son pays a les moyens d'honorer ses remboursements. La Russie a une dette extérieure de 40 milliards de dollars, elle disposait en début d'année d'une réserve en devises de 640 milliards de dollars pour y faire face, or la moitié de ces réserves est aujourd'hui gelée.

Évaluation difficile

C'est le premier défaut russe sur la dette externe depuis la révolution bolchevique. Le plus récent, sur la dette interne, dans les années 1990, avait provoqué une violente crise économique. Difficile d'évaluer à ce jour les conséquences de ce nouveau défaut puisque - de fait - Moscou est déjà privé d'accès aux marchés internationaux à cause du régime des sanctions. (selon RFI)

NB : selon d'autres sources, le rouble ne se serait jamais si bien porté (article à venir)

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26 mai 2022

La société suisse Sulzer ferme ses activités en Pologne ...

... en raison des sanctions contre l'oligarque russe Viktor Vekselberg

suisseLe groupe industriel suisse Sulzer se voit forcé de fermer ses activités en Pologne «avec effet immédiat», annonce-t-il jeudi, en raison des sanctions locales contre le milliardaire russe Viktor Vekselberg, un de ses grands actionnaires.

192 salariés en Pologne

suisse2Le ministère polonais de l'intérieur a refusé d'accéder à sa demande d'être retiré de la liste des sanctions, indique le groupe suisse dans un communiqué. «Cette décision se base sur une interprétation dans le droit polonais des règles sur les sanctions qui ont été introduites unilatéralement par la Pologne», précise le groupe suisse, qui conteste cette décision. Viktor Vekselberg n'exerce «aucun contrôle» sur les diverses entités du groupe, a réaffirmé Sulzer, qui compte utiliser «tous les moyens légaux» à sa disposition pour contester cette décision. «Sulzer a la ferme conviction que ces sanctions contre ses deux entités en Pologne sont erronées», a de nouveau déclaré le groupe suisse dans le communiqué.

En 2018, Sulzer avait déjà été ponctuellement affecté aux États-Unis lorsque Viktor Vekselberg avait été placé sur la liste des oligarques visés par des sanctions américaines à la suite de l'invasion de la Crimée par la Russie. Le groupe avait alors dû procéder à la hâte à une augmentation de capital pour faire baisser la participation en dessous du seuil de 50% afin de ne pas se retrouver touché par ricochet par ces sanctions. Ses activités sur le sol américain avaient alors pu rapidement reprendre. 

Mais cette fois, le groupe qui fabrique des pompes industrielles se trouve pour l'instant obligé de fermer ses activités en Pologne où il emploie 192 personnes. Le groupe qui fabrique des pompes industrielles notamment pour les usines, les oléoducs et les stations d'épuration, insiste sur le fait qu'il ne fait l'objet de sanctions dans aucun autre pays. Dans les premiers échanges à la Bourse suisse, l'action chutait de 2,65% à 67,95 francs suisses, alors que le SPI, l'indice élargi de cette place financière, perdait 1,42%.

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18 avril 2022

Le pétrole russe de "l'amitié", encombrant héritage d'une raffinerie allemande

Le producteur russe de gaz Gazprom a annoncé dans un communiqué avoir continué à approvisionner l'Europe en gaz naturel via l'Ukraine conformément aux demandes de ses clients européens. Ces besoins pour le 17 avril se montaient à 57 millions de mètres cubes, a ajouté Gazprom. Poutine voudrait-il reconstruire le rideau de fer ? Voici en tous cas une explication complète concernant la raffinerie de Schwedt (près de Rostock - ancienne Allemagne de l'Est), parue dans la revue "Actu & Eco" :

Du pétrole russe abreuve depuis des décennies la raffinerie de Schwedt, un ancien combinat est-allemand qui a survécu à la réunification mais pourrait ne pas se remettre d'un arrêt des importations de brut puisé dans les gisements sibériens.

hambourg1"La peur du lendemain est très proche de ce qu'elle était après la chute du mur", décrit Buckhard Opitz pour résumer le sentiment des 1.200 salariés de l'entreprise PCK.

Entré à la raffinerie en 1977, ce sexagénaire n'a pas oublié les turbulences économiques qui ont accompagné la réunification de l'Allemagne en 1990 avec son cortège de sites industriels démantelés et de privatisations douloureuses.

La raffinerie de Schwedt a surnagé, moyennant une sévère restructuration, parce qu'"elle faisait partie des plus modernes, parce que nous avons toujours été au top", affirme M. Opitz, représentant local du syndicat de la chimie et de l'énergie IG BCE.

Depuis l'offensive lancée par Moscou en Ukraine, l'incertitude étreint de nouveau la commune située près de la frontière polonaise.

L'usine a beau se savoir indispensable, puisqu'elle fournit environ 90% du carburant et combustible consommé à Berlin et sa région, y compris le kérosène de l'aéroport, l'argument ne suffit pas à rassurer.

