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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
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6 décembre 2018

En conseil des ministres

Le projet de loi Blanquer

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Le projet de loi de Jean-Michel Blanquer, qui instaure la scolarité obligatoire dès trois ans, crée un nouvel organisme d'évaluation des politiques éducatives, ou encore modifie des écoles formant les enseignants, a été présenté mercredi en conseil des ministres. 

Ce texte baptisé "Loi pour une école de la confiance" a été mal reçu par plusieurs syndicats, qui y ont lu "une reprise en main autoritaire" sur de nombreux sujets.  

"Il n'y aura pas de loi Blanquer", avait pourtant assuré le ministre peu après son arrivée rue de Grenelle en mai 2017. 
La mesure-phare du projet de loi, annoncée au printemps par le président Emmanuel Macron, est l'abaissement à trois ans, contre six ans auparavant, de l'âge du début de la scolarité obligatoire, à partir de la rentrée 2019.  
Le texte prévoit une contribution financière des collectivités publiques aux écoles maternelles privées, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent puisque la scolarisation en maternelle n'était pas obligatoire.  
Il acte aussi le remplacement du Cnesco (Conseil d'évaluation du système scolaire) par un Conseil d'évaluation de l'école. Le Cnesco avait été créé sous le précédent quinquennat pour évaluer le système scolaire français en s'appuyant souvent sur des exemples tirés de ce qui se fait à l'étranger. 
La quasi-totalité des organisations représentant le personnel dénoncent cette suppression et critique vivement le manque d'indépendance de l'organisme chargé de le remplacer, soulignant qu'il sera composé de "quatre personnalités choisies par le ministre de l’Éducation", "quatre représentants du ministre", ainsi qu'un député et un sénateur désignés par les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. 
Les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé), créées en 2013 par le ministre d'alors, Vincent Peillon, et qui forment les enseignants de la maternelle au lycée, seront remplacées par des Instituts nationaux supérieurs du professorat (INSP).  
Les directeurs seront nommés par arrêté conjoint des ministres de l’Éducation et de l'Enseignement supérieur. Jusqu'ici, cette nomination se faisait sur proposition du conseil de l'Espé. En octobre, le Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire, avait dénoncé une "reprise en main par le ministère de la formation des maîtres". 
Les syndicats s'inquiètent également, entre autres mesures, du recrutement des assistants d'éducation, qui pourront se voir confier des fonctions d'enseignement s'ils préparent les concours de l'enseignement. Bref, encore bien des points de crispations à venir entre le ministre et les enseignants.

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 décembre 2018

Les écoles en zone de montagne dans le Val de Villé

Une question posée au président de la comcom, restée sans réponse

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Une fois de plus, je reviens sur la politique menée dans le Val de Villé, et notamment à propos des écoles et des R.P.I. (regroupements pédagogiques intercommunaux). J'avais soulevé la question lors de la réunion consacrée au PLUi, outil qui devrait servir à la mise en place d'une politique intercommunale. Cette question concernait le RPI Villé-Albé envisagé dans la douleur, puisque la décision a même été reportée du côté du conseil municipal de Villé. Visiblement toutes les questions de fond n'avaient pas permis d'établir un dossier clair.

J'ai donc fait remarquer que Villé n'était pas en zone de montagne alors qu'Albé s'y trouvait. Et j'espérais apprendre quels critères allaient être appliqués. RPI de montagne ou non ? Pouvait-on appliquer à ce RPI la loi-montagne parue au journal officiel du 9 janvier 1985 (votée le 24 décembre 1984 en deuxième lecture). Oui ou non ? Réponse évasive du président de la comcom : c'est une affaire entre les maires des communes concernées. Oui mais voilà, des deux maires concernés, aucun ne s'est aventuré à éclairer notre lanterne. Peut-être y serait-on arrivé si la conseillère départementale, vice-présidente du Comité de Massif, avait été présente ?

Que dit la loi ?

