Le terrible meurtre de Fribourg-en-Brisgau a été élucidé – le meurtrier d’une étudiante de 19 ans a été confondu grâce à des traces d’ADN et ils sont nombreux maintenant à vouloir en tirer profit à des fins politiques. Eh oui, le meurtrier était un réfugié. Et non, cela ne veut pas dire que les réfugiés représentent un danger pour l’ordre public. Même si l’extrême-droite se trouve déjà sur ses grands chevaux pour dénoncer l’ensemble des réfugiés. Et lors de la réunion d'information concernant l'accueil de demandeurs d'asile, le maire de Villé n'a rien trouvé de mieux que d'évoquer ce drame en le qualifiant d' "incident". Aurait-il voulu mettre le feu aux poudres, il ne s'y serait pas pris autrement ! Il est vrai qu'avec de tels propos, on peut supposer que celui qui se disait "sans étiquette" au début de son premier mandat, qui est devenu l'un des premiers sarkozystes avec sa candidature aux élections régionales, pourrait bien être en mesure d'attirer les voix de l'extrême-droite au profit de son nouveau patron Fillon.
Tout le Pays de Bade et toute l'Alsace étaient choqués après la découverte de ce terrible crime commis juste derrière le stade de football de Fribourg. En évaluant les traces laissées sur le lieu du crime et les enregistrements vidéo des caméras de surveillance, le meurtrier a pu être arrêté en peu de temps. Un jeune réfugié afghan, arrivé il y a un an non-accompagné et accueilli dans une famille d’accueil, est donc le meurtrier. A lire les médias, on pourrait avoir l’impression que la qualité de réfugié intéresse plus que le fait qu’un jeune homme se soit transformé en violeur et meurtrier. Mais cet adolescent n’a pas agi en tant que réfugié, il a agi en tant que meurtrier et les tentatives de diffamer maintenant l’ensemble des réfugiés comme meurtriers potentiels, constitue non seulement un abus terrible d’un crime aussi terrible, mais aussi un manque de respect vis-à-vis de la victime et de ses proches.
Face à la barbarie humaine, on se tait et on n’essaye pas de récupérer un tel crime pour ses propres ambitions politiques. Et que les xénophobes arrêtent de dire « vous voyez… on a toujours dit que les réfugiés étaient dangereux » – malheureusement, des viols et des meurtres sont commis par toutes les nationalités, par des malades mentaux de toute origine. Et dans la plupart des cas, il s’agit de « bons Européens », souvent de membres de la famille, très rarement de réfugiés: En fait, et c’est une information qui n’aidera ni la victime, ni ses proches, les réfugiés commettent statistiquement moins de crimes que le reste de la population ; cet Afghan de 17 ans constitue donc l’exception qui confirme la règle.
Cet adolescent qui a pris la vie à une jeune victime, sera jugé selon les règles de l’état de droit. Et ce procès sera difficile, car en vue du jeune âge du meurtrier, il sera jugé selon la loi des adolescents, avec un plafond de la peine qui sera donc inférieure à la peine qu’un adulte se verrait infliger – et là aussi, l’extrême-droite tentera de « récupérer » cette tragédie pour elle. La défense fera certainement valoir le vécu de ce jeune homme, son exposition à la violence, à la mort et ses traumatismes – et pourtant, nombreux sont ceux qui voudrait le pendre.
Le respect pour la victime voudrait qu’on laisse maintenant agir la justice qui elle seule, est en droit d’évaluer ce crime terrible, les circonstances et qui doit trouver un verdict qui correspond à la gravité des faits. Non, il ne s’agit pas d’un « crime de réfugiés », il s’agit d’un crime commis par un criminel qui sera jugé pour son acte. Et que tous les autres se taisent. Et que tous ceux qui veulent abuser de cette tragédie humaine, se taisent en baissant la tête en ayant honte – on ne profite pas d’une telle tragédie pour manipuler les gens et pour prêcher la haine. (voir Euro-journal.net)