Pour compliquer l'équation, le géant pétrolier russe Rosneft, contrôlé par le Kremlin, est actionnaire majoritaire du site.

- Fin du monde "normal" -

hambourgA la permanence locale du parti social-démocrate (SPD), on évite de s'exprimer "car les craintes sont déjà suffisamment grandes". De nombreuses entreprises locales dépendent de l'activité de la raffinerie.

Même si l'Union Européenne s'est contenté jeudi de décider d'un embargo sur le charbon russe, des sanctions sur le pétrole et le gaz russes viendront "tôt ou tard", a assuré le président du Conseil européen Charles Michel.

L'Allemagne refuse un embargo immédiat sur l'ensemble des énergies russes, notamment le gaz. Mais Berlin veut s'en libérer progressivement et quasiment stopper ses achats de pétrole russe d'ici la fin de l'année.

Or ce pétrole est la raison d'être de la raffinerie de Schwedt où débouche une branche du plus long oléoduc du monde qui part du sud-est de la Russie.

Le pipeline "Droujba" a été mis en service dans les années 1960 pour acheminer du brut de l'URSS vers les pays du bloc de l'Est. Il reste une source vitale de brut pour de nombreuses raffineries d'Europe centrale. "Droujba" signifie "amitié" en russe.

Fin 2021, Rosneft avait annoncé son intention d'augmenter de 54 à 92% sa participation dans la raffinerie PCK, en rachetant ses parts à Shell. Le groupe russe est présidé par Igor Setchine, un oligarque proche de Vladimir Poutine visé par les sanctions occidentales.

"Le monde était encore normal à l'époque. Il n'y avait aucune raison de refuser la participation russe, tout comme il y avait des participations allemandes en Russie", assure à l'AFP Alexander von Gersdorff, porte-parole de l'association allemande des industries pétrolières En2x.

Aujourd'hui il en est convaincu : "Sans pétrole en provenance de Russie, la raffinerie de Schwedt devrait être mise hors service. Il n'y aurait plus d'essence ni de diesel pour Berlin, sa région ou la Pologne occidentale".

- "Irréaliste" -

La gouvernement allemand a reconnu que le cas de Schwedt était complexe. L'option d'une nationalisation temporaire a été évoquée dans les médias.

C'est la mesure exceptionnelle choisie récemment pour la filiale allemande de Gazprom, dont Berlin a pris le contrôle.

Esquissant un schéma sur un coin de papier, Buckhard Opitz assure que des alternatives au pétrole russe peuvent être trouvées pour la raffinerie, monstre métallique qui se dresse à la sortie de la ville, à une centaine de kilomètres de Berlin.

Un pipeline arrive du port allemand de Rostock, qui pourrait recevoir du brut d'autres parties du monde, dit-il. La Pologne pourraient compléter l'approvisionnement via le port de Gdansk.

"Irréaliste", juge Alexander von Gerstoff, compte-tenu des difficultés logistiques : Rostock ne peut accueillir des tankers suffisamment gros ; la Pologne a besoin de toutes ses capacités pour sa propre diversification. Et les raffineries de l'est de l'Allemagne ont été conçues pour fonctionner avec du brut russe, aux caractéristiques particulières.

"Différents scénarios logistiques et technologiques" sont à l'étude, a indiqué l'entreprise à l'AFP. "La décision finale sera politique", assure Buckhard Opitz. (selon "Actu & Eco")

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13 octobre 2021

Bosch à Buhl (Pays de Bade) : 1000 salariés sans emploi

Chez Bosch à Buhl, 1 000 employés vont perdre leur emploi. L'entreprise prévoit de délocaliser des emplois en Europe de l'Est. Le comité d'entreprise annonce la résistance.

bosch1Le site Bosch de Bühl/Bühlertal veut supprimer 1 000 emplois. C'est ce qu'a déclaré Ulrich Vogel, directeur de l'usine commerciale, lors d'une conférence de presse organisée au Campus international d'ingénierie simultanée (ISEC) mercredi en fin d'après-midi. Le nouveau bâtiment de 35 millions d'euros sur le site de l'usine Bühler n'a été achevé que l'année dernière.

Le président du comité d'entreprise, Klaus Lorenz, et Ahmet Karademir, premier représentant d'IG Metall Offenburg, qui a également assisté à la conférence de presse, n'étaient pas d'accord et ont annoncé des négociations difficiles.

Les employés avaient été informés au préalable lors d'une réunion d'entreprise.

3 800 personnes travaillent à Buhl et dans la vallée de Buhl

Vogel a indiqué que le site de Bühl/Bühlertal était déficitaire en raison de problèmes structurels. Bühl est le siège de l'unité commerciale Electrical Drives et un fabricant d'entraînements électriques pour les véhicules de tous types. Selon M. Vogel, cette division se bat depuis plusieurs années pour améliorer sa rentabilité sur un marché très concurrentiel.

En conséquence, 700 postes à temps plein doivent être supprimés sur le site de Bühl/ Bühlertal d'ici à la fin de 2025. Comme les travailleurs à temps partiel sont également concernés, ce sont au total 1 000 associés qui seront touchés.