Alors revenons sur le fond de cette affaire ! Voilà ce que dit la loi : article L.212-3 du code de l’éducation : « Dans les départements dont le territoire comprend des zones de montagne délimitées conformément à l'article 3 de la loi n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne, la mise en œuvre de la carte scolaire permet l'identification des écoles publiques ou des réseaux d'écoles publiques qui justifient l'application de modalités spécifiques d'organisation scolaire, notamment en termes de seuils d'ouverture et de fermeture de classe, au regard de leurs caractéristiques montagnardes, de la démographie scolaire, de l'isolement, des conditions d'accès et des temps de transports scolaires. Le nombre d'enseignants du premier degré affectés à chaque département par le recteur d'académie est déterminé en prenant en compte les effectifs scolaires liés à la population des saisonniers. »

Et cette loi permet l'application de spécificités en zone de montagne qui touchent entre autres les domaines suivants :

  • Les effectifs.
  • La durée du transport scolaire.
  • Le calendrier scolaire.
  • La relance des classes de découverte.

Autant de questions auxquelles aucun élu présent n'a répondu. N'eût-il pas été plus simple d'inscrire en son temps l'ensemble du bassin de vie de la vallée en zone de montagne, au lieu de ne retenir que les arrière-vallées et d'en exclure l'avant-vallée et le bourg-centre ? Une idée pour laquelle peu d'élus du secteur se sont battus en leur temps.

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2 novembre 2018

Pour un RPI à Villé, attendez le Père Noël !

Voilà ce que c'est que de présenter en conseil municipal des dossiers peu ficelés, Monsieur le Maire ! Il n'y a qu'à lire le compte-rendu du conseil municipal du mardi 30 octobre dans la presse locale pour en saisir la douce réalité.

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Le RPI attendra !

Les élus villois devaient voter mardi soir la création d’un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) entre les écoles de Villé et d’Albé. Il en a été finalement autrement.

Cette solution avait été proposée parce que les effectifs des écoles publiques des deux communes ont été jugés trop fluctuants pour permettre à chaque structure d’assurer seule dans de bonnes conditions la scolarité de tous les enfants.

« Il pourrait être intéressant que les maternelles aillent à Albé car l’école y est toute neuve. Elle possède deux salles de classe et deux enseignantes. Cela permettrait également d’aménager les locaux de maternelle de Villé en accueil périscolaire », explique l’adjointe aux affaires scolaires Françoise Grandvallet.

« On ne va pas garder les quatre, c’est clair et net »

Le conseiller municipal Franck Jehl n’est pas du même avis et se pose moult questions qui sont restées, mardi soir, sans réponses précises : « Comment ça va se passer avec nos trois Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles)  ? On va en licencier ? » L’adjointe confirme que « c’est un point à travailler car il y en a aussi une à Albé ». « On ne va pas garder les quatre, c’est clair et net », intervient le maire André Frantz.

Franck Jehl se demande également si les parents d’élèves ont été « sondés », qui va prendre en charge le bus et combien ça va coûter. Car, selon lui, « Albé est plus demandeur que nous. Je sais que leur bâtiment a été refait il y a deux ans mais on n’y peut rien ! »

Pour André Frantz, il n’y aurait pas à discuter, « il est important de créer ce RPI, surtout qu’on ferait d’une pierre deux coups avec l’accueil périscolaire. Ça serait bizarre que Villé ne fasse pas de RPI alors que toute la vallée fonctionne comme ça ! » D’autant plus que pour Frédérique Mozziconacci, « c’est un projet global et il est important de coordonner l’école et le périscolaire ».

L’élu d’opposition Michel Gilardeau trouve que « les remarques sont justifiées. Il faut trouver des solutions et il n’y a rien de facile. Mais ce serait bien que les élus ne soient plus mis à l’écart et soient correctement informés des avancées des dossiers pour éviter de se retrouver sur des points de blocage lors des conseils. »

« Il n’y a pas d’anguille sous roche. Ça ne peut être que pour le bien des enfants »

Le maire poursuit selon son idée : « Si on arrive à mener de front les deux dossiers, ça ne peut être que gagnant-gagnant. » Et pour calmer le jeu, il affirme qu’il « n’y a pas d’anguille sous roche. Ça ne peut être que pour le bien des enfants. L’urgence, c’est l’accueil périscolaire pour les enfants de 3 à 11 ans. »

Franck Jehl ne veut pas « signer un chèque en blanc. Je ne suis pas d’accord de voter ça. » Il manque trop d’éléments selon lui. Et Michel Gilardeau l’appuie dans ce sens : « On ne sait pas où on va. Je ne suis pas à l’aise avec ce qui est dit là. Il nous faudrait une vision plus claire de ce qui va se faire. »

André Frantz, déçu, s’avoue vaincu pour le moment et décide d’ajourner ce point. La question d’un RPI entre Villé et Albé est reportée au prochain conseil municipal, en décembre. (extrait des DNA du 1/11/2018)

Prochain article : 

"Pour obtenir satisfaction à la mairie, traversez la rue !" 

