Les DNA viennent de publier un article (le 5/5/2015) à propos du siphonnage de disques durs. Alors que la "loi renseignement" vient d'être votée à une hyper-majorité en première lecture à l'Assemblée Nationale, on peut se demander si tous nos députés se sont renseignés sur les effets et la technicité d'une telle loi.
Tout d'abord, de plus en plus de téléphones portables ou fixes passent par votre ordinateur. Autrement dit, la police, mais aussi les escrocs, vont très vite avoir accès à vos disques durs et donc à toutes vos données archivées, y compris les plus intimes (comptes bancaires, courriers divers, photos de famille, et j'en passe). Et avec les nouvelles technologies, c'est des quartiers entiers qui, sous prétexte de retrouver par exemple un dealer ou un djihadiste potentiel, peuvent être "surveillés". Si Ménard, le maire de Béziers, avait été député, il l'aurait votée, et aurait affiné ses fiches et le taux de répartitions religieuses non seulement dans sa ville, mais dans toute sa région. Quant à la police, à devoir trop surveiller, elle ne surveillera plus rien du tout.
Sachons aussi que très souvent les escrocs ont un temps d'avance et s'adaptent très vite aux progrès technologiques. Car, leur imagination débordante dépasse souvent les moyens humains et financiers de la police et de la justice. Alors, c'est un peu le "sauve-qui-peut" chez les internautes. Il existe pourtant quelques moyens simples d'éviter l'espionnage informatique. Le plus simple étant de ne rien mettre d'essentiel sur le disque dur. Il n'est pas interdit d'ouvrir un blog privé pour stocker vos informations confidentielles, ce genre de blog est en effet inaccessible à tout escroc.
Le genre d'arnaque décrit ci-dessus m'est déjà arrivé. Hélas, pour les cyber-escrocs, mon ordinateur est équipé de logiciels de géolocalisation et j'ai pu situer ces indélicats personnages à Fegersheim (près de Strasbourg). J'ai même pu détecter l'adresse précise. J'ai donc porté plainte, en donnant le lieu et les caractéristiques de l'ordinateur d'où émanait le piratage. Il suffisait pour les forces de l'ordre de cueillir les délinquants, mais la plainte n'a jamais prospéré, car je n'ai pas eu de préjudice selon les motifs qui m'ont été avancés. J'ai pourtant dû changer mes numéros de téléphone et en informer tous mes correspondants ! Et pendant que ma plainte passait à la poubelle dans le bureau d'un tribunal, les escrocs s'envolaient vers la Géorgie ou la Serbie après avoir vidé très certainement les comptes de quelques autres victimes.
Tout ceci pour dire qu'aucune loi n'est efficace si elle n'est accompagnée de solides moyens. Cela ne semble pas le cas dans le domaine de l'informatique. Faire voter une loi sous le coup de l'émotion liée à un attentat même très grave, relève du gadget.