Actuellement, 3 800 personnes travaillent chez Bosch à Bühl et Bühlertal. 330 collaborateurs vont quitter l'usine de Bühl, 50 dans les fonctions centrales et 330 autres dans l'administration, les ventes et le développement. Parmi eux, 240 sont employés dans le seul secteur du développement. Dans le même temps, Vogel a donné une garantie pour le site de Bühl/Bühlertal, qui devrait toutefois devenir plus petit et plus innovant.

Les emplois sont délocalisés en Europe de l'Est

Les emplois qui disparaissent à Bühl et Bühlertal seront délocalisés en Europe de l'Est. Cela s'applique aussi bien à la production de moteurs de lève-vitres, qui doit aller en Serbie, qu'au développement. M. Lorenz a expliqué pourquoi les 20 millions de lève-vitres produits annuellement à Bühl sont déficitaires. Un modèle qui a déjà 18 ans est produit à Mittelbaden, trois nouvelles générations n'ont pas pu être positionnées avec succès sur le marché.

Selon Vogel, un tiers des employés de la production sont des travailleurs qualifiés, deux autres tiers sont des travailleurs non qualifiés. "Notre profil de compétences va changer de manière significative", a rapporté le directeur de l'usine. Bosch continuera donc à former des travailleurs qualifiés.

Malgré cette offensive de qualification, les ingénieurs et les techniciens sont également touchés par les suppressions d'emplois. Les suppressions d'emplois doivent être réalisées par la fluctuation, les indemnités de départ, la retraite partielle et la retraite anticipée. Selon M. Vogel, le "développement essentiel" continuera à avoir lieu à Bühl et non en Europe de l'Est.

Lorenz et Karademir ont annoncé un automne chaud. "Nous ne sommes pas prêts à payer la facture des mauvaises décisions prises par la direction", a déclaré M. Lorenz. "Nous n'avons même pas encore commencé à négocier correctement." Il a annoncé une grande journée d'action pour le 19 novembre.

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24 septembre 2021

La Russie organise sa suprématie dans l'Arctique

Vue de Moscou, l'Arctique est moins un espace fragile à préserver du réchauffement climatique, qu'une réserve débordante de matières premières et d'opportunités commerciales. Et pour y assurer sa suprématie, la Russie y fait naviguer une flotte de brise-glaces nucléaires.

brise_glace"Un tiers de notre territoire se situe au-delà du cercle polaire", constate Dmitri Loboussov, le capitaine du navire "50 let Pobedy" (50 ans de la Victoire). 

"Par conséquent, nos ancêtres maîtrisaient déjà la navigation en eaux gelées. Et nous continuons, avec succès", poursuit l'officier en charge du brise-glace, relevant l'importance croissante de sa mission avec "le développement des ressources" naturelles.

Car la Russie de Vladimir Poutine a fait de l'exploitation des richesses arctiques --pétrole, gaz et minerais-- une priorité stratégique.

La région est ainsi la tête de pont pour les exportations russes de gaz naturel liquéfié (GNL) produit sur la péninsule de Yamal par le russe Novatek et le français Total.  

"La zone arctique a un potentiel énorme. En terme de ressources, on parle de 15 milliards de tonnes de pétrole et cent mille milliards de m3 de gaz. Assez pour des dizaines voire des centaines d'années", soulignait en septembre le vice-Premier ministre, Alexandre Novak.

Concurrencer Suez 

Leur rentabilité va par contre dépendre en partie de la route maritime du nord, ou passage du Nord-Est. Cette voie arctique, moitié moins longue que celle du Canal de Suez, doit simplifier la livraison d'hydrocarbures à l'Asie du Sud-Est en reliant les océans Atlantique, Pacifique et Arctique.

Jadis navigable uniquement en été, elle devient toujours plus praticable avec le recul de la banquise dû au réchauffement climatique. 

Mais le déploiement de brise-glaces russes à propulsion nucléaires y est aussi essentiel. 

Cette flotte, sous la houlette du géant de l'énergie atomique Rosatom, est unique au monde car "seule la Russie a une telle route - la route maritime du Nord - où ces brise-glaces sont en demande", note Sergueï Kondratiev, expert auprès du think tank indépendant Institute for Energy and Finance.

Lorsqu'en mars 2021 le Canal de Suez a été bloqué plusieurs jours à cause d'un porte-containers échoué, Moscou en a profité pour marteler que sa voie arctique n'est plus un rêve lointain, mais une réalité en plein développement. 

Rosatom doit ainsi porter dans les cinq prochaines années de cinq à neuf le nombre de ses brise-glaces nucléaires. L'objectif: atteindre un trafic arctique de 80 millions de tonnes de marchandises par an d'ici 2024 et 160 millions en 2035, contre quelque 33 millions en 2020.