18 octobre 2018

Prévoir l'école de demain à Elzach

La ville souhaite une concertation ouverte.

elzachÀ Elzach, Prechtal, Oberprechtal et Yach, il existe actuellement cinq écoles avec des écoles élémentaires, la "Werkrealschule" et la "Realschule". Les élèves de 8e et 9e années sont transportés à Winden et aucune école n’est actuellement ouverte à Yach. Le conseil municipal a été chargé d'élaborer un plan de développement visant à façonner le paysage scolaire afin qu'il réponde aux besoins à venir.

La "planification de la planification" a été présentée avec un soi-disant "coup d'envoi" à tous les Elzachois et a été débattue de manière ouverte. «L’objectif ultime est de disposer d’une conception cohérente», souligne le maire Roland Tibi. Assurer cela nécessite une discussion initial. Au cours des dix dernières années, environ un million d'euros ont été consacrés à la rénovation. C'était "l'investissement le plus important pour que l'organisation scolaire puisse être maintenue", explique Tobias Kury, responsable de la construction. Le besoin actuel en entretien immobilier est de plusieurs millions et comprend des mesures très élémentaires telles que la toiture, la modernisation du chauffage ou la protection contre le feu.

En outre, l'élaboration d'un plan est soumise aux demandes des enseignants. Le juridique et la politique ne sont pas de la responsabilitée de la ville, mais des instances de l'éducation. Il est prévisible cependant que le nombre d'écoliers augmentera. Statistiquement, environ 60 enfants supplémentaires  obligent chaque année à prévoir davantage de places dans les crèches et les écoles. Et déjà à présent, il est clair que la précédente garde d’une demi-journée n’est pas suffisante: "Il existe une forte demande pour des heures d’ouverture prolongées et des garderies pour une journée complète", explique Christoph Croin, chef de la direction du bureau, qui décrit la situation dans les jardins d’enfants. "Cette attente se poursuit dans les écoles primaires", poursuit Croin. Les défis sont multiples: Quelles mesures conceptuelles et éducatives devraient être prises? Quelles mesures de construction sont nécessaires pour cela? Ces mesures sont-elles réalisables financièrement? Et surtout: tous les acteurs sont-ils d'accord?

"Nous souhaitons un processus dynamique et extrêmement transparent", a déclaré à plusieurs reprises le maire Tibi. "Il ne faut pas commencer à suspecter que quelque chose soit décidé en secret." Par conséquent, un consultant externe a été mandaté en tant qu'expert indépendant: Gerhard Leon a aidé de nombreuses communautés dans leurs plans de développement et modère désormais l'action prévue à Elzach: Les acteurs suivants se réuniront bientôt pour mettre en doute leurs idées et leurs souhaits: Les écoles avec gestion et collège ainsi que des conseils de parents. Ensuite, il y aura des discussions avec les autorités scolaires et des soirées d’information pour échanger avec les parents. L’administration espère que les plans auront déjà pris forme en janvier / février 2019, que les premières décisions fondamentales peuvent être prises. "Alors ne sera pas encore construit", répond Gerhard Leon à la question du public et explique que le programme est "très sportif", mais "vous pouvez toujours pousser".

Les quelque 100 visiteurs se sont posés de nombreuses questions: Il s’agit avant tout d’informations préliminaires et d’inclusion: comment les informations sur les résultats de la conversation sont-elles transmises aux autres acteurs? Les parents ne devraient-ils pas être impliqués plus tôt? Les conseils locaux devraient être utilisés - ils connaissent la situation sur le terrain. Qu'adviendra-t-il des autres bâtiments qui étaient autrefois utilisés comme écoles et maintenant vides?

Le modérateur Leon prend tout comme une suggestion, suggère un événement supplémentaire et écrit le mot clé "plan de communication" sur un tableau à feuilles. Il demande également aux participants de saisir l'occasion pour écrire leurs souhaits, suggestions et idées sur les tableaux. Parce-qu'il est clair que ce sera une solution de compromis. Mais selon l'expérience de Leon, "le résultat sera acceptable si tout le monde est impliqué". (selon "Badische Zeitung")
15 septembre 2018

Cela se passe dans le Val de Villé, à Lalaye

Une "bourse" pour les enfants 

Lalaye

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24 juillet 2018

Marseille : des parents et des militants LFI repeignent eux-mêmes une école

Des parents d'élèves de La Viste, dans les quartiers Nord de Marseille, soutenus par des militants de La France Insoumise (LFI), ont commencé vendredi à repeindre eux-mêmes une école délabrée, malgré les mises en garde de la ville. 