Si on reste cependant loin du milliard de tonnes transitant par Suez chaque année, Sergueï Kondratiev note que les poids-lourds de l'économie russe comme Gazpromneft, Norilsk Nickel ou Rosneft ont tous besoin de l'Arctique et donc "auront tous besoin des services d'une flotte de brise-glaces". 

Rosneft, par exemple, développe un colossal projet pétrolier nommé Vostok Oil dans la péninsule de Taïmyr, avec des profits mirobolants à la clé.

"Plus une minute" 

Déjà, "si dans les années 80-90 on accompagnait un navire puis on s'arrêtait attendre le suivant, désormais nous ne nous immobilisons plus une seule minute", assure le capitaine Loboussov.

La navigation arctique à l'année est elle prévue pour 2030. Et pas seulement pour les Russes. 

Rosatom note que l'armateur danois Maersk et le chinois Cosco empruntent déjà la route du nord. Le président Poutine a lui "salué l'intérêt" des acteurs étrangers pour cette voie maritime et assuré vendredi ne "vouloir en exclure personne". 

Le groupe nucléaire russe évalue le coût du développement de cette route commerciale à 735 milliards de roubles (8,5 milliards d'euros au taux actuel) jusqu'en 2024, dont 274 milliards injectés par l'Etat.

Les associations environnementales dénoncent elles cette course aux hydrocarbures, à l'origine de plusieurs catastrophes écologiques, et la présence accrue de réacteurs atomiques flottant dans l'Arctique. 

"Bien entendu, les projets de développement dans un écosystème aussi fragile comportent des risques et les infrastructures doivent contribuer à les atténuer", reconnaît Rosatom, soulignant que la propulsion nucléaire est plus propre que les carburants classiques.

"Cependant, avec des opportunités économiques aussi importantes pour les populations locales que pour l'économie mondiale, il sera difficile de ne pas tirer parti de ces réserves", assume le groupe. (selon "Tahiti.info")

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16 septembre 2021

Bade-Wurtemberg et Stuttgart : l’opulence tranquille

Le Bade-Wurtemberg est l'un des grands partenaires économiques de la France. Les connections terrestres, la coopération universitaire et high tech avec l’Alsace, font du Land une destination affaires de prédilection. Et le projet Stuttgart 21 va renforcer le statut du Land en tant que plaque-tournante économique entre Est et Ouest.

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« Pandémie, quelle pandémie ? », serait-on tenté de dire lorsque l’on déambule dans les rues de Stuttgart. La métropole du sud-ouest de l’Allemagne semble de fait totalement ignorer la crise. Les terrasses des cafés et restaurants grouillent de monde en cette fin d’été, la vie culturelle bat son plein, tandis que Mercedes et autres voitures de luxe s’alignent le long des trottoirs de cette ville de plus de 600 000 habitants.

Tout ici respire l’opulence, mais une opulence que l’on souhaite de bon aloi. « Stuttgart est une des villes les plus riches d’Allemagne, avec une opulence que l’on veut discrète, solide. Ici, on n’étale pas ses richesses. C’est une force pour cette ville et un attrait pour les voyageurs d’affaires », explique Armin Dellnitz, Directeur Général de l’agence de promotion touristique Stuttgart Marketing GmbH. Transfuge du nord de l’Allemagne, Armin Dellnitz est directeur depuis plus de 12 ans de l’office de tourisme. « Stuttgart séduit en fait par son pragmatisme et son esprit d’ouverture à tous les courants, à toutes les cultures », décrit-il.

Une impression qui se retrouve d’ailleurs dans les autres grandes villes du Land. A Karlsruhe, Mannheim, Fribourg ou encore Heidelberg, la vie quotidienne a repris un cours quasi-normale après des mois de confinement dus au covid.

Avec ses 11 millions d’habitants – autant que la Belgique -, un PIB par habitant de 47 290 euros, un pouvoir d’achat de près de 40% supérieur à la moyenne de l’Union Européenne et un chômage qui ne touche que 2,4% de la population, le Bade-Wurtemberg est de fait un poids lourd économique en Allemagne. Il génère à lui seul 15,3 % du PIB de la République Fédérale. Le secret de cette réussite économique : des milieux politiques et économiques qui travaillent en bonne entente. Ainsi, les grands noms de l’industrie allemande – Bosch, Daimler Benz, Kärcher, Porsche – sont basés à Stuttgart. Mais ils ne sont pas les seuls : ABB, Hewlett-Packard, Michelin, Roche ou Samsung ont également élu le Bade-Wurtemberg pour leur présence allemande. A Karlsruhe, on trouve par exemple le siège local de L’Oréal.