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En début d'après-midi, une trentaine de personnes sont entrées dans l'enceinte de l'école maternelle du Bousquet, dans le quartier populaire de La Viste, munies de pots de peinture et de rouleaux achetés grâce à une cagnotte. 

En musique, les volontaires ont commencé à décaper et repeindre la façade mais aussi des escaliers, des barrières de l'école. 
"C'est insalubre, les murs s'effritent, le grillage est déchiré à plusieurs endroits", dénonce Djamel, père de deux élèves, en montrant du doigt un trou d'un mètre carré dans le grillage, par lequel l'équipe de bénévoles a pu pénétrer. 
Les parents et militants ne rénovaient que les extérieurs, très délabrés, de cette école au coeur d'une cité. "On ne rentre pas dans les bâtiments, on n'a pas la prétention d'avoir une expertise pour casser un plafond par exemple!", souligne Djenna Boualia, une militante de La France Insoumise. 

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Mercredi, la mairie de Marseille avait mis en garde le député LFI des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon, contre l'organisation de cette action "illégale", que l'élu, qui doit se rendre samedi sur place, avait relayée sur Facebook. La mairie a notamment signalé les faits à la préfecture de police. 
"On est juste des parents qui se mobilisent pour leurs enfants, on n'est pas venus créer un squat!", se défend Djamel. Selon lui, la mairie est restée sourde aux appels des parents et des enseignants: "Il y a trois mois, ils nous ont répondu qu'ils allaient fermer l'école, et maintenant ils disent qu'ils vont faire des travaux!". 

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Dans son communiqué mercredi, la mairie de Marseille a assuré intervenir "régulièrement au sein de l’établissement où elle a déjà investi plus de 310.000 euros depuis trois ans en travaux divers". La sénatrice PS Samia Ghali, maire honoraire du secteur, avait quant à elle rappelé que des travaux étaient prévus dans cette école en janvier 2019. 
Jeudi, des ouvriers de la Ville ont peint une fresque à l'entrée de l'école, représentant deux enfants avec le message "bienvenue à l'école!". 
Le maire d'arrondissement qui a succédé à Mme Ghali, Roger Ruzé (sans étiquette), a dénoncé vendredi un "coup de com' de la France insoumise": "Cette cagnotte pour des travaux de débrouille me choque car je trouve indigne de faire du précaire avec les précaires dans les quartiers Nord".

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16 juin 2018

S.O.S. école !

Dans le Ried les municipalités se battent pour leur école, celle de Villé pour une nouvelle fleur.

scolaire

2 mai 2018

Une insulte aux enseignants

Circulaire Blanquer : ce ministre aurait inventé la poudre ! 

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Dictées, leçons de grammaire, calcul mental, format du cahier : le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a dévoilé jeudi une série de recommandations pour les enseignants du primaire visant à améliorer "la réussite des élèves". La réaction des syndicats et des enseignants ne s'est pas fait attendre : ils dénoncent "un discours démagogique", qui a "une visée politique et non pédagogique".

Dans quatre circulaires, le ministère a détaillé le jeudi 26 avril ses recommandations sur l'enseignement de la lecture, du calcul, de la grammaire et du vocabulaire et la résolution de problèmes, qui s'accompagnent d'un guide de 130 pages adressé aux professeurs des écoles.

Concernant la lecture, Jean-Michel Blanquer est catégorique : "Entre quelque chose qui ne marche pas - la méthode globale - et quelque chose qui fonctionne - la syllabique -, il ne peut y avoir de 'compromis' mixte. Ce sujet ne relève pas de l'opinion, mais de faits démontrés par la recherche. C'est très clair". Il prône aussi une dictée quotidienne, 15 minutes de calcul mental par jour et le retour des leçons de grammaire dans toutes les classes. Et dit qu'il va travailler à une liste de manuels recommandés.