Le dynamisme de la région se reflète aussi par la densité du tissu de PME. Beaucoup se regroupent au sein de « clusters » spécifiques. On en compte 110 à travers le Land et ils favorisent les contacts entre PME, centres de recherche et services. Les acteurs économiques et politiques du Land font donc preuve de pragmatisme face à une situation économique brillante, à peine entachée par l’épidémie de Covid. Si les élections de mars dernier ont apporté un changement politique notable, avec une coalition des plus hétéroclites entre conservateurs de la CDU et écologistes, la révolution n’a pas eu lieu.
« En France, une telle association serait un peu comme l’eau et le feu. Ici, on a peut-être plus qu’ailleurs le sens de ce qui est bon pour la région. La nouvelle coalition a signé un programme de gouvernance. Et il est appliqué à la lettre, comme le serait un contrat. Et cela toujours au nom de cette approche pragmatique », décrit Catherine Veber, Consule Générale de France à Stuttgart. Car, quelle que soit la tendance politique, les partis au pouvoir connaissent très bien les atouts de la région.

La première région d’Europe pour l’innovation

De fait, le Bade Wurtemberg est considéré comme la première région d’Europe pour l’innovation. Associés à la Bavière, les deux Länder génèrent près de 50 % de toutes les dépenses en Allemagne dans la recherche et le développement – dont 27 % pour le seul Bade Wurtemberg. Le Land consacre ainsi près de 6 % de son PIB à la recherche, presque le double de la moyenne allemande et très loin devant la Chine, le Japon ou les Etats-Unis. Fribourg, Heidelberg, Heilbronn ou Karlsruhe sont de fait d’importants pôles de recherche, notamment dans la mobilité durable et l’environnement, la santé ou les technologies d’information et de communication.

Karlsruhe abrite par exemple l’Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT), l’un des premiers d’Allemagne avec plus de 9 000 chercheurs et 25 000 étudiants. Une institution qui a permis à la ville de s’affirmer comme la capitale allemande des technologies de l’information et de l’internet.

La région est idéale, donc, pour les voyageurs d’affaires français de par sa proximité comme son sens de l’innovation. Il existe ainsi une coopération très active pour le Rhin supérieur impliquant Alsace, Bade-Wurtemberg et Rhénanie Palatinat en Allemagne, ainsi que la région de Bâle en Suisse. Lutte contre le réchauffement climatique, infrastructures ferroviaires communes, parcs d’activités transfrontaliers et coopération universitaire et scientifique sont quelques- uns des sujets que traite cette entité supra-régionale. Et qui aide à positionner le Bade-Wurtemberg comme le partenaire incontournable des entreprises françaises en Allemagne. '(selon "Voyages d'affaires")

14 septembre 2021

Quand l’Etat invite à la délation…

Le Land Bade-Wurtemberg lance une plate-forme en ligne destinée à permettre aux citoyens de mettre le fisc sur les traces de prétendus fraudeurs fiscaux. Mais où va-t-on ?

d_lationQui eut cru qu’un ministre des finances vert puisse un jour inviter ses concitoyens à noircir leurs voisins auprès du fisc ? Danyal Bayaz, ministre des finances du Bade-Wurtemberg l’a fait. En ouvrant les vannes d’un système qui rappelle une autre époque. Désormais, les « bons citoyens » surveilleront leur entourage et en cas d’un soupçon (ou simplement pour embêter quelqu’un), ils peuvent donner une « petite information » aux autorités fiscales. De manière anonyme, bien sûr…

Il s’agit, heureusement, d’une première en Allemagne – du jamais vu depuis la fin de la IIe Guerre Mondiale. L’Etat invite à la délation anonyme, le meilleur moyen de se venger de son ex, de son chef, du voisin qu’on n’aime pas. Il suffit d’avoir un « soupçon fondé » pour mettre les contrôleurs du fisc en marche. Le tout, comme explique Danyal Bayaz, le ministre des finances du Bade-Wurtemberg, « pour mieux combattre la fraude fiscale et d’assurer ainsi, une plus grande justice fiscale ».

Vous pensez que la femme de ménage de votre voisin n’est pas correctement enregistrée ? Votre patron a fait réparer sa voiture par un copain en lui donnant quelques billets ? Vous avez l’impression que le voyage d’affaires de votre voisin était en réalité un voyage de loisirs ? Hop, un petit tour sur la plate-forme de délation et le tour est joué !

Lancer un tel projet à trois semaines de l’élection législative, est pour le moins très maladroit. Les réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. Ainsi, la CDU et le FDP ont protesté contre cette mesure, le chef du FDP au Bade-Wurtemberg fustigeant une « mentalité de Blockwart ».

Mais pour Danyal Bayaz, tout cela ne pose aucun problème. « Déjà avant, il était possible d’alerter le fisc de manière anonyme, par exemple par courrier ». Mais là, il s’agit carrément d’une invitation à la délation et dans un climat sociétal déjà tendu. Il ne s’agit probablement ni de la meilleure idée que les Verts du Bade-Wurtemberg ont eu ces dernières années, ni du bon timing. On verra si d’autres Länder suivront cet exemple. (Selon "Eurojournaliste")

27 juillet 2021

Guinée : Mobilisation contre les prisonniers politiques

En Guinée, où près de 400 prisonniers politiques croupissent derrière les barreaux, le gouvernement d’Alpha Condé nie leur existence et l’opinion publique tente de mobiliser Guinéens et « citoyens du monde » sur les réseaux sociaux. En France, de plus en plus nombreuses sont les voix politiques à s’emparer du sujet.

guin_eLe 17 avril 2021 marquait la journée internationale des prisonniers politiques. L’occasion pour plusieurs citoyens et leaders d’opposition de dénoncer le traitement réservé à cette catégorie de détenus dans les pays subsahariens, pas toujours respectueux des droits humains. La Guinée n’échappe malheureusement pas à la règle et c’est une voix parmi d’autres qui s’est exprimée en cette journée destinée à attirer l’attention sur un problème trop souvent passé sous silence. Celle de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition, adressant un message de soutien à ses « collaborateurs et aux nombreux militants (…) arbitrairement détenus dans les prisons guinéennes », à la suite du mouvement de protestation lancé en 2020 contre le troisième mandat d’Alpha Condé.

En Guinée, plus de 400 personnes croupissent en prison depuis six mois pour s’être opposées aux manœuvres électorales du Chef de l’État. « On les accuse de fabrication et de détention d’armes de guerre. On les accuse aussi d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État sans aucune preuve. On les arrête et on les séquestre » déplore Cellou Dalein Diallo. « Le pouvoir se met de plus à nier l’existence de ces crimes ». Le directeur de communication de l’UFDG, Joachin Baba Millimono, dénonce lui « l’absurdité » et le « déni de justice » à l’œuvre. « Le débat malheureusement ne porte pas sur la définition du détenu politique, mais sur le fait même de nier l’existence des hommes politiques en prison ». De son côté, le président Alpha Condé estime en effet qu’il n’y a aucun prisonnier politique dans son pays.

L’opinion tente de mobiliser la communauté internationale

*Même si les symboles comptent, il faudra plus que des journées internationales pour changer le sort de ces victimes de l’arbitraire. Les gouvernements, par le contrôle plus ou moins serré qu’ils exercent sur les médias, font tout ce qu’ils peuvent pour passer le problème sous silence. Face à cette volonté d’invisibilisation, des voix se font entendre : celles de simples citoyens usant de moyens numériques qui échappent à la surveillance des États. Ainsi, la plateforme Change sert actuellement de support à des pétitions réclamant la libération des prisonniers politiques en Guinée. Lancée le 25 avril 2021 par l’écrivain Tierno Monénembo, l’une de ces pétitions compte déjà plus de 3 000 signataires, mobilisant les proches et les familles des détenus. L’écrivain appelant « toutes les consciences, tous les démocrates épris de justice et de liberté en Afrique et ailleurs dans le monde, à signer cette pétition pour demander la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques en Guinée ».

D’autres pétitions, à connotation plus internationale et plus juridique, cherchent à mobiliser les Guinéens et les « citoyens du monde libre » afin de dénoncer l’interdiction par Alpha Condé des « avocats internationaux des prisonniers politiques de se rendre en Guinée violant ainsi le principe fondamental du droit à la défense tout en se plaçant en contradiction totale avec le droit interne guinéen et les normes internationales ». Lundi 3 mai, le Collectif pour la transition en Guinée (CTG) dénonçait des conditions de détention inhumaines pour les prisonniers dont plusieurs seraient morts faute de soins. Pour Ibrahim Sorel Keita, porte-parole du CTG et vice-président de l’association SOS racisme, « ces prisonniers sont des gens qui se sont opposés aux velléités de troisième mandat et de présidence à vie d’Alpha Condé, président guinéen. Et compte tenu de cette opposition, ils se sont fait arrêter, voire kidnapper pour certains d’entre eux. Et aujourd’hui -six mois après- il n’y a toujours pas de jugement. Les familles n’ont pas de nouvelles de ces personnes. »

Autant d’appels à l’aide qui commencent à trouver de l’écho auprès de l’opinion internationale, comme en témoignent les déclarations récentes de Jean-Yves Leconte, sénateur socialiste représentant les Français établis hors de France : « Il ne faut pas désespérer qu’Alpha Condé change et en vienne à des meilleures dispositions pour réformer vraiment sa gouvernance et rendre le système plus vertueux avec de véritables contre- pouvoirs. Mais si cette voie n’est pas suivie et que le régime d’Alpha Condé continue d’osciller entre répression et prédation alors oui, il faut des sanctions ». Même son de cloche du côté de 32 eurodéputés, qui ont récemment interpellé le chef de la diplomatie de l’UE dans une lettre ouverte : « Comment l’UE compte-t-elle mettre en action son nouvel instrument de sanction pour sanctionner ces personnalités responsables de violations graves des droits humains en Guinée ? ».