"J'ai une grande confiance dans l'action des professeurs", assure-t-il. Des inspecteurs de l'Éducation nationale "regrettaient de ne pouvoir intervenir quand ils constataient telle ou telle mauvaise pratique en classe, en l'absence de texte national de référence. Désormais, il y en a un, qui est le produit d'une intelligence collective", poursuit-il.

Le message passe mal du côté des professeurs et des syndicats : "On a le sentiment qu'il nous prend un peu pour des branquignols", a expliqué à Franceinfo une directrice d'école de l'Est de la France. "Lui, super pédagogue, va nous apprendre à apprendre". Un enseignant parisien explique à la radio avoir la sensation d'être "un irresponsable qui se fait taper sur les doigts par le ministre". Il déplore un "sentiment d'infantilisation". Pour l'un de ses collègues, "Jean-Michel Blanquer véhicule l'idée que chacun fait ce qu'il veut sans aucune règle. C'est un discours démagogique".

"Une fois encore, on est sur une communication très millimétrée qui a une visée politique et non pédagogique", a déclaré Xavier Suelvès, en charge du primaire au syndicat SE-Unsa. "Le ministre s'adresse à l'opinion publique et veut lui faire croire qu'on a enfin en France le bon ministre avec la bonne méthode et le bon manuel. C'est un leurre", abonde Francette Popineau, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat chez les enseignants du primaire. "L'école est quelque chose de beaucoup plus complexe et il faut toute l'intelligence du maître et son adaptation aux besoins des élèves pour enseigner".

Aucun ne prône le statu quo, d'autant que les résultats des petits Français aux évaluations internationales affichent des résultats décevants depuis plusieurs années. Mais ils estiment que le ministre ne donne pas les bons outils. Le guide de 130 pages "n'apporte rien à un enseignant chevronné" car il "correspond grosso modo à ce que le maître fait déjà en mieux", poursuit Francette Popineau. Quant à l'enseignant débutant, "attend-on de lui qu'il s'approprie seul dans son coin ces 130 pages ?".

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La dictée quotidienne, 15 minutes de calcul mental, des leçons de grammaire, tout cela existe déjà, relève Xavier Suelvès. "Reconnaître le verbe dans une phrase et trouver le sujet" se pratique chaque jour dans toutes les classes, poursuit-il. Quant à l'éternel combat entre la méthode syllabique et "le fantôme de la méthode globale", selon Francette Popineau, les enseignants font part de leur lassitude. Et rappellent que le point faible des écoliers relevé dans les études internationales n'est pas le déchiffrage mais la compréhension, qui ne dépend pas du choix entre méthodes syllabique ou globale.

Autre point de friction : l'uniformisation du matériel. Les conseils donnés aux professeurs vont jusqu'au choix du cahier : le guide d'apprentissage de la lecture conseille aux enseignants le format 17x22 cm à "réglure Séyès", c'est-à-dire des grands carreaux et une marge rouge à gauche. Une recommandation qui équivaut pour un professeur à dire "j'obligerai les élèves à manger avec des couverts à la cantine". "En douze années d'exercice, je n'ai jamais vu mes collègues utiliser autre chose que ces cahiers", confirme un autre professeur. "Cela doit faire longtemps qu'il n'est pas allé dans une classe", ironise à France info la directrice d'école.

Les syndicats, comme les instituteurs, insistent sur l'importance de la formation continue, parent pauvre du système éducatif français. Elle est un des facteurs-clé de réussite des systèmes éducatifs étrangers les plus performants. Sur Twitter, certaines réactions étaient vives. Johanna Cornou, professeure des écoles au Havre (Seine-Maritime), reprochait ainsi au ministre de faire croire "qu'on n'a pas de cadre, qu'on enseigne encore la méthode globale ou qu'on n'utiliserait plus de cahiers". Et dit qu'il va travailler à une liste de manuels recommandés. Voilà qui va mettre le ministère au service des éditeurs.

26 avril 2018

Encore Montessori !

Le revers de la médaille !

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Encore une page entière dans la presse locale ! Et le même jour où dans la presse nationale apparaît une information qui émane d'un tribunal. Loin de moi l'idée que l'ensemble de ces écoles dysfonctionnent.

Force est cependant de reconnaître que ces écoles fonctionnant "hors de  tout contrat avec l'Etat" n'offrent aucune garantie ni de sécurité des locaux utilisés, ni de qualité pédagogique. 