Le Covid-19, révélateur d’une situation humanitaire catastrophique

Il y a un an, Amnesty International tirait la sonnette d’alarme devant l’absence de mesures sanitaires destinées à protéger du virus les milliers de détenus des prisons africaines. L’occasion de rappeler qu’une bonne partie des personnes enfermées dans ces endroits surpeuplés, propices à la contagion, l’étaient pour des raisons d’opinion. « Dans de nombreux pays de la région, expliquait l’organisation internationale, une forte proportion de la population carcérale se trouve derrière les barreaux uniquement pour avoir exercé de manière pacifique ses droits humains. » Et Amnesty de plaider pour la libération anticipée, provisoire ou conditionnelle des détenus âgés ou souffrant de pathologies préexistantes, ainsi que des femmes et jeunes filles enceintes ou incarcérées avec leurs enfants. Une recommandation parfois suivie d’effets. Au Somaliland, le président Muse Bihi Abdi a gracié 574 prisonniers afin de désengorger les prisons. Les dirigeants éthiopiens, de leur côté, ont libéré plus de 10 000 détenus afin d’éviter la constitution de clusters.

 Mais tous les pays n’ont pas fait preuve de la même mansuétude, notamment à l’égard de certaines figures d’opposition. RFI évoquait récemment le cas de Jean-Marie Michel Mokoko. Candidat à la Présidentielle de 2016 au Congo-Brazzaville, Mokoko fait l’objet d’un acharnement de la part des pouvoirs publics. Condamné à une peine de vingt ans de prison pour avoir évoqué dans une vidéo les moyens de chasser du pouvoir le président Sassou-Nguesso, cet ancien général de 75 ans, atteint l’an passé du coronavirus dans sa prison de Brazzaville, symbolise le combat de milliers d’opposants « coupables » d’avoir exprimé une opinion jugée dangereuse par le pouvoir en place. Au Sud-Soudan, des centaines, sinon des milliers, d’opposants présumés, de journalistes et de membres de la société civile, sont également détenus sans mise en examen depuis 2013. L’Érythrée n’est pas non plus épargnée par ce fléau : des milliers de personnes y sont enfermées depuis des années sans perspective de libération, simplement pour avoir exprimé une critique à l’encontre de l’État. (selon "Afrik.com")

6 juillet 2021

Fin d'une époque chez Lagardère

Vivendi et Bolloré en position de force

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A l'issue d'un long bras de fer, le groupe Lagardère (Europe 1, Paris Match, Hachette...) a acté mercredi en assemblée générale sa transformation en société anonyme, entraînant pour Arnaud Lagardère la perte de son pouvoir absolu et l'entrée en force de Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, au conseil d'administration.

Le projet de transformation, présenté fin avril, met fin au statut atypique du groupe en commandite par actions, qui rendait l'héritier de Jean-Luc Lagardère indéboulonnable bien que très minoritaire au capital.

Menacé de blocage et confronté aux difficultés économiques de son groupe pendant la pandémie, Arnaud Lagardère, 60 ans, a dû céder face aux puissants actionnaires, mais en obtenant un poste de PDG pour six ans.

Avant ce dénouement, la lutte d'influence a duré pendant des mois entre Vincent Bolloré (Vivendi) allié au fonds britannique Amber Capital (l'initiateur de la fronde contre la gouvernance), et l'homme le plus riche de France et PDG de LVMH, Bernard Arnault. 

Les deux figures du capitalisme français lorgnaient sur les actifs stratégiques de Lagardère, groupe propriétaire de Hachette (3e éditeur mondial), d'une branche de distribution dans les gares et aéroports (Relay), et de médias influents (le JDD, Paris Match, Europe 1). Aujourd'hui, Vincent Bolloré semble avoir remporté la partie.

"Les choses ne changeront pas"

lagard_reVivendi, premier actionnaire avec 29% du capital, a obtenu trois sièges au conseil d'administration et pourra compter sur celui d'Amber. Bernard Arnault n'en aura qu'un seul, comme l'actionnaire historique, le fonds souverain du Qatar (13%).

Le magnat breton est "un atout et pas une menace", a soutenu Arnaud Lagardère, qui a introduit "sans nostalgie" l'assemblée générale visant à "tourner une page" du conglomérat qu'il dirige depuis le décès soudain de son père en 2003.

Arnaud Lagardère entre au conseil et a obtenu la nomination de Nicolas Sarkozy, l'un des stratèges du projet de transformation grâce notamment à ses liens avec le Qatar et Bolloré, et de Véronique Morali, conjointe de Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac) qui avait investi dans le groupe début 2020.

"J'aurais tendance à dire de manière optimiste et positive que les choses ne changeront pas, car l'équipe dirigeante est toujours là", a assuré M. Lagardère.

Il n'abdique pas sans "compensation": lui-même et sa société personnelle se verront attribuer quelque 7% du capital (environ 210 millions d'euros au cours actuel). Avec sa part actuelle, il détiendra donc 14% des actions, de quoi compenser son lourd endettement personnel.

Enfin, les nouveaux statuts imposent une majorité aux trois cinquièmes pour les décisions touchant aux cessions d'actifs importants, et une majorité aux deux tiers pour révoquer le PDG ou le directeur général délégué (un poste qui sera occupé par Pierre Leroy).

Quel avenir pour Europe 1?

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"L'idée est de garder l'intégrité de ce groupe" en conservant les deux branches édition et distribution, et les activités médias, a assuré Arnaud Lagardère.


Pour autant, l'ombre de Vivendi plane déjà sur Lagardère, et en particulier sur la radio Europe 1, dont les audiences sont au plus bas et dont la direction prévoit des "synergies" avec CNews, la chaîne info du groupe Canal+, appartenant à Vivendi.

"Je ne vois pas pourquoi, pour faire plaisir à certains détracteurs, nous devrions continuer à nous isoler. On a besoin de faire des partenariats sur l’information, sur le sport, sur la musique, sur le cinéma, et qui mieux que le groupe Canal+ peut nous offrir ce genre de partenariats", a argumenté Arnaud Lagardère, assurant qu'Europe 1 et Canal+ faisaient partie de la même "famille".

Au programme, une nouvelle émission commune présentée par Laurence Ferrari, un "grand rendez-vous" politique confié à Sonia Mabrouk, l'arrivée de Dimitri Pavlenko, coéquipier d'Eric Zemmour dans "Face à l'info", à la matinale...

Inquiètes qu'Europe 1 ne devienne "une radio d'opinion" et de "l'emprise croissance de Vincent Bolloré dans les médias", quelque 150 personnes se sont rassemblées mercredi devant les locaux de la station, dont les salariés s'étaient mis en grève durant cinq jours la semaine dernière pour contester notamment la mise à pied d'un journaliste.

Europe 1 est une "radio qui a toujours préféré l'information à la controverse", a fait valoir la journaliste Anne Sinclair, ancienne de la station, soucieuse "que cela perdure, surtout avant la présidentielle". 

"Europe 1 est un média qui perd environ 20 millions d'euros chaque année. L'indépendance est aussi soutenue par la capacité à ne pas perdre d'argent, à défaut de ne pas en gagner", leur a déclaré Arnaud Lagardère pendant l'AG, citant également l'impact du Covid-19 et la consolidation du monde des médias.

Interrogée par l'AFP, une source proche de Vincent Bolloré nie toute ingérence: "on n'a aucun moyen de pression à court terme sur Lagardère. S'ils veulent faire la même chose que nous, tant mieux." (selon "Tahiti-infos")

17 juin 2021

Cuba autorise les PME

Le gouvernement cubain ouvre la voie aux entrepreneurs, mais il faudra attendre que le parlement vote une loi pour que l'annonce de l'autorisation des PME soit concrète.

cubaLe gouvernement cubain a donné le feu vert à l'existence de petites et moyennes entreprises sur l'île, une mesure attendue par le secteur privé, de plus en plus présent dans l'économie locale, a annoncé mercredi 2 juin le journal Granma.

Le principe d'autoriser la création de PME, tant dans le secteur public que le privé, a été validé par le Conseil des ministres mais doit encore faire l'objet d'une loi et ne concerne pour l'instant qu'un nombre réduit d'activités.

Cette mesure constitue un pas de plus après la récente ouverture de la majorité des activités économiques au secteur privé (hormis des domaines-clés comme la presse, la santé, l'enseignement), auparavant limité.

Déjà 600.000 Cubains travaillent dans le privé - 13% de la population active -, dans cette île de 11,2 millions d'habitants, mais ces "cuentapropistas" (autoentrepreneurs) réclamaient une structure juridique leur permettant de créer des entreprises.

"Des limites à ne pas dépasser"

"Avec cette décision, nous approuvons la façon d'organiser les acteurs économiques, bien au-delà de la simple reconnaissance de certains d'entre eux", a souligné le président Miguel Diaz-Canel, cité par le journal. Désormais les autorités travailleront sur "les normes juridiques" de cette réforme.

Mais "l'expansion des activités" du secteur privé "ne conduit pas à un processus de privatisation (de l'économie), car il existe des limites à ne pas dépasser", a prévenu le Premier ministre Manuel Marrero.

Certaines activités ouvertes aux autoentrepreneurs ne le seront donc pas aux PME, comme "programmateur informatique, comptable, traducteur et interprète, vétérinaire, designers et certains types de cabinets de conseils", a-t-il précisé.

John Kavulich, président du Conseil économique cubano-américain, a salué la nouvelle, estimant qu'"en approuvant les PME, le gouvernement cubain élargit le potentiel d'engagement pour l'administration Biden", car il autorise "des individus et des entreprises aux Etats-Unis à faire de l'investissement direct et de prêts au secteur privé à Cuba".

Oniel Diaz, directeur du cabinet de consultants Auge, s'est lui montré déçu, soulignant qu'il ne s'agissait que d'"une annonce de ratification (des PME), une de plus" et que donc, "l'attente continue" pour le secteur privé.

Ces derniers mois, le gouvernement cubain a mis l'accélérateur sur les réformes pour moderniser l'économie, plongée dans sa pire crise en trente ans en raison des sanctions américaines, de la pandémie de coronavirus et des lourdeurs bureaucratiques de son modèle socialiste. (selon "Capital")

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