On évoque au niveau pédagogique la méthode Montessori qui ressemble comme un jumeau aux anciennes méthodes Freinet et Steiner. Cette méthode, qui a ses qualités et ses défauts, était en vogue dans les années 60/70 dans certains secteurs de l'Education Nationale (souvent les CP et  les maternelles, puis les classes de transition). Basée sur la découverte et le rythme adapté à l'enfant à travers des activités telles le texte libre, la correspondance scolaire, le travail par groupes, elle nécessite des enseignants avec une qualité de formation très fine avec le but de "réconcilier certains élèves avec l'école".

Ce ne sont pas des parents-éducateurs ayant suivi quelques heures d'informations pendant les vacances scolaires qui y seront aptes. Au risque de tomber dans les erreurs et faiblesses de cette méthode, à savoir la "non  consolidation" des connaissances de base. 

Enfin, rappelons que cette école n'a rien de républicain : pas de gratuité (donc forcément des exclusions), des risques dans le monde rural d'accélérer les fermetures de classes et d'écoles publiques.

Quant à la laïcité, j'en doute aussi, surtout en observant que leurs responsables villois sont aussi les dirigeants d'une communauté religieuse à Strasbourg. Et surtout qu'ils veulent ouvrir leur école à la religion de façon très particulière (voir ci-dessous). On peut se demander à quelle valeur républicaine elle se réfère !

28 mars 2018

Une école privée "Montessori" à Villé ?

Que va devenir l'école de la république ?

montessori

Dans le monde rural, le plus fragile au niveau du maintien du service public, voilà qu'apparaissent des école privées qui vont encore être une menace de suppressions de postes. Etait-il opportun pour nos élus de Villé et de la vallée de tolérer cela ? Surtout que ce genre d'institution est une atteinte à la notion d' "école de la république gratuite, laïque et obligatoire". Vu les prix pratiqués dans ces écoles, ce sont évidemment des portes qui se ferment aux enfants de familles pauvres ! Qui peut payer une moyenne de 500 €/mois dans une région très défavorisée par enfant scolarisé ?

Une enquête réalisée par LCI auprès de Mme Diane Vandaele, présidente des AMF

Il y a 111 ans, en 1907, ouvrait la première salle de classe Montessori. Imaginée par la célèbre pédagogue italienne, Maria Montessori, elle s’adressait aux enfants d’un quartier pauvre de Rome. Aujourd’hui pourtant, les écoles qui appliquent la méthode éducative sont onéreuses. Pour la scolarisation d’un enfant, il faut compter en moyenne 500 euros par mois. L’Association Montessori de France (AMF) explique :

"C’est très simple !. C'est parce qu'il s’agit d’écoles privées hors contrat." Ne bénéficiant d'aucun soutien financier de l’Education nationale, les établissements doivent s'arranger pour payer par leurs propres moyens les locaux, les salaires (compris entre 1500 et 1800 euros net par mois, selon notre interlocutrice), le matériel, les repas, etc. Autant de dépenses qui se répercutent sur les coûts d'inscription. "C'est comme une petite entreprise".

En moyenne, la scolarisation d'un enfant dans une école Montessori coûte 500 euros par mois. Mais les tarifs sont très aléatoires d'une école à une autre. L'école maternelle Montessori de Vincennes, par exemple, demande 700 euros de frais d'inscription puis 675 euros par mois. A l'école de Bergerac, en Dordogne, les frais d'inscription sont trois fois moins élevés (250 euros) et les frais de scolarité deux fois moins (350 euros/mois).

Pour Diane Vandaele, ces différences de prix s'expliqueraient surtout par le montant du loyer dont doivent s'acquitter les écoles. "Il y a aussi des écoles qui ont 30 ans d'existence et qui sont propriétaires de leurs bâtiment. Les situations sont très variées, commente-t-elle. Je peux en tout cas vous affirmer qu'aujourd'hui, il n'y a aucune école Montessori qui fait des bénéfices excessifs. Ça n'existe pas. Tous les directeurs avec lesquels on travaille ont du mal à boucler leurs fins de mois."

 Il y a une fois de plus les riches et les "rien".  Et qu'a dit le maire de Villé de cette implantation lors du conseil municipal de lundi soir, devant les parents d'élèves venus assister au conseil ? Rien, bien évidemment.

- A lire les articles du "Journal L'Alsace" du 27 mars montessori1 et Montessori2

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